T. LOBSANG RAMPA

 

AU-DELÀ DU DIXIÈME

 

Titre original : Beyond the Tenth

 

(Édition : 22/04/2020,

paru précédemment sous le titre

Les Clés du Nirvana)

 

Au-delà du Dixième — (Initialement publié en 1969) Le premier livre de questions et réponses. Le Dr Rampa donne des conseils, enseigne sur les soins à donner aux corps physique et spirituel, le but de la vie, la mort, la réincarnation, les OVNIs, indique certains remèdes à base de plantes pour soigner les affections communes. Le Dr Rampa fournit également un point de départ pour ceux qui souhaitent savoir comment prendre d’authentiques photos auriques.

 

Au-delà du Dixième

Mieux vaut allumer une chandelle

que maudire l'obscurité.

 

Le blason est ceint d'un chapelet tibétain composé de cent huit grains symbolisant les cent huit livres des Écritures Tibétaines. En blason personnel, on voit deux chats Siamois rampants (i.e. debout sur leurs pattes de derrière, le terme ‘rampant’ étant ici un adjectif propre à l'héraldique, c'est-à-dire, aux blasons — NdT : Note de la Traductrice) tenant une chandelle allumée. Dans la partie supérieure de l'écu, à gauche, on voit le Potala ; à droite, un moulin à prières en train de tourner, comme en témoigne le petit poids qui se trouve au-dessus de l'objet. Dans la partie inférieure de l'écu, à gauche, des livres symbolisent les talents d'écrivain et de conteur de l'auteur, tandis qu'à droite, dans la même partie, une boule de cristal symbolise les sciences ésotériques. Sous l'écu, on peut lire la devise de T. Lobsang Rampa : ‘I lit a candle’ (c'est-à-dire : ‘J'ai allumé une chandelle’).

 

Table des matières

Table des matières. 3

Le titre. 4

Une lettre spéciale. 5

Chapitre Un. 6

Chapitre Deux. 26

Chapitre Trois. 47

Chapitre Quatre. 69

Chapitre Cinq. 87

Chapitre Six. 104

Chapitre Sept 123

Chapitre Huit 140

Chapitre Neuf. 146

Service d’entraide pour les éditeurs. 149

 


 

Dédié à —

ces Lecteurs loyaux et constants qui m'ont été fidèles tout au long des années, malgré les campagnes menées par la presse ; à ceux que je considère maintenant comme des amis.

À qui d'autre

sinon à VOUS ?

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Le titre

Pour m'épargner plus tard une quantité de questions, permettez-moi de dire maintenant que l'Homme est à un dixième conscient, les neuf autres dixièmes se rapportant au sub-conscient et à tout ce qui se trouve sous les rubriques ‘Mémoires Raciales’ et l'Occulte.

Ce livre est à propos de VOUS, pas seulement à propos du dixième de votre personne, mais aussi de ce qui se trouve

Au-delà du Dixième.

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Une lettre spéciale

Cher Lecteur,

Pendant plus d'une décennie vous m'avez écrit de toutes les parties du monde, même d'au-delà du Rideau de Fer, quelque trente ou quarante lettres par jour, lettres auxquelles j'ai consciencieusement répondu. Mais beaucoup d'entre vous m'ont écrit pour me dire qu'un Auteur de livres comme les miens appartient à ses Lecteurs, disant qu'un Auteur comme moi ne peut pas terminer avec neuf livres, mais doit continuer à écrire pour répondre aux questions raisonnables.

À cela j'ai répondu en écrivant à plusieurs personnes, représentatives, avec cette question : "Eh bien, qu'est-ce que vous VOULEZ dans le dixième livre ? Dites-moi, dites-moi ce que vous voulez, dites-moi ce que j'ai omis dans mes autres livres, et je vais écrire ce dixième livre."

Donc, suite aux lettres que j'ai reçues en réponse à mes questions, j'ai écrit ce livre que vous êtes sur le point de lire.

Certains d'entre vous, sans doute, diront qu'il y a répétition ici et là. À cela je répondrai simplement que c'est à la demande unanime de mon "Panel de Lecteurs", sinon ce ne serait pas dans ce livre, et si vous pensez que c'est répétitif par endroits, eh bien, cela pourrait servir à vous rafraîchir la mémoire.

On me pose des questions comme : ‘Oh, Dr Rampa, rendez-moi visite dans l'astral, guérissez-moi de ceci, guérissez-moi de cela, dites-moi qui va gagner le Sweepstake Irlandais, venez à notre Réunion de Groupe dans l'astral.’ Mais ces lecteurs oublient qu'il n'y a que 24 heures dans une journée ; ils oublient aussi la différence de fuseaux horaires, etc., etc. Plus important encore, ils oublient que même si moi, dans l'astral, je peux les voir clairement quand je le veux, eux-mêmes ne sont pas toujours capables de me voir, même si un nombre étonnant de personnes m'ont écrit pour recevoir confirmation de visites astrales, de contacts télépathiques, etc.

Eh bien, comme ceci n'est pas censé être une longue lettre, poursuivons avec le livre lui-même, n'est-ce pas ?

T. LOBSANG RAMPA

 

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Chapitre Un

La douce nuit d'été soupirait et une brise légère murmurait dans les branches des saules entourant le Temple du Serpent. De petites vagues brisaient la surface du lac paisible quand des poissons matinaux montaient pour happer des insectes sans méfiance. Au-dessus des grands pics montagneux où le vent soulevait un panache de neiges éternelles, une étoile solitaire brillait dans le ciel luminescent.

Dans les greniers à blé, de petits cris et des bruissements trahissaient la présence de souris affamées cherchant leur pitance dans les barils d'orge. Des pas feutrés et deux yeux luisants apparaissant sur la scène apporta une échauffourée de souris se précipitant, puis le silence complet. Le Chat Gardien renifla avec méfiance, puis, satisfait, sauta sur le rebord d'une fenêtre basse et contempla le ciel où des lueurs diffuses annonçaient l'aurore.

Les lampes à beurre clignotaient en sifflant et grésillant et leurs flammes grandirent brusquement lorsque les acolytes du service de nuit remplirent leurs réservoirs. D'un temple intérieur arrivèrent un doux murmure et le délicat tintement des différentes clochettes d'argent. Dehors sur un toit, une silhouette solitaire se dressa pour accueillir le nouveau jour, les mains enserrant déjà le cou de la trompette de l'Appel du Matin.

Des ombres apparurent, se groupèrent devant une porte arrière, et descendirent par le sentier de montagne pour se rendre au bord d'un petit affluent de la Rivière Heureuse, qui alimentait en eau le Potala. Des hommes âgés, de solides jeunes hommes, et de tout petits garçons, membres de la Classe des Servants, descendirent le sentier en procession séculaire, portant des seaux de cuir afin de puiser de l'eau à la rivière pour la rapporter laborieusement aux grandes citernes des cuisines.

La descente était facile ; une foule à demi-éveillée encore déconcertée en pensant aux joies du sommeil. Près du puits, constamment alimenté par l'affluent, ils se réunirent un moment pour bavarder, échanger les potins glanés la veille dans les cuisines, paressant, tuant le temps, retardant le moment d'entamer l'inévitable et dure remontée.

La nuit avait déjà cédé la place au jour naissant. Le rideau pourpre de la nuit avait fui vers l'Ouest à l'approche de l'aube, le ciel ne montrait plus ces minuscules points lumineux que sont les étoiles dans leurs parcours, mais s'illuminait plutôt des rayons du soleil levant qui perçait les niveaux inférieurs et illuminait le dessous des légers nuages altostratus qui filaient au-dessus des têtes. Les pics se teignaient maintenant d'or, un or blanc qui jetait des arcs-en-ciel dans les panaches de neige soufflée au sommet des montagnes, si bien que chaque pic ressemblait à une fontaine de vie aux couleurs irisées.

Rapidement la lumière monta et la Vallée de Lhassa, jusqu'ici dans les ombres pourpres de la nuit, s'illumina, de grandes lueurs clignotantes étincelant des toits d'or du Potala et se reflétant aussi sur le Jo Kang, la Cathédrale de la Ville de Lhassa. Au pied du Potala, près des sculptures colorées, un petit groupe de gens matinaux levèrent les yeux en admiration devant la lumière scintillante, pensant qu'elle devait être le reflet de l'esprit du Très Profond.

Au pied de notre sentier de montagne, cependant, les moines servants se moquaient éperdument des beautés de la nature et bavardaient pour tuer le temps avant de reprendre leurs fardeaux pour gravir la montagne. Un vieux moine, que nous appelions Grandes-Oreilles, se hissa sur un rocher plat et contempla le lac et la rivière voisine.

— As-tu entendu parler de ce que disaient les marchands qui étaient en ville hier ? demanda-t-il à un plus jeune moine debout à ses côtés.

— Non, répondit ce dernier, mais je sais que les marchands ont toujours des histoires merveilleuses à raconter. Qu'avez-vous donc entendu, l'Ancien ?

Grandes-Oreilles joua un peu des mâchoires et s'essuya le nez avec un pan de sa robe. Puis il cracha habilement et avec précision entre ses deux seaux pleins.

— Hier j'ai dû me rendre en ville, dit-il, et là, dans la rue des Échoppes, je suis tombé par hasard sur des négociants qui étalaient leurs marchandises. L'un d'eux me parut du genre assez instruit, tout comme moi, en fait, aussi me suis-je attardé pour converser avec lui.

Il s'arrêta un moment, joua de nouveau des mâchoires, et contempla l'ondulation de l'eau. À distance, quelque part, un petit acolyte avait lancé un caillou qui avait frappé une grenouille, et elle coassait maintenant des protestations.

— C'était vraiment un homme instruit, reprit le vieux moine, un homme qui a voyagé dans de nombreuses régions inconnues. Il m'a dit qu'il avait quitté une fois son pays natal, l'Inde, et qu'il avait traversé les grandes eaux pour aller en Merikee (Amérique — NdT). Je lui dis qu'il me fallait acheter de nouveaux seaux parce que certains des nôtres étaient usés, et il m'a dit qu'en Merikee personne n'avait besoin de transporter de l'eau dans des seaux en haut d'un sentier de montagne. Tout le monde a de l'eau dans sa maison, dit-il, de l'eau qui arrive à travers des tuyaux. Ils ont une pièce spéciale appelée une salle de bains, où ils obtiennent de l'eau en quantité.

Le plus jeune moine ouvrit des yeux ronds.

— De l'eau dans leurs maisons, eh ? Et dans une pièce spéciale en plus, eh ? Ça semble trop merveilleux pour être vrai ; je regrette que nous n'ayons pas quelque chose comme ça ici. Mais bien sûr on ne peut pas croire toutes ces histoires de voyageurs. Un marchand m'a affirmé un jour que dans certains pays ils ont de la lumière aussi brillante que l'éclair qu'ils gardent dans des bouteilles de verre et qui transforme la nuit en jour.

Il secoua la tête, comme s'il pouvait à peine croire ce qu'il avait entendu et le vieux moine, Grandes-Oreilles, craignant de perdre ses prérogatives de conteur, reprit :

— Oui, dans ce pays de Merikee, ils ont beaucoup de choses merveilleuses. Cette eau, il y en a dans chaque maison. On tourne un morceau de métal et l'eau jaillit, chaude ou froide, au choix, tant qu'on en veut et quand on en veut. Par la dent de Bouddha, c'est un grand miracle. J'apprécierais bien certainement une autre façon de faire monter l'eau jusqu'aux cuisines. Depuis tant d'années que je fais ça, transporter et transporter de l'eau et rien que de l'eau, j'ai l'impression que mes pieds et mes jambes sont usés jusqu'aux genoux, et j'ai une inclinaison permanente d'un côté à force de lutter contre la montée. De l'eau dans chaque pièce ? Non, ce n'est pas possible !

Le silence tomba entre eux, et puis ils se lancèrent dans une activité fébrile en apercevant un des Gardiens de notre Loi, les Proctors (appelés aussi les Maîtres de Discipline en français — NdT), qui descendait par le sentier. L'homme immense avançait à grands pas, et chacun des moines trouva quelque chose d'urgent à faire. Un des moines vida son seau et le remplit de nouveau, un autre en souleva vivement deux et s'élança sur le sentier de montagne. Bientôt tous les moines étaient en chemin, transportant l'eau, le premier parcours des porteurs d'eau de la journée. Le Maître de Discipline regarda autour de lui pendant quelques instants, puis s'engagea à son tour sur le sentier de montagne, derrière eux.

Un silence relatif tomba sur la scène, troublé seulement par une faible psalmodie venant du haut de la montagne et par les protestations ensommeillées d'un oiseau qui trouvait qu'il était bien tôt pour se lever et aller à ses affaires de la journée.

*

La vieille Mme MacDunnigan caqueta comme une poule qui vient de pondre un œuf géant et se tourna vers son amie, Mme O'Flannigan.

— Jamais plus je n'assisterai à une de ces conférences, déclara-t-elle. Qu'on ne vienne plus me raconter que les prêtres du Tibet peuvent communiquer par télépathie, c'est grotesque ! Que vont-ils nous demander de croire ensuite ?

Mme O'Flannigan renifla comme un trompettiste de l'Armée du Salut au mieux de sa forme et répliqua :

— Pourquoi ne peuvent-ils pas se servir d'un téléphone comme tout le monde, c'est ce que j'aimerais savoir !

Ainsi, ces deux dames allèrent leur chemin sans imaginer qu'elles représentaient ‘le revers de la médaille’ ; les moines du Tibet n'arrivaient pas à croire que les maisons pouvaient avoir de l'eau courante dans leurs pièces et les deux Occidentales n'arrivaient pas à croire que les prêtres du Tibet pouvaient communiquer par télépathie.

Mais cela n'est-il pas vrai de nous tous ? Sommes-nous CAPABLES de voir le point de vue ‘de l'autre’ ? Réalisons-nous que ce qui est banal ICI est la plus bizarre des bizarreries AILLEURS — et vice versa ?

*

Notre première demande est au sujet de la vie après la mort, ou la mort, ou le contact avec ceux qui ont quitté cette vie. Tout d'abord, occupons-nous d'une personne qui quitte cette Terre. Généralement, la personne est très, très malade, et la ‘mort’ résulte de la détérioration du mécanisme corporel humain. Le corps devient alors intenable, inopérant, ce n'est plus qu'une enveloppe d'argile retenant l'esprit immortel qui ne peut supporter une telle contrainte, et qui donc s'en va. Quand il a quitté le corps mort, quand il a quitté les limites familières de la Terre, le — comment allons-nous l'appeler ? l'Âme, le Sur-Moi, l'Esprit, ou quoi ? Disons l'Âme cette fois pour un changement — l'Âme, donc, est dans un environnement inconnu, où les sens et les facultés sont beaucoup plus nombreux que ceux qui existent sur la Terre. Ici sur Terre, nous sommes obligés de marcher lourdement, ou de nous asseoir dans une boîte métallique que nous appelons une voiture, et à moins d'être assez riches pour prendre l'avion, nous sommes collés à la terre. Ce n'est pas le cas quand nous sommes hors du corps, parce que quand nous sommes hors du corps, dans cette nouvelle dimension que nous appellerons ‘le monde astral’, nous pouvons voyager à volonté et instantanément par la pensée, nous n'avons pas à attendre un autobus ou un train, nous ne sommes pas entravés par une voiture, ni par un avion où il nous faut passer plus de temps dans une salle d'attente qu'il n'en faut pour le voyage proprement dit.

Dans l'astral, nous pouvons voyager à la vitesse que nous décidons. ‘Nous décidons’ est une paire de mots délibérée, parce que nous ‘décidons’ effectivement de la vitesse à laquelle nous voyageons, de la hauteur et du parcours. Si, par exemple, nous désirons admirer les merveilleux paysages du monde astral avec ses pâturages verdoyants et ses lacs pleins de vie, nous pouvons flotter aussi légèrement qu'un duvet de chardon juste au-dessus de la terre, juste au-dessus de l'eau, ou nous pouvons nous élever et survoler le sommet des montagnes astrales.

Quand nous sommes dans cette nouvelle et merveilleuse dimension, nous vivons tellement de changements que nous avons tendance, si nous n'y prenons garde, à oublier ceux qui nous pleurent sur ce terrible vieux globe terrestre que nous avons si récemment quitté, nous avons tendance à oublier, mais si les gens sur Terre nous pleurent trop ardemment, nous ressentons d'inexplicables élancements, des tiraillements, et d'étranges sentiments de chagrin et de tristesse. Ceux d'entre vous qui souffrent d'une névrite ou d'un mal de dents chronique sauront de quoi il s'agit ; vous ressentez soudainement un vicieux coup sec à un nerf qui vous soulève presque de votre chaise. De même, lorsque nous sommes dans le monde astral et qu'une personne nous pleure en se lamentant, au lieu de voir à ses propres affaires, elle nous entrave, elle produit une ‘ancre’ indésirable qui retarde notre progrès.

Allons un petit peu plus loin que nos premiers jours dans l'astral, passons à la période où nous sommes allés dans la Salle des Souvenirs, à la période où nous avons décidé quel travail nous allons faire dans l'astral, comment nous allons aider les autres, comment nous allons nous instruire nous-mêmes, et imaginons que nous sommes occupés à aider ou à étudier ; imaginons ensuite une main qui nous tiraille brusquement par la nuque — un petit coup sec, un petit coup sec, un petit coup sec. Cela détourne l'attention, cela rend l'étude difficile, cela rend l'aide aux autres très difficile parce que nous ne pouvons donner notre entière concentration ou attention à ce que nous sommes censés faire à cause de l'insistant tiraillement et de l'interférence provoquée par ceux qui nous pleurent sur la Terre.

Bien des gens semblent penser qu'ils peuvent entrer en contact avec ceux qui sont ‘disparus’ en allant trouver un médium des bas-quartiers, payer quelques dollars ou quelques shillings et tout simplement obtenir un message tout comme un intermédiaire répondant à un appel téléphonique. Eh bien, même pour cette affaire de communication téléphonique : essayez d'appeler l'Espagne quand vous êtes au Canada ! Essayez d'appeler l'Angleterre de l'Uruguay ! Vous faites d'abord face à la difficulté que l'intermédiaire, qui est l'opérateur téléphonique sur la Terre, ou le médium, ne connaisse pas bien les circonstances, qu'il puisse même ne pas être très familier avec la langue dans laquelle nous désirons parler. Et puis, il y a toutes sortes de sifflements, de déclics et de bruits sourds, la réception peut être difficile, la communication, en fait, est souvent impossible. Pourtant, ici sur Terre nous connaissons le numéro de téléphone que nous désirons appeler, mais qui va nous donner le numéro de téléphone d'une personne qui a récemment quitté la Terre et qui vit maintenant dans le monde astral ? Un numéro de téléphone dans le monde astral ? Eh bien, c'est à peu près cela, parce que chaque personne sur chaque monde possède une fréquence personnelle, une longueur d'onde personnelle. De même que les stations de radio de la BBC, ou les stations de la Voix de l'Amérique aux États-Unis ont leurs fréquences propres, les gens ont aussi des fréquences, et si nous connaissons ces fréquences nous pouvons tourner le bouton de notre radio pour écouter telle ou telle station, POURVU QUE les conditions atmosphériques le permettent, que le moment de la journée soit approprié, et que la station émette effectivement. Il n'est pas possible de se brancher et d'être infailliblement sûr de pouvoir recevoir une station, pour la simple raison que quelque chose peut l'avoir mise hors service.

C'est la même chose pour les gens qui sont passés au-delà de cette vie. Vous pouvez entrer en contact avec eux si vous connaissez leur fréquence personnelle de base, et s'ils sont capables de recevoir un message télépathique sur cette fréquence. En majeure partie, à moins qu'un médium ne soit réellement très, très expérimenté, il peut se faire détourner du droit chemin par des entités nuisibles qui jouent à se faire passer pour des humains et qui sont capables de capter les pensées et savoir ce que veut ‘celui qui appelle’.

C'est-à-dire, imaginons que Mme Brown, veuve depuis peu, veuille entrer en contact avec M. Brown, un humain nouvellement libéré qui s'est évadé de l'Autre Côté ; une de ces entités inférieures qui ne sont pas humaines peut percevoir ce que Mme Brown veut demander à M. Brown, peut percevoir grâce à ses pensées comment M. Brown s'exprimait, quelle était son apparence. Donc l'entité, comme un écolier dissipé qui n'a pas reçu la discipline dont il aurait eu grand besoin, peut influencer le médium bien intentionné en lui donnant une description de M. Brown qu'elle vient juste d'obtenir de l'esprit de Mme Brown. Le médium donnera des ‘preuves stupéfiantes’ en décrivant en détail l'apparence de M. Brown qui ‘est debout à côté de moi en ce moment’, dira-t-il. Eh bien, une personne très expérimentée ne se laissera pas abuser de cette façon, mais la personne très expérimentée est bien rare et n'a tout simplement pas le temps de s'occuper de telles choses. En outre, quand l'intérêt entre en jeu, quand une personne exige telle ou telle somme pour une séance médiumnique, une vibration inférieure s'introduit dans le processus et fait donc trop souvent obstacle à un message authentique.

Il est malveillant et injuste de laisser votre chagrin nuire et handicaper une personne qui a quitté la Terre et qui travaille maintenant ailleurs. Après tout, imaginez que vous soyez très occupé par une tâche importante, et qu'une personne que vous ne pouvez voir n'arrête pas de vous donner des coups secs à la nuque, de vous bousculer, et de hurler de stupides pensées dans vos oreilles ; vous ne pourriez plus vous concentrer et vous traiteriez votre tourmenteur de tous les noms. Soyez certain que si vous aimez réellement la personne qui a quitté la Terre, et si cette personne vous aime réellement, vous vous rencontrerez de nouveau parce que vous serez attirés mutuellement quand vous aussi quitterez la Terre. Dans le monde astral vous ne pouvez pas rencontrer une personne que vous détestez ou qui vous déteste, ce n'est tout simplement pas possible, parce que cela perturberait l'harmonie du monde astral, ce qui ne peut pas se produire. Bien sûr, si vous faites le voyage astral vous pouvez aller dans l'astral INFÉRIEUR qui est, on pourrait dire, la salle d'attente ou le vestibule du véritable monde astral. Dans l'astral inférieur on peut discuter avec une certaine véhémence, mais dans les plus hautes régions — non.

Donc, rappelez-vous ceci : si vous aimez réellement l'autre personne et si l'autre personne vous aime réellement, vous serez ensemble de nouveau, mais sur une base très différente. Il n'y aura aucun des malentendus que nous avons sur cette Terre ; on ne peut pas dire de mensonges dans le monde astral parce que dans ce monde chacun peut voir l'Aura, et si un habitant de l'astral ment, tout l'entourage le sait immédiatement à cause de la discordance qui apparaît dans ses vibrations personnelles et dans les couleurs de son Aura. Ainsi, on apprend à être véridique.

Les gens semblent s'imaginer que s'ils n'offrent pas au disparu des obsèques somptueuses, s'ils ne se plongent pas dans des abîmes de douleur, ils ne peuvent prouver leur affection pour le défunt. Mais ce n'est pas le cas ; le deuil est égoïste, le deuil provoque de graves interférences et perturbations à la personne qui vient d'arriver dans le plan astral. Le deuil, en fait, peut réellement être considéré comme de l'apitoiement sur soi, de l'affliction pour soi-même d'avoir perdu une personne qui a tant fait pour ceux qui restent. Il est préférable, et cela montre un plus grand respect et de la considération, de contrôler son chagrin pour éviter les crises d'hystérie qui causent tant de détresse aux personnes qui sont vraiment parties.

Les mondes astraux (oui, assurément au pluriel !) sont très réels. Les choses sont aussi réelles et substantielles sur ces mondes qu'elles nous semblent l'être ici sur cette Terre, et en fait, parce qu'il y a des sens supplémentaires, des aptitudes supplémentaires, des couleurs supplémentaires et des sons supplémentaires, elles paraissent plus substantielles encore. Nous pouvons faire tellement plus dans l'état astral. Mais ——

"Dr Rampa, vous nous avez longuement parlé du monde astral dans vos livres, mais vous ne nous en avez pas assez dit. Que font les gens, que mangent-ils, comment occupent-ils leur temps ? Ne pouvez-vous nous le dire ?"

Très certainement je peux vous le dire parce que j'ai une mémoire eidétique, c'est-à-dire que je peux me souvenir d'absolument tout ce qui m'est arrivé. Je peux me souvenir être mort et être né, et j'ai le grand avantage de pouvoir voyager dans l'astral en restant pleinement conscient. Penchons-nous donc sur cette question des mondes astraux et ce que l'on y fait.

Tout d'abord, il n'y a pas qu'un seul monde astral, mais plusieurs, autant en fait qu'il y a de différentes vibrations de personnes. Peut-être que le meilleur moyen de comprendre ceci est d'examiner la radio ; en radio il y a de très, très nombreuses stations de radio différentes dans toutes les parties du monde. Si ces stations essayaient de partager une longueur d'onde ou fréquence commune, il y aurait un véritable vacarme, chacune brouillant l'autre, et par conséquent chaque station de radio a sa propre fréquence distincte, et si vous voulez écouter la BBC, à Londres, vous réglez votre poste sur les fréquences attribuées à la BBC. Si vous voulez écouter Moscou, vous cherchez la fréquence de l'émetteur de Moscou. Il y a des milliers de stations de radio différentes, chacune ayant sa propre fréquence, chacune étant une entité séparée qui n'interfère pas avec les autres.

De même, les mondes astraux sont des plans d'existence différents ayant différentes fréquences, si bien que sur le monde astral X, par exemple, vous trouverez toutes les personnes qui sont compatibles dans une certaine mesure. Dans le monde astral Y, vous trouverez un autre groupe de personnes qui sont compatibles au sein de leurs propres limites. Plus bas, dans ce que nous appelons l'astral inférieur, les conditions sont assez semblables à celles de la Terre, c'est-à-dire que les types de personnes y sont mélangés, et la personne ordinaire qui sort de son corps pendant les heures de sommeil et voyage dans l'astral, se rend sur cet astral inférieur où toutes les entités peuvent se mélanger. L'astral inférieur, donc, est un lieu de rencontre pour les gens de races différentes et de croyances différentes, et même venant de mondes différents. C'est très semblable à la vie sur Terre.

À mesure que nous progressons, que nous montons plus haut, nous constatons que les fréquences deviennent de plus en plus pures. Alors que dans l'astral inférieur vous pouvez vous disputer avec une personne et lui dire qu'elle vous fait horreur si tel est votre bon plaisir, quand vous montez plus haut dans les plans astraux vous ne le pouvez pas, parce que vous ne pouvez y trouver de gens qui ont des points de vue opposés. Ainsi, souvenez-vous que les mondes astraux sont comme des stations de radio avec des fréquences différentes, ou, si vous voulez, comme une grande école avec des classes différentes, chacune ayant des vibrations plus élevées que la précédente, de sorte que la classe ou le niveau Un est une classe de dénominateur commun, ou monde astral, où tous peuvent se rencontrer pendant que le processus d'évaluation de leurs capacités se poursuit. Puis, tandis qu'ils accomplissent leurs tâches assignées — nous y reviendrons dans un moment — ils s'élèvent de plus en plus haut jusqu'à ce que finalement ils dépassent complètement le plan astral des mondes et entrent dans un état où il n'y a plus de renaissance, de réincarnation, et où les gens s'occupent alors de formes d'êtres bien plus élevées que les humains.

Mais vous voulez savoir ce qui se passe quand vous mourrez. Eh bien, en fait je vous en ai dit beaucoup à ce sujet dans mes livres précédents. Vous quittez votre corps et votre forme astrale s'envole vers l'astral inférieur, où elle se remet des chocs et du mal causés par les conditions de vie ou de mort sur Terre. Puis, après quelques jours, selon le calcul du temps sur la Terre, on voit tout son passé dans la Salle des Souvenirs, on voit ce que l'on a accompli et ce que l'on n'a pas réussi à accomplir, et en évaluant ses réussites et ses échecs on peut décider ce qui doit être appris dans l'avenir, c'est-à-dire s'il convient de se réincarner de nouveau tout de suite, ou de passer peut-être six cents ans dans l'astral. Tout dépend de ce qu'une personne doit apprendre, cela dépend de son but dans l'échelle de l'évolution. Mais je vous ai expliqué tout cela dans mes livres précédents. Permettez-moi d'évoquer un moment un autre sujet avant de dire ce que les gens font dans le monde astral.

Une dame charmante m'a écrit pour me dire : "J'ai tellement peur. J'ai tellement peur de mourir seule sans personne pour m'aider, personne pour m'indiquer la Voie que je dois suivre. Au Tibet, vous aviez les Lamas qui dirigeaient la conscience d'un agonisant. Je n'ai personne et je suis si effrayée."

Ce n'est pas exact, vous savez. Personne n'est seul, personne n'a ‘personne’. Vous pouvez penser que vous êtes seule, et très probablement il n'y a personne auprès de votre corps terrestre, mais dans l'astral il y a des aides très spéciaux qui attendent au chevet du mourant, ce qui fait qu'aussitôt que la forme astrale commence à se séparer du corps physique mourant, ils sont là pour donner tout secours, tout comme dans le cas d'une naissance il y a des gens qui attendent pour mettre au monde le nouveau-né. La mort sur la Terre est une naissance dans le monde astral, et les indispensables assistants qualifiés sont là pour offrir leurs services spécialisés, et donc il n'y a aucune raison d'avoir peur, il ne doit jamais y avoir de crainte. Rappelez-vous que lorsque le moment viendra pour vous, comme pour nous tous, de quitter cette vallée de larmes, il y aura des gens vous attendant de l'Autre Côté qui prendront soin de vous et vous aideront, exactement de la même façon qu'il y a des gens sur Terre qui attendent la venue au monde d'un bébé.

Quand les aides prennent en charge ce corps astral qui vient d'être séparé du corps physique mort, ils le traitent avec soin et l'aident en lui faisant connaître l'endroit où il est. Beaucoup de gens qui n'ont pas été préparées pensent qu'ils sont au Ciel ou en Enfer. Les aides leur expliquent exactement où ils sont, les aident à s'adapter, leur montrent la Salle des Souvenirs et s'occupent du nouveau venu comme, en leur temps, on s'est occupé d'eux.

Cette histoire d'Enfer — c'est une chose qui n'existe pas, vous savez. L'Enfer était en réalité un lieu de jugement à proximité de Jérusalem, l'Enfer était un petit village situé près de deux rochers très élevés et entre ces rochers s'étendait sur une certaine distance un marais frémissant qui lançait des gouttes de vapeurs sulfureuses, un marais qui était toujours imprégné de l'odeur nauséabonde du soufre brûlant. En ces temps reculés, une personne accusée d'un crime était amenée à ce village et ‘subissait l'Enfer’. L'individu était placé à une extrémité du marécage où il s'entendait réciter les crimes dont on l'accusait, et on lui expliquait que s'il pouvait traverser le marais sain et sauf il était innocent, mais s'il échouait et était englouti par le marais il était coupable. Puis l'accusé était poussé à l'action — un soldat lui piquait peut-être de sa lance une partie sensible — de toute façon, le pauvre diable se précipitait ‘à travers l'Enfer’, à travers tout le brouillard tourbillonnant de soufre et de vapeurs de soufre, le long du chemin entouré de poix bouillante où la terre tremblait et frémissait, frappant de terreur les plus forts, et s'il parvenait de l'autre côté, il avait franchi la vallée de l'Enfer et avait été lavé de tout délit et innocenté. Ainsi, ne croyez pas que vous irez en Enfer. Vous n'y irez pas parce que ça n'existe pas. Dieu, quel que soit le nom que nous Lui donnions, est un Dieu de bonté, un Dieu de compassion. Personne n'est jamais condamné, personne n'est jamais condamné à la damnation éternelle, il n'existe rien de tel que des diables qui s'acharnent sur une personne et plongent leurs fourches dans son corps tremblant. Tout cela est un produit de l'imagination des prêtres fous qui cherchaient à gagner la domination sur les corps et les âmes de ceux qui n'étaient pas mieux informés. Il n'existe que l'espoir et le fait que si on travaille en conséquence, on peut expier n'importe quel crime, aussi grave que ce crime puisse paraître. Ainsi — personne n'est jamais ‘supprimé’, personne n'est jamais abandonné par Dieu. La plupart des gens ont peur de la mort parce qu'ils ont la conscience trouble, et ces prêtres qui devraient être plus avisés ont enseigné des histoires de feu de l'enfer, de tourments éternels, de damnation éternelle et ainsi de suite, ce qui fait que la pauvre misérable personne qui a entendu ces histoires pense qu'en mourant elle sera immédiatement saisie par les démons et que des choses affreuses lui seront infligées. Ne le croyez pas, ne croyez rien de tout cela. Je me rappelle tout, et je peux aller dans l'astral à tout moment, et je le répète, il n'y a rien de tel que l'Enfer, il n'y a rien de tel que le supplice éternel, il y a toujours la rédemption, il y a toujours une autre chance, il y a toujours la miséricorde, la compassion, et la compréhension. Ceux qui disent que l'Enfer et ses souffrances existent, eh bien, ils ne sont pas bien dans leur tête, ce sont des sadiques ou je ne sais quoi, et ils ne méritent pas la moindre attention.

Nous craignons de mourir pour cette raison et aussi pour une autre raison : nous avons peur parce que cette peur a été implantée en nous. Si les gens se rappelaient la splendeur du monde astral, ils voudraient s'y rendre en foule, ils ne voudraient pas rester plus longtemps sur cette Terre, ils voudraient se soustraire à leurs classes, ils voudraient se suicider, et le suicide est une très mauvaise chose, vous savez, il blesse la personne elle-même. Il ne blesse personne d'autre, mais l'on devient l'un des déserteurs de la vie quand on se suicide. Envisagez la chose ainsi : si vous vous préparez pour devenir un quelconque professionnel, un avocat ou un médecin, eh bien, vous devez étudier et vous devez passer des examens, mais si vous perdez courage en cours de route, vous abandonnez vos cours et alors vous ne devenez ni avocat ni médecin, et avant de pouvoir devenir avocat ou médecin vous devez cesser d'être un lâcheur, retourner en classe et tout recommencer. Et à ce moment-là vous vous apercevez que le programme d'études a changé, que les manuels sont différents, que tout ce que vous avez déjà appris est devenu inutile, et que c'est à recommencer au bas de l'échelle. C'est ainsi que si vous vous suicidez, eh bien, il vous faut revenir, vous vous réincarnez de nouveau, ce qui est exactement la même chose que d'entrer à l'université pour un autre cours, mais vous vous réincarnez de nouveau et apprenez toutes les leçons encore une fois depuis le tout début, et tout ce que vous avez appris auparavant est maintenant dépassé, ce qui fait que vous avez perdu une vie entière, n'est-ce pas ? Ne vous suicidez pas, cela n'en vaut jamais, jamais, jamais la peine.

Eh bien, cela nous a pas mal éloignés de ce que les gens font dans l'astral. Cela dépend beaucoup de l'état d'évolution de la personne, cela dépend beaucoup de ce à quoi cette personne se prépare. Mais les mondes astraux sont de très, très beaux endroits, il y a d'admirables paysages avec des couleurs impossibles à imaginer sur la Terre, il y a de la musique, une musique impossible à imaginer sur la Terre, il y a des maisons, mais chaque personne peut construire sa maison par la pensée. Vous y pensez, et si vous pensez assez fortement, elle est là. De même, lorsque vous arrivez dans l'astral vous êtes complètement nu, tout juste comme vous l'êtes quand vous venez sur Terre, et vous pensez donc au genre de vêtements que vous allez porter ; ce n'est pas obligatoire mais la plupart des gens le font pour quelque étrange raison, et l'on peut voir la plus extraordinaire collection de vêtements qui soit, parce que chacun choisit son style, en y pensant simplement. De la même manière, les gens construisent leur maison dans n'importe quel style auquel ils pensent. Il n'y a pas d'automobiles, bien sûr, ni d'autobus ni de trains, vous n'en avez pas besoin. Pourquoi vous encombrer d'une voiture quand vous pouvez vous déplacer aussi vite que vous le désirez en le souhaitant ? Ainsi, par la seule force de la pensée, vous pouvez visiter n'importe quelle partie du monde astral.

Dans l'astral il y a beaucoup de choix de travail. Vous pouvez être un aide pour ceux qui à chaque seconde arrivent de la Terre, vous pouvez leur apporter soins et guérison, parce que beaucoup de ceux qui arrivent de la Terre ne sont pas conscients de la réalité de l'astral et croient tout ce que leur religion leur a appris à croire. Ou s'ils sont athées, ils ne croient en rien, et sont ainsi enveloppés d'un noir, très noir brouillard, un brouillard qui est collant et déroutant, et jusqu'à ce qu'il puissent acquérir une sorte de compréhension du fait qu'ils sont aveuglés par leur propre folie, ils peuvent être difficilement aidés, alors les assistants les suivent, en essayant de percer le brouillard. Et puis, il y a ceux qui conseillent les personnes astrales qui doivent retourner sur Terre. Où veulent-elles aller, quel genre de parents veulent-elles, quel genre de conditions familiales, une famille riche ou une famille pauvre ? Quel genre de conditions leur permettront d'accomplir les tâches qu'elles projettent ? Dans le monde astral tout paraît si facile, mais ce n'est pas toujours si facile quand on est sur la Terre, vous savez.

Dans l'astral inférieur, il arrive souvent que les gens mangent, ils peuvent également fumer si cela leur plaît ! Tout ce qu'ils désirent manger est en réalité tiré de l'atmosphère par la pensée, ce qui n'est pas si étonnant quand vous pensez au prana, chose en laquelle on croit implicitement sur Terre. Vous pouvez donc manger ce que vous voulez, vous pouvez boire aussi ce que vous désirez, mais en fait tout cela n'est que folie parce qu'on acquiert toute son énergie, toute sa subsistance des radiations atmosphériques, et manger et boire n'est qu'une habitude. On se débarrasse vite de ces habitudes et on ne s'en porte que mieux. Vous pouvez considérer, donc, que l'on fait à peu près la même chose dans l'astral inférieur que sur la Terre.

Oui, Madame Unetelle, la vie sexuelle existe aussi dans l'astral, mais elle est beaucoup, beaucoup mieux que tout ce que vous pouvez jamais éprouver sur Terre parce que vous avez toute une gamme de sensations accrues. Donc, si votre vie sexuelle sur Terre n'a pas été très bien équilibrée, souvenez-vous que dans l'astral elle le sera, parce que c'est indispensable à l'équilibre d'une personne.

Naturellement, plus on s'élève dans les mondes astraux, c'est-à-dire plus on augmente ses vibrations personnelles, plus les expériences s'améliorent, plus elles deviennent agréables, et plus satisfaisante devient l'existence tout entière.

Beaucoup de gens sur Terre font partie d'un groupe. Vous pouvez avoir par exemple (et par exemple seulement) dix personnes qui, ensemble, complètent en fait une entité astrale. Sur la Terre nous avons ces dix personnes et trois, quatre, cinq ou six meurent ; eh bien, la personne qui se trouve dans l'astral ne devient pas vraiment complète jusqu'à ce que tout le groupe soit réuni. C'est très difficile d'expliquer pareille chose car elle implique des dimensions différentes qui ne sont pas du tout connues sur cette Terre, mais il vous est peut-être arrivé de vous découvrir des affinités remarquables avec une certaine personne, une personne qui, bien sûr, est tout à fait distincte de vous, vous vous êtes peut-être étonné de cette compatibilité extraordinaire et vous avez éprouvé une sensation de perte au départ de cette personne. Eh bien, il est fort possible que cette personne soit un membre de votre groupe, et quand vous mourrez sur cette Terre vous serez réunis sous forme d'une seule entité. Sur la Terre, tous ces gens sont comme des tentacules s'étendant pour connaître différentes sensations, différentes expériences durant ce bref clin d'œil de la conscience que constitue une vie sur Terre. Pourtant, quand tous les membres de ce groupe — quand tous les tentacules — sont ramenés, on a en fait l'expérience de peut-être dix vies en une. On doit venir sur la Terre pour apprendre les pénibles choses matérielles parce que de telles expériences n'existent pas dans le monde astral.

Tout le monde n'est pas membre d'un groupe, vous savez, mais vous connaissez probablement des groupes entiers de personnes qui sont incapables de se passer les unes des autres. Il peut s'agir des membres d'une grande famille qui sont toujours à se précipiter pour savoir comment vont les autres, et même quand ils se marient il leur faut parfois délaisser leurs conjoints pour rentrer en toute hâte à la maison comme une bande de poussins sous l'aile de la vieille poule. Beaucoup de gens sont individualistes, ne sont pas membres d'un groupe sur la Terre ; ils sont venus pour faire seuls certaines choses et ils s'élèvent ou tombent sur Terre selon leurs propres efforts. Les pauvres âmes ont souvent la vie vraiment très dure sur la Terre, et cela ne signifie pas nécessairement qu'ils aient à payer d'immenses dettes karmiques parce qu'ils souffrent, cela signifie qu'ils font un travail spécial et s'attirent un bon karma pour quelques vies à venir.

Des gens réellement expérimentés peuvent dire ce que d'autres personnes ont été dans une vie antérieure, mais ne croyez pas la publicité que vous lisez où, pour une somme d'argent minime, vous pouvez avoir toutes vos incarnations précédentes révélées. N'y croyez pas un instant parce que la plupart de ceux qui font de semblables déclarations sont des imposteurs. S'ils demandent de l'argent pour un tel service, vous pouvez alors être sûr que ce sont des imposteurs, parce que la personne réellement qualifiée ne prendra pas d'argent à des fins occultes puisque cela abaisse les vibrations personnelles ! C'est quelque chose de tellement tragique que tant d'annonces soient de belles escroqueries. Des gens qui s'en vont supposément en voletant examiner le Registre Akashique, rechercher dans le passé pour voir ce que vous avez fait de mal, ou avancer un peu pour voir ce que vous avez fait de bien, pourvu que vous déboursiez suffisamment. Et puis tous ces cultes qui vous enseignent les Mystères des Âges à condition que vous versiez une somme mensuelle pour le reste de votre vie. Certains de ceux-là ne sont que de simples établissements commerciaux d'enseignement par correspondance, ils veulent votre argent, et peuvent peut-être vous rendre service — en vous apprenant à ne pas croire toutes les publicités, par exemple. Mais mon point de vue personnel est le suivant : si une personne annonce en termes fascinants ce qu'elle peut faire pour vous pour une somme modique, eh bien, méfiez-vous. Si ces gens-là pouvaient le faire ils le feraient pour eux-mêmes et obtiendraient argent et pouvoir de cette façon. Le fait qu'ils doivent opérer un cours par correspondance ou faire ceci ou cela les rend, à mon avis, suspects, et je souhaite sincèrement qu'il y ait un moyen par lequel ces publicités puissent être censurées et contrôlées. Il existe beaucoup, beaucoup de gens qui sont absolument authentiques, mais ma propre expérience personnelle est qu'il est rare en effet que l'une de ces personnes fasse de la publicité. Rappelez-vous aussi que les gens qui font ces merveilleuses réclames, qu'ils vont entrer pour vous dans l'astral et consulter toutes vos archives, etc., etc., eh bien, vous êtes incapable de savoir si ce qu'on vous raconte est faux, n'est-ce pas, pas plus que si c'est vrai. Ainsi, par prudence, il vaut beaucoup mieux ne pas s'occuper des gens qui font de telles publicités, mais plutôt méditer, parce que si vous méditez vous pouvez obtenir les résultats que vous désirez. Vous vous connaissez vous-même mieux que quiconque, et très certainement vous vous connaissez mieux qu'une personne qui va vous prendre quelques dollars pour tel ou tel service. La plupart du temps tout ce qu'elle fait est de mettre un formulaire pré-imprimé dans une enveloppe et de vous la poster avec la mention ‘Confidentiel et Personnel’.

Voici un autre déplorable petit extrait d'une lettre : "J'ai perdu récemment un ami de longue date, mon petit animal de compagnie est mort, j'ai le cœur brisé et je me pose des questions. Le curé de ma paroisse m'a dit que j'étais une mauvaise femme d'oser suggérer que les animaux aient une âme, il m'a dit que seuls les humains en ont une, et a plus ou moins laisser entendre, seuls ceux-là qui appartiennent à sa propre Église. Pouvez-vous me donner un espoir que je vais voir mon animal bien-aimé dans une autre vie ?"

Certains prêtres sont vraiment des imbéciles, vous savez. Ce sont des hommes incroyablement ignorants. Cela me stupéfie toujours — bon, prenons les Chrétiens — que les Chrétiens se fassent presque la guerre pour savoir quelle secte est la vraie, que des Chrétiens qui prêchent le Christianisme ne font pas preuve de charité chrétienne envers les Chrétiens d'une autre secte. Regardez les Protestants et les Catholiques, on a l'impression, à les voir agir, qu'ils ont acheté toutes les loges du Paradis. Les Catholiques semblent penser que les Protestants sont des gens mauvais, et les Protestants sont persuadés que les Catholiques sont de mauvaises personnes. Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse pour l'instant.

Durant des siècles, des prêtres stupides ont enseigné que l'Homme est le summum du développement, ils ont enseigné que rien n'existe au-dessus de l'humanité et que seuls les humains ont une âme à condition qu'ils appartiennent à telle ou telle religion spécifique !

Je vous dis avec une connaissance absolue que, oui, les animaux aussi vont dans le monde astral, que les animaux ont les mêmes opportunités que les humains. Je vous dis que, oui, vous pouvez rencontrer de nouveau vos chers animaux de compagnie, non seulement quand vous-même mourrez à cette Terre, mais maintenant en voyageant astralement dans la zone où sont ces animaux.

Seul un parfait imbécile, seul un ignorant accompli et absolu tel qu'un prêtre d'une religion à l'abandon, décadente, peut croire que l'Homme a un unique droit d'auteur, pour ainsi dire, sur les âmes. Considérez ceci : les OVNIS sont réels, il y a d'autres gens dans l'espace, des gens si hautement évolués, si hautement intelligents que les humains intelligents actuels sont en comparaison de ces gens de l'espace aussi stupides qu'un mannequin de boutique, vous savez, une de ces silhouettes de plâtre ou de plastique debout toute rigide dans une robe avec une affreuse redingote passée par-dessus.

Une des raisons pour lesquelles les organismes religieux nient l'existence des OVNIS est que leur présence même démontre que l'Homme n'est pas la forme suprême de l'évolution. Si les prêtres ont raison et si l'Homme est la forme ultime de l'évolution, alors que sont ces gens dans l'espace ? Ces gens sont réels, ces gens sont intelligents, et certains d'entre eux sont spirituels. Ils ont une âme, ils vont aussi dans les mondes astraux tout comme y vont les humains, tout comme y vont les animaux, les chats, les chevaux, les chiens, etc.

En toute certitude, de façon catégorique, et parlant avec la connaissance totale de quelqu'un qui fait le voyage astral, bien entendu, laissez-moi vous dire ceci : oui, mon amie, votre petit compagnon vit dans une autre sphère, il vit en bonne santé et en meilleure forme, et il est encore plus agréable à regarder ; peut-être même lui manquez-vous, mais vous savez maintenant que vous pouvez vous retrouver, car, comme pour les humains, si vous aimez réellement votre animal et que votre animal vous aime réellement, vous le pouvez et vous vous rencontrerez de nouveau.

Laissez-moi vous dire que Mme Fifi Greywhiskers (Moustaches Grises), mon amie bien-aimée, a quitté cette Terre il y a quelque temps ; elle est toujours mon amie bien-aimée et je peux lui rendre visite dans l'astral. Et Miss Ku'ei a aussi quitté ce monde quand elle a été gravement bouleversée par une autre attaque de persécution de la presse. Miss Ku'ei était malade à l'époque et ces crétins de la presse l'ont bouleversée en gueulant dans les parages, et — eh bien — elle m'a quitté. J'étais triste, triste pour moi-même, triste de ne plus pouvoir la tenir tendrement dans mes bras, mais heureux qu'elle soit délivrée des chagrins et des grandes souffrances qu'elle et moi avons endurés ensemble sur cette Terre. Je vous le dis, je lui rends visite dans l'astral, et je suis donc très, très bien placé pour vous dire que les prêtres ont tort, que l'humanité n'est pas l'apothéose du développement spirituel. Certains animaux sont bien plus spirituels que l'Homme !

Terminons ce chapitre, alors, avec une répétition de cet état de fait : je répète que oui, vous tous qui pleurez ces petits animaux de compagnie qui ont quitté cette Terre et qui sont partis dans l'au-delà, ne vous chagrinez plus, car si vous aimez votre animal défunt et que cet animal vous aime, vous serez réunis de nouveau au-delà des limites de cette Terre tout comme Mme Fifi Greywhiskers, Miss Ku'ei et moi nous rencontrons si souvent dans l'astral, et tout comme nous serons ensemble de manière définitive lorsque — espérons avant longtemps — cette vie sur Terre prendra fin pour moi, que cessera la persécution de la presse et l'hostilité, quand cesseront les douleurs et la misère causées par une interminable maladie.

 

Chapitre Deux

Le vieil homme changea péniblement de position, dans son inconfortable fauteuil roulant.

— Pas de ressorts, marmonna-t-il. Même un landau de bébé a des ressorts, et pourtant ceux qui sont malades sont contraints de se déplacer tant bien que mal, sur un siège aussi inconfortable qu'une charrette !

La journée n'avait pas été gaie, et elle était loin d'être finie. Des lettres, et ENCORE des lettres, des lettres qui toutes ne faisaient que RÉCLAMER. "Vous êtes mon père et ma mère, disait la lettre venant d'Afrique, et je vous aime autant que ma meilleure copine. À présent je veux venir vous le dire de vive voix. Voulez-vous m'envoyer un billet aller-retour gratuit pour que je puisse le faire ? Et en même temps, m'envoyer le prix du billet pour que je puisse aller voir ma sœur qui habite Los Angeles. Je les attends par retour du courrier et j'embrasse la terre où vous marchez."

Le vieil homme soupira tristement et mit la lettre de côté :

— Il pense que je suis millionnaire, tu ne crois pas ? dit-il à la Petite Fille Chatte qui ronronnait près de lui.

La Vieille Maggie était sortie une fois de plus de son hôpital psychiatrique et avait repris son déluge de lettres d'amour importunes. La Vieille Maggie ! La femme qui était venue jusque dans ce petit port canadien et avait raconté à tout le monde qu'elle était employée par le vieil homme ! Racontant qu'elle était employée par lui — elle avait encouru une dette de cent soixante-huit dollars en son nom et avait envoyé un gérant d'hôtel apeuré se faire régler par le vieil homme qui n'avait pas la moindre intention de payer. "Je n'ai même jamais VU cette femme, dit le vieil homme, et elle me bombarde de lettres que je déchire. Non, je n'ai pas de travail — ni d'argent — pour elle." Sur quoi la Vieille Maggie avait gaiement reconnu qu'elle venait de sortir d'une clinique psychiatrique, et on la ramena en pareil endroit.

La lettre de Mme Horsehed, aussi, était pénible. Vingt-deux pages en tout. Rien que des questions. Des questions qui demanderaient un livre pour y répondre, CE livre, Mme Horsehed. Oh là là ! Mme Horsehed, la dame à qui on écrivait les choses en mots d'une syllabe et qui réussissait QUAND MÊME à lire le contraire de ce qu'on voulait lui dire !

Oui, le vieil homme était las. La journée avait été longue et les lettres plus longues encore. Dehors la température d'été d'un épais, épais brouillard tourbillonnait noirâtre, enduisant les fenêtres d'une traînée graisseuse, et cachant les bâtiments délabrés le long des quais. Quelque part dans le brouillard, un navire mugit lugubrement, comme s'il était au désespoir de devoir entrer dans ce port de mer moribond où l'eau empestait jusqu'aux cieux à cause des effluves qui s'exhalaient de l'usine de papier voisine. Le vieil homme grogna "PFAH, quelle puanteur !" et se tourna pour signer les lettres — il y en avait quarante-trois.

La Petite Fille Chatte se leva, fit le gros dos et dit : "Arrh !" avant d'aller boire son thé. La Plus Petite Fille Chatte était encore couchée dans son panier, se remettant d'un refroidissement facilement provoqué par le lourd brouillard et l'intense humidité de ces journées d'été. Le fauteuil roulant gémit sous le poids des deux cent soixante livres (118 kg) du vieil homme quand il se tourna pour allumer la lumière.

— De la lumière, grommela-t-il, est-ce que la lumière est vraiment nécessaire à 5 heures de l'après-midi en plein été ?

Les années pesaient lourdement, des années de souffrance, des années de chagrin, des années rendues plus accablantes encore par les lâches de la presse qui n'imprimaient que des mensonges — étant étrangers à la Vérité — et qui n'osaient jamais prendre le risque de lui donner l'opportunité d'une réponse dans leurs colonnes. Des hommes lâches, des hommes méprisables, qui vivent en flattant les plus basses émotions de leurs lecteurs, qui rabaissent la culture au lieu d'aider à l'élever.

La morne soirée s'écoulait lentement. Des lueurs à peine visibles révélaient que quelque part à l'extérieur des fenêtres enveloppées de brouillard les réverbères étaient allumés. D'étranges lueurs rampantes, comme des lucioles au loin, indiquaient que des travailleurs tardifs rentraient lentement à la maison derrière des phares mis à rude épreuve.

Enfin, il fut assez tard pour se coucher. Le vieil homme fit rouler son fauteuil jusque vers le lit au dur, dur matelas, et s'y hissa. Avec un soupir de soulagement, il s'installa confortablement. "Maintenant la liberté, pensa-t-il, la liberté d'errer à mon gré à travers le monde en voyageant dans l'astral." Pendant quelques instants il se reposa, perdu dans ses pensées, puis ayant décidé de son itinéraire de la nuit, il se relaxa pour les stages préliminaires.

Bientôt il y eut une légère secousse familière, presque le sursaut de quelqu'un qui a eu peur, et avec cette légère secousse le corps astral se libéra du corps physique pour s'élever dans les airs, de plus en plus haut.

Le brouillard encerclait le port. Quelques milles (km) plus loin, il s'amincit et se dissipa. À l'aéroport les lumières étaient allumées et les rares avions étaient quand même capables d'effectuer leur atterrissage. Dans la baie de Fundy, un grand pétrolier flottait à ses amarres, flottait à l'ancre, ses feux de mouillage se balançant légèrement au rythme du bateau qui se soulevait au changement de la marée. À bord du pétrolier, des hommes jouaient et pariaient encore, des paquets de cartes devant eux, et des piles d'argent sur le plancher. Ils avaient l'air assez heureux, encore qu'impatients d'aller à terre pour rechercher les divertissements qu'aurait à leur offrir ce pauvre port. Divertissements ? Quelles sortes de divertissements le marin ordinaire désire-t-il ? Et cela peut être trouvé même dans le plus pauvre des ports, et plus le port est pauvre plus cette forme de distraction est bon marché, bien que possiblement la plus chère qui soit, finalement !

Le vieil homme, qui n'était plus vieux du tout à présent qu'il n'était plus encombré d'un corps malade et d'un fauteuil roulant grinçant, flâna à travers la baie de Fundy. Il s'arrêta un moment à la petite ville de Digby nichée entre des collines, un petit endroit pittoresque qui mériterait une visite corporelle car dans l'astral les couleurs sont assez différentes. C'est comme si l'on ôtait des lunettes fumées et que l'on voyait les choses telles qu'elles sont.

De Digby, jusqu'à Yarmouth pour contempler ce petit endroit aux rues étroites et aux maisons bondées. Il semblait n'y avoir qu'une rue principale avec quelques maisons dispersées autour. Et — oh oui ! — une femme incroyablement folle y habitait !

Il poussa plus loin, plus loin vers Halifax. Une légère pause, et au-dessous le sol se brouilla, se brouilla avec la vitesse du déplacement. Et puis les lumières d'Halifax sont rapidement apparues. Halifax ! Quelle ville hostile, quelle ville horrible, c'était l'opinion personnelle du vieil homme qui flottait au-dessus. Il songea un instant à cette stupide vieille commère de l'aéroport qui avait dit qu'elle était bonne Catholique, et qu'on ne voulait pas de païens dans le pur Halifax. Mais tout cela était loin, loin dans le passé. Aujourd'hui est aujourd'hui, et demain — eh bien, encore quelques milles (km) et nous serons demain. Alors un petit tour au-dessus d'Halifax, en passant au-dessus des grands édifices Paragon, en survolant la Base Navale et le Bassin Bedford, en regardant les lumières scintillantes sur les pentes boisées flanquant le Bassin Bedford. Les lumières des gens riches, de ceux qui pouvaient simplement acheter et commander tout ce qu'ils voulaient, ceux qui pouvaient obtenir des soins médicaux sans s'occuper du coût. Non pas comme le vieil homme qui, parce qu'il était si malade, ne pouvait pas être assuré par la Blue Cross ou le Green Shield, ou quel qu'en soit le nom. Ils semblaient tous vouloir leur part du gâteau et manger celle de quelqu'un d'autre en plus. Ainsi le vieil homme ne pouvait se permettre l'assistance médicale dans ce jeune Canada animé, et donc il souffrait par manque d'argent, par manque de soins médicaux qu'il ne pouvait se payer.

Pensant à tout cela il s'éleva de plus en plus haut, s'éleva jusqu'où il pouvait voir la lumière du soleil et fila au-dessus de l'Atlantique. Bientôt un satellite arriva en trombe, un satellite scintillant d'un brillant argent en reflétant les rayons du soleil. Mais le vieil homme n'avait que faire des satellites, ni de quoi que ce soit d'autre de cette nature. Ils étaient trop communs, trop ordinaires.

Prenant de la vitesse, il dépassa un appareil d'Air Canada qui franchissait l'Atlantique en vrombissant à destination de — où cela ? Shannon ? Prestwick ? ou peut-être allant directement à l'aéroport Le Bourget, en France ? Le voyage astral a de nombreux avantages. L'avion fut dépassé, et il accorda à peine un regard aux hublots où tous les passagers de la classe touriste-économie étaient assis, à trois de front, des deux côtés de l'allée, avec une lumière bleue qui simulait la nuit les éclairant faiblement. Certains dormaient la bouche grande ouverte. Et le long de l'autre allée il y avait une femme, la bouche grande ouverte et la jupe remontée sur ses cuisses, profondément endormie, inconsciente du regard intéressé du jeune homme à coté d'elle qui souhaitait qu'il y ait plus de lumière.

Dans la cabine de pilotage le Capitaine aux commandes fumait sa pipe et ressemblait à une vieille vache placide vue dans un champ irlandais. Son copilote, assis à côté de lui, avait l'air de s'ennuyer à mourir. Et le mécanicien de bord, derrière eux et à droite, se tenait la tête dans les mains comme si la vie était vraiment trop, trop insupportable.

Le vieil homme accéléra, dépassant de loin la vitesse de l'avion, l'avion qui se traînait dans le ciel à peut-être six ou sept cent milles (env. 1000 ou 1100 km) à l'heure. Et bientôt, au-dessus de la courbe de l'horizon, surgirent les lumières de Londres et le phare clignotant de son aéroport.

Ici, à Londres, les rues étaient loin d'être désertes même s'il était environ 2 h du matin, et il faisait beau. Des équipes de travailleurs affairés balayaient les rues, ramassaient les ordures, et ici et là les bouches d'égout dans les rues étaient ouvertes et de petites barrières surmontées de drapeaux rouges empêchaient les imprudents d'y tomber. Ici, les égoutiers faisaient leur inspection nocturne dans les entrailles de la ville, tandis que Londres dormait.

Mais comme Londres a changé, pensa le vieil homme. Ce grand édifice qui monte et monte vers le ciel ! Et puis il se souvint. Oh, oui, bien sûr, c'est la Tour du Bureau de Poste, qui est censée être la plus haute d'Angleterre. Pensivement, avec intérêt, il la contourna et vit les hommes à l'intérieur qui semblaient plus ou moins tuer le temps. Il n'y avait guère de travail, à cette heure de la nuit. Et puis le vieil homme s'éloigna, suivant la Rue Victoria.

Un train venait juste d'arriver à la station et des passagers fatigués rassemblaient leurs bagages, et étiraient leurs jambes aux muscles contractés. Dans les rangs de taxis les chauffeurs se réveillaient d'un petit somme, démarrant leurs moteurs, et attendant les clients.

Mais le vieil homme se laissait dériver, regardant les endroits familiers sur la Rue Victoria, et puis il aperçut un immense immeuble tout neuf, dont les fenêtres surplombaient les jardins de Buckingham Palace. "Quel mauvais goût, pensa-t-il, quel atroce mauvais goût ! Que ces promoteurs de bâtiments osent s'immiscer dans la vie privée de la Famille Royale qui a tant fait pour l'Angleterre, même contre l'opposition active de la presse qui saisit toujours n'importe quelle occasion, aussi injustifiée soit-elle, de trouver des défauts à la Famille Royale. Une famille qui a fait plus pour l'Angleterre que tout autre Anglais ou Anglaise."

Mais au-dessous, les autobus rouges à impériale parcouraient encore bruyamment les rues, transportant des travailleurs nocturnes à leur travail ou à leur foyer. Peut-être faudrait-il à présent mettre fin à cette petite promenade en Angleterre ; il y a encore tellement d'autres endroits à voir. Mais avant de quitter l'Angleterre, allons jeter encore un coup d'œil le long de Fleet Street et lisons quelques-unes des manchettes du matin. On dit ici que la presse d'Angleterre traverse une mauvaise passe financièrement, mais qu'il est impossible d'augmenter le prix des journaux car les gens ne paieront pas davantage. Six pence pour un journal ! Beaucoup d'argent pour du papier dans lequel on enveloppe son fish and chips ! "À mon avis, songea le vieil homme, les quotidiens, tous les journaux réunis ne valent même pas un demi-penny. Et plus vite ils seront en faillite mieux cela vaudra pour le monde, car ils suscitent la haine entre les nations et entre les peuples. Est-ce que quelqu'un peut sincèrement dire que la presse ait jamais été bénéfique ?"

Sur ce, le vieil homme tourna ses pensées vers le sud, et dans son vol astral prit une large courbe tout droit au-dessus de la Manche. Il passa directement au-dessus de Paris où il ne jeta qu'un coup d'œil en passant à la maison de De Gaulle le fauteur de troubles, avant d'accélérer vers l'Amérique du Sud, le Rio de la Plata, le pays de l'Uruguay, Montevideo.

Ici, à Montevideo, il était environ minuit. Les rues étaient encore bondées. Des manifestations étaient en cours. Des étudiants se révoltaient et au moment même où le vieil homme observait de quelques pieds (m) au-dessus de la ville, un vigoureux étudiant s'empara d'une grosse pierre qu'il lança directement sur le cadran d'une horloge dressée sur le trottoir à coté d'un arrêt d'autobus bien connu. Il y eut un fracas de verre et un PFHUT ! Une pluie d'étincelles et le cadran de l'horloge s'assombrit, cessa d'indiquer les heures, les minutes, et les secondes.

Au coin de la rue un peloton d'agents de police en uniforme gris tournoyait, bâton en main, la casquette de travers, les bras écartés pour arrêter tout étudiant passant à leur portée. Le vieil homme flottait au-dessus de la scène en songeant à ce qu'aurait pu être l'avenir de l'Uruguay. Ce pays aurait pu être un endroit merveilleux. Il aurait pu être le Jardin de l'Amérique du Sud, fournissant des fruits exotiques au reste du monde. Il aurait pu être la Suisse de l'Amérique du Sud, s'occupant de l'argent et des intérêts financiers de tout le Nord, le Centre, et le Sud de l'Amérique. Mais les Uruguayens n'étaient pas à la hauteur de leurs tâches, tout comme un homme qui n'a jamais été malade et qui, n'étant donc pas immunisé, devient la victime de la première petite maladie qui passe. L'Uruguay, qui n'avait jamais souffert, s'était effondré dès que les premiers orages avaient troublé sa surface apparemment calme.

Le vieil homme pensait à une année environ plus tôt lorsqu'il avait visité le monde astral et avait consulté les Archives Akashiques des Probabilités et qu'il avait vu ce qui aurait dû être pour l'Uruguay. L'intérieur de l'Uruguay est aride parce que les Uruguayens ont abattu tous les arbres, et le pays à l'intérieur est devenu presque stérile, presque désertique sans eau, sans végétation, et semble n'être que de la terre brûlée par le soleil, desséchée et poussiéreuse, emportée par le premier souffle de vent. Les Archives Akashiques des Probabilités indiquait que les Uruguayens auraient dû lancer un emprunt dans les pays voisins et auraient dû, par des explosions atomiques soigneusement contrôlées, creuser un grand bassin d'environ trente milles (50 km) par cinquante milles (80 km) dans le centre. Les sources profondes l'auraient rempli, car l'eau est là, sous la surface. Il se serait rempli, et cela aurait été un merveilleux lac, ou une lagune, apportant la vie à la Terre de l'Uruguay. Des arbres auraient alors été plantés sur les rives du nouveau lac. Et les arbres auraient apporté une nouvelle atmosphère à une zone dévitalisée. Bientôt, la terre aurait été fertile, elle se serait couverte de pâturages luxuriants, de riches vergers, et aurait fait du pays le Jardin de l'Amérique du Sud.

Le Registre Akashique des Probabilités indiquait qu'il y aurait eu un canal allant du centre du pays jusqu'à Maldonado, là où l'eau est tellement profonde et la courbe du littoral si belle, que c'est vraiment un port naturel. Le port principal aurait dû être là, à Maldonado, parce que le port actuel à Montevideo s'ensable, et tout le Rio de la Plata est maintenant une étendue d'eau peu profonde, constamment envahi par les sables sans cesse en mouvement.

Mais le vieil homme qui flottait en l'air, regardant en bas, pensant à toutes ces choses, secoua tristement la tête à la pensée que les Uruguayens n'aient pas été à la hauteur de ces choses qui étaient des probabilités pour eux et qui les auraient si profitablement menés à l'excellence. Le Registre des Probabilités montrait qu'un peu plus tard l'Australie aurait été impressionnée par un procédé si réussi, et l'aurait copié dans le cœur mort de l'Australie, où la fournaise du désert assèche tout. Mais l'Australie pourrait être exploitée tout comme l'Uruguay aurait pu l'être.

Le vieil homme avait assez vu l'Uruguay. Et donc, avec juste un signe d'adieu, il s'éleva de plus en plus haut et fila à la vitesse de la pensée à la surface du monde, par-delà les océans, les pays, vers une autre destination.

*

"Je voudrais que vous nous en disiez davantage sur le voyage astral, comment nous pouvons le faire. Vous avez écrit à ce sujet dans ‘Vous, pour toujours’ et dans d'autres livres, mais parlez-en encore. Vous n'en direz jamais assez sur ce sujet, dites-nous comment nous pouvons le faire."

Ainsi vont les lettres. Ainsi vont les demandes. ‘Parlez-nous du voyage astral’.

En fait, le voyage astral est la chose la plus simple qui soit, tellement simple qu'il est surprenant que les gens ne puissent le faire sans effort. Mais nous devons aussi nous rappeler que la marche est simple. La marche est si simple que nous pouvons marcher en ligne droite, ou suivre un sentier en courbe, et nous n'avons pas à y penser du tout. Cela nous est tout à fait naturel. Pourtant il arrive souvent qu'une personne ait été très malade et clouée au lit pendant quelques mois, et la victime a alors oublié comment marcher. Elle a oublié comment marcher, et il lui a fallu tout réapprendre.

Il en va de même pour le voyage astral. Tout le monde pouvait autrefois faire le voyage astral, mais pour une raison quelconque, l'on a oublié précisément comment le faire. Comment enseigne-t-on à quelqu'un à marcher ? Comment enseigne-t-on à quelqu'un longtemps enfermée dans un poumon d'acier, à respirer ? Comment enseigne-t-on à quelqu'un à voyager dans l'astral ? Probablement seulement en décrivant les étapes et le processus. Probablement seulement en étant ce que certains appelleraient répétitif, peut-on inciter une personne à apprendre par elle-même comment parvenir de nouveau dans l'astral.

Supposons que vous ayez une éponge, une grosse éponge de bain ordinaire fera l'affaire, que vous appellerez le corps. Supposons que vous remplissiez les trous de l'éponge avec un gaz qui se maintient assemblé. Autrement dit, il ne se disperse pas comme le font la plupart des gaz, il se maintient ensemble comme un nuage. Eh bien, ce gaz vous pouvez l'appeler l'astral. Il est maintenant dans l'éponge, et vous avez donc une entité à l'intérieur d'une autre : l'éponge qui représente le corps, et le gaz qui remplit les espaces autrement vides dans l'éponge et qui représente le corps astral. Si vous secouez l'éponge vous pouvez déloger le nuage de gaz. De la même manière, quand dans des conditions contrôlées votre corps donne une petite secousse, le corps astral se libère d'un bond.

Le meilleur moyen de se préparer au voyage astral est d'y penser. Pensez-y très sérieusement sous tous ses aspects, parce que vous serez demain ce que vous pensez aujourd'hui, et ce que vous pensez à faire aujourd'hui vous pourrez le faire demain. Demandez-vous pourquoi vous voulez voyager dans l'astral. Posez-vous franchement la question. Quelle est réellement votre raison ? N'est-ce que par pure curiosité ? Est-ce pour pouvoir espionner les autres, ou bien vous envoler dans la nuit et jeter un coup d'œil dans les chambres à coucher ? Parce que si c'est votre objectif, vous vous porterez mieux sans le voyage astral. Vous devez être certain que vos motifs sont justes avant de faire le voyage astral, ou même avant d'essayer de faire le voyage astral.

Une fois que vous serez sûrs que vos motifs peuvent subir l'inspection la plus stricte, préparez l'étape suivante. Quand vous allez au lit, seul, assurez-vous de ne pas être fatigué. Assurez-vous d'être assez dispos, de pouvoir resté éveillé. Tout le monde peut voyager dans l'astral, mais la majorité des gens non entraînés tombent endormis ce faisant, ce qui est vraiment embêtant ! Alors couchez-vous avant d'être fatigué, installez-vous confortablement dans votre lit et puis PENSEZ que vous sortez de votre corps. Laissez-vous devenir totalement détendu. Avez-vous une crispation dans le gros orteil ? Votre oreille vous démange-t-elle ? Avez-vous une douleur dans le bas du dos ? Tous ces ennuis vous indiqueront que vous n'êtes pas vraiment détendu. Vous devez être parfaitement détendu, de la même manière qu'un chat endormi est détendu. Une fois que vous serez tout à fait certain d'être détendu, imaginez que ‘quelque chose’ sort de votre corps. Imaginez que vous êtes le gaz s'échappant de l'éponge. Vous éprouverez peut-être un léger picotement, vous entendrez peut-être quelques craquements brusques, perçants, ou bien vous aurez peut-être un ‘fourmillement’ dans la nuque. Bien ! Cela signifie que vous sortez. Maintenant, soyez tout à fait certain de rester immobile. Il est absolument nécessaire que vous ne vous affoliez pas, il est absolument essentiel que vous n'ayez pas peur, parce que la panique ou la peur vous ramèneront brutalement dans le corps et cela vous causera une bonne frayeur. Aussi, cela vous empêchera effectivement de voyager consciemment dans l'astral pendant environ trois mois.

Le voyage astral est normal. Il est totalement, totalement sans danger. Personne ne peut s'emparer de votre corps, personne ne peut vous faire de mal, tout ce qui peut arriver est ceci : si vous êtes effrayé, des entités astrales désagréables sentiront ou verront la couleur de la peur et se feront toute une joie d'essayer de vous effrayer davantage. Elles ne peuvent pas vous faire de mal, elles ne peuvent pas du tout vous faire du mal, mais cela leur donne un plaisir fou si elles peuvent vous causer une telle frayeur que vous êtes chassé dans votre corps physique.

Il n'y a aucun secret dans le voyage astral, il ne faut que de la confiance. Il ne faut que la certitude que vous allez faire le voyage astral pendant que vous êtes complètement éveillé. Et la meilleure façon de commencer est d'imaginer que vous voyagez, d'imaginer que vous être hors du corps. Le mot ‘imagination’ est employé très abusivement. Il vaudrait peut-être mieux dire ‘se voir’. Donc, voyez-vous quittant votre corps de chair, voyez-vous sortir doucement petit à petit de votre corps de chair et flotter à quelques pouces (cm) du corps physique étendu. Représentez-vous réellement en train de le faire, formez effectivement de fortes pensées que vous êtes en train de le faire, et tôt ou tard vous le ferez. Vous découvrirez, avec le plus grand étonnement, que vous flottez là, contemplant au-dessous de vous un corps de chair étoffé, d'un blanc-verdâtre. Il aura probablement la bouche ouverte, ronflant tout probablement, parce qu'une fois que vous êtes sorti cela n'a pas d'importance du tout que le corps de chair s'endorme — une fois que vous êtes sorti. Parce que si vous sortez alors que le corps est éveillé, vous vous souviendrez totalement de l'expérience.

Voici ce que vous devez imaginer : vous vous reposez sur votre lit, complètement détendu, dans n'importe quelle position qui vous convient à condition qu'elle soit confortable et relaxante. Puis vous pensez à vous-même en train de glisser lentement hors de l'enveloppe de chair, du corps de chair, glissant lentement au-dehors, vous élevant et flottant à quelques pouces (cm) ou quelques pieds (m) au-dessus du corps physique. Ne paniquez pas même si vous sentez quelques balancements et inclinaisons parce que vous ne POUVEZ PAS VOUS BLESSER. Vous ne pouvez pas du tout vous blesser, et puisque vous flottez vous ne pouvez pas tomber. Quand vous êtes arrivé à ce stade, reposez-vous un instant. Restez simplement immobile, sans ressentir ni panique ni triomphe, reposez-vous paisiblement pendant quelques instants. Et alors, si vous pensez être capable de supporter le choc, et selon le corps que vous avez, regardez en bas, contemplez la chose que vous venez de quitter. Elle a l'air tout de travers, elle a l'air bosselée et lourde, elle a l'air d'un amas débraillé. Eh bien, n'êtes-vous pas heureux de vous en éloigner pour le moment ?

Avec cette pensée, vous irez jeter un coup d'œil au monde extérieur. Ainsi, faites appel à votre volonté pour vous élever, faites appel à votre volonté pour flotter et passer à travers le plafond et à travers le toit. Non ! Vous ne sentirez rien, vous n'aurez ni bosse ni éraflure ni choc. Faites simplement appel à votre volonté pour flotter, et voyez-vous en train de flotter.

Quand vous aurez traversé le toit arrêtez-vous à une vingtaine ou à une cinquantaine de pieds (6 m ou 15 m) au-dessus, et regardez autour de vous. Vous pouvez vous arrêter en pensant que vous êtes arrêté. Et vous pouvez vous élever en pensant que vous vous élevez. Regardez autour de vous, regardez votre environnement d'un point d'observation que vous n'avez jamais eu auparavant, autant que vous pouvez vous en souvenir, habituez-vous à être hors de votre corps. Habituez-vous à vous déplacer. Essayez de flotter autour du pâté de maisons. C'est facile ! Vous n'avez qu'à vous dire où vous voulez aller, et vous n'avez qu'à vous dire à quelle vitesse vous voulez aller, c'est-à-dire, voulez-vous vous déplacer lentement comme porté par la brise, ou voulez-vous vous y rendre instantanément ?

Des gens m'écrivent pour me dire qu'ils ont tout essayé pour faire le voyage astral mais que, pour une raison ou une autre, ils n'ont pas réussi. Une personne m'écrit en disant : "J'ai ressenti un bizarre picotement à la nuque. J'ai cru que j'étais attaqué et j'ai eu peur." Une autre personne écrit pour dire : "J'avais l'impression d'être étendue sur mon lit sans pouvoir bouger, j'avais l'impression de regarder à travers un long tunnel rouge avec une lueur de quelque chose que je ne peux pas décrire à son extrémité." Et encore une autre personne écrit : "Oh, mon Dieu ! Je me suis détachée de mon corps et j'ai eu si peur que je suis retombée dedans !"

Mais ce sont des symptômes parfaitement ordinaires, parfaitement normaux. Chacun de ces symptômes peut se produire quand vous sortez consciemment pour la première fois. Ce sont de bons signes. Des signes que vous êtes capable de voyager consciemment dans l'astral. Des signes que vous avez la main sur le bouton de porte, si je puis dire, et que la porte s'ouvre lentement. Mais alors vous prenez peur sur le seuil même de cette merveilleuse expérience, vous paniquez, et vous êtes renvoyé dans cette moite et misérable enveloppe d'argile.

Seule la peur peut vous causer une réelle difficulté. Tout le reste peut être surmonté. Mais la peur — eh bien, si vous ne maîtrisez pas votre peur de l'inconnu, que peut-on faire pour vous ? Vous devez vous-même faire des efforts. Vous ne pouvez pas glisser une pièce dans un distributeur automatique et recevoir une trousse pré-emballée de voyage astral, vous savez.

Eh bien, quand vous éprouvez un picotement, cela signifie que votre corps astral se libère en fait du corps physique et que pour quelque raison particulière le processus provoque un picotement qui est, après tout, une forme légère d'irritation. Cela signifie simplement que vous n'avez pas fait le voyage astral très souvent, parce qu'avec la pratique la séparation des deux corps devient de plus en plus facile.

En guise de digression permettez-moi de vous dire ceci : j'étais en train d'écrire ce chapitre sur le voyage astral, et je suppose que j'y pensais trop intensément ou quoi. Immédiatement je me suis retrouvé flottant au-dessus de ce bâtiment — droit à l'extérieur — et regardant en bas. Un membre de ma famille remontait la rue en transportant un sac d'épicerie ! Je l'ai vu entrer et prêter un instant l'oreille à ma porte pour savoir si je travaillais ou non, puis, incertaine, elle est passée dans une autre pièce. Je regardai autour de moi et pensai : "Oh mon Dieu ! je me dérobe !" et plongé de nouveau tout droit dans mon corps et continuai à travailler. Mais cela montre simplement que quand on est exercé au voyage astral il n'est pas plus difficile de sortir de son corps que de quitter une pièce en ouvrant la porte. En réalité, cela demande moins d'effort. Cela demande beaucoup moins d'effort.

Quand une personne est allongée et se sent soudainement paralysée, c'est un signe parfaitement normal, c'est que tout va bien. Cela signifie simplement que la séparation des deux corps empêche le mouvement du corps physique, et la soi-disant paralysie est un terme inapproprié, vraiment. Il s'agit seulement d'une forte réticence à bouger. Souvent, en même temps, la personne semble regarder à travers un long tube ; ce peut être un tube rouge, ce peut être un tube noir ou gris. Mais peu importe sa couleur, c'est un bon signe, cela indique que vous vous échappez.

Ce qu'il y a vraiment à craindre c'est la crainte elle-même, car toutes ces choses sont tout à fait ordinaires. Il n'y a rien du tout d'inhabituel en elles. Mais si vous cédez à la panique, eh bien, vous revenez immédiatement dans le corps avec un véritable bruit sourd, et si vous revenez en n'étant pas bien aligné, vous aurez alors un atroce mal de tête pour le restant de la journée, jusqu'à ce que vous dormiez de nouveau et relogiez votre corps astral dans le corps physique.

Il arrive parfois qu'après être légèrement sorti de son corps on ressente une impression de balancement. C'est très bien, aussi. Cela veut simplement dire que vous n'avez pas appris à manipuler le corps astral correctement. Vous pouvez voir cela comme une personne qui apprend à conduire une voiture. Vous montez dans le fichu engin et donnez un coup de volant trop brusque. Alors vous essayez de rectifier la manœuvre en tournant de l'autre côté, et vous allez trop loin. Et ainsi vous avancez dans une sorte de courbe en S jusqu'à ce que vous appreniez à manipuler le volant correctement. C'est précisément la même chose avec l'astral. Vous commencez à émerger du corps et puis, quand vous êtes sorti de quelques pouces (cm), vous perdez en quelque sorte votre sang-froid, vous ne savez pas comment vous élever d'un pied (30 cm), de deux pieds (60 cm), etc. Et ainsi, vous restez là en vous balançant. La seule chose à faire est de vous visualiser comme étant SORTI !

Oui, sans doute qu'une grande partie de ceci vous semble être de la répétition. Délibérément c'est de la répétition, parce qu'il vous faut avoir ceci fermement établi que le voyage astral est tout à fait normal, tout à fait facile, et sans le moindre danger. La seule chose à craindre est d'avoir peur. Et vous ne devez craindre que d'avoir peur parce que cela retarde votre progrès. C'est comme donner un coup de frein brutal. Une fois possédé par la peur vous n'avez plus le contrôle de vous-même, et la chimie de votre corps devient à vif. Alors — n'ayez pas peur, parce qu'il n'y a pas la moindre raison de craindre quoi que ce soit dans l'astral.

C'est vraiment une superbe, glorieuse expérience de simplement sortir de son corps physique et de flotter dans les airs. Vous n'avez pas besoin de faire de longs trajets, vous pouvez simplement vous laisser dériver, à peut-être trente ou quarante pieds (9 ou 12 m) du sol. Vous vous sentirez légèrement soulevé par des courants d'air, particulièrement quand vous passez au-dessus des arbres. Les arbres produisent un agréable courant ascendant, une sorte de courant d'air chaud et amical, et si vous vous laissez flotter et maintenez une hauteur constante au-dessus d'un bouquet d'arbres quand vous êtes dans l'astral, vous constaterez que votre vitalité s'améliore très fortement. Mais le voyage astral est un plaisir dont il faut se rendre compte par soi-même. Il n'y a pas de mots capables de le décrire adéquatement. Vous êtes hors du corps et vous vous sentez libre, vous vous sentez comme si vous aviez été rechargé de vie. Vous vous sentez comme si vous pétilliez de partout, et c'est l'une des plus merveilleuses expériences qui soient. Cela peut être votre expérience aussi, vous savez, si vous le voulez vraiment. Des milliers de gens m'ont écrit pour me dire à quel point ils trouvent maintenant le voyage astral étonnamment facile, pour me raconter leurs voyages, et pour me dire qu'ils m'ont vu au cours de leurs voyages astraux. Ce que ces gens peuvent faire, vous pouvez le faire aussi.

Mais creusons un peu plus la question pour essayer de trouver ce qui vous empêche de profiter de cette merveilleuse expérience.

Premièrement, dormez-vous seul ? C'est-à-dire dans votre propre chambre ? Parce que si vous partagez un lit avec quelqu'un d'autre, vous pouvez alors trouver cela plutôt difficile. Il y a toujours la peur que l'autre personne qui se retourne dérange votre vol astral. Donc, en amorçant le voyage astral, vous devez toujours être seul, tout à fait seul dans votre chambre. On ne peut pas, par exemple, pratiquer facilement le voyage astral quand on vit dans une chambrée avec beaucoup d'autres hommes ou beaucoup d'autres femmes. Et vous ne pouvez pas non plus vous mettre facilement au voyage astral si vous venez de vous marier ! Vous devez être seul, vous devez garder votre esprit sur le voyage astral et alors vous pourrez le faire.

D'après les lettres il semble que le plus grand défaut de ceux qui s'essaient au voyage astral soit l'impatience. Les Nord Américains en particulier veulent y parvenir ‘tout de suite’. Ils ne sont pas prêts à attendre, ni à faire d'efforts, ils n'ont aucune patience. Ils veulent une chose immédiatement, hier ou avant-hier si possible. Eh bien, ça ne se fait pas de cette façon ; il vous faut premièrement vous mettre dans la condition appropriée. Vous devez vous exercer à la patience tout comme si vous aviez été cloué au lit longtemps ; il vous faudrait alors faire preuve de patience pour réapprendre à marcher. Donc, soyez patient, et ayez foi en votre capacité de le faire. Visualisez-vous flottant au-dessus de votre corps, parce que ‘l'imagination’ est une force des plus puissantes. Et si vous arrivez à démarrer, eh bien, le reste est extrêmement simple. Voyager dans l'astral est la chose la plus simple que l'on puisse faire. Même respirer nécessite un effort. Voyager dans l'astral nécessite la négation absolue de l'effort.

Après l'impatience l'autre grand problème qui empêche une personne de se mettre en état pour l'astral c'est l'excès de fatigue. Les gens s'agitent toute la journée, courent en tous sens comme une poule à la tête tranchée, se précipitent au cinéma ou au supermarché et cavalent à travers le pays. Puis, quand ils sont sur le point de s'écrouler de fatigue, ils se mettent au lit et pensent qu'ils vont faire le voyage astral. Eh bien, ils le font, mais ils sont si fatigués qu'ils s'endorment et oublient tout le voyage, ou plutôt ils oublient toutes les expériences de ce voyage. Ne vous y trompez pas, vous faites le voyage astral quand vous êtes endormis ; l'astuce est de rester éveillé et de le faire, et ce n'est qu'un truc à acquérir tout comme on trouve le truc pour respirer. Le docteur donne une claque sur les fesses du bébé à la naissance et celui-ci tire une bouffée outragée pour pouvoir hurler de protestation, et la respiration est lancée. Eh bien, je ne peux pas venir vous donner une claque sur les fesses pour vous faire démarrer le voyage astral ! Mais c'est réellement quelque chose de simple qui ne demande qu'un petit truc.

L'impatience et l'excès de fatigue sont donc les deux causes principales de l'échec à se souvenir. Il y a une autre cause — la constipation.

Si vous êtes constipé, vous êtes habituellement si morose que la pauvre malheureuse forme astrale est emprisonnée dans une masse d'argile congestionnée. La constipation est le fléau de la civilisation, et puisqu'il est si important pour notre étude du voyage astral de ne pas être constipé, nous devrions peut-être consacrer un chapitre entier aux choses de la santé. Donc — poursuivez votre lecture et vous apprendrez comment vous débarrasser de la constipation. Quand vous aurez éliminé les déchets de votre corps vous constaterez que vous êtes tellement libéré que vous pouvez entrer dans l'astral.

Quelqu'un m'a écrit un jour : "Mais écoutez. Tous ces corps astraux dont vous parlez, qui flottent de jour et de nuit, comment se fait-il que leurs Cordes d'Argent ne s'emmêlent pas, comment se fait-il qu'ils ne se heurtent pas ? Vous dites que des milliers de personnes quittent leur corps et s'élèvent comme des ballons au bout d'une ficelle. Comment cela peut-il se faire sans qu'il y ait des enchevêtrements épouvantables ?"

La réponse à cette question est facile. Chacun a une fréquence différente, chaque corps physique a une certaine fréquence et le corps astral a une fréquence — bon, je ne suis pas musicien — mais disons de plusieurs ‘octaves’ plus haute. Le corps astral est évidemment sur une harmonique du corps physique, mais sa vibration est plusieurs millions de fois plus rapide que quand il est dans le corps physique. Chacun a une fréquence différente, ou un rythme différent de vibration, et si vous recevez la B.B.C. de Londres sur votre radio, vous recevez la B.B.C. de Londres. Vous n'entendrez pas Radio-Turquie ou Radio-Pékin sur cette longueur d'onde ou fréquence.

Or, les fréquences des stations de radio ne s'emmêlent pas, tout comme les fréquences des divers corps astraux ne se gênent pas et ne peuvent par conséquent se heurter — ainsi il n'y a aucun emmêlement, aucune confusion. Sur une rue passante d'une ville animée vous aurez des gens qui se heurtent les uns aux autres, soit en s'excusant ou en se renfrognant, selon leurs tempéraments, mais de telles choses ne se produisent jamais dans l'astral. Il n'y a pas de collisions. Les seules personnes qui peuvent s'approcher l'un de l'autre dans les mondes astraux au-dessus de l'astral inférieur sont celles qui sont compatibles. Il ne peut pas y avoir de discorde, et une collision est généralement une cause de discorde, n'est-ce pas ?

Comme tout le monde le sait, beaucoup de gens disent : "Ce problème — pas moyen de le résoudre actuellement. La nuit porte conseil ; je vais dormir, j'aurai la réponse demain." Eh bien, c'est tout à fait raisonnable parce que les gens qui ont un problème l'emportent dans le monde astral et s'ils ne peuvent pas le résoudre eux-mêmes, il y a toujours quelqu'un de disponible qui en est capable. Et puis, s'ils ne peuvent pas faire le voyage astral consciemment, ils reviennent quand même avec une certaine mémoire de la façon dont le problème peut être résolu. Des gens comme les grands musiciens vont de l'Autre Côté et se rendent dans une zone au-dessus de l'astral inférieur. Ils entendent cette merveilleuse musique spirituelle, et puis, parce qu'ils sont essentiellement musicaux, parce qu'ils ont la perception musicale, ils la retiennent. Et quand ils se réveillent au matin — ou ils peuvent même se réveiller spécialement — ils se précipitent sur un instrument musical et pensent qu'ils ‘composent’. Certains des grands compositeurs gardaient du papier et des crayons à leur chevet de sorte que s'ils se réveillaient avec une ‘inspiration’, ils pouvaient consigner immédiatement la notation musicale. C'est quelque chose qui venait de l'astral, c'est de la musique qu'ils avaient puisée dans l'astral. Et c'est un objectif légitime du voyage astral.

Un grand inventeur peut avoir vu quelque chose dans l'astral, mais il n'a probablement pas fait consciemment le voyage astral. Et donc quand il se réveille au matin il a une merveilleuse idée pour une nouvelle ‘invention’, et il se précipite sur ses carnets où il note des spécifications et dessine des gribouillis. Puis — eh bien, il invente quelque chose que le monde attendait depuis bien longtemps.

Beaucoup d'hommes d'affaires importants se servent consciemment ou inconsciemment du voyage astral. Voici comment ça marche : un intervieweur à succès sait qu'il doit rencontrer une personne extrêmement difficile le lendemain. Alors, quand il est au lit, il songe à sa routine et se parlant à lui-même, il met en paroles ce qu'il se propose de dire à son ‘prospect’ en le rencontrant le lendemain. Il anticipe les objections et les arguments de la personne et les réfute tout en étant étendu dans son lit. Puis il s'endort. Son corps astral a compris ce qu'il voulait et quand le corps physique est endormi l'astral sort et part à la recherche du corps, ou de l'astral, du prospect, lui révèle ce qui va être dit le lendemain et lui rapporte aussi quelle action est attendue de lui.

Le jour suivant, lors de l'entrevue, les deux hommes s'accueillent comme de vieux amis, ils sont certains de s'être déjà rencontrés. Ils s'aperçoivent qu'ils s'entendent à merveille et l'intervieweur à succès communique ce qu'il a à dire au prospect et obtient réellement l'action désirée. C'est simple, très fructueux, et totalement légitime. Ainsi donc, si vous voulez réussir en affaires ou en amour — eh bien, consacrez-vous au voyage astral. Vous commencez par placer votre mot. Vous obtenez que l'action désirée soit fermement implantée dans l'esprit du prospect.

Beaucoup a été dit concernant le fait de sortir du corps, et vous pouvez sortir du corps. Une fois sorti vous pouvez toujours revenir. Je suppose qu'il n'y a jamais eu dans l'histoire un cas authentique où une personne n'ait pu retourner. Vous pouvez revenir, c'est entendu, mais vous voulez revenir le plus agréablement possible, parce que si vous êtes insouciant et sautez simplement dans votre enveloppe d'argile, vous risquez d'avoir la migraine.

Lorsque vous revenez de votre voyage astral, vous voyez votre corps de chair gisant sur le lit, généralement dans une posture tordue. Les yeux fermés, la bouche ouverte, les membres dans un fantaisiste abandon peut-être, et il vous faut y rentrer. Visualisez-vous en train de descendre, descendre, descendre. Oh ! avec grande douceur ! Puis, lorsque vous en êtes presque au contact, placez vos propres membres précisément dans la même position que celle du corps physique. Et puis laissez-vous absorber dans le corps comme l'humidité par un buvard. Vous êtes dans le corps (une chose froide et moite en effet), mais vous êtes dedans et il n'y a eu ni choc, ni secousse, ni désagrément. Mais supposons que vous ayez été maladroit et que vous soyez rentré avec une terrible secousse. Vous constaterez alors que vous avez un affreux mal de tête, vous constaterez que vous vous sentez malade. Il n'y a qu'une seule chose à faire — aucun remède, aucun médicament ne vous seront d'aucun secours — il n'y a qu'une seule cure possible et c'est celle-ci :

Vous devez rester immobile avec vos pieds joints et vos mains jointes, et vous devez vous rendormir, même si ce n'est que pour quelques instants seulement — vous rendormir pour que votre corps astral puisse se retirer doucement du corps physique, puis s'enfoncer et trouver sa position exacte. Quand il est replacé exactement vous éprouvez une sensation de bien-être et aucun mal de tête. Et — c'est tout ce qu'il y a à faire !

Dans ce chapitre nous avons beaucoup parlé du voyage astral, beaucoup plus que ce qu'il aurait été nécessaire. Mais toute l'idée était de répéter les choses sous différents angles pour que vous puissiez peut-être saisir l'affirmation implicite que c'est très, très facile. Vous pouvez le faire à condition de ne pas faire trop d'efforts. Vous pouvez le faire à condition d'avoir de la patience. Vous ne pouvez pas vous rendre à une agence de billetterie ou une agence de voyages et réserver simplement un vol astral, vous savez. Certains vols coûtent très chers, mais dans le monde astral tout est gratuit. Et vous pouvez l'obtenir — gratuitement — si vous avez de la patience et n'êtes pas trop fatigué.

Alors allez-y, essayez. C'est vraiment une merveilleuse, merveilleuse sensation.

 

Chapitre Trois

JOHN THOMAS était un jeune homme bien et intègre de la petite communauté galloise. Membre loyal et véhément du mouvement ‘Le Pays de Galles aux Gallois — ne vous en déplaise’, il était un meneur reconnu d'un groupe qui criait des injures quand le futur Prince de Galles visitait la Principauté. Tapageur et criard il l'était, en effet, quand il traduisait d'étranges serments bardiques dans la langue anglaise et les lançait à la tête, ou aux oreilles, des touristes anglais inoffensifs qui visitaient le Siège de la Culture Galloise.

En bas au ‘Poireau et Jonquille’, il lançait un beau dard ‘au cœur du Tyran anglais, quel qu'il fût, ne vous en déplaise’, en s'arrêtant un instant ou deux pour son ingurgitation interminable de bière. Nombreuses étaient les histoires qu'il racontait sur les atrocités anglaises, pendant qu'il attendait son allocation de chômage fournie gratuitement par une Angleterre parcimonieuse.

La nuit, il se faufilait avec un pot de peinture et un pinceau et, s'assurant d'abord qu'il n'était pas observé, peignait des mots d'esprit sur n'importe quel mur à sa portée — toujours contre les Anglais, bien entendu. Mais un jour il apparut au ‘Poireau et Jonquille’ l'air sinistre et abattu aussi bien que morose et de mauvaise humeur. "Qu'est-ce qui ne va pas, John Thomas ? demanda un ami. Tu as l'air plutôt abattu."

John Thomas soupira, gémit et tortilla ses oreilles. "Ah, pauvre de moi !" s'exclama-t-il, levant les yeux au ciel mais tenant fermement sa chope de bière. "Pauvre de moi, mon allocation de chômage est épuisée et je ne peux plus rien obtenir des Anglais bourrés de fric ; maintenant je vais être obligé de travailler sur la Terre de mes Ancêtres !" Il se retourna et saisit rapidement la chope remplie d'un homme dont l'attention avait été distraite. Ingurgitant celle de l'étranger d'abord, puis la sienne, il se hâta de partir.

Le lendemain, avec des lamentations du fond du cœur, il prit un travail de conducteur de bus touristique et fut connu par la suite sous le nom de Thomas le Bus. Malheureusement, malheureusement, il conduisait les touristes anglais à leurs excursions, répondant à leurs questions d'un aimable sourire, mais gardant de noires pensées de meurtre dans son cœur. Les jours passèrent et Thomas le Bus se fatigua. De plus en plus morose il devint, ne vous déplaise, et sa voix ne s'éleva plus pour chanter. Il ne trinqua plus, même pour une bière gratuite. Il devint léthargique, apathique, indolent et paresseux. Il cessa de barbouiller les murs de graffitis la nuit, il cessa de protester ou de faire tout un raffut quand, pris à ne pas rendre assez de monnaie à ses touristes, un Anglais chantait :

 

"Taffy était un Gallois,

Taffy était un voleur,

Taffy vint à notre demeure

Et vola un morceau de choix."

 

"Vraiment je ne suis pas dans mon assiette, dit-il à un copain, et je sens que mon ombre est plus consistante que moi-même ; peut-être que je devrais me dépêcher d'aller consulter le Vieux Toubib Williams." Sur ce, il partit en chancelant sur des membres tremblants et monta péniblement les trois marches pour arriver chez le Docteur Williams.

Le Dr Williams expédia bientôt les autres patients et appela Thomas le Bus en s'exclamant : "Eh bien, qu'est-ce qui ne va pas, mon ami ?"

"Oh, Dr Williams, s'exclama Thomas le Bus, je ne peux plus chanter et je ne peux plus trinquer." Il jeta un regard furtif autour de lui et dans un chuchotement de conspirateur marmonna : "Ce n'est pas tout ce que je ne peux plus faire non plus." Sa voix se fit de plus en plus basse, et finalement le Dr Williams lui dit : "Oui, mon ami, je sais exactement quel est ton problème. Thomas le Bus, tu es recroquevillé sur tes commandes et cela a comprimé tes intestins." Sa voix prit un ton de colère : "Tu es constipé, mon ami, CONSTIPÉ — plein de déchets inutiles. Est-ce que tu garderais des déchets dans ta maison ? Ne les laisserais-tu pas à l'extérieur aux soins du préposé sanitaire ?"

Thomas le Bus baissa la tête de honte et marmonna : "Oui, mon bus fonctionne chaque jour mais je ne fonctionne qu'une fois par semaine."

*

Je reçois beaucoup, beaucoup de lettres, trente ou quarante par jour comme je l'ai déjà dit, et un nombre surprenant d'entre elles sont à propos de problèmes médicaux. Beaucoup de gens, des femmes en particulier, ne se sentent pas vraiment à l'aise d'aller voir un médecin et discuter de certaines des plus communes et peut-être embarrassantes maladies, dysfonctions, affections, alors elles m'écrivent. Dans ce chapitre, je vais m'occuper d'un ou deux problèmes de santé, mais le premier de tous est — la constipation !

C'est probablement l'affection ou la maladie la plus insidieuse qui ait jamais affligé l'humanité. On prend des mesures pour d'autres types de maladies. Si vous souffrez d'un mal de dent, vous faites arracher la misérable chose. Si vous avez une fracture à la jambe, vous faites remettre l'os en place. Mais la constipation —— ! Les gens semblent croire que c'est comme les pauvres : toujours avec nous.

De nombreuses personnes ont une grande confiance dans les sages paroles des docteurs, mais ceux-ci sont souvent dépendants des fabricants de produits pharmaceutiques. Le rhume commun et la constipation même plus commune encore, sont ce que l'on pourrait appeler le ‘pain et le beurre’ des pharmaciens. Des milliards de livres ou de dollars ont été et sont dépensés pour les ‘remèdes’ contre les rhumes et la constipation. Eh bien, le médecin se conforme, ou devrait se conformer, à deux anciennes lois, la première stipulant que l'art de la médecine consiste à amuser le patient pendant que la Nature guérit la maladie. La seconde c'est ‘primum non nocere’ qui signifie ‘avant tout, ne fais aucun mal’. Quoi que fasse un médecin, alors, devrait être en conformité avec ces deux lois : la première — susciter l'intérêt du patient et espérer que la Nature guérira la maladie, et la seconde — ne faire aucun mal. Malheureusement, de l'avis de nombreuses personnes, le médecin fait beaucoup de mal quand il omet d'avertir les gens des dangers de la constipation.

La constipation nous intéresse, nous qui voulons faire le voyage astral, pour l'unique raison que si une personne est habituellement constipée il ne lui est pas possible de faire consciemment le voyage astral en étant totalement éveillée. Alors, si vous voulez partir en voyage astral, assurez-vous avant tout que votre intérieur est en bon ordre. La propreté intérieure est importante, n'est-ce pas ?

Les très anciens dossiers médicaux chinois indiquent que les premiers leaders chinois, les empereurs, les impératrices, et les grands chefs militaires, utilisaient des clystères pour s'assurer que leur intérieur était au moins aussi propre que leur extérieur. De nos jours le nom courant pour le clystère est lavement, aussi utilisons le nom commun parce que le mot clystère fait plutôt songer à l'un de ces cloîtres dans une vieille église, et nous sommes très loin de cela quand nous parlons de lavements (jeu de mots en anglais : ‘clysters’ et ‘cloisters’, c'est-à-dire ‘clystères’ et ‘cloîtres’ — NdT) ! Dans les temps très anciens, les Chinois se servaient de tubes de bambou s'emboîtant les uns dans les autres, avec un piston qui envoyait la solution à base de plantes dans les intestins.

Les Égyptiens s'y sont mis également, l'idée leur étant peut-être venue des Chinois. Toujours est-il que vers 1500 av. J.-C., les Égyptiens employaient les lavements comme une méthode de routine ordinaire pour traiter la mauvaise santé. L'idée en était que si l'on a une douleur interne, il faut se débarrasser de tous les déchets qui en sont probablement la cause. Certaines de leurs solutions de lavements étaient incontestablement salissantes : un mélange d'huile et de miel était chose tout à fait commune !

En France, autour des années 1400, les lavements étaient très en usage. Peu de temps après cela le lavement est devenu une méthode à la mode pour traiter la maladie et de nombreuses familles de haut rang prenaient au moins un lavement par jour.

En Angleterre, aussi, les grandes familles avaient de magnifiques seringues pour lavement fabriquées de telle sorte qu'en asseyant le patient sur un trou percé dans une boîte de bois, une seringue pour lavement très décorative était mise en place, et en pompant, un liquide soigneusement préparé était injecté dans les intestins du patient assis. Après quoi le patient se levait et partait en grande hâte pour aller évacuer. Mais les modes changent. Ce n'est maintenant plus tellement à la mode de prendre un lavement. On va plutôt à la pharmacie locale et on achète un paquet de ceci ou un paquet de cela, et, selon le cas, on avale, suce, mâche ou boit une quelconque concoction nocive, qui bien trop souvent nous donne une vilaine douleur et une violente expulsion et ne fait vraiment rien pour guérir l'affection. Cela ne fait rien pour venir à bout de ce qui cause la constipation. Il semble maintenant que les gens veuillent guérir le symptôme sans guérir la cause première ce qui, bien sûr, est trop insensé pour valoir un commentaire.

Oui, le traitement médical subit des cycles de popularité et d'impopularité. Il fut un temps où les gens se faisaient opérer des amygdales pour une question de mode. Puis cela devint la mode de se faire enlever l'appendice, et il est maintenant de bon ton pour les femmes de se faire faire une hystérectomie — dont nous reparlerons plus loin.

Mais ce fut un très mauvais changement quand le lavement passa de mode parce qu'un lavement correctement appliqué peut faire des merveilles pour venir à bout de la constipation, et non seulement de celle-ci, mais du manque de santé qui cause la constipation au départ. Beaucoup de personnes sont constipées parce qu'elles ne boivent clairement pas assez d'eau. On doit réellement boire des quantités et des quantités d'eau si on veut être en bonne santé, parce que nous mangeons des aliments qui sont barattés en une pâte à l'intérieur, et en passant à travers les intestins les substances nutritives sont extraites de la pâte et, inévitablement, l'humidité est extraite elle aussi. Ainsi, au moment où tout le résidu indésirable de la nourriture pénètre dans le côlon descendant, il devient une masse dure et sèche. Elle est expulsée par des mouvements spasmodiques du côlon semblables au vissage, et si la masse est trop dure elle ne peut alors être expulsée, ou si elle est expulsée elle provoque de la douleur et de l'irritation. La seule façon de se débarrasser facilement de cette masse est de s'assurer qu'elle soit suffisamment humidifiée pour rester comme une pâte molle. Trop de laxatifs commerciaux sur le marché aujourd'hui sont irritants, c'est-à-dire que l'action des produits chimiques dans le laxatif irrite l'intestin et le fait se contracter. Parfois il irrite tellement l'intestin que l'humidité est tirée de la circulation sanguine à travers la paroi du côlon et sature la masse de résidus. Et cela provoque la déshydratation !

Beaucoup d'entre vous m'ont écrit au sujet de ce problème particulier, et donc la meilleure chose à faire est de traiter d'abord l'état d'origine au moyen d'un lavement auto-administré et puis, quand cet état a été rétabli à la normale, par un laxatif très soigneusement choisi lorsque cela est nécessaire. Peut-être, pour éviter une autre avalanche de lettres au sujet de ce problème, devrions-nous entrer un peu plus dans le détail. Voici donc :

De nos jours les gens mangent des aliments artificiels, des aliments manufacturés, qui bien souvent manquent de volume. Quand une personne s'alimente, s'il n'y a pas assez de résidus pour remplir l'intestin, le mouvement intestinal ne peut pousser en avant le résidu qu'il désire expulser. Il est donc indispensable d'avoir un régime alimentaire adéquat. Le régime doit contenir du volume, suffisamment de volume pour remplir l'intestin à sa taille normale pour que les contractions spasmodiques de celui-ci puissent pousser en avant ce résidu. Puis il faut que la nourriture contienne des ‘fibres’, ce qui stimule l'intestin sans l'irriter, de la même manière qu'un massage convenablement appliqué peut stimuler le corps sans l'irriter.

De plus, on doit boire beaucoup d'eau afin d'avoir un approvisionnement en eau adéquat pour garder le sang à sa bonne épaisseur (ou densité), et assez d'eau pour maintenir les reins actifs, et il doit en rester suffisamment pour garder les déchets du corps en état d'humidité convenable. Si l'on suit un régime normal, raisonnable, avec beaucoup de fruits et beaucoup de légumes, les intestins ne devraient pas nous causer particulièrement de problèmes. Mais beaucoup trop de gens sont perchés sur des tabourets de comptoir comme autant de poules couveuses, sont penchés sur leur assiette enfournant carrément les aliments, les engloutissant aussi vite que possible, mastiquant à peine et avalant à toute vitesse. Tout ce désordre arrive à l'intérieur de l'estomac, et le pauvre vieil estomac doit travailler encore plus fort pour désagréger la substance.

Puis après avoir pris un repas, on se précipite pour attraper un bus ou faire du shopping pendant l'heure du déjeuner. Pendant la journée, les intestins se fatiguent d'informer leur propriétaire qu'ils veulent faire leur travail, et c'est ainsi que l'impulsion devient de plus en plus lente et de plus en plus faible. Beaucoup de gens ne consacrent pas assez de temps aux appels de la Nature, et des gens comme les conducteurs de bus, par exemple, qui sont recroquevillés dans la cabine du chauffeur, compriment leurs intestins et ainsi la constipation est presque un risque professionnel des conducteurs d'autobus. Les gens semblent penser que les intestins devraient fonctionner seulement quand ILS le veulent, et ils pensent aussi qu'il devrait y avoir une ‘évacuation instantanée’.

La Nature ne fonctionne pas de cette façon. Vous devez donner à la Nature le temps qu'il lui faut pour travailler correctement, et si vous abusez de la Nature, si vous abusez de vos fonctions naturelles, vous allez le payer par une mauvaise santé, une mauvaise humeur, et un compte bancaire en mauvais état.

Ceci dit, vous savez ce qu'est un lavement ? Vous pouvez acheter chez un pharmacien un sac de caoutchouc équipé d'une longueur de tube avec une canule au bout. Le sac à lavement est toujours vendu avec son mode d'emploi et il est très, très sérieusement suggéré que vous vous en serviez à plusieurs reprises afin de rétablir votre santé, parce qu'une fois que vos intestins auront été remis en état, vous ne devriez plus souffrir de constipation à moins d'avoir une grave maladie, auquel cas il vous faudra consulter votre médecin. S'il vous plaît dites-vous bien que je ne cherche pas à remplacer votre médecin de famille. Je ne prescris pas ce que l'on pourrait appeler un traitement médical. J'essaie, plutôt, de vous éviter bien des souffrances en vous parlant de quelques faits élémentaires que tout le monde devrait connaître et qui, si les gens écoutaient, éviteraient des années de maladie et bien des frais médicaux pour un médecin qui a vraiment des cas plus importants à traiter. Ainsi, veuillez vous rappeler que je ne prescris pas de soins médicaux aux gens souffrant de maladies sérieuses, je suggère un traitement, une routine qui vous aidera à rester en bonne en santé. Autrement dit — éviter la constipation.

Il est toujours inoffensif de se donner un lavement, et la meilleure façon de le prendre est de s'allonger par terre, dans la salle de bains, sur une serviette éponge. Couchez-vous sur le côté gauche, les genoux pliés. Vous pouvez vous administrer vous-même le lavement sans aucune difficulté. Si vous souffrez d'une constipation grave, c'est une très bonne idée d'ajouter une demi-once (15 ml) de teinture de myrrhe et environ une quinzaine de gouttes de teinture d'échinacée. Celles-ci doivent être ajoutées à un quart de gallon d'eau (1 L) à peu près à la température du corps. Mettez cela dans votre sac à lavement et injectez la solution dans vos intestins. Gardez-la le plus longtemps possible, et la mixture saturera la masse dure dans vos intestins, la ramollira et vous permettra de l'évacuer sans douleur.

Après avoir expulsé le premier lot, prenez un autre lavement, mais cette fois avec un quart de gallon d'eau (l L) à la température du corps à laquelle auront été ajoutées seulement quinze gouttes d'échinacée. Cela signifie que vous n'avez pas de teinture de myrrhe avec le deuxième lavement. Cette seconde injection vous aidera à vous débarrasser de tout pus ou catarrhe logé à l'intérieur de votre gros intestin.

Vous serez peut-être intéressé d'apprendre que beaucoup de malades qui ne peuvent pas prendre de nourriture par la bouche et la gorge peuvent être nourris ‘par le rectum’. Un liquide alimentaire nutritif est injecté très lentement et retenu, qui nourrit le corps. Souvenez-vous que plus vite vous injectez une solution dans le rectum, plus vite elle est expulsée. Et si vous voulez garder un liquide médicinal pendant un certain temps, le lavement doit être alors donné très lentement. Il est évident que l'alimentation artificielle par le rectum ne peut se faire que sur les conseils du médecin.

Dans le monde entier, des tribus indigènes ont leurs propres remèdes contre la constipation. Les indigènes d'Amérique du Sud, spécifiquement dans l'intérieur du Brésil, nous ont donné un de nos plus célèbres laxatifs — la cascara ou, plus correctement nommé, la cascara sagrada, l'écorce sacrée. Les indigènes du Brésil consultent leur sorcier quand ils sont constipés et obtiennent un morceau d'écorce sacrée qu'ils mâchent — et quel goût horrible, pourtant ! Après avoir mâché pendant un moment, ils se retirent derrière des buissons épais, et disparaissent pour un certain temps. Quand ils réapparaissent, ils ont bien meilleure mine, quand bien même ils paraissent un peu pâles, après ces événements. L'écorce sacrée simplement mâchée a un effet des plus dévastateurs, mais les chimistes l'ont maintenant mise au point, et on peut l'obtenir en doses convenablement graduées.

Quand vous avez libéré votre intérieur de l'engorgement des déchets, vous devez surveiller votre alimentation et la modifier si nécessaire, et vous devez alors assurer la régularité des selles en mangeant correctement et en prenant l'habitude de vous occuper des appels de la Nature. Allez aux toilettes tous les jours à la même heure ; ne faites pas attention si pendant un jour vous ne pouvez pas obtenir de résultats, mais restez assis là et pensez à ce que vous avez à faire. Si vous en faites une habitude absolue et montrez à la Nature que vous êtes là, prêt et disposé, la Nature sera accommodante si vous êtes ‘là, prêt et disposé’.

Les meilleurs laxatifs que vous puissiez prendre sont à base d'herbes. Vous pouvez trouver de la cascara sagrada en comprimés ou en liquide, et vous pouvez vous procurer du séné en cachets ou en liquide. Ceux-ci vont produire l'action désirée sans douleur. Certains des autres mélanges chimiques sur le marché sont vraiment terriblement dangereux, mais on pourrait appeler la cascara ‘la pilule de la foi’. Et souvenez-vous que la ‘foi’ déplace des montagnes.

Oh, et, n'oubliez pas ceci : il est inutile de prendre un laxatif si vous ne buvez pas suffisamment d'eau. À quoi bon prendre un laxatif qui peut provoquer les mouvements de l'intestin alors que la substance que vous voulez évacuer est trop dure pour être déplacée ? C'est une nécessité absolue de boire beaucoup d'eau quand vous prenez un laxatif, sinon le laxatif causera seulement de la douleur et ne fera aucun effet. Rappelez-vous : il ne vous est pas possible de boire trop d'eau. Si vous essayez de trop en boire — eh bien, vous constaterez simplement que vous ne le pouvez pas.

Ainsi, votre santé dépend très largement du fait d'avoir un intérieur propre. Si vous avez un intérieur propre, vous pouvez alors aller de l'avant et faire le voyage astral.

Une autre chose à propos de laquelle plusieurs femmes m'ont demandé d'écrire est le retour d'âge, la ménopause. Beaucoup de femmes craignent cela plus encore que la mort, elles s'imaginent qu'elles vont devenir folles ou quelque chose comme ça. Elles ont écouté des histoires vraiment fantastiques et craignent le pire sans rien savoir sur le sujet. La ménopause est une période de changement, mais vous avez subi un changement quand vous êtes devenue adolescente. Une femme ne devient pas capable de porter un enfant du jour au lendemain ; ce qui se produit, c'est qu'une fillette agit de manière enfantine jusqu'à ce qu'elle ait — eh bien, cela varie selon la personne — douze, treize, quatorze ans, et c'est alors qu'elle devient consciente de choses étranges qui se passent en elle. Son attitude envers la vie change. Son corps change, lui aussi, parce qu'à une certaine période de sa vie divers nouveaux produits chimiques sont fabriqués par le corps et passent dans la circulation sanguine. La jeune fille constate alors qu'elle a ses règles pour la première fois et après avoir eu ses premières règles, elle est en mesure de porter un enfant.

Mais ce passage de l'enfance à l'adolescence signifie que toutes sortes de produits chimiques se déversent dans son sang, la préparant à la maternité, faisant d'elle l'une des mères en puissance. Mais alors, à une certaine période de sa vie, l'apport de produits chimiques disparaît petit à petit ou se tarit et la femme s'imagine bien trop souvent qu'elle est maintenant inutile, elle s'imagine que du fait qu'elle ne peut plus avoir d'enfants tout sera différent. Elle croit qu'elle n'aura plus de vie sexuelle. C'est absurde, bien sûr. De nombreuses femmes connaissent la plus belle période de leur vie quand elles entrent en ménopause. De nombreuses femmes se découvrent de grands talents d'artistes, de décoratrices, de musiciennes, après que l'âge de procréer est terminé. La Nature enlève les potentialités de maternité, mais toute l'énergie, toute l'initiative, tout, peut alors servir à d'autres choses. L'art, être une bonne épouse, etc. Parce que quand une femme est occupée avec de jeunes enfants, elle n'est pas nécessairement une bonne épouse pour son mari. Après la ménopause elle le peut, et les femmes peuvent connaître la période la plus heureuse de leur vie après la ménopause.

Les femmes me demandent comment elles doivent se comporter à la ménopause. La réponse : souvenez-vous que vous subissez un changement, que vous êtes comme une voiture qui pendant des années a roulé à l'essence et qui subitement doit rouler à la paraffine. Avec une adaptation ce peut être fait de façon très satisfaisante. N'oubliez pas que la ménopause est une chose tout à fait naturelle, qui arrive à toutes les femmes, et que les seules qui soient sérieusement touchées sont celles qui s'en inquiètent trop. Il n'y a pas de quoi s'en inquiéter. Comprenez que des changements s'opèrent. Comprenez que si vous conservez votre calme, les changements s'effectueront plus rapidement. Il se peut que vous ayez plus de maux de tête qu'en moyenne, c'est-à-dire qu'en moyenne pour vous, pendant la ménopause, mais cela passera. Bientôt les choses vont s'équilibrer et vous n'éprouverez plus aucunes sensations étranges. Vous n'aurez plus de perturbations mensuelles non plus, et vous en serez plus heureuse. Plusieurs femmes prennent un peu de poids après la ménopause parce que les divers produits chimiques qui ont maintenant cessé et qui rendaient une personne très attrayante, brûlaient l'excès de graisse. Avec l'interruption de ces produits chimiques un corps peut devenir un peu rondelet, mais avec un régime adéquat, des exercices appropriés, vous pouvez contrôler cela et avoir même une meilleure apparence. Jamais, au grand jamais, n'allez croire ces Contes de Bonnes Femmes qui disent que vous allez devenir grosse comme une truie, que vous allez vous retrouver dans une clinique psychiatrique, que vous aurez une barbe et une moustache, et toutes ces âneries.

La ménopause est naturelle, tout à fait normale, mais si vraiment vous devenez trop bouleversée ou perturbée, votre médecin peut vous prescrire un traitement hormonal adapté à votre cas. Cela dit, vous ne pouvez pas vous prescrire vous-même des hormones parce qu'il y a beaucoup de différents types d'hormones et si vous prenez le mauvais type, elles ne vous feront pas le moindre bien. Si vous trouvez la vie trop insupportable pendant la ménopause, consultez votre médecin, dites-lui franchement que vous voulez qu'il fasse quelque chose pour vous. C'est triste à dire mais beaucoup de médecins pensent que la ménopause est si normale que ce n'est qu'une perte de temps, ce n'est que de l'enfantillage qu'une femme s'en plaigne, et si votre médecin est de ceux-là, n'hésitez pas à lui dire que vous exigez un traitement aux hormones et s'il refuse, allez en voir un qui vous le prescrira ; ce ne sont pas les médecins qui manquent, vous savez.

Tandis que nous sommes sur le sujet des maladies de femmes, parlons de cette opération appelée hystérectomie. Beaucoup de femmes à présent subissent l'hystérectomie sans savoir de quoi il s'agit. Pour certaines femmes l'hystérectomie est presque un symbole de statut social, tout comme l'est le port de ces drôles de casques de plastique qui sont symboles de standing au Canada et aux États-Unis. Les hommes qui veulent se faire passer pour de rudes gaillards portent un ridicule petit casque de plastique dont la couleur varie pour indiquer leur qualification — bâtiment, échafaudages, creusage de fossés, ou jardinage (oui, même les jardiniers portent de drôles de petits casques par ici !).

Ainsi, donc, les femmes utilisent l'hystérectomie comme un symbole de statut social. C'est la toute dernière mode, tout comme naguère les gens se faisaient enlever les amygdales, et par la suite l'appendice ; maintenant les femmes se font enlever leurs ovaires. Beaucoup de femmes, de femmes mariées — oui, les célibataires aussi ! — n'ont pas envie de s'embarrasser des méthodes de contraception et préfèrent subir une hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation totale de l'utérus et des ovaires, afin de ne plus avoir d'enfants. Ainsi, elles peuvent faire l'amour à loisir, sans le moindre souci.

Ce n'est pas aussi facile que cela. L'hystérectomie est vraiment une très mauvaise chose, à moins que l'on ne souffre d'une maladie très précise. Si votre médecin vous dit que vous avez une maladie qui nécessite une hystérectomie, ne le croyez pas sur parole, allez consulter un autre médecin pour avoir son opinion. Malheureusement, il est facile de dire à une femme qu'elle a besoin de se faire opérer. Cela ne nuit pas au médecin et cela rapporte de l'argent, vous savez, les médecins devenant de plus en plus des hommes d'affaires. Ils doivent bien vivre, payer leurs voitures de luxe, entretenir leurs belles maisons, et si une femme est prête à payer les frais d'une opération — eh bien, ça ne fait pas de tort au médecin. Vous avez compris que je n'ai aucune confiance en ces médecins Occidentaux. Ayant dû avoir affaire à eux au Canada, je pense qu'ils ne sont rien d'autre que des bouchers idéalisés. Mais revenons-en à l'hystérectomie.

S'il vous est vraiment indispensable d'avoir l'opération, rappelez-vous que c'est en fait une ménopause artificielle, un retour d'âge artificiel. Vous ne serez pas un chou inutile après cela. Vous pourrez mener une vie parfaitement normale, la seule différence pour vos perspectives d'avenir est que vous ne pourrez plus avoir d'enfants. Il est très, très mal, toutefois, pour une femme disons de vingt-cinq ou trente ans, de subir une hystérectomie comme forme de contrôle des naissances ; une femme de quarante ou cinquante ans a vécu une vie sexuelle normale, son corps et son Sur-Moi ont mûri en conséquence. Mais si l'opération drastique d'hystérectomie est pratiquée avant ce mûrissement, la femme n'a alors aucune des expériences qui viennent avec les règles, etc., etc. Si la Nature avait voulu que les femmes aient leur retour d'âge à vingt-cinq ans, elle aurait fait les choses en conséquence, et il ne revient pas à l'Homme de modifier la Nature simplement pour de stupides, futiles caprices, mais seulement quand il y a une grave maladie qui ne peut être guérie par d'autres moyens.

Alors, mesdames, si vous devez vous faire faire une hystérectomie, songez que vous subissez une très grave opération en même temps que votre retour d'âge, car ce n'est pas autre chose. Souvenez-vous qu'au moment de la ménopause normale, naturelle, l'interruption de la circulation des divers produits chimiques s'est faite sur une très longue période, mais si vous subissez une hystérectomie, vous avez alors un arrêt de circulation très drastique et une différence de production chimique. C'est pourquoi certaines femmes deviennent un peu ‘particulières’ après l'hystérectomie. C'est parce que tout a été trop drastique et elles ne savent pas à quoi s'attendre. Voici ce à quoi vous attendre : vous devez vous remettre du choc physique de l'opération, et vous devez vous habituer à une différence dans votre composition chimique. Vous devez comprendre que pendant un certain temps vous vous sentirez désorientée, perdue, peu sûre de vous-même. Vous aurez peut-être des tremblements, vous aurez peut-être des maux de tête, vous aurez peut-être de vagues douleurs dans le bas-ventre. Mais, si vous n'en faites pas de cas, ils passeront et vous pourrez de nouveau faire des choses normales. Vous pourrez prendre plaisir au sexe, vous pourrez prendre plaisir aux sports.

Mais tout cela dépend de votre attitude, de votre état d'esprit, parce que vous êtes ce que vous pensez.

Une des grandes causes de l'hystérectomie, de la frigidité, etc., chez les femmes — eh bien, un homme n'aurait pas à subir d'hystérectomie, n'est-ce pas ?! — vient de ce que les parents de la ‘vieille école’ racontaient souvent à leurs enfants d'horribles choses sur le sexe. Il y a quelques années les mères enseignaient à leur fille que le sexe était terrible, horrible, méprisable, dégoûtant, et à peu près tout dans cette ligne de pensée, avec le résultat qu'elles ont préconditionné la jeune fille à abhorrer le sexe, préconditionné la jeune fille à être celle responsable de l'échec du mariage.

Je connais une femme qui a été si complètement terrifiée par sa mère au sujet du sexe que malgré qu'elle soit maintenant mariée, elle ignore tout du corps de son mari et il ne connaît rien non plus du sien. C'est un bon garçon sans aucune initiative, sans aucune ambition, comme on peut s'y attendre, et ces gens ont une vie aussi passionnante que pourraient l'avoir un chou et une laitue sur la même étagère d'un réfrigérateur. J'ai parlé un jour à cette femme de la sexualité, et elle a failli s'évanouir d'embarras, d'horreur et de choc, et selon moi — la peur du sexe la rend presque folle. Elle a toujours peur d'être violée.

C'est une chose tragique que les mères donnent à leurs filles une idée aussi totalement fausse concernant la vie sexuelle. Elles ne sont pourtant pas les seules à blâmer. Bien des gens qui se prétendent occultistes affirment que la sexualité est sale, que la sexualité empêche de progresser dans les études occultes. Rien ne peut être plus éloigné de la vérité. Certaines personnes ont besoin de sexe, d'autres n'en ont que faire. Vous ne pouvez pas mettre tous les humains dans le même sac ; ce qui convient à un groupe ne convient pas à l'autre. Et je déclare avec certitude qu'il n'y a aucun mal dans le sexe, mais seulement du bon, à condition que ceux qui en pratiquent l'art soient amoureux l'un de l'autre. S'ils ne sont pas amoureux, l'acte sexuel n'est rien d'autre qu'une élimination pareille aux autres éliminations du corps.

Malheureusement certaines Églises, notamment l'Église Catholique, enseignent un tas de bêtises à propos du sexe. Autant que j'ai pu le déterminer, l'Église Catholique a été lancée par un tas de vieillards qui avaient une peur bleue des femmes, mais qui n'étaient pas aussi terrifiés par les autres hommes et les petits garçons ! Cela peut en choquer certains, et si c'est votre cas, mettez-vous un peu à l'étude des faits et découvrez par vous-même. Si vous en avez les moyens allez au Vatican, et si vous pouvez penser à une assez bonne histoire, vous serez en mesure d'avoir accès à certains livres, des livres d'histoire, dans les Bibliothèques. Et en rapport avec ceci, cela m'amuse énormément de savoir que le Vatican possède la plus grande collection d'art érotique, ou d'images pornographiques, de tout le monde Occidental. Et pourtant les Catholiques prêchent contre le sexe.

Le sexe est normal, le sexe est naturel, le sexe est absolument nécessaire pour certaines personnes, et de toute façon quel droit a un prêtre Catholique de dicter aux autres ? Comment un prêtre Catholique, un homme célibataire, peut-il dire à une femme mariée ce qu'elle doit ou ne doit pas faire ? Il parle de choses dont il ne sait rien — ou dont il ne devrait rien savoir s'il est vraiment un prêtre Catholique.

Peut-être devrions-nous commencer une campagne contre la respiration, raconter à ces prêtres Catholiques qu'ils commettent un péché mortel chaque fois qu'ils prennent une respiration, ou chaque fois qu'ils doivent satisfaire les besoins de la Nature. À en juger par l'apparence de certains d'entre eux, ils ne commettent pas beaucoup de péchés mortels, n'est-ce pas ? Vous en déduirez que je n'aime pas les prêtres Catholiques, et c'est parfaitement exact ; je pense que c'est une bande d'intolérants. Au lieu de faire de la recherche pour découvrir quelque chose au sujet de la Bible, faire de la recherche pour découvrir quelque chose au sujet du Fondateur du Christianisme, ils ne font qu'avaler la Bible telle quelle. Prenez cette vieille histoire d'Adam et Ève, du Serpent et de la pomme ; eh bien, selon les Enseignements Orientaux le Serpent devient l'organe mâle et la pomme est le récipient contenant la graine. Et si vous lisez une partie de la Bible à la lumière des connaissances Orientales, vous conviendrez qu'il y a beaucoup dans la façon de penser Orientale.

Moïse fut trouvé parmi les roseaux ; oui, il a été trouvé parmi les roseaux. Mais il y avait été placé par les Jardiniers de la Terre, c'est-à-dire ces gens des OVNIS, afin d'y être trouvé. Et plus tard dans la vie Moïse fit l'ascension de la Montagne, Moïse fit beaucoup de choses étranges. Mais si vous relisez les chapitres pertinents, vous constaterez que Moïse est arrivé sur une terrasse dallée ; cette terrasse existait-elle sur la montagne, ou bien est-il monté dans un vaisseau spatial, un OVNI ? Moïse avait un Bâton du Pouvoir ; il ne venait pas de la Terre, vous savez, il venait d'un autre monde. Moïse était, en fait, un autre homme de l'espace spécialement placé sur Terre.

Nous nous occuperons de ce genre de choses plus en détail dans le prochain chapitre, mais je veux déclarer que pour ce qui est de la pure bigoterie et de l'ignorance, le prêtre Catholique Romain est dur à battre. Je le sais, j'en ai rencontré des tas. Et je n'aime aucune d'entre eux ! J'ai essayé de discuter religion avec eux de façon sensée et avec un désir sincère de savoir, mais le prêtre Catholique perd toujours son sang-froid, tripote son col, vire au rouge, et déguerpit. Mais assez parlé des prêtres Catholiques !

Maintenant, je reçois souvent des lettres de gens qui s'intéressent aux drogues comme le LSD, la marijuana, le peyotl, et tout le reste de ce genre de saleté. Un nombre surprenant de ces gens m'écrivent de prisons à travers les États-Unis. Ils me demandent ce que je pense du LSD, ce que je pense de la marijuana, et tout le reste, et peut-être serait-il souhaitable que je donne ici mon opinion catégorique :

Le LSD, la marijuana, le peyotl, toutes ces drogues sont terriblement, terriblement néfastes pour le Sur-Moi. Si vous voulez vous faire du mal — eh bien, c'est votre propre choix, mais ce n'est pas une bonne chose de blesser votre Sur-Moi parce qu'ici-bas vous n'êtes que pour un dixième conscient, et donc vous ne savez pas ce que veulent les neuf autres dixièmes. Les drogues de ce type embrouillent la Corde d'Argent, forment des dépressions et des torsions dans l'Aura, et laissent des cicatrices néfastes sur le corps astral. Cela ne fait absolument aucun sens de blesser votre corps en quête de sensations nouvelles qui sont de fausses sensations, de toute façon. La seule utilisation pour n'importe laquelle de ces drogues est entre les mains de chercheurs médicaux qualifiés qui savent ce qu'ils font, sinon ils ne seraient pas des chercheurs médicaux qualifiés.

Mon conseil — et ce conseil ne varie jamais — ne touchez jamais aux drogues. S'il vous faut une assistance médicale exigeant des drogues, consultez votre médecin. Mais ne touchez pas vous-même aux drogues ; vous vous ferez plus de mal qu'il ne vous est possible d'imaginer. Et ainsi — cela nous amène à un autre sujet.

Beaucoup de personnes semblent croire qu'elles commettent un crime si elles ont une maladie. J'ai reçu une lettre d'une dame qui pensait qu'elle ne pouvait faire aucun progrès spirituel, aucun progrès occulte, parce qu'elle avait une infirmité physique. Elle était terriblement bouleversée à l'idée qu'elle avait grandement péché, puisque son corps n'était pas parfait.

Savez-vous, la personne en parfaite santé n'est tout simplement pas capable de faire le moindre travail occulte ! Regardez les joueurs de football, les joueurs de baseball, et tous ces gens-là, regardez-les simplement en photo. Ce sont peut-être des tas de muscles, mais trop d'entre eux semblent être en manque à l'étage supérieur. Jetez un coup d'œil à ces photographies de joueurs populaires, et faites-vous une opinion !

Tout à fait sérieusement, cependant, je vous dirai qu'à ma connaissance on doit souffrir d'une infirmité pour être réellement psychique. Le Grand Oracle du Tibet était un homme malade, un homme vraiment très malade, et quelqu'un de très précis dans ses prophéties. Si vous vous livrez soigneusement à la recherche, vous constaterez que tous les occultistes qui sont authentiques ont une incapacité physique qui augmente leur taux de vibrations jusqu'à un point où ils sont capables de percevoir, soit par clairvoyance, par télépathie, ou d'une autre manière. C'est quelque chose qui donne à réfléchir. Souvent une personne a une infirmité ou une maladie, non pas parce qu'elle acquitte son karma, mais pour être en mesure d'accroître sa vibration personnelle au point que des fréquences plus hautes peuvent être reçues, et que des phénomènes occultes peuvent être expérimentés.

Les gens m'écrivent pour me dire que je dois avoir un terrible karma à acquitter parce que j'ai eu une thrombose coronaire, la tuberculose, et quelques autres maladies, et parce que j'ai vraiment eu une vie terriblement dure. Mais — non, non, ce n'est pas du tout une question d'acquitter le karma, c'est dans le but d'accomplir une tâche spéciale. Donc, je vous en prie, ne m'écrivez plus pour me dire que j'ai dû être très méchant dans une vie antérieure, sinon je n'aurais pas à souffrir autant dans celle-ci ! Je sais ce que j'étais dans une vie antérieure, je sais ce que je fais, et je sais où je vais. Et je m'y rendrais beaucoup plus vite s'il y avait plus de gens qui m'aidaient. J'ai essayé de faire une recherche spéciale concernant de l'Aura humaine, j'ai essayé de fabriquer un appareil spécial permettant à tous de voir l'Aura, mais il y a toujours la question de l'argent. Si l'on essaie d'obtenir de l'argent pour la recherche — on fait alors automatiquement l'objet de soupçons. J'ai essayé de trouver des gens à étudier, mais là encore les gens sont morts de peur de devoir se séparer de quoi que ce soit entre leurs chaussures et leur chapeau.

Soyez-en assuré — non ! je n'acquitte pas de karma, mais j'accomplis bel et bien une tâche spéciale.

Il est malheureux que tant de choses au sujet des corps humains fassent partie de cette tâche, parce qu'il y a toujours dans l'esprit des gens la pensée : "Oh ! Il veut de l'argent ! Oh ! il veut du sexe !" Eh bien, ils sont totalement dans l'erreur en ce qui concerne ce dernier ! Mais cela me donne cependant l'occasion de dire que les Norvégiens, ou les Scandinaves, aux soi-disant mœurs légères, sont parfaitement corrects dans leur attitude à l'égard du sexe, parfaitement corrects dans leur attitude envers le corps humain. Après tout, les Chrétiens affirment que le corps humain est fait à l'image de Dieu, et puis ils gâchent tout en ayant peur de montrer l'image de Dieu. Les Scandinaves ne sont pas comme ça, ils sont plus larges d'esprit, tout comme le sont de nombreux Européens et, bien sûr, les Japonais. Mais les Américains, ou plutôt les Nord Américains, sont vraiment affreusement immatures lorsqu'il s'agit de corps humains et de sexe. Ils ne savent pas ce qu'est l'amour, tout ce qu'ils veulent c'est de s'asseoir dans une décapotable à la lueur de la lune et se BÉCOTER. Ils veulent se caresser, se provoquer, et faire venir toutes les émotions tout en refusant à la Nature la toute dernière émotion. Et en faisant tout ce ‘pelotage’, ils créent de la frustration, de l'incompréhension et du déplaisir. Cependant, l'Amérique du Nord est un jeune continent encore, et je les considère comme des bambins expérimentant avec eux-mêmes et avec les autres, et commençant à peine le long processus de la croissance.

Dans le sexe ordinaire, par exemple, même un couple marié qui vit avec les parents a peur de faire l'amour parce que les parents pourraient entendre ! Eh bien, bonté divine, si les parents n'avaient pas fait la même chose auparavant, ce couple marié ne serait pas là maintenant, n'est-ce pas ? Ce qui nous ramène à ce que je disais précédemment. Il n'y a rien de mal dans le sexe, pourvu que ce soit fait avec de l'amour. Et les gens qui prêchent contre le sexe prêchent contre la chose la plus forte de la vie humaine, et à mon avis ce ne sont que des cinglés.

*

Je viens de recevoir une lettre qui m'interroge au sujet des mourants. "Est-il vrai, me demande-t-on, que les gens sourient souvent au moment de mourir ?" Oui, c'est exact. Quiconque a eu beaucoup à faire avec les grands malades et les mourants peut en témoigner : la plupart des gens à l'article de la mort sourient et ont l'air heureux. On dirait, en fait, qu'ils viennent tout juste d'être accueillis par des personnes aimées — ce qui est vraiment le cas ! Alors, quand l'heure viendra pour vous de quitter cette Terre, réjouissez-vous, car vous serez accueilli, vous serez aidé, et il n'y a absolument rien à craindre. De l'Autre Côté de cette vie, de l'Autre Côté du rideau que nous appelons ‘la mort’, il y a le bonheur, la lumière et la joie. Mais prenez patience — prenez patience. Vous ne pouvez pas mourir avant votre heure, et si vous essayez, vous serez renvoyé brusquement ici dans de pires conditions. Cela vaut donc la peine d'attendre ; c'est une expérience très agréable dès que vous avez quitté cette Terre.

J'en ai dit beaucoup sur les médecins, j'ai dit que ce ne sont pas les médecins qui manquent. C'est vrai ! Le médecin ordinaire d'aujourd'hui n'est qu'un homme d'affaires, il est là pour gagner sa vie, il est là pour faire autant d'argent que possible. Donc, si vous considérez que vous avez une maladie qui nécessite un traitement, vous devriez chercher et trouver un bon médecin, trouver le meilleur médecin de médecine générale que vous puissiez découvrir. Le ‘généraliste’ diffère du spécialiste en ce qu'il peut diagnostiquer et traiter presque tous les types de maladie. Si vous demandez, vous obtiendrez des informations sur les médecins ; posez la question à vos amis, renseignez-vous dans les magasins, et si vous voyez que vous ne vous entendez pas avec le premier médecin, eh bien, bonté divine, ils sont bien assez nombreux. Essayez-en un autre !

Vous devez être averti, cependant, que lorsque vous aurez trouvé un bon généraliste — de vous accrocher à lui car il vaut son pesant d'or et de diamants. Lorsque vous aurez votre bon médecin généraliste, laissez-lui le soin de vous faire savoir si vous avez besoin des services d'un spécialiste. Il connaît le corps humain, ses fonctions et ses défaillances bien mieux que vous. Alors, trouvez un bon généraliste, apprenez à le connaître et faites-lui confiance, parlez-lui de tous vos symptômes.

Ne prenez jamais votre pharmacien pour une agence prescriptrice. Un pharmacien peut être exceptionnellement bon comme pharmacien, mais il n'est pas nécessairement qualifié pour être un médecin généraliste. Donc votre médecin doit être celui qui fait le diagnostic et qui prescrit, et le pharmacien est celui qui remplit la prescription.

Je vais me rendre terriblement impopulaire ici. Je vais vous conseiller, si vous êtes malade, de choisir définitivement de consulter un médecin généraliste orthodoxe, ordinaire, ou médecin de famille. Évitez les guérisseurs spiritualistes et autres qui n'ont pas de formation scientifique parce que, juste un simple exemple, il est extrêmement facile d'hypnotiser une personne pour lui faire croire qu'elle n'a pas telle ou telle maladie ou tel ou tel symptôme. Cette maladie peut être ‘guérie’, mais à moins d'avoir suffisamment de connaissances des organes et de la médecine pour passer à l'essentiel, une maladie bien plus grave peut facilement être déclenchée. En vous mêlant de choses spiritualistes ou de guérisseurs par hypnose qui n'ont pas de formation médicale, vous pouvez transformer une inoffensive bosse ordinaire en tissu cancéreux. Alors si vous êtes malade, soyez bien certain de vous adresser à un médecin généraliste orthodoxe qui a la formation médicale nécessaire.

Plusieurs personnes sont déconcertées par les diverses spécialités médicales, et donc pour votre information, citons-en quelques-unes parmi les plus communes, dans l'ordre alphabétique.

 

ALLERGIE : c'est l'étude des réactions modifiées de l'organisme à certaines substances.

ANESTHÉSIOLOGIE : c'est la spécialité médicale de l'administration d'anesthésiques, en d'autres termes, de la suppression de la douleur.

DERMATOLOGIE : traite les maladies de la peau.

ENDOCRINOLOGIE : concerne l'étude des glandes et de leurs sécrétions internes.

GASTRO-ENTÉROLOGIE : concerne l'estomac et les intestins.

HÉMATOLOGIE : c'est la science du sang.

NEUROLOGIE : traite du système nerveux.

 

Ce n'est pas vraiment la peine de mentionner l'Obstétrique, la Gynécologie, ou l'Ophtalmologie, parce que tout le monde sait que la première se rapporte aux bébés, etc., ou plutôt à leur production, la seconde aux maladies féminines en général, et l'Ophtalmologie s'occupe des troubles oculaires.

À l'hôpital l'infirmière dira ‘ORL’, ce qui signifie Oreille, Nez, et Gorge. Mais, de façon exacte ou intellectuelle, elle dirait : ‘Oto-rhino-Laryngologie’.

 

PÉDIATRIE : c'est la science médicale qui s'occupe des maladies d'enfants.

 

De nouveau, tout le monde sait ce qu'est la Physiothérapie, qui ne doit pas être confondue avec la Psychiatrie (en anglais ‘Physiatry’ et ‘Psychiatry’ — NdT). La Physiothérapie est la science de la remise en condition physique et de la rééducation.

Le Proctologue pourrait presque obtenir un rang avancé dans la Marine, parce que les gens désobligeants se réfèrent à lui en l'appelant le ‘Contre-Amiral’ vu qu'il inspecte le derrière (en anglais ‘rear’ et ‘Rear Admiral’ — NdT). Il est concerné par les maladies de l'anus et du rectum.

 

PSYCHIATRIE : c'est la science des maladies mentales.

RADIOLOGIE : s'applique aux rayons X.

La chirurgie THORACIQUE : c'est la chirurgie à l'intérieur de la cage thoracique.

UROLOGIE — pour terminer — qui traite de tout ce qui concerne l'appareil génito-urinaire, c'est-à-dire les reins, la vessie, et les organes génitaux.

 

Alors maintenant vous avez de beaux grands mots, et vous saurez ce dont votre médecin généraliste parle s'il devait vous dire, ou à une de vos connaissances, qu'il vous faut consulter ‘Tel ou Tel’ spécialiste.

 

Chapitre Quatre

La nuit était froide, glaciale. Sur les arbustes de l'autre côté de la route une mince couche de neige brillait et étincelait, donnant un effet de gâteau de Noël aux petites plantes et aux pommiers nains. Plus loin, au-delà d'un petit jardin, une lourde locomotive diesel ronflait en attendant un lointain signal du ‘Feu Vert’ pour pouvoir remorquer sa longue, longue file de wagons de marchandises vers New York en transportant des milliers de voitures neuves à partir de Détroit, à travers le Canada, et de nouveau aux États-Unis.

Plus haut sur la colline, une horrible clameur retentit dans l'air vif tandis que du clocher d'une église moderne un enregistrement de cloches explosait avec un tel volume que tout semblait trembler et frémir de terreur. De l'hôtel voisin montaient les bruits d'une fête nocturne de picoleurs qui célébraient ou déploraient leur chance ce jour-là au champ de courses locales. Des bookmakers familiers souriaient de joie, car ce jour-là ils avaient gagné ‘le paquet’. Les conversations arrivaient clairement, le tintement des bouteilles et des verres était net dans l'air de la nuit, et le cliquetis des caisses enregistreuses étaient un rappel constant que quelqu'un, au moins, jouissait de prospérité.

Sur l'immense pont enjambant les rails du chemin de fer, des gens revenant de leur travail tardif dans les magasins et les usines accéléraient allègrement, inconscients des radars de la police. Plus loin, sur la gauche, une enseigne au néon clignotait avec une régularité robotique, teignant la neige de rouge sang, de vert vif, et encore de rouge.

Dans l'air glacial, les étoiles brillaient dures et claires, pas même le plus léger nuage n'obscurcissait le ciel, ni le moindre filet de fumée n'entravait la lumière de la lune qui maintenant se levait. L'air était vif, vif, presque crépitant d'une couche de givre.

Le vieil homme, assis immobile dans son fauteuil roulant de mauvaise qualité et branlant, s'anima soudain et ouvrit toute grande la fenêtre. L'air froid était comme un tonique, comme un souffle de vie nouvelle après la chaleur de la journée, car le vieil homme était immunisé contre le froid mais ne pouvait supporter la chaleur. Assis en pyjama dans sa chaise roulante, car la nuit était avancée, il fit rouler son fauteuil vers un objet couvert, à côté de la fenêtre. Il retira la couverture de tissu, révélant un puissant télescope. Le poussant rapidement en position, il se prépara à le régler sur les petits points de lumière si infiniment lointaine.

— Veux-tu nous faire tous mourir de froid ? s'enquit avec douceur une voix d'une autre pièce.

— Il ne fait pas froid, répondit le vieil homme. Ce soir, je crois bien que nous pourrons voir très nettement les anneaux de Saturne. Veux-tu venir regarder avec moi ?

Pendant un moment il y eut un froufroutement et un affairement, puis d'abord un entrebâillement, suivi d'une quantité croissante de lumière quand la porte s'ouvrit derrière le vieil homme. La femme du Vieil Homme (Mrs Old Man — NdT) entra et ferma la porte derrière elle. La pauvre, elle était tout emmitouflée, et portait même une couverture sur les épaules, par-dessus son gros manteau. Le vieil homme se pencha sur son télescope, regardant fixement pour le régler dans la direction générale de la planète Saturne.

Soudain, son attention fut attirée par autre chose. Déplaçant rapidement le télescope, il le régla de nouveau sur quelque chose, et se figea avec une concentration rigide.

— Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ? demanda la femme du Vieil Homme. C'est un avion ?

Le vieil homme resta silencieux, ses doigts manipulant la focalisation du télescope.

— Vite, vite, dit-il, tiens-toi prête à mettre ton œil ici dès que je m'écarterai. C'est quelque chose que tu as toujours voulu voir. Prête ?!

— Oui ! répondit la femme du Vieil Homme, prête à regarder aussitôt que le vieil homme lui-même se fut écarté. Elle scruta le ciel nocturne à travers le télescope, en suivant le chemin d'une longue barre semblable à un haltère, glissant à travers le ciel, un haltère illuminé à chaque extrémité, et entre les deux lumières, toute une série de couleurs vacillantes, clignotantes, scintillantes, en perpétuel changement. Le souffle coupé :

— Je n'ai jamais rien vu de pareil ! s'exclama-t-elle.

Et alors, comme elle regardait, l'objet approcha au-dessus de la maison, et au télescope elle le regarda directement par-dessous. Une espèce de porte s'ouvrit dans l'objet, et de là un nombre de véhicules lumineux en sortirent, des globes luisants. Ils se détachèrent à toute vitesse de ce qui était manifestement un vaisseau-mère, puis éteignirent leurs lumières et disparurent dans toutes les directions. Le vaisseau-mère éteignit alors ses feux, plana pendant une minute ou deux, puis s'élança vers les cieux où l'on vit une silhouette sombre diminuant de taille sur un fond de nuit claire.

Le bruit de l'hôtel ne s'était pas calmé. Personne n'avait été dérangé. Les voitures roulaient toujours à toute vitesse sur le pont du chemin de fer. Les voyageurs de retour étaient trop absorbés par leur conduite. Dans la cabine de l'énorme locomotive diesel, le machiniste fumait son cigare et lisait son journal à la lumière de la cabine, inconscient du grand vaisseau qui était là, à sa vue, et à celle de tout le monde. Sur la gauche l'enseigne au néon automatisée, robotique, changeait : vert, rouge, vert et encore rouge. Le monde allait à ses affaires, se préoccupant des œuvres de l'Homme, ignorant les choses étranges qui volaient dans le ciel de nuit, comme elles avaient volé pendant des siècles, et voleraient encore dans l'avenir jusqu'à ce que, finalement, les gens de l'espace décident d'atterrir encore une fois sur cette Terre.

Car ils sont déjà venus, vous savez. La Terre est comme une colonie, la Terre est un terrain d'essais, un lieu d'ensemencement où des types différents sont rassemblés afin que les Jardiniers de l'Espace puissent voir comment ils s'entendent. Ne croyez pas toutes ces bêtises de ce que Dieu est mort. Dieu est bien vivant, et Dieu se sert de cette Terre comme d'un terrain d'essais, et il laisse les petits humains apprendre sur Terre en vue des choses beaucoup plus importantes qui vont se passer dans la vie à venir.

*

La petite ville, juchée paresseusement sur le bord de la rivière placide, baignait au soleil de fin d'après-midi. Des acheteurs se promenaient lentement dans la rue, faisant d'abord du lèche-vitrines, et sans un trop vigoureux combat mental, décidaient ensuite de ce qu'ils pouvaient et ne pouvaient pas s'offrir.

Les magasins et les supermarchés n'étaient pas du tout bondés car c'était un jour calme pour les emplettes de la semaine, mais les gens profitaient de cette excuse pour être dehors au soleil.

Près des docks de charbon, des hommes travaillaient sans enthousiasme avec le déchargeur automatique d'un navire de charbon amarré contre le quai. On entendait le bruit irrégulier et saccadé d'un bulldozer pelletant des monticules de charbon prêts à être chargés dans un flot ininterrompu de camions, et transportés vers de grandes usines à proximité.

Derrière le parking un chien bâtard d'une lignée indéfinissable fouillait d'une patte léthargique un amas de détritus. Une pomme de terre adroitement lancée l'atteignit au flanc et il s'enfuit en hurlant, seule démonstration de vitesse dans la petite ville en cette journée.

Au bord de la rivière de jeunes garçons pagayaient — avec chaussures et chaussettes aux pieds ! Ils avaient une vieille épave de bateau au bois pourri et vermoulu, et étaient tranquillement engagés dans un jeu qui s'inspirait de Morgan le Pirate. De l'autre côté de la rue, le disquaire était en train de changer de disque, fournissant un soulagement bienvenu au vacarme assourdissant qui se déversait généralement de son magasin.

Quelqu'un, peut-être une ménagère, peut-être un fermier des environs, leva les yeux vers le ciel en se demandant, sans doute, si le beau temps allait persister et donner la chance de faire la récolte. Ce quelqu'un leva donc les yeux — et s'immobilisa sous le choc. Des passants le regardèrent un moment, se regardèrent en souriant, puis en se retournant levèrent les yeux au ciel. Eux aussi en restèrent sous le choc. De plus en plus de gens levaient la tête vers le ciel brûlant, regardant, gesticulant, montrant du doigt, faisant surgir une rumeur de sons. Des voitures s'arrêtèrent dans des crissements de freins et conducteurs et passagers sautèrent à terre pour contempler les cieux.

Sur la berge de la rivière, les jeunes garçons interrompirent leur jeu pour regarder en l'air. L'un d'eux trébucha et tomba à la renverse dans l'eau qui emplissait l'épave. Avec des cris d'inquiétude, il se remit sur pied et partit en courant avec ses compagnons vers la place du marché, son fond de culotte dégoulinant d'eau, et tous pataugeant dans l'eau de leurs chaussures.

Un homme se précipita dans une maison pour revenir presque aussitôt avec une paire de jumelles. Il les porta fébrilement à ses yeux, les mit au point d'une main tremblante. La rumeur des conversations augmenta. On lui enleva rapidement les jumelles qui passèrent d'une personne à l'autre, toutes regardant en l'air.

Haut dans le ciel, au-delà de la hauteur à laquelle pourrait voler un avion, un grand objet argenté en forme de poire planait, sa partie la plus large pointant vers le bas et la plus petite partie pointant vers le haut. Il planait là, énorme et en quelque sorte étranger, menaçant.

— Ce n'est pas un ballon ! s'écria un homme qui venait de rentrer de l'Armée de l'Air. Si c'était un ballon, la plus grosse partie serait en haut, et non en bas.

— Oui ! s'exclama un autre. Et il dériverait avec le vent. Regardez ces hauts nuages altostratus qui passent, et pourtant cette chose reste immobile.

La petite ville bourdonnait de consternation et de spéculations. Tout là-haut, immobile, indéchiffrable, l'objet énigmatique planait. Aucun changement de position, aucun mouvement, aucun mouvement d'aucune sorte. La journée tira lentement à sa fin et l'objet était là, comme collé à la voûte du ciel, là, immobile, immuable. La lune se leva, brilla à travers la campagne, et là-haut dans le clair de lune l'objet s'attardait. Aux premières lueurs de l'aube, il était toujours là. Les gens qui se préparaient à aller travailler regardèrent par leurs fenêtres. L'objet était toujours là, comme installé, et puis, soudainement, il bougea. De plus en plus vite il s'éleva, tout droit, tout droit dans l'espace, et disparut.

Oui, vous savez, il y a des gens venus dans des vaisseaux spatiaux qui observent ce monde. Ils surveillent pour voir ce qui s'y passe. "Eh bien, pourquoi ne pas venir discuter avec nous comme le feraient des gens raisonnables ?" me demanderez-vous, et la seule réponse est que, justement, ils sont raisonnables. Les humains tentent de leur tirer dessus, ils essayent par tous les moyens de nuire à ces OVNIS, et si ces OVNIS, ou plutôt les gens en leur sein, ont l'intelligence pour traverser l'espace, alors ils ont l'intelligence pour fabriquer des appareils leur permettant d'écouter la radio terrestre, de voir la télévision terrestre, et s'ils regardent la télévision terrestre — eh bien, ils vont alors croire qu'ils sont arrivés dans un vaste asile de fous, car que peut-il y avoir de plus dément que les programmes de télévision imposés à un public qui endure ? Des programmes de télévision qui glorifient le malpropre, qui glorifient le criminel, qui enseignent le sexe de façon erronée, de la pire manière qui soit, qui enseignent aux gens que seuls l'appât du gain et le sexe importent.

Est-ce que VOUS plongeriez dans un aquarium afin de pouvoir discuter des choses avec quelques vers dans le fond ? Ou bien iriez-vous parmi une colonie de fourmis qui peinent dans un de ces réservoirs de verre conçu pour montrer le travail des fourmis ? Iriez-vous là-dedans parler avec les fourmis, ou avec n'importe laquelle de ces petites créatures ? Iriez-vous dans une serre de verre pour discuter avec quelques plantes expérimentales, leur demander comment elles vont et leur déclarer : "Conduisez-moi à votre chef ?" Non, bien sûr ! Vous observeriez, et si une fourmi vous piquait vous diriez : "Quelles petites choses malveillantes !" Et vous veilleriez à ne plus être piqué dans l'avenir.

Ainsi, les gens de l'espace, dont les enfants en savent plus à l'âge d'un an que l'homme le plus sage sur cette Terre, se contentent d'observer cette colonie.

*

Il y a quelques années, j'habitais Montevideo, la capitale de l'Uruguay, un pays d'Amérique du Sud situé entre l'Argentine et le Brésil. Montevideo se trouve au bord du Rio de la Plata et les navires de partout passent devant en allant à Rio de Janeiro ou à Buenos Aires, ou entrent dans le Port de Montevideo. De la fenêtre de mon appartement du neuvième étage, je pouvais voir de l'autre côté du Fleuve, droit vers l'Atlantique Sud, au-delà des limites du Fleuve. Il n'y avait aucun obstacle, aucune obstruction à la vue.

Toutes les nuits, avec ma famille, j'observais les OVNIS arrivant du pôle Sud qui passaient juste au-dessus de notre immeuble en amorçant leur descente pour aller se poser dans le Mato Grosso, au Brésil. Toutes les nuits, avec une régularité invariable, ces OVNIS venaient. Nous n'étions pas les seuls à les voir, une multitude de gens les observaient et en Argentine elles sont officiellement reconnues comme des Objets Volants Inconnus. Le Gouvernement Argentin est bien conscient que ces choses ne sont pas le produit de l'hystérie ou d'une imagination enfiévrée, ils sont conscients que les OVNIS sont d'une réalité sans pareil.

Le jour où nous avons atterri à Buenos Aires, un OVNI arrivait et a effectivement atterri à l'aéroport principal. Il est resté plusieurs minutes en bout de piste, et puis décolla à une vitesse fantastique. J'étais sur le point de dire que tout ceci peut être lu dans les rapports de presse, mais ce n'est pas une preuve que ce soit vrai, car trop souvent la presse altère les choses à sa convenance pour avoir plus de lecteurs, et je n'ai pas la moindre confiance dans tout ce qui est publié dans les quotidiens. Donc, je dirai plutôt que l'atterrissage de cet OVNI fait l'objet d'un Rapport du Gouvernement Argentin.

Ayant vu ces OVNIS nuit après nuit, et vu comment ils peuvent changer de cap et manœuvrer, je déclare catégoriquement que ceux-ci n'étaient pas des satellites traversant le ciel. L'heure de passage des satellites varie et est connue à la minute près ; le temps de passage de ces autres objets était différent, et d'ailleurs nous avons vu aussi les satellites. Le ciel nocturne de Montevideo est remarquablement clair et j'avais un télescope très puissant, du même type que ceux qu'emploient les Fonctionnaires des Douanes Suisses, qui peut agrandir de quarante à trois cent cinquante fois.

Ce monde est sous observation, mais nous n'avons pas à en être contrariés. Il est vraiment déplorable que tant de gens aient toujours peur que ceux qui nous observent souhaitent faire du mal. C'est faux, ils veulent faire le bien. Souvenez-vous que l'histoire remonte à des siècles et des siècles, et que diverses civilisations et cultures sont apparues et ont disparu presque sans laisser de traces. Rappelez-vous la civilisation de la Lémurie, et la grande civilisation de Minoa. Qui a jamais pu expliquer les énigmatiques statues de l'île de Pâques ? Oui, quelqu'un un jour s'est essayé à écrire une sorte de livre à ce sujet, mais ce n'est pas nécessairement exact, vous savez. Ou, si vous voulez passer à une autre période, qu'en est-il du peuple Maya ? Est-ce que quelqu'un peut dire ce qui est arrivé à la civilisation Maya ?

Chacune de ces civilisations était une culture nouvelle placée sur la Terre pour vivifier un stock devenu insignifiant et, ce que je ne peux qu'appeler ‘dénaturé’.

Il existe aussi une très, très ancienne théorie, ou légende, selon laquelle un vaisseau spatial est venu sur cette Terre il y a d'innombrables années, que quelque chose a mal tourné pour le vaisseau, et qu'il n'a pas pu redécoller. Alors les gens à bord, des hommes, des femmes et des enfants, se trouvèrent coincés ici, et ils commencèrent une autre forme de civilisation.

Il est extrêmement heureux que les livres Hébreux de l'Ancien Testament aient été traduits en Grec bien avant que les Chrétiens n'entrent en scène, parce que les premiers Chrétiens, tout comme ceux d'aujourd'hui, ont essayé de changer les choses à leur propre profit. Nous pouvons, donc, en savoir beaucoup sur l'histoire ancienne à partir des Livres Hébreux qui n'ont pas été falsifiés par le Christianisme, mais même eux nous laissent ignorants à propos des Mayas, de l'île de Pâques, et des Étrusques. Ces civilisations étaient florissantes plus de 3000 ans av. J.-C. Nous le savons, car les hiéroglyphes Égyptiens remontent à 3000 av. J.-C., et certains d'entre eux, tracés sur les murs des temples ou dans des tombeaux, nous donnent des informations sur de très grandes civilisations antérieures. Malheureusement, environ deux cents ans après le début du Christianisme, une grande partie de ce savoir a été perdue à cause de la manière dont les Chrétiens ont modifié l'histoire à leur convenance, et parce que, avec la montée au pouvoir du Christianisme, les temples Égyptiens ont été fermés et il n'y eut plus de prêtres instruits capables de comprendre les hiéroglyphes. Et ainsi pendant plusieurs centaines d'années l'histoire est restée plongée dans l'obscurité.

Des recherches ultérieures indiquent qu'il y a plusieurs milliers d'années une grande Race apparut soudainement ‘dans le Pays des Deux Fleuves’. Ces gens, qui nous sont maintenant connus comme les Sumériens, n'ont laissé que très peu d'archives. En fait, selon les Archives Akashiques, les Jardiniers de la Terre estimèrent que le ‘stock’ sur Terre s'affaiblissait par la consanguinité, et ils y placèrent alors d'autres gens qui devaient aussi s'instruire. Ces autres gens sont ceux que nous appelons les Sumériens, et une branche particulière des Sumériens — presque comme une famille — devint les Sémites, et à leur tour ils sont devenus la toute première formation d'Hébreux. Mais cela se passait environ 2000 ans av. J.-C.

Le Royaume de Sumer était un royaume réellement puissant, et il apporta à cette Terre beaucoup de progrès dans la culture et la science, et une grande variété de plantes. Certaines branches de la culture Sumérienne quittèrent la ville fondatrice et s'installèrent en Mésopotamie autour de l'an 4000 av. J.-C. De plus, ils se sont multipliés et ont progressivement peuplé des zones de haute culture. Il est intéressant de savoir que lorsque Abraham quitta la Ville d'Ur en Mésopotamie avec ses troupeaux pour aller en Palestine, ses compagnons et lui apportèrent des légendes qui étaient dans la famille depuis des milliers d'années. Ils apportèrent avec eux des histoires du Jardin d'Éden, une terre qui se trouvait entre le Tigre et l'Euphrate. Celle-ci avait été la terre commune de très, très nombreuses tribus et peuples qui s'étaient propagés — au fur et à mesure de l'accroissement de leurs populations — à travers ce que l'on appelle le Moyen-Orient. ‘Éden’, à propos, signifie en réalité ‘une plaine’. Le Livre de la Genèse n'est simplement qu'un condensé des histoires qui ont été racontées par les gens de la Mésopotamie pendant plusieurs milliers d'années.

Les civilisations furent finalement absorbées. Ainsi, la civilisation Sumérienne, après avoir apporté son levain au stock de la Terre, fut absorbée et se perdit dans l'immense masse des peuples de la Terre. Il en alla de même dans différentes parties du monde et à différentes époques, d'autres cultures ‘levain’ ont dû être mises en place, telles que celles des Étrusques, des Minoens, des Mayas, et du peuple de l'île de Pâques.

Selon les anciennes légendes, les Douze Tribus d'Israël ne se rapportent pas dans l'ensemble aux peuples de la Terre, mais signifie plutôt une tribu qui était le peuple d'origine de la Terre, et onze ‘tribus’, ou cultures, qui ont été placées ici pour vivifier le peuple originel qui devenait de plus en plus affaibli par la consanguinité.

Considérez, pour votre propre amusement, diverses tribus : le peuple noir, le peuple jaune, le peuple blanc, et ainsi de suite. Maintenant, lequel pensez-vous est l'habitant originel de la Terre et lesquels sont les descendants des Mayas, des Sumériens, des Étrusques, et autres ? C'est une intéressante spéculation. Mais il n'est pas nécessaire de spéculer parce que, je vous le dis très sérieusement, si vous pratiquez ce que j'ai tenté de vous expliquer dans tous mes livres, vous pouvez faire le voyage astral. Et si vous pouvez faire le voyage astral, vous pouvez savoir ce qui se passe, et ce qui s'est passé, grâce aux Archives Akashiques. Les Archives Akashiques ne sont pas une émission de télévision qui peut être interrompue par ‘quelques mots de notre commanditaire’ ; ici nous avons la vérité absolue, ici nous avons l'exactitude absolue. Nous avons l'histoire telle qu'elle était, non pas réécrite pour convenir à un quelconque dictateur qui n'aimait pas la vérité sur ses débuts dans la vie, par exemple.

En visitant le Hall des Archives Akashiques, vous pouvez connaître la vérité au sujet des Manuscrits de la Mer Morte, ces parchemins découverts en 1947 dans certaines grottes au bord de la Mer Morte, dans un quartier appelé Qumran. Cette collection de Manuscrits appartenait à un certain Ordre de Juifs qui, à bien des égards, ressemblaient aux Chrétiens. Ils avaient à leur tête un homme qui était considéré comme le Maître de la Voie Juste. On l'appelait le Fils Souffrant de Dieu, né pour souffrir et mourir pour l'humanité. Selon les Manuscrits, Il avait été torturé et crucifié, mais reviendrait un jour.

Maintenant, vous pourriez penser que ceci fait référence au Leader du Christianisme, Jésus. Mais ce Maître de la Voie Juste a vécu au moins cent cinquante ans avant la venue de Jésus sur la Terre. La preuve est formelle, la preuve est absolument précise. Les Manuscrits eux-mêmes faisaient partie d'une Bibliothèque de cette secte juive particulière, et la Bibliothèque ayant été mise en danger par les Romains, quelques moines Juifs ont caché certains Manuscrits, probablement les seuls qu'ils ont eu le temps de sauver.

Il existe différents moyens par lesquels la science peut déterminer l'âge de n'importe quel objet ancien ou réputé tel, et ces Manuscrits ont été soumis à ces tests, et les tests ont indiqué qu'ils remontent à environ cinq cents ans avant le Christianisme. Il n'y a aucune possibilité qu'ils aient été écrits après l'avènement du Christianisme. Par conséquent, il serait bénéfique de procéder à une enquête vraiment approfondie de la Bible et de tous les documents religieux, parce que la Bible a été traduite et retraduite de très nombreuses fois, et que même pour les experts, beaucoup de choses dans la Bible ne peuvent pas être expliquées. Si seulement l'on pouvait surmonter les partis pris religieux, les préjugés religieux, et discuter ouvertement, on pourrait en venir aux faits de base et l'histoire du monde pourrait être rétablie. Il existe, je le répète, une bonne façon, et c'est celle de consulter les Archives Akashiques. Or, il vous est possible de le faire si vous devenez d'abord compétent dans le voyage astral, mais si quelqu'un vous dit qu'il ou elle va se rendre dans l'astral consulter pour vous les Archives Akashiques moyennant une certaine somme d'argent, considérez qu'il s'agit d'un imposteur, parce que ces choses ne se font pas pour de l'argent.

J'espère en avoir assez dit dans ce chapitre pour faire savoir que les OVNIS sont réels et qu'ils ne sont une menace pour personne sur cette Terre. Les OVNIS sont simplement les Jardiniers de la Terre qui viennent ici de temps en temps voir comment les choses se passent pour leur stock, et ils sont venus ici beaucoup plus souvent et en beaucoup plus grand nombre récemment parce que l'humanité s'est mise à jouer avec les bombes atomiques et risque de faire sauter tout le dépotoir.

De quelle épouvantable agitation les OVNIS n'ont-ils pas fait l'objet, n'est-ce pas ? Pourtant, les OVNIS sont très amplement mentionnés dans les légendes grecques et dans les Livres Religieux de nombreuses formes différentes de croyance religieuse. Les OVNIS sont mentionnés dans la Bible, et l'on trouve de nombreux récits dans les archives d'anciens monastères, par exemple celui-ci : "Quand les moines arrivèrent au réfectoire à midi, pour prendre leur premier repas de viande depuis de longues semaines, un étrange objet aérien arriva et paniqua les bons Frères."

Les OVNIS ont montré une activité croissante durant les cinquante ou soixante dernières années parce que les habitants de la Terre ont fait preuve d'une hostilité croissante les uns envers les autres ; pensez à la première Grande Guerre, pensez à la seconde Grande Guerre au cours de laquelle des pilotes de toutes les nations ont vu ce qu'ils ont appelé des "Foo Fighters", et qui étaient indiscutablement des OVNIS surveillant le déroulement des batailles. Puis prenez le cas des pilotes de ligne. Peu importe la compagnie aérienne, peu importe le pays, puisque les pilotes de ligne du monde entier ont vu plusieurs étranges et peut-être même effrayants OVNIS. Ils en ont parlé longuement, aussi, mais dans de nombreux pays Occidentaux il existe une lourde censure au sujet de ces choses. C'est heureux, également, car la presse, avec ses altérations habituelles, déformerait tout et tournerait l'inoffensif en quelque chose d'épouvantable.

On entend souvent dire : "Eh bien, s'il y a des OVNIS, pourquoi les astronomes ne les voient-ils pas ?" La réponse est que les astronomes en ont vu, et en ont photographié, mais encore une fois il y a une telle censure que les gens qui occupent des postes importants ont peur de parler de ce qu'ils ont vu. Ils ont peur de parler de crainte de s'attirer des ennuis avec les autorités qui ne veulent pas que la vérité soit connue. Ils ont peur de parler parce qu'ils pensent que l'on doutera de leur intégrité professionnelle, car les gens qui n'ont pas vu d'OVNIS sont extrêmement virulents dans leur haine de ceux qui en ont vu.

Ainsi, les pilotes de ligne, les pilotes militaires ont vu et continueront de voir des OVNIS, mais tant que les gouvernements imbéciles de ce monde n'auront pas radicalement changé d'attitude à ce sujet, nous n'en entendrons guère parler. Le Gouvernement de l'Argentine est sûrement l'un des plus éclairés en ce qu'il reconnaît officiellement l'existence des OVNIS. Il a été, en fait, le premier pays du monde à reconnaître les OVNIS comme des réalités. Les autres pays ont peur de laisser diffuser des informations exactes pour diverses raisons. Tout d'abord, la foi chrétienne semble être que l'Homme est fait à l'image de Dieu, et, comme rien n'est plus grand que Dieu, rien ne peut être plus grand que l'Homme qui est fait à l'image de Dieu. Et donc, s'il existe une sorte de créature capable de fabriquer un vaisseau spatial qui peut voyager dans l'espace, visiter différents mondes, il ne faut surtout pas en parler au cas où cette créature n'aurait pas forme humaine. C'est tout du faux raisonnement, mais les choses vont changer dans un avenir pas trop lointain.

Et puis il y a la clique militaire, qui ne peut reconnaître l'existence des OVNIS parce qu'elle serait alors forcée d'admettre qu'il y a quelque chose de plus puissant que la clique militaire. Les dictateurs russes, par exemple, n'admettront pas l'existence de ces OVNIS parce que le faire diminuerait leur propre envergure aux yeux de leur peuple. Maintenant, tous les bons petits Communistes — s'il existe de bons Communistes — pensent que les dirigeants de Moscou sont omnipotents, infaillibles, et les êtres les plus merveilleux jamais apparus sur Terre. Alors, si un petit homme vert, haut de trois ou quatre pieds (90 cm ou 120 cm), était capable de voyager de planète en planète, et que toutes les ressources des grands leaders de Moscou ne pouvaient abattre le petit homme vert, cela démontrerait que le petit homme vert est plus important que les puissances Communistes, ce qui serait inacceptable pour les Communistes. Donc, tout ce qui a rapport avec les OVNIS est interdit.

Les gens disent aussi que s'il y avait des OVNIS, les astronautes, cosmonautes, ou quel que soit le nom qu'ils se donnent, les auraient vus. Mais ce n'est pas du tout exact, vous savez ; considérez ceci — ces types qui sont allés dans l'espace ne sont montés qu'un tout petit peu plus haut que les autres humains sur Terre. Ils ne sont pas vraiment allés dans l'espace, ils sont juste allés dans une atmosphère raréfiée. Ils ne sont pas dans l'espace avant d'être passés derrière les ceintures de radiations Van Allen, et ils ne sont pas vraiment dans l'espace avant d'avoir fait l'aller-retour jusqu'à la Lune. De plus, dire que les OVNIS n'existent pas parce que s'il y en avait les spationautes les auraient vus, revient à dire, en le regardant, qu'il n'y a pas de poissons dans l'océan parce que s'il y en avait on les verrait ! On peut voir des types frileux assis pendant des heures au bord de la mer essayant d'attraper un poisson. C'est un travail à plein temps pour eux — essayer d'attraper du poisson. Et pourtant il y a des millions de poissons dans la mer. Ils sont difficiles à voir, toutefois, si vous ne faites que jeter un coup d'œil à l'océan, n'est-ce pas ? De même, si vous êtes expédié dans l'atmosphère raréfiée à une centaine de mille (160 km) au-dessus de la surface de la Terre, et regardez à travers un petit trou de votre boîte en fer — eh bien, vous ne verrez pas tout un cortège d'OVNIS. Premièrement, vous êtes trop peu confortable, et d'autre part, vous n'avez pas là un bien grand champ de vision.

Mais attendez une minute, pourtant. Si vous avez pu être à l'écoute de la retransmission radio des astronautes à la Terre, vous vous souviendrez les avoir entendus mentionner ces OVNIS, mais dans toutes les reprises suivantes cette allusion a été soigneusement censurée et supprimée. Dans l'enthousiasme du moment l'astronaute avait parlé des OVNIS, et même annoncé qu'il les avait photographiés, et pourtant dans tous les rapports ultérieurs ces allusions ont été niées.

Il semble, donc, que nous nous heurtons à un bien mauvais complot, un complot pour dissimuler ce qui circule autour de la Terre. Un complot destiné à cacher l'existence très réelle des OVNIS. Dans la presse et les diverses revues pseudo-scientifiques il y a eu des références aux OVNIS en termes des plus effrayants, disant à quel point ces choses sont malfaisantes, dangereuses, qu'elles font ceci ou cela. Et qu'ils préparent un énorme complot visant à prendre le contrôle de la Terre. N'en croyez pas un traître mot ! Si les gens des OVNIS avaient voulu conquérir la Terre, ils auraient pu le faire il y a des siècles. En réalité, ils ont PEUR d'avoir un jour à prendre le contrôle de la Terre (et ils ne le veulent pas) si la Terre continue à libérer trop de fortes radiations atomiques.

Ces hommes de l'espace sont les Jardiniers de la Terre. Ils essayent de sauver la Terre des peuples terrestres — et ils ont bien du mal ! Les récits rapportent beaucoup de différents types d'OVNIS. Évidemment ! Il existe bien des formes différentes d'avions sur la Terre. Vous pouvez avoir, par exemple, un planeur sans aucun moteur. Vous pouvez avoir un monoplan ou un biplan. Vous pouvez avoir un avion monoplace ou un jumbo-jet de plus de deux cents passagers, et si vous n'aimez pas les avions bruyants, alors vous pourriez probablement trouver un ballon à gaz sphérique ou l'une de ces choses très intéressantes faites par Goodyear. Donc, si vous aviez une procession de ces engins survolant les fins fonds de l'Afrique, les gens de là-bas seraient des plus étonnés de cette variété, et penseraient sans doute qu'ils proviennent de cultures différentes. De même, parce que certains engins spatiaux sont ronds, ou en forme d'ellipse, ou en forme de cigare, ou en forme d'haltère, la personne non informée pense qu'ils doivent provenir de différentes planètes. Peut-être certains d'entre eux, mais cela n'a pas la moindre importance parce qu'ils ne sont pas belliqueux, ils ne sont pas hostiles. Ils sont habités par des gens parfaitement bienveillants.

La plupart de ces OVNIS sont de la même ‘polarité’ que celle de la Terre, ce qui leur permet, s'ils le désirent, de se poser sur la surface de la Terre ou de plonger sous la surface de la mer. Mais un autre type d'OVNIS vient du côté ‘négatif’ et ne peut pas s'approcher de la Terre — peut-être devrais-je dire ne peut pas s'approcher de la surface de la Terre — sans se désintégrer dans une violente explosion avec un formidable coup de tonnerre, parce que ces OVNIS particuliers viennent du monde de l'anti-matière. Autrement dit, le type de monde à l'opposé de celui-ci. Tout, vous le savez, a son égal et son opposé. On peut dire qu'il existe quelque chose comme le sexe des planètes : l'une est mâle et l'autre est femelle, l'une est positive et l'autre est négative, l'une est matière et l'autre est anti-matière. Ainsi, quand vous entendez parler d'une formidable explosion, ou voyez une immense boule de feu plonger sur la Terre et creuser un énorme cratère, vous pouvez supposer qu'un OVNI d'un monde de l'anti-matière est venu ici et s'est écrasé.

Il y a eu des rumeurs de soi-disant actes ‘hostiles’ des OVNIS. Des gens, dit-on, ont été kidnappés. Mais avons-nous une preuve quelconque que quelqu'un en ait vraiment souffert ? Après tout, si vous possédez un zoo et que vous voulez examiner un spécimen, vous en prenez un et l'emportez. Vous l'examinez. Vous pourriez tester son sang, vous pourriez lui faire passer un test respiratoire, vous pourriez le radiographier, le peser et le mesurer. Nul doute que toutes ces choses sembleraient très effrayantes et très éprouvantes à l'ignorant animal concerné. Mais l'animal, soigneusement remis à sa place, ne se porte pas plus mal d'avoir été pesé et mesuré, il ne s'en porte pas plus mal du tout. De même, un jardinier peut examiner une plante. Il ne fait pas de mal à la plante, il n'est pas là pour faire du mal aux plantes, il est là pour les aider à croître et à embellir. Et donc il examine la plante pour voir ce qui peut être fait pour l'améliorer. De la même manière, les Jardiniers de la Terre prennent de temps en temps un spécimen, un homme ou une femme. Eh bien, d'accord, ils mesurent donc un humain, l'examinent, font quelques tests, et puis le remettent dans son environnement humain. Mais il ou elle ne s'en porte pas plus mal ; c'est seulement parce qu'ils sont pris de panique qu'ils s'imaginent avoir souffert. Généralement, ils sont si effrayés qu'ils concoctent les histoires les plus horribles sur ce qui leur est arrivé, quand, en fait, rien du tout d'inhabituel ne s'est produit.

Ce monde est observé, et il est observé depuis longtemps, bien avant que les dinosaures n'aient grondé sur la surface de cette Terre. Le monde est observé, et il sera observé pendant un bon moment, et finalement les gens de l'espace viendront ici. Pas comme bourreaux, pas comme propriétaires d'esclaves, mais comme professeurs ou guides bienveillants. Plusieurs pays maintenant envoient ce qu'ils appellent un Peace Corps (organisation américaine de coopération et d'aide aux pays en développement — NdT) dans les pays qu'ils jugent sous-développés. Ces gens du Peace Corps — qui ont généralement besoin d'une certaine forme d'excitation, ou qui ne peuvent pas obtenir un autre genre d'emploi — vont dans les jungles et enseignent à des gens ‘arriérés’ des choses qu'ils n'ont vraiment pas besoin de savoir. Des choses qui leur donnent des idées fausses et des valeurs fausses. On leur montre un film du merveilleux palais d'une vedette de cinéma d'Hollywood, par exemple, et ils ont tous l'idée ensuite que s'ils deviennent Chrétiens, ou Émissaires du Peace Corps, ils pourront également vivre dans un aussi merveilleux édifice, piscine et danseuses nues comprises.

Quand les gens de l'espace viendront ici, ils ne se comporteront pas comme cela. Ils vont montrer aux gens par l'exemple ce qu'ils doivent faire, leur montrer que les guerres ne sont pas nécessaires, leur enseigner une vraie religion qui peut être exprimée en ces mots : ‘Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse.’

Bientôt, les gouvernements du monde devront dire la vérité au sujet des OVNIS, devront parler des peuples de l'espace. Ils savent déjà, mais ils ont vraiment peur d'informer le public. Mais plus vite ils informeront le public, plus vite il sera possible d'ajuster, de préparer, et d'éviter tout incident fâcheux quand nos Jardiniers reviendront sur ce monde. Les gens m'écrivent à propos des soi-disant ‘Hommes en Noir’. Eh bien, c'est du journalisme, ou une licence journalistique. Cela signifie simplement qu'il y a ici sur la Terre des gens de l'espace qui observent, enregistrent, et planifient. Ils ne sont pas ici pour causer des problèmes à qui que ce soit. Ils sont ici pour obtenir des informations grâce auxquelles ils peuvent mieux planifier comment aider les gens de la Terre. Malheureusement, trop de Terriens réagissent comme des animaux enragés, et, s'ils croient être attaqués, deviennent fous furieux. Si l'un de ces ‘Hommes en Noir’ (qui peut être habillé de n'importe quelle couleur !) est attaqué, il doit évidemment se défendre. Mais malheureusement son geste de défense est souvent déformé pour faire croire qu'il a attaqué le premier alors que ce n'est pas du tout le cas.

Il y a de nombreux types d'OVNIS. Il y a de nombreuses formes et tailles de gens à l'intérieur de ces OVNIS, mais ces gens ont une chose en commun : ils ont vécu longtemps, plus longtemps que les gens de la Terre, et ils ont beaucoup appris. Ils ont appris que la guerre est puérile. Ils ont appris qu'il vaut beaucoup mieux s'entendre sans se disputer. Ils ont appris que la Terre est apparemment devenue folle, et ils veulent faire quelque chose pour ramener les gens de la Terre à la raison, et pour faire cesser les radiations atomiques excessives. Et s'ils ne peuvent pas arrêter cela de façon pacifique, la Terre devra alors être mise en quarantaine pour des siècles à venir, et cela interrompra le développement spirituel de grandes masses de gens ici.

Pour conclure, donc, ne craignez pas les OVNIS, car il n'y a rien à craindre. Ouvrez plutôt votre esprit à l'idée qu'avant longtemps les habitants de cette Terre auront des visiteurs de l'espace qui ne seront pas belliqueux, mais qui essaieront de nous aider comme nous devrions nous aider les uns les autres.

 

Chapitre Cinq

Si vous pouviez lire les lettres que je reçois, et continuer à en prendre connaissance pendant plus d'une décennie, vous en viendriez à une conclusion indéniable : les lecteurs sont de drôles de gens ! Pas VOUS, bien sûr, mais tous les autres lecteurs, ou plutôt certains d'entre eux, car il y en a qui sont vraiment très, très charmants.

Un type de commentaire que je reçois constamment est que je devrais envoyer plus d'exemplaires de mes livres gratuitement aux bibliothèques publiques. Des gens m'écrivent pour affirmer qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter mes ouvrages en livre de poche, et qu'ils ne peuvent les lire, disent-ils, que si je les offre gratuitement aux bibliothèques publiques.

Eh bien, je ne suis pas très en faveur de cette idée. Le seul gagne-pain d'un Auteur provient de ses droits d'auteur. Si j'écris un livre, je reçois dix pour cent du bénéfice, dix pour cent dans certains pays, sept pour cent dans d'autres, et toujours sur le prix de vente le plus bas. Si un livre est envoyé d'Angleterre — où il est à très bon marché — aux États-Unis, où il faut ajouter le coût du transport, etc., je ne reçois pas de droits sur le tarif américain plus élevé. Je reçois les droits d'auteur sur le prix le plus bas en Angleterre — les droits sur le bénéfice, remarquez, après que toutes les dépenses aient été déduites par l'Éditeur. Je dois aussi payer un Agent, ou deux Agents, et sur mes dix pour cent je dois parfois payer vingt pour cent en frais d'Agent. Et puis il y a les impôts, et un Auteur, bien trop souvent, affronte une double imposition. C'est-à-dire qu'il paie un plein impôt dans un pays, et doit ensuite payer l'impôt sur la même somme dans un autre pays. Et, croyez-moi, cela fait disparaître toute la dorure du pain d'épices, et vous vous retrouvez avec pratiquement plus de ‘pain’ du tout.

De plus, je dois payer beaucoup d'autres choses — la papeterie, les enveloppes, les timbres. Et permettez-moi de vous rappeler, aussi, qu'un Auteur qui répond aux lettres est l'homme le plus mal payé au monde. Un terrassier qui creuse tranquillement un trou dans une route est payé pour son travail, il est payé pour son temps. Un avocat est payé pour son temps et sa compétence, un médecin aussi. Mais les gens écrivent à un Auteur, exigeant vraiment tel ou tel service, tel ou tel cadeau, et neuf fois sur dix ils ne joignent même pas l'affranchissement de retour. S'ils le font, trop souvent ce sont des timbres d'un autre pays. Par exemple, les gens des États-Unis qui envoient des enveloppes timbrées, mettent des timbres américains qui, bien sûr, ne peuvent pas être utilisés dans un État Souverain comme le Canada. Que faire, alors ? Payer le papier à lettres, l'impression de l'en-tête ? Certaines lettres doivent être dactylographiées ; cela coûte encore de l'argent. Et les frais de poste doivent être réglés. Ainsi, vous en conviendrez, les gens écrivent à un Auteur et s'attendent à tout recevoir pour rien. J'ai en fait reçu la lettre de quelqu'un me disant qu'il avait acheté un de mes livres ; de ce fait, il avait droit à tous mes services. Il me disait avoir lu au dos du livre que je demandais aux gens de m'écrire. Ça ne lui est jamais rentré dans la tête que je demandais aux gens de ne PAS m'écrire !

Étant un Auteur, je dépends des royalties, et si les gens empruntent mes livres à la bibliothèque municipale, je ne reçois aucun paiement. Et pourtant, ceux qui empruntent à la bibliothèque sont ceux qui sont les plus exigeants dans leurs questions et leurs demandes. J'ai eu une personne qui m'écrivait pour me dire qu'elle avait lu un de mes livres, et "vous pouvez maintenant m'envoyer les exemplaires dédicacés gratuits de tous vos livres, et je veux votre photo autographiée". Que répondriez-vous à cela, cher Lecteur ?

Il arrive aussi divers incidents amusants. Je suis vraiment très amusé par le comportement d'un petit groupe de personnes d'Adélaïde, en Australie. Je les appelle les ‘Gorilles d'Adélaïde’. Il s'agit d'un petit gang qui a eu des ennuis, semble-t-il, avec la police. Or, j'avais reçu une lettre de quelqu'un qui me révélait diverses choses en confidence, et me demandant si je recommandais ces gens. Je répondis que Non. Depuis lors, j'ai reçu des douzaines de lettres obscènes de ces gens, et de temps en temps j'en reçois peut-être neuf ou dix qui disent : "Par la présente, je romps toutes relations avec vous." Cela me frappe de façon assez amusante puisque nous n'avons jamais été en relation, et donc comment peut-on rompre ce qui n'a jamais été associé ? On m'a appris que ces gens exigent de tous leurs nouveaux adeptes (les malheureux !) qu'ils mettent un nom, n'importe lequel, sur un formulaire et qu'ils me l'envoient. Ma foi, c'est excellent pour les services postaux, et aussi pour la police, puisque je renvoie tout le lot à la police d'Adélaïde, enveloppes comprises, afin qu'ils puissent constituer un dossier de ces noms et des écrits à la main, ces policiers m'ayant informé qu'ils enquêtaient sur cette petite bande. J'attends avec le plus grand intérêt la suite des événements. Alors — Gorilles d'Adélaïde — je vous envoie mes salutations, et j'essaie encore de comprendre comment nous pouvons nous dissocier alors que nous n'avons jamais été associés.

Une personne de Vancouver a écrit à un de ses amis (qui s'est empressé de m'en informer !) que ‘Lobsang Rampa ne pouvait être de bonne foi parce que dans un de ses livres il affirme ne pas aimer le percepteur irlandais !’.

Une brave dame, également de Vancouver, ayant appris que j'étais pauvre, très pauvre, a promptement répliqué que je devais certainement être un imposteur parce que si j'étais authentique l'argent viendrait à moi et je serais milliardaire. Il ne lui est jamais venu à l'esprit, apparemment, qu'il y a des choses plus précieuses que l'or et les diamants. En réalité, elle fait complètement fausse route, parce qu'une personne qui peut vraiment aider les autres dans le domaine de l'occulte ne se fait pas payer, elle ne songe pas à faire du commerce. Si les gens veulent faire un don d'argent pour l'aider — eh bien, c'est très acceptable, mais ces gens sont plus rares que les dents de poule.

Il y a cependant des compensations. Il y a énormément de gens charmants qui écrivent. J'ai reçu une lettre me disant qu'un célèbre ‘Voyant’ estime, et a déclaré publiquement, que "Lobsang Rampa a fait plus pour le monde occulte que toute autre personne sur Terre ou hors de la Terre". C'est un beau compliment, non ? C'en est très certainement un que j'apprécie énormément parce que, quoi que certains en pensent, je m'efforce d'accomplir mon travail secourable de mon mieux en enseignant aux autres ce qui se passe exactement, dans cette vie et après cette vie.

Oui, il y a des compensations, il y a de bonnes personnes. Quand je suis arrivé au Canada, il y a plus de dix ans, j'ai reçu la lettre d'une femme et, grâce à la psychométrie, j'ai pu estimer qu'elle était bonne et sincère. Elle demandait à venir me voir. Eh bien, à cette époque j'avais une voiture — à présent j'ai un fauteuil roulant, et je n'ai pas les moyens d'entretenir une voiture — aussi j'ai décidé d'aller chez elle pour lui faire une surprise. Et j'ai rencontré vraiment une très gentille dame. Mme Valeria Sorock. Au cours des dix dernières années, l'amitié et l'affection entre elle, ma famille et moi se sont développées au point qu'elle est à présent acceptée, non pas simplement comme une amie, non pas simplement comme quelqu'un qui nous écrit, mais comme un membre de la famille. Elle nous écrit, mais nous l'avons rencontrée en de très nombreuses occasions, et partout où nous avons vécu au Canada, elle nous a rendu visite. Elle est même venue nous voir quand nous étions à Montevideo, en Uruguay.

La nuit dernière j'ai reçu un très long interurbain de Mme Valeria Sorock, un appel parce que ces inqualifiables postiers sont en grève, ici, au Canada. Donc Mme Sorock m'a passé ce coup de fil me disant que comme j'étais en train d'écrire un autre livre, elle aimerait que je réponde à quelques questions. J'ai donc noté ses questions et lui ai dit que je lui répondrais dans ce livre si elle acceptait que je la nomme comme celle posant ces questions. Soit dit en passant, Mme Sorock est cette perfectionniste en anglais qui frémit de tout son être quand elle lit ma forme si maladroite de prose, et parfois quand elle examine soigneusement les épreuves et voit des erreurs grammaticales — eh bien, elle devient positivement pâle ! Et maintenant, saluons Mme Valeria Sorock et occupons-nous de ses questions.

Sa première question était la suivante : "Comment peut-on surmonter la peur ?"

La peur ? Vous devez savoir de quoi vous avez peur. Que craignez-vous ? Craignez-vous l'inconnu ? Tant que vous ne le saurez pas exactement, vous ne pouvez rien y faire. La peur est une chose nuisible, c'est une chose honteuse, c'est une chose qui étouffe le progrès. Comment surmonter la peur ? Le meilleur moyen est de penser à cette chose que vous craignez. Réfléchissez-y sous tous ses angles. Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi devrait-elle vous affecter ? Que pensez-vous qu'elle peut vous faire ? Va-t-elle vous blesser physiquement ? Va-t-elle vous léser financièrement ? Cela aura-t-il de l'importance dans cinquante ans ?

Si vous analysez avec soin vos sentiments, si vous étudiez avec soin ce ‘Pourquoi est-ce que j'ai peur ?’, vous finirez certainement par comprendre qu'il n'y a rien à craindre. Jamais encore je n'ai trouvé quoi que ce soit qui puisse faire peur une fois que l'on a bien étudié la question.

Craignez-vous la police, ou notre vieil ennemi le Percepteur ? Craignez-vous les choses du monde astral ? Eh bien, il n'y a aucune raison parce que j'affirme avec certitude que si vous analysez l'objet, la condition, ou la circonstance qui vous inspire de la peur, vous verrez que c'est finalement une chose inoffensive.

Craignez-vous la pauvreté ? De quoi avez-vous peur, au juste ? Du ‘squelette’ dans votre placard ? Alors tirez-le au grand jour, époussetez les toiles d'araignées et considérez franchement le problème sous tous ses aspects. Vous vous apercevrez que la peur se dissipe, et souvenez-vous toujours que si vous n'avez pas peur, rien dans ce monde ni hors de ce monde ne peut vous faire de mal. Et croyez-moi quand je vous dis que les gens à l'extérieur de ce monde sont bien plus gentils que les gens de ce monde.

Nous en venons maintenant à la deuxième question, qui est : "Comment peut-on savoir si l'on agit bien ?"

Chaque personne, chaque entité de ce monde ou hors de ce monde a un ‘censeur’ interne, une partie de l'esprit qui permet à une personne de savoir si elle agit bien. Si une personne s'enivre ou est sous l'emprise de la drogue, le censeur est temporairement assommé, et le comportement d'une personne qui est ivre ou sous l'influence de drogues peut être très mauvais, et peut être bien pire qu'il ne le serait si le censeur personnel était en état de fonctionnement.

Vous pouvez toujours savoir quand vous faites bien. Vous vous sentez bien. Si vous faites mal, vous éprouvez alors le sentiment désagréable que quelque chose n'est pas comme il se devrait. La meilleure façon d'être sûr de savoir si vous faites bien ou faites mal est de pratiquer la méditation. Si vous vous enveloppez dans votre robe de méditation, vous vous isolez du reste du monde, et votre forme astrale peut se dégager des influences extérieures et peut vous apporter les lumières de votre Sur-Moi. Si vous méditez, voyez-vous, ce n'est pas juste une masse de protoplasme qui vous donne des idées ; quand vous méditez, vous recevez en fait la confirmation de votre bonne ou mauvaise conduite par votre Sur-Moi. Et donc je vous dis — si vous êtes dans le doute, méditez, et vous connaîtrez alors la vérité.

Mme Sorock, vous me posez maintenant toute une question ! Vous me demandez : "Comment peut-on développer ses Perceptions Extra-Sensorielles ?"

Eh bien, c'est triste à dire, mais certains ne les développent jamais. Tout comme certaines personnes sont incapables de peindre un tableau, certains sont incapables de chanter — sans qu'on les prie immédiatement de se taire ! Certaines personnes ne peuvent pas exercer les P.E.S. parce qu'elles sont persuadées que les P.E.S. ne sont pas pour elles. Mais si l'on est prêt à essayer, c'est facile. Vous ne pouvez pas normalement vous mettre à tout le lot, vous savez : télékinésie, télépathie, clairvoyance, clairaudience, psychométrie et tout le reste. Si vous avez été entraîné aux P.E.S. dès l'âge de sept ans, alors vous pouvez le faire.

Mais, supposons maintenant que vous vouliez apprendre une certaine forme de P.E.S. Nous devons préciser quelque chose, et donc disons que la psychométrie est votre choix. Vous avez hâte de pratiquer la psychométrie. Eh bien, vous devez faire des exercices tout comme si vous apprenez à jouer du piano, vous pratiquez les gammes, et vous continuez à pratiquer ces stupides gammes jour après jour, semaine après semaine. Et même lorsque vous êtes un musicien accompli, vous devez toujours pratiquer vos gammes.

Revenons-en, cependant, à la psychométrie. Vous voulez apprendre la psychométrie, alors la meilleure chose à faire, pendant une semaine ou deux, c'est de simplement vous dire à vous-même d'une façon positive que vous allez ÊTRE compétent en psychométrie (ou clairvoyance, clairaudience, ou quelle que soit ce que vous avez choisi). Vous vous visualisez mettant votre main, généralement la gauche, sur un objet, et vous vous visualisez recevant une image nette, ou une impression nette de cet objet.

Pendant une ou deux semaines, donc, vous remplissez vos heures éveillées avec des pensées que vous allez certainement réussir à faire cela. Puis, après peut-être quatorze jours, vous attendez que le facteur soit passé, vous prenez une lettre qu'il vient d'apporter, et vous ne faites qu'y poser doucement votre main gauche — avant de l'ouvrir, bien entendu. Posez votre main gauche dessus. Fermez les yeux, et asseyez-vous dans une position détendue. Imaginez (plus tard ce sera vraiment ainsi) que vous sentez une étrange influence sortant de l'enveloppe et chatouillant la paume et les doigts de votre main.

À ce moment-là vous devriez obtenir une sorte de sensation dans votre main gauche. Eh bien, essayez juste de faire le vide dans votre esprit, et de voir quelle sorte d'impression vous recevez. D'abord, elle sera grossière, elle sera tout à fait rudimentaire. Vous pouvez classer la lettre comme ‘bonne’ ou ‘mauvaise’. Vous pouvez la classer comme ‘amicale’ ou ‘hostile’. Alors ouvrez l'enveloppe, lisez, et voyez si votre impression était correcte. Si vous avez eu raison, vous ferez des progrès rapides, parce que rien ne réussit mieux que le succès.

Ce premier jour, n'allez pas plus loin. Le lendemain, faites la même expérience avec deux ou trois lettres, ou si vous préférez n'en prenez qu'une seule, mais cette fois essayez de ‘sentir’ ce que dit la lettre. Persévérez ainsi, et au fur et à mesure que vous réussirez, vous passerez à de bien meilleures choses.

Lorsque vous serez devenu compétent en psychométrie — et cela ne demande que de la pratique — vous serez capable de réellement visualisez, ou même de réellement voir la personne qui a écrit la lettre, et vous en connaîtrez l'essentiel sans ouvrir l'enveloppe. C'est quelque chose de simple et qui ne demande que de la pratique. Si vous apprenez à dactylographier et regardez le clavier, vous ne ferez jamais de progrès. Vous devez apprendre à taper sans regarder les touches, et au fur et à mesure que vous faites des progrès et frappez la bonne touche dans le bon ordre, vous prenez de l'assurance et vous pouvez taper plus vite. C'est la même chose pour la psychométrie ; au fur et à mesure que vous faites des ‘suppositions’ correctes, qui sont en fait des impressions correctes, cela renforce votre confiance, et avec de la confiance renforcée vous vous apercevez que vous progressez de plus en plus vite, devenez de plus en plus précis, et de plus en plus détaillé. C'est un travail ardu, toutefois, et vous devez pratiquer, pratiquer et pratiquer. Et vous devez avant tout être seul quand vous le faites car, s'il y a des gens autour de vous jacassant comme une bande de singes, vous ne pourrez vous concentrer et n'y arriverez jamais. Alors, pratiquez, et pratiquez seul jusqu'à ce que vous soyez compétent. Et quand vous serez devenu expert, vous pourrez le faire avec vos mains ou vos pieds, ou même vous asseoir sur une lettre et savoir ce qu'elle contient !

Revenons-en à Mme Sorock et à sa dernière question : "Comment peut-on s'assurer que les leçons sont suffisamment bien apprises pour ne pas avoir besoin de revenir et de tout recommencer ?"

Croyez-moi, quand vous SENTEZ que vous avez compris une leçon, elle a vraiment été bien apprise. Vous devez vous rappeler que lorsque vous quittez ce monde, vous laissez tout votre argent derrière vous, vous laissez vos vêtements derrière vous, et aussi ce corps physique aux basses vibrations. Mais ce qui vous accompagne en fait à la place d'un compte bancaire, c'est tout le bien que vous avez appris. Donc, si vous avez pris une leçon ou deux, cela vous accompagne, et vous en avez les résultats de l'Autre Côté. Supposons que vous ayez des difficultés avec un certain individu ; vous décidez d'un plan d'action pour le ‘mettre au pas’, et puis vous faiblissez quand vient le moment pour vous de mettre en œuvre ce plan d'action. Eh bien, cela met en place du négatif, cela met en place un mauvais point pour vous. Si vous avez décidé de faire une certaine chose que vous croyez juste, alors vous devez à tout prix faire cette chose que vous estimez juste. Si vous commencez puis reculez, alors cela agit comme un négatif, cela agit comme un obstacle, et comme une grande difficulté qui devra plus tard être surmontée.

Pour répondre à votre question, donc — comment vous assurer que vous apprenez vos leçons assez bien pour que vous n'ayez pas à revenir ici ? Décidez-vous sur ce que vous croyez être une ligne de conduite correcte, et ayant décidé de cette ligne de conduite correcte, ne laissez rien vous détourner de votre cours. Ainsi vous agirez bien, et vous n'aurez pas à revenir pour tout apprendre de nouveau.

Vous pouvez aussi pratiquer la vieille loi immortelle — ‘Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.’ Si vous faites cela, vous aurez ainsi appris la plus grande loi de toutes, et vous n'aurez pas à revenir pour tout recommencer.

Si vous voulez, nous allons dire au revoir à Mme Valeria Sorock après avoir répondu à ses questions, et nous tourner vers d'autres sujets.

*

Des questions, des questions, des questions ! Alors — quelle est la question suivante ?

"Vous parlez dans vos livres de deux chattes siamoises, Ku'ei et Fifi. Que sont-elles devenues ?"

Lady Ku'ei n'est plus sur cette Terre. Elle se portait très bien, mais alors je fus victime d'une attaque de presse totalement injustifiée, entièrement infondée et Lady Ku'ei qui, comme moi, avait eu une vie très difficile, n'a pas pu supporter ces nouveaux malheurs ni cette persécution. Et ainsi, Lady Ku'ei a quitté cette Terre. Je lui rends visite dans l'astral, et elle vient me voir. Madame Fifi Moustaches Grises a aussi quitté cette Terre, mais elle était âgée et aveugle. La bestialité humaine l'avait gravement handicapée. À présent, elle n'est plus handicapée, car elle y voit. Et elle est de nature très, très douce ; je vais la voir, elle aussi, dans l'astral et elle me rend également visite. Ces deux chattes ont leurs ‘représentantes’ ici, dont l'une est Miss Cléopâtre, une Siamoise ‘seal point’ (une variété populaire du chat siamois, ayant un masque, des pattes, et une queue brun foncé, et un corps couleur crème — NdT) et je dois dire qu'elle est l'animal le plus intelligent que j'aie jamais connu. Si l'on devait attribuer des quotients intellectuels, nul doute que le QI de Miss Cléopâtre serait vraiment très, très élevé. Elle est brillante. L'autre ‘représentante’ est Miss Tadalinka ; c'est une Siamoise bleue. Elle a exceptionnellement bon cœur et est très maternelle. Elle vient dans ma chambre la nuit et s'occupe vraiment de moi, et toutes deux sont les meilleures des compagnes durant mes longues heures d'insomnie.

Ne permettez jamais à quiconque de dire que les humains sont supérieurs aux animaux, car ces deux-là — Cléopâtre et Tadalinka — ont des personnalités qui, chez les humains, les élèveraient à la sainteté, et je le dis très sincèrement.

Une autre personne m'écrit : "Dans un de vos livres vous insinuez que la religion chrétienne s'effondre, et qu'il y aura des problèmes au Vatican dans les années à venir. Ne pensez-vous pas que la religion chrétienne va tout conquérir ?"

En fait, il ne s'agit pas de ce que je pense ; c'est sans importance. Ce qui EST important c'est ce qui se trouve dans les Probabilités Akashiques. Et selon le Registre Akashique des Probabilités, la religion chrétienne va disparaître. Déjà les Chrétiens (je suis Bouddhiste !) disent que Dieu est mort, ou que Dieu ne veut rien savoir, ou autres bêtises de ce genre. Mais Dieu est Dieu, peu importe comment vous L'appelez. Il y a un Être Suprême, peu importe comment vous L'appelez.

Une grande faiblesse du christianisme, c'est que les Protestants se battent contre les Catholiques, et que les Catholiques se battent contre tout et tous, et ils sont tous absolument sûrs qu'il n'y a aucun moyen de mériter le Ciel, sauf par la porte de leur propre petite Église particulière. Le Rapport des Probabilités dit qu'avant longtemps la religion Chrétienne va prendre fin et une religion complètement nouvelle verra le jour. Beaucoup de gens croient qu'il y a plus de Chrétiens que toute autre croyance religieuse sur cette Terre. C'est une absurdité qui peut être démontrée en allant dans n'importe quelle bibliothèque municipale pour consulter une carte qui donne le nombre de fidèles de chaque religion.

La religion chrétienne prendra fin, donc, et sera remplacée par une nouvelle religion, absolument neuve, dont les prêtres, au moins la plupart d'entre eux, auront une bien plus grande compréhension des gens que les prêtres chrétiens actuels, qui ont une peur bleue de discuter des moindres choses et qui ne savent parler qu'en lieux communs ou en paraboles. C'est facile pour un prêtre, avec un revenu parfaitement assuré, de baratiner à un pauvre malheureux démuni que ‘Dieu y pourvoira.’ Mais ce n'est pas si facile quand vous êtes le pauvre démuni qui souffre. La prochaine religion nous apportera de très nombreuses améliorations. Ce n'est pas trop tôt, n'est-ce pas ?

Soit dit en passant, et mes propos n'engagent que moi, l'Armée du Salut me fait bien rire ; il fut un temps où ces gens étaient merveilleux pour les pauvres, mais d'après mon expérience personnelle, ils ne sont plus aussi merveilleux maintenant. De nos jours, vous avez des bonshommes et des bonnes femmes qui, à ce qu'il me semble, sont de parfaits hypocrites qui prennent des airs supérieurs avec ceux qui ont connu des difficultés. Je ne parle pas par ouï-dire car j'ai eu des difficultés, je sais ce que c'est que d'être obligé de vivre pendant une courte période dans un refuge de l'Armée du Salut et d'être mené à la baguette par un petit minable. Je sais ce que c'est que d'entendre un avorton glapir : "Chante, mon gars, tu dois chanter et prier pour avoir ta soupe." Permettez-moi de répéter qu'il y a de nombreuses années l'Armée du Salut faisait des choses merveilleuses pour les pauvres, mais depuis les vingt-cinq dernières années elle semble s'être tellement transformée, qu'il serait grand temps qu'elle soit dissoute et que tous ces gens-là soient envoyés creuser des fossés, ou quelque chose du genre, pour qu'ils sachent un peu à quoi ressemble le revers de la médaille. Ceci est mon opinion personnelle fondée sur plus d'une expérience personnelle concrète, douloureuse, de l'Armée du Salut.

La mention d'une armée de quelque type que ce soit, bonne, mauvaise ou très quelconque, amène tout naturellement la question suivante. Une personne écrit : "Qu'est-ce qui ne va pas avec ce monde ? Pourquoi avons-nous échoué, où avons-nous échoué ? Comment se fait-il que chacun se retourne contre chacun de nos jours ? Pouvez-vous expliquer cela ?"

Oui, je le crois. Je pense que l'explication est toute simple. C'est un effondrement de la discipline. Une armée n'est une armée qu'aussi longtemps qu'il y a de la discipline. Quand la discipline fait défaut, une armée devient une horde. Mais examinons de plus près cette question.

Chaque personne, chaque communauté, que ce soit un hameau, un village, une ville, une grande ville, ou un pays, et chaque monde aussi, a le choix de prendre la bonne Voie ou la mauvaise Voie. C'est comme un examen continuel. Est-ce que les gens connaissent les réponses ? Peuvent-ils prendre la bonne décision, faire le bon choix ? Peuvent-ils prendre la bonne Voie ?

Eh bien, la pauvre vieille Terre a pris la mauvaise Voie, et ce qui aurait pu être la négation de l'Âge de Kali où toutes les horreurs, les frustrations, etc. de l'Âge de Kali auraient été neutralisées, la Terre a choisi la mauvaise Voie et l'Âge de Kali est à nos portes dans toute sa force.

Voici comment tout a commencé. En 1914, la Première Guerre mondiale a commencé. Les hommes furent envoyés aux forces armées et par la faute des fabricants de munitions avares et autres de cet acabit, les femmes furent amenées à se couper les cheveux, enfiler des pantalons et entrer dans les usines, reprenant les emplois auparavant occupés par des hommes. Les femmes allèrent au travail, les femmes cherchèrent à obtenir ce qu'elles appelèrent allègrement ‘l'égalité avec les hommes’. Quel non-sens grotesque ! Les hommes et les femmes sont différents ; jamais un homme n'a mis un enfant au monde, jamais une femme n'a engendré un enfant. Ils sont tout à fait différents. Chacun a été conçu à des fins qui lui sont propres dans la vie, dans l'évolution. Le travail de la femme était probablement beaucoup plus important que celui des hommes, les femmes avaient l'égalité, les femmes ont toujours eu l'égalité. Le travail suprême des femmes était de s'occuper de la famille et d'apprendre aux enfants à être de bons citoyens et de bonnes personnes. Quand la femme était à la maison à s'occuper de la famille, le monde était un bien meilleur endroit, il y avait moins de crimes, moins de grèves, moins de troubles civiques. Les femmes restaient à la maison, maintenaient la discipline du foyer, et voyaient à ce que la nouvelle génération ait la formation nécessaire et la discipline nécessaire qui leur permettent, à leur tour, de prendre la relève.

Mais alors les femmes se mirent à travailler dans les usines, à travailler dans les magasins, à conduire des autobus, à tout faire. Et que se passa-t-il ? On poussa les jeunes enfants à la rue pour jouer, en les abandonnant à eux-mêmes. Encore presque chancelants, ils furent laissés pour voler de leurs propres ailes et aller s'alimenter en vitesse dans un drugstore. Les caractères plus faibles parmi ces jeunes, ces très jeunes enfants, furent rapidement dominés par les caractères plus forts, plus durs et plus vicieux de la communauté. Bientôt les enfants coururent en gangs comme une horde de rats. Il n'y a plus de respect pour la loi et l'ordre. Un policier est un objet de dérision. Tout est fait par les enfants pour enfreindre la loi ; ils mentent, ils volent, ils jouent, et leur précocité sexuelle vous pousse à vous demander ce qui va arriver ensuite.

Les parents n'ont plus aucune réelle autorité sur leurs enfants. Les enfants sont dehors à toute heure du jour et de la nuit, ils ne rendent de comptes à personne. Ces enfants font fi de l'autorité des professeurs, et ils se conduisent comme des fous. Ils grandissent pour devenir des gangsters et des assassins et, à mon sens, l'entière responsabilité est celle des parents qui sont tellement occupés à amasser de l'argent, que c'est une nécessité économique que le mari et la femme travaillent tous les deux et ainsi les enfants, l'avenir de la race, sont délaissés. Comme le mari et la femme travaillent tous les deux, il y a plus d'argent de disponible, alors les fabricants embauchent des équipes supplémentaires pour fournir plus de marchandises encore afin d'absorber une partie de l'argent en surplus. Les marchandises sont soigneusement conçues de manière à ne durer qu'un certain temps, ou bien des publicités complètement mensongères prêchent qu'il est absolument indispensable de posséder ceci ou cela pour être ‘dans le vent’. D'année en année, les modèles de voitures changent, mais uniquement dans le détail ; ils sont modifiés pour que le modèle de l'an passé soit démodé. Pourtant, en dessous c'est le même cliquetis de vieille bagnole, le même vieux moteur qui ne s'est vraiment pas beaucoup amélioré au fil des ans. Tout ce qui intéresse les gens maintenant c'est — font-ils aussi bien que le voisin ? Mieux encore — peuvent-ils avoir une longueur d'avance sur le voisin ?

Le monde est devenu fou, et tout ça parce que les hommes et les femmes veulent ‘presser leur pays comme un citron’. Ici au Canada un membre du Syndicat des Facteurs, ou quel que soit le nom qu'ils se donnent, qui se sont mis en grève, causant ainsi du tourment et des épreuves à beaucoup de gens, parce qu'ils veulent une augmentation de trente pour cent de leurs salaires déjà généreux, est passé à la radio et a en fait crier sur les toits (sur un ton en aucun cas cultivé !) que le pays était comme un citron et que les syndicats allaient extraire la dernière goutte de son jus. Eh bien, tant que cette attitude prévaudra, le pays, et le monde, n'a que peu d'espoir.

La seule chose qui puisse sauver le monde maintenant est un retour à la raison, un retour à la prise de conscience que l'homme devrait être le gagne-pain et la femme devrait jouer son rôle de mère ; la femme devrait rester à la maison pour accomplir la tâche la plus noble de toutes, instiller la discipline et les valeurs spirituelles aux enfants qui deviendront plus tard des adultes et devront donc à leur tour transmettre leurs connaissances et leur formation. Le monde n'a plus de religion. Tant de religions sont occupées à se battre entre elles. Le Chrétien, par exemple — eh bien, le Christianisme devrait être le Christianisme. À la place, l'Église d'Angleterre et l'Église de Rome estiment avoir remporté une grande victoire spirituelle quand elles peuvent simplement s'adresser la parole poliment. Ils sont tous Chrétiens, n'est-ce pas ? Quel est leur problème, pourquoi traitent-ils les membres de toute autre secte comme des criminels, comme des gens voués à l'Enfer ? Quelle importance qu'une personne soit juive, chrétienne, bouddhiste ou hindoue ? Toutes croient à leur propre forme de religion, n'est-ce pas ? Et en tant que telle, leur propre forme de religion devrait être respectée. Il semble que le monde Catholique soit tout à fait semblable au Communisme ; les Communistes essaient d'infliger leur croyance à tout le monde sans tenir compte des désirs de l'autre personne. Les Catholiques, aussi, essaient de faire rentrer de force leur religion dans le crâne de quelqu'un et ils profèrent d'épouvantables menaces de tourment éternel, de damnation éternelle, et toutes ces idioties. Croyez-moi quand je dis que l'Enfer n'existe pas, croyez-moi quand je dis que toutes les routes mènent au même Foyer. Quelle que soit votre religion, vous devez mourir un jour. Vous mourrez si vous n'avez aucune religion, tout comme le Pape lui-même. Et tout ce qui compte c'est : avez-vous vécu votre vie selon votre propre croyance personnelle ? Dans l'au-delà, vous ne trouverez pas de prêtre bien nourri pour vous absoudre de vos péchés. Il n'assumera la responsabilité de rien du tout. Vous serez là, totalement seul. Ce que vous aurez fait et ce que vous n'aurez pas fait est entièrement votre propre responsabilité, et vous n'aurez de comptes à rendre qu'à vous-même et non à un juge vindicatif qui va vous condamner à une éternité en enfer. Non ! Cela n'existe pas ! Vous vous critiquez vous-même et, croyez-moi, il n'y a pas de critique de vos actions plus sévère que vous-même.

Mais tout le monde a une chance, et une nouvelle chance, et une autre chance après cela. Ceci nous éloigne toutefois de notre sujet.

Nous avons besoin de discipline spirituelle. Une religion est une chose utile pour inculquer la discipline spirituelle, à condition que les chefs religieux ne se battent pas entre eux. À l'heure actuelle les religions ne font pas leur travail, et donc toutes les religions actuelles de la Terre, avant trop longtemps, vont s'éteindre comme des ombres disparaissant dans la nuit, et une nouvelle religion apparaîtra sur cette Terre qui aidera les gens à sortir de l'obscurité et de la misère dans laquelle ils sont plongés aujourd'hui.

Mais ce n'est pas encore le moment. La Bataille Finale n'est pas encore arrivée. D'abord, il y aura davantage de souffrances, davantage de troubles dans ceci, l'Âge de Kali, troubles causés par la Première Guerre Mondiale qui a fait que les femmes ont déserté leurs foyers et leurs enfants et ont laissé ces enfants traîner dans les rues. Si vous prenez un verger merveilleusement entretenu, un verger pour lequel de grands soins et d'infinies dépenses ont été prodigués, et vous privez soudainement ce verger de tous soins, tout devient bientôt de qualité inférieure. Le fruit n'a plus la floraison et la plénitude de soins constants ; il devient ridé et amer. Les gens sont en train de devenir comme cela. Les gens sont maintenant du ‘stock’ inférieur, et bientôt il devra y avoir de nouveau le processus de départ pour que du sang neuf soit apporté à la Terre.

Mais d'abord, il y aura davantage de souffrance. D'abord, le monde entier sera englouti par une forme de communisme. Pas le communisme de la Chine où même les horloges et les voitures sont censées fonctionner grâce aux illustres pensées du Président Mao Zedong et où, apparemment, une personne souffrant de quelque obstruction interne n'a qu'à penser au vieux Mao Zedong pour qu'il se produise une telle perturbation, que tout se dégage immédiatement !

Donc la Terre est promise à bien des malheurs, la Terre est promise à une mauvaise période, disons-le franchement. Tout sera englobé dans cette forme de communisme. Chacun recevra un numéro, les gens pourront même perdre leur nom et leur identité. Toutes ces grèves vont faire monter les prix de façon exorbitante. Les syndicats gagnent de plus en plus de pouvoir, et ils finiront par prendre la relève avec les armées privées de travailleurs moutonniers, et ce sera une étape majeure vers la ruine de la Terre. Finalement, les magnats de la presse, comme les barons voleurs de jadis, vont mobiliser leurs armées privées de travailleurs de la presse et descendront plus bas encore dans leurs attaques contre les gens, attaques contre lesquelles il est si difficile de lutter quand même le type le plus méchant de reporter peut écrire des choses dans les colonnes de son journal et que la personne attaquée n'a pas le moindre recours que ce soit. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas équitable. Et c'est ce type de personne sous-humaine qui gouverne la Terre aujourd'hui et qui l'abaissera même de plus en plus. Jusqu'à ce que, ayant inutilement touché le niveau le plus bas de ceci, l'Âge de Kali, l'esprit indomptable qui existe chez certains va frémir du choc et de la honte de ce qui est arrivé à la Terre, et l'esprit va se révolter et prendre des mesures pour permettre à la Terre et aux peuples de la Terre de se relever. Mais il peut être nécessaire que les peuples de l'espace, les Jardiniers de la Terre, viennent apporter leur aide.

C'est l'Âge de l'Assassinat. Un grand chef religieux, Martin Luther King, a été assassiné. C'était un homme bon et il avait beaucoup à donner à cette Terre. Quant aux autres, eh bien — ce n'était que des hommes politiques et (sans vouloir marcher sur les pieds de quiconque !) l'Histoire prouvera que ceux-là n'étaient que des nains élevés à la stature de géants par l'effroyable puissance de leur machine publicitaire, une machine publicitaire soufflant plein d'air chaud puant et faisant apparaître les nains comme des géants, de la même façon que vous pouvez prendre un soldat de plomb et en plaçant une lumière derrière lui, vous pouvez faire apparaître son ombre géante sur le mur devant. Et ici aussi, l'ombre du soldat de plomb n'est qu'une ombre, quelque chose sans substance, quelque chose qui sera vite oublié. Martin Luther King n'était pas une ombre. C'était un homme bon, travaillant pour le bien, non seulement pour le bien des gens de couleur, mais pour celui des gens de toutes les couleurs à travers le monde. Car, en persécutant les Noirs, les Bruns, les Rouges ou les Jaunes, les Blancs coupables de ces persécutions endossent une quantité épouvantable de Karma, individuellement et collectivement, et tout ce qu'ils font maintenant aux gens de couleur devra être expié dans la souffrance et le labeur et l'humilité.

Il serait encore temps de sauver cette Terre de sa dégradation, de sa honte, si seulement les femmes retournaient au foyer et s'occupaient de leurs enfants et veillaient à ce que ces enfants aient une formation adéquate, parce que c'est le manque de formation qui permet aux assassins de se livrer à leur ignoble besogne. C'est le manque de formation qui permet les émeutes raciales d'avoir lieu, et le pillage, et le viol. Ces choses n'étaient pas communes lorsque les femmes avaient plus que l'égalité à la maison, quand la femme occupait la place d'honneur suprême en tant que Mère de famille.

Ce serait beaucoup, beaucoup mieux si le critère de la femme pouvait être : "Est-ce que ses enfants sont bien élevés ? Est-ce que son mari est heureux ? Est-ce que cette femme est utile à la communauté ? Est-elle un exemple pour les autres ?" Si oui, c'est une femme dont on peut être fier. Maintenant, c'est triste à dire, une femme est jugée par le volume de ses seins, s'ils se dressent ou s'affaissent, à quel point ils sont accessibles, et sur le nombre de maris qu'elle a eus. Le sexe est une chose merveilleuse, mais cela n'est pas le sexe. Les gens qui s'intéressent à ce genre de chose sont immatures. Ils ne savent rien de l'AMOUR, mais ne connaissent que les aspects les plus fonctionnels de la procréation, et puis, chose assez intéressante, la plupart de ces reines du sexe sont aussi impuissantes qu'un eunuque qui a été traité deux fois par erreur !

Si nous pouvions tous lancer une prière qu'un Grand Guide vienne sur Terre et aide à redresser le chaos, ce Grand Leader ne viendrait pas avec une épée flamboyante et des armées combattantes, parce que les guerres ne règlent jamais quoi que ce soit, les guerres n'apportent que de la misère, les guerres apportent davantage de problèmes. Il n'est nullement nécessaire de passer par aucune de ces choses. Le chemin de la paix est le meilleur, et le meilleur moyen d'obtenir la paix c'est que les femmes retournent à leur foyer pour enseigner la décence aux membres masculins de la famille. Elles peuvent le faire, vous savez. Vous rappelez-vous le vieux dicton ? ‘Une femme bonne est très bonne, mais une femme mauvaise est plus mauvaise qu'aucun homme ne pourrait jamais l'être, aussi mauvais qu'il soit.’

 

Chapitre Six

Un pâle soleil brillait faiblement à travers un écart s'élargissant dans les nuages qui se dispersaient lentement. Les sommets des montagnes étaient invisibles, cachés dans une douceur blanche laineuse qui se gonflait, se dégageait, et descendait de nouveau, comme réticente à desserrer sa poigne enveloppante sur les pentes de montagnes abruptes.

En dessous, la Vallée de Lhassa scintillait, fraîchement lavée par la récente averse torrentielle. D'innombrables grenouilles, assises sur les berges du lac, croassaient de reconnaissance pour l'abondance d'insectes chassés des feuilles des arbres éloignés, et qui tombaient, bon gré mal gré, dans les bouches toujours avides, au-dessous.

Les saules soupiraient et bruissaient doucement tandis que les gouttes de pluie tombaient de leurs plus hautes feuilles et sombraient avec un doux ‘plop’ musical dans les eaux du lac. Les toits d'or du Potala étincelaient de blancheur sous la lumière feutrée du soleil, et dans la Cité de Lhassa, un arc-en-ciel jaillit à partir de la Cathédrale Jo Kang en montant tout là-haut jusque dans les nuages.

La Route de Lingkhor précédemment désertée — la Route de l'Anneau — était de nouveau remplie de gens. Ils avaient disparu dans n'importe quel abri disponible quand la pluie avait déferlé, noyant presque la campagne et gonflant la rivière qui menaçait d'échapper à ses rives. Même maintenant, de grands torrents d'eau dévalaient les flancs des montagnes et faisaient lentement monter le niveau des lacs et des marais. Avec de petits gargouillis, la terre qui durant des semaines avait été desséchée, et même craquelée, absorbait maintenant goulûment l'approvisionnement inattendue d'eau de pluie.

Sur la Rivière Heureuse le batelier, à califourchon sur son bac de peaux gonflées, regardait anxieusement le ciel, se demandant si de nouveaux torrents de pluie ne lui rendraient pas impossible la traversée de la rivière. Car un bateau en peaux de bêtes laisse beaucoup à désirer en ce qui concerne la sécurité, et il est si facile de glisser et de tomber dans l'eau. Les passeurs, comme les marins du monde entier, savent rarement nager, et ce passeur n'avait aucune conception de cet art.

Mais la Route se remplissait de nouveau. Des moines, dont c'était la tâche, allaient s'approvisionner à la Place du Marché de Lhassa. Des moines porteurs d'eau dévalaient le sentier rocailleux vers le petit puits qui débordait maintenant, puis remontaient lentement, avec lassitude, ce même sentier en transportant l'eau indispensable pour le Potala et pour le Chakpori aussi, car le Chakpori, bien que beaucoup moins peuplé, utilisait pour sa taille une énorme quantité d'eau pour les préparations d'herbes et autres formes de traitements médicaux.

Sur la Route, des lamas allaient à leurs affaires. De Hauts Lamas avec leur cortège de moines-serveurs, et d'autres qui dédaignaient les attributs de rang, s'en allaient dans une splendeur solitaire ou suivis simplement d'un assistant. Des marchands, avec des grognements de yaks, franchissaient lentement le Portail de l'Ouest pour la dernière étape de leur voyage vers Lhassa. Des marchands avides de gain et avides de conversations. Avides, aussi, de l'émerveillement bouche bée avec lequel on écouterait certaines de leurs histoires !

Dans l'autre sens, venant de la Ville même, d'autres marchands se préparaient à faire l'ascension des cols de montagnes et à cheminer lentement par les surfaces rocheuses enneigées où une glissade signifierait la mort, puis, les dangers surmontés, après des jours ou des semaines, ils finiraient par atteindre l'Inde, par atteindre Kalimpong et d'autres centres de commerce. En se croisant, les arrivants et les partants se communiqueraient à tue-tête l'état du marché, les dernières nouvelles et l'humeur des gens.

À côté du Pargo Kaling, des mendiants assis gémissaient et réclamaient des aumônes. Ils faisaient appel à toutes les bénédictions possibles pour ceux qui donnaient, et à toutes les malédictions imaginables pour ceux qui refusaient de donner. Les touristes et les pèlerins se pressaient sur la route, prenant à droite tout autour du Potala, faisant le tour du lac et du grand rocher dans lequel étaient sculptés des personnages religieux, et qui étaient conservés gaiement colorés. Des pèlerins et des touristes, des colombes, et parmi elles des faucons — ceux qui profitaient du pèlerin et du touriste, ceux qui vendaient des horoscopes en prétendant que chaque horoscope était personnellement préparé sous la direction d'un Haut Lama, alors qu'en fait ces horoscopes avaient été achetés en vrac, après avoir été imprimés en Inde.

Ici, perché sur un rocher bien placé, se tenait un vieillard qui appelait les touristes :

— Regardez ceci, regardez ! Des talismans et des porte-bonheur qui ont été personnellement vus et bénis par le Très Profond. Cela vous protégera contre les Démons qui affligent, cela vous protégera contre les maladies qui terrassent.

Il regarda autour de lui, cherchant une personne naïve qui le croirait sur parole. À quelques pas de là, une femme se pencha vers son mari et chuchota :

— Bénis par le Très Profond !

— Cela doit vraiment coûter très cher, dit le mari.

— Mais il nous en faut un ! J'attends un enfant et il nous faut maintenant un bon Talisman pour être sûrs qu'il naîtra sous d'heureux auspices.

Ensemble, ils s'approchèrent du Vendeur de Talismans qui, voyant leur empressement s'avança vers eux, et les rencontrant, il les attira de côté dans un petit bois de saules afin de pouvoir discuter du prix et obtenir tout ce que ‘le marché pourrait rapporter’. Ayant fait leur achat, le mari et la femme s'éloignèrent en se tenant par la main, souriant de contentement en pensant que maintenant ils avaient la protection accordée par la bénédiction du Très Profond du Talisman très sacré. Et le Vendeur de Talismans ? Il se hâta de reprendre sa place pour raconter la vieille, veille histoire des Talismans et des porte-bonheur qui apporteraient la chance.

*

"Dites-moi, demandait la lettre, où puis-je obtenir un vrai bon Talisman qui me portera bonheur et me protégera du mal ? J'ai vu de nombreuses publicités dans le Magazine Ceci-Cela, mais je ne sais pas ce que je devrais acheter."

Eh bien, la meilleure chose est d'en acheter aucun. Aucun de ces Talismans ou Porte-bonheur ne valent quoi que ce soit.

Maintenant, soyons raisonnables à ce sujet ; si les choses sont juste fabriquées en série, estampillées par milliers, sans probablement être touchées par une main humaine, elles ne peuvent produire le moindre effet. Du temps où j'étais dans les Lamaseries, on m'a appris que le seul moyen de faire un bon Talisman ou un bon Porte-Bonheur était de le fabriquer personnellement, et de lui insuffler une personnalité, ou entité de pensée. Je déclare catégoriquement que tout porte-bonheur ou talisman fabriqué commercialement n'est qu'un gaspillage d'argent.

Permettez-moi de vous raconter une simple petite histoire. Il y a quelque temps j'ai reçu un petit paquet d'un homme des États-Unis. Il y avait aussi un mot disant qu'il m'avait fait parvenir un morceau d'écorce d'un arbre très spécial de l'Irlande. C'était garanti que cela me porterait Bonheur et me protégerait du mal, disait-il.

Le morceau d'écorce m'est arrivé dans une enveloppe spéciale, accompagné d'un dépliant. Il y avait aussi l'image d'un petit arbre. Le dépliant expliquait que depuis plus de trois cents ans, des morceaux d'écorce de cet arbre avaient été coupés et vendus dans le monde entier. Partout où vivaient des gens, disait le dépliant, ces morceaux d'écorce avaient été expédiés. Des milliers de morceaux, des millions de morceaux.

Maintenant, je vous le demande, quelle sorte d'arbre peut fournir de l'écorce pendant trois cents ans sans mourir ? Quelle sorte d'arbre peut fournir des millions de morceaux d'écorce et continuer en se cicatrisant et en croissant ? J'ai retourné la chose entre mes mains, et par psychométrie j'en suis venu à l'indéniable conclusion que quelqu'un ‘faisait un tour de passe-passe’ en achetant l'écorce d'arbres abattus, et avec un poinçon découpait des morceaux à peu près de la taille d'un demi-dollar, et les envoyait partout dans le monde. Le bénéfice devait être vraiment énorme. "Quel dommage, pensai-je, que je sois un honnête homme. C'est le moyen d'amasser des fonds pour la recherche !" Mais, malheureusement, l'honnêteté l'emporte, et l'emportera toujours au final, vous savez !

Il n'y a aucune ‘vertu’ dans les porte-bonheur ou les talismans qui ont été fabriqués en série, que ce soit estampé dans le métal, ou coulé dans le métal, ou imprimé. Ils sont parfaitement inutiles. Les seuls talismans ou porte-bonheur qui ont une quelconque utilité sont ceux qui ont été faits à la main, et dans lesquels une forme-pensée a été implantée dans chacun en particulier. C'est faisable, et cela se fait. Mais ça ne peut pas être fait sur une base commerciale parce que le temps à lui seul nécessiterait facilement une somme de deux ou trois cents dollars.

Peut-être devrais-je expliquer ici que les Pierres de Touche Rampa sont quelque chose de complètement différent. Ce ne sont pas des porte-bonheur, ce ne sont pas des talismans. Ce sont des objets spéciaux qui sont utilisés par un seul propriétaire, qui génèrent rapidement une grande force, et qui l'aide, lui uniquement. Elles ne peuvent pas être utilisées par deux personnes et, comme en témoignent des milliers de lettres, elles fonctionnent réellement. Mais — ce ne sont pas des talismans, ce ne sont pas des porte-bonheur ; il s'agit de quelque chose d'absolument différent.

Ce Magazine-ci et ce Magazine-là ont toutes ces publicités sur l'Étoile de Ceci et l'Étoile de Cela, ou le Cercle d'Autre Chose. Il faut bien que les gens vivent, sans doute, mais tout le monde devrait se rappeler la maxime — ‘Caveat emptor’ — qui signifie, bien sûr, ‘Que l'acheteur prenne garde’. Les magazines tirent leurs revenus de la publicité, et je présume que le Directeur de Publicité d'un magazine ferme les yeux sur les annonces s'il y a une possibilité qu'elles ne soient pas réellement appropriées. Rappelez-vous, donc, que si vous allez acheter un talisman ou un porte-bonheur — eh bien, vous avez rendu service à quelqu'un, probablement, en donnant du bon argent pour un mauvais objet.

C'est réellement un fait, cependant, que si l'on désire un talisman ou un porte-bonheur — appelez cela comme vous voulez — il peut être fabriqué si vous savez comment, si vous avez le temps, la patience et la détermination. Ce ne peut être fait du jour au lendemain. Il faut du temps, ce temps dépendant de l'effet que vous désirez.

Vous avez entendu parler des sorts jetés aux vieux tombeaux égyptiens, ou de certains objets de l'antiquité qui portent un sort ou une malédiction. Ces choses sont réelles, elles ne sont pas dues à l'imagination. Ce qui s'est passé c'est que des gens qui savaient comment s'y prendre ont fabriqué une forme-pensée et l'ont ‘magnétisée’ sur l'objet à protéger. La forme-pensée entre en action quand se présentent certaines conditions. À savoir, si une personne essaie de voler l'objet, les pensées émanant du voleur en puissance déclenchent la réponse automatique pré-conditionnée de la forme-pensée. C'est ainsi que le voleur en puissance tombe mort apparemment d'une crise cardiaque, ou quelque chose comme ça.

C'est un processus long et compliqué, et un processus qui ne peut pas être reproduit par des méthodes de production en série. Il est donc parfaitement évident que beaucoup de ces petits porte-bonheur idiots qui sont annoncés n'en valent pas l'achat, sauf si vous les voulez pour pouvoir en parler.

*

Voici maintenant une question intéressante : "Depuis que j'habite dans un immeuble, je ne me sens pas aussi bien. Une vieille dame de la campagne m'a dit que c'était parce que je ne vivais pas sur la terre. Est-ce que c'est vrai ?"

Parfaitement ! C'est très, très vrai. Examinons le problème, voulez-vous ?

La Terre, dans un sens, est un aimant. C'est une boule qui contient des forces magnétiques de divers degrés d'intensité. Tout le monde sait qu'il y a un pôle Nord et un pôle Sud. Les gens apprennent cela dès leurs toutes premières années scolaires. Mais peu de gens savent que les masses continentales et les îles, et, en fait, partout, ont leur propre quantité particulière de magnétisme. C'est chose facile d'évaluer que la gravité — qui est une forme de magnétisme — est différente dans les diverses parties du monde, et il est constamment démontré que le magnétisme est différent partout. Les compas des navires, par exemple, peuvent indiquer des données différentes dans les divers ports du monde, et sur de nombreuses côtes l'on peut voir deux cônes blancs, généralement en forme de pyramide et situés de telle façon que vus d'une certaine distance et d'une certaine position en mer, ils forment apparemment une seule bande blanche uniforme.

Les bateaux manœuvrent dans un port pour s'aligner sur ces deux repères, et quand une ligne centrale imaginaire, tracée de l'arrière à l'avant, joint exactement les deux repères blancs, qui apparaissent alors ne faire qu'un, le compas à bord du bateau doit de ce fait indiquer un certain cap. Si ce n'est pas le cas, de petits aimants de réglage sont placés dans une boîte sous le compas pour tirer ou pousser la rose des vents à la position désirée.

Ce ‘réglage de compas’ est aussi effectué sur les avions. Certes, un compas peut être affecté par la nature de la cargaison d'un avion, mais même quand cela est compensé, la variation magnétique des différentes masses terrestres doit également être prise en considération.

Les différentes intensités de magnétisme affectent les gens. Les gens ont beaucoup de fer en eux, ainsi que d'autres minéraux et produits chimiques, et une personne vivant dans une région de haute densité magnétique réagira différemment dans ses pensées qu'une personne qui vit dans une région de basse densité magnétique.

Nous pouvons dire que les Allemands et les — qui dirons-nous ? — Argentins sont tout à fait différents dans leurs caractères, dans leurs réactions, et cela est dû en grande partie à l'attraction magnétique exercée sur les Allemands en Allemagne, et sur les Argentins en Argentine. La nature des aliments consommés et la quantité de fer absorbée doivent aussi être prises en compte. Et tandis qu'un Allemand pourrait vivre dans un immeuble sans aucun effet sérieux sur sa santé, le citoyen Argentin moyen se sentirait écrasé et déprimé dans de semblables conditions parce que le magnétisme, ou plutôt, le degré de magnétisme, en Argentine produit un type de gens libres qui ne seront pas autant enrégimentés que les Allemands en Allemagne. Remarquez que je dis ‘les Allemands en Allemagne’. C'est pour indiquer que lorsqu'un Allemand quitte l'Allemagne ou qu'un Argentin quitte l'Argentine, ils sont davantage sous l'influence du magnétisme du pays où ils vont alors résider.

Tout est affecté par le magnétisme de base du pays. Chaque créature de la Terre a besoin d'être en contact avec les courants de la Terre. Les courants de la Terre sont, bien entendu, le degré particulier de magnétisme de cette région. Si une personne est privé du contact avec la Terre, sa santé se détériore. Des études récentes ont prouvé sans le moindre doute que les gens qui vivent dans des immeubles, et qui n'ont que peu d'accès à un jardin ou un parc où il y a un sol naturel, non pavé, souffrent de troubles nerveux et en général d'une mauvaise santé. Tout le monde sait que les gens qui vivent à la campagne sont plus forts et en meilleure santé que ceux qui vivent en ville.

À la campagne, une personne peut sortir et marcher dans les champs, peut être en contact avec de la bonne eau pure. Tandis que dans les villes, tout est pavé avec un mélange de goudron et de pierre ou de pierre artificielle, des matériaux qui tendent à isoler le corps humain des courants de la Terre.

Dans certaines langues il existe des histoires de géants qui, à la guerre, étaient sur le point de perdre la bataille. Ils se couchèrent alors sur le sol pendant quelques instants, puis se redressèrent d'un bond, en ‘géants revigorés’. Autrement dit, ils puisèrent leur énergie des courants de la Terre et en s'étendant par terre pour absorber cette énergie, ils purent avoir le dessus sur leurs ennemies !

Toute personne qui désire être en bonne santé devrait pouvoir aller à la campagne, enlever ses souliers, ses bas, et se promener sur la bonne terre fraîche. Si les gens faisaient cela, il y aurait moins de maladies, moins de frustration, moins de tension.

Pendant qu'on est sur le sujet des courants de la Terre, il serait bon de parler de la position dans laquelle on devrait dormir. Ceci dit, les gens ne sont pas des copies conformes du même tampon. Les gens ne sont pas tous identiques. Mais tous peuvent bénéficier, à un degré étonnant, du fait de dormir dans une position telle qu'ils retirent le maximum des courants naturels de la Terre.

La meilleure façon de procéder est de consacrer un mois à cette expérience. Pendant une semaine, placez votre lit la tête au nord et jour après jour, prenez soigneusement note de comment vous avez dormi et comment vous vous sentez, le lit orienté au nord. Pendant la semaine suivante, placez votre lit la tête, disons, à l'est, et de nouveau prenez soigneusement note de ce que vous ressentez. Durant les semaines suivantes, essayez de dormir la tête au sud, puis à l'ouest. À la fin du mois vous aurez une très bonne idée de la direction qui vous convient, et si vous placez définitivement votre lit dans cette position, vous constaterez que la ‘fortune’ vous sourit, et votre santé sera meilleure. Si vous dormez dans un lit à deux places — et bien, vous devrez soit renoncer à cette expérience, soit vous procurer un lit simple.

On a longtemps pensé qu'être en contact avec la mer avait le même type d'effets sur les humains, mais ce n'est pas vraiment le cas. Les gens se sentent mieux quand ils sont en contact avec la mer parce que l'air y est généralement meilleur et plus sain. Mais les courants magnétiques de la mer sont tout à fait différents des courants magnétiques de la terre, et bien que cela ne vous fasse aucun mal d'aller faire ‘trempette’ dans la mer, faites-le seulement pour le plaisir et non pas avec l'intention particulière de retirer des bienfaits de santé des courants magnétiques de la mer. Cela vous fera certainement du bien de baigner vos pores dans une bonne solution saline, et vous tirerez beaucoup de bienfaits de l'air plus frais qui souffle habituellement au-dessus de la mer. Mais vous risquez aussi d'être envahi par le mazout d'un répugnant pétrolier, ou, comme là où j'habite maintenant, de souffrir des effluves abominables et des débris flottants d'une usine à papier qui déverse tous ses déchets dans la rivière qui passe sous mes fenêtres avant de se jeter dans la mer, en répandant une puanteur qui est une véritable abomination.

*

Une autre personne m'écrit : "Comment se fait-il que nous soyons seulement un dixième conscients ? Si nous sommes seulement un dixième conscients, comment parvenons-nous à nous débrouiller comme nous le faisons ?"

La réponse est que nous SOMMES tout simplement un dixième conscients. Après tout, vous pouvez avoir une voiture et ne rouler qu'à 10 milles (16 km) à l'heure. Vous pouvez même avoir un appareil ajusté pour limiter votre vitesse à un maximum déterminé, et donc, même si la voiture peut rouler beaucoup plus vite, vous êtes limité au préconditionnement de la voiture. La limite humaine est de un dixième de conscience. Si l'on pouvait avoir un dixième et demi de conscience, on aurait alors un talent de génie, mais bien trop souvent quand une personne est super-brillante dans un domaine, elle brille remarquablement peu dans un autre. Tout comme un homme qui est un inventeur de génie, un cerveau absolument brillant dans le domaine, disons, de l'électronique, et qui pourtant à d'autres égards est si stupide qu'il faut le conduire, l'habiller, le nourrir, etc. Je connais un tel cas.

Le dixième de conscience est quelque chose comme une standardiste assise à un standard téléphonique avec dix lignes en face d'elle. Elle ne peut s'occuper que d'une seule ligne à la fois, donc elle s'occupe d'un dixième. Les humains sont pour les neuf dixièmes sub-conscients. ‘Sub’ parce qu'ils sont hors de notre portée consciente, ils sont sous notre conscience. Le Sur-Moi est au-delà de notre conscience, et la conscience peut être comparée à la partie d'un iceberg qui émerge de l'eau. Seul une petite partie d'un iceberg se voit sur l'eau, sa grande masse étant immergée sous la surface, tout juste comme la grande masse de la connaissance humaine est immergée juste sous le seuil de conscience. D'où le nom ‘sub-conscient’.

Dans certaines conditions le sub-conscient peut être capté. Il est possible, grâce à des processus appropriés, d'entrer en contact avec le sub-conscient et découvrir ce qu'il sait, et ce qu'il sait c'est ceci : il connaît tout ce qui est déjà arrivé à cette entité. ‘Cette entité’, dis-je, pas seulement ce corps humain particulier ! En plongeant réellement dans le sub-conscient, on s'engage dans un processus comme celui de descendre dans le sous-sol d'une grande Bibliothèque ou d'un grand Musée, et l'on peut voir le vaste étalage des choses qui y sont entreposées mais qui ne sont pas en exposition. Les Musées, vous le savez, ont plus de choses dissimulées qu'ils n'en montrent.

Captez le sub-conscient d'un être humain, et vous pouvez savoir tout ce qui est jamais arrivé à cet humain. Vous pouvez suivre sa vie à rebours. En prenant, par exemple, une personne actuellement âgée de soixante-dix ans, vous pouvez la ramener à soixante, cinquante, quarante, et ainsi de suite jusqu'au moment précis de sa naissance, jusqu'au moment précis où cette personne est née sur cette Terre. Et si vous changez alors de technique, comme un changement de vitesse de voiture, vous pouvez suivre le sub-conscient au-delà de la naissance, vous pouvez découvrir le moment où l'entité est en réalité entrée dans le corps du bébé à naître. Vous pouvez découvrir ce que l'entité a fait avant d'entrer dans le corps du bébé à naître. Et si votre raison est suffisamment valable, vous pouvez découvrir ce que cette personne était dans sa vie passée, ou celle d'avant, ou celle d'avant encore, et ainsi de suite.

Un avertissement : ne croyez pas toutes les publicités qui prétendent que Madame Dogsbody (bonne à tout faire — NdT) fera tout cela pour vous pour une somme d'un dollar. Ces choses ne peuvent être faites pour de l'argent, elles ne peuvent être faites par vaine curiosité. Cela demande une vie entière d'études et un but sérieux. Ce n'est pas un tour de cirque. Alors — ne gaspillez pas votre argent !

Je suis un de ceux qui peuvent le faire. Je peux le faire pour moi-même, aussi, et je sais une quantité surprenante de choses sur moi, qui remontent, et remontent, et remontent, en arrière.

Mais laissez-moi vous faire part d'un autre avertissement : ne croyez pas tous ces gens qui se drapent la tête d'un châle et vous disent qu'ils vont visiter le Registre Akashique moyennant quelques dollars, ou quelques centaines de dollars, et revenir avec tout ce qu'il y a à savoir. S'ils pouvaient le faire, ils ne le feraient pas pour de l'argent, ils s'en garderaient bien. Mais si vous êtes prêt à payer, ils ‘reviendront’ avec les effets mélodramatiques appropriés et vous diront que vous étiez Cléopâtre, ou Napoléon, ou le Vieux Kaiser Guillaume, ou le grand-père de Castro, ou même l'oncle de De Gaulle. Ils essayent généralement de découvrir qui vous voudriez être, et ils ‘reviennent’ alors avec un grand hochement de tête, et un grand pincement de lèvres, et tous les autres effets, et vous disent tout ce que vous leur avez dit — mais ils veillent à utiliser des mots différents. Non, madame ! Le monde regorge de celles qui furent Cléopâtre. Non, monsieur ! Le monde regorge de ceux qui furent Saint-Pierre, Saint-Jean, ou Saint-Quelqu'un d'Autre. Et de toute façon, qu'importe qui vous étiez ? Vous étiez quelqu'un, c'est certain, mais quelle importance ? Vous avez maintenant un nom différent, vous avez maintenant un corps différent, vous avez maintenant une tâche différente dans la vie et il ne faut pas s'attarder sur les gloires du passé. Le passé est sans importance. Le passé a fait les échecs du présent. Tout ce que vous pouvez faire maintenant c'est de vivre une vie décente dans le présent pour bâtir un meilleur avenir.

La meilleure façon est d'éviter de consulter les diseurs de bonne aventure et de n'avoir aucun rapport avec ceux qui annoncent qu'ils feront ceci, cela, et quelque chose d'autre si vous déboursez suffisamment. Si vous voulez en savoir plus sur vous-même, et que vous ayez une raison suffisante, vous pouvez toujours le faire en voyageant dans l'astral. Si vous voulez savoir quelque chose, alors essayez la méditation. Il y a un chapitre sur ce sujet dans Chapitres de Vie.

En méditation, vous devez vous isoler des courants de la Terre, parce que si les courants de la Terre circulent autour de vous, vous pensez à des choses de la Terre, vos pensées sont ‘terriennes’. Et ce n'est pas ce que vous voulez, vous voulez pouvoir contrôler le sujet de votre méditation. Donc la première chose requise pour la méditation est d'éviter notre vieille connaissance la constipation (oh ! c'est un sujet très important !), et de porter une robe de méditation. Celle-ci est presque toujours de tissu noir, et elle doit vous couvrir de la tête aux pieds. Elle doit en fait recouvrir votre tête, et presque tout votre visage. Vous ne devez pas vous étouffer, bien sûr, et si votre robe de méditation est bien conçue, il n'y aura pas de danger. Mais le point essentiel est que vous soyez isolé des influences extérieures par ce tissu noir. Votre corps doit être protégé de la lumière du soleil, parce que le soleil colorera vos pensées, et vous ne voulez pas que vos pensées soient colorées. Vous voulez penser vos propres pensées, et avoir vos propres pensées sous votre propre contrôle.

Si vous regardez dans Chapitres de Vie, vous allez trouver l'image d'un moine. Eh bien, si vous êtes habile avec du fil et une aiguille, confectionnez une chose comme cela, mais assurez-vous qu'elle soit assez grande. Aucune importance que ce soit comme une tente ou comme un sac ; vous n'allez pas faire le mannequin, ce n'est pas son but. Son seul et unique but est de couper les influences extérieures, donc la coupe est sans importance et plus elle est grande — dans les limites de la raison, bien sûr — plus elle sera confortable. Vous devez garder cette robe de méditation pour la méditation seulement, et vous ne devez pas la porter à d'autres fins que pour méditer. Vous devez aussi la garder soigneusement à l'abri pour que personne d'autre ne puisse l'utiliser, que personne d'autre ne puisse la toucher, parce que si une autre personne la touche et l'essaye, vous avez l'influence d'une autre personne dans la robe — ce que vous essayez d'éviter — et vous avez donc un autre obstacle.

En méditant sous ce couvert protégé, isolé, vous êtes à l'abri des influences extérieures. Ainsi, vous pouvez vraiment aller au cœur du sujet qui vous intéresse. Vous pouvez passer par les diverses étapes de la méditation, aller en profondeur, et en profondeur, et en profondeur, si bien qu'à la fin vous pouvez méditer dans un état tel que vous flottez. Et quand vous avez atteint ce stade, vous pouvez savoir beaucoup de choses sur ce qui se passe au-delà du dixième. Au-delà du dixième de conscience, et dans les neuf dixièmes de la sub-conscience. Rappelez-vous encore une fois, cependant, que ce mot ‘sub-conscient’ ne signifie pas que cette phase particulière de la conscience soit inférieure. Le préfixe ‘sub’ veut habituellement dire ‘inférieur’, mais dans ce sens, il indique ce qui se trouve en dessous du seuil de la conscience, alors que ‘supra’ indique ce qui se trouve au-delà, ou au-dessus, du seuil de la conscience.

Ainsi le sub-conscient se rapporte à tout ce qu'une personne sait ou a su, ou a expérimenté à tout moment depuis que cette personne est devenue une entité. En prenant le présent comme notre ligne de référence, nous pouvons dire que tout ce qui est passé, ou tout ce qui est conservé, est ‘en dessous’. Tandis que tout ce qui est à venir et qui doit encore être expérimenté sur cette Terre ou dans le monde suivant, est dans la ‘supra-conscience’, qui est, par conséquent, au-dessus de notre ligne de référence.

Voilà ! Vous en savez donc maintenant un petit peu plus sur notre titre ‘Au-delà du Dixième’. Nous nous occupons, et nous nous sommes occupés de choses que les gens savent sans savoir pourquoi, et des choses que les gens peuvent faire, bien que, pour le moment peut-être, ils s'en croient incapables. À savoir — le voyage astral. Tout le monde peut le faire ! N'importe qui peut le faire avec un peu de patience et l'adhésion à quelques règles simples, mais les gens disent : "Oh, je ne pourrai jamais faire ça !" Vraiment, ils ont peur d'essayer, mais vous — cher Lecteur — essayez, parce que c'est réellement une merveilleuse, merveilleuse expérience de s'élever dans les airs et de voler au-dessus de la surface de la Terre, de jouer avec le vent, de faire quasiment piailler de stupéfaction les oiseaux, qui peuvent voir les formes astrales des gens. Essayez. Vous verrez que c'est la chose la plus merveilleuse qui vous soit jamais arrivée.

Bien sûr, il y a des choses bien plus importantes dans cette affaire de s'élever au-dessus de la Terre que de simplement s'amuser. On peut se rendre dans n'importe quelle partie du monde, comme je vous l'ai déjà dit, mais ce n'est pas là la limite ; il y a plus — bien plus — que cela.

Si l'on médite, si l'on devient réellement compétent en méditation, et si l'on combine cela avec le voyage astral, on n'est pas limité à la surface de la Terre. Gardez ceci à l'esprit : quand nous voyageons dans l'astral nous ne sommes pas dans un corps de chair, nous sommes dans un corps qui peut pénétrer des matériaux qui, pour le corps de chair, seraient solides. Comprenez-vous ce que cela implique ? Cela signifie que l'on peut plonger à une vitesse contrôlée, plonger à travers la Terre et à travers la roche solide. On peut voir avec une clarté parfaite, même si pour un corps de chair ce serait l'obscurité totale et absolue. On peut s'enfoncer et voir peut-être ici un géant qui a été pris au piège il y a un demi-million d'années et qui est devenu encastré dans ce qui est maintenant du charbon solide. Dans ce charbon solide, ainsi, il y a un géant intact, parfaitement préservé, comme les mastodontes et les dinosaures ont été préservés intacts.

Pendant des années les scientifiques ont pensé que la venue des humains, ou des races humanoïdes, sur Terre était assez récente. Mais ils en sont maintenant arrivés à la conclusion que l'humanité sur Terre est beaucoup, beaucoup plus ancienne qu'ils ne l'avaient imaginé. Nos voyages à travers la roche solide peuvent nous le dire, nos voyages peuvent nous indiquer ceci : après des milliers et des milliers d'années, la Terre entre dans une sorte de convulsion périodique au cours de laquelle toute la surface de la Terre tremble, au cours de laquelle les eaux se retirent ici, montent ailleurs. La surface de la Terre semble bouillir, bouillonner, et les moindres vestiges des Travaux de l'Homme sur la Terre s'élèvent et retombent et sont engloutis à des centaines, ou des milliers, de pieds (m) sous la surface de la Terre. Les ménagères me comprendront quand je dis que c'est semblable à la confection d'un grand gâteau : vous avez un récipient plein de toutes sortes d'ingrédients distincts, et puis vous insérez une grosse cuillère au fond et soulevez, mélangeant graduellement le tout pour que tous les composants, tous les constituants, soient distribués à travers le mélange à gâteau.

Ainsi, chaque demi-million d'années environ, la Terre se débarrasse du stock indésirable et prépare sa surface pour la prochaine fournée, qui, elle l'espère de tout cœur, pourrait avoir plus de succès. La vie sur Terre est ancienne, l'Âge du dinosaure, du mastodonte, et de toutes ces créatures n'était que le début d'une autre expérience encore, tout comme dans des milliers d'années cette Terre, comme nous la connaissons à l'heure actuelle, prendra fin. La surface entière va se mettre à bouillir, à bouillonner, et les villes avec leurs Travaux de l'Homme vont s'effondrer pour être enterrés à des milliers de pieds (m) sous la surface, si bien que quelqu'un venant sur Terre dira que c'est un nouveau monde qui n'a jamais été habité.

Il faut beaucoup d'expérience pour faire ce type de voyage astral. Mais je peux le faire, et je peux vous dire que vous pouvez le faire aussi si vous pratiquez suffisamment, si vous voulez avoir foi en votre propre capacité, et si vous vous rappelez que vous ne pouvez pas le faire pour rapporter des messages à d'autres gens à tant de dollars la visite !

Tout au fond dans les glaces de l'Arctique, à des centaines de pieds (m), ou même à des milliers de pieds (m) sous la surface, j'ai vu des formes étranges. Une forme différente d'humain, un type de personne violacée avec des caractéristiques différentes des humains d'aujourd'hui. Les humains d'aujourd'hui — à titre d'exemple — ont deux seins et dix doigts. Mais j'ai vu des gens pourpres ensevelis absolument intacts, et ils avaient huit seins et neuf doigts à chaque main. Probablement qu'un jour la recherche exhumera certains de ces gens, et tout cela fera une brève sensation. Un jour, il y aura une excavatrice atomique qui pourra creuser la glace, et faire voir des gens et des villes enterrés à une incroyable profondeur dans la glace, les villes d'un peuple qui vivait et arpentait la surface de cette Terre des centaines de siècles avant qu'il n'y ait la moindre histoire documentée sur cette Terre.

C'était au temps où il n'y avait qu'un seul continent sur la Terre, et tout le reste était de l'eau. Lorsque l'Amérique du Sud et l'Afrique ne faisaient qu'un, et lorsque l'Angleterre était simplement une partie du continent européen ; lorsque l'Irlande n'était qu'un sommet s'étirant à des milles (km) — oui, des milles (km) — dans une atmosphère très différente. À un moment donné, tout le terrain du monde était une seule masse s'étendant du pôle Nord jusqu'à ce qui est maintenant le pôle Sud. C'était comme un pont joignant un côté de la Terre à l'autre. L'Australie, la Chine, et l'Amérique, ne faisaient qu'un, tous reliés à ce qui est maintenant l'Afrique et l'Europe. Mais suite à des tremblements de terre, à des secousses sismiques qui ont anéanti la civilisation et projeté des rochers et une terre neuve pour recouvrir cette civilisation, et à cause d'effets centrifuges, cette solide masse unique, cet unique continent de la Terre, s'est divisé. Et tandis que la Terre s'ébranlait et tremblait, le fond de la mer se déplaçait lentement, emportant avec lui des morceaux de terre, des terres qui devinrent l'Australie, l'Amérique, l'Europe, l'Afrique, et ainsi de suite.

Avec la pratique du voyage astral, avec une pratique considérable de la méditation, et en combinant les deux, vous pouvez en réalité voir tout cela comme si vous étiez dans cet engin cher aux Auteurs de Science-Fiction — une machine à remonter le temps. Il existe réellement une machine à remonter le temps, vous savez, une machine à remonter le temps très précise, qui fonctionne : c'est le Registre Akashique, où tout ce qui est jamais arrivé sur cette Terre est enregistré. C'est comme d'avoir un nombre infini de caméras enregistrant tout ce qui s'est jamais produit, de jour comme de nuit, et les incorporant toutes ensemble en un seul film ininterrompu en projection permanente sur lequel vous pouvez vous ‘brancher’ en sachant comment, et en connaissant l'époque que vous désirez regarder.

C'est réellement fascinant de voir une civilisation sur la Terre, une civilisation florissante, mais où les gens sont très différents des humains que nous sommes maintenant habitués à voir. Dans cette civilisation particulière, par exemple, les gens ne se déplaçaient pas dans des voitures, mais sur ce qui pourrait bien être à l'origine de la vieille histoire du tapis volant ; ils se déplaçaient sur des plates-formes qui avaient vraiment l'air de tapis. Ils s'asseyaient les jambes croisées sur ces choses et, en manipulant un petit levier de contrôle qui avait l'air d'un motif tissé, ils pouvaient s'élever et s'envoler dans n'importe quelle direction. Dans le Registre, nous pouvons observer tout cela et puis, tandis que nous regardons, il se produit un effet exactement comme si une personne maladroite faisait tomber un échiquier sur lequel toutes les pièces avaient été mises en place pour un bon match. Tout comme les pièces de l'échiquier, les habitants de la Terre de l'époque se sont écroulés. La Terre elle-même s'est entrouverte, de grands abîmes béants sont apparus dans lesquels tombaient les édifices et les gens, et puis la Terre a tremblé et s'est refermée. Après un certain temps, le soulèvement et le balancement de la surface ont pris fin, et la Terre était prête pour la ‘culture’ suivante.

Aussi, sous cette forme de voyage astral, on peut aller très, très profondément dans la Terre, et on peut voir peut-être des objets anciens intacts de cet Âge, ou des vestiges de grands édifices. On peut aller dans les régions Arctique ou Antarctique, descendre en profondeur et découvrir des gens et des animaux qui ont été rapidement congelés, et à cause du froid et de la rapidité de l'assaut du froid, ils ont été préservés parfaitement intacts comme s'ils étaient simplement endormis et attendaient qu'une main les secoue pour les réveiller.

En regardant ces gens, on peut voir des développements de poitrine différents, différentes narines, parce que l'atmosphère de la Terre il y a quelques millions d'années était très différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Les gens d'aujourd'hui ne pourraient pas vivre dans l'atmosphère de ces temps-là, tout comme les gens de cette époque n'auraient pas pu respirer l'atmosphère que maintenant nous appelons avec optimisme de ‘l'air pur’. Il y avait alors beaucoup plus de chlore, beaucoup plus de souffre, dans l'air. Aujourd'hui, nous avons la puanteur des vapeurs d'essence.

Une autre chose que vous pouvez voir, et que tout comme moi-même vous trouverez sans doute fascinante, est que le pétrole n'est pas naturel à cette Terre. Le pétrole n'est pas originaire de cette Terre. Selon le Registre Akashique, une planète est entrée en collision avec cette Terre, ce qui a provoqué un arrêt momentané de cette dernière, et puis elle s'est mise à tourner dans le sens opposé. Mais la collision a désintégré l'autre planète et une grande partie de ses mers s'est déversée à travers l'espace sur cette Terre. Les mers de cette planète étaient de ce que nous appelons le pétrole. Il se déversa, satura la Terre, pénétra dans la Terre, et s'enfonça jusqu'à ce qu'il trouve un niveau et une couche qu'il ne put pénétrer, et là, il s'étendit et s'amassa, pour attendre la venue des humains qui un jour le pomperaient et inventeraient une machine ou des machines parfaitement horribles qui utiliseraient ce pétrole. Quand tout le pétrole aura été extrait, il ne s'en produira plus, puisque, comme je l'ai dit, ce n'est que le déversement d'un autre monde.

En ai-je dit assez pour vraiment vous inciter à pratiquer le voyage astral ? C'est une chose merveilleuse, et ce que nous pourrions nommer le voyage astral terrestre (parce que cela concerne la Terre) et la méditation combinés peuvent vous montrer tout ce que vous pourriez jamais désirer connaître au sujet de cette Terre. Alors, pourquoi ne pas essayer ? Pourquoi ne pas avoir la foi et la patience, et vous mettre réellement à pratiquer le voyage astral ?

 

Chapitre Sept

Avant de commencer à écrire ce livre, j'avais pensé tenir compte des milliers de lettres reçues demandant un livre sur le traitement à base de plantes. Comment peut-on guérir telle affection, ou soulager telle maladie ? J'ai passé presque dix-huit mois à essayer de trouver une firme réputée, une firme dans chacun des principaux pays, qui fournirait le traitement aux herbes que je recommanderais. J'ai écrit à Messieurs Grassroots & Rissoles, en Angleterre, leur disant que je m'apprêtais à écrire un livre sur le traitement à base de plantes et leur demandant s'ils pourraient ou voudraient fournir les herbes que je recommanderais sous le nom exact de la plante. J'ai reçu une réponse insipide, qui me donnait poliment à entendre qu'eux, et eux seuls à travers le monde, s'y connaissaient concernant les herbes, et qu'ils n'étaient pas prêts à s'écarter de leur système d'appeler une rose par un autre nom, si l'on peut dire, de donner à ladite rose un numéro !

J'ai écrit à Toadstools and Applesauce Inc., aux États-Unis, et leur ai demandé la même chose. La réponse fut merveilleusement évasive, ajoutant qu'ils m'enverraient leur dernier catalogue donnant les noms des concoctions particulières qu'ils mettent sur le marché. J'ai donc jeté leur ‘littérature’ à la poubelle, et décidé d'écrire autre chose. Le résultat est ce livre, jusqu'ici basé entièrement sur les réponses aux questions que vous vous posez à propos d' ‘Au-delà du Dixième’.

Comment puis-je, ou quelqu'un d'autre, écrire un livre utile sur le traitement à base de plantes quand je ne peux pas obtenir un fournisseur fiable des herbes en question ? Si je vous dis que l'herbe XYZ va vous guérir de quelle que soit la maladie dont vous souffrez, je me trouve alors moralement obligé de vous dire où obtenir l'herbe XYZ. Malheureusement, les herboristes avec lesquels j'ai pris contact veulent seulement dire : "Prenez nos Comprimés N° 123 pour guérir votre ballonnement", etc. Cela n'est pas assez bon pour moi. Cela n'est pas assez bon pour vous. Vous voulez savoir ce que vous prenez, vous voulez savoir ce qu'il y a dans le Comprimé 123. Certaines herbes sont très, très efficaces quand elles sont prises dans leur forme pure, naturelle, mais si on leur ajoute un type d'herbe bon marché, alors non seulement le prix est bon marché, mais le produit final laisse à désirer.

La chose la plus étonnante — stupéfiante serait un meilleur mot, peut-être — c'est que les fournisseurs de traitements par les plantes ne veulent pas être francs et fournir les herbes mêmes que l'on recommande, mais veulent plutôt leur donner un absurde numéro ou un nom fantaisiste comme ‘Souffle de Vache Orientale’. J'ai écrit à une petite firme en Angleterre qui annonçait avec optimisme des herbes Orientales, mais la chère dame qui dirige l'entreprise n'a pas eu la politesse de répondre à ma lettre. Ce fut donc une autre bonne idée perdue. Tout ce que je voulais c'était de m'assurer que vous — mes Lecteurs — pouviez être certains que si je recommandais l'herbe XYZ, vous pourriez placer une commande et obtenir l'herbe XYZ. Je ne demandais aucune commission ou intérêt financier. Je ne pensais qu'à mes Lecteurs.

Mais, comme je l'ai dit, je ne peux tout simplement pas recommander une source appropriée d'approvisionnement, et donc pour les herbes que je vais recommander dans ce chapitre, je vous conseille de consulter votre Annuaire du Téléphone et rechercher en fait n'importe quel herboriste de votre région. Si je précise une certaine herbe, je veux dire cette herbe-là, je ne veux pas dire un substitut altéré, avec un nom aromatique ou un numéro, et si la firme que vous contactez d'abord ne peut pas vous la fournir, essayez une autre firme, dans une autre ville peut-être.

Une autre difficulté est qu'une herbe qui est commune en Angleterre est inconnue au Canada, et qu'une plante courante au Canada, n'a jamais été vue aux États-Unis. Et que pouvez-vous faire dans les pays de langue espagnole où ils traduisent bouton d'or par coquelicot (amapola — NdT) ! Dans Vivre avec le Lama, j'ai donné le nom ‘Bouton d'Or’, mais dans les éditions espagnoles le nom a été déformé en ‘Coquelicot’, parce que certains de ces pays espagnols ne savent pas du tout ce qu'est un bouton d'or.

C'est vraiment très étrange, vous savez, que les herbes soient apparemment tombées en discrédit. De nos jours, les médecins et les pharmaciens aiment tripoter de salissants produits chimiques faits d'urée (l'urée est éliminée par l'urine — NdT) ou de quelque autre substance nocive, alors que tout ce qu'ils ont à faire c'est d'aller dans les forêts brésiliennes où ils peuvent trouver à peu près toutes les herbes ou plantes du monde. Il y a deux cents ans, un Docteur en Médecine de n'importe quel pays européen ou anglais devait d'abord passer un examen d'astrologie, parce que l'astrologie a une grande influence sur les effets des herbes, et puis, il devait avoir une connaissance approfondie des herbes elles-mêmes. Il devait savoir comment dresser un horoscope, et il devait savoir comment et quand les herbes devaient être cueillies.

On pouvait voir le Médecin de ce temps-là s'esquiver la nuit sous la lumière de la lune, consultant soigneusement une carte qu'il tenait à la main pour savoir exactement quand une herbe particulière devait être cueillie ou quand certaines feuilles devaient être enlevées des branches.

Dans l'Ancienne École de Médecine, l'astrologie et les herbes étaient absolument et inextricablement liées. Le traitement à base de plantes était celui de ‘sympathie et antipathie’. Une maladie causée par les mauvais effets d'une planète particulière pouvait être guérie en utilisant des herbes qui étaient sous l'influence favorable de cette même planète. Ils appelaient cela le Traitement Sympathique, et si jamais vous aviez goûté à certaines de ces tisanes, vous reconnaîtriez que le patient avait besoin de beaucoup de sympathie !

Et aussi, une maladie causée par un mauvais aspect d'une planète pouvait être guérie par une herbe qui était antipathique à la planète causant la maladie.

Dans le temps, c'était ‘la chose’ à faire pour examiner le patient, de considérer ce qu'étaient ses influences astrologiques, et un horoscope était souvent établi, montrant les aspects maléfiques qui rendaient le patient malade. Alors, le médecin spécialiste des plantes consultait ses cartes du ciel et ses livres, et de son stock habituellement si bien garni, il fournissait les herbes qui guériraient la maladie en l'espace de quelques heures.

Si l'on veut faire un traitement à base de plantes réellement efficace, il doit se faire en conjonction avec l'astrologie, parce que chaque personne — qu'elle y croie ou non — a un caractère qui est affecté par les influences astrologiques. Si vous voulez être moderne, vous ne parlerez pas d'influences astrologiques mais de ‘rayons cosmiques’, ou quelque chose comme ça ; mais il s'agit de la même chose : d'influences astrologiques. Les gens qui sont nés en été ont une composition chimique différente de ceux qui sont nés en hiver, et ce qui aurait un puissant effet sur la personne née en hiver, pourrait n'avoir qu'un léger effet sur la personne née en été, et vice versa.

Si nous voulions nous établir comme praticien de la médecine à base de plantes, recevoir nos patients et tout cela, il nous faudrait considérer les signes astrologiques de chaque patient et les signes au moment des premiers symptômes de la maladie, parce que les humains ont des quantités variables de métaux en eux et ils peuvent être considérés comme des particules de différentes catégories de fer affectées différemment par divers aimants. Les planètes, bien sûr, étant les aimants.

Simplement pour vous donner une idée sur le traitement à base de plantes sous l'angle de l'astrologie, permettez-moi de vous rappeler que si une herbe est sous ‘la domination’ du Soleil, elle peut guérir les maladies d'une personne du type Martien. Les ‘Martiens’ ont leurs propres maladies particulières, ou plutôt, les maladies particulières à Mars, tout comme les ‘Jupitériens’ ont des maladies particulières à Jupiter.

Si une herbe sous la domination de Vénus est utilisée pour des Jupitériens, elle guérira les maladies particulières aux Jupitériens, et les herbes ‘exaltées’ par Jupiter guériront ces maladies qui peuvent être appelées ‘maladies lunatiques’. Si vous alliez vraiment au cœur du sujet, vous diriez : "Oui, c'est parce que Jupiter atteint son exaltation dans le signe du Cancer, qui est la Maison de la Lune."

Vous serez peut-être amusé ou intéressé de savoir que parmi les herbes gouvernées par la Lune se trouvent le chou, les concombres, le cresson, la laitue, la citrouille, le cresson d'eau, et beaucoup d'autres. Mais nous n'allons pas étudier l'astrologie, alors considérons plutôt certaines maladies ordinaires au sujet desquelles un nombre surprenant de personnes m'écrivent. Je vais d'abord vous faire bien comprendre que si votre état est grave, vous devez alors consulter votre médecin de famille — vous savez, le bon vieux Médecin Généraliste — et si votre maladie ne répond pas rapidement à un traitement par les plantes, voyez alors votre médecin de famille. D'autre part, si votre médecin de famille a essayé de vous guérir sans obtenir l'amélioration attendue, essayez les herbes ; elles existaient longtemps avant les médecins de famille du monde !

Il me vient tout simplement à l'esprit que beaucoup d'entre vous à travers le monde ne serez pas en mesure d'entrer en contact avec un herboriste local ; je vais donc vous donner deux noms et adresses, une en Angleterre et une à New York. Si vous écrivez à ces gens, ils ne pourront vous fournir que leurs propres mixtures ou concoctions, mais ces deux firmes sont extrêmement fiables. Les voici :

Messrs. Heath & Heather Ltd.

St. Albans, Hertfordshire

England

(Note spéciale : Vous devez adresser votre lettre à Miss Joan Ryder) avec l'avantage que vous pouvez écrire en anglais ou en espagnol, on y comprend parfaitement ces deux langues.

 

Voici la seconde adresse :

Kiehl's Drugstore,

109 Third Avenue,

New York 3, N.Y., U.S.A.

(Note spéciale : Le responsable est Mr Morse)

 

Dans les deux cas, vous devez aussi penser à joindre suffisamment de timbres pour la réponse, parce que tous ces gens sont dans les affaires pour gagner de l'argent, et je connais très bien le coût de la papeterie et de l'impression, le coût pour faire dactylographier des choses, puis le bouquet final des frais postaux est tout simplement trop. Vous pouvez envoyer un affranchissement suffisant par Coupon-Réponse International ; votre bureau de poste vous renseignera à ce sujet. Il est inutile d'écrire d'Amérique en Angleterre en incluant des timbres américains, parce que les timbres américains ne sont d'aucune utilité en Angleterre, tout comme les timbres anglais ne peuvent être utilisés aux États-Unis. Alors, si vous désirez recevoir une réponse (chose certaine car autrement vous ne prendriez pas la peine d'écrire !), rappelez-vous l'élémentaire courtoisie — (1) de fournir un affranchissement de retour suffisant par Coupon-Réponse International. (2) Inscrivez vos nom et adresse au complet sur la lettre, et pas seulement au dos de l'enveloppe. Les coutumes européennes sont différentes, et en Angleterre il est de pratique courante de mettre l'adresse de l'expéditeur en haut à droite de la lettre elle-même, parce que les Anglais jettent l'enveloppe ! (3) Ne vous impatientez pas si vous ne recevez pas de réponse par retour du courrier parce que ces firmes sont très occupées et, quoi qu'il en soit, la transmission ordinaire d'un pays à un autre prend un certain temps.

Quand je parlerai d'une herbe ou d'un traitement, donc, je vais m'en tenir à ce qui peut être obtenu chez ces deux firmes et, bien sûr, nous allons oublier tout ce qui concerne la partie astrologique.

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Une des questions les plus courantes que je reçoive est : "Mon mari est alcoolique. C'est le meilleur homme du monde quand il est sobre, mais cela devient de moins en moins fréquent. Je vais devoir divorcer. Que me conseillez-vous ?"

C'est quelque chose de très, très triste vraiment que l'on ait permis au commerce des boissons alcoolisées de perdurer. À coup sûr, l'alcool nuit au Sur-Moi, et si les gens ne buvaient pas ils ne deviendraient pas alcooliques ! L'état alcoolique n'est pas tant un vice qu'une maladie, ou un dérèglement. Ce qui se passe c'est que le sang de la personne prédisposée à l'alcoolisme est carencé, et il devient très, très fortement endommagé par l'action de l'alcool. Les cellules sanguines se modifient, et un changement chimique se produit. Une personne alcoolique est une personne vraiment très, très malade, et peu importe ce qu'on en dit, d'après mon expérience il n'y a pas de remède pour l'alcoolique, aucune guérison réalisable. Si une personne est alcoolique, il lui faudrait être confinée à une île déserte avec l'espoir que son sang puisse redevenir plus normal avec le temps.

S'il était généralement reconnu que l'alcoolique est un malade souffrant d'une maladie du sang, les médecins dans l'ensemble accorderaient sans doute plus de temps à la recherche. Avec de la recherche adéquate, il y a tout lieu de supposer qu'un remède pourrait être trouvé pour cet état réellement pénible. L'alcoolique boit pour vivre. Il a une envie irrésistible de boire parce qu'il sent qu'il lui manque quelque chose — et c'est exact. Son sang est différent, et ne peut être maintenu que par l'apport constant de l'alcool dans ses cellules sanguines.

Il n'existe pas de plantes capables de venir en aide à l'alcoolique. Le seul moyen d'aider l'alcoolique est de le faire entrer dans un hôpital, ou dans une autre institution, là où il peut recevoir une surveillance constante et une attention constante.

Souvent une personne naît alcoolique-prédisposé. Cela signifie que l'un des parents ou l'un des grands-parents a été alcoolique, et ainsi la personne qui est maintenant née alcoolique-prédisposé a une maladie du sang qui peut se manifester après la consommation d'une certaine quantité d'alcool. Un dé à coudre d'alcool peut suffire à déclencher la réaction, ou cela peut être un litre, personne ne sait. Mais quand la réaction a été déclenchée, il n'y a aucun moyen de l'inverser et l'individu, au lieu d'être enclin à l'alcoolisme, devient un alcoolique avéré.

Il devrait y avoir une loi qui stipule que les alcooliques doivent se faire enregistrer auprès d'un Conseil Médical. Et puis, les enfants ou les petits-enfants d'un parent ou d'un grand-parent alcoolique devraient être avertis de ne jamais toucher à l'alcool. Tant qu'ils ne touchent pas à la chose, ils ne deviendront évidemment pas alcooliques. Ainsi, dans ce cas, la prévention est le seul remède.

Les alcooliques ne devraient pas se marier et, comme je viens de l'exposer, ils devraient entrer dans un hôpital ou une institution pour pouvoir être traités suivant les tout nouveaux développements qui ont été découverts. Mais laissez-moi dire ceci en défense de l'alcoolique : c'est un homme malade. Oui, il devient parfois méchant, il devient insensible, mais il souffre d'une maladie mortelle, d'une maladie insidieuse, et ça ne l'aidera pas du tout de tempêter contre lui, ça ne servira qu'à le conduire au désespoir. Plutôt, soyez ferme avec lui, et dites-lui que sa guérison est entre ses propres mains en renonçant à l'alcool. S'il comprend son problème, et s'il lui reste de la volonté, il peut faire beaucoup pour soulager sa condition — en suçant des bonbons durs, par exemple. Cela l'aidera. Ainsi, c'est tout ce que je peux vous dire sur la façon de traiter les alcooliques.

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Un nombre surprenant de personnes m'écrivent au sujet de l'asthme. L'asthme peut prendre diverses formes, et si une personne en souffre, elle doit consulter un médecin, voir son Médecin Généraliste, qui pourra alors, si nécessaire, référer son patient à un spécialiste. Il y a l'asthme des bronches, par exemple, et il y existe d'autres formes d'asthme ; elles peuvent être soulagées par le traitement médical ou à base de plantes nécessaires. Je n'ai pas ici le catalogue Kiehl, mais je peux vous dire que Heath & Heather ont des herbes pour le soulagement de l'asthme, et il n'y a donc aucun problème de ce côté-là.

Pour ceux que cela intéresse, l'hysope est vraiment une très bonne plante pour ceux qui souffrent d'asthme. Le meilleur endroit où trouver l'herbe hysope est en Italie, parce que l'hysope d'Italie est plus puissante que nulle part ailleurs. Les Anciens faisaient bouillir l'hysope avec une mixture de miel et de rue, et buvaient ensuite la chose. Elle donnait un soulagement instantané de la toux, de l'essoufflement et de la respiration sifflante. Ayant déjà pris cette mixture, je ne vais pas vous dire qu'elle est agréable, mais je vais vous dire que ça marche !

Une autre forme d'asthme est celle d'origine nerveuse. Souvent des enfants vont devenir si enragés à propos de quelque chose qu'ils vont en avoir la figure pourpre, et ils en auront une réelle attaque d'essoufflement suivi d'une respiration sifflante. Les parents effrayés s'écriront, bien sûr : "Oh ! Il a une violente crise d'asthme ; appelons vite le docteur !" L'enfant entend cela, aussi chaque fois qu'il est de mauvaise humeur par la suite, il pique une crise de colère qui est prise pour une crise d'asthme. Il apprend que s'il a ‘une crise d'asthme’, tous ses péchés sont oubliés, ou pardonnés, et il obtient tout ce qu'il veut. Beaucoup d'enfants utilisent ‘l'asthme’ comme une arme contre les parents. La première crise d'asthme se produit souvent dans la petite enfance, longtemps avant que les parents se rendent compte que l'enfant peut comprendre ce qu'ils disent, bien qu'il n'ait pas encore appris à parler. Alors, ne parlez pas de ces choses devant les petits bébés, et apprenez de votre médecin si votre ‘asthmatique’ a réellement une maladie organique ou non. Si c'est le cas — soignez-le. Sinon, persuadez-le qu'il n'en a pas en ignorant absolument ces crises de colère.

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Beaucoup de personnes âgées m'écrivent à propos de l'arthrite et du rhumatisme. Eh bien, naturellement, on ne peut pas guérir ces deux affections, quoique l'on puisse grandement les soulager. Pour commencer, personne ne sait vraiment ce qui cause l'arthrite. Il est possible de se procurer des herbes qui peuvent soulager ces deux maladies. Des herbes aux noms anglais de ‘motherwort’ (Leonurus cardiaca — NdT), ‘bitter root’ (Lewisia rediviva — NdT), et ‘primrose’ (Primula vulgaris — NdT) peuvent grandement aider à surmonter les rhumatismes — oui, il y a différentes sortes de rhumatismes ! — et à soulager l'arthrose. Vous ne pourrez probablement pas obtenir les herbes localement, alors vous vous mettez ici en contact avec l'une des deux firmes citées.

Beaucoup de cas d'arthrite et de rhumatisme peuvent être grandement soulagés en déménageant dans une autre région. Il est possible que l'approvisionnement en eau ne vous convienne pas. Il est possible que l'eau contienne trop de minéraux, trop de substances dures, et ceux-ci sont transmis par votre système sanguin aux diverses articulations où ils se logent et provoquent de la douleur. Beaucoup de gens qui n'ont pas pu déménager de leur région se sont assuré une nette amélioration en achetant un filtre à eau et en filtrant toute eau avant de la boire. Cela prend de trois à six mois avant que vous ne constatiez une amélioration vraiment marquée, mais cela en vaut la peine, n'est-ce pas ? Un petit filtre à eau peut réellement vous apporter un grand soulagement.

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Les choses que les gens demandent ! Tout ce qui a trait à leurs reins, tout ce qui a trait à la vie sexuelle, etc., etc. Mais tout d'abord, occupons-nous des reins.

De nos jours, avec l'horrible nourriture artificielle et les préparations chimiques qui sont placées sur le marché en une profusion de plus en plus grande, les gens constatent que leurs reins leur causent des problèmes. Alors, si vous avez des problèmes de reins, l'herbe ‘motherwort’ (Leonurus cardiaca — NdT) est d'une valeur très réelle. Elle vous aidera en nettoyant vos reins et en permettant que vous vous sentiez de façon générale beaucoup, beaucoup mieux.

Si vous avez des calculs rénaux (et vous ne pouvez pas l'ignorer !) vous trouverez que le ‘parsley piert’ (nom botanique : Alchemilla arvensis — NdT) est une herbe vraiment merveilleuse. L'ancien nom pour ‘parsley piert’ était ‘parsley breakstone’ (‘parsley’ = persil ; ‘breakstone’ = brise-caillou — NdT). Cette herbe, qui peut être obtenue sous différentes formes chez les herboristes mentionnés plus haut, possède l'inestimable propriété de désagréger les pierres rénales et de les transformer en une sorte de gravier qui peut être éliminé sans besoin d'une intervention chirurgicale.

Vous aideriez énormément vos reins — et aussi à surmonter les états arthritiques et rhumatismales — en buvant beaucoup d'orgeat. Voici la meilleure façon de préparer de l'eau d'orge :

Faites mijoter de l'orge perlé dans beaucoup d'eau jusqu'à ce qu'elle soit bien molle, puis tamisez l'eau qui sera laiteuse. Si vous voulez rendre le breuvage plus agréable, vous pouvez le mélanger avec de la limonade ou de l'orangeade faite avec des citrons ou des oranges fraîches (le jus et quelques zestes) auquel vous ajoutez du sucre et de l'eau bouillante. Lorsque vous aurez de l'eau d'orge aromatisée au citron ou à l'orange, vous constaterez que c'est très rafraîchissant et agréable à boire. Vous n'en boirez jamais trop, c'est extrêmement bénéfique.

Une note spéciale — parfois l'eau d'orge prend une teinte rose-bleuâtre qui fait que certains pensent que c'est un défaut. Ce n'est pas le cas ; si cela se produit, c'est tout à fait normal. Buvez de cette eau d'orge autant que vous pouvez confortablement en boire, et dans un laps de temps étonnamment court, vous constaterez que vos reins vont beaucoup mieux et que vous vous sentez vraiment mieux. Pendant que vous suivez ce traitement à l'eau d'orge, évitez le blanc d'œuf. Vous pouvez manger le jaune, mais évitez le blanc d'œuf qui, dans tous les cas, ne peut vous faire de bien.

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De nos jours beaucoup de gens souffrent de troubles nerveux. La pression de la civilisation, le constant va et vient, et tous les bruits discordants auxquels nous sommes soumis, irritent les nerfs, provoquent des maux de tête, provoquent de la tension et de la frustration. Eh bien, il n'est pas nécessaire de continuer comme cela, vous savez, parce qu'il existe une herbe exceptionnellement bonne appelée la valériane. Son nom varie un peu dans les différentes parties du monde, et donc le terme Latin est cypripedium pubescence. On la connaît comme ‘le médicament des nerfs’. Elle a le plus merveilleux effet sur le mental et le système nerveux. Si vous êtes irritable et ressentez une profonde agitation, vous devriez alors combiner la valériane avec la passiflore (nom scientifique : Passiflora — NdT).

Ces deux herbes combinées aideront ceux qui souffrent d'insomnie. Prenez une dose de la teinture, de cinq à soixante gouttes, selon votre état. Il s'agit d'une paire d'herbes qui sera d'un grand secours pour calmer l'alcoolique. Donnez-lui une bonne dose de la solution, cela le calmera beaucoup, et si vous avez des douleurs menstruelles, eh bien, prenez-en également une dose et cela soulagera votre douleur.

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On m'interroge très, très souvent sur le diabète. Eh bien, si une personne est diabétique, elle doit suivre le traitement prescrit par son médecin, en général ce truc compliqué d'insuline. Mais vous pouvez obtenir du soulagement avec l'herbe ‘buchu’. Comme cela varie dans les différentes parties du monde, voici son nom Latin : barosma crenata. Elle agit en enlevant le gravier qui est causé par l'acide urique. Les messieurs seront aussi intéressés de savoir que c'est un traitement très bénéfique pour les difficultés chroniques de la prostate, quand ils sont sur une liste d'attente pour être opérés, ou quand ils ont refusé d'être opérés.

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Nous nous sommes déjà occupé de la constipation dans un autre chapitre. Mais il y a tellement de façons de traiter la constipation et je suis d'avis que vous devriez vous en tenir au traitement à base de plantes pour la constipation. Les herbes sont naturelles, les herbes aident, tandis que si vous utilisez certaines de ces redoutables préparations chimiques, vous allez vous retrouver avec un cas de grave inflammation interne. Essayez la cascara, essayez le sirop de figues, essayez le séné (Senna alexandrina — NdT), essayez quoi que ce soit de ce type, et si vous voulez quelque chose qui fonctionne sans douleur mais qui mérite aussi le titre de ‘pilule de foi’, vous devriez alors essayez les pilules ‘112’ de chez Heath & Heather. Elles donnent vraiment des résultats. Et à ce propos, ne soyez pas trop désireux de prendre certaines de ces herbes concentrées et en poudre pour la constipation parce qu'elles récurent vraiment, et s'il vous faut prendre les concoctions en poudre, assurez-vous de ne pas avoir à aller travailler le lendemain. Vous pourriez être si ‘occupé’ que le temps vous manque !

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Il ne sert à rien, vraiment, d'ajouter à nos commentaires sur les plantes, parce que certaines herbes sont communes dans une partie du monde et tout à fait inconnues dans une autre. Les firmes mentionnées sont évidemment là pour faire de l'argent, et afin de pouvoir y arriver plus facilement, elles ont un département consultatif auquel vous pouvez écrire pour des informations sur leurs préparations qui peuvent le mieux répondre à vos besoins. C'est ce qu'il vaut mieux faire si vous êtes dans le doute, et il vaut mieux traiter avec une firme plutôt que de ‘faire les magasins’ pour chercher quelqu'un qui peut vendre légèrement, légèrement moins cher. Les deux firmes mentionnées, et avec lesquelles je n'ai aucun intérêt, financier ou autre, sont des firmes fiables qui sont vraiment dignes de confiance. Je ne fais pas leur publicité pour une rémunération. Je vous donne leurs noms parce que je ne peux vous donner les noms d'aucuns fournisseurs réputés qui se spécialisent dans les herbes naturelles.

Ainsi, j'espère que ces commentaires pourront vous être utiles.

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Les gens semblent avoir un intérêt sans égal pour les ‘prophéties’. Ils veulent savoir ce qui va arriver, où et quand. J'ai dit qu'une partie de l'Amérique serait submergée. Oui, c'est vrai, mais les gens veulent savoir quand et comment. Ils semblent penser que je peux le préciser à dix secondes près, mais je ne le peux pas parce que cela dépend beaucoup des Américains.

Tout au fond de l'océan Pacifique, au large de la côte américaine, il existe un très sérieux défaut, une faille dans l'écorce terrestre. Considérons deux planches, l'une chevauchant à peine la bordure de l'autre. Elles sont sans danger pourvu que personne ne leur donne une secousse, mais s'il arrive que l'on secoue une planche, un déplacement se produit, et elles tombent toutes les deux avec un réel ‘boum’.

Au large de la côté américaine cette faille dans le fond marin est telle qu'un bord s'accroche à peine à l'autre, et un tremblement de terre pourrait déloger le bord supérieur et provoquer un glissement, donnant une inclinaison tout à fait désagréable au littoral américain voisin, s'étendant le long de la Côte Pacifique et affectant de la Floride à New York. Un tremblement de terre pourrait faire cela.

Loin dans le Désert du Nevada, des scientifiques américains qui devraient avoir un peu plus de bon sens, font exploser des bombes atomiques sous la terre. Elles provoquent des secousses sismiques. Maintenant, je ne peux pas prédire quand un scientifique particulièrement débile fera exploser une bombe plus-grosse-que-prévue qui décrochera la faille. S'il le fait, il pourrait se retrouver les pieds mouillés. Mais cela finira par arriver. Cela peut ne pas se produise pendant cinq ans, ou cinquante ans. Les probabilités sont que cela arrivera à un moment entre ces deux limites, soit entre cinq et cinquante ans, mais ce sont des choses qui ne peuvent pas être prédites avec précision parce que la différence entre cinq et cinquante ans de temps géologique est si infinitésimale en terme de temps supérieur qu'il faudrait avoir toute une série de zéros après le point décimal. Les probabilités sont, cependant, que si les Américains continuent de se mêler des bombes atomiques dont ils ne savent rien, ils feront des dégâts immenses à l'ensemble de la structure du monde.

Si les Américains veulent être en sécurité, ils devraient aller s'installer plus haut, notamment autour des Rocheuses. Il faut aussi savoir que les autorités américaines sont bien conscientes des dangers de cette faille, mais l'Amérique est un pays politiquement influencé, et la région de la Californie est une région vraiment très riche. Il y a des exploiteurs de développement de terrains fabuleusement riches, et si le Gouvernement déclarait fort raisonnablement que certains secteurs sont inhabitables à cause du risque de tremblements de terre et d'un éventuel affaissement, alors les spéculateurs immobiliers soulèveraient un tel tollé de colère que le Gouvernement Américain tomberait, parce que l'Amérique est gouvernée par le Tout-puissant Dollar et que quelques milliers de cas de misère humaine ne comptent vraiment pas pour les spéculateurs immobiliers ou les politiciens.

De très nombreux géophysiciens ont averti le Gouvernement des dangers pour la Californie, mais ils se sont ‘fait taire’ avec une grande efficacité. J'invite ceux-là à essayer de me 'faire taire'. Je déclare catégoriquement que les côtes de l'Amérique sont en grave danger parce que personne ne pense à l'avenir. Sans doute y aura-t-il un beau Fonds de Secours pour les survivants, mais si certaines de ces détonations dans le Désert du Nevada pouvaient être arrêtées maintenant, il n'y aurait alors nul besoin d'un Fonds de Secours plus tard.

En attendant je ne peux que conseiller aux gens d'aller s'installer sur les hauteurs, si possible. Planifiez de déménager d'ici cinq ans (la publication d'origine de ce livre date de 1969 — NdT) et espérez que le tremblement de terre ne se produira pas pendant un autre cinquante ans. Concernant ceci, beaucoup, beaucoup d'experts affirment qu'un grand séisme californien aurait déjà dû se produire. Alors — vous voilà avertis.

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Les gens m'écrivent pour me dire que dans Chapitres de Vie j'ai fait certaines prophéties, mais que je n'ai pas mentionné l'Australie ni l'Afrique ni tel ou tel pays. Non, bien sûr que non ! Je connais beaucoup de choses sur un grand nombre de pays, mais je n'ai pas entrepris de compiler un guide touristique des catastrophes ou des changements. J'ai simplement donné des indications de base. Toutefois, jetons un coup d'œil à l'Australie.

À présent, l'Australie est un vaste continent qui est peu peuplé, et seulement sur les régions côtières. L'Australie pourrait prendre un milliard de personnes supplémentaires et à peine le remarquer, mais le cœur de l'Australie est aride. Il n'y a pas beaucoup de vie là, il n'y a à l'heure actuelle aucune possibilité de cultiver les régions désertiques. Dans de nombreuses années à venir, le cœur mort de l'Australie sera creusé par des explosions atomiques contrôlées. Il y aura un grand lac créé dans le centre de l'Australie, et il se remplira rapidement de grandes masses d'eau douce venant des profondeurs de la terre et qui n'a actuellement aucune fissure par laquelle elle pourrait atteindre la surface. Dans les années futures, l'intérieur de l'Australie sera vraiment florissant. Quand ce très grand lac sera complètement formé, ses rives seront bordées d'arbres et d'arbustes importés du Brésil, et le climat entier changera aussitôt que les arbres auront pris racine. Car les arbres contribuent de façon importante à l'amélioration d'un climat. L'intérieur du pays deviendra pastoral, il y aura alors de l'eau en abondance, et plus les arbres croîtront, plus il y aura d'eau sous forme de pluie.

Dans un lointain avenir, l'Australie, le Canada et le Brésil seront les principaux pays. Mais l'Australie, comme le Canada, doit d'abord mûrir parce que tous les deux sont immatures, et même enfantins, et ils souffriront beaucoup car il semble que seule la souffrance puisse enseigner. Les gens n'apprennent pas par la bonté, mais seulement par la douleur et la misère. Les pays qui ont la vie trop facile et ont un standard de vie trop élevé ne peuvent tout simplement pas, ou ne veulent pas, apprendre, et ces pays doivent être terrassés afin que par la souffrance et la famine, par les grèves et les conflits, ils apprennent les amères leçons de la vie et fassent enfin quelque chose pour améliorer les choses.

Dans les années à venir l'Argentine va prospérer. Dans les années à venir l'Argentine récupérera les îles Malouines qui seront plus tard utilisées comme base de recherche scientifique pour le travail en relation avec les OVNIS et l'Antarctique. Pour le moment l'Argentine traverse une période vraiment très difficile, mais les Argentins devraient puiser du courage dans le fait que ce sont les douleurs de l'enfantement d'un pays beaucoup plus important. Dans les années à venir l'Argentine sera vraiment un très grand, très important pays, avec un Gouvernement des plus stables et une économie des plus stables. Le Registre Akashique des Probabilités indiquait que l'Uruguay, le voisin immédiat de l'Argentine, aurait occupé cette position convoitée. L'Uruguay allait être le Jardin de l'Amérique du Sud ; lui, aussi, allait avoir un lac dans son intérieur qui vivifierait le terrain aride et le rendrait fertile et capable de produire d'abondantes récoltes. Malheureusement, l'Uruguay est un pays qui, jusqu'à présent, n'a pas souffert, et donc les Uruguayens n'étaient pas en mesure d'être à la hauteur du standard d'intégrité qui aurait été exigé. Il connaît maintenant des grèves successives et le pays tout entier semble être en grève, mais le cours de l'évolution ne peut être retardé pendant qu'un pays règle ses conflits internes. Ainsi, la loi des Probabilités avance, et l'Argentine prend la place beaucoup plus importante du petit Uruguay.

L'Argentine, donc, et le Brésil, seront les grandes, grandes forces de l'Amérique du Sud et Centrale, avec peut-être une prépondérance de succès en faveur de l'Argentine parce que la température de ce pays est plus favorable aux activités humaines. Les températures du Brésil sont trop équatoriales pour permettre à quiconque de déployer une grande énergie.

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Les gens m'écrivent au sujet de l'Afrique, me demandent ce que je pense de l'Afrique. L'Afrique est un continent en effervescence, un continent mis en colère intérieurement par les assauts des attaques clandestines du Communisme Russe et Chinois, attaques qui peuvent ruiner l'intégrité du continent. Pendant des années, il y aura des divisions et des dissensions en Afrique, et la Rhodésie d'aujourd'hui, avec sa haine de tout et de tout le monde, sera balayée. Plus tard, toute l'Afrique reviendra à son statut originel, celui de ‘Continent Noir’. Elle sera gouvernée par des gens de couleur, elle sera habitée par des gens de couleur, et toute personne de race blanche là-bas sera tout juste tolérée. Il n'y aura pas de villes peuplées de Blancs comme à présent, les gens seront tous de couleur.

Mais encore plus tard dans l'histoire, les Blancs et les Noirs se réuniront de nouveau, mais sur une base plus amicale, et finalement — comme je l'ai dit dans d'autres livres — il n'y aura plus qu'une seule couleur sur la Terre qui sera connue sous le nom de la ‘Race Hâlée’ (the ‘Race of Tan’ — NdT).

 

Chapitre Huit

"Bon !, dit le Vieil Homme, en essayant de redresser les muscles endoloris de son dos et souhaitant que les chaises roulantes ne soient pas aussi horriblement inconfortables, voilà un autre chapitre terminé. Veux-tu le lire et me dire ce que tu en penses ?"

Le silence régna pendant un bon moment, rompu seulement par le froissement des feuillets de papier. Puis, enfin, on put entendre le claquement de la liasse de feuillets sur la table.

"Mais ! dit la femme du Vieil Homme, tu disais que tu mentionnerais un remède pour le mal de dents — tu sais que beaucoup de gens t'ont questionné à ce sujet, alors pourquoi ne pas leur dire comment se débarrasser d'un mal de dents ?"

Le Vieil Homme soupira et dit : "Si les gens ont un mal de dents, le seul remède est de faire arracher la fichue dent. Je n'ai jamais cru à ces stupidités que sont les plombages."

La femme du Vieil Homme étouffa un petit rire et répliqua : "Non, mais tu n'as pas de dents non plus, ou du moins, aucune qui vaille qu'on en parle !"

Le Vieil Homme eut l'air un peu morose en tâtant du bout de la langue les quelques dents qui lui restaient. Sans doute, pensa-t-il, mais pas une n'est plombée, et j'en aurais davantage si je n'avais pas eu la mâchoire si gravement brisée. Puis, à haute voix : "D'accord ! disons quelque chose sur la façon de guérir le mal de dents."

 

La science moderne (qui, bien sûr, devrait être la science MÉDICALE moderne) n'a pas été capable de faire mieux que le remède de la Nature pour le mal de dents. La science médicale moderne prescrit souvent une substance entièrement artificielle qui a le défaut le plus malheureux de ‘sensibiliser’ une personne à ce remède. Comme il me paraît être une invention du Diable, je ne citerai pas son nom, mais il existe un remède naturel tout à fait infaillible pour un mal de dents.

Allez chez votre pharmacien et achetez une petite bouteille d'huile de clous de girofle puis, en rentrant chez vous, prenez une petite boule d'ouate et mettez-y une goutte ou deux d'huile de clous de girofle. Frottez doucement la gencive autour de la dent affectée avec l'huile de girofle, et si la dent a une cavité, mettez-y une petite quantité d'ouate, imbibée d'huile de girofle, de façon à ce qu'elle reste dans la cavité. En quelques secondes votre mal de dents disparaîtra.

Vous devez acheter la meilleure qualité possible d'huile de clous de girofle, parce que plus elle est de qualité supérieure — plus elle est pure — plus le soulagement est rapide.

Les vieilles gens de la campagne gardent souvent quelques clous de girofle pour la cuisson dans un bocal, et au premier signe de mal de dents, ils mettent un clou de girofle sur la dent affectée et le mâchent pour qu'en l'écrasant, l'huile à l'intérieur de la gousse recouvre la dent. C'est l'un des plus anciens, et cependant l'un des plus modernes, remèdes pour le mal de dents.

Même si cela est très efficace, vous devez quand même aller voir votre dentiste pour savoir ce qui a réellement causé le mal de dents, parce que vous ne pouvez pas continuer de tremper une mauvaise dent dans l'huile de clou de girofle, n'est-ce pas ? La meilleure chose est de faire arracher la misérable chose ! À propos, je me demande toujours pourquoi les soins dentaires sont une affaire si brutale. Je n'ai encore jamais eu de soins dentaires indolores, et cela me semble vraiment un domaine qui aurait besoin de beaucoup de recherches. Si j'avais beaucoup d'argent et que je pouvais ainsi mettre au point ma machine aurique, les dentistes pourraient voir beaucoup plus clairement ce qu'a une dent, et comment l'extraire sans douleur. Ce que j'avais imaginé était quelque chose comme une caméra photo-instantanée qui prendrait une photographie de l'Aura d'une personne pour que n'importe qui puisse en voir les couleurs. Ce sont les couleurs de l'Aura qui sont importantes, vous savez. L'éclat des couleurs et leurs stries particulières. Si on regarde une Aura et que l'on voit la couleur d'une maladie, alors, avec un appareil approprié, il serait tout à fait possible de guérir la maladie avant qu'elle ne puisse s'installer. On pourrait y remédier en appliquant les contre-couleurs nécessaires qui changeraient la couleur ‘dégradée’ de la maladie, et ainsi, par réaction sympathique, la personne serait guérie depuis l'Aura vers le corps physique.

Ce n'est pas une folle utopie. C'est quelque chose qui fonctionne réellement. C'est quelque chose que les médecins devraient étudier. Malheureusement, le traitement médical est en retard d'une centaine d'années, et si les médecins consentaient seulement à s'y mettre et à étudier des idées nouvelles au lieu de dire : "C'est impossible, Aristote ne l'a pas enseigné", nul doute alors que les gens ne souffriraient pas tant.

Pour ceux qui désirent expérimenter sur l'Aura — et qui ont un peu d'argent — achetez une de ces caméras de télévision raisonnablement bon marché, et branchez-la sur un poste de télévision. La caméra devrait être réglée pour recevoir et transmettre de beaucoup plus hautes fréquences (c'est-à-dire, une partie supérieure du spectre) qu'il n'est normal pour des images. Et si le réglage est effectué correctement, les spectateurs peuvent voir une reproduction floue d'un corps humain avec diverses stries et lignes grises, et des tourbillons tout autour du corps.

Si les gens veulent expérimenter avec une caméra, et ont quelques connaissances de chimie, il est possible de fabriquer un matériel sensible qui peut enregistrer une fréquence beaucoup plus élevée que celle utilisée normalement dans le travail photographique orthodoxe. Cela fonctionne aussi parce que j'ai pris des photos de l'Aura humaine, et j'ai détruit tous mes clichés parce que cela devient terriblement monotone de s'entendre dire par un quelconque scientifique que de telles choses ‘ne peuvent se faire, et que les photos doivent être truquées’. Un scientifique (ce devrait être entre guillemets !) dira cela même quand une photo a été prise devant lui ; il pense toujours qu'il y a un truc quelque part, et il m'apparaît vraiment que le monde n'est pas encore prêt pour la photographie aurique. Il a besoin que ses ‘génies scientifiques’ se fassent instruire pendant quelques années de plus.

La vue, le son, et le toucher sont des sujets très intéressants, vous savez. Ils font tous partie du même spectre de vibrations. Vous est-il jamais arrivé de vous demander à quel moment le toucher devient vue ou son ?

Si vous touchez une chose, vous recevez une vibration très grossière qui impressionne cette partie de votre corps avec laquelle elle est en contact, indiquant un objet d'une composition particulière, qui est, la densité. Vous pouvez également voir une telle chose. Mais alors, vous rendez-vous compte que vous ne pouvez pas voir une onde sonore, ni ne pouvez entendre la chose que vous voyez. Si nous montons sur l'échelle du spectre à partir de notre point de vue du toucher, nous entendons un son. Ce son peut être une note grave, presque à l'échelle du toucher, ou une note haute, presque à l'échelle de la vue. Quand vos oreilles ne réagissent plus à certaines vibrations parce qu'elles sont trop hautes, alors votre vue prend la relève. Vous pouvez, par exemple, voir un rouge terne. Mais, réfléchissez simplement à la vue lors de votre prochaine méditation.

Quand vous voyez une chose, vous ne touchez pas cette chose. Elle peut être dans une bouteille en verre, elle peut être à des milliards de milles dans l'espace. Pourtant la chose que vous voyez vous touche, autrement vous ne pourriez pas la percevoir. Vous ne pouvez voir un objet que lorsque cet objet vibre tant qu'il projette continuellement des particules de lui-même et produit des vibrations qui traversent l'espace et tout le reste pour vous atteindre. Mais ces vibrations sont si frêles — si faibles — que même une feuille de papier noir peut les arrêter, alors que les vibrations grossières du son peuvent pénétrer même un mur de pierre.

On pourrait dire que cette vie et la vie astrale sont représentées de cette manière. Les vibrations grossières du son représentent la vie sur Terre, mais les vibrations plus délicates et plus hautes de la vue représentent l'astral.

Il y a plusieurs sens à notre disposition dans l'astral dont nous ne sommes même pas au courant dans le physique. Les gens m'écrivent pour me demander comment il est possible qu'une personne quadridimensionnelle laisse tomber — bon, à titre d'exemple — une pierre dans le salon de quelqu'un. Je pense que la personne qui m'a écrit venait de lire un article dans un journal au sujet d'une maison hantée où des pierres avaient été jetées dans des pièces fermées à clef. La réponse à cette question est que dans le monde tridimensionnel de la chair, nous sommes seulement en mesure de percevoir les dimensions de la chair, et s'il y avait une ouverture ailleurs, les yeux du corps de chair ne pourraient pas la percevoir.

Supposons que les humains ne puissent regarder que vers le bas, ou qu'ils soient bidimensionnels. Alors, comme ils ne peuvent regarder qu'en bas, ils ne peuvent pas voir le plafond au-dessus d'eux. Mais si une personne à l'extérieur de la pièce peut percevoir qu'il n'y a aucun plafond là, cette personne peut alors facilement lancer une brique à la personne qui ne peut pas lever la tête. C'est une façon plutôt rudimentaire de l'expliquer, mais ce qui se passe en réalité c'est que chaque pièce, ou toute chose sur Terre, a une autre ouverture, un autre orifice, que les humains sur Terre ne peuvent percevoir parce qu'il leur manque l'organe qui leur permettrait de percevoir cette dimension. Cependant, une personne qui est dans le monde quadridimensionnel peut se servir de cette ouverture et passer des choses dans ce qui est, pour un habitant tridimensionnel, un espace fermé.

Cette sorte de ‘blague’ est souvent faite par les entités inférieures qui aiment à se faire passer pour des poltergeists.

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Nous ne devons pas oublier la dame qui a écrit pour me demander si je pouvais expliquer en termes simples la nature de la télépathie. Elle avait lu mes autres livres, mais apparemment, ce sujet de la télépathie la déconcertait complètement. Voyons ce que nous pouvons faire pour elle.

Même les scientifiques reconnaissent maintenant que le cerveau produit de l'électricité. Il existe des procédés médicaux grâce auxquels les ondes cérébrales sont tracées. Un appareil spécial est placé sur la tête, et quatre lignes ondulées indiquent quatre différents niveaux de pensée. Étrangement, on a donné à ces lignes sinueuses des noms grecs, ce qui ne nous concerne pas du tout. Le cerveau produit donc de l'électricité, et l'électricité varie selon ce que l'on pense, de la même manière que lorsque l'on parle dans un microphone, les mots produisent un courant qui varie continuellement en intensité selon ce qui est dit. Prenons par exemple un magnétophone ; on parle et nos paroles impriment d'infimes courants magnétiques sur une bande spécialement préparée. Ensuite, quand on repasse la bande, on obtient une reproduction du discours initial. Le cerveau humain produit un courant électrique que d'autres cerveaux peuvent capter, de même que la bande d'un magnétophone capte les impulsions infimes des vibrations de la voix qui sont transférées à des impulsions électriques.

Lorsque vous pensez, vous diffusez vos pensées. La plupart des gens sont à l'abri du bruit des pensées des autres personnes, et c'est fort heureux parce que tout le monde pense à quelque chose à tout moment, et à moins d'être protégé de ce bruit continu, non-stop, perpétuel, on deviendrait ‘cinglé’. Par une formation spéciale, ou par un coup de veine de la Nature, on peut se mettre à l'écoute des pensées parce que, comme nos cerveaux produisent de l'électricité, ils sont capables de recevoir des impressions électriques. C'est une forme de télépathie qui garde le corps en contact avec le Sur-Moi, la télépathie étant dans ce cas un courant très spécial d'ultra haute fréquence allant du cerveau du corps de chair, via la Corde d'Argent, jusqu'au Sur-Moi.

Mais pour répondre en des termes aussi simples que possible à la question ‘comment fonctionne la télépathie’, il suffit de dire que chaque cerveau agit comme un émetteur radio et un récepteur radio, et si vous saviez comment allumer votre récepteur, vous seriez inondé par les pensées de tous et chacun. Vous pouvez capter les pensées de ceux avec qui vous êtes compatible beaucoup plus facilement que vous ne pouvez capter les pensées de ceux avec qui vous n'êtes pas compatible. Et un bon exercice est celui de ‘deviner’ ce qu'une personne que vous connaissez bien est sur le point de dire. Si vous ‘devinez’ pendant quelque temps, vous découvrirez bientôt que vos réussites dépassent de loin les simples lois du hasard, et vous commencerez à réaliser que vous êtes bien sur la voie de la communication télépathique avec cette personne compatible. Ici encore, c'est une chose qui demande de la pratique et de la patience, et quand vous serez télépathe, vous le regretterez, parce que la vie sera un perpétuel brouhaha puisque les humains et les animaux ne cessent de parler entre eux.

 

Chapitre Neuf

À l'extérieur, le bruit et les clameurs étaient continuels. Des marteaux pneumatiques à haute vitesse foraient des trous de plusieurs pieds (m) dans le vieux rocher, un rocher qui avait été le site de nombreuses très belles maisons anciennes. Dans le passé, les femmes des capitaines au long cours vivaient ici, et nuit après nuit surveillaient la mer, attendant le retour à la maison de leur homme, la maison à l'abri du port avec sa lumière accueillante brillant en permanence de ses fenêtres. Une très belle vieille maison, surplombant toutes les autres, s'était dressée fièrement pendant des années, et dans ses jours de déclin, le fantôme de la vieille dame qui avait guetté, et guetté en vain, le retour de son mari bien-aimé, était devenu bien connu. Toutes les nuits, elle se tenait à la fenêtre donnant sur le port, ses mains écartant les rideaux pour mieux voir. Nuit après nuit, sa silhouette fantomatique se tenait là, debout, scrutant, scrutant, guettant le retour de l'homme qui ne devait jamais lui revenir, l'homme dont le corps se trouvait sous la surface de l'océan, à un millier de milles (km) de la maison.

Maintenant la maison était en pièce, démolie. Toutes les maisons de la rue étaient détruites, et les perceuses et marteaux voraces mordaient dans la roche vivante, la déchirant en grands morceaux pour faire place au progrès de la civilisation. Il y aurait ici une grande route, une artère publique, une route traversant la ville, enjambant, aussi, la rivière, reliant un côté à l'autre par un nouveau pont. Le bruit était continuel. D'immenses bulldozers poussaient de vastes tas de roches et de terre, des excavateurs creusaient le sol, des camions s'ébranlaient et grondaient à toute heure du jour et de la nuit. Les hommes criaient, les chiens aboyaient, depuis longtemps la paix avait déserté ce lieu.

Le Vieil Homme se pencha sur les lettres des lecteurs, et mit de côté la dernière. La femme du Vieil Homme leva les yeux, peut-être avec un soupir de soulagement de voir que le travail touchait à sa fin. Puis elle se leva pour aller donner à manger aux Petites Filles Chattes qui étaient entrées d'un air affairé pour dire que c'était l'heure de leur thé, et pourraient-elles avoir leur nourriture rapidement, s'il vous plaît, parce qu'elles avaient beaucoup réfléchi et avaient grand-faim. Alors la femme du Vieil Homme sortit avec un chat de chaque côté.

Le Vieil Homme se tourna vers Bouton d'Or, Bouton d'Or qui, en espagnol, avait été faussement nommée ‘Amapola’.

— Bouton d'Or, dit le Vieil Homme, peu importe qu'il y ait eu une grève des postes, nous avons fait du bon travail en répondant à toutes ces questions, tu ne crois pas ?

Bouton d'Or eut l'air heureux de penser que le travail d'une autre journée touchait à sa fin.

— Tu n'as commencé ceci que depuis quatorze jours, dit-elle, et le livre est terminé en un temps record.

Oui, répondit le Vieil Homme, mais tu as tapé sept mille mots par jour, n'est-ce pas ? Et maintenant nous en sommes à la fin.

Bouton d'Or sourit de plaisir à cette pensée.

— Eh bien, dans ce cas, je vais simplement taper

 

FIN

répondit-elle.


 

Service d’entraide pour les éditeurs

Pendant des années, depuis la parution du ‘Troisième Œil’, j'ai reçu un courrier considérable et jusqu'à ce jour je me suis toujours appliqué à répondre à chaque lettre. Maintenant, à mon grand regret, ce n'est plus possible ; je suis dans l'impossibilité de répondre à moins que mes correspondants n'envoient des timbres-réponses, ou des coupons-réponses internationaux. Alors je vous en conjure, n'écrivez PLUS à mon Éditeur pour qu'il me fasse suivre le courrier, car je lui ai demandé avec insistance de ne rien m'envoyer.

Les lecteurs oublient trop souvent qu'ils ont payé le prix d'un LIVRE, et NON celui d'un service de conseils gratuit. Les Éditeurs sont des ÉDITEURS, et non des services de renvoi du courrier.

Je reçois des lettres du monde entier, certaines même d'au-delà du Rideau de Fer, mais pas une personne sur mille n'a l'idée d'inclure des timbres pour la réponse, et le prix de cette correspondance devient tellement élevé que je me vois dans l'impossibilité de continuer à répondre.

Les gens posent aussi des questions invraisemblables, me réclament n'importe quoi ! Voici quelques exemples :

J'ai reçu d'Australie une lettre désespérée, qui m'a suivi alors que j'étais en Irlande. L'affaire étant (apparemment) extrêmement urgente, j'ai envoyé à mes frais un câble (télégramme — NdT) en Australie, et je n'ai même pas reçu un petit mot de remerciement.

Un certain monsieur, des États-Unis, m'a écrit une lettre EXIGEANT que j'écrive immédiatement pour lui une thèse et que je la lui fasse parvenir aussitôt par avion. Il voulait s'en servir comme s'il en était l'auteur, afin d'obtenir son Doctorat de Philosophie Orientale. Inutile de dire qu'il n'envoyait pas de coupon-réponse et que sa lettre était presque menaçante !

Un Anglais m'a écrit une lettre très, très hautaine, à la troisième personne, réclamant mes références parce que s'il les trouvait tout à fait satisfaisantes, il envisagerait de devenir mon élève à condition que je ne le fasse pas payer. Autrement dit, c'était un honneur pour moi ! (Je ne crois pas qu'il aurait beaucoup aimé ma réponse, si je lui en avais envoyé une)

Un autre m'a écrit pour me dire que si ‘mes copains’ et moi pouvions descendre du Tibet pour se réunir autour de son lit la nuit, il n'aurait plus peur de voyager dans l'astral.

D'autres gens m'écrivent pour me demander des choses inimaginables, allant des questions les plus ésotériques (auxquelles je puis répondre si le cœur m'en dit) au moyen d'élever des poules, en passant par la meilleure méthode pour garder son mari ! Les gens s'imaginent qu'ils ont le droit de m'écrire tant qu'ils le veulent, et se vexent s'ils ne reçoivent pas de réponse par retour du courrier.

Alors je vous prie instamment de ne PAS déranger mes Éditeurs, car je leur ai demandé de ne pas me faire suivre ce courrier. Pour ceux qui ont réellement besoin d'un secours, d'une réponse (encore que je ne recherche pas ces lettres) ils peuvent écrire à l'adresse suivante, mais uniquement si leur souci est d'une extrême urgence :

 

Dr T Lobsang Rampa,

BM/TLR,

London W.C.I., England

 

Je ne promets pas de vous répondre, et si vous écrivez à cette adresse il vous faudra inclure suffisamment de timbres ou de coupons-réponses internationaux, car ces lettres me seront renvoyées et si elles ne sont pas suffisamment affranchies il me faudra payer le port, ce qui fait que je ne serai pas de très bonne humeur pour vous répondre (T.L.R. nous a quitté en 1981 — NdT).