T. LOBSANG RAMPA

 

POUR ENTRETENIR LA FLAMME

 

Titre original : Feeding the Flame

 

(Édition complète : 22/04/2020)

 

Pour Entretenir La Flamme (Initialement publié en 1971) Les dix premiers livres ont tenté d'allumer la chandelle, mais il nous faut maintenant nourrir la flamme, la flamme de la vie. Ce livre répond aux questions des lecteurs. La ‘preuve’ absolue de la réincarnation à travers un exemple de l'histoire expliqué en détail nous y est également fournie.

Mieux vaut allumer une chandelle

que maudire l'obscurité.

 

Le blason est ceint d'un chapelet tibétain composé de cent huit grains symbolisant les cent huit livres des Écritures Tibétaines. En blason personnel, on voit deux chats Siamois rampants (i.e. debout sur leurs pattes de derrière, le terme ‘rampant’ étant ici un adjectif propre à l'héraldique, c'est-à-dire, aux blasons — NdT : Note de la Traductrice) tenant une chandelle allumée. Dans la partie supérieure de l'écu, à gauche, on voit le Potala ; à droite, un moulin à prières en train de tourner, comme en témoigne le petit poids qui se trouve au-dessus de l'objet. Dans la partie inférieure de l'écu, à gauche, des livres symbolisent les talents d'écrivain et de conteur de l'auteur, tandis qu'à droite, dans la même partie, une boule de cristal symbolise les sciences ésotériques. Sous l'écu, on peut lire la devise de T. Lobsang Rampa : ‘I lit a candle’ (c'est-à-dire : ‘J'ai allumé une chandelle’).

 

Table des matières

Table des matières. 3

Chapitre Un. 6

Chapitre Deux. 23

Chapitre Trois. 39

Chapitre Quatre. 54

Chapitre Cinq. 69

Chapitre Six. 87

Chapitre Sept 104

Chapitre Huit 123

Chapitre Neuf. 141

Chapitre Dix. 160

Chapitre Onze. 178

Chapitre Douze. 190

 

Étendu, désespérément malade, dans un hôpital canadien, le Dr Lobsang Rampa leva les yeux avec plaisir à la vue de son vieil ami et Guide, le Lama Mingyar Dondup, debout à son chevet. Mais ce fut avec une certaine consternation qu'il écouta le message que la Silhouette Dorée lui apportait.

Le travail de Lobsang Rampa sur ce plan n'était pas, comme il le pensait, achevé ; il lui fallait écrire un autre livre, son onzième, car il y avait encore beaucoup sur la vérité mystique à être révélée au monde.

Voici donc ce onzième livre. Pour Entretenir la Flamme s'occupe principalement de répondre à certaines des nombreuses questions que les lecteurs du Dr Rampa lui ont posées au fil des ans. Il couvre des sujets tels que La Vie après la Mort, le Suicide, la Méditation, les Planches Ouija, et inclus de nombreuses observations inestimables sur le monde moderne. Les innombrables admirateurs du Dr Rampa seront ravis que, malgré la douleur et la souffrance de sa maladie, il ait été épargné pour écrire ce livre fascinant et inspirant.

 

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Dédié à

Cléopâtre, la personne

la plus intelligente que j'aie

jamais rencontrée,

et à

Tadalinka, la plus clairvoyante

et la plus télépathe.

 

Ces deux petites chattes siamoises m'ont

témoigné tant de compréhension et de sympathie.

 

Ne dites jamais : ‘Stupides bêtes’.

Celles-ci sont des PERSONNES

intelligentes, civilisées !

Les plus loyales des loyales.

 

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POUR ENTRETENIR LA FLAMME

 

Cela économisera quantité de lettres si je vous dis pourquoi j'ai choisi ce titre. On a dit : ‘Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l'obscurité.’

 

Dans mes dix premiers livres, j'ai essayé d'allumer une chandelle ou, si possible, deux.

Dans le présent livre, le onzième, j'essaie d'entretenir la flamme.

 

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RACE HÂLÉE

 

Cet homme-ci est rouge brun,

Blanc est cet homme de jour,

Cet homme-là est jaune,

Et un autre de nuit sombre...

Les quatre principales couleurs,

Toutes connues comme celles de l'Homme,

L'unité de demain viendra

Formant la Race Hâlée.

 

Poème de W.A. de Munnik,

       d'Edmonton, Alberta.

 

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Chapitre Un

Plus vous en savez,

plus vous avez à apprendre.

 

La lettre était courte, cinglante, et très directe : "Monsieur, disait-elle, pourquoi gaspiller tant de papier pour vos livres ? Qui aime lire ces bien belles descriptions du Tibet ? Dites-nous plutôt comment gagner le Sweepstake Irlandais."

Une seconde lettre reprenait très bien ce même thème : "Cher docteur Rampa, écrivait ce fougueux jeune homme, pourquoi perdez-vous tant de temps à écrire au sujet de la vie FUTURE ? Pourquoi ne pas nous dire comment gagner de l'argent durant cette vie-ci ? Je veux savoir comment gagner de l'argent maintenant. Je veux savoir comment m'y prendre pour que les filles fassent ce dont j'ai envie maintenant. Peu importe la vie future ; j'en suis encore à essayer de vivre cette vie-ci."

Le Vieil Homme reposa la lettre et se renversa sur sa chaise en hochant tristement la tête : "Je ne peux écrire qu'à ma manière, dit-il. J'écris la VÉRITÉ, pas de la fiction, alors..."

Le brouillard pesait lourdement sur la rivière. Des écharpes de brume tourbillonnaient et ondoyaient ; exhalant des odeurs d'égout et d'ail, le brouillard étendait ses jaunes tentacules comme une créature vivante qui chercherait à entrer dans une maison. Sur une eau invisible, un remorqueur corna et cet appel pressant fut suivi de vociférations furieuses en parler Franco-Canadien. Dans le ciel, un soleil rouge sombre luttait pour percer les ténèbres pleines d'odeurs. Le Vieil Homme, dans son fauteuil roulant, scrutait d'un air dégoûté l'immeuble humide et glacé. L'eau s'égouttait lugubrement de quelque muraille en béton tombant en ruine. Une brise errante ajouta une dimension nouvelle au monde d'odeurs soulevées par le brouillard — des relents de têtes de poissons en décomposition. "Pouah ! grommela le Vieil Homme, quel sale bled !"

Ayant formulé cette profonde pensée, il propulsa son fauteuil pour rentrer dans l'appartement dont il se hâta de fermer la porte.

La lettre tomba dans la boîte aux lettres. Le Vieil Homme l'ouvrit et eut une expression de dégoût. "Pas d'eau ce soir, dit-il, ni de chauffage !" Puis, comme en arrière-pensée : "Et la lettre annonce que l'électricité sera coupée pendant quelques heures, parce qu'une conduite a crevé."

"Écris encore un livre", lui souffle le Peuple de l'Autre Côté de la Vie. Et c'est ainsi que le Vieil Homme et la Famille du Vieil Homme s'en allèrent à la recherche de tranquillité. Tranquillité ? Radios qui beuglent, chaînes hi-fi qui grondent, enfants qui criaillent et hurlent dans le voisinage. Tranquillité ? Des touristes bouche bée qui regardent par les fenêtres, frappent aux portes, posent des questions stupides.

L'endroit est un bled où la tranquillité n'existe pas, un coin où rien ne se fait sans d'immenses efforts. Un tuyau fuit, on le signale. Beaucoup plus tard, un plombier arrive pour voir par lui-même. Il signale la chose à son supérieur, le Concierge de l'Immeuble. Ce MONSIEUR arrive pour vérifier la chose avant de la signaler ‘au Bureau’. ‘Le Bureau’ la signale à son Supérieur. Il l'atteint au téléphone et les deux interlocuteurs confèrent. Beaucoup plus tard, on parvient à une décision. Celle-ci revient du ‘Bureau de Montréal’ chez le Supérieur, qui la transmet au Concierge de l'Immeuble, qui en fait part au plombier, lequel dit au locataire : "La semaine prochaine, si nous avons le temps, nous ferons la réparation."

‘Un sale bled’, voilà comment quelqu'un a décrit les lieux. Toutefois, le Vieil Homme n'a pas une manière aussi délicate de les décrire. Les actes parlent plus fort que les paroles. Bien avant l'expiration du bail, le Vieil Homme et sa Famille n'attendirent pas de mourir dans un cadre aussi sordide : ils quittèrent le logement en question. Ils retournèrent avec joie dans la Ville de Saint John (Nouveau-Brunswick, Canada — NdT). Mais là, après ce séjour surtendu et agité à Montréal, la santé du Vieil Homme déclina rapidement jusqu'à ce qu'un soir, très tard, il fallût appeler d'urgence une ambulance et faire transporter le malade à l'hôpital...

Les flocons de neige glissaient doucement comme des pensées tombant du ciel. Une fine couche de blanc donnait l'illusion du glaçage sur un gâteau de Noël. Dehors, les vitraux de la cathédrale brillaient dans l'obscurité, jetant des lueurs vertes, rouges et jaunes sur la neige tombante. Faiblement, parvenaient le son des orgues et le chant sonore des voix humaines. Plus fort, juste sous la fenêtre, arrivait la musique d'un matou qui chantait ardemment son Amour.

Un crissement de pneus freinant sur la chaussée couverte de neige, le bruit métallique des portes de voitures qui claquent et le traînement des pieds chaussés de couvre-chaussures. Une nouvelle assemblée arrivait pour l'office du soir. Des salutations échangées à voix contenue entre deux vieux amis qui se rencontrent et passent. Le tintement solitaire d'un bourdon exhortant les retardataires à se hâter. Silence, sauf le grondement assourdi de la circulation s'écoulant au loin dans la ville. Silence, sauf le chant amoureux du matou espérant une réponse, puis reprenant sa mélopée.

Un vitrail de la cathédrale avait été brisé par un jeune vandale, laissant entrevoir le prêtre. Il conduisait une procession solennelle, suivi par de jeunes choristes qui se dandinaient, se bousculaient, tout en chantant et en riant bêtement. Le son des orgues s'enfla, puis diminua. Bientôt, ce fut la voix d'un soliste entonnant d'anciennes prières, le grondement des orgues, et de nouveau, on entrevit des personnages en robe qui regagnaient la sacristie.

Peu de temps après on entendit des bruits de pas et des claquements de portières. L'aboiement strident des moteurs se mettant en marche, le grincement des embrayages et le crissement des pneus quand les gens s'éloignèrent pour continuer la nuit ailleurs. Dans le grand bâtiment, les lumières s'éteignirent une à une jusqu'à ce qu'il n'y eût plus que la pâle clarté de la lune dans un ciel sans nuages. La neige avait cessé de tomber, la foule des fidèles avait quitté les lieux, et même le matou inquiet s'en était allé poursuivre son éternelle quête.

À l'Hôpital en face de la cathédrale, le personnel de nuit venait prendre son service. Au Poste des Infirmières, face aux ascenseurs, un Interne isolé donnait des instructions de dernière minute au sujet du traitement d'un très grand malade. Des infirmières vérifiaient leurs plateaux de médicaments et de pilules. Des sœurs rédigeaient leurs Rapports, et un Aide-Infirmier troublé expliquait qu'il était en retard parce qu'un policier l'avait arrêté pour excès de vitesse.

Progressivement, l'Hôpital s'installa pour la nuit. On avait placé des écriteaux : ‘Pas de petit déjeuner’ au lit des malades qui devaient être opérés le lendemain. Les lumières principales s'éteignirent et des assistants vêtus de blanc s'approchèrent d'un lit dissimulé derrière un rideau. En silence, ils glissèrent un chariot derrière le paravent. Il y eut des grognements presque inaudibles et des instructions marmonnées, et l'on vit apparaître une forme immobile entièrement recouverte d'un linceul. La civière emporta prudemment sa charge dans le corridor. Les préposés silencieux s'immobilisèrent tandis que montait en un glissement l'ascenseur qu'ils avaient appelé. Alors, comme mus par une seule et même pensée, les deux hommes se déplacèrent à l'unisson pour pousser dans l'ascenseur le chariot chargé et pour l'amener au sous-sol à la morgue et à son grand réfrigérateur semblable à un immense classeur, dépôt de tant de corps.

Les heures se traînaient, chaque minute s'écoulant comme à regret et semblant répugner à abandonner son bref instant de vie. Ici un malade exhalait des râles bruyants, là un autre s'agitait et gémissait de douleur. Dans une alcôve latérale s'élevait la voix cassée d'un vieillard appelant continuellement sa femme. Le léger crissement des semelles en caoutchouc sur le carrelage en pierre, le bruissement d'étoffes empesées, le tintement du métal contre le verre, et la voix gémissante cessa de se faire entendre, remplacée bientôt par des ronflements qui s'élevaient et chutaient dans l'air de la nuit.

Au-dehors retentissait la sirène pressante d'une pompe à incendie et nombre de malades souffrant d'insomnie se demandaient un moment ‘où c'était’ avant de s'abandonner de nouveau à l'introspection et à la crainte de l'avenir. Par la fenêtre entrouverte arrivait la voix éraillée d'un fêtard attardé qui avait dîné trop copieusement et se soulageait sur le pavé. Quand quelqu'un s'adressait en criant à l'ivrogne, celui-ci répondait en marmonnant des malédictions et il récitait des chapelets d'Ave Maria quand les vapeurs de l'alcool lui causaient de nouveaux haut-le-cœur.

L'Ange de la Mort s'acquittait de Sa mission miséricordieuse, accordant le repos au malade torturé, mettant enfin un terme à l'inutile lutte de l'homme ravagé au-delà de l'espoir par le cancer. Les râles stertoreux cessèrent, il y eut une contraction réflexe rapide, sans douleur, quand une âme quitta son corps, et les préposés se présentèrent de nouveau avec leur civière aux roues bruissantes, et, plus tard, ils allaient revenir encore. Ce mort-ci, le dernier, avait un nom dans la vie politique. Le lendemain, la presse à scandales puiserait dans ses fichiers et en sortirait les inexactitudes habituelles et les mensonges scandaleux — comme toujours.

Dans une chambre donnant sur la cathédrale et d'où l'on pouvait entrevoir la mer scintillant dans la Baie de Courtenay, le vieux Bouddhiste gisait, éveillé, en proie à la souffrance. Pensant, pensant à bien des choses. Un léger sourire passa sur ses lèvres et disparut tout aussi rapidement au souvenir d'un incident survenu plus tôt dans la matinée. Une bonne sœur était entrée dans sa chambre, une bonne sœur l'air encore plus saint que d'habitude. Elle jeta un regard attristé sur le vieux Bouddhiste et une larme brilla au coin de ses yeux. Elle se détourna. "Qu'y a-t-il, ma Sœur ? Vous paraissez bien triste."

Elle haussa les épaules et s'exclama : "Oh ! comme c'est triste ! Vous irez droit en Enfer !" Le vieux Bouddhiste, stupéfait, demeura bouche bée. "J'irai droit en Enfer ? Pourquoi ?"

"Parce que vous êtes un Bouddhiste. Seuls les Catholiques vont au Ciel. Les autres Chrétiens vont au Purgatoire, mais les Bouddhistes et les autres païens vont droit en Enfer ! Oh ! un vieillard comme vous, si bon, aller droit en Enfer, c'est tellement triste !" La sœur s'enfuit précipitamment de la chambre, abandonnant le vieux Bouddhiste perplexe.

L'Ange de la Mort avançait, se déplaçant dans la chambre et s'arrêta, abaissant les yeux sur le vieux Bouddhiste. Le Vieil Homme le regarda à son tour. "La délivrance, enfin, n'est-ce pas ? demanda-t-il. Il est temps, d'ailleurs ! Je pensais que vous ne viendriez jamais !"

L'Ange de la Mort leva doucement Sa main droite comme pour la poser sur la tête du Vieil Homme. Soudain, l'air même de la chambre crépita et une Silhouette Dorée apparut dans l'obscurité bleue des ombres de minuit. L'Ange arrêta sa main sur un geste du Visiteur. "Non, non, le moment n'est pas encore arrivé, proclama une voix bien-aimée. Il y a autre chose à faire avant que tu ne rentres à la Maison."

Le Vieil Homme soupira. Même la vue du Lama Mingyar Dondup n'arrivait pas à le consoler et à lui faire accepter une prolongation de son séjour sur Terre, une Terre où il avait été si maltraité par la haine suscitée et encouragée par la presse corrompue. Le Lama Mingyar Dondup se tourna vers le Vieil Homme et expliqua : "Il y a encore un livre à écrire, davantage de savoir à transmettre. Et une petite tâche associée aux Auras et à la photographie. Ce ne sera pas long."

Le Vieil Homme ronchonna tout haut. Toujours tant de choses à faire, si peu de monde pour le faire, un manque si chronique d'argent — et comment peut-on acheter de l'équipement sans argent ?

Le Lama Mingyar Dondup était debout à côté du lit. Lui et l'Ange de la Mort se regardèrent et se transmirent beaucoup d'informations télépathiques. L'Ange inclina la tête en signe d'assentiment, puis se retira lentement pour continuer ailleurs son œuvre de miséricorde, mettre un terme à la souffrance, libérer les âmes immortelles emprisonnées dans l'argile d'un corps de chair. Pendant un moment, il n'y eut pas le moindre bruit dans cette petite chambre d'hôpital. Dehors, c'étaient les bruits nocturnes habituels, un chien perdu rôdant à la recherche des poubelles, une ambulance qui s'engageait dans l'Entrée d'Urgence de l'hôpital.

"Lobsang !" Le Lama Mingyar Dondup jeta les yeux sur le Vieil Homme qui gisait en proie à la douleur sur un lit d'hôpital. "Lobsang, reprit-il, nous désirons que dans ton prochain livre tu précises nettement qu'après avoir quitté cette Terre tu n'entreras pas en communication avec des Médiums de bas quartier et que tu ne guideras pas ceux qui font de la publicité dans les magazines de culte."

"Que voulez-vous dire, Honorable Guide ? demanda le Vieil Homme. Je ne collabore avec aucun Médium ni avec les magazines de culte. Je ne lis même jamais ces choses."

"En effet, Lobsang, nous le savons, c'est pourquoi je te dis ceci. Si tu lisais ces magazines, nous n'aurions pas à te le dire. Mais certaines personnes dépourvues de scrupules font de la publicité pour des services consultatifs, etc. et affirment être en communication avec les morts. Ils prétendent recevoir des conseils, des pouvoirs de guérison et tout le reste, d'au-delà de cette Terre, ce qui, bien sûr est absolument ridicule. Nous voulons qu'il soit très clair que tu n'encourages en aucune manière cette supercherie ou ce charlatanisme."

Le Vieil Homme poussa un soupir d'une considérable exaspération et répondit : "Non, je ne lis jamais aucun de ces magazines, ni anglais ni américains. Je considère qu'ils font plus de tort que de bien. Ils acceptent une publicité mensongère et, dans une large mesure, dangereuse. Ceux qui publient ces magazines ont des partis pris si personnels et une telle aversion contre quiconque n'appartient pas à leur petite coterie qu'en fait ils nuisent à ce à quoi ils prétendent porter remède. Aussi vais-je agir comme tu le dis. Je préciserai qu'après avoir quitté cette Terre, je n'y reviendrai pas."

 

Lecteur, ô toi le plus judicieux des hommes, puis-je pour un moment retenir ton attention ? En accomplissement de ma promesse, je désire dire ceci : moi, Tuesday Lobsang Rampa, déclare, par la présente, solennellement et irrévocablement, que je ne reviendrai pas sur cette Terre, que je ne jouerai pas le rôle de consultant pour quiconque le prétendra et que je n'apparaîtrai dans aucun groupement médiumnique. J'ai mieux à faire et n'aurai guère le temps de m'amuser à ces choses que personnellement je déteste. Ainsi, Lecteur, si à n'importe quel moment tu vois une réclame qui laisse supposer que telle ou telle personne est en contact spirituel avec Lobsang Rampa, appelle la Police, les autorités de la Poste, et fais arrêter cette personne pour tromperie, pour essayer d'utiliser le courrier, etc., dans des intentions frauduleuses. Moi, quand j'en aurai fini avec cette Terre dans cette vie, je m'en irai pour un long, long chemin. Ainsi, voilà, je me suis acquitté de ce message spécial.

 

Là, dans la chambre d'hôpital aux murs verts avec une fenêtre donnant sur la cathédrale et offrant une vue fugitive sur les eaux de la Baie de Courtenay, le Lama Mingyar Dondup révélait ses exigences.

"Celui-ci, ton onzième livre, disait le Lama, devrait fournir les réponses à nombre de questions qui t'ont été adressées, questions qui sont justes et raisonnables. Tu as allumé la flamme du savoir, et maintenant, dans ce livre, tu dois alimenter la flamme pour qu'elle ait prise sur les esprits des peuples et se répande." Le Lama parut grave et bien attristé lorsqu'il continua : "Je sais que tu souffres beaucoup. Je sais que tu vas être renvoyé de cet hôpital comme incurable, inopérable, et n'ayant plus que peu de temps à vivre, mais tu as encore celui d'accomplir une ou deux tâches que d'autres ont négligées."

Le Vieil Homme écoutait attentivement, songeant combien il était injuste que certaines gens aient la santé, l'argent, qu'ils puissent tout faire et s'acquitter de leurs propres tâches dans les conditions les plus aisées, tandis que lui-même avait en partage la souffrance, la persécution continuelle et la haine de la presse, et le manque d'argent. Il pensait à quel point il était triste qu'il n'y eût pas de Medicare (Le système public d'assurance maladie des États-Unis — NdT) dans cette Province et à quel point les honoraires médicaux étaient onéreux.

Pendant quelque temps, les deux interlocuteurs, le Vieil Homme et le Lama Mingyar Dondup, conversèrent comme le font des amis de longue date, parlèrent du passé, rirent de maints incidents qui n'étaient pas drôles au moment où ils se produisirent, mais qui l'étaient rétrospectivement.

Puis finalement il y eut un bruit de pas quand un infirmier de nuit vaqua à ses fonctions. Le Lama Mingyar Dondup fit de rapides adieux au Vieil Homme, la lumière dorée s'éteignit et la chambre d'hôpital nue se retrouva dans l'obscurité bleuâtre du petit matin.

La porte s'ouvrit d'une poussée et un infirmier vêtu de blanc entra, sa torche électrique projetant une flaque de lumière autour de ses pieds. L'homme écouta le bruit de la respiration, puis il se retira en silence pour continuer sa ronde. De l'autre côté du corridor parvint le tumulte et les cris du vieillard qui appelait continuellement sa femme. Une autre voix, plus loin dans le corridor, fit irruption avec un torrent d'Ave Maria sans cesse répétée, d'un ton monotone qui rappelait au Vieil Homme certains moines quasi faibles d'esprit qui rabâchaient sans répit Om Mani Padme Hum, sans penser le moins du monde à ce que cela signifiait.

Quelque part au loin, une horloge sonna les heures, une, deux, trois. Le Vieil Homme se tournait et se retournait dans son lit ; ses douleurs étaient atroces et rendues plus aiguës par la tension qu'il venait d'éprouver. La veille, il avait eu une syncope, et même dans un hôpital un coma est une affaire qui cause quelque souci. Trois heures du matin. La nuit était longue. Quelque part, dans la Baie de Fundy, un remorqueur lança un coup de sirène au moment où, avec d'autres remorqueurs, il se mettait en marche pour remorquer un pétrolier attendant d'accoster près de la raffinerie de pétrole.

Une étoile filante traversa le ciel, laissant derrière elle une traînée rougeoyante. Du haut de la tour de la cathédrale un hibou hulula, puis, comme honteux du bruit qu'il faisait, il lança un couac de frayeur et, battant des ailes, s'envola au-dessus de la ville.

Quatre heures du matin, la nuit était noire. Il n'y avait pas de lune maintenant, mais soudain le rai de lumière d'un projecteur vacilla à travers la Baie et se fixa sur un petit bateau qui pêchait probablement des homards. Le faisceau lumineux s'en détacha brusquement et éclaira un remorqueur halant un très gros pétrolier. Lentement, les deux bateaux fendirent les flots gonflés de la Baie de Courtenay ; lentement le feu rouge brillant à bâbord du pétrolier apparut en pleine vue, se déplaça à travers le champ de vision pour disparaître derrière le Foyer des personnes âgées tout proche.

Dans le corridor, il y eut des chuchotements, et toutes les marques d'une agitation fébrile mais coordonnée. Puis la voix d'un interne qu'on avait réveillé en toute hâte. Oui, une urgence et la nécessité d'opérer immédiatement. L'aide-infirmier de service et une infirmière installèrent le malade sur une civière qui fut poussé rapidement au-delà des portes puis dans l'ascenseur jusqu'au bloc opératoire deux étages plus bas. Pendant quelques minutes, il y eut des murmures et le bruissement d'étoffes empesées. Puis le silence revint.

Cinq heures du matin. Le Vieil Homme sursauta. Quelqu'un était debout à côté de lui, un aide-infirmier vêtu de blanc. "J'ai simplement pensé à vous dire qu'il n'y aurait pas de petit déjeuner pour vous, ce matin, dit-il jovialement. Rien à boire non plus." En souriant il tourna les talons et sortit de la chambre. Le Vieil Homme était couché là, s'émerveillant de la bêtise crasse, idiote, qui demandait de réveiller un malade à peine endormi, le réveiller pour lui dire qu'il n'y aurait pas de petit déjeuner pour lui !

L'une des choses les plus frustrantes c'est d'être couché dans un lit d'hôpital, affamé et assoiffé, et d'avoir à l'extérieur, derrière la porte ouverte de sa chambre, un immense chariot bourré de nourriture — des petits déjeuners tout prêts pour chaque patient pouvant avoir un petit déjeuner sur cet étage particulier. Mais le Vieil Homme jeta un regard à droite, et là il y avait un ‘Pas de petit déjeuner’ clair et net au possible. Il étendit la main pour un verre d'eau, mais — non, non, pas d'eau non plus. Rien à manger, rien à boire. D'autres prenaient leur petit déjeuner, à en juger par le fracas des assiettes et des plateaux qu'on laissait tomber et claquer de toutes parts. Finalement, l'agitation cessa et l'hôpital commença ses tâches matinales habituelles : gens qui allaient au Théâtre (qui signifie également salle d'opération, en anglais — NdT), où ils ne verraient pas un beau spectacle, ceux qui allaient aux rayons X, à la Pathologie, et les heureux qui rentraient chez eux. Mais les plus heureux de tous étaient peut-être ceux qui, décédés, étaient partis vers la ‘vraie Maison’.

Le Vieil Homme se recoucha et se mit à penser au plaisir de mourir. La seule difficulté, c'est que lorsque quelqu'un est mourant, c'est habituellement par suite de son délabrement physique — une partie de son organisme a été envahie par une maladie terrible, par exemple, ou quelque chose a été intoxiqué en lui. Naturellement, cela cause des douleurs. Mais mourir en soi n'est pas douloureux. On n'a rien à craindre en mourant. Quand quelqu'un est sur le point de mourir, une paix intérieure se fait en lui, il a un sentiment de satisfaction en sachant qu'enfin la longue journée est terminée, le travail a cessé, la tâche qui était la sienne a été accomplie, ou, est suspendue pour le moment. Le mourant sait qu'il est sur le point de rentrer ‘à la Maison’. À la Maison, où ses aptitudes seront évaluées et où sa santé spirituelle s'affermira.

C'est vraiment une sensation agréable. On est malade, on est à toute extrémité, et voici que, soudain, les douleurs cessent d'être aiguës, on éprouve une torpeur, suivie très rapidement d'un sentiment de bien-être, un sentiment d'euphorie. Puis on devient conscient que le monde physique s'obscurcit et que le monde astral s'avive. C'est comme lorsqu'on regarde dans l'obscurité un écran de télévision ; l'image s'assombrit, il n'y a rien pour détourner l'attention de l'image sur l'écran de télévision si tout le reste est plongé dans l'obscurité. Cet écran de télévision représente la vie sur Terre, mais que le jour se lève, que les rayons du soleil brillent à travers la fenêtre et frappent l'écran de télévision, la luminosité du soleil fera disparaître l'image de télévision de notre vue. La lumière du soleil représente le jour astral.

Ainsi, le monde physique que nous appelons ‘Terre’ disparaît progressivement. Les gens paraissent flous, leurs images paraissent floues, ils ressemblent à des ombres ; les couleurs de la Terre disparaissent et la Terre se peuple de fantômes gris. Le ciel devient violet, même aux jours les plus ensoleillés, et lorsque le regard sur la Terre pâlit, il s'avive dans le monde astral. Autour de notre lit de mort, nous voyons des aides, des gens aimables, ceux qui vont nous aider à renaître dans le monde astral. Quand nous sommes venus au monde que nous appelons Terre, nous avons eu l'assistance d'un médecin, d'une accoucheuse, ou éventuellement d'un chauffeur de taxi. Peu importe qui, quelqu'un était là pour nous venir en aide. Ainsi, nous attendant pour nous mettre au monde de l'Autre Côté se trouvent des gens extrêmement expérimentés, des gens hautement qualifiés, des gens qui sont totalement compréhensifs, pleins de sympathie.

Sur Terre, nous avons passé un dur moment, un moment troublant. La Terre, c'est l'Enfer, vous savez. Nous devons aller en ‘Enfer’ pour toutes sortes de choses. Nombre d'enfants pensent que l'école c'est aussi l'Enfer. La Terre est l'école des humains entêtés. Donc, nous nous sentons ébranlés, et la plupart des gens craignent la mort, ils craignent la souffrance, ils craignent le mystère, ils ont peur parce qu'ils ignorent ce qui va arriver. Ils redoutent d'avoir à affronter quelque Dieu courroucé qui, plantant une fourche dans certaine partie de leur anatomie, va les lancer tout droit en bas au vieux Satan qui aura préparé pour eux ses fers brûlants.

Mais tout cela c'est de la foutaise. Il n'existe pas de Dieu courroucé. Si nous devons aimer Dieu, il faut que ce soit un Dieu aimable et compréhensif. Parler de craindre Dieu, c'est de la bêtise, c'est criminel. Pourquoi craindre quelqu'un qui nous aime ? Craignez-vous un père qui est vraiment aimable et compréhensif ? Craignez-vous une mère vraiment aimable et compréhensive ? Pas du tout, si vous êtes sain d'esprit. Alors pourquoi craindre Dieu ? Il y a un Dieu, incontestablement il y a un Dieu, un Dieu aimable. Mais revenons à notre lit de mort.

Le corps est étendu sur le lit, la vue baisse. Peut-être que la respiration lutte encore dans la poitrine. Enfin cela aussi cesse et n'existe plus. Apparaît alors une crispation nerveuse que les journalistes appelleraient probablement frisson convulsif de l'agonie. Mais ce n'est pas cela du tout. C'est une contraction qui n'a rien de douloureux ou, pour être plus précis, c'est une sensation agréable. C'est comme le fait d'enlever des vêtements froids et humides et d'être en mesure de recevoir l'air chaud et la lumière du soleil sur son corps. Il y a cette secousse convulsive, et alors le corps astral prend son essor. La sensation est indescriptible. Peut-on imaginer ce que c'est de nager dans le champagne, avec toutes ces petites bulles pétillant contre son corps ? Quelles ont été vos vacances les plus agréables ? Étiez-vous sur le sable d'une plage à lézarder, le chaud soleil vous prodiguant ses rayons, le bruit des vagues charmant vos oreilles et une brise doucement parfumée ébouriffant vos cheveux ? Eh bien, tout cela est grossier, ce n'est rien comparé à la réalité. Rien ne peut décrire la pure extase de quitter le corps et de ‘rentrer à la Maison’.

Le Vieil Homme songeait à ces choses, fouillait dans ses souvenirs en sachant ce qui était et ce qui allait être ; la journée passa — la journée fut endurée serait peut-être une meilleure formulation — et bientôt la nuit revint. Dans cet hôpital, il n'y avait pas de visiteurs, pas de visiteurs du tout. À cause d'une épidémie qui sévissait dans la région, tous les hôpitaux étaient fermés aux visiteurs, et donc les malades étaient seuls. Ceux des salles communes pouvaient se parler. Mais dans les chambres particulières, les malades restaient seuls — et c'était joliment bon pour la méditation !

Enfin, un jour ou deux plus tard — cela lui avait paru une éternité — le Vieil Homme fut renvoyé chez lui. Il n'y avait rien à faire, nul traitement, nulle opération, nul espoir. Alors il prit la décision d'agir conformément aux instructions des personnes compétentes de l'Autre Côté de la vie, écrire le onzième livre. Et ce sera pour répondre aux questions des gens.

Depuis plusieurs mois, le Vieil Homme épluchait soigneusement la quarantaine de lettres qui lui parvenaient chaque jour et il avait mis à part celles qui paraissaient présenter l'intérêt le plus général. Il avait écrit à un certain nombre de personnes dans différents pays pour leur suggérer de dresser une liste de questions auxquelles elles désiraient qu'il fût répondu. À cette occasion le Vieil Homme s'était fait quelques bons amis. Nous ne devons pas oublier notre vieille amie, Mme Valéria Sorock, mais le Vieil Homme désire remercier en particulier les personnes dont les noms suivent, pour avoir fourni des questions auxquelles ce livre répondra :

 

Mme et Mlle Newman

M. et Mme ‘Yeti’ Thompson

M. de Munnik

Mme Rodehaver

Mme Ruby Simmons

Mlle Betty Jessee

M. Gray Bergin

M. et Mme Hanns Czermak

M. James Dodd

Mme Pien

Mme Van Ash

M. John Henderson

Mme Lilias Cuthbert

M. David O'Connor

Les dames Worstmann

 

Donc le Vieil Homme avait été renvoyé chez lui. ‘Renvoyé chez lui’. Simples petits mots qui, peut-être, ne signifient rien pour le commun des mortels, mais qui sont chargés de sens pour quelqu'un qui n'a jamais eu de chez-soi, sinon très récemment, et bien tard dans la vie. ‘Renvoyé chez lui’ — eh bien, cela signifie être avec ceux qu'on aime, dans un contexte familier où les peines sont moins grandes : des peines partagées sont des peines réduites à la moitié ou au quart. Donc, le Vieil Homme avait été renvoyé chez lui. Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka étaient là, faisant leurs manières les plus sérieuses pour voir quelle espèce d'étrange créature rentrait de l'hôpital. Il y eut force plissements de nez et reniflements. Les odeurs d'hôpital sont d'étranges odeurs, et comment se faisait-il que le Vieil Homme fût encore tout d'une seule pièce, et non pas amputé de l'un ou l'autre morceau ? Il avait toujours deux bras et deux jambes ; naturellement il n'avait pas de queue, mais il n'en avait pas non plus auparavant. Donc, Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka inspectèrent très sérieusement le Vieil Homme et, enfin, rendirent leur verdict. "Je sais, dit Mlle Cléopâtre, je sais exactement ce qui est arrivé. Il est revenu terminer le livre ‘Pour Entretenir la Flamme’ avant qu'on ne le prenne pour alimenter la flamme du crématoire local. C'est cela qui arrivera, aussi sûrement que deux et deux font quatre."

Mlle Tadalinka avait l'air vraiment très sérieux : "Oui, dit-elle, mais s'il perd encore du poids, il n'y aura plus de quoi alimenter les flammes. Ils ont dû le laisser mourir de faim. Il faudrait peut-être lui donner un peu de notre nourriture."

Mlle Cléopâtre sauta sur la poitrine du Vieil Homme et se mit à renifler sa barbe, ses oreilles et une bonne fois sa bouche. "Je pense qu'il est sous-alimenté, Tad, dit-elle. Nous devrions en toucher un mot à Ma pour qu'on le bourre de nourriture, afin de remplir tous ces creux."

Mais peu importe ce que disaient Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka, peu importent les bonnes intentions de Ma : le Vieil Homme était au régime pour le reste de sa vie, un régime misérable, horrifiant, à peine suffisant pour tenir assemblés le corps et l'âme.

Mlle Tadalinka s'élança sous le lit auprès de Mlle Cléopâtre : "Dis, Cléo, hurla-t-elle, tu sais ? Je viens de les entendre : il perd une livre de poids par jour. Cela veut dire que dans deux cent soixante-dix jours, il ne pèsera plus rien du tout."

Les deux chattes en restèrent toutes songeuses ; puis, Mlle Cléopâtre inclina la tête, avec toute la sagesse et la sagacité qui sont celles d'une Petite Chatte de quatre ans. "Ah oui ! s'écria-t-elle, mais tu as oublié une chose, Taddy. Plus il est affamé, plus il est malade, plus il devient clairvoyant. Bientôt, il verra les choses avant qu'elles ne se produisent."

"Zut alors ! dit Mlle Tadalinka, il le fait déjà. Rappelle-toi les messages télépathiques qu'il nous envoyait de l'hôpital. Toutefois, c'est une bonne préparation pour le lancement de son livre. Et nous ferions bien de l'aider autant que nous le pouvons."

Le radiateur était tout chaud et les deux petites chattes sautèrent sur la tablette au-dessus des radiateurs. Elles s'étendirent de tout leur long, de la tête à la queue, et s'abandonnèrent à leur état habituel d'introspection avant de communiquer toutes les pensées du jour aux chats locaux. Le Vieil Homme ? Eh bien, le Vieil Homme était content d'aller au lit. Il resta couché pendant un certain temps et pensa : "Ce misérable livre, supposons que je doive l'écrire. Je dois vivre et, même si je ne mange pas grand-chose à l'heure actuelle, il me faut payer pour ce que je mange réellement." Aussi, le lendemain, il décida : "Commençons ce livre, dans l'espoir qu'un jour il sera terminé." Et le voilà ! C'est commencé, vous lisez le premier chapitre, n'est-ce pas ?

Un assez grand nombre de personnes m'ont écrit pour me poser des questions, toutes sortes de questions. Eh bien, ce serait une bonne idée de consacrer ce livre à répondre aux questions qui paraissent intéresser tout le monde. Les gens ont le droit de savoir ; autrement, il leur vient des idées étranges comme ceux qui pensent que la mort est une chose terrible, comme ceux qui pensent qu'il n'y a pas de vie après la mort. Cela m'amuse toujours d'entendre des gens dire qu'il n'y a pas d'au-delà, simplement parce qu'ils ne savent rien à ce sujet. De même, quelqu'un qui demeure dans une région reculée peut dire que Londres n'existe pas, ni New York, ni Buenos Aires, parce qu'il n'a pas effectivement vu ces villes. Après tout, les photos peuvent être truquées. J'ai vu un grand nombre d'images truquées sur la vie de l'Autre Côté, et c'est absolument navrant. Il y a un très, très bon ‘Autre Côté’, et c'est le comble de l'absurde que des escrocs et des ‘voyants’ pervertis présentent tout un fatras truqué. Il est si facile de montrer la véritable réalité ; c'est même plus facile.

J'avais espéré faire des progrès dans les recherches sur l'Aura. Malheureusement, j'ai dû y renoncer par manque d'argent, et maintenant — eh bien — il n'y a pas de régime d'assurance maladie ici, comme il en existe en Angleterre, et tout est effroyablement cher. Si bien que le travail sur l'Aura devra être abandonné à d'autres.

Il y a un autre projet que je voulais développer et c'est celui-ci : il est absolument possible de créer un dispositif permettant de ‘téléphoner’ au monde astral. Cette invention a été effectivement réalisée, mais son auteur s'est vu opposer par la presse un tel barrage de doutes, de suspicions et d'accusations qu'il en a été accablé, a perdu courage et, poussé à bout par cette presse démente, il a brisé son appareil et s'est suicidé.

Or, il est tout à fait possible de construire un téléphone pour téléphoner au monde astral. À présent, considérons le langage. Quand nous parlons, nous produisons une vibration qui communique son énergie à une colonne d'air, laquelle à son tour transfère son énergie à quelque appareil récepteur, par exemple, à l'oreille de quelqu'un, si bien que ce dernier entend les sons que nous produisons. C'est cela qu'on interprète comme étant le langage. Jusqu'ici, personne n'a encore réussi à se jucher au sommet d'un pylône de la radio, à crier à tue-tête et à se faire entendre du monde entier. Pour cela, il faut que les vibrations de la voix soient transformées en une autre forme d'énergie. Alors, les messages parlés et transformés en cette énergie sont entendus partout à travers le monde, pourvu qu'on dispose de l'appareil approprié. Où que je me trouve, j'écoute l'Angleterre, le Japon, l'Australie, l'Allemagne. J'ai même entendu la Petite Amérique dans l'Antarctique.

Un appareil pour téléphoner au monde astral est quelque chose comme cela. Il transforme les ondes radio d'aujourd'hui en quelque chose d'incomparablement plus élevé, tout comme de leur côté les ondes radio ont une fréquence beaucoup plus haute que le langage.

Dans les temps à venir, les gens seront à même de téléphoner à ceux qui viennent de mourir ; de la même manière qu'aujourd'hui une personne peut téléphoner à l'hôpital et, si elle a de la chance et si l'infirmière se sent de bonne humeur, elle peut parler à un malade qui se remet d'une opération. De même, à l'avenir, pour ceux qui, récemment décédés, sont en train de se rétablir de l'épreuve de la mort — tout comme une mère et un nouveau-né se remettent des tensions de la naissance — donc, aussi longtemps que dure ce processus de récupération, les parents pourront téléphoner à un centre d'accueil et apprendre ‘comment se porte le patient’. Naturellement, quand ‘le patient’ a complètement récupéré et s'en est allé vers encore d'autres dimensions, il ou elle aura trop à faire pour se soucier encore des mesquines affaires de cette Terre.

Cette Terre n'est qu'un grain de poussière existant le temps d'un clin d'œil dans ce qui est le temps réel.

Pour ceux que la chose intéresse, qu'ils sachent que j'ai effectivement vu un téléphone de ce genre et que je l'ai effectivement vu fonctionner. Quel dommage que notre imbécile de presse ne soit pas soumise à la censure, parce que l'on ne devrait pas lui permettre de prendre des initiatives insensées par simple souci du sensationnel, bloquant ainsi de réels développements.

Ainsi donc, considérons ceci comme un début, et comme la fin du premier chapitre. Nous allons continuer ensemble et voir, dans le second chapitre, ce que nous pouvons faire pour répondre à certaines questions.

 

Chapitre Deux

Ne répondez jamais aux critiques ;

le faire, c'est affaiblir vos arguments.

 

Le Vieil Homme était seul chez lui. Ma, Bouton d'Or, Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka étaient dehors pour la besogne qui semble incomber à tous les ménages : les emplettes. C'est quelque chose que l'on ne peut éviter, même dans les communautés les mieux ordonnées. Pommes de terre, savon en paillettes, etc., y compris divers accessoires dont il ne faut pas parler mais dont on ne saurait se dispenser à notre époque moderne. Donc le Vieil Homme était couché dans son lit et écoutait la radio.

C'était un programme du Service Africain de la B.B.C. L'émission était très claire et de volume convenable. Quelqu'un jouait les nouveaux succès musicaux. Le Vieil Homme souriait en écoutant un morceau au titre invraisemblable de ‘Voyage astral’. Il dut arrêter le poste, car le téléphone sonnait, le téléphone placé près de son lit.

Quand il eut raccroché, il tourna le bouton, juste à temps pour entendre un des derniers succès. Un présentateur de la B.B.C., un animateur du disque ou quelque chose d'approchant, annonça avec un accent résolument Cockney (dialecte de l'est de Londres — NdT) qu'il allait passer le dernier enregistrement : ‘Sans la Nuit, il n'y aurait pas de Soleil’.

Sans la nuit, il n'y aurait pas de soleil. L'intéressé savait-il qu'il formulait là une grande vérité ? Il faut qu'il y ait des extrêmes pour qu'il y ait quelque chose. Parfois, particulièrement le dimanche, on peut capter sur les ondes courtes, en provenance des États-Unis, un horrible programme émis par quelque bande de missionnaires apôtres du renouveau religieux. Le tapage, les déclamations de ces gens, cela suffit pour dresser n'importe qui contre le Christianisme. Sur une fréquence d'Amérique du Sud, tout près de l'Équateur, il y a une autre bande de partisans du renouveau religieux : ceux-là vocifèrent franchement à propos des terreurs que doivent éprouver ceux qui ne sont pas Chrétiens. D'après cette radio, quiconque n'est pas Chrétien est damné et ira en Enfer. Ce n'est sûrement pas comme cela qu'une religion sensée doit être présentée au monde.

Sans la nuit, il ne peut y avoir de soleil ; si le mal n'existe pas, le bien n'existe pas non plus ; sans Satan, il ne peut y avoir Dieu ; sans le froid, il ne peut y avoir de chaleur. Sans les extrêmes, comment quoi que ce soit pourrait-il exister ? S'il n'y avait pas d'extrêmes, il n'y aurait qu'une seule condition statique. Songez que quand vous respirez, vous expulsez de l'air. Cela est un extrême, car vous n'avez plus de souffle en vous et vous courez pratiquement le risque d'étouffer. Alors, vous reprenez votre souffle et vous inhalez beaucoup d'air ; et si vous aspirez trop rapidement une trop grande quantité d'air, vous êtes en danger à cause de l'hyperventilation. Mais si vous n'expirez ni n'inspirez, vous n'avez rien dans les poumons et vous ne pouvez pas vivre.

Une personne tout à fait folle de la Nouvelle-Écosse m'a, un jour, envoyé un texte idiot, mal imprimé, une diatribe furieuse au sujet des pécheurs et de Satan. Apparemment, on voulait que j'envoie de l'argent pour aider à liquider Satan. Liquider Satan ? Peut-être ces gens allaient-ils se procurer un tout nouveau détergent, l'étaler sur un nouveau torchon, ou quelque chose de ce genre, et effacer comme par enchantement le vieux Satan. Quoi qu'il en soit, toutes ces ordures allèrent où elles devaient aller — à la poubelle.

Il faut qu'il y ait du négatif, sans quoi il ne peut y avoir du positif. Il faut qu'il y ait des contraires ; sinon, il n'y a pas de mouvement. Tout ce qui existe est doté de mouvement. La nuit fait place au jour, le jour cède la place à la nuit ; l'été cède la place à l'hiver, l'hiver à l'été, et ainsi de suite. Il faut qu'il y ait mouvement, il faut qu'il y ait des extrêmes. Il n'est pas mauvais qu'existent des extrêmes. Cela veut simplement dire que deux points sont séparés l'un de l'autre d'aussi loin qu'il est possible de l'être. Ainsi, en ce qui concerne le bon vieux Satan, laissez-le faire pour un temps, car sans Satan il ne pourrait y avoir Dieu, sans Dieu il ne pourrait y avoir Satan parce qu'il n'y aurait pas d'humains non plus. Le pire ‘Satan’, c'est l'horrible radoteur qui essaie de faire rentrer une religion dans le crâne de quelqu'un qui appartient à une autre religion. Je suis Bouddhiste et je suis absolument irrité contre ces stupides pleurnichards qui m'envoient Bibles, Nouveaux Testaments, Anciens Testaments, et des images, purement imaginaires naturellement (ou ne serait-ce pas ‘le contraire de purement’ ?), de Crucifixion, etc. ad lib., ad nauseam. Je suis Bouddhiste. Bon, je suis à l'extrême opposé du Christianisme, mais les Chrétiens sont à l'extrême opposé de moi comme Bouddhiste. Je ne cherche pas à provoquer des conversions au Bouddhisme. En fait, bien des gens m'écrivent pour me demander s'ils peuvent devenir Bouddhistes et je leur réponds invariablement qu'ils devraient rester membres de la religion dans laquelle ils sont nés, à moins de quelque situation ou circonstance à laquelle ils ne sauraient se soustraire.

Je n'aime pas les gens qui changent de religion uniquement parce que c'est ‘la chose qui se fait’, ou qui est à la mode, ou encore parce qu'ils cherchent une sensation et désirent que les gens les montrent du doigt en disant : "Regardez, c'est un Bouddhiste !"

Mais, sans l'obscurité, il ne peut y avoir de grand soleil. Oui, Monsieur le Présentateur à l'accent Cockney, vous avez certes dit là une grande vérité. Ne persécutons pas tant le vieux Satan ; il importe qu'il vive, sinon il n'existera aucun point de comparaison, n'est-ce pas ? Si l'on ne parlait pas de Satan, comment voudriez-vous juger ce qui est le bien ? Si le mal n'existait pas, il ne pourrait y avoir de bien car, de toute évidence, il n'y aurait pas de point de comparaison. En effet, on doit être capable de comparer X à Y ; alors, on a le bien et le mal. Tout juste comme aux États-Unis et au Canada il doit, semble-t-il, y avoir de ‘bons types’ et de ‘mauvais types’. Les bons types sont toujours vigoureux, virils, de purs Américains vêtus d'uniformes et arborant le sourire Pepsodent. Par contre, le ‘mauvais type’ est forcément le pauvre Indien que l'on déposséda de son pays en lui faisant une foule de promesses fallacieuses. Mais songez aux programmes de la télévision. Ne serait-il pas assommant si on n'y voyait pas de bons types luttant contre les mauvais types, ou s'il n'y avait pas de mauvais types pour montrer combien les bons types le sont réellement ? Ainsi donc, je m'adresse à vous tous, bonnes gens qui m'écrivez et me demandez si je pense que Satan devrait être supprimé, liquidé, excommunié, envoyé en Russie ou quelque chose comme cela ; laissez-moi dire ceci : non, je pense que Satan est un bon type en ceci qu'il fournit un bouc émissaire pour de bon, il fournit une référence grâce à laquelle nous pouvons mesurer le bien. Aussi, buvons à la santé de Satan, mais à tout hasard, ayons un peu d'acide sulfurique et de soufre dans un verre et renversons celui-ci sens dessus dessous : c'est plus sûr !

Le Vieil Homme gémit en dépliant la lettre suivante : "J'ai écrit en Angleterre pour recevoir une Pierre de Touche, lut-il. Il y a quatre semaines et je leur ai envoyé l'argent, mais je n'ai pas eu de réponse. Je pense que j'ai été roulé."

Le Vieil Homme gémit tout haut. Puis il regarda l'enveloppe et gémit encore. D'abord et avant tout, le Vieil Homme n'est, en aucune manière, en rapport avec des entreprises et il n'en a aucune envie. Parfois, une firme veut se ramifier et prétend qu'elle est associée avec Lobsang Rampa, etc. Il n'y a qu'un seul cas de cette espèce et c'est une firme en Angleterre. Elle a l'autorisation d'utiliser le nom de ‘The Rampa Touch Stone Company’. Mais, une fois encore, le Vieil Homme désire déclarer très, très clairement qu'il n'est lié ni intéressé par aucune entreprise commerciale. Il y a une firme au sujet de laquelle le Vieil Homme est extraordinairement mécontent parce qu'elle fait de la publicité pour une compagnie de vente par catalogue en utilisant le titre du premier livre du Vieil Homme, cela sans son autorisation, mieux, malgré sa nette désapprobation.

Ainsi, voilà, maintenant c'est votre affaire.

Mais le Vieil Homme gémit quand il regarda l'enveloppe, et ce parce que la lettre ne portait pas l'adresse de l'expéditeur, ni sur l'enveloppe ni à l'intérieur. Aux États-Unis et au Canada, les gens mettent parfois leurs nom et adresse sur l'enveloppe, mais rarement dans la lettre, là où il le faudrait. En Angleterre et en Europe, le papier à lettre porte le nom et l'adresse de l'expéditeur, et c'est ainsi que l'on peut toujours répondre aux lettres venant d'Angleterre et d'Europe. Mais cette personne, qui gémit si amèrement et si calomnieusement en prétendant avoir été filoutée, ne mentionne pas d'adresse à laquelle on pourrait lui répondre. Que faire alors ? La signature est simplement ‘Mabel’, rien de plus : pas de nom de famille, pas d'adresse, et le cachet de la poste — eh bien ! on ne pourrait pas le lire même à la loupe. Ainsi donc, vous, braves gens qui vous plaignez de ne pas avoir reçu de réponse, qui vous plaignez d'avoir été escroqués, demandez-vous ceci : avez-vous inscrit votre adresse sur la lettre ou sur l'enveloppe ?

Il y a quelque temps, nous avons reçu une lettre dont nous n'avons pas pu lire un traître mot. Elle était probablement écrite en anglais, mais nous n'avons pu en lire un seul passage. Aussi est-elle restée sans réponse. Le but d'une lettre, c'est de faire connaître quelque chose et si l'écriture en est illisible, la lettre manque son but ; et si elle ne porte pas l'adresse de l'expéditeur, tout se ramène simplement à une perte de temps.

Le Vieil Homme, en écoutant son programme, le Programme d'Outre-mer de la B.B.C., méditait au sujet des sons qu'il entendait. Quelques années plus tôt, la musique était chose très agréable, une chose qui apaisait ou qui exaltait ; mais, maintenant — qu'est-il arrivé au monde ? Le fatras qui vient d'Angleterre ressemble aux hurlements d'une horde de matous dont les queues sont liées ensemble. Ce n'est pas de la musique ; je ne sais vraiment pas ce que c'est. Mais, les sons, eh bien, les sons diffèrent d'une culture à l'autre. Chaque peuple a certains sons qui sont censés lui faire du bien, tel le son ‘OM’ correctement prononcé. Toutefois, d'autres ne sont pas admissibles en société. Les sons de certains mots de quatre lettres, par exemple, ne sont pas acceptables socialement parlant. Mais ces mêmes mots peuvent être parfaitement tolérables dans la langue d'une autre culture. Il existe un certain son en quatre lettres qui est vilain, extrêmement vilain en anglais et qui, pourtant, est parfaitement correct, parfaitement décent dans la langue russe où il revient nombre de fois par jour.

Ne vous fiez pas trop aux sons. Bien des gens deviennent presque déments à se demander s'ils prononcent correctement ‘OM’. Or, par lui-même, ‘OM’ n'est rien, il ne signifie rien du tout — et cela, même si vous le prononcez comme il doit l'être en Sanskrit. Il est inutile de prononcer correctement une ‘parole métaphysique du pouvoir’, à moins que vous ne pensiez aussi correctement.

Considérez ceci : pensez à votre émission de radio. Il y a certains sons qui, par eux-mêmes, ne peuvent être diffusés. Ces sons ne peuvent être diffusés que si tout d'abord il y a une onde porteuse. Une onde porteuse est pareille à la lumière que vous devez exposer avant de pouvoir projeter une image cinématographique ou de télévision, ou vos diapositives sur un écran. Les diapositives elles-mêmes, sans la lumière, ne sont rien. Il faut un rayon de lumière comme véhicule, et précisément de la même manière, il faut d'abord une onde porteuse pour diffuser votre programme de radio.

De nouveau, exactement de la même manière, le son de ‘OM’, ou quelque autre ‘parole de pouvoir’ jouent tout bonnement le rôle d'onde porteuse de pensées correctes.

Désirez-vous un exposé plus clair ? Très bien. Supposons que nous ayons enregistré un disque qui ne reproduit rien que ‘OM’ correctement prononcé : OM, OM, OM, OM, OM. Vous pourriez passer ce disque pour l'éternité et un jour, pourvu qu'il ne fût pas usé, et vous n'auriez rien fait de bon, parce que le phonographe ou le gramophone, si vous êtes en Angleterre, est une machine qui ne pense pas. OM n'est utile que si l'on pense correctement aussi bien que si l'on ‘prononce’ correctement. La meilleure manière de s'améliorer est de penser juste et de laisser la prononciation prendre soin d'elle-même.

Les sons ! Quelle puissante chose que peut être un son ! Il peut donner un élan à nos pensées. La musique, la bonne musique peut nous exalter et nous élever spirituellement. Elle peut nous inciter à croire davantage à l'honnêteté de nos compagnons. C'est certainement une réalisation des plus désirables en elle-même. Mais une musique conçue dans une intention particulière peut transformer une foule en une armée belliqueuse. Les chansons de route peuvent nous aider à marcher correctement et au prix d'efforts moindres. Mais maintenant — que s'est-il donc passé dans le monde ? Qu'est-ce que tout ce brouhaha pire que le jazz, pire que le rock 'n' roll ? Qu'est-il arrivé pour que les jeunes gens essaient de s'affoler davantage sous l'effet d'une cacophonie discordante qui semble avoir été conçue pour exalter tout ce qu'il y a de pire en eux, les pousser à s'adonner à la drogue, les entraîner aux perversions et à tout ce qui s'ensuit. Car c'est ce qui se passe, sachez-le.

Des gens soumis à de mauvais sons peuvent éprouver le désir de se droguer. Des chansons à boire peuvent inciter les gens à désirer boire davantage ; certaines vieilles chansons allemandes de brasserie avaient à peu près le même effet que les cacahuètes fournies, semble-t-il, dans certains bars à seule fin d'accroître la soif du client, pour la plus grande gloire du compte en banque des cabaretiers.

Maintenant, il y a des guerres, des révolutions, des haines et des désordres partout dans le monde. L'Homme se bat contre l'Homme et les choses vont devenir bien pires avant de pouvoir beaucoup s'améliorer. Les sons, les mauvais sons, en sont la cause. Des agitateurs hurlants, des énergumènes déclamateurs suscitent les pires pensées au sein de la populace, exactement comme Hitler, orateur des plus doués mais dénaturé, qui a poussé les Allemands normalement sages, raisonnables, à se livrer à une frénésie, une orgie de destruction et de sauvagerie. Si seulement nous arrivions à changer le monde en éliminant toute la musique discordante, toutes les voix discordantes qui prêchent la haine, la haine, la haine. Si seulement les gens pensaient ‘amour, bonté et considération’ pour autrui. Il n'est nullement nécessaire que les choses continuent de la sorte. Il ne faudrait que quelques personnes résolues, d'une pure pensée pour produire ces sons nécessaires dans la musique et dans le langage, ce qui permettraient à notre pauvre monde, si gravement éprouvé, de recouvrer quelque apparence de bon sens au lieu de tout le vandalisme et la délinquance juvénile qui nous assaillent quotidiennement. Et puis, également, il faudrait une certaine censure de la presse, car la presse, presque sans exception, s'efforce toujours de faire paraître les choses plus sensationnelles, plus sanglantes, plus horribles qu'elles ne le sont en réalité.

Pourquoi ne pas avoir, chacun de nous, une période de méditation nous permettant de penser de bonnes pensées, de penser et d'exprimer aussi de bonnes pensées ? C'est très facile parce que la puissance du son contrôle les pensées de beaucoup de gens. Le son, pourvu qu'il y ait une pensée derrière.

Le Vieil Homme gisait dans son lit, le pauvre homme n'avait pas le choix. Mlle Cléopâtre était couchée sur sa poitrine, la tête nichée dans sa barbe, ronronnant de contentement elle le regardait avec les plus bleus des yeux bleus. Mlle Cléopâtre Rampa, la personne la plus intelligente qui soit, la personne la plus aimante et la plus désintéressée qui soit, n'est pour la plupart des gens qu'un petit animal, encore qu'un animal d'une beauté exceptionnelle. Mais pour le Vieil Homme, c'était une Personne bien déterminée, intelligente, une Personne venue sur cette Terre pour accomplir une tâche spécifique et qui s'en acquittait noblement et avec un succès total. Une Personne avec laquelle le Vieil Homme avait de longues conversations télépathiques grâce auxquelles il apprenait bien des choses.

Dans le fauteuil roulant électrique, Mlle Tadalinka Rampa se pelotonnait et ronflait ; de temps en temps, ses moustaches se contractaient et ses yeux roulaient sous ses paupières closes. Taddy était une Personne très affectueuse et Taddy aimait le confort ; le confort et la nourriture étaient les préoccupations principales de Taddy, et cependant, Taddy méritait bien sa nourriture et son confort. Taddy, la plus télépathe des chattes, faisait sa part en entretenant des relations avec diverses parties du monde.

On frappa légèrement à la porte et le Voisin Ami entra. Avec un bruit sourd, il laissa tomber son solide derrière sur un siège qui semblait insuffisant pour accueillir une telle masse. "Vous aimez vos chattes, n'est-ce pas, Guv ?" (abréviation de ‘Guvnor’ qui veut dire ‘Le Chef’, ‘Le Paternel’ — NdT) demanda le Voisin Ami en souriant.

"Les aimer ? Bonté divine, oui ! Je les considère comme mes enfants et, qui plus est, des enfants remarquablement intelligents. Ces chattes font plus pour moi que des humains."

À ce moment, Tadalinka était éveillée, assise sur son séant et prête à gronder, à attaquer si nécessaire, car ces deux petites chattes peuvent être vraiment très sauvages pour défendre ce qu'elles considèrent comme étant sous leur responsabilité. Un individu avait tenté d'entrer un soir dans notre appartement. Les deux chattes avaient bondi à la porte et avaient presque terrorisé pour dix ans de sa vie le pauvre homme, car un chat Siamois en furie est un spectacle absolument effrayant. Ces chats se gonflent, chaque poil du pelage se dresse à angle droit sur le corps, la queue se hérisse, ils se tiennent sur la pointe des pattes et ont l'air de quelque apparition surgie de l'enfer. On ne devrait pas les appeler chats, en fait, car ils sont différents des chats. Ils hurlent, ils grondent, bouillonnent de colère et nul danger n'arrête un chat Siamois protégeant une personne ou une propriété. Il y a bien des légendes sur la protection par des chats Siamois, plusieurs d'entre elles provenant de l'Orient, racontant comment tel ou tel chat Siamois a protégé des personnages importants ou des malades. Mais — cela a suffi. Plus personne n'a essayé d'entrer dans notre appartement à notre insu, l'histoire des ‘chattes sauvages de Rampa’ s'était répandue et les gens ont plus peur, semble-t-il, des chats Siamois sauvages que des chiens enragés.

C'était ainsi, ou, devrait-on dire, c'est ainsi, maintenant que le Vieil Homme est si handicapé, que les deux petites chattes sont toujours en alerte pour bondir à sa défense.

Ah oui, parmi nos questions, il y en a une d'une dame qui s'informe à propos des animaux. Où est-elle ? Ah ! la voici ! "Pouvez-vous nous dire ce qui arrive à nos animaux de compagnie quand ils quittent cette Terre ? Sont-ils complètement anéantis ou bien se réincarnent-ils finalement comme humains ? Selon la Bible, seuls les humains vont au Ciel. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ?"

Madame, j'ai beaucoup de choses à dire à ce sujet. La Bible a été écrite longtemps après les événements qu'elle relate. La Bible n'est pas non plus l'Écriture originale. C'est une traduction d'une traduction d'une traduction d'une autre traduction qui a été retraduite à la convenance d'un roi ou d'un pouvoir politique, ou de quelque chose d'autre. Pensez à l'Édition du Roi Jacques, ou à telle ou telle autre Édition. Beaucoup de choses rapportées dans la Bible sont des sottises. Il est certain qu'il y avait beaucoup de vérités dans l'Écriture originale, mais beaucoup de choses dans la Bible ne sont maintenant pas plus vraies que la vérité de la presse, et tout le monde sait quel ramassis de bêtises la presse publie.

La Bible paraît enseigner aux hommes qu'ils sont les Maîtres de la Création, que le monde entier a été créé pour l'Homme. Eh bien, l'Homme a fait un terrible gâchis de ce monde, n'est-il pas vrai ? Où n'y a-t-il pas de guerre ou de bruits de guerre, où n'y a-t-il pas de sadisme, de terreur, de persécution ? Il vous faudra vous éloigner de cette Terre si vous désirez une réponse à ces questions. Mais, revenons aux animaux et à ce qui leur arrive.

Tout d'abord, il y a beaucoup d'espèces différentes de créatures. Les humains sont des animaux, que vous le vouliez ou non, les humains sont des animaux, des animaux méchants, grossiers, hostiles, plus sauvages que n'importe quel type d'animal de la Nature.

Les humains ayant un pouce et des doigts, ils ont évolué dans un certain sens, parce qu'ils se servent de leurs mains pour fabriquer des objets, chose que les animaux ne peuvent pas faire. L'Homme vit dans un monde très matériel et il ne croit qu'en ce qu'il peut saisir entre ses doigts et son pouce. Les animaux, n'ayant pas de pouce et étant incapables de saisir un objet à deux mains, ont dû évoluer spirituellement, et la plupart des animaux sont spirituels, ils ne tuent pas sauf pour l'absolue nécessité de manger. Et si un chat ‘terrorise et torture’ une souris — eh bien, c'est là une illusion de l'être humain ; la souris est absolument inconsciente de tout cela parce qu'elle est hypnotisée et ne ressent aucune douleur. Cela vous plaît-il ?

Sous le coup d'une certaine tension, les sensations d'une personne sont anesthésiées. Ainsi, en temps de guerre par exemple, un homme peut avoir reçu une balle dans le bras et à part une très faible torpeur, il ne la sentira pas jusqu'à ce que la perte de sang l'affaiblisse. Ou bien un pilote d'avion, par exemple, peut avoir été touché d'une balle à l'épaule, mais il continuera à piloter son appareil et le fera atterrir sans encombre ; ce n'est que lorsque la surexcitation aura cessé qu'il ressentira de la douleur. Il en va de même pour la souris.

Les chevaux ne se réincarnent pas en jonquilles. Les ouistitis ne se réincarnent pas en asticots ou vice versa. Il y a différents groupes de créatures de la Nature (expression d'origine : Nature people — NdT), chacun étant séparé, isolé, dans une ‘coquille’ qui n'empiète pas sur l'existence spirituelle ou astrale des autres. Ce que cela signifie en réalité, c'est qu'un singe ne se réincarne jamais comme homme, un homme ne se réincarne jamais comme souris, bien que, il faut l'admettre, beaucoup d'hommes soient pareils à des souris par leur manque de cœur au ventre, ce qui est une façon très polie d'exprimer — eh bien, vous le savez.

C'est un fait affirmé catégoriquement : nul animal ne se réincarne comme homme. Je sais bien que les humains sont aussi des animaux, mais j'emploie le terme communément accepté. On distingue les humains des animaux, parce que les humains aiment à être flattés, et c'est ainsi que l'on prétend qu'ils sont, non pas des animaux, mais des créatures d'une espèce spéciale, celle qu'a choisie Dieu — des humains. Ainsi — l'animal humain ne se réincarne jamais, jamais, en un animal de race canine, féline, ou équine. Et, une fois encore, vice versa pour notre vieil ami.

L'animal humain a une sorte d'évolution qu'il doit suivre, le — quel animal dirons-nous ? — a une autre, et pas nécessairement parallèle, forme d'évolution à suivre. Ainsi, ce ne sont pas des entités interchangeables.

Nombre de Textes Sacrés Bouddhiques font mention d'humains qui reviennent sous la forme d'araignées ou de tigres ou autre chose, mais naturellement, les Bouddhistes instruits ne croient pas ces choses qui reposent sur un malentendu, vieux de plusieurs siècles, de la même façon qu'il y a malentendu à propos du Père Noël, ou à propos de fillettes en sucre et pain d'épice, et en toutes sortes de bonnes choses (référence à une comptine anglaise populaire — NdT). Vous et moi savons que les petites filles ne sont pas toutes gentilles : certaines d'entre elles sont très gentilles, d'autres sont de véritables pestes ; mais, naturellement, vous et moi ne connaissons que les gentilles, n'est-ce pas ?

Quand un être humain meurt, il va dans le plan astral dont nous reparlerons plus tard. Et quand un animal meurt, lui aussi va dans le plan astral où il est accueilli par ceux de son espèce, où il y a une compréhension parfaite, où il y a une entente parfaite entre eux. Comme c'est le cas pour les humains, les animaux ne peuvent pas être importunés par ceux avec lesquels ils sont incompatibles. Maintenant, étudiez attentivement ceci : quand une personne qui aime un animal meurt et s'en va dans le monde astral, cette personne peut être en contact avec l'animal aimé, ils peuvent être réunis s'il y a entre eux un amour absolu. De plus, si les humains étaient plus télépathes, s'ils étaient plus croyants, s'ils voulaient ouvrir leur esprit et être réceptifs, alors les animaux aimés qui sont morts pourraient rester en contact avec les humains même avant que les humains ne meurent.

Laissez-moi vous dire quelque chose ; j'ai nombre de petits êtres qui sont morts et je suis toujours très exactement, très assidûment en contact avec eux. Il y a une petite chatte Siamoise, Cindy, avec laquelle je suis chaque jour en contact, et Cindy m'a énormément aidé. Sur Terre, elle a eu une existence vraiment très pénible. Maintenant, elle aide, aide, aide sans compter. Elle fait absolument tout ce que quelqu'un de l'Autre Côté peut faire pour quelqu'un qui est de ce Côté-ci.

Ceux qui aiment vraiment ceux qu'ils appellent leurs ‘animaux de compagnie’ peuvent être sûrs que lorsque cette vie aura cessé pour les uns et les autres, ils pourront se retrouver ensemble, mais ce ne sera plus la même chose.

Quand les êtres humains sont sur Terre, ils forment une engeance incroyable, cynique, rude, blasée et tout le reste. Quand ils arrivent de l'Autre Côté, ils subissent une secousse ou deux qui les rendent capables de s'apercevoir qu'ils ne sont pas les Seigneurs de la Création qu'ils pensaient être, mais simplement une partie d'un Plan Divin. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils se rendent compte que les autres ont des droits comme eux. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils s'aperçoivent qu'ils peuvent parler en toute clarté avec des animaux qui sont aussi de l'Autre Côté, et les animaux leur répondront dans la langue de leur choix. Il y a une limitation pour les humains du fait que la plupart d'entre eux, quand ils sont sur Terre, ne sont pas télépathes, que la plupart d'entre eux, quand ils sont sur Terre, ne se rendent pas compte du caractère, des aptitudes et des facultés mentales des prétendus ‘animaux’. Mais, quand ils meurent, tout s'éclaire pour eux et les humains sont alors pareils à un aveugle-né qui soudainement peut voir.

Oui, les animaux vont au Ciel ; pas au Ciel Chrétien, naturellement, mais ils n'y perdent rien. Les animaux ont un Ciel réel, non pas celui des anges avec des ailes en plumes d'oie, mais un Ciel réel, et ils ont un Manu, ou Dieu, qui veille sur eux. Tout ce que l'homme peut obtenir ou atteindre de l'Autre Côté, un animal le peut aussi — la paix, l'apprentissage, le progrès — tout et n'importe quoi.

Sur la Terre, l'Homme est en mesure d'être l'espèce dominatrice, en raison des armes effrayantes qu'il possède. Sans armes, un homme ne serait pas de taille à lutter contre un chien décidé. Armé de manière artificielle, comme d'un fusil, un homme peut maîtriser une meute entière de chiens. Et c'est uniquement par suite de sa méchanceté que l'Homme a perdu son pouvoir télépathique de communication avec les animaux. Savez-vous que telle est d'ailleurs la véritable histoire de la Tour de Babel ? L'humanité était télépathe pour l'usage général, et l'humanité n'utilisait le langage qu'en dialectes locaux pour communiquer avec les membres de la famille afin de ne pas révéler à la communauté dans son ensemble ce qui était dit. Mais alors l'Homme a tendu des pièges aux animaux à l'aide d'une télépathie fallacieuse, et de promesses trompeuses. Par conséquent, l'humanité a perdu le pouvoir télépathique comme punition, et maintenant seulement quelques personnes sur cette Terre sont télépathes ; pour ceux d'entre nous qui le sont, cela est comparable à une personne qui voit au pays des aveugles.

Eh bien, madame, pour répondre brièvement à la question posée par votre lettre : non, les humains ne se réincarnent pas comme animaux, les animaux ne se réincarnent pas comme humains. Oui, les animaux vont au Ciel, et si vous aimez vraiment votre animal de compagnie, vous pouvez être ensemble après votre décès SI votre amour est vraiment de l'amour et non pas le désir égoïste, insensé, de dominer et de posséder. Et, en terminant sur ce sujet, les animaux ne sont pas une espèce inférieure. Les humains peuvent faire un grand nombre de choses dont les animaux sont incapables, les animaux peuvent faire un grand nombre de choses dont les humains sont incapables. Ils sont différents, et c'est tout — ils sont différents, mais pas inférieurs.

À ce moment, Mlle Cléo, qui se reposait si confortablement, tourna vers le Vieil Homme ses yeux d'un bleu limpide et lui adressa un message télépathique : "Au travail, il nous faut travailler, sinon nous n'aurons rien à manger." Cela dit, elle se leva gracieusement et s'éloigna le plus délicatement du monde. Le Vieil Homme soupira et s'occupa d'une autre lettre et d'une autre question.

"Y a-t-il des Mantras pour envoyer les animaux mourants dans les royaumes supérieurs et, si oui, que sont ces Mantras ?"

Nul besoin de Mantras pour les animaux ; tout comme les humains ont leurs propres aides qui attendent de l'Autre Côté de la vie pour aider l'humain mourant à renaître dans l'astral, de même les animaux ont leurs propres auxiliaires. Ainsi donc, aucun Mantra n'est nécessaire pour aider les animaux mourants à entrer dans le monde astral. De toute façon, par instinct, ou par préconnaissance, les animaux en savent beaucoup plus long au sujet de ces choses que les humains.

On ne devrait pas attendre qu'un animal soit mourant avant d'être prêt à l'aider. La meilleure façon d'aider un animal, c'est de le faire pendant qu'il est vivant et en bonne santé sur cette Terre parce que les animaux sont de belles créatures et il n'y a point d'animal méchant ou vicieux à moins qu'il n'ait été rendu méchant ou vicieux par les mauvais traitements, conscients ou non, des humains. J'ai connu bien des chats et je n'en ai jamais connu aucun qui fût naturellement vicieux ou grincheux. Quand un chat a été tourmenté par des humains, ou plus probablement par des enfants, il adopte effectivement une sauvagerie protectrice, mais si on le traite avec bienveillance, tout s'arrange bientôt et l'on retrouve un animal gentil et dévoué.

Vous savez, nombre de gens sont effrayés, pétrifiés à propos des chats Siamois ; à les en croire, ce sont des animaux sauvages, destructeurs, mauvais en tout. Cela n'est pas vrai, il n'y a dans cette assertion pas un mot de vrai, pas un seul. Jamais, jamais, Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka ne font quoi que ce soit qui nous contrarie. Si quelque chose nous irrite, nous disons simplement : "Oh ! ne fais pas cela, Cléo !" et elle ne recommence plus. Nos chattes ne mettent pas en pièces l'ameublement ou les draperies, car nous avons passé un accord avec elles. Nous mettons à leur disposition un poteau à griffer ; en fait, il y en a deux. Ce sont des piquets solides montés sur une base carrée. Ils sont couverts d'une lourde carpette, non pas un vieux tapis mal fichu sur lequel on a renversé la poubelle, mais une carpette neuve faite, en réalité, de coupures restantes. Eh bien, ce tapis a été solidement fixé au piquet et, au sommet de cet assemblage, il y a assez de place pour qu'un chat puisse s'y jucher.

Très fréquemment chaque jour, Cléopâtre et Tadalinka grimpent sur leur poteau à griffer et elles s'étendent si belles de tout leur long que cela fait du bien rien qu'à les regarder. Parfois, elles grimpent le long du poteau au lieu de sauter, et c'est très bon pour leurs muscles et très bon pour leurs griffes. Ainsi, nous offrons les poteaux à griffer et elles offrent la tranquillité, car nous n'avons pas à craindre pour les meubles ou les draperies.

J'ai un jour pensé écrire un livre sur les Légendes du Chat et la véritable histoire des chats. J'aimerais beaucoup le faire, mais ma décrépitude croissante rend bien improbable l'accomplissement de ce projet. J'aimerais dire, par exemple, comment, sur un autre monde, dans un autre système, très éloigné du système solaire, une haute civilisation des chats a existé. En ce temps-là, ils pouvaient utiliser leur ‘pouce’ comme les humains, mais, tout comme les humains sont en train de le faire maintenant, ils sont tombés en disgrâce et ils ont eu le choix ou de recommencer une Ronde, ou d'aller dans un autre système afin d'y aider une race non encore née.

Les chats sont des créatures gentilles et compréhensives, et c'est ainsi que la race des chats et le Manu des chats décidèrent de venir sur la planète que nous appelons Terre. Ils y vinrent pour veiller sur les humains et rendre compte aux autres sphères du comportement des humains : quelque chose comme une caméra de télévision veillant sans arrêt. Mais les chats veillent et rendent compte non pour nuire aux humains, mais pour les aider. Dans des régions plus bienveillantes, les gens signalent ce qui se passe, non pour causer du tort à autrui, mais pour que l'on puisse remédier à ce qui est défectueux.

Les chats devinrent indépendants afin de ne pas être dominés par l'affection. Ils arrivèrent sous la forme de petites créatures afin que les humains puissent les traiter avec bienveillance ou les traiter avec dureté, selon la nature humaine.

Les chats sont bienfaisants, une bonne influence sur Terre. Les chats sont une extension directe du Grand Sur-Moi de ce monde, une source d'information là où l'information est en grande partie déformée par la situation du monde.

Soyez bienveillants pour les chats, traitez-les avec sympathie, ayez confiance en eux sachant qu'aucun chat n'a jamais fait volontairement de mal à un humain, mais très, très nombreux sont ceux qui ont trouvé la mort en aidant les humains.

Eh bien, Mlle Tadalinka vient précisément d'entrer précipitamment avec un message télépathique : "Eh, Guv, tu devines ? Il y a soixante-dix-huit lettres pour toi, aujourd'hui !" Soixante-dix-huit lettres ! Il est grand temps que je me mette à répondre à celles qui sont en attente.

 

Chapitre Trois

La bonne Route est toute proche

mais l'humanité la cherche au loin.

 

"À quoi ressemble la vie aujourd'hui à Lhassa ? Les novices se font-ils ouvrir leur ‘troisième œil’ ? Qu'est-il arrivé à tout ce monde que vous décrivez dans votre premier livre ?"

Le Lhassa de 1970, sous la domination terroriste de la Chine Rouge, est très, très différent du Lhassa d'avant l'invasion Chinoise. Les gens circulent furtivement, ils regardent par-dessus leurs épaules avant de se risquer à parler même à leurs plus proches connaissances. Il n'y a plus de mendiants dans les rues, maintenant ; ils ont été cloués au mur par les oreilles et sont morts depuis longtemps, ou bien on les a envoyés dans des camps de travaux forcés. Les femmes ne sont plus les femmes heureuses, insouciantes qu'elles étaient autrefois. Maintenant, au Tibet, sous la domination Chinoise, les femmes sont forcées de s'unir à des Chinois déportés de Chine et envoyés au Tibet pour devenir les premiers colons.

Les Chinois se rendent coupables de génocide, ils cherchent à exterminer la nation Tibétaine. En Chine, les hommes ont été arrachés à leur famille et expédiés au Tibet pour y labourer un sol aride dont ils retirent péniblement une subsistance précaire, expédiés au Tibet pour s'accoupler avec des femmes qui ne veulent pas d'eux et pour être pères d'une race de métis, mi-Chinois, mi-Tibétains. Dès qu'un enfant est né, on l'enlève à ses parents et on le place dans une maison communale où on lui enseigne à détester tout ce qui est Tibétain et à vénérer tout ce qui est Chinois.

Les hommes Tibétains sont traités de telle sorte qu'ils ne sont plus des hommes, qu'ils ne peuvent plus être pères. Beaucoup d'entre eux et beaucoup de femmes aussi se sont réfugiés en Inde ou dans les replis des hautes montagnes où les troupes Chinoises ne peuvent pas accéder. La race Tibétaine ne sera pas exterminée, la race Tibétaine se perpétuera. C'est une tragédie que les Tibétains de haut rang maintenant en Inde ne s'efforcent pas d'éveiller l'intérêt du monde en vue de sauver le Tibet.

À un moment donné, j'ai eu le fervent espoir que certains de ces haut placés renonceraient à leurs jalousies et à leurs haines mesquines pour coopérer avec moi. J'ai eu longtemps le vif désir de parler comme représentant du Tibet à la tribune des Nations Unies. Je ne suis pas muet, je ne suis pas illettré, je connais le parti de l'Est et celui de l'Ouest, et mon plus fervent désir a longtemps été d'en appeler aux Peuples Libres du monde en faveur du peuple Tibétain qui est maintenant réduit en esclavage et se trouve en butte à des tentatives résolues d'exterminer sa race tout entière. Mais malheureusement, on m'a qualifié de beaucoup de façons et ces haut placés, vivant confortablement en Inde, n'ont pas trouvé bon de faire grand-chose pour sauver le Tibet. Pourtant, il s'agissait de tout autre chose et c'était ‘l'ambition d'un seul homme’, une ambition absolument désintéressée, car je ne recherchais rien pour moi-même.

Mes livres sont vrais, chacun d'eux est vrai, ils sont absolument vrais, mais malheureusement la presse a cru bon de m'attaquer. Après tout, il est tellement plus facile et tellement plus sensationnel pour la presse d'essayer d'abattre une personne et de monter une histoire à gros effets avec quelque chose qui n'existe pas, que d'admettre la vérité. Quand je jette un regard en arrière sur ces années, il me paraît que ces Tibétains de haut rang actuellement en Inde où ils vivent dans un confort considérable, ont peur de me donner leur appui avec l'idée erronée qu'en le faisant, ils perdraient le soutien de la presse. Qui se soucie de la presse, de toute façon ? Pas moi !

Les gens que j'ai connus au Tibet ? Les hauts dignitaires ont été tués, torturés à mort. Ainsi, le Premier Ministre du Tibet fut traîné derrière une voiture roulant à toute vitesse dans les rues de Lhassa. On avait enroulé autour d'une de ses chevilles un câble relié à l'arrière de la voiture. Celle-ci était chargée de Chinois qui lançaient des moqueries à l'adresse du malheureux. La voiture se mit en marche, tirant cet homme éminent à travers les rues, tournant et zigzaguant sur la chaussée rocailleuse, arrachant à la victime son nez, ses oreilles, et d'autres parties du corps. Finalement, la chair à vif et couvert de sang, il fut jeté sur un monceau d'ordures pour être dévoré par les chiens.

Les femmes que j'ai connues ? Eh bien, leurs filles ont été violées publiquement sous les yeux de leur famille. Beaucoup de femmes du monde ont été forcées de servir dans des bordels pour les troupes Chinoises. On pourrait continuer longtemps la liste de ces forfaits, mais à quoi bon ?

Certains hommes lâches de haut rang cédèrent aux exigences des Chinois et devinrent les laquais des occupants, obéissant à tous leurs caprices, les singeant, leur léchant les bottes, et occupant des postes de ‘confiance’ jusqu'au jour où leurs maîtres se fatiguaient d'eux et les liquidaient.

D'autres s'enfuirent dans les montagnes pour continuer la lutte contre les Chinois. Naturellement, beaucoup se réfugièrent en Inde. Eh bien, c'est leur choix, mais l'idée vient de nouveau à l'esprit — pourquoi les Grands Personnages qui sont à l'abri en Inde ne feraient-ils pas quelque chose pour aider ceux qui ne sont pas en sécurité ?

Dans les Grands Temples et au Potala même, toutes les feuilles d'or formant le toit ont été arrachées et transportées en Chine où l'or a probablement été fondu et transformé en monnaie. Les Statues Sacrées ont été fondues pour leur contenu d'or et d'argent, les joyaux précieux ont été transportés en Chine. D'autres choses, des livres, des manuscrits, des peintures et des sculptures ont été jetés dans un grand feu de joie et tout a été consumé ; du même coup l'histoire d'un peuple inoffensif, innocent, dévoué uniquement au bien-être de l'humanité a été réduite en cendres.

Les lamaseries sont maintenant des bordels ou des casernes. Les couvents — eh bien, les Chinois les considèrent comme des bordels tout faits. Des monuments anciens ont été rasés pour faciliter le passage des colonnes blindées.

Lhassa est maintenant la capitale de la terreur où les gens sont torturés et assassinés sans en connaître la raison. Tout ce qui était beau a été détruit. Des hommes diligents ont pu sauver à temps certaines choses et les transporter péniblement dans la montagne où elles sont mises en dépôt dans des refuges, à l'intention des générations futures. À part cela, tout ce qui était beau a été détruit. Mais le Tibet renaîtra : il n'y a pas de bataille finale avant la dernière bataille et celle-ci seule est décisive. Le Tibet ressuscitera. Peut-être quelque homme fort apparaîtra qui sera un grand Souverain, peut-être rendra-t-il vitalité à ceux qui ont cherché sécurité et confort dans la fuite.

Le Tibet est maintenant encerclé de grandes routes, de hauts immeubles pareils à des casernes qui hébergent les ouvriers qui essaient de mettre un semblant d'ordre dans les landes absolument stériles. Ce n'est pas une tâche qu'on accomplit gaiement, car les Chinois qui ont été forcés à être des immigrants ou des colons, détestent le pays, détestent les gens : leur seul désir est de rentrer chez eux, dans leur famille. Les Tibétains sont traités comme des sous-hommes, les colons Chinois comme des prisonniers. On les retient au Tibet contre leur volonté et quiconque essaye de s'échapper est torturé et exécuté publiquement.

Pendant ce temps, les nations du monde s'occupent de leurs petites affaires : une guerre par-ci, une guerre par-là — en Corée, au Vietnam, entre Israël et les pays arabes, en Afrique, à la frontière sino-russe et un bon nombre d'autres endroits. Mais s'il y avait une Voix appropriée, peut-être que certaines des nations les mieux avisées du monde prêteraient l'oreille à un appel à l'aide d'un représentant accrédité du Tibet qui pourrait renforcer la parole avec l'écrit, qui pourrait se présenter devant les Nations Unies, qui pourrait apparaître à la télévision, et qui pourrait écrire et écrire, recherchant de l'aide pour un peuple frappé avant qu'il ne soit trop tard.

Venant du corridor, un mugissement s'éleva pareil à celui d'un taureau de ville mettant les bouchées doubles. Un coup violent frappé à la porte et le Voisin Hors Mesure entra, marchant à grandes enjambées. Le visage flamboyant comme le soleil couchant, il s'effondra sur une chaise avec un fracas qui parut ébranler l'immeuble. "Vous savez ce qui m'arrive ? hurla-t-il. Ces ... de Halifax veulent augmenter mon loyer !"

Le Vieil Homme calé dans son lit chercha quelques bonnes paroles pour la défense de ‘Halifax’, mais il lui fallait bien admettre que TOUT augmentait : le lait, le loyer, les tarifs postaux, le prix des transports de marchandises, tout !

Au rez-de-chaussée, dans l'entrée principale, le Concierge, Angus Robichaud, travaillait dur à nettoyer le tapis. Tant de choses à faire, beaucoup trop de choses à faire et beaucoup trop de responsabilités. Angus Robichaud est un brave homme, un homme loyal qui chemine avec succès sur l'étroite lisière qui sépare les exigences de ses employeurs et celles de leurs locataires. Un homme exceptionnel, d'une espèce de plus en plus rare.

Dans l'appartement du Concierge, sa Femme, Mme Robichaud, luttait pour garder la tête froide et ne pas perdre patience parmi tant de communications téléphoniques contradictoires. Mme Schnitzelheimer du 1027 appelle hargneusement : "Je désire le chauffage vous couper, oui, déjà ! Mon mari dit il a grillé sa peau, la chaleur est trop beaucoup, oui." À peine avait-elle raccroché avec un claquement de mauvaise humeur que le téléphone retentissait. "Dites, Madame, dites donc à votre mari d'ouvrir un bon coup le chauffage, ou bien je téléphone au Patron pour me plaindre. Pourquoi pensez-vous que je paye ici, dites ? Pour être frigorifié ?"

Tous les prix sont en hausse ? Le Vieil Homme a deviné qu'il n'en était rien pour les appointements de M. Robichaud. Quel dommage, pensa-t-il, que certains propriétaires de cet Immeuble d'Habitation confient à un homme la garde d'un immeuble dont la construction a coûté plusieurs millions — et que ces propriétaires soient aveugles au point de ne payer qu'un salaire de misère à cet homme de confiance. Oui, les prix augmentaient pour accroître les gains de ceux qui étaient déjà abondamment pourvus !

Payer ? Payer ? Le prix de tout augmente ? Oui, voilà une bonne question. On me demande : "Pourquoi les occultistes s'attendent à être payés pour donner des avis, des informations. C'est une erreur de faire payer pour des connaissances occultes."

Très bien, Madame Unetelle, allez chez votre avocat, chez votre médecin ou dans votre magasin d'alimentation, allez où vous voulez : si vous exigez quelque chose, vous devez le payer. Votre avocat a dépensé beaucoup d'argent pour sa formation, il a vécu pas mal d'années de vaches maigres pendant ses études et comme avocat diplômé. Il a investi temps et argent dans la science, la science spécialisée, et il attend, il attend avec raison une juste rémunération en échange de ses investissements.

Votre médecin en a vu de dures aussi comme interne. Il a dû étudier, parcourir les salles d'hôpitaux et ensuite passer un examen sévère afin de voir ce qu'il savait et ce qu'il ne savait point. S'il est consciencieux, il continue à étudier, se tenant au courant des progrès actuels, se renseignant par ses lectures sur le résultat des recherches. Il a dépensé beaucoup d'argent dans ses études, il a investi pour l'avenir et, comme un avocat, comme un agent de change, comme tout le monde, il en espère un revenu convenable.

Essayez d'aller dans votre épicerie de quartier et d'obtenir pour rien des provisions. Dites à l'épicier que c'est un crime de sa part d'avoir des rayons qui regorgent de victuailles alors que votre garde-manger est vide. Dites-lui qu'ayant tant de nourriture et vous rien du tout, c'est un criminel de vous faire payer vos achats. Vous vous retrouverez probablement à la maison de santé de votre ville, car on vous considérera comme non compos mentis (atteint mentalement — NdT).

Le véritable occultiste ou métaphysicien — et j'en suis un — a consacré une longue période à apprendre et à souffrir. Comme tels, nous faisons volontiers ce que nous pouvons pour aider les gens ; sans doute, mais nous avons aussi le droit de vivre, de manger, et de nous vêtir décemment ; et voilà pourquoi nous demandons qu'on nous paye. Demandez à votre médecin, à votre épicier ou à votre avocat si ce n'est pas là chose normale. Cette même lettre pose une autre question qui, du reste, se rapporte aux remarques précédentes.

La voici : "Je me suis rendue à Vancouver et je réside en Colombie Britannique. Il y a là un homme qui exige de fortes sommes d'argent pour répondre aux questions qu'on lui adresse. Il affirme qu'il est un de vos élèves, qu'il travaille en étroite collaboration avec vous et que vous le conseillez quand il est en difficulté. Cet homme s'est fait payer grassement et ses informations sont complètement et absolument fausses. Qu'avez-vous à dire à ce propos ?"

Tout d'abord, je ne travaille avec personne. Je n'ai pas du tout d'étudiants. Il est absolument faux de dire que je travaille en étroite collaboration avec un diseur de bonne aventure. Je ne crois pas aux diseurs de bonne aventure. Trop souvent, si quelqu'un ‘dit la bonne fortune’, ce quelqu'un incite une personne à faire ce qu'elle ne ferait pas normalement ; mais nous traiterons de cela dans un moment.

S'il s'avère en effet que cette personne se fasse passer pour mon élève, et si cette personne se fait payer à ce titre, n'hésitez pas : allez au Poste de Police local et demandez à voir quelqu'un de la Brigade des Fraudes. Exposez-lui l'affaire, et, si vous voulez, montrez-lui ce livre, faites-lui lire cette page dans laquelle je déclare, de la façon la plus catégorique, que je n'ai absolument aucun élève et que je ne travaille pas le moins du monde avec des diseurs de bonne aventure ou qui que ce soit de cet acabit.

Dites-lui aussi que je n'ai pas de disciples, je ne désire pas avoir de disciples ; en fait, ils sont extrêmement embêtants ! Mais, naturellement, cela dit entre nous. Des disciples, ça n'arrête pas de bourdonner autour de vous : "Oui, Maître ceci, oui, Maître cela", ils sont toujours en travers du chemin, ils sortent des boiseries comme des termites. Ainsi, il y a de très, très nombreuses années, j'ai décidé que je n'aurais jamais d'élèves, que je n'aurais jamais de disciples, et donc votre diseur de bonne aventure de Vancouver, en Colombie Britannique, est un bel exemple de stupidité, n'est-ce pas ? Non, madame, ne m'accusez pas d'avoir donné des informations fausses. Je n'en donne aucune, je n'en vends même aucune. J'écris mes livres, et encore une fois, vous avez ma déclaration définitive, catégorique, que tous mes livres disent la vérité. Je ne le jurerais pas sur une pile de Bibles parce que je ne suis pas Chrétien et que cela ne signifierait rien de plus pour moi que si je jurais sur un tas de vieux journaux ; mais, je le répète, tous mes livres sont vrais.

Il est mal avisé, vous savez, d'avoir affaire à des diseurs de bonne aventure. Après tout, chacun et chacune de nous vient sur cette Terre comme un étudiant dans une école. Supposez maintenant que vous êtes à l'université et que, pendant les vacances ou lors d'une demi-journée de congé, vous alliez chez quelque vieille commère qui porte sans doute de grosses boucles d'oreilles et un fichu sur la tête, et que vous lui disiez : "Bon, ma Commère, que vais-je faire le trimestre prochain ? Je ne vous dis rien, à vous de deviner." Eh bien, la vieille commère ne pourrait pas vous dire grand-chose, n'est-ce pas ? Elle ne saurait pas quels cours vous suivez, elle ne saurait pas quels sont vos ambitions secrètes, quels sont vos points faibles. Sûrement pas ! Eh bien, les diseurs de bonne aventure sont d'habitude comme cela.

Maintenant, lisez attentivement ceci, gravez-le dans votre mémoire : aucun homme ne peut consulter le Registre Akashique d'un autre humain sans ‘Permission Divine’. Et vous pouvez m'en croire : la ‘Permission Divine’ est plus rare qu'un poil sur un œuf. Aussi, si des gens vous disent qu'ils partent faire un petit tour pendant un moment pour aller consulter les Annales Akashiques et vont revenir avec une copie de votre vie passée et de votre vie future, dites-leur simplement ce que vous pensez et, si vous êtes sage, faites appel à la Brigade des Fraudes s'il y a quelque argent en jeu.

Chacun de nous est ici pour faire quelque chose, et si nous écoutons les diseurs de bonne aventure qui en réalité ne savent pas ce qu'ils disent, nous pourrions être dirigés sur une voie de garage et, au lieu de réussir dans la vie, nous serions profondément désillusionnés, découragés ou désenchantés. Ce qu'il y a de mieux à faire, c'est de méditer correctement, et si vous le faites, vous pouvez apprendre des tas de choses sur vous-même — et habituellement c'est assez affreux. Vous voyez des choses où vous vous êtes trompé en prêtant l'oreille à autrui. Naturellement, vous pouvez écouter les autres, mais c'est vous qui devez faire votre choix et vous devez agir à votre manière sous votre propre et entière responsabilité.

Une des assertions les plus insensées qui aient été faites, c'est de prétendre que nul homme n'est une île, un tout en soi. Sottise, n'est-ce pas ? Bien sûr, chacun doit être ‘une île, un tout en soi’.

Si vous adhérez à des sectes ou à des groupes, vous n'êtes pas un individu particulier, vous êtes simplement quelqu'un qui vit dans une communauté. Si vous devenez membre d'une secte ou d'un groupe, vous n'acceptez pas votre responsabilité en tant qu'individu indépendant. Sans doute, ceci va provoquer un beau tapage chez tous ceux qui font de la publicité pour des cours de métaphysique par correspondance, cours que vous payez très cher votre vie durant, et qui vous laissent sur votre faim. Mais la vérité pure et simple, la voici : qu'importe ce que votre mère vous a dit de faire, qu'importe ce que votre chef de groupe vous a dit de faire, ou le grand détenteur mystique de la clef symbolique du cours par correspondance, quand vous quittez cette vie, c'est vous et vous seul qui devez répondre à votre Sur-Moi pour ce que vous avez fait ou pour ce que vous n'avez pas fait. Il est absolument vain d'imaginer pouvoir dire : "Oh ! tu ne peux pas me reprocher cela ; j'ai simplement fait ce que ma mère m'a dit de faire. Si elle était ici, elle te le dirait elle-même." Mais cela est idiot. Vous avez à prendre vos responsabilités, vous seul. Donc, si vous devez prendre vos responsabilités — et vous le devez à coup sûr — alors pourquoi vous laisser convaincre de faire quelque chose par une bande de gens qui n'en veulent qu'à votre argent ou qui cherchent à s'assurer un peu d'autorité en se mettant à la tête d'un groupe. Des personnes de ce genre ne viendront pas vous soutenir quand votre Sur-Moi jugera votre vie. Laissez-moi le répéter une fois encore : c'est vous et VOUS seul qui aurez à répondre à votre Sur-Moi. Aussi devriez-vous, vous-même et vous seul, vivre votre vie et prendre vos décisions et accepter ou refuser les responsabilités selon ce que vous et vous seul jugez bon.

Il est superflu d'écouter M. Dogwalloper, Président de la Société Métaphysique de la Dent de Cochon, qui vous dira ceci, vous dira cela, vous dira autre chose et vous dira encore que si vous agissez comme le suggère son culte, vous obtiendrez au Ciel une place réservée avec, par-dessus le marché, des leçons gratuites de harpe. Vous n'en savez rien. Si M. Dogwalloper savait tellement de choses, il ne dirait pas toutes ces sottises. Il serait tellement occupé à mettre sa propre vie en ordre et à se préparer pour son propre jugement, qu'il ne se mêlerait pas de vos responsabilités.

De même, il est stupide de se laisser diriger ou influencer par ces vieilles commères des deux sexes qui s'égosillent à vous dire que vous devez joindre leur groupe religieux, vous disant quelle damnation vous attend si vous ne le faites pas, vous disant quel sort merveilleux sera le vôtre si vous vous joignez à elles. Eh bien, encore une fois, rappelez-vous que tous ces gens ne répondront pas pour vous, plus tard.

Trop de gens vont bêlant : "Que Dieu vous bénisse !" Ils viennent vous raconter qu'ils ont reçu directement de Dieu le pouvoir de bénir et de donner l'absolution pour des faits déjà accomplis. Eh bien, Dieu doit être terriblement occupé ! Ces gens sont exactement comme vous, et vous, et vous — ni meilleurs, ni peut-être pires. Ils peuvent se duper, ils peuvent s'imaginer que parce qu'ils portent leur col à l'envers, ou qu'ils lisent un livre, ils sont automatiquement devenus des saints.

Avoir des connaissances en métaphysique ne confère pas nécessairement la spiritualité, vous savez. D'après les légendes, le vieux Satan lui-même connaît bien un truc ou deux dans la ligne de la métaphysique, mais vous n'allez pas le qualifier de spirituel, n'est-ce pas, du moins pas dans le bon sens du terme. Pour en venir aux choses sérieuses, n'importe qui peut apprendre des choses métaphysiques ; si mauvaise que soit une personne, elle peut apprendre ces choses, sans nécessité d'avoir au préalable un certain degré de spiritualité. Mais presque toujours — pas toujours, mais presque toujours — une grande, miséricordieuse Providence arrange les choses de telle manière que si un double scélérat étudie la métaphysique, il devient d'abord un simple scélérat et, lorsqu'une partie de sa scélératesse est éliminée, il peut même se révéler être au fond un individu convenable. Mais ne croyez pas toute la publicité à propos de ‘Saint Untel qui est maintenant un Swami’. Un Swami est un Monsieur, savez-vous cela ? Ce n'est pas un titre mystique ; ce petit mot de Swami impressionne nombre de gens, mais ne vous laissez pas berner à ce sujet.

Je m'aperçois qu'il y a, ici, une question à laquelle nous venons de répondre. Cette question, la voici : "Dites-moi pourquoi les gens ne devraient pas s'occuper de métaphysique en groupes, mais seuls."

J'y ai déjà répondu, mais peut-être puis-je y ajouter ceci. Il y a peu de temps, j'ai reçu une certaine ‘littérature’ d'un groupe qui désirait que je me joigne à lui. Ces gens se vantaient de l'affluence d'élèves qui, par classes, méditaient tous ensemble. Avez-vous jamais lu chose plus stupide que cela — ‘qui méditaient tous ensemble’ ? Eh bien, s'ils avaient ne fût-ce qu'un brin de savoir métaphysique, ils sauraient que les gens ne peuvent pas méditer ensemble. Savez-vous pourquoi ?

Chaque humain irradie de l'énergie, émet des ondes, des ondes de pensée, des ondes de prana, et chacun de nous est télépathe dans une certaine mesure, si bien que s'il y a tout un groupe de personnes qui méditent sur leurs propres affaires — eh bien, elles fichent certainement tout en l'air ; il est impossible de faire pour soi-même une méditation utile en groupe.

La même sorte de chose arrive quand sont réunies de grandes foules. Prenez par exemple un stade de football. Il y a là quelques milliers de gens normaux, certains franchement bien équilibrés, d'autres aussi fous que des crétins, et tous ces gens sont rassemblés. Ils pensent au match, et alors, voilà que quelque chose se passe, quelqu'un pense une certaine chose et dit une certaine chose, et voilà que cette foule prend soudain une personnalité de groupe, et une hystérie collective se déchaîne. Des spectateurs sont piétinés, les bâtiments du terrain de football subissent d'immenses dommages, les tribunes s'effondrent, les gens se précipitent vers les sorties en hurlant, au mépris des autres spectateurs. Plus tard, quand la foule est dispersée, les responsables de ces débordements sont terriblement affectés, et ils se demandent d'un air déconfit ce qui a bien pu leur arriver.

La même chose se produit dans la méditation de groupe. Chacun pensant à une certaine chose, il se peut que se réalise la loi de l'Effort Inverse. J'ai dit : "Pensant à une même chose". La méditation, le simple fait de méditer suffit, parce que c'est un acte défini, et chaque personne qui médite ajoute son propre grain à la forme pensée nouvellement formée ou à la personnalité de groupe, et à moins qu'il n'y ait certaines personnes hautement qualifiées — elles sont rares — qui peuvent contrôler les choses, la réunion finit par provoquer toutes sortes de maladies nerveuses. Ainsi, je le répète — si vous désirez que la vie présente soit pour vous la dernière dans cette Ronde, ne vous affiliez pas à des groupes ou des sectes, vivez votre propre vie, acceptez vos propres responsabilités, prenez vos propres décisions. Oh oui, surtout, tenez compte de l'avis des autres, réfléchissez-y, pesez les avis différents qu'on vous donne, et puis décidez vous-même. Alors, quand vous aurez quitté cette Terre, que vous serez dans la Salle des Souvenirs, les genoux tremblant de peur, et que votre Sur-Moi vous jugera sur vos actions et vos omissions, il est possible que vous entendiez quelques paroles louangeuses à votre égard et que vous en sortiez en pensant : "Oui, oui, je suis bien content d'avoir suivi l'avis de Lobsang Rampa. Après tout, c'est lui qui avait raison !"

À la fin de la journée, la ‘Famille’ était assemblée autour du lit du Vieil Homme. Mlle Cléopâtre regardait les navires évoluant dans le port, Mlle Tadalinka était blottie sur les genoux du Vieil Homme. Ma déposa les premières pages du manuscrit dactylographié qu'elle venait de lire, et presque en même temps, Bouton d'Or déposa la copie qu'elle venait de lire.

— Eh bien ! s'informa le Vieil Homme, qu'en pensez-vous ?

Ma se frotta l'oreille et dit :

— C'est bien, cela m'a fait rire, si cela suffit comme épreuve.

— Eh bien ! à toi, Bouton d'Or ; qu'en penses-tu ? dit le Vieil Homme.

Bouton d'Or — eh bien, elle jeta de nouveau les yeux sur le manuscrit dactylographié, puis elle regarda le Vieil Homme en disant :

— Sais-tu que tu te répètes ? Ce passage à propos des Métaphysiciens que l'on paye, tu as dit quelque chose de pareil dans ‘Au-delà du Dixième’.

— Mais bien sûr que je me répète, répondit le Vieil Homme avec quelque exaspération. Comment puis-je savoir si la personne qui lit ce livre-ci a lu ‘Au-delà du Dixième’ ? Et ces choses sont, à mon avis, tellement importantes qu'une répétition se justifie pleinement. Après tout, si tu es à l'école, le maître ne se borne pas à dire une seule fois les choses, et puis, à exiger que tu les saches à tout jamais, n'est-ce pas ? Non, il les répète.

Ma intervint — presque comme pour prévenir une bataille !

— Tu dis ne pas avoir de disciples, que rien de cela ne t'intéresse. Que dis-tu de John ?

Le Vieil Homme se rappela sa tension, se souvint de ses plaintes variées et recourut vaillamment à sa soupape de sécurité — si les corps ont des soupapes de sécurité — mais de toute façon, il retint, comme si souvent il avait dû le faire récemment, les diverses observations qui lui venaient spontanément à l'esprit.

Très bien, nous ferons exception pour John. Très bien, nous allons mettre au point une ou deux choses dont vous dites qu'elles ne sont pas convenablement expliquées jusqu'ici. D'accord, allons-y.

De temps en temps, il arrive qu'on rencontre un homme ou une femme qui éprouve un profond désir d'obéir à des impulsions spirituelles, de perfectionner la nature et de montrer que le Karma peut être surmonté. John Henderson est quelqu'un de ce genre. Nous aimons beaucoup John Henderson — euh ! que je mette cela au point : sa marotte, c'est le théâtre, et c'est un très bon acteur sauf quand il essaye de jouer le rôle d'un prêtre Irlandais. Son accent Irlandais est davantage celui du Bronx à New York — cela dit en passant. John Henderson est un brave homme qui essaye et qui réussit. Je lui ai très vivement suggéré pour plus tard, quand il sera un peu plus âgé, de commencer une Retraite Spirituelle en vue d'être à même d'aider ceux qui en ont besoin. Il ne dira pas la bonne aventure, il ne cherchera à leurrer personne. Au lieu de cela, comme une personne vraiment douée de spiritualité, il essayera d'aider. Ainsi, peut-être que dans trois ou quatre ans, vous lirez des choses à propos de John Henderson, cela dans le meilleur sens, naturellement.

Bouton d'Or demanda :

— Mais COMMENT la métaphysique aide-t-elle les gens à développer leur spiritualité ? Tu dis que n'importe qui peut étudier la métaphysique et que généralement même les mauvaises gens deviennent bons quand ils étudient la métaphysique. Comment cela ?

Eh bien, avant que les Communistes ne s'emparent du Tibet, on lisait diverses inscriptions gravées sur les linteaux des portes d'entrée des lamaseries. Par exemple : ‘Un millier de moines, un millier de religions’, ou bien : ‘La robe safran ne fait pas le moine’. Le malheur veut qu'il y ait beaucoup de francs truqueurs et de faussaires dans l'occultisme, tant il est difficile de réfuter les choses et tellement cela intéresse les gens. Certains minables qui étudient la métaphysique ou qui feignent de l'étudier assemblent quelques notions et agissent ensuite comme s'ils étaient des Dieux qui savent tout, et plus encore. En fait, la plupart de ces gens sont des fainéants ignorants et rien de plus. Ils n'étudient pas dans l'intention sincère de faire des progrès, ils n'étudient pas avec le désir véritable d'aider les autres. Ils essaient seulement d'acquérir une légère teinture d'occultisme qui leur permette de pérorer à ce propos et de gagner rapidement de l'argent. Ils ne sont qu'à la poursuite d'un culte, ou même, ils tentent de créer un nouveau culte. Ils débutent avec une bande de soi-disant ‘disciples’ et commettent toutes sortes de crimes spirituels ; ils induisent les gens en erreur et les détournent de ce qui devrait être leur véritable tâche.

En ce moment et depuis ces dernières années, des hordes de gens sont apparues sur la scène, des gens qu'on aurait parfaitement raison d'appeler ‘les grands non-lavés’. Non seulement la plupart d'entre eux ont une hygiène des plus rudimentaires, mais en plus ils puent, physiquement et spirituellement. Ils paraissent mettre un point d'orgueil à porter des vêtements en lambeaux et se font gloire d'être grossiers et mal embouchés ; en effet, être grossier, c'est être mal embouché, n'est-ce pas ? Mais, de toute façon, ils sont grossiers et mal embouchés par-dessus le marché. Laissez-moi leur dire, comme je le leur dis si souvent dans mes lettres, qu'il n'y a aucune vertu dans le fait d'être sale. En fait, je voudrais m'occuper de plusieurs d'entre eux avec un racloir à cochons et les débarrasser des premières couches de crasse pour voir ce qu'il y a vraiment sous cette carapace.

Maintenant, j'en reviens à la question de Bouton d'Or : pourquoi les gens devraient-ils étudier la métaphysique ? En étudiant la métaphysique, ils récupèrent simplement ce qui devrait être un droit de naissance. La métaphysique est mal cotée mais c'est parce que des gens mal fichus ont abusé de ce nom. En fait, au temps passé, tout le monde avait des aptitudes métaphysiques, c'est-à-dire que tout le monde était clairvoyant et télépathe. Mais, par abus de ces facultés, les gens ont perdu l'aptitude, l'aptitude s'est atrophiée. On observe le même genre de chose chez les personnes qui doivent garder longtemps le lit. Si quelqu'un reste longtemps alité et s'il n'est pas possible que ses jambes fassent de l'exercice, l'intéressé perd l'aptitude de marcher, il oublie comment on marche, et lorsque prend fin le traitement qui retenait au lit le pauvre malheureux, celui-ci — ou celle-ci — doit réapprendre à marcher.

Un aveugle-né qui, grâce à un progrès de la science, retrouve la vue doit entreprendre une éducation dans l'art de la vue, parce que quand on voit pour la première fois on est incapable de comprendre ce que l'on voit. Il faut apprendre à voir les choses en 3D, il faut apprendre à bien évaluer les distances. Sur ce point, j'ai une grande expérience personnelle car j'ai été aveugle, et recouvrer brusquement la vue cause un véritable choc.

Ainsi donc, les gens étudient la métaphysique pour regagner des facultés que leurs ancêtres possédaient et qu'ils ont perdues. Et comment la métaphysique aide-t-elle même les mauvaises gens à devenir moins mauvais et plus spirituels ? Facile ! L'étude de la métaphysique élève en fait les vibrations d'une personne et plus élevées sont les vibrations d'une personne, plus cette personne devient spirituelle. Donc, si un vrai voyou change soudain de sentiments et se met à étudier la métaphysique, le simple acte d'étudier des connaissances occultes le rend meilleur tout en diminuant son côté voyou.

 

Chapitre Quatre

Le succès est le couronnement d'un travail ardu

et d'une préparation minutieuse.

 

— Mais pourquoi les foules deviennent-elles hors de contrôle ? (Bouton d'Or ne voulait pas que la question soit abandonnée.) Tu dis que les foules assistant à un match de football deviennent hors de contrôle, et nous savons qu'il en est ainsi, mais POURQUOI, COMMENT cela se produit-il ? Quel mécanisme entre en action ?

Le Vieil Homme poussa un soupir, car il désirait évoquer une tout autre chose. Mais une question est une question et il se peut que bien des gens s'intéressent à ce POURQUOI, à ce COMMENT, etc.

Chacun est entouré d'un champ magnétique — oui, naturellement, cela s'applique aussi bien à la femme qu'à l'homme et, chose triste à rapporter, il arrive bien souvent que le champ magnétique entourant la femelle de l'espèce soit plus fort que celui du mâle. C'est probablement pour cette raison que la femelle de l'espèce est censée être dangereuse ! Donc, chacun est entouré d'un champ magnétique. Ce champ magnétique n'est pas l'Aura, c'est l'éthérique, et si vous vous le représentez mal, imaginez qu'au lieu d'un rassemblement de personnes, vous ayez une collection de barres aimantées. Naturellement, ces barres vont rester dressées de la même façon que les gens, alors disons que le Nord pointe vers le haut et que le Sud pointe vers le bas. Vous avez donc, immédiatement, un lot d'aimants dont les champs magnétiques réagissent entre eux, certains plus forts, d'autres plus faibles, d'autres peut-être un peu déformés, et tous ensemble ils produisent une force assez formidable et ont un puissant effet sur les structures avoisinantes.

De façon très semblable les humains, avec leurs aimants ‘incorporés’, réagissent les uns sur les autres. Certains de leurs champs magnétiques sont des champs perturbateurs plutôt opposés aux autres, et ils créeront une ondulation de mécontentement qui peut se développer et affecter des gens normalement tout à fait sensés et équilibrés. Au cours d'un match de football, chacun des spectateurs pense plus ou moins à la même chose : au jeu. Oui, nous savons que peut-être une moitié de la foule désire qu'une équipe gagne et l'autre moitié souhaite la victoire de l'autre équipe, mais l'on peut ne pas tenir compte de ce fait, car les partisans des deux équipes pensent essentiellement à la même chose : ‘la victoire’. Ainsi, pendant tout le temps que se déroule la partie, le champ magnétique s'accroît, et s'accroît, et s'accroît sous l'effet des pensées positives d'une ‘victoire’. Quand l'un des joueurs commet une erreur, l'un des camps exulte et acquiert un sursaut de puissance, tandis que l'autre est déprimé et subit un revers de puissance, lequel, à son tour, crée une note discordante dans ce que l'on pourrait appeler la fréquence de base des humains.

Dans certaines conditions, une hystérie de masse est créée. Des gens normalement tout à fait convenables et bien élevés perdent le contrôle d'eux-mêmes et font des choses dont ils sont ensuite extrêmement honteux.

Vous savez qu'il y a en chacun de nous un censeur ‘incorporé’, cette ‘petite voix intérieure qui nous fait rester dans la voie juste et droite’, et quand éclate l'hystérie de masse, la Kundalini des gens est affectée et le courant inverse (notez bien que c'est un courant inverse) monte brusquement le long de la colonne vertébrale, maîtrisant et paralysant temporairement le censeur humain.

Celui-ci neutralisé, il n'y a pas de limite à la destruction, au vandalisme et à la sauvagerie dont l'humain est capable. Chaque nouvel acte semble donner du pouvoir. Les gens deviennent insensibles aux coups qu'ils reçoivent ; dans la mêlée, ils subissent des contusions et des blessures de toutes sortes, mais ils ne les remarquent pas.

Les plus faibles tombent et on les piétine. La panique éclate et la foule se rue vers les issues ou les barricades. La seule pression de la masse humaine réussira à passer l'obstacle, laissant derrière elle de nombreux blessés.

Quand la foule se disperse, le magnétisme accumulé cesse et se dissipe et ainsi les ‘gens reviennent à la raison’. Ceux qui sont en état de regagner leur demeure ont le temps de se sentir honteux, tandis que ceux qui ont été embarqués dans un ‘panier à salade’ se calment dans ce que la police appelle sans élégance le ‘refroidisseur’. Ce refroidisseur, c'est naturellement la geôle où les esprits échauffés se calment bientôt.

Oh oui, naturellement, pareilles choses peuvent se produire à un moindre degré lors des réunions de groupes ou de sectes. Vous pouvez avoir le même genre de chose quand une bande de gens se réunissent et s'imaginent qu'ils méditent ; mais il n'en est rien : ils créent simplement un courant inverse qui fait plus de mal que de bien.

Mesdames et messieurs, vous qui êtes bien intentionnés, vous qui essayez de faire du bien aux autres, faites attention, je vous prie, à quelque chose qui est vital pour ceux qui souffrent.

Vous arrive-t-il d'essayer la soi-disant ‘guérison à distance’ ? Vous arrive-t-il de réciter une kyrielle de prières pour ceux qui sont affligés ? Pensez-vous que vous accordez ainsi une aide efficace et précieuse ? En tant que victime de ces bonnes intentions, je désire pousser un cri de protestation en faveur de ceux qui souffrent.

Supposons qu'on ait trois, quatre, cinq ou six personnes qui toutes désirent exercer la guérison à distance sur un pauvre malade. Ces trois, quatre, cinq ou six personnes peuvent avoir des intentions absolument pures, mais elles ne connaissent pas la nature exacte de la maladie affligeant la victime. Elles essaient de lancer une sorte de cure collective, et croyez-moi, on m'a fait beaucoup de mal avec ce genre de cure collective.

Il est très, très dangereux d'hypnotiser une personne en lui faisant croire qu'elle n'est pas malade alors qu'en fait elle est presque mourante. Il est tout aussi dangereux de faire cette guérison à distance, à moins que vous ne soyez un médecin spécialiste et connaissiez la nature de la maladie et les effets secondaires qu'elle peut engendrer. C'est de nouveau contre notre vieille amie ou plus vraisemblablement notre vieille ennemie, la Loi de l'Effort Inverse, que nous avons à lutter.

Dans certaines circonstances, si quelqu'un désire une chose trop ardemment et s'il concentre des pensées non exercées sur une certaine chose, alors, au lieu de quelque chose de positif, d'un résultat positif, c'est un résultat négatif qu'il obtient. Quand il y a cinq ou six personnes qui font la même chose, les souffrances de la victime... — eh bien, je sais de quoi je parle !

La recommandation pressante que je vous fais, fondée sur l'expérience personnelle la plus malheureuse, est qu'aucun d'entre vous n'essaye de réaliser la guérison à distance sans connaître la nature exacte de la maladie, sans connaître les effets secondaires possibles, sans connaître la gravité du mal.

Avez-vous déjà essayé d'écouter un programme de radio dans une agglomération très peuplée alors que des émissions radiophoniques semblaient venir de toutes les directions, interférant les unes avec les autres, si bien que vous ne perceviez rien d'autre qu'une cacophonie discordante et qu'il n'y avait rien de clair dans tout le lot ? C'est ce que vous obtenez avec la guérison à distance. J'écoute souvent des émissions radiophoniques sur ondes courtes — c'est à peu près mon seul divertissement à l'heure actuelle — et parfois, une station est brouillée par la Russie ou la Chine, et alors des piaulements, des gémissements et des beuglements étranges obligent l'auditeur à fermer le poste à la hâte. Malheureusement, il n'est pas aussi facile de fermer le poste quand un groupe de personnes mal avisées et en conflit les unes avec les autres essaient de faire de la guérison à distance. Remarquez, les personnes en cause peuvent avoir les mobiles les plus élevés, mais à moins qu'elles n'aient la formation de prêtres ou de médecins, c'est une chose qui ne peut pas être recommandée.

L'autre jour, un chauffeur de taxi a posé une question à Bouton d'Or. Il lui a demandé : "N'êtes-vous pas d'accord avec moi pour trouver que les jeunes gens d'aujourd'hui sont bien plus alertes et bien plus intelligents que leurs pères ?" Bouton d'Or avait son propre avis à ce sujet et c'était probablement le même que celui que je vais énoncer :

Est-ce que je pense que les jeunes gens d'aujourd'hui sont plus éveillés que ne l'étaient leurs parents à leur âge ?

Bon sang, non ! Je pense qu'ils sont beaucoup plus gourds. Je pense que certains même ne sont que des exhibitionnistes à cheveux longs, mal fichus, en guenilles, et que l'odeur qu'ils dégagent est suffisante pour vous faire décoller un chapeau. Il n'y a pas que cela, mais un si grand nombre d'entre eux semblent être complètement stupides.

Il y a quelques années, quand leurs parents — non, remontons plus haut — quand leurs grands-parents étaient adolescents, ils devaient travailler, ils devaient étudier, ils ne pouvaient pas passer leur temps à regarder la télévision ou à faire hurler des disques. Il leur fallait faire les choses, il leur fallait organiser leurs propres divertissements. Cela leur apprenait à penser. Aujourd'hui, les jeunes gens ne paraissent pas capables de se faire comprendre dans ce qui devrait être leur propre langue, ils sont illettrés, carrément minables, en fait. Il y a dans le voisinage quelques enfants d'âge scolaire et leur maîtrise de l'anglais n'est pas du tout une maîtrise, mais une totale confusion. Ils semblent aussi illettrés que des Hottentots (un peuple pastoral d'Afrique australe, les Khoïkhoï — NdT), qui ne savent même pas ce qu'est une école.

Personnellement, je pense que si les enfants et les adolescents en sont là, c'est parce que leurs parents quittent tous deux la maison pour aller travailler et ignorent combien il est absolument et essentiellement nécessaire que la génération qui monte soit instruite par ceux dont elle va prendre la place.

Je pense, aussi, que la télévision et le cinéma sont largement responsables du manque d'instruction et de la paresse mentale de l'adolescent moyen.

Les films, les spectacles de télévision montrent un monde absolument artificiel, un ensemble de circonstances absolument artificielles. Ils montrent des maisons magnifiques, des domaines magnifiques, des mobiliers fantastiquement chers et les stars des films semblent avoir des flottes de Cadillac et des hordes d'amis masculins et féminins. L'immoralité est non seulement pardonnée, elle est en fait encouragée. L'actrice Dinah Dogsbody, par exemple, se vante du nombre d'hommes qui ont traversé sa vie et qu'elle a laissés sans courage et ébranlés, tandis que l'acteur Hector Hogwash se targue d'avoir eu quatorze femmes dont il s'est séparé tour à tour. Mais de toute façon, quelle différence y a-t-il entre la prostitution et ces acteurs et actrices qui changent de partenaire comme on change de — hum, comme on change de chapeau ; j'allais dire autre chose, mais peut-être y a-t-il des dames qui me lisent.

Ma réponse est la suivante : je pense que le niveau général de l'enseignement baisse rapidement. Je pense que l'enseignement en Europe est de très loin supérieur à ce qu'il est aux États-Unis et au Canada, mais alors, en Europe il y a encore un semblant de discipline parentale.

De nos jours, des jeunes qui ne sont encore que des enfants peuvent exercer des emplois de caractère servile, travailler quelques heures et gagner assez d'argent pour courir en liberté, acheter toutes sortes de radios coûteuses, une voiture, et presque tout ce qui leur passe par la tête. S'ils n'ont pas d'argent disponible, on leur consent bientôt un crédit et les voilà accrochés pour la vie aussi sûrement que s'ils s'adonnaient à la drogue.

À quoi bon donner une éducation aux gens quand la majeure partie de cette éducation semble consister à leur apprendre qu'ils devraient avoir des choses qu'ils n'ont pas la moindre chance d'obtenir ? Je pense qu'il faudrait en revenir à une discipline religieuse, pas nécessairement Chrétienne, pas nécessairement Bouddhiste, pas nécessairement Juive, mais un retour à quelque religion, car aussi longtemps que le monde n'aura pas de discipline spirituelle, il continuera à produire des spécimens d'humanité de plus en plus mauvais.

Nombre de jeunes gens m'écrivent que je suis vieux jeu parce que je n'approuve pas l'usage de la drogue. Ces jeunes gens de seize, dix-sept ou dix-huit ans pensent qu'ils savent tout, que toutes les sources de connaissance leur sont accessibles, au lieu de se rendre compte qu'ils ont à peine commencé à vivre, au lieu de se rendre compte qu'ils sont à peine sortis de l'œuf.

Je suis fermement, absolument et irrévocablement opposé aux drogues de toute espèce, à moins qu'elles ne soient prises sous la stricte surveillance d'un médecin.

Si quelqu'un lance une cuillerée d'acide à la figure d'une autre personne, les conséquences en sont alors apparentes : la chair s'écaille, les yeux sont brûlés, l'acide creuse de profonds sillons dans le menton et se répand jusque sur la poitrine, produisant des effets généralement horribles. Mais c'est là de la part de l'agresseur un acte tendre comparé à ce qui arrive quand les gens deviennent toxicomanes.

Les drogues utilisées à mauvais escient — et toutes les drogues qui ne sont pas prises sous contrôle médical sont utilisées à mauvais escient — peuvent brûler le corps astral tout comme l'acide peut brûler le corps physique.

Un toxicomane qui meurt et passe dans le monde astral subit une épreuve vraiment horrible. Il doit entrer dans ce qui est, en fait, un hôpital psychiatrique astral parce que son corps astral est tordu et déformé. Alors un temps très long peut s'écouler avant que les soins même les plus compétents ne réussissent à rétablir son corps astral dans quelque chose qui ressemble à un état convenable.

Des gens s'extasient à propos du LSD, cette drogue absolument pernicieuse. Pensez au nombre de suicides, ceux qui sont rapportés, et pensez à ceux qu'on n'a pas fait connaître, pensez au mal qui a été causé en termes de folie et de violence. Le LSD, la marijuana, l'héroïne, toutes ces choses sont diaboliquement mauvaises. Malheureusement, les jeunes gens ne paraissent pas capables d'accepter l'avis des gens plus âgés, des gens avertis.

Il est vrai que sous l'effet du LSD par exemple, le corps astral se sépare du corps physique, mais malheureusement trop souvent, le corps astral descend dans l'un des enfers les plus bas, dans l'un de ces plans astraux désastreux et, à son retour, le sub-conscient lui-même est marqué des horreurs qu'il a subies. Ainsi, vous, les jeunes qui devriez lire ceci, restez loin des drogues. Peu importe que vous pensiez que la drogue X ou la drogue Y est inoffensive ; si elles sont prises sans surveillance médicale, VOUS pourriez avoir quelque idiosyncrasie qui vous rende particulièrement sensible à ces drogues et ce sera l'accoutumance, sans espoir de guérison.

Rappelez-vous : toutes ces drogues sont nocives, et si, par chance, cela n'apparaissait pas pour le moment dans votre physique, cela se verra pourtant à coup sûr sur votre corps astral et votre Aura.

Soit dit en passant, les gens qui prennent des drogues et qui ce faisant nuisent à leur corps astral entrent dans la même catégorie que ceux qui se suicident. Or, si quelqu'un se suicide, il ou elle doit revenir sur cette Terre pour purger sa peine — ce qui est une façon d'envisager les choses — ou pour recevoir les leçons qu'il ou elle a manquées — ce qui est une autre façon de voir les choses. De quelque façon que vous considériez la question, personne ne se retire des Champs Célestes, et personne non plus n'abandonne sa place sur cette Terre. Si vous fichez tout en l'air cette fois-ci et n'apprenez pas les choses que vous êtes venu apprendre, vous reviendrez encore et encore et encore jusqu'à ce que vous appreniez réellement vos leçons. Ainsi donc, cette affaire de drogue est réellement très sérieuse et le gouvernement ne prendra jamais de mesures trop sévères pour résoudre ce problème. La meilleure façon d'y faire face est que chacun en particulier décide de ne pas prendre de drogues. Ainsi, nous ne commettrons pas de suicide spirituel et nous n'aurons pas à revenir sur cette Terre dans des conditions qui empirent régulièrement.

Dans le dernier paragraphe, j'ai fait allusion à des suicides spirituels — répétant mes remarques concernant le suicide dans des livres précédents. Je reçois un nombre stupéfiant de lettres émanant de gens qui disent qu'ils vont se suicider. Peut-être ont-ils été contrariés dans leurs amours, peut-être n'ont-ils pas été contrariés dans leurs amours et ont-ils fini par le regretter, mais quoi qu'il en soit, je suis consterné par le nombre de personnes qui écrivent pour me dire qu'elles vont se suicider. Laissez-moi déclarer une fois encore, comme je l'ai sans cesse déclaré, que le suicide n'est jamais, jamais justifié. Quand quelqu'un se suicide, il est simplement renvoyé brutalement sur cette Terre pour y retourner ‘en classe’. Aussi, ne croyez pas que vous puissiez vous soustraire à vos responsabilités en vous tranchant la gorge ou en vous tailladant les poignets ; vous ne le pouvez pas.

Il y a quelques années, un garçon au caractère instable se suicida, semble-t-il, et laissa une note disant qu'il reviendrait quelques années plus tard. Fort malheureusement, un exemplaire d'un de mes livres (‘Vous, pour toujours’) fut trouvé près de lui. La presse en fit ses choux gras pendant plusieurs semaines, elle délirait de joie, elle remua tout ce qui pouvait lui venir à l'idée et fit appel à d'autres gens pour voir s'ils pouvaient penser à quelque chose de plus. Et, vous savez, le plus stupéfiant de toute l'affaire c'est qu'on rapportait dans la presse que j'encourageais le suicide. Jamais je n'ai encouragé le suicide. Je pense souvent que je voudrais assassiner les gens de la presse, mais ce sort-là serait beaucoup trop bon pour eux. Qu'ils continuent donc à commettre leurs méfaits, ils les expieront plus tard ! Je crois personnellement que la plupart des journalistes sont des sous-hommes. Je crois personnellement que la presse est aujourd'hui sur cette Terre la force la plus diabolique qui soit parce qu'elle déforme les choses et essaie de stimuler l'agitation ou la frénésie, tente de pousser les gens à la guerre. Si les chefs de gouvernements pouvaient se réunir et discuter de leurs affaires sans que la presse claironne un tas de mensonges et détruise des relations amicales, nous aurions alors plus de paix. Oui, et avec emphase, sur la base de mes propres expériences, je suis fermement convaincu que la presse est la force la plus mauvaise qui soit aujourd'hui en ce monde.

Je mentionne tout cela parce que même la presse rapporta que le garçon pensait qu'il allait revenir et recommencer. Eh bien, c'est exact : le garçon devra revenir. Mais laissez-moi le répéter : jamais, jamais je n'ai encouragé le suicide. Comme je l'ai invariablement déclaré tout au long de ma vie, le suicide n'est JAMAIS justifié, et bien que certains Bouddhistes y recourent apparemment en croyant par là servir la cause du Bouddhisme ou celle de la paix, je maintiens que le suicide n'est jamais justifié. Aussi — je vous le recommande instamment : gardez-vous même d'envisager le suicide ; il ne vous aide en rien, vous devrez revenir dans de pires conditions. Et si vous tenez bon ici, vous constaterez presque toujours que les choses ne sont pas aussi mauvaises qu'elles le paraissent. Les pires choses n'arrivent jamais, vous savez ; nous pensons seulement qu'elles pourraient arriver.

Suicides, cadavres, etc., etc. Voici maintenant une question qui m'est arrivée hier. Une dame demande : "Le nuage qui plane sur un mort pendant trois jours, est-ce l'âme ou le corps astral ? L'âme ne part-elle pas rapidement pour l'Autre Côté ?"

Eh bien, oui, naturellement. L'âme quitte le corps au moment où la Corde d'Argent est coupée, exactement comme le nouveau-né est complètement détaché du corps de sa mère quand le cordon ombilical est coupé. Aussi longtemps que ce cordon n'est pas sectionné, l'enfant vit en co-existence avec sa mère. De même, jusqu'à ce que la Corde d'Argent soit détachée, le corps astral est co-existant avec le corps physique.

Le nuage qui plane au-dessus du cadavre pendant environ trois jours n'est que l'énergie accumulée qui se dissipe. Voyons la chose autrement : vous avez une tasse de thé entre les mains. Le thé est versé, mais avant de pouvoir le boire, vous êtes appelé ailleurs. Le thé reste chaud, puis refroidit, refroidit, et refroidit. Ainsi, de la même manière, jusqu'à ce que le corps ait perdu toute l'énergie accumulée durant la vie, un nuage plane au-dessus du cadavre et se dissipe graduellement en trois jours. Un autre exemple : vous avez une pièce de monnaie dans votre petite main chaude, puis vous la déposez soudainement sur la table. L'énergie transmise sous forme de chaleur par votre petite main chaude ne se dissipe pas soudainement : il faut un certain temps pour que s'échappe la chaleur fournie à la pièce par votre main et pour que la pièce revienne à la température ambiante. De la même manière, un corps astral peut être tout à fait détaché du corps physique, mais par le principe d'attraction magnétique, il peut encore ressentir la charge autour du corps physique, et ainsi, jusqu'à ce que toute cette charge soit dissipée, on dit que le corps physique et le corps astral sont liés.

Une des horreurs qui caractérisent la mort dans cette partie du monde, en Amérique du Nord, c'est la pratique barbare d'embaumer les gens. Cela me fait penser à la façon dont on farcit les poulets. Aussi, en ce qui me concerne, je veux être incinéré ; cela m'évitera d'être manipulé et malmené par l'embaumeur et son assistant. Et, comme une certaine dame chatte l'a dit : "Le Vieil Homme essaie de terminer ‘Pour Entretenir la Flamme’ avant d'alimenter la flamme lui-même. Puis-je dire pour ma part que j'espère qu'on ne mettra pas sur la porte du crématoire (quand je serai à l'intérieur) une pancarte portant ces mots : ‘Friture, ce soir.’

Une dame — je suis sûr que c'est une dame, tant elle écrit d'une façon élégante — me prend quelque peu à partie : "Pourquoi vous, les occultistes, dites toujours c'est comme ceci et c'est comme cela, mais vous n'apportez pas de preuves. Les gens ont besoin de preuves. Pourquoi n'apportez-vous pas de preuves ? Pourquoi devrions-nous croire quoi que ce soit ? Dieu ne m'a jamais parlé, et les astronautes n'ont aperçu aucun signe du ciel dans l'espace."

Une preuve ! C'est une des choses les plus importantes, mais dites-moi ceci : si une personne est dotée de la vue au pays des aveugles, comment donnera-t-elle la preuve que la vue existe ? Bien plus, comment fournir une preuve alors que tant de gens ne veulent pas croire ce qui leur crève les yeux ?

Beaucoup de savants très éminents (il ne me vient à l'esprit que le nom de Sir Oliver Lodge pour le moment), un grand nombre de noms célèbres ont été intéressés par la preuve, intéressés à ce que la science coopère avec le monde occulte. Par exemple, Sir Oliver Lodge, un homme de grande spiritualité, a pris la parole en 1913 en Angleterre devant une Association très importante. Sir Oliver a dit : "Ou bien nous sommes des êtres immortels, ou bien nous ne le sommes pas. Nous pouvons ne pas connaître notre destinée, mais nous devons avoir une destinée de quelque espèce. La science peut ne pas être à même de révéler la destinée humaine, mais elle ne doit certainement pas l'obscurcir." Il continua en disant qu'à son avis les méthodes scientifiques du temps présent ne réussiraient pas à fournir la moindre preuve. Il croyait, disait-il aussi, que si des savants estimés étaient autorisés à travailler librement, loin des railleurs et des sceptiques, ils pourraient réduire à des lois physiques les phénomènes occultes, et il en est vraiment ainsi. Les gens qui demandent des preuves les demandent en termes de briques posées sur des briques. Ils veulent des preuves, et s'efforcent de les détruire. Les gens qui se lancent dans les études occultes juste pour essayer d'obtenir une preuve matérielle sont pareilles à des gens qui, entrant dans une chambre noire, allument les lumières pour voir s'il y a quelque image sur le film qui n'est pas encore développé. Ils s'emploient à réduire à néant toute manifestation de preuve.

Dans le monde occulte, nous avons affaire à des matières intangibles, nous avons affaire à des matières d'une vibration extrêmement élevée et la façon dont les gens se conduisent actuellement est quelque chose comme l'utilisation d'un marteau-piqueur pour percer une dent afin de la préparer pour un plombage. Avant de pouvoir donner une preuve au sens matérialiste du terme, les savants doivent recevoir une formation pour connaître ce qui peut être et ce qui ne peut pas être. Il est superflu pour eux de charger comme un taureau sur une barrière, ils ne cassent pas des briques, ils cherchent à découvrir quelque chose qui est aussi fondamental que l'humanité elle-même. Si les gens veulent être sincères avec eux-mêmes, s'ils veulent renoncer aux écrans de télévision, au cinéma, et tout ça, s'ils veulent méditer convenablement, alors ils auront la conscience intérieure que pareille chose EXISTE, ils prendront conscience de leur propre nature spirituelle, en supposant toujours que leur nature spirituelle ne soit pas dégradée au point d'empêcher toute autre manifestation.

Pendant des années, en plus de vouloir photographier l'Aura que je vois autour de chaque personne, j'ai voulu développer — comme je l'ai déjà dit — un téléphone qui permettrait aux gens ordinaires, aux gens non clairvoyants, non clairaudients de téléphoner à l'Autre Côté. Pensez comme il serait amusant de consulter un annuaire téléphonique Céleste pour demander des renseignements — est-il monté ou descendu ? Je suppose que les enfers auraient un central téléphonique nommé Pierre de Soufre ou quelque chose du genre. En tout cas, dans les années à venir, quand les savants seront moins matérialistes, il y a aura alors un tel téléphone. En fait, il y en a eu un... mais c'est une autre histoire.

Peut-être devrais-je mettre en tête de ce passage : ‘Arrêtez les téléscripteurs’, car il y a eu un appel téléphonique de John Henderson qui se trouve à quelque trois mille milles (4 828 km) de distance. Il a maintenant eu une certaine preuve venant de gens de l'Autre Côté de cette vie. Un message lui est parvenu et il a eu la sensation de recevoir un véritable coup à la tête, chose que je lui ai dite un jour vouloir lui donner moi-même ! Quoi qu'il en soit, il vient de téléphoner pour dire qu'enfin il a REÇU LE MESSAGE. Ce message provenait de l'Autre Côté et je n'y étais pour rien. Un jour, peut-être, John Henderson écrira-t-il un livre — il le devrait — et s'il parle de cet événement, beaucoup de gens diront probablement : "Eh bien dis donc ! Je ne voudrais pas que pareille chose m'arrive !"

"Eh, Guv, dit Mlle Taddy en s'ébrouant après avoir dormi profondément et bruyamment pendant quelque temps, j'ai une question à laquelle n'importe quel humain aimerait qu'on réponde."

"Très bien, Taddykins, de quoi s'agit-il ?"

Mlle Taddykins s'assit, se croisa les bras et dit : "Eh bien, voilà : nous autres, chats, savons quels arrangements sont faits de l'Autre Côté, mais pourquoi ne dites-vous pas aux humains comment ils planifient leur vie sur Terre ?"

Pour ma part, je croyais que je m'étais occupé de cela ad nauseam et je n'ai pas envie que Bouton d'Or me saute dessus en disant que je me répète. Après avoir tant écrit sur le suicide, cela pourrait être quelque chose qui s'apparente au suicide que de recommencer à écrire sur la vie après la mort. Aussi, je vais me tirer d'affaire en intitulant cette réponse : ‘La Vie Avant la Naissance’.

De l'Autre Côté de cette vie, une entité a décidé qu'il ou elle retournerait à l'école pour y suivre un cours spécial. Peut-être certaines leçons ont-elles été apprises auparavant, et le retour à la Maison a permis d'assimiler ces leçons et de se rendre compte des points faibles. Aussi, l'entité qui est il ou elle s'assied-elle et se met-elle à réfléchir.

Sur Terre, beaucoup d'étudiants réfléchissent sur leur avenir avec un conseiller, ils discutent pour savoir quels cours sont indispensables pour leur permettre d'obtenir certaine qualification. Par exemple, en Angleterre, une infirmière désire devenir chirurgien. Évidemment, elle possède certaines notions d'anatomie ; alors, que lui manque-t-il pour entrer à la Faculté de Médecine ? Elle discute de ce qu'il lui faut faire, et puis elle s'inscrit. De même, notre il ou elle de l'Autre Côté de la vie sur Terre décide, après avoir été considérablement aidé(e), quelles leçons doivent être apprises, quelles tâches doivent être surmontées et quelles difficultés doivent être subies. Alors, tout cela est planifié très soigneusement.

Jouez-vous aux échecs ? Dans ce cas, vous connaissez les problèmes d'échecs que publient certains magazines. L'échiquier est tout installé avec les pions, les cavaliers, les tours, etc., dans certaines positions prédéterminées. Vous, pauvre âme, devez réfléchir et réfléchir jusqu'à ce que votre cerveau soit sur le point d'éclater, pour élaborer un plan grâce auquel vous gagnerez cette partie. C'est quelque chose comme cela, la planification de la vie à venir. Tous les obstacles sont en place, toutes les conditions sont posées. Que devez-vous apprendre : devez-vous apprendre la pauvreté et comment la surmonter ? Il n'est pas bon d'aller dans une famille riche, n'est-ce pas ? Avez-vous à apprendre comment être généreux avec les autres, comment gérer votre argent ?

Dans ce cas, il n'est pas bon d'aller dans une famille pauvre, n'est-ce pas ? Vous devez décider de ce que vous désirez apprendre, vous devez décider quelle sorte de famille répondra le mieux à vos besoins. Irez-vous dans une famille de commerçants ou dans une famille de professionnels ? Ou bien irez-vous dans une famille noble ? Tout dépend, vous savez. C'est comme pour les acteurs sur une scène : un acteur peut être roi dans une pièce et mendiant dans une autre. C'est exactement la même chose pour la vie : tout dépend de ce que vous avez à apprendre. Vous vous retrouvez dans la position sociale, les conditions, les difficultés, les problèmes et les obstacles que vous avez vous-même choisis. Avant de venir, vous avez disposé vos problèmes comme les pièces sur un jeu d'échecs, face à l'adversaire.

Ainsi vos problèmes sont-ils posés devant vous, et au lieu de vous borner à vous asseoir et à vous gratter la tête ou quelque autre endroit qui vous tourmente pour essayer de vous en sortir, vous agissez. Vous regardez autour de vous et vous trouvez la famille, le pays, la localité qui vous permettront de vivre au mieux les problèmes que vous vous êtes posés et de les résoudre par le seul fait de vivre et de supporter les difficultés et les épreuves.

Après tout, un étudiant qui poursuit des études de très haut niveau à l'université sait qu'il va devoir surmonter de rudes épreuves, il sait qu'il lui faut un certain pourcentage de points sans quoi il ne passera pas, sans quoi il devra revenir. Il sait qu'il lui faudra ‘accomplir’ un certain temps dans les salles de classe, il sait tout cela mais il veut y faire face parce qu'il désire les qualifications ou les connaissances qui viendront après. Donc, VOUS avez tout planifié, mais aucun de vos plans n'a jamais inclus le suicide. Si vous commettez un suicide, cela signifie que vous êtes un raté, cela signifie que vous avez échoué. Et quand quelqu'un est un raté, il ne peut pas progresser à cause de son manque de qualification et aussi à cause de son manque de courage intérieur. Toujours et sans exception, ceux qui abandonnent la vie par le suicide reviennent et recommencent tout avec, en prime, un tas de nouveaux problèmes pour faire bonne mesure.

La prochaine fois que vous ouvrirez un journal ou un magazine et que vous y verrez un problème d'échecs joliment composé sur les carrés noirs et blancs, eh bien, rappelez-vous que VOUS vous êtes posé des problèmes comme cela, avant de venir sur cette Terre.

Comment les résolvez-vous ? Est-ce que vous vous débrouillez bien ? Ne vous découragez pas, vous avez commencé, vous savez !

 

Chapitre Cinq

Une centaine d'hommes peuvent faire un campement,

il suffit d'une femme pour faire un foyer.

 

‘Tsitt, tsitt’, fit le Vieil Homme à Mlle Cléo qui, assise, admirait le soleil qui entrait dans la pièce par la fente des rideaux. Elle tourna sagement la tête et le regarda fixement de ses beaux yeux bleus. "Tsitt, tsitt, répéta le Vieil Homme qui paraissait prendre grand plaisir à prononcer ces syllabes. Je souhaiterais être un auteur riche, dit-il, et avoir une vaste bibliothèque d'ouvrages de référence. Sais-tu combien de livres j'ai, Cléo ?" Le Vieil Homme tourna la tête et considéra les rares livres qu'il possédait : un dictionnaire, un manuel pour diabétiques, un manuel de médecine à l'usage des capitaines au long cours, un livre sur les pavillons nationaux, un catalogue Payette de Montréal sur les trucs de la radio de Montréal, un catalogue Canadian Tire de Toronto et, naturellement, un très grand atlas, si grand qu'il faut deux hommes et un chien pour le soulever. Bref, un atlas certainement trop grand et trop lourd pour un pauvre diable obligé de garder le lit. "Et voilà toute la bibliothèque de cet auteur, Cléo, dit le Vieil Homme en grimaçant un sourire. Dommage, quand même, vu le nombre de choses que demandent les gens ; à m'en faire dresser les cheveux sur la tête, si je n'étais pas chauve. Mais trêve de plaisanterie ; il nous faut continuer notre livre, Mademoiselle Cléo. Toi et Taddy, vous pouvez aller jouir du soleil pendant que je travaille pour le pain quotidien."

Mme Sorock — notre vieille amie Valéria Sorock — m'interroge à propos du sommeil. Oh ! ça alors, Madame Sorock, ne savez-vous pas ce qu'est le sommeil ? De toute façon, cette question m'a été posée par une foule de gens : alors, n'hésitons pas.

Sur le plan physique, un corps travaille et crée une quantité de toxines et de poisons qui s'accumulent dans les muscles. Quand nous travaillons trop fort à une tâche donnée en utilisant les mêmes muscles, des cristaux se forment dans le tissu musculaire et, comme ces cristaux sont terriblement tranchants, ils s'enfoncent quand nous continuons à nous mouvoir et font que nous nous sentons courbatus ; aussi, nous nous arrêtons bientôt.

Tous les organes du corps deviennent ainsi imprégnés de toxines, et donc après un certain temps il est nécessaire que l'Homme se couche et dorme pour que le mécanisme du corps se ralentisse, devienne presque statique. Durant cette période de sommeil les toxines qui provoquent fatigue et raideur musculaire se dissipent ou se dispersent, de sorte qu'au réveil, nous nous sentons complètement remis à neuf. Toute la rigidité a disparu, toutes les courbatures et les douleurs ont disparu et l'on se sent reposé, du moins si l'on s'est couché assez tôt et que l'on a eu son compte de sommeil. Si les gens sont allés boire, ils ont gravement surchargé le mécanisme du corps et ils souffrent d'une gueule de bois. Mais nous ne parlons pas des ivrognes et gens de même acabit, mais de l'attitude que VOUS, les gens sensés, avez à l'égard du sommeil.

Ainsi, sur le plan physique ordinaire, quand nous dormons, c'est dans le but de dissiper toxines et cristaux qui nous rendent apathiques, fatigués et pleins de maux et de douleurs.

Mais il y a plus que cela dans le sommeil. De même que les écoliers rentrent chez eux à la fin d'une journée de classe, la psyché humaine doit rentrer à la maison à de fréquents intervalles.

Si un humain devait rester tout le temps complètement éveillé, il trouverait la vie insupportable et il verrait se produire toutes sortes d'étranges phénomènes physiques. Aussi prend-il, pour récupérer, une période de repos dans le monde astral. Imaginez des écoliers qui resteraient en classe vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Eh bien, évidemment, ça ne leur serait pas possible, mais supposons qu'ils aient à y rester ; ils seraient rapidement incapables d'apprendre quoi que ce soit, ils deviendraient vite complètement fous de fatigue. Ainsi en va-t-il des adultes.

Pendant le sommeil, le corps physique est étendu sur un lit, le plus souvent sur un lit, en tout cas assez souvent, en fait, pour que nous puissions dire ‘étendu sur un lit’. Durant ce temps, le corps physique se repose et fait simplement passer les effets de l'existence en vue de vivre un autre jour supplémentaire. Le conducteur du corps, la psyché, est absent, et c'est le mécanisme du corps appelé le sub-conscient qui prend la relève, et toutes sortes d'actions réflexes se produisent dans l'organisme. Souvent, les yeux roulent sous les paupières closes, le corps halète, gémit, renifle, et il y a beaucoup de mouvements désordonnés parce que le corps fait une certaine quantité d'exercices durant le sommeil afin que cristaux et toxines soient plus rapidement dispersés et dissipés. C'est pourquoi les gens remuent beaucoup en dormant et personne ne reste jamais complètement immobile durant le sommeil. Si tel était le cas, le dormeur aurait une nouvelle charge de toxines au point de contact entre le corps et le lit, parce que c'est la même partie de chair qui resterait tout le temps comprimée.

Durant cette période de sommeil, le sub-conscient est totalement libéré du contrôle de la psyché et donc, en fait, erre parmi les fiches du classeur de souvenirs, un peu à la manière d'un garçon idiot qui peut saisir une fiche ici, ou peut-être deux ou trois fiches là.

Si une seule fiche a été choisie — et rappelez-vous que nous aurions dû mettre ‘fiche’ entre guillemets pour montrer qu'en réalité il ne s'agit pas de fiches, mais que nous utilisons seulement une image. Si vous voulez, nous pourrions dire les choses plus clairement en disant qu'un groupe d'éléments de la mémoire a été mis sur écoute — si ce groupe d'éléments, donc, a été mis sur écoute, nous obtenons un rêve qui peut être parfaitement clair à propos d'un événement particulier. Mais si deux ou trois groupes de la mémoire (appelons-les ‘fiches’ et finissons-en) sont choisis, alors le rêve devient de la fantaisie parce que — ceci simplement à titre d'exemple — nous pouvons avoir un rêve ou une aventure dans lequel un poisson dévale une route monté sur un cheval. Cela parce que le souvenir peut avoir été celui d'un gros poisson et puis en surimpression il y aura le souvenir d'une personne à cheval. Si ces deux fiches de souvenirs sont superposées, nous avons l'impression dénaturée d'un poisson chevauchant un cheval.

Si vous faites de la projection de diapositives de 35 mm, vous aurez une photo parfaitement claire avec une seule diapositive dans votre projecteur. Mais, si vous y insérez deux diapositives, alors vous obtenez quelque chose qui ne s'est jamais produit, vous obtenez une image superposée à une autre. Et si vous introduisez trois diapositives, alors vous n'obtenez que de la confusion. Il en va de même avec vos rêves. Le rêve est une chose simple, un souvenir loyal, rien de plus ; mais lorsqu'il est nuancé ou dominé par une fiche de souvenir différente, alors vous obtenez de la fantaisie ou même un cauchemar. Vous rêvez de choses qui sont absolument impossibles, de choses qui ne pourraient jamais arriver, et si vous avez gardé quelque contrôle de votre mémoire quand votre psyché revient dans le corps, vous direz que vous avez eu un cauchemar.

Pendant le sommeil, quand la psyché est absente, le censeur inné du corps est également endormi et c'est ainsi que certains souvenirs ou fantaisies peuvent être érotiques ou sadiques, et c'est ainsi que nous avons ces rêves terribles que les gens relatent parfois par écrit ou dont ils disent : "Ça alors ! Qu'est-ce qui m'est arrivé ?"

Il est impossible de confondre voyages astraux avec rêves ou cauchemars parce que, dans les rêves, il y a presque toujours une certaine incohérence, une certaine invraisemblance, il y a toujours un élément qui est en contradiction avec ce que vous savez être en réalité. Les couleurs peuvent être fausses ou bien vous pouvez par exemple voir une personne à tête de tigre. Avec un peu de pratique, on peut distinguer ce qui est rêve de ce qui est voyage astral.

Les souvenirs des rêves et ceux des voyages astraux suivent la même voie dans la conscience de l'individu quand il s'éveille. Lorsque la psyché revient et que le corps se réveille, il peut dire : "Oh ! j'ai fait un rêve terrible cette nuit." Si la personne a de l'expérience et sait comment faire consciemment un voyage astral, elle revient en connaissant parfaitement tout ce qu'elle a fait. Le corps est tout de même reposé, les toxines sont tout de même dispersées, mais la PSYCHÉ a conservé les informations de ce qui s'est passé dans le monde astral.

Certains écoliers ont eu des vacances et, en revenant à l'école, ils sont tellement excités que tout ce qui s'est passé durant les vacances disparaît complètement de leur esprit ou de leur mémoire, et exactement de la même façon, les gens qui reviennent d'un voyage astral peuvent oublier complètement tout ce qui s'est passé dans l'excitation de commencer une nouvelle journée.

On ne répétera jamais assez que si l'on veut se rappeler un voyage astral, on doit tout simplement se dire trois fois avant de s'endormir : "Je vais dormir profondément et paisiblement, et au matin, je serai conscient de tout ce que j'ai fait dans l'astral." Répétez cela trois fois avant de vous endormir, et, si vous pensez réellement ce que vous dites, alors vous vous souviendrez quand vous vous éveillerez. Il n'y a là rien de magique ; c'est simplement obtenir la communication avec un sub-conscient plutôt stupide et lui dire en effet : "Hé, Camarade, tu dois rester vigilant cette nuit, pas question de t'amuser et de bloquer les engrenages avec mes souvenirs. Reste hors du chemin, prêt pour un nouveau lot de souvenirs quand je reviendrai."

Naturellement, une personne qui a l'expérience du voyage astral peut faire ce voyage alors qu'elle est complètement éveillée. C'est une pratique courante chez une personne exercée que de s'asseoir sur une chaise, joindre les mains, rapprocher les pieds l'un contre l'autre et simplement fermer les yeux. La personne peut alors volontairement quitter son corps, aller n'importe où, et rester pleinement consciente pendant toute la durée du voyage astral, si bien que lorsque le corps astral rejoint le corps physique, il rapporte le souvenir intégral de tout ce qui s'est passé.

Cela demande de la pratique, naturellement, et un peu d'autodiscipline, mais il n'est pas difficile de s'exercer à se rappeler tout ce qui s'est passé lorsque le corps est endormi. Vous n'avez qu'à dire à votre sub-conscient de se taire, exactement comme vous diriez à un écolier indiscipliné de se taire. Le premier récit se solde plus ou moins par une perte de temps mais, à la seconde relation, votre sub-conscient bondit à la conscience et, au troisième récit, on peut espérer que l'ordre pénètre en profondeur et que le sub-conscient va obéir. Si vous faites cela pendant quelques nuits, vous vous apercevrez que le sub-conscient obéit réellement.

Nombre de personnes tiennent à garder un carnet et un crayon à leur chevet de façon à pouvoir noter immédiatement au matin, à leur réveil, ce qui est arrivé pendant la nuit ; autrement, avec la tension et l'agitation de la vie moderne, on a tendance à oublier ce qui s'est passé. Un brave garçon, par exemple, s'éveille et pense qu'il arrivera en retard à son travail ; puis il se demande si sa femme est de bonne humeur et lui servira son petit déjeuner, ou s'il devra partir le ventre vide. Avec de pareilles préoccupations en tête, il ne sera guère disposé à se rappeler ce qui s'est passé durant la nuit. Aussi, faites-en une habitude : ayez un bloc-notes et un crayon à votre chevet et que la toute première chose que vous fassiez à votre réveil soit d'inscrire IMMÉDIATEMENT tout ce que vous vous rappelez de la nuit. Avec de la pratique vous trouverez que c'est facile, et avec un peu plus de pratique, vous n'aurez plus besoin de bloc-notes et de crayon ; vous passerez vos journées sur Terre avec beaucoup plus de contentement sachant que cette vie n'est qu'une dure école et rien de plus, sachant qu'à la fin du trimestre scolaire vous pourrez rentrer à la Maison.

Dernièrement, il y a eu un flot d'annonces émanant de toutes sortes de firmes qui ont la prétention d'enseigner à apprendre en dormant. Ces firmes désirent vendre un coûteux gadget et des cours sur cassettes plus coûteux encore, le tout complété par une minuterie, des écouteurs, un haut-parleur sous l'oreiller et je ne sais quoi encore.

Or, il est tout à fait impossible d'apprendre quoi que ce soit d'utile en dormant. D'abord, le conducteur du corps est absent, et tout ce qui reste c'est une sorte de gardien nul appelé ‘Sub-conscient’ ; d'autre part, des recherches très étendues faites dans les principaux pays du monde ont prouvé, de façon absolument indubitable, qu'il n'est pas possible d'apprendre en dormant : cela ne marche pas.

Si vous restez éveillé, c'est-à-dire si vous êtes lent à vous endormir, vous pouvez capter quelques bribes de conversation à partir des bandes magnétiques. Mais il n'existe aucun moyen facile d'apprentissage ; vous ne pouvez pas presser sur un bouton en disant ‘et hop !’ à une machine, parce que cela ne fera pas de vous un génie en une nuit. Par contre, cela interrompra votre rythme de sommeil, vous mettra de mauvaise humeur, fera de vous un innommable vous savez quoi.

Supposons que vous laissiez votre voiture au garage pendant que vous rentrez chez vous pour prendre vos toasts aux haricots au beurre ou toute autre chose que vous mangez avant d'aller au lit. Eh bien, il faudrait être optimiste pour penser que votre voiture va apprendre au moyen de bandes magnétiques pendant votre absence. Les fabricants d'automobiles — la chose est connue — émettent des prétentions corsées et incroyables à propos de leurs boîtes en fer-blanc mécanisées (non, je n'ai pas de voiture), mais les plus optimistes des faiseurs de réclames hésiteraient à dire que les voitures apprennent pendant que dort leur propriétaire.

Votre corps est simplement un véhicule, un véhicule au moyen duquel votre Sur-Moi peut acquérir de l'expérience sur Terre et sur quelques autres planètes de la même espèce. Aussi, ne vous donnez pas tant de grands airs en disant que vous êtes intelligent, que vous êtes important et tout ce qui s'ensuit, parce que quand on en vient aux choses sérieuses ou à tout autre standard de valeur que vous souhaitez utiliser, ‘VOUS’ n'êtes qu'un morceau de protoplasme qui est actionné pendant la journée par un propriétaire qui se trouve être votre Sur-Moi. Vous pouvez comparer cela à l'Irlandais et son âne. L'âne passe la nuit dans l'écurie, mais nulle quantité de bandes magnétiques ne le rendra capable de parler anglais, ni même américain ; pourtant, durant la journée son propriétaire peut recevoir des leçons pour apprendre — même l'américain. Cela vaudrait la peine d'essayer un jour d'enseigner le gallois à un Irlandais pour voir si c'est possible.

Je pense réellement que je mérite une médaille pour avoir attiré votre attention sur ces choses qui sont manigancées pour vous soutirer de l'argent durement gagné. Pensez toujours à ce qu'il y a derrière la publicité. Eh bien, évidemment, celui qui fait de la réclame désire avoir votre argent. Cela me rappelle les gens qui font de la publicité pour enseigner comment gagner un million en, disons, trois leçons faciles, ou bien comment prévoir le Sweepstake Irlandais et gagner le premier prix. Si ces gens en étaient réellement capables, ils ne se soucieraient pas de faire de la publicité à ce sujet, n'est-ce pas ? Et s'ils en sont incapables, eh bien, ils doivent gagner de l'argent d'une autre manière, en prétendant qu'ils sont à même de gagner des millions en un mois. Ils le peuvent, en effet, s'il y a assez de gens pour répondre à leurs annonces ; mais ne soyez pas l'un deux, fermez votre poche, votre sac à main, restez bouche cousue aussi, et ouvrez toutes grandes vos oreilles.

O Grand Dieu et tous ses saints, voici maintenant une question — préparez-vous plutôt à lire attentivement ceci : "Vous affirmez que le sub-conscient est stupide ; pourtant dans ‘Chapitres de Vie’ vous le dites très, très intelligent, en tout cas plus intelligent que cette partie de nous-mêmes dont vous dites qu'elle est un dixième consciente. Maintenant parlez franchement : est-il stupide ou super-intelligent ?"

Si nous en revenons aux principes fondamentaux, nous devons dire que le sub-conscient n'est ni intelligent ni inintelligent parce qu'il n'a pas d'intelligence : il est quelque chose de tout différent. Le sub-conscient est simplement un dépôt de connaissances, de bonnes connaissances et de mauvaises connaissances. C'est seulement un système de classement. Il contient tout ce que vous avez entendu, tout ce que vous avez vu, tout ce que vous avez vécu. Il vous rappelle les réactions instinctives pour inspirer et expirer. Il rappelle à telle partie de votre corps de vous agiter et de pousser des cris perçants si l'on vous chatouille, etc. C'est seulement un rappel automatique.

Diriez-vous qu'un bibliothécaire est intelligent ? Bien, c'est une affaire d'opinion, naturellement. Je peux vous dire que j'ai essayé de traiter avec ces sots bibliothécaires d'une bibliothèque célèbre de Londres — ceux qui consignent des informations détaillées — et j'ai essayé de dire à ces gens que les détails qu'ils notaient à mon sujet étaient absolument et incontestablement inexacts. Mais c'est une telle besogne de convaincre certains d'entre eux qu'on ne m'enlèvera pas de la tête que les bibliothécaires du Registre de cette fameuse bibliothèque ne sont pas intelligents. Quoi qu'il en soit, c'est affaire d'opinion, mais posons-nous encore cette question uniquement pour répondre à cette interrogation :

Penseriez-vous qu'un bibliothécaire puisse être un génie ? Penseriez-vous qu'un bibliothécaire pourrait répondre à n'importe quelle question au sujet de n'importe quoi et répéter ce que n'importe quelle personne a dit auparavant ? Eh bien, naturellement, vous ne le penseriez pas ; même si vous étiez vous-même un bibliothécaire, vous ne pourriez pas émettre de telles prétentions. Au lieu de cela vous diriez, et avec raison, que non, il n'y a pas un tel savoir dans une conscience humaine, mais qu'un bibliothécaire sait où trouver certains renseignements. Les meilleurs bibliothécaires sont ceux qui sont capables de trouver les renseignements le plus rapidement.

Vous et moi pourrions aller dans une bibliothèque et fouiller maladroitement dans certains classeurs à la recherche d'un titre de livre. Alors, nous nous apercevrions qu'il nous aurait fallu nous en référer à autre chose ; puis, nous découvririons que le livre était épuisé, retiré de la circulation, ou en prêt extérieur. Cette recherche nous ferait perdre une demi-journée ou davantage. Si nous nous étions adressés au bibliothécaire, celui-ci aurait, pendant une seconde, été déconcerté et puis voilà, il y était, et il ou elle se serait mis(e) en mouvement et aurait fourni le livre avec le renseignement désiré.

Si ce ou cette bibliothécaire fait bien son travail, il ou elle recommande beaucoup d'autres livres.

Tel est le sub-conscient. Dès que le ‘nous’ pensant désire connaître quelque chose, le sub-conscient essaie de fournir la réponse. Ce n'est pas de l'intelligence, c'est entièrement automatique, et comme c'est automatique cela peut être exercé.

Exercé à quoi ? Bien, la réponse est simple. Votre sub-conscient, c'est votre mémoire. Si vous avez une mauvaise mémoire, cela signifie que votre dixième conscient n'obtient pas la communication avec vos neuf dixièmes sub-conscients. Si vous avez une mauvaise mémoire, cela signifie que le sub-conscient ne fait pas son travail de vous fournir le renseignement que vous demandez.

Supposons que vous désiriez savoir ce que Gladstone a réellement dit en l'année dix-huit cent et quelques. Eh bien, vous l'avez probablement entendu dire, vous avez probablement lu quelque chose à ce sujet, cela est donc dans votre mémoire, et si votre sub-conscient ne peut pas vous fournir le renseignement désiré, c'est qu'il y a un défaut quelque part dans un relais.

Certaines personnes peuvent dévider des masses terribles de choses au sujet des équipes de football ou de base-ball et donner les noms de tous les vainqueurs, ou quel que soit le nom qu'on leur donne, tout au long de nombreuses années, mais c'est parce qu'elles s'intéressent à la question ; les gens ne peuvent pas se souvenir des choses qui ne les intéressent pas. Je n'ai jamais vu un match de football ni de base-ball et ne désire pas en voir, je ne sais rien à ce sujet. Je croyais, par exemple, qu'un ‘baseball diamond’ (terrain de base-ball — NdT) était un prix donné aux gagnants ; nul doute que quelqu'un va m'écrire pour me dire ce qu'il en est.

Si vous désirez cultiver une bonne mémoire, vous devez cultiver votre sub-conscient. Vous devez vous intéresser à un sujet ; aussi longtemps que vous ne vous y intéressez pas, le sub-conscient ne peut pas l'ajouter à votre mémoire. Beaucoup de nos lectrices savent tout à propos des vedettes de cinéma de sexe masculin, combien de fois tel ou tel a été marié, combien de fois il a divorcé et combien de fois il a parcouru le monde à la recherche de sa bien-aimée du moment. C'est facile, elles peuvent faire cela, mais demandez-leur donc d'aller vous chercher du fil fin standard, peut-être un fil fin standard de trois seizièmes de pouce (0,5 cm) et elles reviendront on ne peut plus perdues.

Pour exercer votre mémoire, c'est-à-dire pour exercer votre sub-conscient, vous devez penser clairement aux choses et prendre intérêt à ces choses. Si l'on envoie des hommes acheter des objets féminins, eh bien, ils reviendront sans la moindre idée en tête, mais s'ils s'intéressaient à ces choses, leur mémoire s'améliorerait. On peut prendre de l'intérêt en se demandant pourquoi une femme désire ceci ou cela et la femme peut se demander pourquoi un homme désire par exemple une bobine de fil fin de trois seizièmes (0.5 cm). Si il ou elle peut vraiment s'intéresser à une chose, alors il ou elle peut se la rappeler.

Si vous essayez de vous rappeler quelque chose de précis comme un numéro de téléphone, essayez d'imaginer la personne à laquelle appartient ce numéro de téléphone. Si vous ne connaissez pas la personne ou si vous ne pouvez pas vous la représenter, regardez son numéro de téléphone — est-ce une suite de cercles ou une série de traits de plume ? Par exemple, les 6, 9, 0 deviennent des cercles, comme les 3 et les 2. Mais les traits de plume sont les 1, les 7, etc. et naturellement les 4. Donc, si vous pouvez visualiser un nombre par cercles ou par traits, vous pourrez vous le rappeler. Le meilleur moyen est d'employer notre vieux système de trois.

Répétez le numéro de téléphone trois fois avec la ferme conviction que vous vous rappellerez toujours ce nombre. Vous le pouvez, vous savez, c'est très facile, rien de difficile là-dedans.

Une autre chose que l'on peut faire durant la période de sommeil, c'est d'approcher une autre personne que l'on désire influencer. Maintenant, apprendre en dormant est inutile, c'est une perte de temps absolue parce que cela revient à essayer d'enseigner quelque chose au corps quand l'entité qui contrôle le corps est absente de celui-ci. Mais occupons-nous d'autre chose : influencer les autres.

Supposons que M. John Brown désire très vivement obtenir une situation dans la firme XYZ Manufacturing Company. M. Brown a entendu dire que cette Compagnie est une entreprise extrêmement florissante et qu'il est fortement souhaitable d'être employé par cette firme.

M. Brown a eu la chance d'obtenir un rendez-vous auprès du chef du personnel ou d'un responsable, rendez-vous fixé, disons, au lendemain. Maintenant, si M. Brown désire vraiment se mettre en valeur, voici ce qu'il fera :

Il s'efforcera d'obtenir le plus de renseignements possible au sujet de la firme et spécialement au sujet de la personne qu'il va rencontrer. Cela signifie que M. Brown s'informera très activement afin de savoir qui est cette personne. Ensuite, si c'est le moins du monde possible, il se procurera une photo d'elle et, avant de se mettre au lit ce soir-là, M. Brown s'isolera et se visualisera en conversation avec son interlocuteur du lendemain. M. Brown exposera de façon convaincante (dans l'intimité de sa chambre à coucher) les raisons pour lesquelles il est l'employé même que la firme désire engager, les raisons pour lesquelles lui-même a besoin de cette situation particulière, les raisons pour lesquelles il considère qu'il vaut plus que ce que la firme paie normalement. Tout cela, M. Brown le dit à la photographie, puis il soulève ses pieds et les plonge dans le lit ; enfin, il place la photographie de manière à l'avoir en face de lui lorsqu'il est couché sur son côté habituel.

M. Brown va dormir avec la ferme intention bien arrêtée et bien nette de sortir de son corps et de se rendre au domicile de M. l'Interviewer. Là il rencontrera M. l'Interviewer en dehors de son corps et le corps astral de M. Brown dira au corps astral de M. l'Interviewer tout ce que M. Brown vient de dire dans l'intimité de sa chambre à coucher.

Fantastique ? Idiot ? Pas du tout ! Cela marche réellement. Si l'interviewé (j'espère que le mot est correct ; il veut dire celui qui va passer l'entrevue) joue convenablement le jeu, son interlocuteur lui donnera le poste vacant. C'est chose certaine, c'est une chose avérée, cela marche réellement.

Maintenant, vous qui désirez une meilleure situation ou qui voulez gagner davantage, relisez ce qui vient d'être dit et mettez cela en pratique. Vous pouvez influencer les gens de cette façon, mais non pas pour le mal. Vous ne pouvez pas influencer une personne et l'amener à faire ce qu'il ou elle ne ferait normalement pas, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas influencer une personne pour qu'elle fasse quelque chose de mauvais ou d'incorrect. Cela signifie que certains d'entre vous qui m'écrivez pour me demander comment obtenir une emprise sur les filles — eh bien, vous ne le pouvez pas, mes amis, vous ne le pouvez pas, et n'essayez pas.

Oui, lecteurs candides, dames de haut rang et d'extrême pureté, je reçois parfois des lettres de ‘gentlemen’ qui me demandent de leur enseigner comment hypnotiser les filles ou les envoûter, ou encore qui me demandent de leur fournir la formule qui rendrait les filles impuissantes de façon que le ‘gentleman’ — eh bien, que ferait-il en pareilles circonstances ? De toute façon, je leur dis la vérité ; à moins de recourir à des substances toxiques ils ne peuvent pas influencer une autre personne pour lui faire accomplir des actes que sa conscience normalement réprouve. Ainsi, voilà : si vos désirs sont purs ou ‘propres’, vous pouvez alors influencer les autres, vous pouvez influencer les autres pour faire le bien mais pas pour faire le mal. La plupart des gens n'ont pas besoin d'être influencés pour faire le mal, de toute façon ; cela semble leur venir tout naturellement.

Ce pourrait être une bonne chose, sans doute, d'introduire ici une question qui a des rapports avec certaines des remarques faites dans les chapitres précédents. Voici cette question :

"Vous dites que les gens viennent sur cette Terre encore et toujours jusqu'à ce que la personne intéressée ait accompli sa tâche particulière. Vous dites aussi que parfois des groupes de personnes viennent dans le même but. Pouvez-vous donner un exemple précis sur ce point ?"

En fait oui, je le puis parfaitement. En fait, j'ai lu il y a quelque temps une coupure de journal en langue espagnole, et ce texte espagnol donnait un tas de détails au sujet d'un magazine appelé Excalibur qui a été publié il y a quelques années, semble-t-il, à Durban, en Afrique du Sud. Je ne possède qu'un très, très bref commentaire sur l'ensemble de la question, mais il semble que le magazine ait publié certains parallèles remarquables et prouvés entre la vie et la mort du Président des États-Unis Lincoln et celles du Président des États-Unis Kennedy. Cela constituera une réponse tellement adéquate à nombre de questionneurs, que je vais vous donner tous les détails ici. Citons-les en les numérotant, ce qui vous permettra d'y renvoyer beaucoup plus facilement ou d'en discuter avec vos amis. Voici donc :

1.      Le Président Lincoln fut élu à cette Fonction en l'année 1860. C'est une chose qu'on peut naturellement vérifier dans les livres d'histoire. Ainsi — Lincoln devint Président en 1860, et voici la première coïncidence : Kennedy devint Président cent ans plus tard, en 1960.

2.      Vous serez peut-être frappé d'apprendre que le Président Lincoln fut assassiné un vendredi. Le Président Kennedy fut assassiné un vendredi.

3.      Vous avez peut-être lu que le Président Lincoln était au théâtre, suivant avec plaisir une pièce en présence de sa femme, et il fut assassiné en présence de celle-ci. Le Président Kennedy était en visite à Dallas, au Texas, et il parcourait la ville en voiture avec sa femme. Lui aussi jouissait du spectacle : le spectacle des acclamations du public, etc.

4.      Le Président Lincoln fut atteint d'une balle dans le dos alors qu'il était installé dans une loge au théâtre. Le Président Kennedy fut atteint d'une balle dans le dos, alors qu'il était assis dans une voiture.

5.      Au Président Lincoln succéda une personnalité du nom de Johnson. Johnson devint Président après le Président Lincoln. Mais le Président Kennedy fut assassiné au Texas et le Vice-Président Johnson prêta serment de Président des États-Unis à bord de l'avion qui ramenait dans la capitale le corps du Président défunt et le nouveau Président vivant.

6.      Mais nous n'avons pas terminé notre énumération de coïncidences, loin de là. Le Johnson qui succéda au Président Lincoln était un démocrate du Sud des États-Unis et Lyndon Johnson qui succéda au Président Kennedy est, lui aussi, un démocrate du Sud — du Texas. Cela fait une belle liste de ‘coïncidences’, n'est-ce pas ? Cela démontre qu'il y a plus que le hasard qui intervient dans les choses, et qu'il doit y avoir quelque ‘Plan Divin’ en l'exécution duquel l'entité qu'était le Président Lincoln est peut-être revenue en Kennedy, de façon qu'une tâche pût être menée à bonne fin.

Très bien, revenons maintenant à notre énumération.

7.      Les Johnson ont été, l'un comme l'autre, membres du Sénat avant de devenir Présidents.

8.   Le successeur de Lincoln fut Andrew Johnson. Maintenant lisez bien ceci... Andrew Johnson était né en 1808, mais le Johnson qui succéda au Président Kennedy naquit en 1908.

9.   Lincoln a été assassiné par un personnage d'espèce assez étrange, un individu profondément insatisfait si nous en croyons le rapport, maintenant passé à l'histoire, et cet assassin s'appelait John Wilkes Booth ; il était né en 1839. Lee Harvey Oswald qui, déclare-t-on, a assassiné le Président Kennedy était aussi, semble-t-il, un personnage très insatisfait, quelqu'un ayant eu trop fréquemment des ennuis. Il était né en 1939.

10. Pour continuer notre liste de ‘coïncidences’, Booth a été assassiné avant de pouvoir être jugé ; mais tel a été aussi le cas d'Oswald. Celui-ci fut abattu alors que la police le transférait d'une prison à une autre, et il est mort avant de pouvoir passer en jugement.

11. Ces coïncidences, comme vous venez de le voir, ne s'étendent pas seulement aux Présidents et aux assassins, mais aussi aux épouses des Présidents, parce que Mme Lincoln, femme du Président Lincoln, perdit un enfant durant son séjour à la Maison-Blanche et Mme Kennedy, femme du Président Kennedy, perdit un enfant durant son séjour à la Maison-Blanche.

12. Lincoln avait un Secrétaire qui s'appelait Kennedy. Le Secrétaire Kennedy conseilla très instamment au Président Lincoln de ne pas aller au théâtre où il fut assassiné. Le Président Kennedy avait un Secrétaire appelé, lui, Lincoln, et qui conseilla formellement au Président Kennedy de ne pas aller à Dallas !

13. John Wilkes Booth tira une balle dans le dos du Président Lincoln alors que celui-ci regardait une pièce de théâtre, puis l'assassin Booth courut se cacher dans un magasin. Mais Lee Harvey Oswald tira d'un magasin sur Kennedy, et courut se cacher dans un théâtre. Lisez tout cela très attentivement et voyez comme les choses sont étranges. Un assassin tire dans un théâtre et se cache dans un magasin, l'autre tire d'un magasin et se cache dans un théâtre.

14. L-I-N-C-O-L-N est un mot de sept lettres, et si vous comptez les lettres du nom K-E-N-N-E-D-Y vous trouvez qu'il y a aussi sept lettres.

15. Si vous comptez les lettres du nom de John Wilkes Booth, vous trouvez qu'il y a quinze lettres, et si vous comptez les lettres du nom de Lee Harvey Oswald, vous verrez que ce nom compte également quinze lettres.

16. On croit que c'est Oswald qui a tué Kennedy et que l'assassin avait des complices. Rien de tout cela n'a été effectivement, solidement, indiscutablement prouvé ; c'est une question de preuve circonstancielle, personne ne peut prouver que c'est Booth qui a tué Lincoln. De même, on a déclaré qu'Oswald avait des complices ; mais il n'a pas été prouvé de façon concluante que c'était Oswald qui avait tué Kennedy, et il n'a pas été prouvé qu'Oswald avait des complices. Regardons les choses en face — la preuve circonstancielle accuse clairement Booth et Oswald ; mais une fois encore, qu'y avait-il de réellement vrai dans ce que nous avons eu l'occasion de lire, et dans quelle mesure la presse a-t-elle jugé et condamné d'avance un homme ? Nous ne le savons pas et je souligne cela parce que c'est une coïncidence de plus dans le cas des deux hommes.

17. Vous vous rappelez que l'homme appelé Ruby, qui était quelque peu fanatique, a tué Oswald. Il a abattu Oswald face aux caméras de la télévision : il a simplement bousculé les policiers, pointé un pistolet et pressé la détente. Mais Boston Corbett était aussi une sorte de fanatique, lui aussi croyait bien faire en assassinant John Wilkes Booth. Dans les deux cas, les deux individus ont tué l'homme suspecté et accusé de l'assassinat d'un Président et, dans les deux cas, on a déclaré que le second assassin, c'est-à-dire Corbett ou Ruby, avait agi par loyalisme excessif envers le Président du moment. Mais ni dans un cas ni dans l'autre le mobile réel n'a été établi.

J'ai parlé, dans un autre livre, du Sur-Moi qui dirigeait un groupe de marionnettes. Eh bien, considérez cela à la lumière de cette information, où deux Présidents ont été élus à cent ans d'écart, ont été tous deux assassinés un vendredi — relisez de nouveau la liste et voyez toutes les différentes coïncidences. Maintenant, croyez-vous sérieusement qu'il ne s'agisse que de simples coïncidences ? Ce n'est vraiment pas possible, vous savez. Ma propre croyance est que Lincoln n'a pas fait son travail et qu'il a donc dû revenir grosso modo au même travail pour finir ce qu'il n'avait pas fait auparavant.

La seule manière de retourner était de revenir comme quelqu'un qui deviendrait Président des États-Unis : c'est ce qu'il a fait. Vous voyez que, parfois, un Sur-Moi a des ‘répétitions générales’ avec des marionnettes. C'est ainsi que, dans le cas de Lincoln, la pièce était montée, assez à propos, dans un théâtre et qu'un Président y fut assassiné. Rien n'a été prouvé contre le meurtrier présumé qui lui, a été assassiné par une autre personne. Tout cela fut très peu convaincant, les mobiles étaient inconnus et rien n'a jamais été prouvé contre quiconque, alors peut-être que le Sur-Moi en a eu assez d'une telle perte de temps et d'efforts et un autre arrangement a été fait pour cent années plus tard parce que dans le monde astral le temps est différent d'ici, vous savez. L'Autre Côté de la mort, l'astral pourrait s'être assis et s'être gratté la tête — métaphoriquement parlant — et s'être demandé ce qu'il y avait à faire dans l'avenir. Eh bien, le temps pour lui de s'agiter par-ci par-là et de se gratter la tête un peu davantage et voilà que cent années — du temps terrestre — s'étaient écoulées.

On se demande aussi ce qui va arriver maintenant, si ce Sur-Moi a été satisfait de la seconde tentative ou bien s'il y en aura une troisième ? Personnellement je crois que nous allons également voir un Président des États-Unis qui sera en fait placé à l'isolement pour raison de folie. Naturellement, je connais toutes les vieilles plaisanteries à propos des Présidents des États-Unis qui, de toute manière, deviennent fous. Loin de moi cependant l'idée de les décourager, mais cette fois il s'agit de choses sérieuses et je crois qu'avant longtemps, nous verrons un Président des États-Unis qu'on devra relever de ses fonctions parce qu'il est trop fou pour continuer à les exercer. Je crois aussi que nous verrons une autre chose très difficile : je crois que nous en verrons beaucoup parmi les membres les plus importants et les plus influents du Gouvernement des États-Unis inculpés pour activités Communistes — pour donner aide et secours à l'ennemi et pour trahir leur propre pays. Certains d'entre vous qui êtes assez jeunes verrez tout cela parce que cela arrivera. Il va se passer aux États-Unis des choses vraiment horribles. Aussi, gardez ouverts vos postes de radio durant les prochaines années !

 

Chapitre Six

Le temps est la chose la plus précieuse

qu'un homme puisse gaspiller.

 

Le Vieil Homme était dans son nouveau lit, le nouveau lit d'hôpital pourvu d'un moteur qui élevait et abaissait la tête et qui, sur simple pression d'un bouton, réglait la hauteur du lit. Le Vieil Homme montait et descendait, jouant avec le mécanisme comme un enfant avec un nouveau jouet, peut-être, mais il faut dire qu'on n'est pas tellement à l'aise quand on ne peut pas circuler du tout, qu'il faut rester au lit, un lit si bas qu'on est dans l'impossibilité même de regarder par la fenêtre. Maintenant, le Vieil Homme avait un lit dont la hauteur pouvait être réglée par un moteur électrique. Il se considérait comme un sous-marin faisant surface pour jeter un regard sur le monde.

"Holà ! hurla Mlle Cléopâtre, comment diable pensez-vous que nous pourrons sauter sur votre lit si vous en changez sans cesse la hauteur, comment pourrons-nous estimer la distance, hein ?"

Le Vieil Homme revint au présent en donnant une secousse et se hâta de mettre le lit au plus bas. Mlle Cléopâtre y sauta et, pleine d'indignation, se campa sur la poitrine du Vieil Homme. "Vous essayez de vous débarrasser de moi ? demanda-t-elle. Désirez-vous créer des difficultés pour que je ne puisse pas venir me mettre sur votre poitrine, hé ?"

"Non, naturellement non, Cléo, répondit le Vieil Homme, mais réfléchis : si tu te tiens debout sur ma poitrine, tu peux regarder par notre fenêtre au-delà de ce stupide balcon et voir les bateaux dans le port."

Ils se couchèrent ensemble, regardant le port. Le bateau le plus proche déchargeait du minerai de nickel et au-delà se trouvait un bateau Russe très enfoncé dans l'eau sur l'arrière avec la proue encore fortement émergée, signe que toute la partie avant attendait encore son chargement. Un peu plus loin, deux postes de mouillage plus loin, en fait, un navire Sud-Coréen chargeait de la pulpe de bois pour la Corée. "Je ne sais pourquoi ils viennent ici chercher de la pulpe de bois, dit le Vieil Homme, il y a quantité d'arbres en Corée du Sud."

"Eh bien, dit Bouton d'Or, il est probable qu'ils désirent faire un échange ou quelque chose de ce genre et ils achètent de la pulpe de bois au Canada en échange d'autre chose."

Bouton d'Or était vraiment une experte en matière de bateaux et de navigation. Bouton d'Or était une spécialiste en fait de pavillons. Inhabituel, le pavillon Sud-Coréen l'avait décontenancée quelques instants, mais — n'importe quel autre pavillon, celui de Panama, de Monrovia, même le vieux Red Ensign (le pavillon rouge, de la marine marchande Britannique — NdT), elle savait les distinguer à des milles (km) de distance !

Mlle Taddy leva les yeux. "Que FAITES-VOUS donc, Guv ? demanda-t-elle, d'une façon plutôt déconcertée. Êtes-vous devenu si malade que vous vous parliez à vous-même ?"

"Non, bien sûr, je ne me parle pas à moi-même, je suis simplement en train de rédiger quelques notes pour un livre. Ne puis-je pas prendre de notes ? Ne puis-je pas parler sans que tu interviennes, Taddykins ?"

Celle-ci secoua la tête d'un air perplexe, puis elle se pelotonna en une belle boule compacte et s'assoupit. Soudain, Mlle Cléo dressa les oreilles et Taddy fut d'un coup pleinement consciente. À l'extérieur, une voix stridente se faisait entendre : "Eh bien, j'ai regardé les journaux aujourd'hui et j'ai vu que mon horoscope n'était pas aussi bon que je le pensais. Eh bien, ai-je pensé en moi-même, si tu n'avais pas une besogne à faire, ma Vieille, tu ferais mieux de ne pas sortir et de rester au lit ; mais pas moyen de le faire quand il faut gagner sa vie et qu'on a un homme à sa charge !" La personne qui parlait passa son chemin, accompagnée par le marmonnement d'une autre femme qui, probablement, vomissait quelques balivernes à propos de ses propres ennuis.

"Ah oui, dit le Vieil Homme, cela me rappelle une question que j'avais ici. Voyons, où est-elle ?" Il fouilla dans une pile de lettres et en sortit triomphalement celle qu'il cherchait.

Cachet de la poste : eh bien, celui d'une île lointaine. Voyons un peu. "Cher Monsieur, ci-inclus un dollar et ma date de naissance. Je vous prie de m'adresser un horoscope complet et une lecture de vie immédiatement. Envoyez-les-moi par retour du courrier, par avion. S'il me revient un peu de monnaie, gardez-la pour quelqu'un qui n'aurait pas envoyé de frais de port."

Alors, qu'en pensez-vous ? Quelqu'un qui se figure que les horoscopes poussent sur les arbres. Ce n'est pas si facile ; il y faut du temps. Mais voici une autre question :

"Que pensez-vous vraiment des horoscopes ? Est-ce que toutes ces personnes qui publient des annonces pour les horoscopes en font une affaire véreuse ? Jamais un horoscope n'a été exact pour moi. Où est la vérité dans tout cela ?"

Eh bien, voici la vérité sur l'astrologie : dans des conditions correctes, l'astrologie peut être tout à fait exacte et donner des résultats excellents... mais il y faut les conditions correctes.

Laissez-moi d'abord et avant tout vous mettre en garde contre le tout-venant publicitaire qui offre de faire votre horoscope pour deux dollars ou quelques shillings. Dans ce cas-là, ce que vous obtenez, ce sont quelques morceaux de papier imprimé qui sont censés être un horoscope, mais ces sottises sont à peine bonnes à jeter à la poubelle et, à mon sens, on peut en dire autant de ces niaiseries prétendument fournies par des ordinateurs. L'astrologie n'est pas juste un processus mécanique. L'astrologie est une science et un art. On ne peut pas tout à fait la pratiquer selon des principes scientifiques, il y faut de l'art, et l'on ne peut pas davantage s'y adonner comme à un art, car la science y est nécessaire.

Pour faire correctement un horoscope — c'est-à-dire un horoscope réellement exact — il est nécessaire de connaître l'heure exacte et l'endroit précis de la naissance. Ensuite, il est nécessaire de consacrer plusieurs journées à étudier divers aspects de la situation, etc. On ne peut pas le faire avec succès pour cinq ou dix dollars. Ce que l'on reçoit pour cette sorte de chose vendue à bon marché, ce sont uniquement des indications approximatives, très approximatives, qui peuvent s'appliquer à des milliers de personnes. Je ne veux faire d'horoscope pour personne et quel qu'en soit le prix, parce que je n'ai pas confiance dans les gens qui font faire leur horoscope. Quand les gens ont fait établir leur horoscope, ils s'imaginent qu'ils n'ont qu'à faire tout ce que dit l'horoscope. Or, un horoscope n'est pas un ensemble de conditions en acier. Un horoscope est un ensemble de possibilités. Quand on connaît le schéma astrologique d'une personne, on peut décrire ce que devrait être l'apparence de cette personne, on peut décrire ce que devrait être le caractère de cette personne, et l'horoscope définit les limites de ce que la personne peut être. Par exemple, une personne peut avoir un certain horoscope disant qu'elle ne peut pas s'élever au-dessus de sa condition de naissance, mais qu'elle peut accomplir certaines choses au prix d'un immense effort.

Une autre peut avoir un horoscope disant qu'elle s'élèvera au-dessus de son rang et qu'elle fera de très rapides progrès sans presque s'imposer d'efforts. Si vous désirez vraiment savoir à quoi ressemble un horoscope, considérez-le sous cet angle : c'est une spécification, une estimation documentée de ce que sont les capacités d'une personne.

Pour présenter les choses plus clairement, prenons deux voitures. L' ‘horoscope’ d'une Rolls Royce peut dire que la voiture sera très silencieuse, très rapide, très confortable, qu'elle aura une certaine vitesse maximale et consommera tant d'essence pour tant de milles (km). Mais l'horoscope de la seconde voiture — y a-t-il encore des Morris Minor en Angleterre ? — dira que c'est une voiture de faible puissance, convenant parfaitement pour des sorties locales, que sa vitesse maximale est de tant, qu'elle ne consomme pas beaucoup d'essence et que c'est une très belle petite automobile pour évoluer dans la circulation routière. Eh bien, les gens sont comme cela, ils ont leurs caractéristiques, seulement nous les appelons horoscopes.

Un horoscope ne dira pas à la jeune dame passionnée — vous savez, celle qui est désireuse d'avoir un mari tout de suite — qu'en sortant, elle rencontrera le ‘Monsieur qui lui convient’ sous le troisième lampadaire si elle tourne à gauche ou à droite, ou bien qu'elle rencontrera un jeune homme à cheveux noirs occupé à nouer les lacets de ses souliers et que ce sera le coup de foudre. Ce ne sont pas là des horoscopes, ce n'est pas de l'astrologie, c'est du chiqué de diseurs de bonne aventure.

Il y a très, très peu d'astrologues authentiques, d'astrologues compétents qui fassent de la publicité. Ils n'ont pas besoin de publicité. Leur réputation, l'exactitude de leurs prédictions, on se les signale de bouche à oreille, et si vous pensez que vous pouvez remplir un coupon, l'envoyer avec cinquante cents ou cinq shillings et obtenir une lecture de vie — eh bien, vous êtes un de ces jobards qui méritent d'être pris dans un attrape-nigaud pour s'imaginer qu'on peut avoir à si bon marché quelque chose de valable. Vous n'en avez jamais que pour votre argent.

Je ne veux, quant à moi, faire aucun horoscope pour quelque somme d'argent que ce soit. Si j'en fais, je les fais gratuitement dans des circonstances très spéciales ; mais mon opinion est que nul horoscope au-dessous de cent dollars n'a de réelle valeur, car la personne qui a fait l'horoscope n'y a pas consacré assez de temps et ne s'est pas donné assez de peine, si bien que tout ce que vous recevez, c'est simplement quelques symboles sur un morceau de papier.

Dans mon propre cas, mon passé a été prédit par l'astrologie avec une exactitude absolument prodigieuse. Tout ce qui avait été prédit à mon sujet s'est réalisé ; malheureusement, un certain nombre d'autres choses aussi, un certain nombre de choses que l'astrologue n'avait pas abordées, et tous ces damnés ‘extras’ étaient de mauvaises choses, aussi !

Donc, pour répondre à la question : "L'astrologie est-elle authentique ?", je dirai : "Oui, l'astrologie peut être vraiment authentique ; elle peut suggérer ce que sera la vie d'une personne, elle peut indiquer des probabilités, mais ce ne sont que des probabilités. Aussi, ne prenez pas l'astrologie trop au sérieux, à moins que vous n'ayez une véritable perle d'astrologue qui sache exactement ce qu'il fait et qui soit absolument honnête, c'est-à-dire quelqu'un qui vous dise la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Tant de gens, tant d'astrologues ont leurs ‘renseignements’ et fournissent quelques paragraphes tout faits parce qu'ils savent ce que les gens veulent entendre.

Maintenant, voici une autre affaire. "Le mari de ma fille est un genre d'homme très étrange, il ne croit pas aux choses en lesquelles je crois, il ne croit pas aux choses occultes. Que puis-je faire pour le convaincre ?"

La seule réponse qu'on puisse donner ici est de déclarer de la façon la plus catégorique que rien ne peut être fait pour aider dans le sens où cette dame l'entend. Si quelqu'un n'est pas prêt à étudier les sujets occultes, on a absolument tort d'essayer de lui faire admettre des choses occultes.

Chacun a le droit de choisir librement, et quel que soit le choix que fait une autre personne, c'est entièrement son affaire et sa propre responsabilité. Si Billy Bugsbottom décide que ‘les choses occultes ne sont que des sottises’, pourquoi chercherait-on à convaincre Billy Bugsbottom de penser différemment ? C'est sa croyance et son choix et il est incontestablement mal d'influencer une personne.

Tant de gens écrivent pour demander comment faire un Mantra pour forcer certains pauvres malheureux à faire ce que précisément ils détestent, et je répète ad nauseam qu'il est mal d'influencer une autre personne.

Peut-être celle-ci a-t-elle quelque raison bien précise de ne pas désirer étudier l'astrologie, l'occultisme, ou les règles du jeu de l'oie. De même, on a tout à fait tort de s'attendre à ce qu'une personne soit d'accord avec nous en tout ce que nous faisons. Il faudrait entendre comment Bouton d'Or et moi sommes d'accord pour être d'avis différents. Il y a bien des choses que, par expérience, je sais être des faits, mais Bouton d'Or a le droit d'avoir son opinion personnelle, et si mes croyances ne sont pas toujours les siennes, c'est son choix et je ne l'influence pas le moins du monde. La presse minable publie souvent des articles assurant que Bouton d'Or est mon disciple : cette presse ne saurait être plus éloignée de la vérité ! Elle n'est pas mon disciple et elle n'est pas Bouddhiste. D'abord je n'ai pas de disciples et je n'en ai jamais eu ; et, en second lieu, je crois que les gens ont tort de changer de bord et de devenir Bouddhistes quand ils désirent en fait être Chrétiens, ou Chrétiens quand ils désirent en fait être Bouddhistes. Étant un peu partial sur la question, je dis toujours que quand une personne est prête, elle deviendra automatiquement Bouddhiste, parce que le vrai Bouddhisme signifie simplement l'observation de la loi qui ordonne de traiter les autres comme vous voudriez qu'ils vous traitent. Naturellement, je ne pense pas ici à ces sectes bizarres, en Angleterre et aux États-Unis, qui s'intitulent ‘temples’ Bouddhistes. Ce n'est pas là du tout mon idée du Bouddhisme. Le vrai Bouddhiste n'a pas à chercher à faire des conversions. Je suis un vrai Bouddhiste.

Tandis que sur le sujet de l'astrologie, parce que nous y sommes, plus ou moins, jetons un regard sur deux autres systèmes. Maintenant, la graphologie, qui est la science de la lecture du caractère d'après l'écriture, est une chose que j'approuve complètement lorsqu'elle est exercée par un spécialiste. La graphologie n'est pas le fait d'un quelconque diseur de bonne aventure ; c'est plutôt une méthode des plus exactes pour déterminer le caractère d'une personne, ses aptitudes, et tout le reste. Naturellement, il faut être expert en ces sortes de choses. Trop de débutants ou de francs truqueurs ne basent leurs conclusions que sur un ou deux points de l'écriture, mais il faut posséder environ sept confirmations avant d'être à même de dire avec une certitude absolue sans la moindre crainte d'être contredit, que ceci est ainsi et que cela est autrement.

L'écriture révèle le caractère, les aptitudes, et tout cela. Il n'est en aucune manière possible de prévoir l'avenir d'après l'écriture et aucun graphologue honorable ne l'a jamais prétendu. L'usage idéal qu'on peut faire de la graphologie, c'est d'y recourir afin d'évaluer les aptitudes d'une personne pour un travail donné.

Il y a quelques années, ‘Ma’, à qui nous nous adressons maintenant en l'appelant ‘Ra'ab’, exerçait la graphologie pour certaines firmes industrielles et elle le faisait avec succès. Les firmes lui fournissaient un spécimen de l'écriture des gens qui sollicitaient un emploi et Ra'ab leur faisait connaître très exactement quel candidat convenait le mieux et donnait une évaluation du caractère et des aptitudes de ce candidat.

Oh ! soit dit en passant, peut-être devrais-je dire comment ‘Ma’ est soudain devenue ‘Ra'ab’ ; eh bien, les chattes pensaient que le premier nom (Ma) rappellerait trop aux gens Dinah Dripdry's Ma, la femme de ménage, et c'est ainsi que nous avons remplacé ce nom par celui qu'elle employait dans une vie précédente, Ra'ab. Je viens de faire ici une de mes abominables digressions ; mais qu'à cela ne tienne, mieux vaut une digression que de ne pas avoir de livre, ne pensez-vous pas ?

Dans ce livre-ci, en particulier, il y aura beaucoup de digressions et de redites. J'ai parcouru toute une série de questions et je constate que les répétitions sont absolument nécessaires même si quelques-uns d'entre vous ne les aiment pas. Ainsi, vous êtes prévenus maintenant qu'il y aura quelques répétitions. Je puis en toute sécurité vous en avertir maintenant que vous êtes aussi avancé dans ce livre, et que, comme je l'espère, vous avez acheté cet ouvrage au lieu de l'emprunter à une bibliothèque. Un pauvre malheureux auteur ne reçoit pas de droits d'auteur sur les livres fournis à une bibliothèque, vous savez, et pour chaque livre emprunté aux rayons d'une bibliothèque, l'auteur subit une perte de revenus, c'est-à-dire une perte de nourriture. Des gens m'écrivent pour me dire qu'ils ont lu une partie d'un de mes livres dans une Bibliothèque Publique et pour me demander de bien vouloir leur fournir les réponses à une quantité de questions, ou de leur adresser une série complète de mes livres, chacun d'eux pourvu d'un autographe, le tout accompagné de ma photo. Après quoi ils essaieraient de trouver le temps de lire les livres. Petites âmes pleines d'espoir, n'est-ce pas ? Ainsi — maintenant que vous êtes arrivé jusqu'ici et que vraisemblablement vous avez acheté ce livre, laissez-moi vous dire que oui, il y aura quelques répétitions, mais que c'est toujours pour la bonne cause. J'espère que, grâce à la répétition, vous serez à même d'avoir tout ceci dans votre sub-conscient. Vous avez dû pratiquer la répétition pour apprendre les tables de multiplication, et moi, je cherche à faire quelque chose pour vous : vous aider en fixant ces connaissances dans votre sub-conscient.

Nombre de firmes choisissent les candidats, pour une grande part, sur la base de leur écriture. Aussi est-il de votre intérêt de donner un coup de brosse à votre écriture. Vous pourriez obtenir un meilleur poste ou gagner plus d'argent grâce à cela. Vous pourriez aussi obtenir une évaluation de votre caractère en vous adressant à un bon graphologue parce que cela vous aidera à surmonter les faiblesses de votre caractère et à en fortifier les éléments qui sont déjà solides. Mais ne croyez jamais, jamais que l'on puisse vous révéler votre ‘destinée’ d'après votre écriture. Cela n'est pas possible.

Un des systèmes à l'origine pour informer quelqu'un de son passé, de son présent et de son avenir, c'est la chiromancie, la lecture de toutes ces étranges marques sur la paume de la main. De nouveau, cette méthode est infaillible si quelqu'un sait vraiment lire ces signes. En bref, et en admettant que vous soyez droitier, c'est votre main gauche qui indiquera ce que vous aviez l'intention de faire dans cette vie, et elle indiquera aussi l'équipement dont vous avez été doté, c'est-à-dire, avez-vous des dons d'artiste, êtes-vous un bûcheur, êtes-vous soupe au lait ou flegmatique ? La main gauche dit ce que l'on s'est proposé de faire, mais la main droite montre ce qu'on a effectivement réalisé jusqu'ici. Le praticien moyen peut donner une bonne évaluation du caractère d'après les lignes des mains et des doigts, mais il faut être bien autre chose qu'un praticien moyen pour être capable de renseigner fidèlement sur la vie passée et sur les probabilités pour l'avenir. Maintenant, laissez-moi insister une fois encore sur ce point : les ‘probabilités’. Il n'y a rien sur cette Terre qui puisse dire catégoriquement et incontestablement ce qui arrivera à une personne ; il n'y a ni science, ni art, ni compétence, ni système qui dise, sans l'ombre d'un doute, ce qui va arriver à une personne. Les praticiens dignes de confiance admettront qu'ils ne peuvent signaler que des probabilités.

Prenez par exemple un pauvre garçon qui tombe d'un avion et qui est dépourvu de parachute ; eh bien, n'importe qui aurait raison de dire que cet homme est virtuellement mort dès que sa chute commence, car lorsqu'il cesse de tomber, il s'écrase avec un bruit horrible sur la Terre sur laquelle il imprime sa trace. Mais, attendez ! — il peut ne pas tomber sur quelque chose de dur. Il y a pas mal de cas de gens qui sont tombés d'un avion et qui ont survécu pour raconter leur aventure — et ils ne s'en privent pas ! En ce qui concerne mon propre cas, je suis tombé d'un avion en feu ; j'ai fait une chute d'environ mille pieds (305 m), et j'ai été atteint de très graves lésions à la colonne vertébrale, lésions qui ont provoqué une certaine déviation de la colonne. D'autres personnes sont tombées saines et sauves, tel ce malheureux garçon qui, tombant d'un avion, atterrit dans une meule de foin et le seul danger qu'il ait couru fut celui de mourir étouffé avant que les témoins de l'accident ne puissent l'extraire de la meule de foin. Sa chute lui causa une bosse ou deux et une frousse royale, mais rien de grave.

Un autre cas bien connu est celui d'un accident survenu en Suisse. Le pilote ayant dû abandonner son avion sans être, paraît-il, pourvu d'un parachute, tomba à travers l'atmosphère glacée de la Suisse et atterrit dans un profond banc de neige. Le seul danger qu'il courut fut de mourir de froid, aussi les sauveteurs durent-ils creuser frénétiquement pour l'extraire de la neige et le seul désagrément qu'il eut à subir fut d'avoir un peu froid. Ainsi, vous le voyez, n'importe quel astrologue aurait dit que ce garçon trouverait la mort dans un accident aérien parce que la probabilité y était, mais non la réalité.

Si quelque devin, clairvoyant, astrologue, chiromancien, etc., etc., ad lib. vous dit que telle chose se produira certainement, ramassez votre argent et courez. On peut vous dire des probabilités mais gardez toujours, toujours à l'esprit l'idée que ce ne sont que des probabilités et rien de plus, absolument rien de plus. Si vous pouvez conserver votre sang froid et faire acte d'un peu de volonté et d'imagination, les probabilités peuvent être surmontées.

Il y a un exemple classique de cette attitude. Le connaissez-vous ? Eh bien, Socrate, l'un des très grands sages, s'était fait dresser son horoscope, paraît-il, alors qu'il était un tout jeune homme. L'horoscope indiquait qu'il serait un bandit et un assassin enragé et qu'il se rendrait coupable de toutes les formes possibles de scélératesse. Le jeune Socrate, en entendant cet horoscope, se dit à lui-même l'équivalent Grec de "Mon garçon, ce n'est pas pour toi. Tu vas changer bien vite." C'est ainsi qu'il canalisa toutes ses énergies sur le savoir, sur des travaux philosophiques, et maintenant on le vénère comme l'un des grands Sages. Il a marqué d'une empreinte indélébile les pages du temps. Si, au contraire, il s'était incliné et s'était abandonné à l'emprise d'un horoscope défavorable, il est possible qu'il figurerait simplement en bonne place au Calendrier du Crime des Escrocs. Donc, même si un astrologue ou un chiromancien vous dit quelque chose qui vous effraie énormément, souvenez-vous, vous pouvez la surmonter, vous pouvez toujours faire dévier les mauvaises choses.

Maintes lettres que je reçois me portent à croire que la plupart d'entre vous avez l'impression que des auteurs comme moi vivent dans une somptueuse splendeur avec une armée de secrétaires qui attendent, en retenant leur souffle, de se précipiter pour exécuter les ordres dudit auteur. Beaucoup parmi vous pensent qu'un écrivain comme moi possède une Rolls Royce stationnant devant sa porte. Ce n'est pas le cas, ce n'est pas du tout le cas. En fait, pour le moment, je suis étendu, peu commodément vu mes infirmités, etc., dans un lit du genre des lits d'hôpitaux. Je suis incapable de dactylographier, aussi la bienveillante Bouton d'Or est-elle occupée à taper pour moi, tout comme elle l'a fait pour la plupart de mes livres — ce qu'elle fait très bien d'ailleurs, soit dit en passant. Mais savez-vous quelle sorte de questions l'on me pose ? Certes, vous en connaissez quelques-unes, mais avez-vous une idée des questions auxquelles normalement je ne réponds pas ? Comment VOUS, par exemple, répondriez à la question suivante : "Parlez-nous de choses telles que la projection d'une ombre en se tenant debout dans la lumière du soleil ?" Question : "Y a-t-il vraiment quelque chose comme la distance et est-ce que le globe est vraiment sphéroïde ?" Question : "Que signifie : droite ceci et droite cela ? Cela veut-il dire qu'on ne devrait manger qu'avec la main droite ?"

Cette dernière question est tout à fait raisonnable, vous savez. Vous pourriez penser qu'elle est le fait d'un individu loufoque ou piqué, mais à bien y réfléchir, on se rend compte qu'il y a là pas mal de bon sens. Que signifie droite ceci et droite cela ? Eh bien, nous sommes tous au courant qu'il faut faire les choses en suivant la voie droite et en évitant le mal, nous savons que c'est le bien qu'il faut faire au lieu du mal, mais savez-vous que nos mains ont une polarité ? Une main est positive et l'autre est négative. Si vous relisez les paragraphes précédents où nous traitons de la paume de la main, vous verrez que la main gauche s'occupe de l'abstrait, c'est-à-dire des choses avant notre venue sur cette Terre, comment nous avons planifié les choses, tandis que la main droite est la main pratique, celle qui indique dans quelle mesure nous avons réalisé nos objectifs.

De même, certains Arabes d'il y a quelques années avaient un règlement très strict au sujet des mains. La gauche était considérée comme ‘la main sale’ et on ne pouvait l'employer que pour des besognes sales comme celles qui concernent certains aspects de sa toilette, mais la droite était la ‘main propre’ et on ne pouvait se servir que de la main droite quand il s'agissait de nourriture. Tous les aliments étaient touchés de la main droite, bien que l'on pût saisir une tasse ou un verre de la main gauche. Il serait très intéressant d'approfondir la question et de voir ce qu'il en résulte pour la digestion d'avoir touché la nourriture de la main droite seulement et, un mois plus tard peut-être, de l'avoir touchée de la main gauche seulement.

La main droite est celle qui, normalement, tient le poignard ou l'épée et qui convient pour serrer la main à une personne. Au temps passé, les gens avaient l'habitude de porter un couteau ou un poignard dans la main droite pour se protéger des agresseurs, aussi quand ils rencontraient un ami ils étendaient la main droite pour montrer qu'ils n'y cachaient pas de couteau, pour montrer qu'ils arrivaient en amis. Et c'est ainsi que débuta la coutume de se donner la main — prenez la main de quelqu'un et vous pourrez voir qu'il ne serre pas un couteau avec le pouce dans la paume de sa main, et s'il a une arme cachée dans la manche de son vêtement, eh bien, secouez-la, l'arme tombera.

De la même source, j'ai reçu une autre question. La voici : "Comment la Corde d'Argent relie-t-elle le physique et le Sur-Moi et l'astral en même temps ?"

La Corde d'Argent, comme tout le reste, est une vibration, ce qui signifie que c'est aussi une source d'énergie. La Corde ne doit pas nécessairement aller simplement à un autre objet, c'est-à-dire qu'elle ne se limite pas à relier ensemble le corps et l'âme. Des extensions peuvent s'y rattacher, exactement comme des extensions à votre téléphone. Si vous avez un téléphone dans votre salle de séjour, il n'y a pas grande difficulté à avoir une extension dans votre chambre à coucher.

C'est chose relevant du simple bon sens que de se rendre compte que le Sur-Moi est la source de l'énergie de chaque personne, la source de l'être de chaque personne, et le Sur-Moi a, pour ainsi dire, chaque humain en laisse. De même que vous pouvez avoir un chien à l'attache, ou dix chiens, tous en laisse, ainsi vous pouvez avoir un Sur-Moi relié à un corps astral et à un corps physique.

Il n'y a vraiment rien à répondre à cette question, sauf que si vous tenez un chien, disons un gros chien, au bout d'une laisse, il est très facile d'attacher un petit chien à la laisse du gros, et cela correspondrait au Sur-Moi, à l'astral et au physique.

L'élaboration de mes livres m'a mis en contact avec certaines personnes parfaitement horribles, de vrais ‘dingues’ qui pourraient être classés comme licenciés d'une clinique psychiatrique. Il ne s'agit évidemment que d'une petite minorité, car je suis aussi entré en relation avec des personnes remarquablement agréables. Par exemple, deux dames très aimables de la Colombie Britannique, Mme et Mlle Newman. Elles s'efforcent réellement de faire de leur vie une réussite et je considère qu'en effet elles y parviennent. Elles m'ont envoyé des questions et je vais répondre à l'une au moins de ces questions qui entre tout à fait dans le cadre de ce chapitre. Alors, voici une réponse à une question spécifique de Mme et Mlle Newman. Voici la question : "Voulez-vous, s'il vous plaît, expliquer l'homosexualité de la manière dont vous avez expliqué l'alcoolisme dans ‘Au-delà du Dixième’ ?"

Notre Sur-Moi, comme je l'ai expliqué, recueille de l'expérience sur Terre. Le Sur-Moi lui-même est trop grand, trop puissant et ses vibrations sont trop hautes pour qu'il puisse venir sur Terre. Aussi doit-il se servir de ces morceaux de protoplasme que, dans notre ignorance, nous considérons comme étant partout la forme la plus haute d'existence. Nous, humains, ne sommes que de gros morceaux de chair soutenus par une carcasse osseuse et poussés en avant par la grâce du Sur-Moi. Mais il est inévitable que surviennent des accrocs.

Parfois, un fabricant d'automobiles se dit à lui-même (concrètement, bien sûr) : "Oh, ça alors, j'ai raccordé les freins à l'envers sur telle ou telle voiture. Faisons revenir ces voitures à l'usine." Des avis sont envoyés aux propriétaires de ces voitures, lesquelles doivent retourner à l'usine pour qu'on puisse remédier à la défectuosité constatée.

Dans le tohu-bohu du passage du monde astral à ce monde que nous appelons Terre, des confusions se produisent. La naissance elle-même est un événement traumatisant, c'est une affaire très violente et elle met en œuvre un mécanisme très délicat qui peut facilement se fausser. Par exemple, un enfant est sur le point de naître et durant toute la grossesse, la mère a été insouciante quant à ce qu'elle mangeait et à ce qu'elle faisait, si bien que le bébé n'a pas reçu ce qu'on pourrait appeler un apport chimique équilibré. Le bébé peut manquer d'un élément chimique et donc le développement de certaines glandes peut avoir été interrompu. Disons que le bébé allait naître fille, mais par manque de certains éléments chimiques, il naît en réalité garçon, un garçon doté des inclinations d'une fille.

Les parents pourraient se rendre compte qu'ils ont un misérable petit efféminé et imputer son comportement à leur indulgence excessive ou quelque chose du genre. Ils essayent de lui enfoncer un peu de bon sens dans la tête d'une façon ou d'une autre pour le rendre plus viril, mais sans succès. Si les glandes ne sont pas ce qu'elles doivent être, malgré ce qui se trouve attaché sur le devant, le garçon reste une fille dans un corps de garçon.

À la puberté, il est possible que le jeune homme ne se développe pas de façon satisfaisante ou qu'il le fasse, mais seulement en apparence. À l'école, il peut paraître appartenir à la fraternité des poules mouillées, mais le pauvre n'y peut rien. Quand il atteint l'âge d'homme, il se rend compte qu'il est incapable de ‘faire les choses qui viennent naturellement’ ; il recherche plutôt les garçons — les hommes. Il le fait naturellement parce que tous ses désirs sont des désirs de femme. La psyché elle-même est femelle, mais par un malheureux concours de circonstances, la femelle est munie d'un équipement masculin qui ne peut guère lui servir mais qui est là !

Le mâle devient alors ce qu'on appelle habituellement une ‘tapette’ et il a des tendances homosexuelles. Plus la psyché est femelle, plus forts seront les penchants homosexuels.

Si une femme a une psyché masculine, elle ne s'intéressera pas aux hommes mais aux femmes, parce que sa psyché, qui est plus proche du Sur-Moi que son corps physique, transmet des messages déroutants au Sur-Moi et celui-ci envoie une sorte de commandement : "Mets-toi à l'œuvre, fais ce que tu as à faire." La pauvre malheureuse psyché mâle éprouve manifestement de la répulsion à l'idée de ‘se mettre à l'œuvre’ avec un homme. L'intérêt de la femme se concentre donc sur une femme et l'on a ainsi le spectacle d'une femme qui fait l'amour avec une autre femme. Ces relations sont dites lesbiennes du nom d'une certaine île au large de la Grèce où cette ‘pratique avait cours’.

Il est absolument vain de condamner les homosexuels ; ce ne sont pas des scélérats. On devrait plutôt les classer parmi les malades, les considérer comme des gens qui ont des troubles glandulaires et si la médecine et les médecins avaient l'intelligence des conditions de leur naissance, ils feraient quelque chose pour ce trouble glandulaire.

Après mes expériences récentes, je suis encore plus convaincu que les médecins Occidentaux sont un tas d'idiots pouilleux dont le seul désir est de gagner de l'argent rapidement. Mes propres expériences ont été inqualifiablement déplorables. Toutefois, nous ne parlons pas de moi pour le moment, mais des homosexuels.

Si une lesbienne (femme) ou un homosexuel (homme) arrive à trouver un médecin compréhensif, des extraits glandulaires peuvent lui être donnés qui amélioreront certainement beaucoup son état et lui rendront la vie supportable, mais malheureusement, la génération actuelle des médecins paraît se préoccuper uniquement de gagner de l'argent, et il faudra chercher longtemps avant de trouver un bon docteur. Mais, il est vain de condamner un homosexuel ; ce n'est pas sa faute s'il a ce comportement. Les homosexuels sont des gens très, très malheureux, car ils sont perplexes, ils ne savent pas ce qui leur est arrivé, ils voient que les gens se moquent d'eux et ils ne peuvent pas empêcher ce qui, après tout, est l'impulsion la plus forte que connaît un homme ou une femme — l'instinct de reproduction.

Les psychiatres, ou les psychologues, ne sont vraiment pas d'un grand secours car il leur faut des années pour accomplir ce que la moyenne des gens feraient en quelques jours. S'il est clairement expliqué aux homosexuels qu'ils souffrent d'un déséquilibre glandulaire, ils savent généralement s'adapter à cette situation. En tout cas, on s'emploie à corriger les lois afin de pourvoir à ces cas au lieu d'exposer les homosexuels à de cruelles persécutions et à l'emprisonnement pour ce qui est vraiment une maladie.

Il y a divers moyens de venir en aide à ces gens.

Le premier, c'est qu'une personne très compréhensive et beaucoup plus âgée que l'intéressé(e), qui éprouve une profonde sympathie pour le (la) malade, lui explique avec précision ce qui est arrivé. Le second moyen est le même que le premier, mais avec l'ajout qu'il faut donner à la victime un médicament qui supprime la pulsion sexuelle, la libido. Le troisième moyen — eh bien, à nouveau, c'est que la chose devrait être expliquée à celui (celle) qui en a besoin et qu'un médecin qualifié puisse lui faire des injections d'hormones ou de testostérone qui pourraient fortement aider le corps dans le domaine de l'adaptation sexuelle.

La chose vitale, c'est que l'on ne devrait jamais, jamais condamner un homosexuel ; ce n'est pas sa faute, il est puni pour quelque chose qu'il n'a pas fait, il est pénalisé pour une faute de la Nature. Peut-être sa mère s'est-elle mal alimentée, peut-être y avait-il une incompatibilité d'ordre chimique entre la mère et son enfant. Quoi qu'il en soit, et de quelque point de vue que l'on se place, les homosexuels ne peuvent être aidés que par une compréhension, une sympathie véritables, et possiblement avec le secours judicieux des médicaments.

Ici apparaît une question à laquelle nous avons déjà répondu. Peut-être serait-il préférable que j'y réponde encore une fois. Voici : "Comment s'est popularisée l'idée fausse que les occultistes ne peuvent pas se faire payer pour leurs services ?"

La réponse, il ne faut pas la chercher loin. En Extrême-Orient, la plupart des gens sont désespérément pauvres ; ils n'ont ni télévisions, ni voitures, ni avions privés, ni maisons à deux niveaux. Parfois ils n'ont que de la nourriture et quelques vêtements, parfois les gens d'Extrême-Orient ne voient pas d'argent de toute leur vie. Au lieu de cela, ils font leurs achats en recourant au troc ; ils échangent leurs produits, œufs et autres, et même leur travail pour les choses dont ils ont besoin. Donc, si un paysan a besoin des services d'un occultiste, il ne pensera pas à lui donner de l'argent, puisqu'il n'en a pas mais, à la place, il procure à l'occultiste des provisions, du grain par exemple ou des fruits, et s'il n'a que le strict nécessaire en fait d'œufs, de grain, de fruits, etc., il exécutera un travail pour l'occultiste : réparer sa robe, par exemple, sculpter un nouveau bol. Si l'occultiste possède un endroit où loger, le paysan nettoiera ce logement. Ce peut être une grotte à flanc de coteau et dans ce cas, la personne qui a recouru au service de l'occultiste nettoiera la grotte à maintes reprises, balaiera la vieille herbe et parsèmera le sol d'herbe fraîche. Il fournira du bois de chauffage et fera tout le travail nécessaire.

C'est tout de même un paiement, n'est-ce pas ? S'il donne des provisions, s'il fournit un travail, c'est toujours un paiement. Mais, en réalité, l'avertissement contre le paiement concernait une chose toute différente, car l'avertissement est contre les Occidentaux sans scrupules qui font de la publicité pour des services qu'ils sont, en fait, incapables de fournir et qui n'ont d'autre souci que faire payer des honoraires déraisonnables. Certaines des annonces que j'ai vues sont vraiment trop fantastiques pour qu'on y croie. Cela me frappe comme étant du plus haut comique, la pensée qu'un gaillard prenne sa mallette et peut-être son petit sac de voyage et file dans l'astral pour lire le Registre Akashique de quelqu'un, toujours naturellement en échange d'honoraires élevés. Pareilles choses sont impossibles, elles sont tout à fait impossibles parce qu'il y a une loi occulte très stricte qui interdit à qui que ce soit de consulter le Registre Akashique d'une autre personne qui est vivante. Si vous désirez savoir ce qui s'est passé il y a cinq cents ans, c'est une autre question, c'est de l'histoire et vous pouvez dans ce cas consulter le Registre Akashique, exactement comme vous allez dans des filmothèques et y visionnez des films historiques. Mais, de même que bien des choses sont classées secrètes de nos jours — vous ne pouvez pas divulguer la vitesse d'un certain avion ou vous ne pouvez pas dire quelle est la vitesse d'un certain obus — eh bien, pareillement, vous ne pouvez tout simplement pas voir ni discuter du Registre Akashique d'une personne vivante. Après tout, le Monde Spirituel, vous savez, n'existe pas exclusivement pour ces maniaques auteurs d'annonces ; pensez-y quand vous lirez certaines publicités et riez avec moi, voulez-vous ?

 

Chapitre Sept

Faites tort aux autres

et vous vous faites tort à vous-même.

 

La journée avait été très agréable, le ciel d'un bleu clair, et la température plus chaude qu'elle ne l'avait été durant ces dernières semaines. Il y avait des signes annonçant que l'hiver était fini et que le printemps pensait réellement à venir jeter un coup d'œil au coin du calendrier et à apporter chaleur, soleil et vie nouvelle à ceux qui se sentaient surmenés et vaincus par les hivers glaciaux du Canada.

Dans les vallées, la couche de neige était encore épaisse et le resterait pendant quelques semaines encore. Mais, sur les hauteurs exposées aux rayons du soleil, les neiges fondaient rapidement et des ruisselets se précipitaient du haut des montagnes pour aller grossir la Rivière Saint John.

Pendant la journée, on avait vu beaucoup d'oiseaux, signe que le printemps arrivait ; c'étaient des oiseaux migrateurs qui retournaient à leurs anciens nids ; on avait vu passer toute une compagnie de canards sauvages. Tout de suite après, un grand goéland à dos noir passa majestueusement, venant de la mer pour se poser sur le toit, scruter les environs et pousser des cris rauques.

Le soir, il commença à faire frisquet. Il y avait dans l'air des signes de neige. Soudain, de manière inattendue, ce fut une averse de grêlons tambourinant sur les vitres, rebondissant sur les balcons et, en quelques instants, recouvrant la chaussée d'une blancheur chatoyante.

Le Vieil Homme pensait : "Oh, le pauvre M. Robichaud, il aura encore de la besogne demain matin !" Pendant la journée, M. Robichaud avait été très occupé à balayer les flaques de neige fondante et le gravier répandu par les camions de la municipalité en vue d'assurer la circulation motorisée. Mais maintenant, la grêle avait ramené le gravier sur le devant de l'immeuble, ajoutant à la besogne d'un homme déjà surchargé de travail.

La soirée avançait rapidement et, en ville, les lumières s'éteignirent une à une. À l'Hôpital, les lumières restaient toujours allumées, toujours prêtes pour les urgences, jour et nuit.

Le Vieil Homme tourna la tête et regarda par la fenêtre au-delà du balcon. Là-bas, dans le Port, l'activité battait toujours son plein. Le navire Russe qui chargeait du grain pour la Russie étincelait de lumière. On entendait le cliquetis de la machinerie et le chuintement de la vapeur sous haute pression.

Plus près, c'était la terrible sonnerie des infernaux moteurs Diesel du Canadien National ferraillant le long des rails en franchissant un passage à niveau, mugissant et sonnant comme si le monde était devenu fou. "Je m'étonne que personne n'ait signalé au conducteur qu'il existait des signaux lumineux aux passages à niveau", pensait le Vieil Homme, car elle paraît vraiment insensée la manière dont au Canada les locomotives font constamment retentir leur sirène en sonnant sans arrêt de la cloche. On dirait des bambins jouant avec leurs jouets de la façon la plus bruyante possible. Le Canada, plus encore même que les États-Unis, devrait être connu comme le Pays du Bruit et du Remue-Ménage.

Le Vieil Homme leva les yeux et son regard se posa une fois encore au-delà du passage à niveau sur la colonne sans fin de wagons de marchandises obstruant la route. Dans le Port, des remorqueurs s'approchaient d'un bateau Libérien qui venait de décharger sept mille tonnes de minerai de nickel. Un peu plus tôt, ce bateau avait été arrêté pour non-paiement de droits aux États-Unis. Il avait quitté un port de la côte du Pacifique apparemment sans s'être acquitté de la petite formalité consistant à payer les droits de port. Mais le téléphone est beaucoup plus rapide qu'un bateau et les messages téléphoniques avaient couru depuis la côte américaine du Pacifique jusqu'à la côte Est du Canada. Si bien que, plus tôt dans la journée, des fonctionnaires de la Police étaient montés à bord du navire et avaient remis au Capitaine un ordre d'arrestation.

Après des démarches fiévreuses, une reconnaissance de dette fut envoyée et maintenant, le navire était libre de partir. Aussi des remorqueurs arrivèrent-ils pour le faire sortir du port en marche arrière. Ils allaient le remorquer jusqu'au chenal d'eau profonde. Alors, pointant dans la bonne direction, il se mettrait en route, peut-être pour l'Australie.

Le Pilote était déjà à bord, le bateau-pilote avait dépassé les balises flottantes et il attendait le navire qui allait ralentir. Alors, le bateau-pilote viendrait se placer le long du navire, il reprendrait le Pilote, et le navire en partance serait libre de s'éloigner par ses propres moyens.

Le navire sortit en silence ; il n'y eut ni coup de sirène, ni cliquetis, ni chuintement de vapeur. Le navire s'en alla furtivement comme s'il était honteux d'avoir été arrêté par suite de la perfidie et de la mauvaise foi de l'humanité, humanité dont les représentants étaient ces gens qui auraient dû payer les taxes encourues à leur service.

Partout dans la ville, les gens qui dormaient quittaient leur corps physique et montaient dans les mondes astraux, leurs Cordes d'Argent tendues comme des peaux de soie, lumineuses, brillantes, se contractant et se mouvant par saccades.

Le Vieil Homme sourit en lui-même parce qu'il entendait venant d'une chambre les doux ronflements de Bouton d'Or. "Elle ne croirait jamais quel vacarme ELLE fait", pensait le Vieil Homme. Soudain, la forme astrale de Bouton d'Or apparut à travers un mur et partit vivement en s'élevant tout droit, puis dans la direction des États-Unis. Une fois l'astral sorti de son corps, Bouton d'Or se mit à ronfler davantage encore.

Dans une autre chambre, Ra'ab faisait entendre aussi quelques ronflements. Elle était partie plus tôt dans un Pays astral des Chats où la rencontreraient quelques petites personnes vraiment aimées : Mlle Ku'ei, Mme Fifi Greywhiskers, Mlle Cindy, Long Tom, Lord Furhead et d'autres. Ra'ab avait l'avantage d'être consciente du moment où elle allait au Pays des Chats Astraux, mais il est probable qu'elle n'avait pas conscience de ce que ses ronflements étaient stertoreux !

Auprès de Ra'ab, Petite Chatte Cléopâtre était également endormie. Elle aussi était partie au Pays des Chats Astraux, mais Grosse Chatte Taddykins était de service. Elle serait de service jusqu'à 4 heures du matin et elle se reposait pour le moment sur la tablette, au-dessus du radiateur ; là, elle pouvait prendre toute la chaleur, tout l'air qui montait agréablement chauffé. Un de ses bras était ballant, l'autre soutenait son menton. Ses quartiers de derrière faisaient face d'un côté et ceux de devant faisaient face de l'autre côté, une position que seul un chat peut adopter.

Au loin, dans la Baie de Fundy, un bateau de pêche donna soudain un coup de projecteur. Le faisceau lumineux vacilla un moment, puis brusquement il s'éteignit et il n'y eut plus aucune trace d'un petit bateau de pêche aux environs. Pourtant, dans toute la baie, il y avait des bateaux de pêche au travail avec leurs lignes et leurs filets. Les pêcheurs espéraient prendre du poisson, espéraient aussi que celui-ci ne serait pas contaminé par le mercure dans les eaux provenant des États-Unis où une grande usine avait déversé en quantité des effluves toxiques dans les cours d'eau passant sur son territoire. D'ailleurs, il y avait une source nouvelle de pollution : un pétrolier en perdition avait sombré au large des côtes de la Nouvelle-Écosse et le pétrole avec les oiseaux et les poissons morts revenait sans cesse vers la côte. Aussi les pêcheurs du Nouveau-Brunswick étaient-ils plutôt sombres en sortant du port, car ils savaient que leur gagne-pain était compromis à cause de la manière criminelle dont l'Homme polluait les sources de la Nature.

Dans le ciel, quelques nuages filaient rapidement. Il semblait que le vent se levait. Les trois drapeaux arborés au loin sur la colline flottaient furieusement et les drisses frappaient contre les mâts à l'unisson, aurait-on dit, avec l'ondulation des drapeaux.

Par-dessus la colline, au-delà de Mispec, la pleine lune se leva soudain avec une rapidité stupéfiante et elle atteignit très vite une échappée de ciel clair. Elle jeta un éclat de lumière pâle sur toute la scène, obscurcissant l'éclairage des rues, réduisant la clarté des lumières le long du nouveau pont de la Rivière Saint John. Quand elle fut plus haut dans le ciel, les rayons de lumière argentée ondulèrent le long de la mer depuis la pointe de Mispec jusqu'au Port, de brillants doigts lumineux effleurant ici un bateau de pêche, là une bouée, ailleurs couvrant de reflets argentés une bande de terre, ailleurs encore se brisant en rides lorsqu'ils rencontraient le sillage d'un remorqueur voguant à toute vitesse.

Le Vieil Homme se tourna brusquement et une douleur aiguë, déchirante, torturante, l'étreignit intérieurement, une douleur qui le laissa haletant et sur le point de vomir dans un moment de soudaine agonie. La douleur, sa compagne de tous les instants depuis longtemps, la douleur qui devenait toujours plus fréquente et plus intense, la douleur qui d'un doigt inexorable indiquait le calendrier, montrant comment progressait le voyage à travers la vie, montrant comment ce voyage allait bientôt finir.

Sur la tablette au-dessus du radiateur, Grosse Chatte Taddykins se leva, regarda attentivement le Vieil Homme, marmonna en elle-même et s'en alla en trottinant vers l'endroit où Ra'ab était encore endormie. Bientôt la Corde d'Argent attachée entre l'astral et le physique de Ra'ab tremblota et commença à se bobiner. Elle se bobina avec une vitesse croissante jusqu'à ce que le corps astral vînt lui aussi. Quelques secondes plus tard, Ra'ab entra pour voir ce qu'on pouvait faire pour le Vieil Homme. Mais qu'est-ce qu'on pouvait faire ? Le Vieil Homme était dans un état de stupeur permanente depuis qu'il suivait un ‘traitement médical’ au Canada. Dans son ignorance, il avait pensé que le premier devoir d'un médecin était de soulager la douleur, c'est du moins ce qu'on lui avait enseigné. On lui avait appris qu'avant tout il faut soulager celui qui souffre, puis essayer de guérir ce qui a causé cette souffrance. Mais maintenant — eh bien, il voyait l'autre côté de l'histoire, non pas comme médecin, mais comme malade.

Le Vieil Homme avait eu fort mal et lui-même et Ra'ab avaient demandé aux médecins des comprimés calmants ou quelque chose pour calmer la douleur. D'abord, on leur avait répondu : "Non, pas encore, cela pourrait dissimuler les symptômes." Mais entre-temps le Vieil Homme continuait à souffrir, avait continuellement mal et il avait été hospitalisé comme urgence désespérée. C'est dans le premier hôpital qu'une infirmière compatissante avait fait ce dont les médecins paraissaient incapables de faire.

Alors, survint la seconde urgence et l'hospitalisation dans un second hôpital, avec le verdict qu'on ne pouvait rien faire pour le malade. Ainsi, si l'on ne pouvait rien faire pour le guérir, le Vieil Homme, comme Ra'ab et Bouton d'Or, ne comprenaient pas pourquoi l'on ne pouvait rien faire pour calmer la douleur, atténuer le mal et lui donner du repos ; aussi se demandaient-ils de nouveau si ce n'était pas la première tâche du médecin de soulager celui qui souffre. Et s'il ne peut pas guérir la cause, alors sûrement il lui est possible de donner de quoi soulager le malade aussi longtemps qu'il y a vie.

Ra'ab regardait autour d'elle, réduite à l'impuissance — car que pouvait-elle faire ? Il n'y avait rien à faire ; elle n'avait pas de médicaments, rien. Si bien qu'une fois de plus elle n'avait qu'à s'asseoir et veiller, ne pouvant rien donner d'autre que sa sympathie et sa compréhension.

Et voilà Cléopâtre qui arrivait en faisant l'équivalent pour les chats du saut périlleux, ceci dans l'espoir de distraire l'attention de la douleur, dans l'espoir de procurer au malade un léger soulagement. Et Cléopâtre comme Taddykins ronronnèrent pour montrer combien elles comprenaient quel mal c'était, cette souffrance. Deux petites personnes qui, pour l'homme moyen ou la femme moyenne ne seraient que deux très, très beaux petits animaux, mais qui, pour ceux qui les connaissent, sont deux petites personnes à part, intelligentes, très civilisées et entièrement compatissantes et compréhensives.

Ainsi le Vieil Homme gisant dans son lit de douleur se demandait encore les raisons pour lesquelles la fraternité médicale locale ne semblait jamais avoir entendu parler d'analgésiques ou, si elle les connaissait, pourquoi ne pas en faire usage, pourquoi ne pas recourir à de telles méthodes pour soulager celui qui est vraiment dans une détresse considérable ?

Le ciel s'assombrissait, la lune était cachée par des nuages noirs qui s'amoncelaient, menaçants. Une brume soudaine s'étendit au loin sur la mer et s'avança rapidement vers la terre. Les premières gouttes de pluie frappèrent en les fouettant les vitres des fenêtres et une rafale de vent secoua l'immeuble. Bientôt, la tempête éclata dans toute sa furie, le vent hurlait, sifflait, et les torrents de pluie étaient entremêlés de grêle. Ainsi les éléments se déchaînèrent, noyant le souvenir d'une agréable journée, masquant le Port sous un voile de pluie. Dans les rues les lumières prenaient une teinte spectrale bleu verdâtre, les lampes au sodium essayant vainement de traverser le brouillard et la pluie battante.

Le tambourinement de la pluie était monotone, et les sifflements du vent hurlant autour des coins de l'immeuble, se pressant contre les fenêtres, faisant trembler les portes, rappelaient au Vieil Homme la façon dont les choses semblaient se passer à l'intérieur de son corps.

La nuit n'en finissait pas, chaque minute semblait être une heure et chaque heure, une journée. À la demande du Vieil Homme, Ra'ab retourna au lit. Cléo resta un certain temps, puis elle aussi retourna au lit. Taddykins reprit son poste sur la tablette jusqu'à 4 heures du matin, sombre et lugubre. À 4 heures, Mlle Cléopâtre revint dans la chambre et sauta près de Taddy. Les deux chattes se touchèrent mutuellement le museau et Taddy sauta de la tablette laissant Mlle Cléopâtre s'installer dans une position à peu près semblable à celle que Taddy avait adoptée.

Au-dehors, la circulation recommençait, sans doute les ouvriers des docks. En bas, un homme mit sa voiture en marche ; peut-être allait-il à la cale sèche voir ce qui se passait. Un remorqueur solitaire lança un coup de sirène comme s'il était perdu dans la pluie et l'obscurité. Il n'y avait nul indice du phare dont la pluie cachait complètement le faisceau lumineux, mais on entendait faiblement le meuglement lugubre de la corne de brume.

Les heures s'éternisaient. Enfin une faible lueur grise apparut au-delà des collines de Mispec, une faible lueur grise qui ne réussit guère à dissiper la tristesse, car elle faisait présager une journée absolument désagréable, l'eau dégorgeant des sommets du toit, l'eau ruisselant dans les rues, et de soudaines rafales masquant la vue du pont et du Port.

Des heures passèrent et les gens commencèrent à s'éveiller. Ra'ab revint, suivie bientôt de Bouton d'Or. Une nouvelle journée avait commencé.

Le Port semblait presque désert. Un cargo Blue Star virait dans le courant, prêt à partir. Celui-là aussi était impatient de nous quitter. Le navire Russe était toujours là, un faible panache de vapeur s'échappant de sa cheminée, et en bas sur le quai D.O.T., des hommes montaient à bord d'un des bateaux à coque rouge qui allait prendre la mer pour porter des approvisionnements aux gardiens de phare et contrôler les bouées lumineuses et les bouées sonores. Au milieu du Port, un remorqueur isolé était immobile ; à l'arrière un personnage semblait occupé à haler une ligne de pêcheur. Peut-être les hommes du remorqueur essayaient-ils de pêcher leur petit déjeuner !

L'inévitable, l'incessant courrier entra à flots. En ce jour où le Vieil Homme était dans un état lamentable, soixante-dix-huit lettres arrivèrent, presque toutes de gens qui réclamaient quelque chose, presque toutes sans avoir eu la courtoisie élémentaire d'insérer un timbre-réponse.

Une personne écrivait avec effusion : "Oh ! Docteur Rampa, on m'a dit que vous alliez mourir et j'ai pensé que je devais avoir votre aide avant qu'il ne soit trop tard pour moi. Voulez-vous faire ceci pour moi — vous DEVEZ faire ceci pour moi avant de mourir."

Les gens écrivaient, écrivaient, le Vieil Homme faisait de son mieux pour répondre aux questions raisonnables. Bouton d'Or travaillait dur et dactylographiait impeccablement les lettres, ce que le Vieil Homme n'était plus capable de faire, mais les questions arrivaient sans arrêt de la part des gens. C'est ainsi que beaucoup d'entre eux, à peine avaient-ils reçu une réponse, qu'ils envoyaient tout un tas de questions ‘avant qu'il ne soit trop tard’.

Une ‘dame’ de Toronto envoya un jour sept lettres, toutes par le même courrier. Apparemment, elle avait d'abord écrit une lettre de plusieurs pages qu'elle mit à la poste, mais la pensée lui vint immédiatement d'autres choses qu'elle désirait savoir, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'elle en eût écrit sept le même jour.

Le Vieil Homme avait fait nombre d'expériences étranges à propos de lettres. Une femme de l'Ontario lui écrivit des lettres réellement enflammées et s'arrangea pour connaître l'adresse du Vieil Homme. Elle se mit en rapport avec la Police à qui elle déclara qu'il lui était désespérément nécessaire d'entrer en contact avec le Dr Rampa, que c'était pour elle une question de vie ou de mort. C'est ainsi que notre Police locale, accommodante et bien intentionnée, envoya une voiture de police là où habitait le Vieil Homme, là où le Vieil Homme était malade, et le Policier lui donna un ordre très strict : "Vous devez téléphoner immédiatement à ce numéro, c'est une question de vie ou de mort." La même femme envoya des lettres par Livraison Spéciale, des télégrammes — toutes sortes de choses. À la fin, le Vieil Homme fut excédé ; cet ‘à la fin’ fut provoqué par une lettre de cette femme déclarant que si le Vieil Homme ne voulait pas être son ‘ami’, elle se suiciderait, et cette lettre contenait trois pages répétant la même chose : ‘Meurs (le nom), Meurs (le nom), Meurs (le nom).’ Le Vieil Homme ne fut plus à même de supporter cela ; il se mit en rapport avec la Police du district où résidait la femme et la Police alla l'interroger au sujet de cette correspondance de caractère ‘amoureux’. Depuis lors, le Vieil Homme a la paix, du moins de ce côté-là. Il va sans dire toutefois que le pauvre malheureux agent de police envoyé chez elle rentra au Poste considérablement secoué par cette aventure.

Quand le Vieil Homme résidait à ‘Habitat’, une nuit, il était étendu dans son lit, très sérieusement malade. Vers minuit, de formidables coups retentirent à sa porte. Ra'ab accourut de sa chambre et le Vieil Homme se mit en devoir de sortir de son lit, de s'installer dans son fauteuil roulant et de saisir quelque chose au cas où il se serait agi d'un intrus indésirable. En fait, c'était deux agents de police Canadiens-Français qui, dans un anglais très approximatif, demandèrent à voir le Dr Rampa. L'un des policiers appartenait à la brigade des fraudes, l'autre était celui qui conduisait. Ils désiraient savoir toutes sortes de choses ; il fallut répondre à des questions de tout genre et cela, à minuit. Finalement, le Vieil Homme voulut savoir de quoi il s'agissait, pourquoi on lui posait tant de questions. Les deux policiers échangèrent un regard puis l'un d'eux se dirigea vers le téléphone et engagea avec son Commissaire une conversation bredouillée en français-canadien. Lorsqu'il eut terminé cet entretien téléphonique, ses manières et celles de son compagnon changèrent complètement. Il m'expliqua qu'une personne résidant dans un État du Middle West des États-Unis avait téléphoné au Quartier Général de la Police de Montréal disant qu'il s'agissait d'une urgence désespérée et demandant à la Police de bien vouloir entrer en contact avec le Dr Rampa, adresse inconnue, et d'obtenir qu'il appelle téléphoniquement un certain numéro de cet État du Middle West Américain.

En relayant le message à la patrouille de police, on avait quelque peu altéré l'information et, comme la communication avait été reçue par un agent de la brigade des fraudes, l'intéressé avait pensé qu'il venait enquêter chez le Vieil Homme pour une affaire de fraude et il avait agi en conséquence. Toutefois, l'affaire s'arrangea finalement et les policiers s'en allèrent. Les excuses furent un peu tardives, bien longtemps passé minuit et après qu'on eut réveillé et alarmé un vieillard très malade.

La même chose arriva alors que le Vieil Homme vivait à Saint John. Une curieuse vieille de Montréal avait téléphoné à la Police pour dire qu'il s'agissait d'une question de vie ou de mort et les policiers coururent comme des lièvres, pensant qu'ils allaient sauver une vie. L'appel téléphonique passé, il s'agissait d'une stupide imbécile de femme qui désirait simplement que le Vieil Homme dise à son mari qu'elle ne devait plus avoir de relations sexuelles avec lui ! Soit dit en passant, l'affaire avait entraîné une grosse dépense, mais ni la femme ni son mari ne s'inquiétèrent de rembourser cette dépense. C'est d'ailleurs ce qui arrive d'habitude. Les gens pensent que le Vieil Homme roule sur l'or et qu'il meurt du désir de courir à leur aide et de les payer pour le plaisir qu'ils lui ont procuré.

Tout récemment, un homme écrivit d'Asie. Il désirait faire du bien à l'humanité et pensait devenir médecin. Aussi demandait-il au Vieil Homme d'envoyer immédiatement l'argent nécessaire pour payer à ce docteur potentiel un billet d'avion de première classe pour le Canada. Il ajoutait que le Vieil Homme aurait l'honneur de fournir la pension et le logement et de payer toutes les dépenses de cet aspirant docteur. La lettre se terminait comme suit : "Je ne pourrai jamais vous rembourser, mais du moins vous saurez que je fais du bien à d'autres."

Encore un autre cas : à ‘Habitat’, un homme arriva chez le Vieil Homme tard dans la nuit avec tout son bagage. Il se campa devant la porte et se mit à frapper et à frapper jusqu'à ce qu'on lui réponde. Il venait tout droit de l'Inde et dit : "Je suis venu pour vivre avec vous, comme votre fils. Je vous ferai la cuisine." Et l'individu essaya de s'introduire à l'intérieur — corps et bagage.

Le Vieil Homme pensait à ces choses, pensait à certaines personnes qui lui écrivaient, pensait à cette femme qui lui annonça que son livre était prêt, le livre que le Vieil Homme lui avait dicté par télépathie. Elle demandait au Vieil Homme de lui écrire une lettre déclarant qu'un Éditeur devait publier l'ouvrage et lui verser à elle les droits d'auteur.

On pourrait écrire un livre extrêmement divertissant à propos de certaines des lettres remarquables qui ont été envoyées au Vieil Homme, mais celui-ci, vu le peu de temps qui lui reste, juge bien plus intéressant de fournir certaines réponses dont il espère qu'elles rendront service aux gens. Ainsi, nombre de questions sont tout à fait raisonnables, des questions comme celle-ci :

"Pourquoi est-ce que nous ne nous souvenons jamais des tâches que nous sommes censés accomplir quand nous sommes sur cette Terre ? Pourquoi devons-nous toujours avancer en aveugles sans savoir ce que nous faisons ? Pouvez-vous me le dire ?"

Eh bien, oui, certainement. Il n'y a rien d'étonnant à cela. Si les gens savaient d'avance ce qu'ils ont à faire, ils se concentreraient uniquement sur cela et ils acquerraient un savoir ou une expérience de caractère unilatéral.

On me dit souvent que je compare la vie sur Terre à une école. Mais, naturellement ! La vie est une école, une école pour les humains. Donc, pour revenir à notre explication touchant l'école, considérez ceci : vous apprenez à l'école, mais ensuite, vous devez passer un examen.

Vous devez passer un examen. Oui, un examen pour évaluer vos connaissances. Vous entrez dans la salle d'examen sans savoir ce que seront les questions. Si vous connaissiez les questions avant d'entrer dans la salle d'examen, ce ne serait tout simplement pas un examen parce que vous vous borneriez à potasser quelques phrases sur un petit nombre de sujets et naturellement, vous passeriez l'examen haut la main — mais en fait vous n'auriez aucune connaissance.

À l'école, il faut assimiler toutes sortes de connaissances dans un vaste domaine et c'est afin de s'assurer de leur acquisition que des examens sont prévus pour une date ultérieure. Les élèves savent qu'ils auront des examens, mais naturellement ils ne connaissent pas les questions exactes qui leur seront posées. C'est pour cela qu'ils doivent étudier l'ensemble des matières sur lesquelles portera l'examen et non pas se spécialiser sur l'un ou l'autre détail.

Supposons qu'un chirurgien, ou plutôt un futur chirurgien, se présente aux examens ; il a été paresseux pendant toutes ses études, mais supposons que quelqu'un lui ait révélé avec précision les questions posées. Si le futur chirurgien était un homme sans scrupules, sans principes, il se concentrerait uniquement sur les réponses à ces questions et naturellement il réussirait ‘cum laude’ (avec distinction).

Mais vous pourriez être son premier malade. Supposez qu'il doive faire une opération sur les reins et qu'il sache seulement enlever l'appendice — vous sentiriez-vous heureux ?

Seriez-vous heureux de voler avec un pilote qui, connaissant les réponses exactes aux questions de l'examen et n'en sachant guère davantage, se serait arrangé pour avoir une situation ? Non, n'est-ce pas ?

Si vous êtes tenu dans l'ignorance de ce qu'est votre tâche en cette vie, c'est pour que vous agissiez au mieux (du moins, on l'espère !) dans le domaine tout entier de la vie. Vous pourriez avoir comme tâche d'être bienveillant envers les chats ; eh bien, si vous saviez ce que vous avez à faire, vous pourriez être très bienveillant pour les chats, de manière obsessive, en fait, et vous pourriez être tellement absorbé par votre occupation avec les chats qu'involontairement peut-être vous causeriez du désarroi aux chiens ou aux chevaux en les négligeant complètement. Ainsi donc il est providentiel que les humains ne connaissent pas la tâche qui leur est assignée sur Terre. S'ils la connaissaient, cela les rendrait déséquilibrés et partiaux.

Mais ne vous figurez pas que tous ceux qui m'écrivent soient des toqués ou des déséquilibrés ; cela serait absolument faux. J'ai pu lier connaissance avec des personnes extrêmement agréables. Valéria Sorock est l'une d'elles. Elle fut la première à m'accueillir quand nous arrivâmes d'Irlande ; depuis lors nous sommes de solides amis et Valéria Sorock a une qualité absolument merveilleuse : elle est totalement et absolument fiable. Je ne suis pas du tout capable de me déplacer et s'il y a quelque chose de particulier dont j'ai besoin — comme toujours quelque chose d'extrêmement difficile à obtenir — Valéria Sorock est celle à la dénicher. Nous sommes séparés physiquement par une grande distance, mais nous sommes très proches spirituellement.

Qu'il me soit permis de saluer ici Valéria Sorock pour sa constance inaltérable, pour sa loyauté et pour l'immense effort qu'elle s'impose afin de rendre tous les services possibles. Ce n'est pas une femme riche, loin de là ; elle doit travailler dur et s'imposer des déplacements de plusieurs milles (km) pour gagner ce qui est purement et simplement un maigre salaire, pourtant Valéria Sorock trouve toujours le temps nécessaire pour faire ce qu'il faut et venir en aide. Ainsi, Valéria, merci de ma part et soyez assurée de mon impérissable amitié en retour de celle que vous m'avez toujours témoignée.

Il y a bien des gens qui sont absolument au-dessus de la moyenne, très certainement au-dessus de la moyenne, et il est triste de penser que la plupart du temps ces gens ne sont absolument pas bien pourvus des biens de ce monde. La plupart du temps ces gens sont si honnêtes et si modestes qu'ils sous-estiment incontestablement leurs propres aptitudes. Je pense ici à deux personnes très douées, M. et Mme Czermak. Ils vivent actuellement des temps difficiles parce que, à mon avis, ils ne savent pas ‘se faire valoir’.

M. Czermak est un homme que chacun pourrait être fier de connaître, un homme de la meilleure espèce, un homme d'esprit supérieur et qui excelle en un domaine où je suis toujours battu — les CHIFFRES ! (Ici, une phrase intraduisible en français puisqu'il s'agit d'un jeu de mot avec le terme anglais ‘figures’ qui signifie aussi bien ‘chiffres’ que ‘silhouettes’. Une petite taquinerie à l'adresse de M. Czermak — NdT).

Mme Czermak, une personne vraiment très, très douée, a des aptitudes artistiques extraordinaires : la céramique, la photographie, tout ce qui a trait au domaine de l'art lui paraît être un jeu d'enfant. Elle freine cependant ses propres progrès en étant trop perfectionniste. On ne peut arriver à la perfection en ce monde et si l'on s'évertue à obtenir la perfection on perd trop de temps sur l'inaccessible.

Nous allons bientôt nous occuper de deux questions, l'une de M. Czermak et l'autre de Mme Czermak.

Oui, les gens m'écrivent pour me poser toutes sortes d'étranges problèmes, et la lettre la plus longue que j'aie reçue était écrite sur une feuille de papier de 9 pouces de large sur 13 pieds 9 pouces de long (23 cm x 4,24 m). C'était une seule et unique feuille de papier et tout le texte en était dactylographié en lignes serrées. Voilà donc, comme je l'ai dit, la lettre la plus longue que j'aie reçue. Qu'en auriez-vous fait, vous ? Eh bien, c'est ce que j'ai fait !

Puis, naturellement, il y a John Henderson. J'entrai en relation avec lui à la suite d'une ou deux lettres qu'il m'avait écrites. John Henderson est un très chic type, très capable, et qui ‘ira loin’. J'espère que plus tard il sera capable de déployer ses ailes spirituelles, d'écrire un livre ou deux, de faire une Retraite Spirituelle et d'accomplir tout ce que le peuple de l'Autre Côté lui suggère.

Oui, je noue de très agréables relations. Certaines personnes qui m'écrivent ne s'intéressent pas le moins du monde à la métaphysique, mais quelle importance, quelle importance que l'on soit intéressé par la métaphysique ou non ? En fait, ce pourrait être une bonne idée de répondre maintenant à une question que m'a posée M. Hanns Czermak. Il écrit : "Oui, j'ai une question à poser, Docteur Rampa. Quelle est la chose la plus importante qu'une personne se devrait de faire pour développer des aptitudes occultes latentes qu'elle pourrait posséder ? Je vous demande cela parce qu'il me semble que j'ai des difficultés à entreprendre ce que vous décrivez si clairement dans vos livres. Évidemment je m'y prends mal et je me demande s'il n'y a pas moyen de préparer son esprit et son corps."

En fait, cela n'a pas vraiment d'importance que vous fassiez ou non le voyage astral consciemment, en somme, parce que tout le monde fait le voyage astral pendant le temps du sommeil. Mais si vous éprouvez des difficultés à faire quelque chose, êtes-vous sûr, vraiment sûr, de le désirer ? Êtes-vous sûr qu'il n'y ait pas quelque empêchement imposé, disons, par des difficultés rencontrées dans une vie passée ?

Supposons qu'une personne — oh ! pas vous, bien sûr ! — ait été une sorcière dans une vie antérieure. Supposons que vous ayez été brûlé sur le bûcher ou mis à mort de quelque façon aussi intéressante ; dans ce cas, si vous reveniez dans cette vie avec un intérêt plus ou moins vif pour l'occultisme, il se pourrait qu'il y ait en vous une certaine crainte enracinée que si vous recommenciez, vous finiriez sur un bûcher ou au bout d'une corde. Dans ce cas, votre sub-conscient serrerait les freins et vous ne feriez aucun progrès.

La seule façon d'agir si l'on éprouve de réelles difficultés avec un travail occulte, la voici :

Méditez sur le problème. Est-ce que vous désirez réellement, sincèrement, faire le voyage astral, faire de la voyance, lire les cartes, ou vous occuper de quoi que ce soit en ce domaine ?

Si oui, si vous pouvez répondre ‘Oui’, alors demandez-vous pourquoi vous désirez le faire. Il faut d'abord et avant tout éclaircir tous ces problèmes.

Ensuite demandez-vous ceci : craignez-vous d'être hors de votre corps et de ne plus être capable d'y revenir ? Avez-vous peur que quelques étranges entités ne vous attaquent si vous sortez de votre corps ? S'il en est ainsi, rappelez-vous qu'aucun mal quel qu'il soit, aucun mal de quelque sorte que ce soit ne peut vous arriver si vous n'avez pas peur.

Si vous êtes sûr de désirer vraiment faire du travail occulte, alors le mieux c'est de consacrer chaque jour un certain temps, ne fût-ce qu'une demi-heure dans la soirée, à y penser. Et la meilleure façon de procéder est d'imaginer aussi puissamment que possible que vous êtes en train de faire ce que vous désirez faire, parce que quand vous arrivez à faire accepter à votre sub-conscient que vous désirez vous évader dans l'astral, il ouvrira, métaphoriquement, la porte et vous libérera. Représentez-vous le sub-conscient comme une sorte d'idiot, d'idiot de haute qualité si vous voulez, qui obéit très littéralement aux ordres de sorte que si, à un certain moment dans le passé vous avez dit : "Ça alors, pour l'amour de Dieu, ne me laisse pas sortir de mon corps !", le sub-conscient obéira à cette injonction jusqu'à ce que vous puissiez maîtriser son idée fixe et remplacer l'ordre désuet par un autre.

Mais souvenez-vous que si vous pensez ne pas faire de progrès, vous en faites certainement du moment que vous êtes conscient des choses. Et mon avis le plus formel si vous rencontrez des obstacles ou des difficultés est que vous ne vous en inquiétiez pas et que vous attendiez que les choses s'arrangent d'elles-mêmes.

Lorsque j'étudiais le morse, il y a bien longtemps, on me mit en garde contre la ‘bosse’. Eh bien, cette mystérieuse ‘bosse’ m'a tracassé jusqu'au moment où j'ai atteint une vitesse de vingt-trois mots à la minute. Par la suite, en dépit de mes efforts, et quel que fût le nombre d'heures d'exercices pratiques que j'y consacrais, je ne pouvais pas aller au-delà de cette ‘bosse’. Celle-ci se révélait être une sorte de montagne sur la voie de mes progrès en vue d'accélérer l'émission et la réception des signaux.

Un jour, je lançai avec passion quelques paroles réellement vilaines à ce propos. Je déclarai en effet : "Bon, si je ne peux pas aller plus vite, c'est que je ne peux vraiment pas." Plus tard dans la journée, je me retrouvai assis devant mon manipulateur morse et je me rendis compte que j'étais à même d'aller beaucoup plus vite, en fait, presque trente mots à la minute. J'avais passé la ‘bosse’. J'avais essayé avec trop d'acharnement et je pense que vous essayez probablement avec trop d'acharnement, monsieur Czermak, tout comme vous, vous et vous. Si vous rencontrez des obstacles, ne continuez pas à la façon d'un bulldozer. Restez calme, réfléchissez aux choses et vous verrez que la voie de moindre résistance vous a permis de passer la bosse et vous serez surpris du résultat.

Bien, je pense que dans l'intérêt de la bonne entente domestique, je devrais répondre à une question de Mme Czermak dans le même chapitre que celui où j'ai répondu à son mari, autrement on pourrait m'accuser de séparer mari et femme, ou quelque chose dans le genre.

Voici ce qu'écrit Mme Czermak : "Une question ; bon, lorsqu'il sera trop tard pour en soumettre je sais que j'en aurai en quantité. Pour le moment, il n'y a qu'un problème qui me préoccupe et peut-être d'autres personnes pourraient-elles en retirer quelque profit si vous vouliez être assez aimable pour dire quelques mots à ce sujet. Il s'agit du temps, ou plutôt, du manque de temps. Il n'y a qu'un certain nombre d'heures dans une journée et elles ne sont tout simplement pas suffisantes pour faire toutes les choses que je veux faire. Je n'esquive sûrement pas le travail, mais le plus frustrant, c'est que non seulement le temps manque pour toutes les choses plus ou moins ordinaires que l'on désire faire, mais il semble qu'il n'en reste jamais assez pour les choses spirituelles que l'on désire apprendre. S'il s'agit de méditation, il me paraît que je n'ai pas assez d'énergie pour me lever plus tôt que d'habitude le samedi ou le dimanche, au lieu de dormir une heure de plus, et s'il s'agit de voyage astral, je tombe endormie dès que je touche l'oreiller."

Les firmes industrielles, les usines et les très grands bureaux ont les mêmes ennuis ; c'est pourquoi ils font souvent appel à des experts qui s'appellent eux-mêmes ‘spécialistes du Temps et du Mouvement’. Chacun de nous a trois ou quatre fois plus de temps qu'il ne le pense, mais habituellement les gens perdent leur temps comme ils gaspillent l'eau, ce qui fait que maintenant, il y a pénurie d'eau partout dans le monde, d'eau potable s'entend.

Les experts du temps et du mouvement étudient la manière dont les gens font les choses. À titre d'exemple, vous allez à la cuisine, combien de choses en rapportez-vous à la fois ? Ramenez-vous une ou deux choses quand vous savez parfaitement bien que tout de suite après vous devrez y retourner pour deux ou trois choses de plus ? Si seulement les gens faisaient une évaluation intelligente des choses qu'ils ont à faire, le temps alors ne leur manquerait pas.

La meilleure manière de procéder est d'inscrire sur une feuille de papier toutes les choses que vous désirez faire en une journée. Supprimez les choses qui ne sont pas réellement nécessaires et planifiez celles qui restent afin d'y voir par le chemin le plus court et ne pas devoir faire deux ou trois voyages quand un seul suffit. Certaines personnes qui ont des courses à faire se précipitent dans le magasin le plus proche pour revenir avec une chose, et de retour dans leur cuisine, elles s'aperçoivent qu'elles sont à court de sel, de sucre, ou d'autre chose ; force leur est de retourner au magasin. Elles courent tout le temps.

D'autres, peut-être, doivent poster des lettres et elles font spécialement le trajet jusqu'à la poste, alors que si elles avaient attendu un peu plus longtemps elles auraient pu poster leur courrier en même temps qu'elles faisaient leurs courses.

On peut diviser la journée tout comme étaient divisés les cours à l'école — tant de minutes pour la géographie, tant pour l'histoire, tant pour l'arithmétique, tant pour la récréation et tant pour les repas. Si les gens répartissaient leurs tâches d'une manière raisonnable, ils auraient amplement le temps nécessaire.

Dans le cas de Mme Czermak, elle a un mari très intelligent qui serait heureux de l'aider à organiser ses journées. C'est là une tâche qu'il est à même d'entreprendre avec succès.

Donc, voici la réponse : si les gens planifiaient bien leurs journées et s'en tenaient au plan, il y aurait suffisamment de temps pour tout. C'est là la Voix de l'Expérience, car j'applique ce que je prêche — avec succès !

 

Chapitre Huit

Si vous ne gravissez pas la montagne,

vous ne pourrez pas avoir de vue sur la plaine.

 

Le Vieil Homme reposait dans son lit et ses regards s'attachaient à un immeuble en construction et un très grand hôtel, l'hôtel principal de la ville.

Mlle Cléo et Mlle Taddy dormaient. Leur nuit avait été troublée, le Vieil Homme s'était senti très malade et naturellement il est absolument indispensable que deux chattes Siamoises arrangent les choses quand le Vieil Homme est particulièrement souffrant. Ainsi, les deux chattes étaient en train de rattraper leur sommeil, s'agitant en dormant, comme le font les meilleures gens du monde, se contractant quelque peu mais heureuses d'être l'une près de l'autre. Le Vieil Homme pensait à elles avec un amour absolu, pensait à elles comme il eût pensé à ses propres enfants, car celles-ci étaient de très hautes entités sous forme d'animaux, de petites personnes venues pour faire un travail et qui accomplissaient ce travail magnifiquement bien.

Au cours de leurs quatre brèves années de vie, elles ont connu plusieurs déménagements, ont fait plusieurs voyages et subi plusieurs épreuves, des épreuves causées principalement par l'incessante persécution de la presse. Le Vieil Homme était couché, en proie à de sombres pensées, songeant à leurs conditions de vie à Montréal et se rappelant comment ils avaient déménagé avant l'expiration de leur bail.

Ils avaient pris des dispositions pour un logement dans la ville de Saint John, mais alors qu'il était trop tard pour changer quoi que ce soit, le locataire de l'appartement jugea qu'il était incapable de le quitter, et La Famille n'eut d'autre solution que de séjourner à grands frais à l'hôtel : l'hôtel Admiral Beatty qui, à vrai dire, était un second chez-soi, autant que peut l'être un hôtel. C'était et c'est encore un hôtel heureux où chacun est satisfait du directeur général, un homme qui a des années et des années d'expérience, un homme qui connaît tous les problèmes et, mieux encore, la façon de les résoudre.

À l'hôtel, un des chasseurs, Brian, était toujours extrêmement serviable et très courtois. Aimant les chats, il tomba vraiment amoureux de Mlle Cléo et de Mlle Taddy et ces deux coquines, coquettes comme la plupart des filles, le flattèrent réellement, ronronnant pour lui, se frottant contre lui et, comme la plupart des filles, lui faisant croire qu'IL était le seul.

La Famille eut encore une autre personne comme amie à l'hôtel : Mme Catherine Mayes. Le Vieil Homme avait des tas de difficultés avec son régime et le menu d'un hôtel n'est pas conçu pour ceux qui sont malades et limités à certains aliments. À tout moment, Mme Catherine Mayes ne ménageait pas sa peine pour s'assurer que tout était pour le mieux. Maintenant que La Famille vivait en appartement, elle accueillait toujours Mme Mayes comme une visiteuse bienvenue.

Mais, dans le Port, les lumières se multipliaient. Des navires se présentaient, prêts à décharger leurs cargaisons au premier jour ouvrable. Deux navires Russes, un autre du Liberia, un de l'Inde et un de Chypre mouillaient le long des quais, chargés jusqu'à la ligne de flottaison, et se balançant gentiment à chaque changement de marée.

Le Bateau-Pilote venait de quitter un nouvel arrivant, ses lampes-signaux rouges brillant et dansant sur l'eau. Il vira bientôt à droite et s'engagea dans sa cale où les Pilotes attendraient le bateau suivant.

Au passage à niveau, les trains d'enfer lançaient des coups de sirène et sonnaient ; un tel boucan eût valu à quiconque d'être fourré en prison pour avoir troublé la paix. Tandis que ces innommables ouvriers du chemin de fer paraissaient croire que leur prérogative et leur devoir sacré étaient de détruire l'ouïe de la population de toute une ville. Le Vieil Homme se demandait pourquoi le Conseil Municipal ne levait pas le petit doigt pour promulguer le projet de loi interdisant le beuglement des sirènes de trains passant à travers la ville.

Mais à quoi bon perdre son temps : le Vieil Homme devait écrire un livre ; il pensa qu'il devait faire ce que le Conseil Municipal négligeait de faire, à savoir, ‘soulever son derrière’ et se mettre au travail.

Parcourant toutes les questions, une des choses les plus stupéfiantes c'est le nombre de personnes qui écrivent : "Dites-nous quelque chose à propos de la vie après la mort et à propos de la mort." Je suis presque honteux de revenir sur ce sujet que j'ai traité tant de fois, je suis presque honteux de dire à Ra'ab que j'écris de nouveau à propos de la mort et je suis presque effrayé en pensant au regard glacial de Bouton d'Or me disant que je me répète. Mais alors, Mlle Newman, ou peut-être est-ce Mme Newman, m'interroge sur la vie après la mort ; et voici une autre lettre qui désire ‘un savoir complet mais compréhensible du soi-disant état après la mort’. En parcourant toutes ces questions, je trouve de plus en plus de personnes qui m'interrogent sur la vie après la mort. Eh bien, il me semble que je dois m'incliner, il semble que je suis obligé d'écrire au sujet de la vie après la mort. Si vous ne désirez pas lire ceci, parcourez les pages suivantes les yeux fermés jusqu'à ce que vous arriviez à un passage que vous aimez.

Considérons d'abord ce qui arrive au moment de la mort. Habituellement, il s'agit d'une personne malade et, comme conséquence de cette maladie, une partie du corps essentielle à la continuation de la vie sur Terre perd son aptitude à fonctionner convenablement. Ce peut être le cœur qui flanche : supposons donc que ce soit une crise cardiaque. Dans ce cas, nous pouvons dire que le muscle cardiaque est devenu une masse fibreuse ; il n'est plus capable d'envoyer le sang en quantités convenables dans le cerveau et les facultés s'émoussent. Les facultés s'atténuant, la volonté de vivre diminue et le cœur est moins sollicité de poursuivre son pénible pompage.

Il arrive un moment où le cœur ne peut plus continuer. Avant d'atteindre ce stade, la personne est dans un état où elle n'a plus l'énergie pour ressentir la douleur, elle est à demi dans ce monde, à demi dans l'autre monde, elle est dans l'état d'un bébé qui est à moitié hors du monde qui est sa mère, et à moitié dans le monde que nous appelons Terre. De l'Autre Côté de la mort, des auxiliaires sont prêts. Dès que le cœur cesse de battre, il y a une secousse ; non, non, ce n'est pas un spasme de douleur, il n'existe pas d'agonie, c'est une fiction stupide. La prétendue ‘agonie’ est simplement une action réflexe des nerfs et des muscles qui, libérés du contrôle du ‘conducteur du corps’, se tordent, se crispent et produisent des secousses — comme le nom l'indique — d'une manière incontrôlable. Beaucoup de personnes pensent que c'est l'agonie mais naturellement il n'en est rien puisque l'occupant du corps est parti, et si l'on observe des grimaces de la face, c'est simplement la contraction des muscles.

Le corps, privé de son occupant, peut se crisper et pousser des soupirs pendant un court moment. Les organes peuvent gargouiller dans le corps, mais tout cela c'est exactement comme un vieux costume qui se tasse lorsqu'on vient de le jeter sur une chaise ou sur un lit ; il n'y a plus rien dans ce corps qui n'est plus qu'une ordure prête à être enterrée ou incinérée, cela n'ayant vraiment aucune importance.

Le nouveau résident ou habitant du monde astral, l'ancien conducteur du corps, sera accueilli par des auxiliaires prêts à faire tout ce qu'ils peuvent pour aider dans le processus d'acclimatation. Il arrive parfois malheureusement qu'une personne vraiment ignorante ne croie pas en la vie après la mort, et alors ?

Si une personne refuse catégoriquement de croire en la vie après la mort, elle se trouve dans un état de complète hypnose, d'auto-hypnose. D'ailleurs, sur Terre bien des gens sont aveugles simplement parce qu'ils pensent l'être, bien des personnes sont sourdes uniquement parce qu'elles ont souhaité l'être, peut-être pour se soustraire aux criaillements d'une épouse hargneuse, et pareils cas sont attestés par la profession médicale.

Si une personne ne veut pas croire à quoi que ce soit après la mort, cette personne est alors enveloppée d'un brouillard épais, noir, collant, et les auxiliaires ne peuvent pas lui venir en aide, ils ne peuvent pas l'atteindre parce qu'elle ne le permettra pas, elle repousse tout ce qu'ils veulent faire pour elle parce qu'elle est si convaincue qu'il n'existe rien de tel qu'une vie après la mort, qu'elle croit avoir d'affreux cauchemars.

À la longue, cette personne en vient à penser qu'après tout il doit y avoir quelque chose dans cette affaire de vie après la mort ; pourquoi entend-elle des voix, pourquoi sent-elle qu'il y a des gens près d'elle, pourquoi entend-elle peut-être de la musique ? Avec la conscience naissante qu'après tout il se pourrait qu'il y eût quelque chose après la mort, le brouillard noir épais s'éclaircit et devient gris, la lumière peut s'infiltrer, elle peut distinguer de pâles silhouettes qui se déplacent et elle peut entendre plus clairement. Ainsi, peu à peu, ses préjugés et ses inhibitions s'effondrent, elle se rend de mieux en mieux compte qu'il se passe quelque chose autour d'elle. Les gens essaient constamment de lui venir en aide, ils tentent de lui dire qu'ils désirent l'aider, ils l'invitent à accepter cette aide, et aussitôt qu'elle sent vraiment qu'elle va accepter cette aide, le brouillard se dissipe et elle peut voir la splendeur du monde astral, des couleurs comme la Terre n'en connaît pas, une atmosphère éclatante et lumineuse et un milieu très, très agréable.

Cette personne, notre pauvre amie, qui commence seulement à se rendre compte qu'il y a une vie après la mort, est confiée à ce que nous pourrions appeler un hôpital, une maison de repos, ou un centre de récupération. Là, sous l'action de diverses radiations, ses inhibitions mentales sont par ailleurs dissipées, son corps spirituel est fortifié et rendu à la santé et il est aussi nourri.

Les choses sont expliquées à cette personne : elle se trouve quasiment dans la situation d'un nouveau-né sauf qu'elle est à même de comprendre tout ce qu'on lui dit et qu'elle peut répondre, tandis qu'un bébé doit même apprendre à parler. Ainsi, cette personne s'entend expliquer ce qu'est la vie de l'Autre Côté. Si elle désire discuter à ce sujet, elle ne le peut pas, les gens ne discuteront pas avec elle ; elle est simplement laissée à réfléchir à ce qui lui a été dit, et quand elle peut librement accepter ce qu'on lui a dit, l'explication continue. Elle n'est jamais persuadée de quoi que ce soit, elle n'est jamais forcée de faire quoi que ce soit, elle a le droit de choisir. Si elle ne veut pas croire, elle doit alors rester dans une situation assez statique jusqu'à ce qu'elle croie.

Nombreux sont ceux qui passent de cette Terre dans la vie suivante avec la conviction ferme, absolument inébranlable, que leur propre religion est la seule qui puisse exister. Ces pauvres diables sont à peu près dans la même position, car les aides de l'Autre Côté savent parfaitement qu'ils ne peuvent pas aider le nouveau venu si leur aspect seul ébranle la croyance de toute une vie. Ainsi, supposons quelqu'un qui soit un fervent Catholique, croyant aux anges, aux démons, et à tout le reste de cette pantomime. Quand cette personne arrive de l'Autre Côté, elle voit vraiment les Portes de Nacre, elle voit un vieux bonhomme barbu et un registre d'une grandeur énorme dans lequel elle pense que tous les péchés sont enregistrés.

Tout est fait pour simuler le genre de spectacle que le bon, l'ignorant Catholique désire contempler. Il voit des anges battant des ailes, il voit des gens assis sur des nuages et jouant de la harpe et, pendant un certain temps, il est tout à fait satisfait en pensant qu'il est arrivé au Ciel. Mais petit à petit, l'idée se fait jour en lui que tout ceci n'a pas l'air vrai, les anges n'ont pas le bon rythme de battements d'ailes en volant, etc., etc. Petit à petit il vient à l'esprit du nouveau venu que tout cela est une mise en scène et il commence à se demander ce qu'il y a derrière tout cela, ce qu'il y a derrière le rideau et la pièce représentée, ce que sont réellement les choses, et dès qu'il commence à penser de cette façon, il commence à voir des ‘fissures’ dans la façade des Figurants Célestes. Bientôt arrive le moment où il ne peut adhérer plus longtemps à la pantomime et il implore des éclaircissements. Promptement les anges battant des ailes disparaissent, promptement les harpistes perchés en chemise de nuit sur un nuage s'éclipsent, promptement des aides hautement entraînés, hautement expérimentés, montrent au nouveau venu tout juste éveillé la réalité à la place de l'illusion, et la réalité est de loin supérieure à ce que pourrait jamais l'être l'illusion. Il est triste de constater que tant de gens voient quelques images dans la Bible et les ‘prennent pour parole d'évangile’. Eh bien, c'est qu'on a fait appel à des illustrateurs pour orner de dessins la Bible. Souvenez-vous-en.

Quelle que soit la religion, si les fidèles croient inébranlablement aux légendes et, disons-le, aux fantaisies de cette religion, alors c'est ce qu'ils voient quand ils quittent la Terre et entrent dans le plan astral.

Quand le nouveau venu se rend compte de la nature du monde où il se trouve, il peut avancer plus loin. Il va dans la Salle des Souvenirs et là, seul, il entre dans une chambre et voit la totalité de sa Vie, tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a tenté de faire et ce qu'il a voulu faire. Il voit tout ce qui lui est arrivé et tout ce qu'il pensait tandis qu'il était sur Terre, et lui, et lui seul, peut porter un jugement et dire si sa vie a été un succès ou un échec.

Lui, et lui seul peut décider s'il va ‘retourner au collège’ et recommencer le Cours une fois de plus dans l'espoir, cette fois-ci, de réussir.

Il n'y a ni mère, ni père, ni ami intime pour le soutenir et endosser le blâme pour les erreurs qu'il a commises ; il est là, seul, complètement seul, plus seul qu'il ne l'a été depuis qu'il s'est tenu à cet endroit auparavant, la dernière fois. Et il se juge lui-même.

Ni démons ni Satan ne l'attendent en agitant la queue et l'haleine enflammée ; personne ne va le piquer de sa fourche, et quant à toutes les flammes, eh bien, on n'y recourt même pas pour le chauffage central !

La plupart des gens sortent de la Salle des Souvenirs fortement secoués et terriblement heureux du secours et de la compassion que leur offrent leurs aides qui les attendent à l'extérieur.

Suit une période d'adaptation, période durant laquelle le nouvel arrivant peut réfléchir à tout ce qu'il a vu, réfléchir à toutes les erreurs qu'il a faites, réfléchir à ce qu'il va faire à ce sujet. Cela ne se décide pas en quelques minutes, car il y a lieu de considérer toutes sortes de choses. Cela vaut-il la peine de retourner et de recommencer depuis le début, ou vaudrait-il mieux rester dans l'astral quelques centaines d'années pour attendre peut-être que des circonstances plus propices se présentent ? Mais le nouveau venu ne connaît pas toutes les conditions appropriées, ni quand celles-ci sont susceptibles de se présenter. Aussi est-il invité à rencontrer des aides qui vont discuter de tout avec lui, et qui lui donneront des conseils sans exercer la moindre pression sur lui. À tout moment, il a complète liberté de choix, liberté de décision, personne ne le forcera à faire quoi que ce soit. S'il désire revenir pour faire un peu de ratissage d'enfer sur Terre, c'est à lui de choisir et à lui seulement.

Beaucoup de nouveaux venus ne sont pas conscients du fait qu'ils peuvent trouver toute leur subsistance, toute la nourriture dont ils ont besoin, dans l'air, dans les vibrations qui les entourent. Ils pensent à leur existence terrestre, ils pensent à tous les mets de choix qu'ils désiraient mais ne pouvaient peut-être pas se permettre ; ainsi, s'ils le veulent, ils peuvent les avoir. N'importe quelle sorte de nourriture, tout est là pour qui le demande. S'ils désirent de gros cigares, de fines cigarettes ou d'infectes pipes, ils peuvent les avoir. Des vêtements — vous ne verrez jamais pareil choix de vêtements et de costumes ailleurs que sur le plan astral ! Tout le monde peut porter le costume qu'il désire, quel qu'en soit le style, et cela n'est pas mal vu du tout, personne ne s'en soucie, c'est l'affaire de celui qui le porte. C'est ainsi que si un individu désire s'attifer comme un hippie avec une dose de cannabis dans chaque main, il le peut, le cannabis de l'endroit ne lui fera aucun mal, il ne nuit que sur Terre, car le cannabis astral est totalement inoffensif ; le cannabis sur Terre est horriblement dangereux.

Mais le nouveau venu se fatigue vite de ne rien faire, il se fatigue vite de faire le pied de grue et de regarder passer le monde astral. Même s'il était un flemmard sur Terre, quelqu'un qui n'aimait qu'à traîner aux coins des rues et siffler les gens, eh bien, même cette sorte de gaillard se fatigue bientôt de ne rien faire dans l'atmosphère du plan astral. Il demande du travail et il en reçoit. Quelle sorte de travail ? Il y a toutes sortes de choses à faire. Il est impossible de dire quel genre de travail est le sien, exactement comme il est impossible de dire quel genre de travail une personne obtiendrait ici sur Terre si elle s'installait tout à coup à Tombouctou ou en Alsace-Lorraine. Les gens exécutent des travaux selon leurs capacités, des travaux nécessaires auxquels ils trouvent grande satisfaction et grande stabilité.

Mais sans cesse ils ont la pensée obsédante, l'inquiétude obsédante de savoir ce qu'il faut faire. Doivent-ils rester un peu plus longtemps dans l'astral ? Que feraient les autres ? Ils demandent à maintes et maintes reprises, et on leur répond à maintes et maintes reprises, on leur dit toujours la même chose, et jamais il n'y a la moindre tentative de les persuader de faire quoi que ce soit, le choix est entièrement le leur.

À la fin, ils décident qu'ils ne peuvent pas traîner plus longtemps, ils décident qu'ils ne peuvent pas être des ratés de l'école de la Terre, qu'ils doivent y retourner, suivre les leçons convenablement et passer les examens.

Ils font connaître leur décision et sont alors pris en main par un groupe spécial de personnes qui ont une vaste expérience et de très, très remarquables instruments. On détermine ce que la personne doit apprendre, on détermine comment elle peut le mieux l'apprendre — aller dans une famille pauvre, cela aidera-t-il ? Doit-elle aller dans une famille riche ? Sera-t-elle un homme blanc ou un homme de couleur, ou bien sera-t-elle une femme, de couleur ou de race blanche ? Cela dépend du genre de gâchis qu'elle a fait de sa vie précédente, cela dépend à quel point elle est prête à travailler durement dans sa vie à venir, cela dépend de ce qu'elle a à apprendre. Quoi qu'il en soit, les conseillers sont bien qualifiés pour l'aider, ils peuvent suggérer — et ils suggèrent seulement — le type de parents, le type de pays et les conditions. Ensuite, lorsqu'elle est d'accord sur les conditions, certains instruments entrent en jeu et on localise les futurs parents. On repère aussi des parents de remplacement et on observe ceux-ci pendant une courte période. Puis, lorsque tout se révèle satisfaisant, la personne qui est prête à se réincarner va dans une maison spéciale du monde astral. Là, elle se couche et quand elle se réveille, elle est dans le processus de naître sur Terre. Rien d'étonnant à ce qu'elle manifeste un tel émoi et laisse échapper des gémissements de désespoir !

Beaucoup de personnes, d'entités, décident qu'elles ne désirent pas retourner tout de suite sur Terre, et donc elles restent dans les mondes astraux où elles ont beaucoup de travail à faire. Mais avant d'en parler, occupons-nous d'une classe particulière de personnes qui n'ont aucun choix : les suicidés.

Si quelqu'un a volontairement mis fin à sa vie sur Terre avant le nombre d'années attribuées, il doit alors retourner sur Terre aussi vite que possible afin d'accomplir le temps inachevé, exactement comme un criminel évadé et repris à qui l'on a infligé une peine supplémentaire.

Un suicidé arrive dans le monde astral. Il est reçu, accueilli, exactement comme une personne ordinaire, revenant légitimement ; on ne lui adresse aucune réprimande, rien du tout de ce genre-là. Il est traité exactement comme les autres nouveaux venus. On lui accorde un délai suffisant pour se remettre du choc qu'il a éprouvé en quittant son corps physique de façon probablement violente et en entrant dans l'astral.

Quand il s'est remis suffisamment, il doit aller dans la Salle des Souvenirs et là, il voit tout ce qui lui est jamais arrivé, il voit les défauts qui l'ont effectivement amené à commettre un suicide. Puis, on le laisse en proie au sentiment terrible — la terrible information serait un meilleur terme — qu'il doit retourner sur Terre et y accomplir le terme inachevé.

Probablement que le suicidé est une personne de faible envergure spirituelle, probablement qu'il lui manque le courage de retourner sur Terre et il pense qu'il va tout bonnement rester dans l'astral et que personne ne peut rien y faire. Eh bien, il se trompe, car il existe une loi en vertu de laquelle un suicidé doit retourner sur Terre, et s'il ne veut pas retourner de son plein gré, alors on l'y force.

S'il consent à y retourner, il assiste à une réunion avec des conseillers spéciaux qui l'informent du nombre de jours ou d'années qu'il lui reste à passer sur Terre en exécution de sa ‘sentence’. Il devra vivre tout ce temps sur Terre, il devra également vivre tout le temps qui s'est écoulé depuis qu'il s'est suicidé et avant qu'il ne retourne de nouveau sur Terre. Ainsi, peut-être a-t-il fallu une année pour le redresser et l'amener à se décider à retourner sur Terre, et donc il se voit ajouter une année à sa vie sur Terre.

Les conditions sont trouvées sur Terre pour qu'il puisse retourner et affronter en grande partie le même genre de conditions qui l'ont poussé à s'ôter la vie, et alors au moment fixé il est mis en sommeil et il se réveille dans l'acte de la naissance.

S'il se montre récalcitrant et ne fait rien pour retourner sur Terre, les conseillers décident alors pour lui des conditions qui conviennent à son cas. S'il ne veut pas y aller librement, les conditions sont quelque peu plus rudes que s'il y allait volontairement. Alors, au moment fixé, il est plongé dans le sommeil sans pouvoir choisir quoi que ce soit en la matière, il est endormi et quand il se réveille il est de nouveau sur la Terre.

C'est souvent le cas pour un bébé qui naît et meurt peut-être un mois ou deux après sa naissance, qu'il soit la réincarnation d'une personne qui s'est suicidée plutôt que de supporter deux ou trois mois d'agonie quand elle se meurt d'un cancer incurable, inopérable. Le malade peut dans ce cas s'être suicidé deux, trois, peut-être six mois, ou un an avant le moment de sa mort naturelle. Mais il doit quand même revenir sur Terre et y accomplir tout le temps qu'il a tenté d'éviter.

On pense parfois que la douleur est chose inutile, que la souffrance est chose inutile. On pense parfois qu'il est bon de supprimer une personne qui est incurable, mais les gens qui préconisent cela savent-ils réellement ce que le patient essaye d'apprendre ? Sa souffrance même, la nature même de sa maladie peut être quelque chose à propos de quoi il désirait s'instruire.

Souvent on m'écrit pour me dire : "Oh, Docteur Rampa, avec toute votre science, comment se fait-il que vous deviez souffrir ainsi ? Pourquoi ne pas vous guérir vous-même et vivre pour toujours ?" Mais naturellement, c'est un non-sens. Qui désire vivre pour toujours ? Et les gens qui m'écrivent de telles déclarations, comment savent-ils ce que j'essaie de faire ? Ils n'en savent rien et c'est tout. Si une personne est en train d'étudier un certain sujet, il arrive souvent que cette personne doive subir une quantité considérable d'épreuves afin de mener son travail à bien. Ces gens qui vont porter aide et subsistance aux lépreux, par exemple, eh bien, ils ne savent pas ce que le lépreux ressent ni ce que le lépreux pense. Ils peuvent soulager l'état physique du lépreux, mais ils ne sont pas des lépreux. C'est la même chose pour les tuberculeux, les cancéreux, voire ceux qui ont un ongle incarné au pied. Aussi longtemps qu'il ne subit pas le mal ou la condition d'un déshérité du sort, celui qui veut le secourir n'est absolument pas qualifié pour s'exprimer au sujet de ce mal ou de cette condition. Cela m'amuse toujours de penser que les prêtres Catholiques Romains qui ne sont pas mariés et qui vraisemblablement n'ont jamais d'enfants, ne deviennent jamais pères, c'est-à-dire sauf au sens spirituel, osent donner aux femmes des conseils au sujet de la maternité et tout ça. Naturellement, beaucoup de ces prêtres Catholiques vont en vacances et ont ainsi l'occasion d'apprendre beaucoup de choses au sujet des femmes. On a vu cela à Montréal !

C'est donc vraiment mal de commettre un suicide. Vous ne faites que retarder le jour où vous pouvez légitimement vous libérer de la Terre, vous devez revenir tel un prisonnier évadé qui a été repris, vous ne faites de tort à personne sauf à vous-même, et c'est à soi-même qu'on pense toujours, n'est-ce pas ? C'est là une des choses qu'il faut surmonter également.

La personne moyenne ordinaire qui n'est ni bonne ni mauvaise reste dans le monde astral pour une période variable. Il n'est pas vrai que chacun y séjourne six cents, ou mille, ou deux mille ans ; cela dépend entièrement des conditions qui prévalent dans le cas de chaque individu. Il y a un temps moyen, mais alors il y a un homme-de-la-rue moyen et une femme-de-la-rue moyenne, et le temps moyen est juste — eh bien, juste un nombre.

Il y a de nombreuses tâches à accomplir dans le monde astral. Certains y aident ceux qui arrivent à se joindre au monde astral, d'autres leur servent de guides, et ces ‘guides’ n'ont rien à voir avec les séances spirites ni avec les vieilles dames qui croient avoir comme guide un Indien Peau-Rouge, un Mandarin Chinois ou un Lama Tibétain. Ce que ces vieilles dames ont d'habitude, c'est une dose exagérée d'imagination. En fait, si l'on faisait le compte et si on dressait la liste de tous ceux qui prétendent avoir un guide Indien ou un guide Tibétain, il n'y aurait pas assez d'Indiens ou de Tibétains pour tout le monde, et de toute façon ces gens de l'Autre Côté ont leur propre besogne à accomplir et leurs tâches ne comprennent pas le fait de remuer le thé de façon à permettre à quelque vieille commère de faire une lecture, elles n'incluent pas non plus le fait de parler dans une trompette d'étain ou de faire se mouvoir un morceau de coton à fromage. Toutes ces histoires qui naturellement sont absolument inutiles proviennent d'un excès d'énergie nerveuse de la part d'un quelconque opérateur généralement hystérique. Les gens de l'Autre Côté ont trop à faire à s'occuper de leurs propres affaires pour venir sur Terre fureter dans des chambres obscures et souffler dans la nuque des gens qui sont là pour se procurer un délicieux frisson. Les seuls qui en fait vont à ces séances de l'Autre Côté sont des Esprits de la Nature d'une espèce inférieure, appelés Élémentaires. Ils sont là uniquement pour s'amuser, pour voir quel tas de nigauds sont ces humains pour croire n'importe quoi, tout ce qu'on leur dit. N'allez pas, chers amis Lecteurs, vous intéresser à cette foutaise, car c'est une foutaise.

Il en est de même pour cette affaire de Planche Ouija. Les gens vont s'amuser avec une Planche Ouija, et un Élémentaire, voyant ce qui est en train de se passer, fera toujours irruption comme un singe espiègle et influencera assurément la lecture. Maintenant, vous pourriez penser qu'il n'y a pas de mal à cela, mais il n'y a non plus rien de bon et il y a certainement beaucoup de mal dans ces lectures de Planche Ouija si un Élémentaire intervient pour que le message à donner paraisse hautement plausible, mais qui n'est que quelque chose qui a été extrait du propre sub-conscient de la victime. La vie entière d'une personne peut être affectée pour le pire en croyant à ces messages de Planche Ouija.

Une autre source de renseignements faux se produit quand la Planche Ouija est manœuvrée en accord avec la pensée collective des gens qui sont assemblés autour de celle-ci. Souvent, elle sera activée par le fait de prendre ses désirs pour des réalités et, de nouveau, elle fournira un message qui peut être véritablement néfaste parce que trompeur. La chose la plus sûre c'est — n'avoir absolument rien à faire avec les Planches Ouija et absolument rien à faire avec les séances de spiritisme. Souvenez-vous, vous êtes venu sur cette Terre en ne sachant intentionnellement pas le but exact de votre visite, et si vous essayez de trop découvrir sans un motif très, très exceptionnel, vous êtes alors comme l'étudiant qui entre dans la salle des examens et s'arrange pour voler d'avance une copie des concours d'examen. C'est là simplement une tricherie évidente et cela n'est d'aucune aide.

Un travail qui doit être fait dans le monde astral, c'est la réception de ceux qui arrivent pendant les heures de sommeil. Les gens arrivent à toute heure, car, lorsque c'est le jour dans une partie du monde, c'est la nuit dans l'autre. Aussi y a-t-il un courant constant de gens qui vont dans le monde astral au cours de leur période de sommeil, et ils sont pareils à des enfants qui reviennent de l'école. De même que les enfants aiment à être accueillis par leurs parents ou leurs amis, ainsi en est-il de ces voyageurs nocturnes.

Leur trafic doit être dirigé, ils doivent être mis en contact avec ceux qu'ils désirent rencontrer, et beaucoup d'entre eux désirent information et conseils durant ce qui, sur Terre, est la nuit. Ils désirent savoir comment ils se débrouillent et ce qu'ils doivent faire le lendemain. Cela occupe vraiment beaucoup de temps pour beaucoup de monde.

Ensuite, il y a d'autres entités dans le monde astral qui ne se réincarnent plus sur Terre, elles continuent — allant plus haut, plus haut, jusqu'à un plan plus élevé de l'existence. Au bon moment, elles ‘vont mourir’ au monde astral très paisiblement, sans la moindre douleur. En fait, elles vont tout simplement disparaître du monde astral et apparaître sur un plan supérieur.

Il y a de plus en plus de gens qui viennent sur Terre, de plus en plus de gens qui naissent sur Terre, et nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi il doit en être ainsi. La réponse est que la Terre est simplement un grain de poussière parmi des milliards de grains de poussière, et quand les gens me demandent pourquoi la population de la Terre augmente, je leur réponds la vérité, à savoir que les gens viennent sur Terre de d'autres plans d'existence plus nébuleux. Peut-être une personne vient-elle d'un monde à deux dimensions et c'est sur la Terre qu'elle a sa première expérience d'un monde à trois dimensions ; ainsi, elle commence sa ronde de l'existence sur le monde à trois dimensions que nous appelons Terre. Et il y a tout le temps de plus en plus de gens qui viennent sur Terre à mesure que la Terre devient de plus en plus une école qualifiée d'épreuves. C'est l'objectif de la Terre, vous savez, de nous enseigner les épreuves, comment les supporter et comment les surmonter. Les gens ne viennent pas sur Terre pour s'offrir du bon temps ; ils viennent pour apprendre, afin que tout l'enseignement qu'ils reçoivent puisse être transmis au Sur-Moi.

Après ce monde il y a le plan astral, et du plan astral, avec le temps, on naît plus haut aux différents plans de l'existence, jusqu'à ce que, finalement, l'entité complètement évoluée fusionne avec le Sur-Moi. C'est ainsi que le Sur-Moi grandit.

Si, après avoir considérablement grandi le Sur-Moi décide qu'il y a encore beaucoup à apprendre, de nouvelles marionnettes sont déposées sur un monde et tout le processus des cycles de vie recommence depuis le début. Et chaque fois que les marionnettes ont terminé leurs cycles, elles retournent purifiées au Sur-Moi qui, de nouveau, grandit grâce à cela.

Quand une personne vit dans l'astral, c'est-à-dire, lorsqu'une personne est ‘morte’ à la Terre, alors cette entité particulière entre dans la vie pleine et entière du monde astral et n'est pas simplement une visiteuse comme celles qui retournent dans le monde astral durant ce temps où leur corps dort sur la Terre, et, étant membre à plein temps du monde astral, elle se comporte comme les gens ordinaires le feraient sur Terre. C'est-à-dire, à la fin du jour astral, elle dort. Le corps astral qui, bien sûr, est parfaitement solide pour les gens du monde astral, va dormir et, de nouveau, la psyché quitte le corps astral au bout de sa Corde d'Argent et monte sur un plan plus élevé encore. Là, elle apprend des choses qui lui serviront dans ce que nous pourrions appeler l'astral inférieur quand l'esprit retourne au corps astral. Ne pensez pas que le monde astral soit le monde le plus élevé, ne pensez pas que c'est le Ciel ; ce ne l'est pas. Il y a beaucoup, beaucoup de cycles ou de plans d'existence différents.

Pendant que nous sommes dans ce monde que nous appelons ‘le monde astral’, nous pouvons avoir une famille. Nous vivons à peu près de la même façon que les gens vivent ici, sauf qu'il n'y a pas de querelles parce que dans l'astral il est impossible que vous rencontriez des gens avec lesquels il y a incompatibilité. Ainsi, si vous vous mariez dans l'astral, il est impossible que votre partenaire soit casse-pieds. Ceci est une chose que les gens sur Terre ne comprennent généralement pas : quand vous êtes dans le monde astral, vous ne pouvez pas rencontrer ceux qui étaient vos ennemis sur Terre, et votre famille — eh bien, votre famille astrale est tout aussi solide pour vous que l'étaient les gens sur Terre.

Les humains ne sont pas seuls dans le monde astral, les animaux y vont aussi. Jamais, au grand jamais ne faites l'erreur la plus tragique de croire que les humains sont la forme la plus élevée de l'existence ; ils ne le sont pas. Les humains sont simplement une autre forme d'existence. Les humains pensent d'une certaine façon, les animaux d'une autre façon, mais, il existe des entités qui, comparées aux humains, sont au-dessus des humains autant que les humains eux-mêmes sont au-dessus des vers de terre, et même ces Gens savent qu'ils ne sont pas la forme ultime de l'évolution. Aussi, oubliez tout ce que vous imaginez à propos de vous croire une créature supérieure et concentrez-vous pour faire le meilleur travail possible.

Les animaux vont sur le plan astral, les animaux vont plus haut s'ils le méritent exactement comme pour les humains. Une des grandes difficultés avec la religion Chrétienne, c'est qu'elle pense que l'humanité est la forme la plus haute possible de l'évolution, elle pense que toutes les créatures ont été créées pour la satisfaction de l'Homme, et cela a conduit à certaines conditions terribles. Le monde animal et les Manus des animaux ont été incroyablement tolérants, sachant que les hommes ont été mal instruits par leurs chefs religieux, par leurs prêtres qui, en fait, ont remanié le Christianisme afin de s'assurer le pouvoir qui leur convenait.

Admettez donc comme un fait que, dans les mondes astraux, vous ne trouverez pas de chiens apeurés ni de chats effrayés. Au contraire, vous trouverez un partenaire qui, à tous égards, est l'égal d'un humain et qui peut avec la plus grande facilité communiquer avec un humain par télépathie.

Beaucoup de personnes m'ont interrogé à propos des corps, est-ce qu'un corps semblera n'être qu'un amas de gaz ou quoi ? Et la réponse est ‘non’, un corps vous apparaîtra dans l'astral aussi solide que cette masse de viande que vous faites avancer actuellement sur deux tiges osseuses, et si deux personnes entrent en collision dans l'astral, eh bien, elles attrapent une bosse exactement comme deux personnes qui se heurtent sur le plan de la Terre.

Il y a l'amour vrai dans le monde astral, l'amour physique aussi bien que l'amour spirituel mais, bien sûr, à une échelle qu'un esprit limité aux pensées de la Terre ne peut pas comprendre aussi longtemps qu'il est logé dans le corps terrestre. Dans le monde astral, il n'y a rien qui ressemble à la ‘frustration’ parce que l'amour donne toute satisfaction en tout temps et aux deux partenaires.

Certaines personnes m'ont écrit pour me demander une description de Dieu. Dieu n'est pas exactement le Chef d'une grande Société, vous savez, ce n'est pas du tout un vieux monsieur à longue barbe portant une lanterne au bout d'un bâton. Dieu est une grande Force qui peut être appréhendée et comprise quand on est hors du corps terrestre et dans le monde astral. Actuellement sur la Terre nous sommes dans un monde à trois dimensions et la plupart des gens ne sauraient comprendre, disons, la description d'un objet à neuf dimensions.

Chaque monde a un Manu qui en a la charge. Vous pouvez dire que le Manu est pareil à un des Dieux de l'Olympe si parfaitement décrits dans les légendes grecques. Ou bien, si vous désirez être plus à la page, vous pouvez dire que le Manu est pareil au Directeur Général de la filiale d'une grande firme. Sous le Directeur Général de cette filiale — car ce monde-ci n'est qu'une filiale, après tout — il y a des directeurs de département qui, dans nos termes, seraient appelés Manus de différents continents et de différents pays. Ces sous-directeurs sont responsables de la gestion, disons, des États-Unis, ou de l'Allemagne, ou de l'Argentine, et ainsi de suite, et de même que les directeurs humains ont des tempéraments différents, ainsi en est-il des Manus et donc le pays en question a des caractéristiques nationales différentes. Les Allemands, par exemple, sont tout différents des Italiens, et les Italiens tout différents des Chinois. C'est parce que le ‘Directeur’ dudit département se trouve être différent.

Si glorieux qu'ils paraissent être, les Manus ne sont que des marionnettes de la Grande Entité ou Sur-Moi qui composent ‘Dieu’. Ce Grand Sur-Moi utilise les Manus comme des marionnettes à peu près de la même manière que le Sur-Moi humain peut utiliser un tas d'humains dans le but d'accroître son expérience.

Une autre question qui est si souvent posée est celle-ci : "Le corps astral paraît avoir une sorte de substance. S'il a des molécules, si dispersées soient-elles, celles-ci pourraient être sujettes à destruction ou être endommagées par la chaleur, le froid ou une collision. S'il en était ainsi, il pourrait en résulter malaise et souffrance dans un sens presque physique. Comment l'astral pourrait-il s'en tirer dans le voisinage d'une étoile physique ?" Eh bien, quand on parle de molécules, on parle de substances qui existent sur le plan terrestre. Une molécule est une chose physique, un morceau de matière, mais quand nous parlons de plan astral, nous sommes complètement en dehors de la vibration de degré inférieur qui compose toutes choses sur cette Terre. Un corps physique sur Terre peut être blessé par un autre corps physique, mais un corps physique dans l'astral ne peut en aucune manière être endommagé par le corps physique de la Terre ; les deux choses sont complètement, totalement différentes. On peut dire — ceci purement à titre d'exemple et encore, ce n'est pas un très bon exemple — qu'une roche et une lumière ne réagissent pas réciproquement l'une sur l'autre. Si nous lançons une roche dans le ciel, elle n'endommage pas le soleil. Ainsi, de la même manière, rien de ce qui arrive sur la Terre ne peut blesser aucun corps astral, mais ce qui blesse les gens dans l'astral c'est la bêtise crasse manifestée sur Terre par les humains qui cherchent à se supprimer les uns les autres, à se liquider réciproquement de différentes manières douloureuses, et qui généralement se conduisent comme des déments au lieu de se comporter comme des entités qui sont sur Terre pour apprendre quelque chose. La façon dont, à présent, les gens se conduisent sur Terre est très semblable à la manière d'agir des étudiants qui détruisent des ordinateurs d'un million de dollars. Il est temps que les humains mûrissent, et il est temps que les étudiants apprennent qu'ils vont à l'école ou à l'université pour assimiler l'enseignement de gens qui en savent plus long qu'eux.

 

Chapitre Neuf

Rappelez-vous : la tortue n'avance

qu'en sortant le cou.

 

Mon Dieu ! Je pensais que j'en avais fini avec les discussions sur l'astral, la mort et toutes les choses de ce genre, et maintenant, voici un autre paquet de questions qui, toutes, concernent les mêmes choses. Par exemple : "Est-ce qu'une explosion atomique qui incinère simultanément des millions de corps humains cause un pandémonium sur le plan astral, ou comment cela les affecte ou les perturbe ?"

Cela ne les blesse pas le moins du monde physiquement, mais cela leur cause certainement un terrible affolement vu que des milliers de personnes arrivent dans le monde astral dans un désordre effroyable. Beaucoup de ces gens seront malades de frayeur, beaucoup devenus fous par suite du choc, si bien que toutes les aides disponibles se précipitent pour secourir ceux qui affluent et sont dans une extrême détresse. Le spectacle, en cette circonstance, serait très semblable à celui auquel on assiste quand une calamité vraiment terrible s'abat sur la Terre, un séisme par exemple, ou quelque chose d'au moins aussi désastreux. En pareille circonstance, les aides et les volontaires mettent en œuvre tous les moyens possibles afin de prêter assistance aux sinistrés. La réponse est donc : personne dans le monde astral n'est lésé par l'explosion de la bombe, mais tous sont très bouleversés par le supplément de travail que représentent leurs efforts pour prendre soin de tant de personnes en même temps. En effet, bien qu'on puisse avoir prévu pareille catastrophe, toutes les ‘prévisions’ ne sont jamais que des probabilités et pas nécessairement des faits réels qui doivent se produire.

Un autre correspondant demande : "Comment les Manus des nations dirigent-ils les affaires de leur nation ? Agissent-ils par l'intermédiaire des Représentants aux Nations Unies, par l'intermédiaire des chefs d'état, de leurs cabinets et conseillers, ou comment ?"

Si les Nations Unies avaient été ce qu'on avait espéré, c'eût été le moyen d'agir mis à la disposition d'un Manu, mais voici quelque chose qu'il vous faut prendre très sérieusement en considération, qui peut vous être déplaisant, qui peut même vous être absolument choquant, mais qui, néanmoins, est un fait réel.

Ce monde particulier n'est pas un monde très évolué, en fait, c'est un monde pénitentiaire, un enfer, une rude école — appelez-le comme vous voudrez — et beaucoup des Manus préposés à la garde de ce monde sont, eux-mêmes, en train d'apprendre ! Lorsqu'ils acquièrent de l'expérience et obtiennent des succès, alors, exactement comme pour un directeur de département, ils sont promus, et si le Directeur Général remporte du succès dans sa petite filiale, il pourrait bien être nommé dans une filiale beaucoup plus importante.

Il est réellement nécessaire de voir les choses avec un esprit ouvert et de se souvenir que lorsqu'on est de l'Autre Côté, dans l'astral, on ne se trouve pas installé sur un nuage pour jouer du banjo ou pincer les cordes d'une harpe : on doit travailler.

Si vous êtes à l'école maternelle, vous pouvez penser que les ‘grands’ de douze ans dans une classe supérieure sont de vrais Dieux qui ne font rien sinon dire aux professeurs où il faut aller, et ceux-ci âgés de douze ou de quatorze ans peuvent penser que les élèves de première ou de terminale, comme il vous plaira de les appeler, sont vraiment les Dieux de la Création. Mais ces Dieux de la Création ont encore des devoirs à faire chez eux, ils doivent encore assister à des cours, ils doivent encore acquérir de l'expérience. Bien, les gens viennent sur cette Terre pour acquérir de l'expérience, les Manus s'occupent de ce monde (plus ou moins) afin d'acquérir de l'expérience, et, s'il y a quelques combats entre les pays, eh bien, cela instruit les humains et aussi les Manus.

Dans des états supérieurs, c'est-à-dire avec des mondes beaucoup plus évolués, les Manus peuvent se réunir et discuter les choses amicalement, de sorte qu'il n'y ait pas de guerres et pas de crimes particuliers, mais c'est chose beaucoup trop avancée pour les voyous de la Terre. Les gens de la Terre sont ici pour apprendre par la manière dure parce qu'ils n'apprendront pas par la manière douce, la manière aimable. Si un individu vous frappe avec une massue ou manifeste un désir très sérieux de vous assommer et de vous étendre sur le carreau, il est bien inutile de lui dire : "Je vous en prie, mon cher camarade, renoncez gentiment à des intentions aussi désagréables !" Au lieu de parler ainsi, si vous êtes intelligent, vous lui flanquerez un coup de pied là où ça fait le plus mal, et lancerez un cri d'alarme pour appeler la police.

Ainsi, les Manus de ce monde sont des ‘apprenants. Ils apprennent des choses exactement comme vous, et quand ils ont appris à mettre un peu d'ordre dans les affaires, ils passent à quelque chose de mieux. Mais, reprenez courage, vous n'avez guère à séjourner ici qu'environ soixante-dix ans, la durée d'une vie, les pauvres Manus ont de loin une peine plus longue que cela.

Maintenant, voici une petite question insérée ici : "Il est entendu que la lignée du Treizième Dalaï-Lama était toute la même âme. Se pourrait-il que le Treizième soit maintenant dans le Pays de la Lumière Dorée et, malgré cela, réincarné dans le Quatorzième ?"

Eh bien, c'est là la question à laquelle je peux le plus facilement répondre vu que c'est le Quatorzième Dalaï-Lama lui-même qui paraît avoir vendu la mèche à la presse et avoir admis qu'il n'est pas une réincarnation du Grand Treizième, ce qui est aussi bien, car le Grand Treizième est une entité effectivement très active dans le monde astral où il fait beaucoup de bien, et je crois que c'est chose plutôt triste que les ‘leaders’ actuels en exil en Inde ne fassent pas grand-chose pour venir en aide au Tibet qui souffre. Mais je me suis occupé de cela assez longuement dans un chapitre précédent de ce livre, et je n'ai pas à ajouter des ornements superflus ou à me répéter lorsque ce n'est pas nécessaire.

Une autre personne m'écrit en se référant à ‘Ma visite à Vénus’ (‘My Visit to Venus’), mais qu'il me soit permis de déclarer ici et maintenant que je ne recommande surtout, surtout, surtout pas ce ‘livre’. Il ne s'agit que de quelques articles que j'ai écrits il y a bien des années, et il contient certaines — eh bien, je les considère excentriques — illustrations dont je ne suis pas l'auteur. Ce livre, qui contient des parties de mon œuvre et qui est rempli d'une quantité d'annonces, a été publié entièrement sans ma permission et entièrement contre ma volonté.

Il en va de même pour un disque : ‘Le Pouvoir de la Prière’ (‘The Power of Prayer’). Je ne le recommande absolument pas. La qualité en est extrêmement médiocre et il n'a jamais été destiné à être reproduit sous forme de disque. C'est simplement quelque chose que j'ai fait il y a de nombreuses années et, quand j'eus quitté l'Amérique du Nord pour l'Amérique du Sud, je fus informé que ce disque avait été fait sans ma permission, sans que je le désire, durant mon absence du continent.

Si vous désirez un vrai disque, achetez le disque de Méditation que j'ai conçu spécialement pour être enregistré. Ce disque a été fait spécialement pour aider les gens à méditer et on peut se le procurer chez : —

 

Mr. E. Z. Sowter,

33 Ashby Road,

Loughborough,

Leicestershire,

England.

 

Sachez que M. Sowter a les droits d'auteur mondiaux pour ce disque ainsi que pour les Pierres de Touche (‘Touch Stones’) et pour maintes autres choses, et il est le seul à avoir ma permission et mon accord absolus pour vendre mes disques et Pierres de Touche. Il vend également diverses autres choses de ma conception.

Il s'agit ici d'une publicité gratuite pour M. Sowter, qui est un très honnête homme et qui essaie de faire du bien.

Ce livre n'est pas destiné à dresser un catalogue des gens de bien, il n'est pas davantage conçu comme un catalogue des parfaits abrutis qui se situent dans la frange extérieure du bon sens, mais mon présent ouvrage ne serait pas complet si je ne mentionnais pas une famille vraiment très charmante : Mme Worstmann et ses deux filles. Vous vous souvenez peut-être que l'un de mes livres était dédié à Mme Worstmann, une dame très charmante, de très haute formation intellectuelle, une dame qu'on est heureux de connaître et que j'ai connue pendant nombre d'années, alors que son mari était encore en vie sur cette Terre, et j'ai été en contact avec lui maintenant qu'il est de l'Autre Côté. Mme Worstmann, donc, est une personne des plus instruites. En tout cas, elle était assez instruite pour que ses deux filles, elles aussi, soient des personnes de talent. Louise qui est infirmière dans l'un des meilleurs hôpitaux de Londres est certes une bonne infirmière. Mais elle excelle en bien d'autres domaines. Elle a un côté artistique — bon, je ne vais pas énumérer toutes ses qualités, elles sont trop nombreuses pour figurer dans ces pages. Je tiens à mentionner aussi sa sœur Thérèse, une autre personne pleine de talent. Elle aussi est infirmière et très désireuse de devenir chirurgien. Elle en a toutes les capacités, toutes en fait, sauf l'argent. Je me suis renseigné pour savoir s'il y avait quelque Système d'Assurance susceptible d'aider une jeune femme très douée à obtenir une formation de chirurgien. Malheureusement, je n'ai encore trouvé aucun organisme de ce genre ; aussi, je m'adresse à vous, mes Lecteurs : si vous connaissez le moyen de procurer à une jeune femme très douée l'argent nécessaire pour payer ses études à la Faculté de Médecine, c'est maintenant pour vous une occasion de faire le bien.

Je déclare clairement et sans ambages que cette jeune personne a les aptitudes qu'il faut pour faire du bien dans le monde comme chirurgien et il semble plutôt affreux que, faute d'argent pour payer ses études, elle soit hors d'état de faire le bien qu'elle ne manquerait pas de faire.

Puisque nous parlons de futurs chirurgiens, traitons de la transplantation cardiaque. J'ai ici une question : "Que penser de l'engouement actuel pour les transplantations cardiaques et autres interventions chirurgicales radicales où on greffe dans un corps des organes étrangers, des valves en plastique, des tubes, etc. D'un point de vue purement matériel, physiologique, la chose paraît être considérée comme une percée scientifique presque miraculeuse, mais fait-elle l'affaire ? L'emploi de divers produits chimiques neutralisera-t-il la tendance normale du corps à rejeter tout élément étranger qu'on y introduit de cette manière ? Ou pareil rejet est-il inévitable simplement parce qu'en introduisant dans le corps un nouvel organe parfaitement sain pour remplacer un membre malade, on n'obtiendra pas une concordance adéquate entre l'éthérique toujours malade de l'organe en question et la contrepartie matérielle qu'on y introduit artificiellement ? Et, d'ailleurs, y a-t-il vraiment un gain réel pour l'individu qu'on opère, si cette intervention se solde par quelques mois ou même quelques années d'invalidité ajoutés à son séjour actuel sur Terre, à moins qu'il n'utilise vraiment le temps ainsi gagné pour apprendre quelques leçons qui en valent réellement la peine et qui autrement auraient été reportées à une autre incarnation ?"

Eh bien, c'est certainement toute une bouchée ! Il y a plusieurs centaines de siècles, au temps de l'Atlantide, les gens savaient faire des transplantations. En ce temps-là, il était possible de greffer un bras ou une jambe, possible aussi de remplacer cœur, reins et poumons, mais c'est par une intervention providentielle de la Nature que fut anéantie une civilisation qui accomplissait de telles choses. Ils essayèrent de remplacer des cerveaux et ils produisirent des monstres amoraux.

En fait, il n'y a pas grande difficulté à remplacer un cœur. Il s'agit simplement d'un procédé mécanique. Il faut exciser le cœur et calibrer le cœur de remplacement de façon à ce qu'il s'adapte exactement aux ‘conduits’. Tout chirurgien compétent pourrait faire une telle opération.

Dans le monde physique, on a un demi-invalide. Après tout, quand on exécute une opération aussi radicale, on n'arrive pas à remettre bout à bout certains vaisseaux sanguins et certains nerfs, toute la structure en est altérée, si bien qu'un homme très malade se voit atteint d'un mal supplémentaire — la détérioration de son corps. Malgré tout une telle personne peut survivre pendant un nombre indéterminé d'années, survivre en menant une existence de demi-invalide.

Dans le monde astral, par contre, il y a deux personnes qui souffrent grandement de ce ‘croisement’. L'une d'elles est à demi dans l'astral, c'est-à-dire qu'elle va dans l'astral uniquement pendant son sommeil, et l'autre personne est tout à fait dans l'astral, mais comme son cœur ou un autre organe est encore vivant, elle a une sorte d'attachement sympathique par l'intermédiaire de la Corde d'Argent de la personne qui possède maintenant cet organe.

Prenez deux postes de radio ; vous allumez les deux postes placés dans la même pièce, peut-être au même programme, et si vous éteignez l'un des deux postes, il en résulte que le second a un volume légèrement supérieur ; il y a une certaine interaction entre les deux postes, et il ne s'agit ici que de postes de radio, de choses qu'un groupe de filles a rassemblées tout en bavardant au sujet de leurs derniers copains et de ce que seront les minijupes la saison prochaine. Si maintenant c'est d'êtres vivants qu'il s'agit, l'interaction est beaucoup, beaucoup plus forte, et cela compromet absolument, incontestablement, l'efficacité d'une personne vivant dans le monde astral d'être ne fût-ce que ‘sympathiquement’ reliée au corps d'une autre personne.

Je suis fermement convaincu que cette façon de remplacer les organes est terriblement, criminellement mal, et vraiment les gens ne devraient pas permettre de tels abus de la Nature. Les reflets provenant du cœur du donneur apparaissent dans l'Aura du receveur et il peut y avoir incompatibilité entre les deux intéressés. Que l'un d'eux soit un homme de couleur et l'autre un blanc n'a rien à y voir. Le taux de base de vibrations, c'est-à-dire la fréquence de chaque personne, a tout à voir avec cela, et j'espère bien que ces transplantations seront bannies.

C'est chose toute différente de remplacer un organe par un autre en matière synthétique parce que ce n'est pas plus grave que de porter des lunettes, un appareil auditif ou un vêtement, pas plus grave que d'utiliser des béquilles.

Je crois qu'il faudrait encourager les scientifiques en recherche médicale à inventer des organes artificiels qui pourraient être employés en toute sécurité pour des humains. Il n'y aurait alors aucun croisement entre deux entités qui cause un handicap aux deux entités jusqu'au moment où elles sont toutes deux libérées de leur Corde d'Argent et vivent dans le monde astral. Donc, pour répondre à cette question particulière, je suis catégoriquement opposé aux greffes d'organes.

Voici maintenant une autre question qui devrait être d'intérêt général. Celle-ci : —

"Des renseignements ou des instructions sur la façon dont quelques personnes travaillant avec dévouement pourraient provoquer un changement dans le cours des affaires du monde."

Si quelques personnes pensaient décidément ‘en cadence’ sur un sujet particulier, quel que soit l'objet de leur pensée, cela pourrait effectivement se réaliser. De nos jours, les gens ne peuvent s'appliquer à une pensée plus longtemps qu'une seconde ou deux. Si vous en doutez, essayez vous-même, essayez de penser à un sujet particulier tandis que vous observez l'aiguille des secondes de votre montre. Vous verrez, si vous êtes franc, que votre attention flottera et vagabondera beaucoup plus rapidement que vous ne le croiriez possible. Votre attention restera plus ou moins constante seulement si vous pensez à quelque chose qui vous concerne, quelque chose que vous désirez, quelque chose que vous voulez faire, quelque chose qui vous affecte profondément. Tout le reste, comme par exemple porter secours à une personne que vous avez rencontrée — eh bien, vous ne pouvez pas maintenir l'intérêt très longtemps.

La pensée des gens n'est pas constante et personne ne pense à la même chose en même temps et avec la même intensité. Celle-ci ressemble à une foule de gens s'affairant, tous marchant, mais non pas d'un même pas, tandis que si les gens pouvaient penser ‘en cadence’, ils pourraient en effet accomplir des miracles. Si vous désirez réfléchir davantage à ce propos, considérez une armée, un régiment de soldats passant sur un pont. Si ces hommes marchaient au pas en traversant le pont, ils détruiraient celui-ci, et c'est pourquoi avant d'aborder le pont les hommes reçoivent l'ordre de ‘rompre le pas’. Aussi traversent-ils le pont comme le ferait une cohue désordonnée, ni au pas ni en cadence, et ils empêchent ainsi que se produise l'effet d'une troupe nombreuse marchant au pas, la force n'y est plus et le pont n'est pas endommagé.

Si vous pouviez réunir un certain nombre d'hommes marchant absolument au pas, ils détruiraient n'importe quel pont. Et si ces gens continuaient à marcher au pas, ils pourraient même détruire un immeuble, car en effectuant constamment et rythmiquement les deux mouvements de marteler pesamment le sol puis lever le pied, ils provoqueraient une telle série de vibrations que l'amplitude ou le degré de vibration croîtrait et croîtrait au-delà du point où l'élasticité naturelle du pont ou de l'immeuble pourrait le supporter et alors le pont volerait tout simplement en éclats comme du verre brisé.

Si l'on pouvait avoir — oh, une demi-douzaine de personnes, et les amener à penser décidément, délibérément en ondes de schéma correct, elles pourraient renverser des gouvernements, ou construire des gouvernements, elles pourraient faire d'un pays une nation prééminente sur toutes les autres, et elles pourraient accomplir des choses considérées aujourd'hui comme totalement impossibles.

C'est chose heureuse peut-être qu'il ne soit pas facile d'amener les gens à penser à l'unisson exactement à la bonne fréquence parce que — et ici, je parle tout à fait sérieusement, ce n'est pas une plaisanterie — si quelqu'un avait avec lui une bande d'escrocs exercés à penser correctement, ils pourraient penser de manière à ouvrir le coffre d'une banque. Mon Dieu, quel dommage que je n'aie pas un beau petit gang ; ce serait bien agréable d'avoir une belle quantité d'argent, n'est-ce pas ? Toutefois la chose est réellement possible et, au temps des Atlantes, cela se produisait tous les jours.

Les chants Catholiques sont une relique de ces jours révolus, chants que certains croient vieux de deux mille ans seulement, mais qui en fait ont été composés à partir des chants de pouvoir des Sumériens et des Atlantes. Peut-être devrais-je intervertir l'ordre de ces peuples et dire Atlantes et Sumériens puisque les Atlantes ont, bien sûr, la civilisation la plus ancienne des deux.

À cette époque, il était possible de soulever par la pensée de massifs blocs de pierre, parce que l'on disposait d'une masse exercée de prêtres pensant en même temps sur l'ordre de leur conducteur de telle sorte que la pierre s'élevait tout droit dans l'air.

Si vous trouvez cela trop fantastique, rappelez-vous que vous pouvez produire un son qui brisera un verre. Si vous maintenez le son vous pouvez briser un verre ou briser une fenêtre ; la pensée est simplement une autre forme de son, c'est-à-dire une vibration ; chaque chose est une vibration, et si vous mettez en mouvement la vibration qui convient, vous pouvez réaliser n'importe quoi.

Une autre question : "Les lecteurs se demandent quand arrivera, pour le monde libre, le moment opportun de prendre connaissance des Capsules du Temps."

Le moment opportun n'est pas encore venu. Le moment opportun ne viendra pas avant la fin de cette civilisation, la fin de cette civilisation telle que nous la connaissons présentement. Plus tard — oh non, pas de votre vivant, aussi ne vous inquiétez pas — beaucoup plus tard, il y aura des tremblements de terre qui vont vraiment secouer la croûte terrestre et ces Capsules du Temps seront projetées à la surface, prêtes à être ouvertes. Il y en a un assez grand nombre. Une énorme capsule se trouve en Égypte. Je suppose que techniquement c'est une capsule, mais en fait, il s'agit d'une vaste chambre située profondément sous les sables mouvants du Désert Égyptien. Cette Chambre est un musée complet des objets fabriqués il y a des dizaines de milliers d'années — oui, ‘des dizaines de milliers d'années’.

Il y a des avions d'un type très, très différent de ceux qu'on utilise actuellement, avions qui marchent par antigravité de sorte que la puissance du moteur n'est pas employée pour supporter le poids de l'appareil, mais sert uniquement à propulser le véhicule. Je vous dirai en toute franchise que j'ai vu un tel avion.

Il y a un appareil qui serait spécialement intéressant pour la ménagère ou la personne qui doit porter des choses lourdes. C'est une sorte de poignée qui s'attache à l'objet, quel qu'il soit, et il suffit simplement de saisir cette poignée comme pour porter un panier. Si le colis ou le paquet est lourd, la poignée est plus enfoncée, si le paquet n'est pas très lourd, alors la poignée n'est pas très enfoncée. Chacun de ces appareils a été construit de telle sorte que le paquet peut peser une tonne ou dix livres (4,5 kg), cela n'a aucune importance, la personne n'a pas à faire plus d'effort que pour environ un poids d'une livre (0,5 kg).

L'antigravité était chose tout à fait ordinaire, et commune en ces siècles depuis longtemps révolus, mais les prêtres de ce temps-là, qui étaient aussi chefs des armées, entrèrent en conflit les uns avec les autres et chaque parti s'efforça d'avoir des armes plus puissantes que celles de l'autre camp, avec le résultat qu'ils firent sauter toute leur civilisation en l'air et elle retomba sous forme d'une poussière radioactive.

Plus tard, quand on ouvrira ces Capsules du Temps, on verra la télévision en trois dimensions et non plus simplement les 3-D qui sont obtenues au moyen de deux caméras ou de deux objectifs, mais une chose dans laquelle il semble y avoir des personnes concrètes, de taille miniature, naturellement, exécutant des pièces de théâtre, des danses et même des débats.

La photographie aussi était différente à cette époque ; il n'y avait rien de tel que les photographies plates de maintenant. Tout était dans le ‘solide’, plus en 3-D que les 3-D elles-mêmes. Ce qui s'en rapproche le plus c'est un très, très rudimentaire hologramme que les savants sont à expérimenter et dans lequel vous pouvez presque voir derrière l'objet que vous avez photographié. Eh bien, au temps de l'Atlantide, on pouvait voir derrière !

Il y a des centaines de siècles existait la civilisation la plus puissante que le monde eût jamais connue jusqu'alors, mais il se produisit un tel cataclysme que les gens devinrent presque fous — ceux qui survécurent — et ils durent recommencer depuis l'état sauvage, et le soi-disant Âge de la Science actuel a à peine atteint ce qui eût été appelé le stade du jardin d'enfants au moment où l'Atlantide était à son apogée.

Beaucoup de gens ne croient pas à l'Atlantide ce qui, bien sûr, est extrêmement sot. Ils ressemblent aux pêcheurs qui, n'ayant rien pris, déclarent : "Oh, il n'y a plus de poissons dans les mers, ils sont tous morts."

Oui, l'Atlantide a existé, et il en reste encore aujourd'hui des vestiges vivants qui sont profondément enfouis dans une certaine partie du monde, et je tiens à préciser que cette partie du monde N'EST PAS le Mont Shasta. Ne croyez pas toutes les foutaises que vous lisez ou que l'on raconte à propos du Mont Shasta. Il ne s'agit que d'un territoire ordinaire qui a été médiatisé à l'excès par des gens qui désiraient gagner rapidement non seulement quelques dollars, mais tout un paquet de dollars.

Je souhaiterais pouvoir vous révéler certaines des choses que je CONNAIS absolument, assurément, mais certaines d'entre elles ne peuvent pas être divulguées en ce moment. Je connais la vérité au sujet des sous-marins Thresher et Scorpion et je sais ce qui leur est arrivé et pourquoi. Si l'histoire pouvait vous en être contée, elle ferait courir des frissons glacés le long de votre épine dorsale, mais le temps n'est pas encore venu. Il y a beaucoup de choses qu'on pourrait dire, mais — eh bien — ces livres sont partout en circulation, de très nombreuses personnes les lisent, et il y a de nombreuses personnes qui ne devraient pas être au courant que certaines personnes savent ce qui se passe réellement. Vous pouvez m'en croire, cependant, que le mystère du Thresher et du Scorpion est plus étrange que vous ne pourriez jamais imaginer.

"Vous paraissez tellement vous intéresser aux animaux, dit cette lettre, et pourtant vous affirmez que vous ne croyez pas au végétarisme. Pourquoi ? Comment conciliez-vous les deux, l'amour des animaux et l'aversion pour le végétarisme ?"

Je crois très fermement que l'Homme a un corps qui, à ce stade de l'existence, a besoin de viande pour sa subsistance. Maintenant, permettez-moi de dire ceci. Il y a une quantité innombrable d'années — tant et tant et tant d'années — existait un type d'Homme qui était entièrement végétarien. Il était tellement occupé à manger qu'il n'avait pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre. Il ne lui était jamais venu à l'esprit de manger de la viande, et c'est ainsi que pour pouvoir absorber une formidable quantité de légumes, de fruits et de noix, il avait besoin d'un organe supplémentaire, dont l'appendice est le dernier vestige.

L'expérimentation se solda par un échec complet. Les Jardiniers de la Terre trouvèrent que l'Homme végétarien était inefficace parce qu'il lui était absolument impossible d'absorber la quantité de cellulose qui lui était nécessaire et d'effectuer en même temps un travail qui en valût la peine. Il lui fallait passer tout son temps à manger, et n'avait plus le moindre loisir pour réaliser un travail constructif. C'est ainsi que les Jardiniers de la Terre mirent au rancart ce type d'Homme et, si l'expression ‘mettre au rancart’ vous déplaît, disons que l'évolution transforma l'humanité en carnivore.

Nous devons faire face aux faits de base, et l'un de ces faits de base est celui-ci : toute matière végétale est soutenue par de la cellulose. Maintenant, imaginez un rideau en dentelle, un beau filet ajouré dont vous bourrez les trous avec une pâte contenant une substance alimentaire. Supposez que vous deviez manger le rideau en dentelle pour que la valeur nutritive qui remplit les trous puisse être absorbée par votre corps. Cela semble un peu fantastique, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est exactement ce que vous faites quand vous mangez quantité de laitue, de chou, ou autre fruit ou légume. Ce que vous mangez, c'est une éponge de cellulose dont les trous sont bourrés de nourriture, mais la matière spongieuse prend beaucoup de place, si bien que pour avoir une quantité convenable de nourriture, il faut absorber une masse absolument excessive de cellulose, et le pauvre malheureux organisme ne peut pas digérer la cellulose, vous le savez, elle doit être excrétée.

De toute ma vie je n'ai jamais, jamais rencontré un végétarien qui pouvait exécuter un dur labeur. Bien sûr, s'il restait assis sur son derrière toute la journée en laissant les autres faire le travail alors, sans doute, il pouvait se débrouiller, mais sans être très brillant. Si par hasard il était brillant, alors vous pourriez admettre que s'il vivait normalement, il serait fichtrement plus brillant.

Non mais vraiment, avez-vous jamais vu un terrassier ou un homme qui effectue un dur travail manuel vivre de légumes et de fruits uniquement ? Non, n'est-ce pas, maintenant que vous y pensez ?

Mais revenons à la question concernant les animaux. Je suis vraiment quelqu'un qui aime les animaux. J'aime tous les animaux et je peux vous assurer que les animaux savent qu'ils doivent mourir un jour et cela aide leur propre Karma s'ils peuvent mourir à des fins utiles.

Les animaux qu'on élève pour servir à l'alimentation sont bien traités, on les nourrit avec soin, on les soigne dès qu'ils sont malades. On surveille soigneusement le troupeau de façon qu'il ne compte que des bêtes en bonne santé.

À l'état sauvage, nombre d'animaux sont malades ou chétifs, il en est qui ont été blessés de quelque manière, d'autres qui ont telle ou telle maladie comme le cancer ou une affection pulmonaire, traînent une existence misérable. Supposons qu'un animal se fracture une patte ; il ne lui reste qu'à vivre une vie réellement misérable jusqu'à ce qu'il meure de souffrance ou d'inanition, alors qu'un animal de troupeau serait soigné immédiatement.

Si personne ne tuait aucun animal, le monde serait bientôt envahi d'animaux de chaque espèce. Il y aurait des bestiaux en grande quantité, et plus grand serait le nombre de têtes de bétail, plus nombreux seraient les animaux prédateurs que la Nature elle-même veillerait à produire afin de diminuer le nombre de bestiaux.

Si les humains mangent de la viande, ils ont avantage à tuer un animal sans douleur et rapidement. Quand on abat une bête pour l'alimentation, on diminue le nombre des animaux, on les tient en échec et en les empêchant de se multiplier de façon incontrôlable et de retourner à l'état sauvage, on prévient la dégradation des races d'animaux de boucherie.

Maintenant, que cela nous plaise ou non, les humains doivent aussi être tenus en échec en ce qui concerne leur nombre. S'il y a trop d'humains, il y a alors inévitablement une grande guerre, un grave tremblement de terre ou quelque espèce de fléau ou de maladie qui emporte un grand nombre d'humains. Ce sont simplement les Jardiniers de la Terre qui éclaircissent les rangs des humains en faisant disparaître les excédents de population ; les gens, après tout, ne sont que des animaux d'un type différent.

Quant à tous ces gens qui hurlent pratiquement d'angoisse à la pensée que quelqu'un mange un morceau de viande, eh bien, que disent-ils du fait de manger une laitue vivante ? Si l'on mange un morceau de viande de bœuf ou de poulet, le propriétaire d'origine de la chair n'est plus en état de sentir les coups de dents ; pourtant les gens mangent de la laitue vivante, mangent des poires vivantes ; alors, comment concilient-ils cela avec leurs principes prétendument humanitaires ?

La science, toute cynique et sceptique qu'elle soit, a découvert que les plantes ont des sensations, les plantes poussent mieux quand elles sont entretenues par des personnes qui sympathisent avec elles. Les plantes réagissent à la musique. Il y a des instruments capables d'indiquer le degré de douleur qu'une plante supporte. Vous ne pouvez entendre crier un chou quand vous lui arrachez les feuilles extérieures — non, parce qu'il n'a pas de cordes vocales, et pourtant il existe des instruments qui peuvent enregistrer ces cris de douleur comme une décharge statique.

Ceci n'est pas matière de conte de fées, c'est un fait réel, c'est un fait qui a été étudié et prouvé maintes et maintes fois. Dans des laboratoires de Russie, d'Angleterre et des États-Unis, cela a été prouvé.

Quand vous cueillez quelques baies et que vous les engloutissez, qu'en est-il des sensations de la plante ? Vous n'allez pas arracher un morceau de viande à une vache pour le porter à votre bouche, n'est-ce pas ? Si vous essayiez de le faire, la vache s'y opposerait certainement, mais parce que la plante n'est pas capable de vous signaler sa souffrance, vous vous croyez fameusement humanitaire quand vous mangez des plantes plutôt que de la viande, laquelle ne peut pas ressentir la douleur d'être dévorée.

Très franchement, je crois que les végétariens sont une collection d'hurluberlus et de cinglés. S'ils voulaient seulement renoncer à leur stupide attitude et se rappeler que les Jardiniers de la Terre ont conçu leurs corps pour certains aliments, ils seraient dans un meilleur état de santé mentale.

Si vous possédez une voiture, après avoir fait la vidange vous ne remplissez pas d'eau le carter, n'est-ce pas, en disant que vous ne pouvez absolument pas utiliser de l'huile parce que celle-ci pourrait provenir de la Terre quelque part et faire du mal à quelqu'un sous Terre. Si vous essayez d'entretenir votre corps avec des aliments qui ne lui conviennent pas, vous agissez exactement de la même manière qu'une personne qui ne veut pas utiliser d'huile pour le carter de sa voiture et la remplace par de l'eau salée.

Soyons logiques : si nous disons que le végétarisme est une bonne chose, alors qu'en est-il de l'habitude d'orner sa chambre avec des fleurs coupées ? Les plantes sont des entités vivantes, et quand vous coupez des fleurs, vous amputez la plante de ses organes sexuels pour les piquer dans des vases. Or, les humains seraient affreusement malheureux si on leur coupait les organes sexuels pour les placer dans des vases à seule fin de faire plaisir à une autre race.

Permettez-moi une digression. Lorsque j'étais à l'hôpital, j'éprouvai un jour une surprise très agréable. Un groupe de très aimables dames résidant très loin sur la côte du Pacifique des États-Unis avait câblé à un fleuriste de la cité de Saint John (Nouveau-Brunswick, Canada — NdT) pour qu'il me livre des plantes à l'hôpital. J'appréciai énormément cette gentillesse. Les dames n'avaient pas joint leur adresse à ce cadeau, mais je réussis à les localiser !

Personnellement — je n'aime pas les fleurs coupées. Cela me paraît tellement dommage de les couper. Je préfère de beaucoup une plante entière ; on a là une chose vivante qui grandit et qui ne se borne pas à mourir. Je pense souvent aux gens qui envoient de grosses gerbes de fleurs coupées — eh bien, pourquoi ne pas couper les têtes de petits enfants et les empaler sur des bâtons pour en orner une chambre !

Avez-vous jamais pensé à l'état dans lequel se trouve cette vieille Terre qui est la nôtre ? C'est tout un gâchis, vous savez. Comparez cela à un jardin. Si celui-ci est convenablement entretenu, il n'y a pas de mauvaises herbes, tous les parasites sont tenues en échec, il n'y a pas de rouille sur les arbres et les fruits sont sains et bien formés.

Les plantes doivent être éclaircies, celles qui sont maladives, arrachées. De temps en temps, il y a lieu de tailler les arbres fruitiers, parfois de les greffer. Il y a lieu de surveiller attentivement le jardin et d'empêcher la fécondation croisée entre des espèces indésirables. Si le jardin est entretenu comme il doit l'être, il devient un lieu de beauté.

Mais licencions les jardiniers, laissons le jardin à l'abandon pendant une année ou deux. Les mauvaises herbes croîtront, elles étoufferont et tueront les plantes qui sont plus délicates, des parasites viendront, et la rouille apparaîtra sur les arbres. Les fruits ne seront plus ronds et fermes mais ratatinés, ridés, avec toutes sortes de taches brunes. Un jardin tristement négligé présente un aspect tragique.

Passons du jardin au cheptel. Avez-vous jamais vu des poneys sauvages dans une lande ou du bétail sauvage là où il n'y a guère d'herbages ? Ils deviennent chétifs, les uns souffrent de rachitisme, d'autres ont des maladies de peau. C'est un spectacle généralement pathétique que celui de ces créatures naines, hirsutes et très, très sauvages.

Par contre, regardez un parc à bestiaux bien entretenu. Vous y voyez des animaux de race soigneusement élevés, dont les tares ont été éliminées, en fait. Vous y voyez des chevaux de race pure ou des vaches d'excellente souche. Ces bêtes sont saines, de bonne taille et d'aspect solide ; elles paraissent heureuses de vivre et on peut les regarder avec plaisir sachant qu'elles ne s'enfuiront pas de crainte en vous voyant. Elles savent qu'on veille sur elles.

Maintenant, pensez à la Terre, pensez à ses habitants. La race s'appauvrit de plus en plus. Les gens deviennent plus vicieux, ils écoutent de la ‘musique’ de plus en plus dépravée et regardent des films toujours plus obscènes. Nous vivons un temps qui n'est plus un âge où la beauté et la spiritualité comptent ; les gens n'aiment plus la bonne musique, les bons films ; tout est en pleine décadence. Il n'y a pas un seul grand homme à propos duquel on n'entende pas dire des choses méchantes inventées par quelque sombre idiot. Un des plus grands hommes des temps modernes, Sir Winston Churchill, qui a probablement sauvé le monde de la domination du Communisme, a eu, lui aussi, ses détracteurs, précisément parce que l'esprit du mal imprègne aujourd'hui toute l'atmosphère.

Le jardin qui est la Terre qui est notre monde est monté en graine. Les mauvaises herbes poussent rapidement. Vous pouvez les voir dans les rues avec leurs cheveux longs, leur teint sale, et si vous ne pouvez pas les voir, vous les sentez à plusieurs pieds de distance.

Les races ont besoin d'être émondées, le stock a besoin d'être réapprovisionné, et le temps n'est pas loin où les Jardiniers de la Terre reviendront pour leur inspection périodique et trouveront que les conditions ici sont tout à fait intolérables.

Quelque chose va être fait à ce sujet. On ne laissera pas l'humanité monter en mauvaise graine comme ce fut le cas dernièrement. Viendra un temps où toutes les Races de l'Homme s'uniront, où il n'y aura plus d'hommes noirs ni d'hommes blancs, d'hommes jaunes ni d'hommes rouges ; le monde entier sera peuplé par ‘la Race Hâlée’ (‘the Race of Tan’ — NdT), et ce sera la couleur prédominante — brun clair (‘Tan’ — NdT).

Avec l'arrivée de la Race Hâlée il y aura beaucoup de vie nouvelle injectée dans la race humaine. Les gens vont de nouveau accorder de la valeur aux meilleures choses de la vie, les gens vont de nouveau accorder de la valeur aux choses spirituelles et quand l'humanité deviendra spirituelle dans une mesure suffisante, il lui sera possible une fois encore de communiquer par télépathie avec les ‘Dieux’ — les Jardiniers de la Terre.

À présent l'Homme a sombré dans le bourbier du découragement, sombré dans son propre manque de spiritualité, sombré si bas que ses vibrations de base sont réduites à un point tel qu'il ne lui est plus possible d'être entendu télépathiquement par aucune créature supérieure, ni même par ses semblables. Mais le temps viendra où remède sera apporté à tout cela.

Je n'essaie pas de vous vendre du Bouddhisme, ni du Christianisme, ni du Judaïsme, mais je dis très catégoriquement qu'il y aura lieu de retourner à quelque forme de religion, parce que seule la religion est à même de donner à chacun la discipline spirituelle nécessaire qui transformera une cohue d'humanité impie en un groupe spirituel discipliné de personnes capables de relever la race au lieu de l'enfouir et de placer ici un nouvel ensemble d'entités.

Dans l'état présent de discorde, même des Chrétiens luttent contre des Chrétiens. La guerre en Irlande du Nord entre Catholiques et Protestants — peu importe qui a tort ou qui a raison, les deux prétendent être Chrétiens, les deux prétendent suivre la même religion. Cela importe-t-il qu'une secte se signe de la main gauche tandis que l'autre le fait de la main droite ? La situation est fort semblable à un célèbre épisode des Voyages de Gulliver où le peuple d'un pays mythique est parti en guerre sur le sujet de savoir par quel bout il fallait commencer par ouvrir un œuf, par le petit bout ou par le gros bout ! Comment le Christianisme peut-il essayer de convertir d'autres nations, d'autres religions, quand les Chrétiens se battent contre les Chrétiens ; car Catholiques et Protestants sont Chrétiens.

 

Chapitre Dix

La pierre précieuse

ne peut être polie sans frottement,

ni l'Homme se perfectionner sans épreuves.

 

Le petit déjeuner fut promptement expédié. Il ne faut pas beaucoup de temps pour consommer un petit déjeuner comportant uniquement un œuf à la coque de cinquante grammes, un morceau de pain et cinq grammes de beurre. Il ne fallut pas beaucoup de temps non plus pour avaler les deux tasses de thé autorisées.

Le Vieil Homme pressa le bouton à gauche de son lit et un moteur se mit à ronronner : la partie arrière du lit s'éleva jusqu'à atteindre une inclinaison de quarante-cinq degrés. "Oh ! dit Cléo en souriant, j'aime quand cette chose s'élève."

"Bon, je dois travailler maintenant, et vous petites coquines ne devez plus me distraire. Vous savez quel plaisir nous avons eu hier, n'est-ce pas ?"

Le bout de la queue de Mlle Cléo se contracta joyeusement et elle déambula jusqu'à sa place coutumière sur la tablette de la fenêtre au-dessus du radiateur.

"Quel plaisir hier ? demanda Ra'ab. Je ne me rappelle aucun amusement."

Le Vieil Homme leva les yeux et dit : "J'aurais aimé écrire quelques pages hier après-midi et Grosse Chatte Taddy m'en a empêché. Selon elle, je n'étais pas assez bien portant et, comme je ne m'arrêtais pas d'écrire, elle a sauté sur moi et m'a donné des claques."

"Bonne initiative de sa part, dit Ra'ab, elle veille sur toi."

"Oui, elle veille si bien sur moi qu'elle a continué son remue-ménage et a essayé de faire tomber mes papiers, puis elle s'est installée sur ma poitrine pour m'empêcher de travailler. Or, si je ne continue pas ce livre, qui paiera les honoraires du médecin ?"

Le Vieil Homme songea avec amertume à toutes les personnes qui gagnent encore de l'argent à ses dépens : par exemple, Secker et Warburg qui, les premiers, publièrent ‘Le Troisième Œil’(The Third Eye) ; oh ! il y a de cela environ quinze ans. Ils publièrent le livre avec une reliure cartonnée, puis vendirent les droits d'auteur à une firme de livres de poche ; depuis lors, Secker et Warburg ont pris cinquante pour cent des droits d'auteur sur l'édition de poche. Et la même chose existe avec Doubleday aux États-Unis. Il y a d'autres éditeurs qui y plongent leurs mains et, comme le disait le Vieil Homme, il n'est pas étonnant qu'il n'ait jamais eu d'argent puisque tant de gens, y compris les agents du fisc, s'efforcent de prendre une part de l'argent qu'il a gagné.

Le Vieil Homme pensait toujours dans les termes les plus amicaux à Corgi d'Angleterre, parce que tout le temps d'une longue association il n'y a jamais eu entre Corgi et lui le moindre désaccord, jamais un mot de contestation. Il pensait affectueusement à son Agent, M. A.S. Knight de la firme Stephen Aske, un homme incroyablement honnête qui a toujours agi de son mieux et, en effet, le Vieil Homme éprouvait pour lui une très grande affection. Il l'avait rencontré grâce à l'agent précédent qui dit au Vieil Homme : "Si vous voulez un meilleur Agent, trouvez-en un." Et c'est précisément ce que fit le Vieil Homme — qui trouva M. Knight.

Mais le moment était revenu de travailler, le moment de fournir encore quelques éléments d'information aux gens qui apprécieraient ses réponses. Le Vieil Homme feuilleta ses papiers et Grosse Chatte Taddy leva la tête en lançant un regard noir, et lui envoya ce fort message télépathique : "Pas de blagues maintenant, n'en faites pas trop, sinon Cléo et moi sauterons ensemble sur vous." Cela dit, elle se pelotonna confortablement et attendit la suite des événements.

Tout un tas de questions étaient arrivé au Vieil Homme, tout un tas de lettres. Les gens désiraient de l'aide, désiraient des suggestions, mais la plupart d'entre eux désiraient surtout que le Vieil Homme se déclare d'accord avec eux afin de se sentir intimement justifiées. Ainsi nombre de personnes écrivaient à propos de leurs affaires de cœur, demandant au Vieil Homme de décider entre telle ou telle personne, demandant si elles seraient heureuses en ménage, etc. Mais la plupart des gens ne désiraient pas obtenir un avis leur conseillant de faire telle ou telle chose, tout ce qu'ils voulaient c'était l'assurance qu'ils agissaient de façon satisfaisante et n'avaient pas à faire plus d'efforts. Il aurait fallu qu'il leur dise que la destinée était trop dure pour eux, qu'ils étaient dignes de la sympathie la plus profonde, et qu'ils n'avaient plus qu'à laisser tomber et ne rien faire, car ils ne pouvaient pas lutter contre la destinée. Vous savez que vous pouvez lutter, si vous le désirez.

Les gens viennent sur Terre avec un programme très soigneusement élaboré de ce qu'ils vont faire. Ils brûlent d'enthousiasme et de détermination, ils savent exactement dans quelle mesure ils vont réussir dans la vie à venir. Et c'est ainsi qu'ils se mettent en route vers la Terre, pleins de zèle, tout comme les Croisés. Quand ils sont sur Terre, et après quelques années d'expérience, l'inertie ou la léthargie s'installe, ils sont désillusionnés de la vie, ce qui est une façon plus polie de dire ‘franchement paresseux’ et qui est en fait la vérité. Les gens cherchent à fuir leurs responsabilités, à esquiver le plan qu'eux-mêmes, et eux-mêmes seulement, ont approuvé parce que, souvenez-vous, rien n'est imposé de force à une personne ; celle-ci vient pour apprendre certaines choses, pour faire l'expérience de certaines choses, mais elle n'y est pas forcée. C'est la même chose pour un étudiant qui va à l'université — eh bien, il n'est pas obligé d'y aller, il n'a pas à apprendre certaines choses à moins qu'il ne le veuille. S'il n'apprend pas, il n'obtiendra pas les qualifications désirées et voilà tout ; c'est son choix.

Les gens demandent des avis et des conseils, ils jurent formellement qu'ils suivront ces conseils, mais alors ils persistent dans leur plus erratique façon, une façon qui ressemble à la manière de conduire un porc au marché. Avez-vous jamais conduit un porc au marché ? Non ? Eh bien, voici : vous avez dans les mains deux longs bâtons et vous vous placez derrière le porc. Vous essayez de le faire avancer en ligne droite et le bâton dans chaque main sert à donner à l'animal une petite tape s'il ne suit pas le chemin prescrit. De nos jours, naturellement, on conduit les porcs au marché dans des camions, ce qui est, somme toute, trop facile ; mais les gens font tout, sauf ce qui est évident. Les gens ne peuvent pas comprendre que le Chemin est ici, juste à côté d'eux, juste devant eux, le Chemin est à leur portée. Les gens ne veulent pas croire cela, ils pensent qu'ils doivent voyager, aller dans quelque pays exotique et y chercher le Chemin, ils pensent qu'ils doivent aller au Tibet et avoir un Guide, ou devenir Bouddhistes. Le nombre de gens qui prétendent avoir comme Guides des Lamas Tibétains — eh bien, la population entière du Tibet n'y suffirait pas. Et le nombre de gens qui m'écrivent et me disent qu'ils vont aller au Tibet étudier dans une Lamaserie indique que bien peu d'entre eux connaissent réellement la Réalité : il leur est impossible d'aller au Tibet, les Communistes y sont, les Lamaseries sont fermées. Parce qu'elle brûle d'enthousiasme, une personne s'imagine pouvoir se précipiter par-dessus les océans, atterrir avec un bruit sourd à Darjeeling puis, sur un tapis rouge déroulé devant elle, faire route jusqu'à la Lamaserie la plus proche. N'est-ce pas insensé ! Pourquoi pensez-vous que les Communistes sont au Tibet ? Ils y sont pour détruire la religion, il y sont pour assassiner les lamas ; ils y sont pour réduire en esclavage un peuple innocent, et ils le font parce qu'il ne semble pas qu'il y ait quelqu'un pour guider le peuple Tibétain et le faire sortir du désert, pour le faire passer de l'obscurité du Communisme à la lumière (telle qu'elle est) du monde libre.

Il y aurait lieu de souligner une fois encore que si les gens demandent des conseils, reçoivent des conseils, puis ne tiennent pas compte des conseils, ils sont dans une situation beaucoup plus mauvaise que s'ils n'avaient pas cherché de l'aide en premier lieu, parce que quand le Chemin leur a été montré, lorsqu'on leur a dit ce qu'ils devaient vraiment faire après avoir demandé des suggestions, eh bien, ils ajoutent un peu plus à leur Karma s'ils ne le font pas. Donc, si vous ne voulez rien faire touchant votre situation, touchant votre mécontentement, ne demandez pas de conseil ; autrement, vous ne faites qu'ajouter à votre propre fardeau.

Maintenant, voici une autre question : "On a émis l'idée que les efforts pour obtenir la guérison d'une personne malade peuvent être mal adaptés, en interférant avec le Karma dont le malade se débarrasse, et un pareil auxiliaire peut, par conséquent, être chargé du Karma du malade. Si cela est vrai, que faut-il penser du médecin praticien, il doit supporter une grande charge de Karma. Doit-on essayer d'aider et de guérir, oui ou non ?"

Pauvre vieux Karma qui reçoit une fois encore une raclée ! Tout n'est pas dû au Karma, vous savez. Des gens me disent que je dois avoir un terrible Karma pour que la vie me soit si difficile, mais ce n'est pas cela du tout. Par exemple, si vous exécutez un dur travail, creusez un fossé ou courez un mille (km), cela peut être une rude épreuve pour certains, mais peut-être le faites-vous parce que vous aimez cela ou parce que vous étudiez quelque chose. Vous pouvez creuser un fossé dans le but de découvrir une meilleure façon d'exécuter ce travail.

Beaucoup de personnes viennent sur cette Terre avec le plan précis qu'elles auront une maladie spécifique : ce pourrait être la tuberculose, ce pourrait être le cancer, ce pourrait même être un mal de tête chronique. Peu importe ce que c'est, cette personne peut venir avec le plan précis d'avoir une maladie précise. Une personne peut venir atteinte d'une maladie mentale et accomplir un travail extrêmement précieux en étudiant les personnes souffrant de maladies mentales. Ce n'est nullement parce qu'une personne est malade mentalement qu'elle est accablée de Karma ; au contraire, peut-être est-elle venue pour pouvoir étudier de première main des gens qui souffrent de troubles mentaux et, lorsqu'elle retourne de l'Autre Côté, elle peut aider à travers le monde astral ceux qui sont malades sur Terre.

Un médecin ou un chirurgien se trouvent dans une catégorie particulière. Ils peuvent aider ceux qui ont besoin de leur aide, opérer ceux qui, sans cela, mourraient, et celui qui souffre, s'il est venu dans l'intention d'étudier la maladie, pourrait être en mesure d'étudier comment soulager la souffrance que cause cette maladie.

Permettez-moi la déclaration suivante : les soi-disant ‘guérisseurs par la foi’ font un mal énorme en établissant des vibrations incompatibles. Le guérisseur est peut-être plein de bonnes intentions, mais le chemin vers l'Enfer est aussi pavé de bonnes intentions, comme le disent les gens, et à moins que le guérisseur ne connaisse la cause exacte de la maladie, il est absolument, absolument nuisible de commencer un prétendu traitement curatif. Ce traitement n'a d'autre effet que d'embrouiller l'Aura et, trop souvent, il en résulte une aggravation de l'état du malade.

Dans ces cas de ‘cure miracle’, il arrive malheureusement trop souvent que le ou la malade n'avait pas la maladie au départ, mais simplement une névrose. Certaines personnes peuvent se faire illusion pendant des années, peuvent entrer dans un état d'auto-hypnose — oui, elles ont le cancer, oui, elles ont la tuberculose, oui, elles ont toutes les maladies. Elles iront peut-être dans la salle d'attente d'un médecin, entendront d'autres malades parler de leurs symptômes, et alors la personne névrotique copie toute l'histoire et attrape une ‘maladie’ après l'autre. Maintenant, si un guérisseur par la foi vient à passer et ‘guérit’ la maladie en question, cela se solde souvent par une sérieuse dépression. Très franchement, je n'ai ni le temps ni la patience de m'occuper de ces guérisseurs.

Si vous êtes malade, allez chez un médecin reconnu. Si votre état exige des soins spécialisés, un docteur qualifié vous en informera et vous dira où vous adresser. Mais envoyer simplement une somme d'argent à quelqu'un qui fait paraître des annonces dans ‘La Dépêche du Matou’ à propos de guérison par la foi — eh bien, c'est vraiment fou.

Naturellement, un médecin reconnu n'ajoute pas à son Karma par le fait qu'il aide à guérir un malade. Cette affaire de Karma est si terriblement mal comprise. Elle ne signifie nullement que si vous prêtez assistance à une personne, vous prenez sur vous toutes ses difficultés. Cela signifie que si vous rendez un mauvais service à quelqu'un, vous devez l'expier. Si, par votre méchanceté, ou par de votre caractère violent, disons, vous abattez une personne et entravez ainsi l'accomplissement de la tâche qu'elle était en train de faire, alors vous devez payer en ayant votre propre chemin entravé. Oubliez cette histoire du feu de l'enfer et de la damnation parce que rien de tout cela n'existe ; personne n'est jamais, jamais abandonné, personne n'est jamais, jamais condamné à des tourments. La seule souffrance, le seul supplice que vous subirez quand vous quitterez cette Terre, sera quand vous entrerez dans la Salle des Souvenirs et que vous verrez quelles stupides actions vous avez faites, et cela, on le surmonte aisément. Si vraiment vous faites de votre mieux maintenant tandis que vous êtes encore sur Terre, vous pouvez être assuré que votre visite à la Salle des Souvenirs ne sera pas si mauvaise, après tout. Bien sûr, vous rougirez, mais — eh bien, rien d'étonnant à cela, hein ? Pensez à certaines des choses que vous avez faites, pensez à certaines des choses que vous n'avez pas faites.

Ici, une question concernant la télépathie. "Pourriez-vous donner plus de détails au sujet des moyens d'atteindre l'octave pour la télépathie entre les animaux et l'Homme ? Comment les longueurs d'onde du chat peuvent-elles être captées, par exemple ?"

Si vous désirez parler télépathiquement avec des animaux, vous devez être en rapport complet avec ces animaux, vous devez être capable de penser comme ils le font, vous devez les aimer, et vous devez les traiter comme des égaux. La plupart des gens considèrent les animaux comme une espèce inférieure de vie. Ils pensent que les animaux sont des créatures stupides ou muettes qui ne peuvent tout simplement pas parler et donc n'ont pas d'intelligence. Laissez-moi vous dire que beaucoup d'humains pensent que les sourds sont dépourvus d'intelligence. Si vous avez jamais été sourd, ou si les gens pensaient que vous étiez sourd, vous les entendriez souvent s'exprimer à votre sujet et dire : "Oh, il est un peu faible d'esprit, il ne sait pas ce que nous disons, ne vous en occupez pas."

Les animaux sont à tout point de vue les égaux de l'animal humain. Ils sont simplement de forme différente, ils pensent de façon différente, et parce qu'ils pensent de façon différente leur longueur d'onde de base est différente.

Mais permettez que je vous propose un autre sujet de réflexion : pouvez-vous communiquer par télépathie avec votre semblable humain ? Non ? Savez-vous pourquoi ? Au cours des années, les humains se sont méfiés des humains, ils cherchent à cacher aux autres leurs actions. Il y a toujours plus ou moins l'intention de tromper les autres humains ; aussi cherchez-vous subconsciemment à rendre la longueur d'onde de votre transmission de pensée contraire à la transmission de pensée des autres humains de sorte qu'ils ne peuvent pas capter votre pensée. S'il y avait sur cette Terre un véritable ‘amour fraternel’, tous seraient télépathes les uns avec autres. Il n'y a que les humains qui ne soient pas télépathes, ou plutôt seuls les humains ne peuvent pas utiliser leurs aptitudes télépathiques.

Je parle à mes chattes tout aussi distinctement, tout aussi aisément qu'à n'importe quel humain. Je parle à cette Grosse Chatte Taddykins et elle reçoit mon message en toute clarté et je reçois sa réponse. Souvent, la Reine de Beauté Cléo accourt d'une autre chambre afin de pouvoir prendre part à nos conversations. Comme une femme, elle aime avoir le dernier mot.

Si vous désirez parler télépathiquement avec des animaux, vous devez les aimer, vous devez les traiter comme des égaux, vous devez vous rendre compte qu'ils pensent différemment des humains, mais qu'ils ne sont pas moins intelligents à cause de cela.

Un Anglais et un Espagnol construisent différemment leurs phrases, mais alors il en est de même d'un Allemand et d'un Français. Le message de base est le même, mais la construction elle-même est différente. C'est davantage encore le cas entre l'homme et le chat. Considérez aussi que le point de vue du chat sur les choses est différent de celui d'un homme. Aussi, à moins que vous ne puissiez penser comme un chat, une grande partie des messages que vous pourriez recevoir vous serait incompréhensible. À titre d'exemple, je recevais un jour un message à propos de quelque chose que je désirais — c'était pendant que je vivais à Montréal. Je recevais une image exacte du magasin où cet article était en vente mais, naturellement, l'image provenait de la vision d'un chat, c'est-à-dire qu'elle était prise à quelques pouces (cm) du sol et, de cet angle particulier, je n'arrivais pas à obtenir le nom du magasin à cause de l'extrême allongement que subissaient, à ce niveau proche du sol, les lettres du nom du commerçant. Ce n'est que quand le chat, voulant me rendre spécialement service, sauta sur le toit d'une voiture, que je pus lire exactement le nom à travers les yeux du chat. Oui, j'obtins l'article et j'en fus très satisfait.

Il y a de nombreux exemples de ce genre. J'avais besoin de quelque chose en vue d'une recherche que je faisais, et aucun magasin ne pouvait me le fournir. Mlle Taddy, notre chatte extrêmement douée télépathiquement, émit un appel général sur la longueur d'onde télépathique des chats, et nous reçûmes l'information désirée de la part d'un chat Franco-Canadien. Ainsi, nous avons reçu ici, au Nouveau-Brunswick, un message provenant d'un chat de la Province de Québec, et un appel téléphonique urgent nous fit vraiment réellement localiser la chose que je voulais. Je n'avais pas la moindre idée où l'obtenir, mais par l'intermédiaire des chats je fus bientôt en possession de l'article.

J'ai un ami qui réside à plusieurs milliers de milles (km) d'ici, et le fait de recevoir des messages télépathiques lui a épargné bien des ennuis. Mlle Taddy était télépathiquement en relation avec un chat qui vit près de chez mon ami, et ce chat qui était lui-même un très bon télépathe fut en mesure d'informer Taddy de certaines choses. Alors, je me mis en rapport avec mon ami, lui fournis l'information, et il me confirma que tout était exactement comme je le disais.

Si les gens voulaient pratiquer la télépathie, ils pourraient rapidement compromettre les bénéfices des sociétés de téléphone. Peut-être vous et moi devrions-nous nous réunir et créer un système spécial de communications par téléphone télépathique et ainsi devenir riches !

Voici une autre question que j'aborde peut-être un peu tard et, comme la plupart des autres choses dans ce livre, qui ne sera pas à sa place. Mais auparavant, permettez-moi cette petite mise au point : —

Dans ce livre, j'ai délibérément traité les questions pêle-mêle, sinon trop de gens se seraient précipités sur la question qui les intéresse, ou sur la partie du livre qui les intéresse, en ignorant le reste du livre. Après, ils m'écriraient pour se plaindre de ce que je n'ai point traité de telle ou telle chose. Tout simplement, ils auraient oublié de tourner la page.

Voici donc la question : "C'est l'esprit qui survit, n'est-ce pas ? Quand une personne souffre d'un dérangement mental, est-ce quelque chose de plus qu'une infirmité physique, une chose qui ne sera pas abandonnée quand elle passera à une autre existence ? Ou bien la personne en sera-t-elle automatiquement délivrée aussitôt que l'esprit quittera le corps, exactement comme quelqu'un ne sentirait pas une jambe fracturée, par exemple, sur le plan astral ?"

Bien des gens viennent délibérément ici-bas atteints d'un dérangement mental. Ils viennent pour voir par eux-mêmes ce que c'est que d'être mentalement diminué. Cela ne signifie pas du tout que leur Karma soit défectueux. Cela n'a rien à voir. Vous pourriez dire d'un cheval qui a un handicap dans une course qu'il a un Karma, et ce serait absurde, n'est-ce pas ?

Je crois comprendre que dans certaines courses les chevaux qui sont de constants vainqueurs supportent un handicap, c'est-à-dire qu'ils doivent porter certains poids dont on suppose qu'ils les ralentiront un peu, ce qui donnera une chance aux autres chevaux. Remarquez, je connais très peu de chose sur les chevaux, je n'ai jamais trouvé la pédale de frein sur un cheval ; mais je sais où est l'avant et où est l'arrière. L'avant mord et l'on doit aussi éviter l'arrière-train pour diverses autres raisons qu'il est inutile de détailler.

Aucun cheval ne serait accusé d'avoir du Karma quand il porte des poids de handicap. De même, aucun humain ne saurait être accusé d'avoir du Karma quand il ou elle vient sur cette Terre avec un dérangement délibéré ou une défaillance d'un certain organe, et même si quelqu'un devait venir ici comme un fou furieux, cela n'aurait absolument aucun effet sur le corps astral. L'élément folie est éliminé quand le corps astral ‘rentre à la maison’.

Outre la catégorie de personnes qui viennent avec un dérangement intentionnel afin de leur permettre d'étudier cette affection, il y a celles qui par accident sont blessées à cause du régime alimentaire défectueux de leur mère, ou parce qu'une sage-femme ou le médecin a commis une faute en manipulant ses instruments. Par exemple, disons qu'un médecin utilise des instruments et endommage le crâne, la personne peut de ce fait souffrir d'un trouble mental bien déterminé. Mais ce n'est pas nécessairement le Karma de la personne qui la ‘fait payer’. Ce peut être un accident, une malchance et rien de plus. Cela ne signifie pas non plus que le pauvre malheureux médecin doive supporter une charge supplémentaire de Karma, car certaines choses sont accidentelles, et cela ne signifie pas que si quelqu'un a un accident déterminé, inévitable, il va être aux prises avec le Karma. Il y a tant d'idées fausses touchant le Karma.

La personne qui vient ici-bas et est blessée par suite d'une malchance complète obtient ‘des crédits’ parce que l'échec de cette vie n'est pas de sa faute. Si elle est très gravement déficiente, c'est-à-dire si elle est ce que nous appelons un légume humain, l'astral lui-même s'en va et fixe sa résidence ailleurs, et le légume humain continue à végéter le reste de sa vie, sans que son état s'améliore ou empire.

Rien sur Terre n'est de nature à rendre folle une entité astrale. À moins de se droguer avec excès. Si quelqu'un absorbe des drogues à l'excès, l'entité astrale est décidément affectée, pas au point d'être folle furieuse naturellement, mais cela provoque vraiment une mauvaise condition nerveuse qui doit être soignée au cours d'un très long séjour dans un hôpital astral.

Il en va de même pour un alcoolique invétéré, parce que son ivrognerie lui a fait desserrer les liens entre l'astral et le physique et a encouragé activement les élémentaires de bas niveau à attaquer la Corde d'Argent, ou même à prendre entièrement le contrôle du corps physique. Cela cause un choc très rude à l'astral et, de nouveau, même si cela n'entraîne pas la folie, cela provoque vraiment un choc. Le choc ressemble à ce que vous ressentiriez si vous étiez endormi et que toute une bande d'enfants chahuteurs battant du tambour et jouant de la trompette sautaient sur votre lit — s'ils ne se bornaient pas à apparaître dans votre chambre, mais réellement sautaient sur votre lit. Vous en subiriez un choc sérieux, vous blêmiriez, votre cœur s'emballerait et vous auriez des palpitations et, généralement, vous vous mettriez à trembler. Eh bien, quand vous auriez rossé les gamins et que vous les auriez flanqués à la porte, il vous faudrait encore une heure ou deux pour vous remettre. Mais si votre corps astral se trouvait dans cet état par alcoolisme ou par la prise excessive de drogues, vous pourriez passer plusieurs années de convalescence dans l'astral.

Cela m'amène à une autre question : "Qu'en est-il de ces puissances qui vivent sur le plan astral et qui affectent parfois la Corde d'Argent ?"

Essayons de nous représenter les conditions en vigueur. Supposons que nous soyons assis au sommet d'un immeuble, peut-être dans un très bel appartement-terrasse, entouré d'un magnifique jardin sur le toit. Nous y flânerions à notre aise, mais en même temps, nous garderions le contact avec une personne qui se trouve en bas au rez-de-chaussée. Nous serions en contact grâce, si vous le voulez, à des fils téléphoniques reliés à un casque à écouteurs pour nous et un casque à écouteurs avec microphone pour la personne en bas au rez-de-chaussée. Nous captons ses impressions et nous écoutons tout ce qu'elle dit et ce qu'elle entend. Nos fils de téléphone sont tels qu'ils pourraient passer à travers arbres et murailles, sans être dérangés, mais ils peuvent être perturbés par un certain type d'entités.

En bas, voilà qu'une bande de jeunes voyous arrivent en hurlant et en criant. Ils cherchent à attraper le fil du téléphone, et quand ils arrivent à l'attraper, ils essaient de le rompre, ou même, ils le placent sur une pierre posée à terre et lui donnent quelques coups violents au moyen d'une autre pierre. Bien qu'ils ne puissent pas le rompre, ils peuvent causer des contusions et des perturbations considérables. Cela aussi entrave le pauvre malheureux qui essaie de parler et de se mouvoir.

Maintenant, voyons la chose en termes astraux. Nous sommes ici-bas sur Terre — malheureusement — et notre Corde d'Argent s'élève jusqu'au monde astral. Si nous sommes faibles ou craintifs, c'est-à-dire, si notre autorité n'est pas respectée, alors n'importe quel élémentaire de bas niveau sur le territoire duquel passe notre Corde d'Argent peut saisir cette Corde et lui faire subir ce que les enfants sur Terre ont tenté de faire aux fils téléphoniques. Peut-être ne peuvent-ils pas réellement la toucher, mais ils peuvent y imprimer des signaux par induction magnétique, tout comme on peut parler dans un microphone relié à un magnétophone et nos messages parlés dans le microphone sont magnétiquement imprimés sur le ruban qui passe par la tête enregistreuse. Maintenant, supposons que nous sommes en train d'enregistrer sur bande magnétique. Nous sommes tout occupés à faire de notre mieux pour la diction, faire de notre mieux pour la composition, et nous sommes tout fiers du travail que nous exécutons, et voici que quelqu'un se faufile derrière nous et crie ‘BOUH !’ dans le microphone. Cela provoque une perturbation, cela nous secoue considérablement, et cela conduit à l'irritation de la personne qui écoute l'enregistrement.

Si les enfants ont du respect — et pour cela il faut vraiment les effrayer — ils n'essayeront pas de crier dans les microphones, etc. De même, il faut absolument et parfaitement montrer que l'on n'est pas le moins du monde effrayé par les élémentaires. Ceux-ci travaillent ferme à essayer de faire peur aux humains qui voyagent dans l'astral ; ils éclatent, jettent leurs regards les plus féroces et poussent les cris les plus barbares qu'on puisse imaginer. En fait, l'astral inférieur, le monde des élémentaires, est très semblable à la salle des aliénés de l'hôpital local. Toutefois pourvu qu'on puisse maintenir la discipline — et c'est facile — et pourvu que l'on n'ait pas peur de ces stupides élémentaires — et cela est plus facile encore —, il n'y a jamais lieu de se tracasser au sujet de l'intrusion d'entités astrales. Rappelez-vous que rien ne peut vous bouleverser, vous troubler, ou vous faire du mal, à moins que vous ne soyez terrifié. Si vous êtes terrifié, alors votre propre état de frayeur, et cela seul, provoquera le bouleversement de votre chimie interne. Si une personne est saisie d'une mauvaise crainte, cela dérange sa digestion — cela, pour le physique — et, eh bien, c'est tout ce qui se passe ; vous ne pouvez pas être blessé, vous ne pouvez pas même être troublé si vous refusez d'être effrayé ou intimidé.

Maintenant, voici une question qui m'a été posée par une mère. Cette question, la voici : "Quand les enfants vont de l'Autre Côté, grandissent-ils ou restent-ils tels qu'ils étaient, enfants ? Comment les parents reconnaissent-ils leur enfant ? Est-ce qu'il grandit sous leurs yeux ?"

Madame Mère, non, je ne veux pas mentionner votre nom, car je ne vous en ai pas demandé la permission, et je ne mentionne aucun nom, sauf avec l'autorisation expresse de la personne. Ainsi — madame Mère, vous avez une idée complètement erronée. Maintenant, lisez attentivement ceci : les gens sont de l'Autre Côté, c'est-à-dire dans l'astral. Ce ne sont ni des enfants ni des vieillards, ils sont exactement d'un âge qu'on pourrait appeler moyen, indéterminé, parce que de l'Autre Côté, les années sont différentes. Mais, de toute façon, cette personne, disons un adulte, décide de retourner sur Terre ; elle ne peut pas y retourner comme adulte ayant complètement achevé sa croissance, n'est-ce pas ? Elle doit passer par ce qu'on pourrait appeler les voies habituelles, et c'est ainsi que cette personne s'endort et quand elle se réveille, elle est dans le processus de la naissance, comme un bébé.

Alors, le bébé grandit un peu et, pour rester en rapport avec l'exemple donné, quand il a — oh, que dirais-je ? — quand il a dix ans, il meurt et est enterré. L'astral est libéré du corps et retourne de l'Autre Côté où il dit, en effet : "Eh bien, ce fut un court séjour, Dieu merci. Maintenant, que vais-je faire ?" Il n'est plus un enfant de l'Autre Côté ; mais, en supposant que pour une très, très importante raison, il doive entrer en contact avec ceux qui furent ses parents sur Terre, ce ne serait pas souhaitable de leur donner l'impression qu'il est un adulte ou peut-être même plus âgé que ses parents. Ainsi, il imprime sur leur vue sub-consciente une vision de lui-même enfant, et ses tendres parents se réjouissent à l'idée d'avoir vu l'esprit de leur jeune garçon de dix ans venu tout droit du Ciel pour leur dire ‘Bonjour, chers parents’, ou quel que soit ce qu'il voulait leur dire.

Il y a de nombreux cas authentiques de personnes qui se sont à nouveau matérialisées sur Terre pour quelque raison spéciale, et, bien sûr, si elles désirent être reconnues, ce qui après tout est la raison principale pour se matérialiser, ces personnes doivent alors se matérialiser sous une forme aisément reconnaissable par ceux qui la connaissaient avant son décès. C'est ainsi que la personne se matérialise toujours comme un spécimen rayonnant de santé et du groupe d'âge auquel il appartenait quand il est mort. L'enfant qui revient paraît toujours plus beau qu'il ne l'était sur Terre, et cela réjouit le cœur de ses parents.

Si les parents aiment vraiment ‘l'enfant’, ils peuvent se rencontrer dans l'astral, et ‘l'enfant’ apparaît d'abord tel quel, comme identique à l'enfant qui est mort sur Terre et s'est réincarné dans l'astral. Mais aussitôt que les parents peuvent reconnaître cela, ‘1'enfant’ réapparaît comme son moi naturel.

Il faut vous rappeler que bien que vous ayez une mère et un père dans cette vie, ils ne sont pas nécessairement ceux que vous aurez dans six cents ans. Vous avez pu être la mère ou le père, selon votre sexe, bien sûr, dans une vie précédente. En fait, les gens sur Terre sont comme une troupe d'acteurs qui paraissent sur une scène : ils prennent leurs costumes pour convenir au rôle qu'ils vont jouer. Ainsi, en supposant qu'une entité doive apprendre quelque chose en tant que femme, il serait inutile qu'elle vienne sur Terre en tant qu'homme. Aussi, vient-elle comme femme et comme une femme appartenant à une classe où il lui sera possible d'apprendre les choses qu'elle est venue apprendre.

"Je me demande comment il se fait que tant d'êtres viennent pour la première fois dans ce monde et y subissent la faim, la pauvreté, l'injustice, etc., quand ils n'ont pas de dettes antérieures. La justice karmique ne devrait pas être négative pour eux."

Eh bien, ils doivent venir d'une manière ou d'une autre, n'est-ce pas ? Il est impossible pour une personne venant pour la première fois sur Terre d'y venir comme un roi ou une reine. On peut donc dire que ce sont des ‘petits nouveaux’. À l'école les nouveaux garçons, vous savez, les plus nouveaux parmi les petits nouveaux, subissent d'habitude des brimades assez pénibles : les plus vieux s'en prennent généralement à eux, et jusqu'à ce qu'ils se soient ‘frayés un chemin’, ils ne sont pas nécessairement populaires auprès des professeurs non plus.

Quand quelqu'un est engagé comme apprenti, on lui impose d'abord les pires besognes : nettoyer les outils, nettoyer l'équipement, balayer les planchers, et le reste à l'avenant. Comme il n'est qu'apprenti, il n'a pas beaucoup d'argent, il peut même occasionnellement avoir faim. Cela ne veut pas dire que son Karma soit fautif, parce que comme il arrive sur Terre pour la première fois, il n'a pas beaucoup de Karma, n'est-ce pas ?

Mais il faut bien commencer quelque part. Une personne vient se lier à la Terre pour la première fois, et presque toujours, elle appartient à quelque race sauvage, à quelque tribu réellement sauvage où elle est dégrossie et où elle acquiert un peu d'expérience, si rudimentaire soit-elle, au sujet de l'existence humaine.

On n'a jamais entendu dire qu'une personne soit venue en première incarnation, disons en Europe ou en Amérique du Nord. Elle peut venir au sein d'une de ces tribus sauvages et arriérées comme il en existe en Afrique ou en Australie, dans une de ces régions où la prétendue civilisation n'a guère pénétré. Là elle doit vivre selon l'équipement qui est le sien, c'est-à-dire, a-t-elle bon caractère ou est-elle d'un tempérament méchant ? Si elle a bon caractère, elle s'en tirera fort bien. Si elle est désagréable, elle ne réussira dans aucune société, quelle qu'elle soit. C'est ainsi que même au sein des tribus très sauvages, une personne qui a bon caractère réussit mieux qu'une personne au mauvais caractère.

La personne s'incarne ultérieurement au sein de sociétés de plus en plus avancées. À ce moment-là, elle a naturellement acquis un peu de Karma, non pas seulement contre elle, mais aussi en sa faveur. Tant de gens ont l'idée totalement folle que le Karma est une oppression : il n'en est rien. C'est comme un compte en banque. Si vous faites du bien à une personne, vous aurez de l'argent en banque. Si vous faites du mal à une personne, vous perdez en fait l'argent que vous aviez en banque et ainsi vous contractez des dettes. Si vous avez des dettes, vous avez un mauvais Karma. Si vous avez de l'argent en dépôt à la banque, vous y avez un solde créditeur, et ce crédit est un bon Karma. Si vous avez du bon Karma, vous pouvez faire des choses que vous voulez faire et vous pouvez aussi échanger sous la garantie de votre bon Karma aussi longtemps qu'un excès ‘d'âpres négociations’ n'a pas épuisé votre bon Karma ou votre solde créditeur jusqu'au point de vous faire contracter des dettes ; car alors vous aurez à travailler dur pour vous en sortir.

"On dit que nous nous réincarnons plusieurs fois, mais la durée du séjour dans le plan astral varie suivant le degré d'évolution que nous avons atteint. Le nombre de gens devra probablement diminuer ou se stabiliser à l'avenir, alors qu'arrive-t-il à toutes les âmes qui ne peuvent pas venir en ce monde matériel pour continuer leur réincarnation ? Devront-elles rester dans l'astral pour un temps plus long que ne le permet réellement leur Karma ?"

Encore une fois, voyez-vous, ces réflexions à propos du Karma. Les gens n'ont pas à se réincarner à cause de leur Karma, ils se réincarnent parce qu'ils veulent apprendre quelque chose de plus. Vous n'allez pas inévitablement au collège pour payer une autre personne, vous allez au collège parce que vous voulez apprendre quelque chose. De même vous venez sur Terre parce que vous désirez apprendre quelque chose. Si vous désiriez rembourser le Karma, vous pourriez le faire en restant dans l'astral. Il y a quantité de choses à y faire et en faisant du bien à autrui vous réglez vraiment le Karma, mais si vous vous bornez à rester dans l'astral — eh bien, vous restez ‘comme vous étiez’ et vous êtes peut-être un raté de l'école de la Terre. Si vous désirez progresser davantage, vous revenez sur Terre et vous suivez quelques leçons supplémentaires portant sur les épreuves, la tolérance, la patience et autres choses du même genre. Que ceci soit donc tout à fait clair : vous ne descendez pas sur Terre uniquement parce que quelqu'un d'autre dit qu'il faut le faire, vous ne descendez pas sur Terre où vous endurez des souffrances uniquement parce que vous vous êtes mal conduit. Vous y venez pour apprendre, et si les conditions sont un peu dures, ce n'est pas une raison pour l'imputer au pauvre vieux Karma, c'est ce que vous avez personnellement choisi, ce sont les conditions que vous vous êtes imposées à vous-même. Trop de gens trouvent une satisfaction plutôt singulière à dire : "Oh ! je n'y pouvais rien, mon Karma était contre moi."

Naturellement, il en va du Karma comme des comptes en banque. Si vous avez quelque chose à vendre ou quelque chose que les autres gens désirent, vous avez l'occasion d'encaisser de l'argent. Si les autres gens possèdent quelque chose que vous désirez, vous devez payer cette chose et cela signifie que vous perdez de l'argent. Il en va de même pour le Karma. Si vous faites du bien à autrui, vous encaissez du bon Karma, mais si vous agissez mal envers autrui, vous perdez votre bien et vous avez un débit de mauvais Karma qui doit être acquitté un jour ou l'autre quelque part, et pas nécessairement sur cette Terre. Rappelez-vous ceci : il y a quantité de mondes et vous irez dans ces différents mondes, tout comme à l'école vous avez dû aller de classe en classe ou de grade en grade.

 

Chapitre Onze

L'homme doit tenir longtemps

la bouche ouverte

avant qu'une perdrix rôtie n'y tombe.

 

Le Vieil Homme renifla, accablé de préoccupations : toutes ces lettres, toutes ces questions, comment faire tenir dans l'espace d'un livre des réponses qui viendraient vraiment en aide aux gens, parce que c'est le but d'un livre, n'est-ce pas ? Aider les gens ou les amuser. Et ceci n'est pas un recueil de bandes dessinées, mais un ouvrage qui veut aider les gens ; alors allons-y avec la première question.

"Je ne vois pas clair du tout dans cette affaire de Karma. Donc, tout ce que nous faisons affecte quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ? Nous devons acquérir une masse terrible de Karma, sans le savoir."

Non, pas du tout. Les gens ont les idées les plus étranges à propos du Karma ; peut-être n'ont-ils pas lu mes livres comme il le fallait. Je reçois parfois une lettre d'une personne qui m'écrit tout heureuse : "Oh, Docteur Rampa, j'ai lu ‘La Sagesse des Anciens’ hier soir ; ce soir, je vais lire ‘Chapitres de Vie’. J'ai réussi à lire ‘Vous, pour Toujours’ en deux heures." Eh bien, naturellement, c'est simplement une perte de temps, cela ne fait de bien à personne, et cela ne fait nul plaisir à l'auteur d'apprendre que ses livres sont simplement parcourus. Ces livres sont conçus pour être étudiés. Le Karma est d'importance vitale pour nous tous, et mes livres vous donnent l'occasion d'apprendre ce qu'est le Karma. Celui-ci signifie, en bref, que si vous faites quelque chose de mal vous payez pour cela. Si vous faites quelque chose de bien, quelque chose vous en revient. Comme je l'ai dit précédemment, c'est comme un compte en banque. Vous êtes comme un boutiquier qui a du bon et du mauvais sur ses rayons. Si vous vendez quelque chose qui est bon, vous êtes alors payé par le bien ; si vous vendez quelque chose de mauvais, vous êtes payé en ayant un découvert. Maintenant, que ceci soit clair : tout ce que vous faites n'a pas nécessairement et automatiquement un effet sur quelque autre personne ou créature. Cela dépend entièrement des circonstances. Si, par exemple, vous saisissez un poignard et en frappez quelqu'un, alors naturellement vous ne faites pas une bonne action, n'est-ce pas ? Dans ce cas, vous auriez un Karma contre vous. Mais si vous faites quelque chose qui a un effet, un effet mauvais sur une personne dont vous n'avez jamais entendu parler, un effet que vous n'avez certainement pas prévu, alors vous ne devez pas revenir et vous acquitter auprès de cette personne. Je vous conseille, cependant, de lire mes livres de façon plus approfondie et vous en connaîtrez alors beaucoup plus au sujet du Karma.

Question : "De toute façon, que faisons-nous ici-bas ? Quand nous quittons cette Terre, quel est notre objectif ? Pas simplement batifoler dans l'astral, mais que désirons-nous réellement faire à la fin ?"

Le Sur-Moi ne peut pas, par lui-même, éprouver désir, souffrance, plaisir, etc., COMME NOUS LES CONNAISSONS SUR TERRE et, dès lors, il est nécessaire que le Sur-Moi ait quelque autre méthode d'acquisition des connaissances. Sur Terre, les gens sont simplement des extensions du Sur-Moi qui peuvent acquérir des connaissances. Par exemple, supposons que vous ayez un sac et que vous ne puissiez ni l'ouvrir ni voir à l'intérieur du sac. Si vous réussissez à l'entrouvrir suffisamment pour y introduire la main, votre main qui est une extension de vos autres sens peut tâter l'intérieur du sac et peut ‘dire’ à votre cerveau ce qu'il contient. De la même façon le Sur-Moi acquiert des informations par le moyen de ses extensions appelées êtres humains.

Quand le Sur-Moi a rassemblé assez de savoir, quand le Sur-Moi a progressé au point de ne pas désirer davantage de savoir sur le cycle de la Terre, alors il rappelle à la maison toutes les marionnettes que sont les humains et tous se fondent dans le Sur-Moi, sont unis dans ‘l'Un’ ; c'est la forme ultime de l'existence car, bien que paraissant n'être qu'une seule entité, chaque partie de l'entité vit en relation avec l'autre partie. Vous avez entendu parler des âmes jumelles — eh bien, sur le plan de la Terre, il est impossible à deux âmes jumelles de s'unir, mais lorsqu'elles retournent au Sur-Moi, elles sont réunies pour former un tout parfait et elles vivent dans un état de très grand bonheur jusqu'à ce que l'idée vienne au Sur-Moi qu'il existe peut-être une forme encore plus haute de connaissance susceptible d'être explorée. Alors le Sur-Moi envoie des marionnettes non sur le plan de la Terre, mais sur quelque super, super plan, et le cycle se répète tout entier. Les marionnettes rassemblent des connaissances durant toute une période qui pour nous s'exprime en éons de temps. De nouveau, quand l'expérience ou les connaissances ont été engrangées en quantité suffisante, le Sur-Moi rappelle ses marionnettes et les âmes jumelles sont de nouveau réunies dans un état de bonheur encore plus grand.

Voici maintenant une question de Mlle Newman. Elle dit : "Comment euthanasier les animaux de telle sorte que leur mort ne soit pas douloureuse et que leur corps astral ne subisse aucun mal ?"

Le meilleur moyen est d'injecter un médicament qui fait perdre conscience à l'animal, et ensuite la façon de tuer l'animal n'a pas grande importance parce qu'il n'y aura aucune douleur. Si un animal est d'abord rendu inconscient, il peut alors être tué par une drogue qui produit une mort très rapide et cela ne cause de douleur ni à l'astral ni au Sur-Moi. L'astral n'est en détresse que si le physique est tourmenté par une mort lente.

Voici maintenant une question d'un jeune homme que nous appellerons ‘Argie’. Il se reconnaîtra. C'est un jeune homme remarquablement brillant et qui se trouve être son pire ennemi personnel. Il possède des talents vraiment inhabituels, mais il n'utilise pas ces talents au mieux parce qu'il se rebelle contre toute autorité. Argie en a vu de dures, la plupart du temps par sa propre faute. Voici deux de ses questions. La première :

"Le génie chez les enfants ; comment un enfant devient-il un génie ?"

Dans la plupart des cas, avant de revenir sur Terre, l'entité qui est de l'Autre Côté se rend compte qu'il y a une certaine tâche spéciale et spécifique à accomplir. Elle se rend compte qu'après un certain nombre d'années elle (l'entité) pourra partir, et pourra peut-être laisser un ‘intérimaire’ à sa place, et donc l'entité élabore des plans en vertu desquels elle redescend sur Terre et renaît dans un corps avec une mémoire et une capacité à faire ce qui doit être fait. Par exemple, une entité peut décider que quelque chose doit être fait au sujet d'une certaine forme de musique ; elle revient donc avec ce souvenir presque intact. Alors, à peu près aussitôt qu'elle sait parler ou se déplacer selon son propre vouloir, l'entité découvre qu'elle est capable de composer ou de jouer, et alors on dit : "Nous avons un génie, nous avons un enfant prodige." La plupart du temps, le pauvre malheureux enfant est collé devant une caméra, ou jeté sur une scène afin de gagner de l'argent pour des personnes qui ne savent nullement de quoi il s'agit. Et l'enfant est tellement occupé à gagner de l'argent que la mémoire héritée se perd.

Dans les cas où il n'y a pas de représentations théâtrales ni cinématographiques, l'enfant peut jouer divinement et peut composer une musique exquise et puis, lorsqu'il atteint un certain âge, disons vingt ans, l'entité se rend compte que sa tâche est achevée et elle laisse une autre entité prendre le contrôle tandis qu'elle-même, l'occupante originale, passe à autre chose. C'est ce qu'on appelle transmigration des âmes et c'est une chose beaucoup, beaucoup plus commune qu'on ne le suppose généralement.

Argie a posé une seconde question. La voici : "Pourquoi les Noirs n'ont-ils que rarement besoin de suivre un enseignement pour apprendre à jouer des instruments de musique ?"

Les Noirs sont un type particulier de gens. Leurs vibrations de base sont telles qu'ils sont ‘à l'écoute de la musique des sphères’. Souvent, un Noir peut fredonner de la musique qu'il n'a jamais entendue auparavant ; souvent, il va simplement se saisir d'un instrument de musique et en jouer parce que c'est là son tempérament fondamental.

Vous avez certains types de personnes comme les Européens du Nord qui sont froids et très analytiques. Leur attitude est très froide. C'est leur tempérament. Mais si vous prenez les gens de type latin, ils sont de tempérament chaleureux, prompts à sourire, prompts à plaisanter. Ils savent voir le côté drôle des choses — particulièrement si la malchance arrive à quelqu'un d'autre. C'est là leur tempérament.

Les Noirs ont eu la vie dure pendant de nombreuses années ; ils ont été persécutés et la seule chose qui les ait soutenus c'est leur tempérament musical, leur aptitude à trouver consolation et réconfort dans leur ‘musique religieuse’. Comme telle, elle fait partie de leur droit d'aînesse, de leur patrimoine, de leur caractère fondamental. Les Noirs sont habituellement très, très musiciens parce que leur fréquence de base est telle que subconsciemment ils captent la musique d'autres sources tout comme le pauvre malheureux qui, portant un appareil acoustique, capte parfois des transmissions de radio de la compagnie de taxis locale !

Bien, passons maintenant à autre chose ; voici une question : "Je suis la mère aimante d'un garçon de cinq ans, et vos livres, qui sont vrais, m'effraient à la pensée de ce que mon fils et tous les autres jeunes enfants auront à souffrir par suite d'événements qui les dépassent. Je le vois déchiqueté par des bombes atomiques et toutes autres images sinistres du genre. Ses lignes de vie sur ses deux mains s'interrompent brusquement à l'âge d'environ trente, quarante ans. Je trouve quelque réconfort dans vos livres en ce qui concerne ma propre mort, mais y a-t-il jamais eu une mère, quelle que fût sa religion, qui se soit réjouie à la mort de son fils unique ?"

Maintenant, vous présupposez que votre fils sera inévitablement tué ou mutilé au cours d'une prochaine guerre, mais rappelez-vous que si vous lui donnez une bonne éducation, s'il se spécialise en quelque chose, il peut être un de ceux qui seront protégés. Il est triste de penser que la ‘chair à canon’ est habituellement la personne facilement remplaçable, tandis que le spécialiste utile à son pays sera protégé. Donc, donnez à votre fils une très bonne éducation. En ce qui concerne les lignes de la main, s'il vous plaît soyez assurée que si ce sont là les seules indications de la brièveté de sa vie, elles ne signifient rien, excepté peut-être un changement de carrière. Il ne faut jamais prendre comme absolues ces prévisions de mort à moins qu'il n'y ait environ sept indices de confirmation. Trop souvent, les chiromanciens sont coupables de négligence criminelle lorsqu'ils affirment qu'une personne va mourir, etc., etc., alors que les lignes en question signifient seulement que l'intéressé changera d'emploi et changera d'emplacement.

"Vous affirmez toujours que la mort et ce qui suit la mort sont indolores en dehors de la souffrance lors de notre propre jugement, mais dans le Bardo Thodol et particulièrement dans l'état Chonyid la souffrance semble être atroce."

Le Bardo Thodol n'a pas été écrit en anglais, il a été traduit dans cette langue par quelque personnage déplaisant, un Chrétien qui a quelque peu altéré les choses pour les faire concorder avec la croyance Chrétienne du feu de l'enfer et de la damnation. Il n'y a ni enfer ni damnation, c'est là une idée fausse entretenue par les prêtres afin de renforcer leur propre pouvoir, comme certains parents qui se fourvoient effraient leurs enfants en les menaçant d'appeler la police s'ils ne se conduisent pas bien. Bien sûr, nous ne sommes pas fiers quand nous nous jugeons nous-mêmes et cela nous fait réellement mal quand nous voyons quels stupides imbéciles nous avons été. Le mépris de soi-même peut être effectivement tout à fait infernal et il justifie bien la description du ‘feu de l'enfer’. Moi qui ai souvenir de tout, je vous assure de la manière la plus catégorique qu'il n'y a ni tortures, ni souffrances atroces, ni douleurs féroces.

"Les esprits qui hantent les vieilles maisons ne sont-ils pas encore revenus au monde ?"

Les esprits qui hantent les vieilles maisons n'ont rien à voir avec les entités existantes. Par exemple, une personne meurt dans des circonstances tragiques et beaucoup d'énergie est produite, mais cette personne peut aller dans un plan totalement différent et même être revenue au monde tandis que l'énergie qui a été produite sera dissipée sous forme d'apparitions. C'est tout comme lorsqu'on chauffe un morceau de métal ; la chaleur reste dans le métal, bien qu'en s'atténuant progressivement pendant un bon moment après l'éloignement de la source de chaleur. Voici une pensée pour vous — il est fort possible qu'une personne décédée dans des circonstances extrêmement difficiles, ait son énergie sous une forme-pensée qui hante un endroit et même qui hante l'incarnation nouveau-née qui a causé tous les ennuis dans le premier cas !

"Est-ce qu'il arrive que les humains renaissent comme animaux ? Le Bardo semble très incohérent à ce sujet, ou peut-être est-ce moi qui ne comprends pas."

Non, les humains ne renaissent jamais comme animaux, et les animaux ne renaissent jamais comme humains. Rien de ce que vous pouvez faire ne peut changer un chou en une vache, ni un rhinocéros en une rose ; mais j'ai assez traité cette question dans les pages qui précèdent.

"Qu'est-ce que la force nerveuse, en fin de compte ? À quoi bon nous parler de la force nerveuse si nous n'avons pas idée de ce que c'est ?"

La force nerveuse est la puissance qui produit l'éthérique, et la force nerveuse dirigée comme il convient peut faire tourner un cylindre de papier, comme je le dis dans un de mes livres. Chacun, qu'il soit animal ou humain, est un générateur d'électricité, et même la Terre a sa force magnétique, son champ magnétique, si vous préférez l'appeler ainsi. Et tout comme un programme de radio doit avoir une onde porteuse comme support, un humain doit avoir un éthérique constitué de force nerveuse ou énergie qui propage l'Aura. Ceci provient à son tour de certaines cellules du cerveau. Les aliments que nous mangeons vont dans le sang, une partie de cette nourriture bien mélangée à l'oxygène va dans les cellules hautement spécialisées du cerveau et fournit l'aliment pour la génération d'un courant électrique qui actionne les impulsions de pensée. C'est la force nerveuse. S'il vous est difficile de le croire, rappelez-vous ce dispositif consistant en un boîtier de zinc contenant quelques produits chimiques et une tige de charbon. Si vous le reliez à un morceau de fil à l'intérieur d'une ampoule en verre dont l'air a été retiré, vous obtenez une lumière, n'est-ce pas, une lumière électrique. Donc, une réaction chimique vous procure de l'électricité, et dans le corps humain vous obtenez l'électricité par le moyen d'une réaction chimique fournie par la nourriture que nous mangeons.

J'ai ici une lettre de M. H. qui écrit : "J'ai joint à ma lettre deux questions auxquelles il vous intéressera peut-être de répondre. Je serais très curieux d'apprendre la réponse à la première question, et j'aimerais la développer un peu. En plus de la question de la responsabilité personnelle, que je crois très importante, je suis troublé par la question de l'identité personnelle. Cela se ramène, en fait, à la définition du mot ‘Je’. Je peux voir qu'à bien des égards ‘Je’ ne suis pas le même ‘Je’ que j'étais il y a vingt ans et ne serai vraisemblablement pas le même dans vingt ans ; pourtant je garde un sentiment d'identité entre ces divers ‘Je’.

"Toutefois, si un Sur-Moi peut actionner dix marionnettes, qu'arrive-t-il au sentiment du ‘Je’, et quand toutes les marionnettes sont mortes, est-ce que le Sur-Moi continue à actionner dix marionnettes astrales, et, prolongeant ma pensée dans le futur, qu'arrive-t-il si les dix marionnettes réussissent à se libérer elles-mêmes ?

"Sur un mode plus particulier, je me suis souvent demandé pourquoi il vous avait fallu prendre une route aussi ardue pour votre voyage vers l'Ouest. N'auriez-vous pas pu aller dans une université en Inde ou en Europe, et n'aurait-on pas pu déposer des fonds à l'Ouest pour votre usage ? Beaucoup de vos ennuis paraissent découler d'un manque d'argent."

Eh bien, Monsieur H., voyons ce que nous pouvons faire pour répondre à vos interrogations. En fait, je pense que j'ai déjà répondu à la plupart d'entre elles dans ce livre ou dans mes livres précédents, mais supposons que je vous écrive une lettre imaginaire.

"Cher Monsieur H., vous êtes réellement en pleine confusion, n'est-ce pas ? Cette confusion provient en grande partie du fait que l'on doit écrire en termes de trois dimensions et tenter de décrire le fonctionnement du travail d'un Sur-Moi, disons, dans un plan d'existence à neuf dimensions.

"Vous dites que vous pensez qu'une marionnette perd son identité personnelle. Mais bien entendu, si vous y réfléchissez, ce n'est pas le cas.

"Considérez la question comme suit : oubliez tout au sujet de ce qui se trouve en dehors du corps et supposez, en vue de cette explication, que le corps est ‘compartimenté’. Le cerveau représente donc le Sur-Moi, et chacun sait que le cerveau dirige les mains, les doigts, etc. Les doigts représentent des marionnettes et le cerveau peut suggérer aux doigts de faire quelque chose, mais les doigts restent des entités séparées ou des individus séparés, ils peuvent sentir et devenir hautement spécialisés. En fait, il arrive parfois qu'ils semblent travailler de leur plein gré.

"Le cœur est un autre mécanisme qui ne peut pas être contrôlé (sauf dans des cas anormaux) par le cerveau-Sur-Moi, parce que si le cerveau, représentant notre Sur-Moi, est de mauvaise humeur, on peut concevoir qu'il pourrait empêcher le cœur de battre et cela détruirait tout le mécanisme du cerveau-Sur-Moi et des organes-marionnettes. Ainsi, vous voyez, le réel Sur-Moi fournit la substance dont sont faits les corps astraux humains, et chaque entité ou corps humain a le contrôle total et un choix d'action total, toujours à condition que l'action en question ne mette pas en danger l'organisme Sur-Moi-humain.

"Prenez une grande firme avec nombre de succursales. Vous avez là un Président du Conseil d'Administration, ou un Directeur. Vous avez nombre de chefs de département et beaucoup de directeurs généraux pour organiser toutes les succursales de district, et tous ces gens travaillent sous leur propre responsabilité tout en travaillant dans le cadre de la politique de la firme. Ils n'ont pas à informer le Président du Conseil d'Administration de chaque petit détail, ni non plus lui téléphoner à chaque instant au sujet des décisions qu'ils sont qualifiés à prendre.

"Le Président du Conseil d'Administration ou le Directeur, comme il vous plaira de l'appeler, représente le Sur-Moi et tous les chefs de département et directeurs généraux sont ses marionnettes.

"Vous demandez ce qui arrive quand les marionnettes meurent. Est-ce que le Sur-Moi est immobilisé, demandez-vous, quand il est privé d'une dizaine de marionnettes ? Permettez-moi de vous poser une question : qu'arrive-t-il si l'un des directeurs de succursale démissionne ou est écarté pour quelque raison particulière ? La firme ou la succursale ne ferme pas. Plutôt, un nouveau directeur, ou marionnette, est nommé. Et, de toute façon, dans ce chapitre, et peut-être dans le chapitre précédent, j'ai déjà exposé comment les marionnettes retournent au Sur-Moi.

"Oui, j'aurais pu prendre une voie facile. J'aurais pu aller à l'université, j'aurais pu avoir des sacs d'or tout autour de moi, mais dites-moi, Monsieur H., quelle sorte de savoir aurais-je alors acquis ? Je serais le reflet des connaissances d'autres personnes, connaissances dont certaines sont, reconnaissons-le, erronées. Je n'aurais pas la connaissance de la vie que je possède à présent et que j'ai, croyez-moi, très péniblement acquise de première main. Les gens qui vont à l'université et étudient tout d'une manière fort peu pénible apprennent simplement l'opinion d'autres personnes d'après des textes imprimés dont le contenu peut être dépassé depuis des années. À l'université, l'étudiant peut ne pas oser mettre en doute les préceptes d'un autre. On lui enseigne qu'il est impossible de faire telle chose sinon de la manière indiquée dans le manuel, mais les gens qui n'ont pas été à l'université vont simplement de l'avant et réussissent quand même la chose impossible.

"Royce de Rolls Royce, Edison, Ford, et des milliers d'autres hommes très intelligents ne sont pas allés à l'université, aussi ne savaient-ils pas que la chose qu'ils désiraient faire était ‘impossible’, ils ne savaient pas que cette chose était ‘impossible’ parce qu'ils n'avaient pas l'éducation (!) pour lire les manuels qui sont en réalité les opinions d'autres personnes. Et c'est ainsi que Royce, Edison, Ford et d'autres sont tout simplement allés de l'avant et ont inventé des choses que les manuels déclaraient ‘impossibles’. Ainsi, le fait d'avoir suivi des cours à l'université peut être un désavantage.

"Cela répondra à quelques-unes de vos questions, Monsieur H., et j'espère que vous vous rendez compte maintenant que vos idées sont plus claires."

Une autre question demande pourquoi nous sommes frappés par la maladie et comment il serait possible de détecter la maladie par l'Aura. Eh bien, le mal et la maladie proviennent soit de l'intérieur soit du dehors. Quand le mal vient de l'extérieur, c'est que nous avons reçu ce germe ou ce virus d'une autre personne, et ce n'est pas la ‘faute’ du corps qui l'attrape.

Quand nous avons un cas d'une maladie de l'intérieur, c'est-à-dire, quand le mal vient de l'intérieur, les produits chimiques du corps sont affectés parce que tout vient de la pensée, ce que les électriciens appellent la force électro-motrice entre en jeu. La pensée, ce sont des impulsions électriques. Quand nous pensons, nous produisons de l'électricité. L'électricité est donc la force électro-motrice qui fait travailler nos muscles ou même perturbe la chimie de notre corps. Si quelqu'un est frustré, tracassé, triste, de mauvaise humeur, etc., ou s'il éprouve une émotion anormale, ses pensées produisent un courant électrique qui est défectueux. Il se peut qu'il n'ait pas la forme d'onde correcte nécessaire, et parce que le courant électrique est défectueux, il envoie aux glandes des messages erronés et la sécrétion des glandes change pour faire face aux mauvaises pensées et aux messages erronés provoqués par ces mauvaises pensées. Après un certain temps, la partie la plus susceptible est affectée par les sécrétions modifiées ou l'équilibre chimique du corps modifié. Il se peut que ce soient les muscles qui sont affectés et l'on contracte, peut-être, une dystrophie musculaire, ou ce pourrait être quelque chose qui a à voir avec les os, et ce pourrait être de l'arthrite, ou, si un message erroné cause une perturbation dans l'estomac, les sucs gastriques peuvent devenir trop acides, trop forts et alors c'est un ulcère. Plus près du foyer, si les messages sont trop localisés et affectent le cerveau, alors ce pourrait être une tumeur cérébrale.

Si la composition chimique peut être étudiée, elle peut alors être corrigée par un traitement hormonal ou par quelque autre traitement approprié et la maladie peut être guérie si elle a été prise à temps. Si trop de dégâts ont été causés, elle ne peut pas être guérie mais peut être soulagée. La personne devrait remédier à la chose ou à l'émotion qui a causé le dommage en premier lieu en adoptant une conception plus équilibrée, en contrôlant ses émotions, ou par un changement de l'ensemble des circonstances, tel qu'un nouveau travail, un nouveau partenaire, etc.

Toutes ces choses peuvent être vues dans l'Aura. Tout ce qui arrive à un corps peut être vu dans l'Aura. Regarder l'Aura, c'est comme regarder les images du radar. Vous pouvez voir une terre ou une perturbation de température qui est bien au-delà de ce que peut percevoir la vue normale.

Qu'une maladie origine de ‘l'intérieur’ ou de ‘l'extérieur’, l'Aura nous permet de la détecter. Si quelqu'un contracte une infection par contagion, il faut un certain temps avant que cette maladie ne se manifeste notablement dans le physique, mais dans l'Aura dès l'instant où l'infection s'est produite elle apparaît très clairement, elle apparaît comme des lignes de stress.

Si la cause de la maladie vient de ‘l'intérieur’, un examen périodique de l'Aura fera apparaître le danger d'une affection bien avant que le corps ne soit sérieusement atteint, et la maladie peut être guérie presque avant de devenir évidente.

En rapport avec ceci, j'ai travaillé toute ma vie sur ce sujet particulier, et ma plus grande difficulté a été celle d'amener les gens à se séparer de leurs vêtements. En Angleterre, j'ai eu une discussion à ce propos avec une noble dame. Nous ne faisions que parler de la chose, et cette très noble dame mariée et mère de famille s'écria : "Oh ! vous désirez voir des nus. Je déclare m'opposer catégoriquement à tout ce qui imposerait à une femme d'enlever ses vêtements ou de montrer certaines parties de son corps." Pour ma part, je dus fortement me contraindre et me retenir de rappeler à cette noble dame que même elle avait dû montrer une certaine partie de son corps pour que ses bébés puissent venir au monde.

 

Chapitre Douze

Si vous ne croyez pas en vos semblables,

comment pouvez-vous vous attendre

à ce que vos semblables croient en vous ?

 

Le Vieil Homme reposait sur son lit. Le soleil du soir se couchait derrière les basses collines et ses derniers rayons miroitaient sur les eaux calmes de la Rivière Saint John.

Au loin, à gauche, la papeterie continuait à vomir de furieux nuages de fumée et de vapeur comme elle le faisait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, obscurcissant le ciel et polluant l'atmosphère. Tous ses déchets se déversaient dans la rivière, répandant une puanteur incroyable dans l'air de Saint John, une puanteur dont tout le monde se plaignait mais dont personne ne faisait jamais rien pour y remédier.

La neige fondait rapidement. C'était le printemps, le début du printemps, mais maintenant avec le soleil couchant qui plongeait rapidement derrière les collines, les oiseaux tourbillonnaient en bandes et se hâtaient de regagner leurs perchoirs pendant qu'il faisait encore clair.

Juste sous la fenêtre, Sinjin, un chat télépathe, poussait sa mélopée solitaire invitant toutes les dames chattes du voisinage à le rejoindre, les assurant qu'il les recevrait avec plaisir. Sa voix s'élevait et baissait, tremblotante avec l'intensité de son émotion. De temps à autre, il s'arrêtait, levait haut la tête et même s'asseyait d'aplomb sur ses pattes arrière comme un lapin, dans l'espoir d'une réponse à ses invites. Déçu, il se laissait retomber sur ses quatre pattes et, la queue tressaillant d'émotion, il recommençait encore une fois, comme un marchand des quatre saisons de Londres du temps jadis criant ses marchandises, mais au lieu de ‘vieilles ferrailles, vieux chiffons’, le matou criait : "De l'amour pour rien, venez vite, j'attends !"

Des voitures arrivèrent dans un grondement et un rugissement ; des boutiquiers et leurs assistants s'engouffrèrent avec entrain dans le parc de stationnement, sortirent de leurs voitures avec des claquements de portières et des souhaits de ‘Bonne soirée — bonne soirée’, avant de s'élancer dans l'escalier où se livrait la bataille coutumière pour avoir une place dans l'ascenseur.

Le Vieil Homme était couché et pensait au passé, pensait aux difficultés de sa vie, pensait aux rares, rares plaisirs et aux nombreuses, nombreuses épreuves. Oui, vraiment, une rude existence, pensait-il. Mais, Dieu soit loué, la dernière de cette ronde, la dernière sur cette Terre. Et maintenant, pensait-il, j'ai pratiquement mis de l'ordre dans tout ce qu'il fallait faire, j'ai nettoyé tous ces coins vides, trié ce qui traînait dans les greniers et même vidé les poubelles.

"Pas tout à fait, pas tout à fait, dit une voix bien-aimée et très familière. La tâche n'est pas encore terminée. Tu as fait plus que ce pour quoi tu es venu, mais — la tâche n'est pas encore achevée."

Le Vieil Homme se retourna et là, tout près de lui, il y avait la figure super-astrale du Lama Mingyar Dondup, souriante, dans tout l'éclat de sa splendeur dorée. "Tu m'as fait sursauter, dit le Vieil Homme, et j'aimerais que tu baisses tes lumières ; cela me rappelle ce qui m'est arrivé un jour en Angleterre, à Londres."

"Oh ! que s'est-il passé ? demanda le Lama Mingyar Dondup. Est-ce quelque chose que j'ignore ?"

"Je pense que oui, dit le Vieil Homme. Laisse-moi te raconter la chose. J'étais, tard le soir, dans un immeuble à South Kensington, et j'étais assis dans l'obscurité en train de réfléchir : je pensais à toutes sortes de choses, je méditais, et il se trouvait que je n'avais pas baissé les stores. Soudain, on frappe violemment à la porte d'en dessous. Je commence par reprendre conscience et je descends pour voir la cause de cette agitation. Il y a là deux gros costauds, des policiers londoniens. "Monsieur, dit l'un d'eux, un sergent — je le vois à ses galons — que faites-vous dans cet immeuble ?" "Faire ? répliquai-je. Je ne crois pas que je faisais quoi que ce soit. En fait, j'étais simplement assis, en train de penser." "Bien, répond le Sergent, on nous a appelés et on nous a dit de venir ici en toute hâte, parce que vous faisiez briller par la fenêtre des lumières extrêmement vives." Et je réponds : "Certainement pas ; mais, si cela était, est-ce que c'est un crime ?"

Le sergent jette un regard sur son subordonné et haussant les épaules, il déclare : "Eh bien, ce pourrait en être un, sachez-le ! Vous pourriez donner à un gang de criminels le signal indiquant que la voie est libre. Enfin, le policier se décide : Je désire inspecter les lieux", dit-il. Je lui demande : "Avez-vous un ordre de perquisition ?" "Non, répond-il, mais si vous ne m'autorisez pas à inspecter les lieux, je peux laisser l'agent de police pour vous surveiller pendant que je vais au commissariat chercher un mandat."

À mon tour de hausser les épaules, et je lui dis : "Très bien, allez où vous voulez, regardez où vous voulez." C'est ainsi que les deux policiers fouillèrent tout l'appartement et, ce qui est le plus extraordinaire, retirèrent les tiroirs de mon bureau et regardèrent à l'intérieur. J'ignore ce qu'ils pensaient y trouver. Mais, quoi qu'il en soit, ils réapparurent satisfaits après environ trois quarts d'heure et en partant le sergent me dit : "Ne recommencez pas, s'il vous plaît. Cela donne trop de travail." Et les deux policiers s'en allèrent.

Le Lama Mingyar Dondup se mit à rire : "Quoi que tu fasses, Lobsang, dit-il, tu sembles attirer le mauvais genre d'attention. Je ne connais personne d'autre qui se retrouverait presque en état d'arrestation pour la seule raison qu'il montre son Aura quand il se met à réfléchir."

Le Vieil Homme demanda d'un air morose : "Ainsi, tu penses que ma tâche n'est pas achevée, n'est-ce pas ? Eh bien, que me reste-t-il à faire ?"

Le Lama Mingyar Dondup répondit : "Tu as tout fait. Ce n'est pas une question d'avoir laissé quoi que ce soit d'inachevé. Tu as fait plus, beaucoup plus que ce qui t'a amené ici, mais il se trouve qu'à cause de l'échec des autres, il y a encore beaucoup à faire."

"Quoi ?" demanda le Vieil Homme.

Le Lama Mingyar Dondup baissa le nez et s'efforça de ne pas sourire lorsqu'il dit : "Il se peut qu'il y ait un autre livre à écrire, le douzième. Il faudra que nous y pensions. Ce serait certainement apprécié. Mais il y a une autre petite tâche à exécuter, quelque chose en rapport avec une invention qui peut encore faire irruption sur ce monde bouleversé."

Pendant un certain temps le Vieil Homme et le Lama Mingyar Dondup discutèrent de choses, mais ce n'est pas l'endroit pour divulguer tout ce qui a été dit. Le Vieil Homme malade presque à en mourir, et contraint à des dépenses de plus en plus élevées du fait des honoraires médicaux et d'autres dépenses vitales, se demandait comment il pourrait tenir le coup même pour quelques mois de plus. Enfin, le super-astral du Lama Mingyar Dondup s'évanouit et la lumière déclinante du jour reparut.

Le temps. Quelle chose étrange que ce temps artificiel. On peut en un clin d'œil venir du monde astral et y retourner, tandis qu'ici sur Terre on est soumis à l'horloge et au mouvement du soleil régissant l'horloge. Ici, au Nouveau-Brunswick, le soleil se couchait. À quelques milliers de milles (km) de distance, John Henderson était encore à son travail, vers le milieu de l'après-midi. Pas si loin, Valéria Sarock, ce modèle de loyauté et d'exactitude, quittait probablement son bureau et pensait probablement à son thé. Oui, très certainement, pensait le Vieil Homme, Valéria songeait à son thé, car sa faiblesse était de trop penser à manger ! "Il faudra que je lui parle de son régime alimentaire", pensa en lui-même le Vieil Homme.

Dans l'autre direction, les dames Worstmann étaient probablement chez elles, le soir très tard, peut-être en train d'écouter la radio, peut-être en train d'étudier, et peut-être que l'une d'elles était sur le point de sortir pour le service de nuit.

Mais ici, les dames Taddy et Cléo se livraient à leurs jeux de la soirée, donnant la chasse à leur jouet favori, une belle ceinture de robe de chambre moelleuse, laineuse. Le Vieil Homme pensait à Taddy et Cléo, pensait au fait que depuis leur naissance elles avaient été traitées comme des enfants des hommes, au fait que tout avait été fait pour qu'elles se sentent des entités aussi importantes que n'importe quels humains, et la tâche avait porté ses fruits, les résultats en étaient satisfaisants au plus haut point car ces deux petites personnes étaient effectivement des personnes réelles. De minuit à midi, Mlle Cléo était nommée la première, mais de midi à minuit, c'était au tour de Mlle Taddy. De la sorte, elles étaient assurées d'être traitées en parfaite égalité, sans trace de favoritisme.

Mlle Taddy, grosse, dodue, paraissant vivre à son aise, aime se blottir derrière un des bloc-notes, tandis que la très belle, la très mince, la très gracieuse Mlle Cléo bondit de bas en haut et de haut en bas et se livre à une gymnastique féline sauvagement invraisemblable.

Mais la nuit s'épaississait, et l'air était piquant de gelée. À l'extérieur, la colonne rouge du thermomètre dégringolait, et les passants étaient bien emmitouflés.

Le Vieil Homme avait longtemps escompté ce jour, le jour où le onzième livre serait terminé et où il pourrait écarter toute idée d'écrire et dire : "Plus jamais, tout est fini, ne plus jamais écrire, mon temps sur Terre est presque terminé." Mais, après la visite du super-astral du Lama Mingyar Dondup — eh bien, le Vieil Homme songeait : Est-ce que la tâche de quiconque est jamais terminée, est-ce qu'on est entraîné comme une vieille voiture délabrée qu'on fait rouler jusqu'à ce qu'elle tombe en morceaux ? Je suis presque en morceaux, maintenant, songeait-il. Mais voilà, ce qui sera sera et quand il y a une tâche à accomplir, elle ne peut l'être à moins que quelqu'un ne s'en charge. Aussi, pensait le Vieil Homme, je dois essayer de me cramponner un peu plus longtemps et, pour ce qui est d'écrire un nouveau livre, qui sait ? Peut-être serait-il bon d'arriver à douze en anglais. Il pensait : "Je voudrais dire à tous, à chacun dans le monde entier, que tous ces livres sont vrais, tout ce qui est relaté dans ces livres est vrai, et c'est une déclaration catégorique."

Ainsi nous voilà à la fin de ce qui n'est pas une journée parfaite, après tout, puisque la tâche n'est pas achevée, la bataille finale n'est pas encore gagnée, il y a encore beaucoup à faire, et peu de temps et peu de santé pour l'accomplir. Nous ne pouvons qu'essayer.

Ici et maintenant, qu'il me soit permis de présenter mes plus reconnaissants remerciements à Mme Sheelagh Rouse, alias Bouton d'Or, pour le soin infini et le travail inlassable qu'elle a consacrés à la dactylographie de mes livres, soin et travail qui sont appréciés beaucoup plus peut-être qu'elle ne l'imagine.

Que je dise aussi ma gratitude à Ra'ab pour le soin extrême et l'exactitude minutieuse avec lesquels elle a tout contrôlé et formulé des suggestions de réelle valeur. Elle m'a aidé dans ma tâche.

Et finalement, mais en aucun cas les moindres, mes remerciements s'adressent à Mlle Tadalinka et à Mlle Cléopâtre Rampa pour les encouragements et les divertissements qu'elles m'ont donnés. Grâce à ces deux chères petites personnes, il a valu la peine de continuer un peu plus longtemps car jamais, tout au long de leurs quatre années de vie, elles n'ont manifesté le moindre dépit, la moindre mauvaise humeur, pas même la moindre irritation. Si les humains étaient d'humeur aussi égale et de tempérament aussi aimable, il n'y aurait pas de conflits sur Terre, pas de guerres. Alors, ce serait vraiment l'Âge d'Or que l'humanité doit encore attendre.

Et ainsi, nous arrivons enfin, dans ce livre, au moment où nous pouvons dire : "Fin".