T. LOBSANG RAMPA

 

CRÉPUSCULE

 

Titre original : Twilight

 

(Édition : 22/04/2020, traduction de la 1ère édition de 1974 du livre ‘Twilight’, avant la censure de l'éditeur : l'édition anglaise d'origine correspondante est introuvable. En anglais, seule est disponible la version d'avril 1975, sensiblement remaniée pour satisfaire l'éditeur)

 

Crépuscule — (Initialement publié en 1975) Une fois de plus le Dr Rampa explique le voyage astral, mais d'une façon différente. Il nous parle aussi, avec réticence, de la Terre Creuse, un endroit qu'il a visité, tout comme certains humains. Également, il discute de sujets tels que les OVNIs, le Pouvoir de la Prière et comment prier, la sorcellerie, la possession, le mariage et le divorce, le Bouddhisme, l'Aura, les lois du Karma, le jeûne, l'hypnotisme et bien plus encore.

 

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Mieux vaut allumer une chandelle

que maudire l'obscurité.

 

Le blason est ceint d'un chapelet tibétain composé de cent huit grains symbolisant les cent huit livres des Écritures Tibétaines. En blason personnel, on voit deux chats Siamois rampants (i.e. debout sur leurs pattes de derrière, le terme ‘rampant’ étant ici un adjectif propre à l'héraldique, c'est-à-dire, aux blasons — NdT : Note de la Traductrice) tenant une chandelle allumée. Dans la partie supérieure de l'écu, à gauche, on voit le Potala ; à droite, un moulin à prières en train de tourner, comme en témoigne le petit poids qui se trouve au-dessus de l'objet. Dans la partie inférieure de l'écu, à gauche, des livres symbolisent les talents d'écrivain et de conteur de l'auteur, tandis qu'à droite, dans la même partie, une boule de cristal symbolise les sciences ésotériques. Sous l'écu, on peut lire la devise de T. Lobsang Rampa : ‘I lit a candle’ (c'est-à-dire : ‘J'ai allumé une chandelle’).

 

Au Dr et à Mme Maurice Fournier,

mes amis de longue date.

 

CRÉPUSCULE

 

La nuit tombera bientôt. Les ombres annonciatrices de la nuit balaient la Terre, balaient le continent comme si une grande main tirait le rideau pour que s'achève encore un jour. Bientôt, ce jour sera mort et, avec sa mort, naîtra un jour nouveau.

Toutes les créatures doivent, elles aussi, affronter le crépuscule de la vie avant que la nuit qui descend les balaie pour faire place à une autre vie encore à vivre, quelque part dans un quelconque monde ou sur un quelconque plan d'existence.

Mon ‘crépuscule’ descend. Aussi convient-il que ce livre s'appelle CRÉPUSCULE !

 


 

Table des matières

Table des matières. 4

Note spéciale. 4

Chapitre Un. 5

Chapitre Deux. 18

Chapitre Trois. 31

Chapitre Quatre. 49

Chapitre Cinq. 64

Chapitre Six. 80

Chapitre Sept 95

Chapitre Huit 111

Chapitre Neuf. 127

Chapitre Dix. 142

Chapitre Onze. 157

Chapitre Douze. 174

 

Note spéciale

Des gens m'envoyaient des lettres pour me dire : "Vous devriez écrire un autre livre." De tous les bouts du monde (je croyais que la Terre était ronde !), des gens m'envoyaient des lettres me disant : "Vous ne pouvez pas vous arrêter maintenant. Vous avez SOULEVÉ plus de questions que vous n'en avez répondu."

Je souriais complaisamment du fond de mon vieux lit d'hôpital — celui qui fait klouk-skrik chaque fois que je me retourne péniblement. "N'IMPORTE QUI, pensais-je, conviendra qu'un vieux grabataire infirme est incapable de se débrouiller avec une machine à écrire de trente livres (13,6 kg) posée sur ses genoux."

Mon vieil ami Hy Mendelson (le patron de la Simon's Camera) m'a téléphoné de Montréal. "Je vous envoie une nouvelle machine de neuf livres (4 kilos), m'a-t-il dit. Ce sera MA contribution personnelle à votre nouveau livre."

J'aime beaucoup Hy Mendelson. Je l'aime comme un frère. COMME UN FRÈRE ? Oui ! Car je lui aurais volontiers flanqué une volée. Si cette maudite machine arrive, il faudra que je me mette au Livre.

Oh ! Elle est arrivée. La machine. Il ne reste plus qu'à la déballer. À présent, quelqu'un d'autre doit s'en charger à ma place. Froissements de papier, commentaires murmurés entre haut et bas. On ‘LA’ pose sur le lit. OUILLE ! OUAH-OUH ! Bon Dieu de bon Dieu ! Elle est JAUNE. Comme un canari qui se serait transformé en machine à écrire, comme une jonquille qui aurait avalé trop de teinture. Jaune. Et si je l'appelais ‘le Péril jaune’ ? N'empêche qu'elle a une bonne frappe, qu'elle est légère et maniable.

Eh bien — MERCI, Mendelson, mon frère. Vous êtes un bon ami et un brave type. Heigh-ho, ou quel qu'en soit l'orthographe, MAINTENANT je dois commencer le livre, pour sûr.

 

Chapitre Un

Le vieil avion gris s'éleva en douceur dans le ciel de midi. Jadis, c'était un Roi des Airs portant la marque d'une compagnie fameuse. Sillonnant les couloirs aériens du monde entier, il allait partout où allait l'Homme, transportant dans ses flancs l'élite de l'industrie, de la scène et du cinéma internationaux. En ce temps-là, voyager à son bord était un symbole de prestige. À présent, vétuste et délabré, ce n'était plus qu'une relique du passé qu'avaient mis au rancart les jets rugissants et le désir insensé ‘d'arriver’ toujours plus vite pour — pourquoi ? Que FONT donc les gens de tout le temps qu'ils ‘économisent’ ?

Le vieux bimoteur vrombissait doucement et c'était un bruit agréable. On aurait dit des abeilles géantes un jour d'été. C'était un paisible vol de routine — la liaison Vancouver-Calgary. Peut-être que, la semaine précédente, l'antique coucou était allé dans les Territoires du Nord où la température est largement inférieure à zéro, où l'éclat aveuglant de la neige interdit de piloter à vue. Peut-être que, la semaine prochaine, il déposerait dans quelque lointain désert des prospecteurs de pétrole à la recherche des sources d'énergie toujours nouvelles qu'exigent une nation folle de puissance, un monde fou de puissance. Mais, à présent, le Roi des Airs déchu était un charter, un malheureux zinc en location qui se rendait là où voulait aller le client qui avait quelques dollars à dépenser.

Les contreforts des Rocheuses ne tardèrent pas à apparaître, montant toujours plus haut jusqu'à devenir les cimes culminantes de l'immense chaîne barrant le monde. Il y avait maintenant des turbulences, l'appareil cahotait et tanguait au milieu des sommets enneigés car, dans cette région, la neige recouvre perpétuellement les pics les plus élevés.

Miss Taddy Rampa exhala un miaulement de protestation en faisant une tête qui aurait pu faire croire que sa dernière heure était arrivée. Miss Cléo Rampa avala péniblement sa salive et, prenant son air le plus désinvolte, genre Je-Ne-Me-Laisse-Pas-Impressionner, écarquilla ses grands yeux bleus, son regard intensément fixé sur les rocs qui se déployaient en bas, si loin en bas.

Mais pourquoi ce voyage ? Pourquoi ce nouveau déplacement ? Tout avait commencé quelques mois plus tôt à Vancouver —.

Juin est généralement un mois bien agréable à Vancouver, le mois où la Nature commence à se réveiller complètement et où il fait beau, où la mer sourit de tous ses brasillements et où les gens s'affairent avec leurs bateaux. C'est le début de l'invasion des touristes et les commerçants affûtent leur matière grise dans l'espoir de rendre des points aux vacanciers. Mais ce mois de juin-là, ce jour de juin précis, cela n'allait pas si bien que ça, tout compte fait. C'était un de ces jours où tout — mais absolument TOUT — marche de travers. Quand on a de la chance, cela n'arrive qu'une fois de temps en temps, ou, comme on dit, ‘tous les 36 du mois’. Mais supposez que cela dure des semaines, des mois, voire des années ; supposez qu'il y ait des schémas persistants. La plupart des gens ‘qui occupent le devant de la scène’ connaissent probablement les mêmes difficultés causées par la minorité d'abrutis qui n'ont, semble-t-il, qu'une seule raison d'exister : créer des embêtements aux autres.

Un de mes amis conducteur d'autobus me disait que lui et ses collègues sont toujours persécutés par de vieilles filles frigides qui se prennent pour des ‘Souveraines’ ayant droit à une considération spéciale des conducteurs d'autobus — elles pensent que les bus sont leurs propres chars privés. Et quand un conducteur d'autobus indique poliment que les bus sont pour tout le monde, la vieille fille se précipite pour se plaindre dans l'espoir de faire flanquer le chauffeur à la porte. Les écrivains sont, eux aussi, harcelés par des gens du même acabit, ce qui les empêche de sombrer dans la suffisance et l'autosatisfaction.

C'était un jour comme ça.

Juin était jeune. Je me sentais vieux. En fait, j'étais au lit. J'y étais depuis des jours et des jours. Retentirent des pas lents et mesurés qui faisaient trembler le plancher. On frappa — toc-toc-toc — à la porte dont les gonds qui manquaient d'huile grincèrent.

— Docteur Rampa ? (Voix bougonnes, hostiles.) Brigade de la Répression des Fraudes de la Police Montée Canadienne. (Des pas lourds qui s'avancent.) Où est-il ? Nous avons reçu une plainte du Michigan.

— On ne peut pas le voir, répond une voix. Il est malade. Il est dans son lit.

Réplique sèche :

— Avec ça qu'on ne peut pas le voir ! Qui est son médecin ?

Et ils surgissent. Front-Bas, le plus vieux, et Bajoues-Molles, son cadet.

Je leur demande :

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

C'est Front-Bas qui répond :

— Brigade antifraude. Une dame du Michigan s'est plainte que vous lui ayez donné des pensées érotiques et que vous essayiez de l'obliger à vous envoyer de l'argent.

— Vous et votre âme damnée, ajoute Bajoues-Molles.

Des questions, des questions, toujours des questions et jamais une phrase précise pour vous dire exactement ce qu'on vous reproche. Il semblerait qu'une vieille demoiselle à l'âge ‘difficile’ que je n'ai jamais vue et dont je n'ai pas entendu parler depuis dix mois ait eu des rêves incongrus. Mais cela ne nous arrive-t-il pas à tous ? Seulement, NOUS, nous n'allons pas chercher noise à autrui en déposant des plaintes sans fondements auprès de la police, n'est-ce pas ?

Si j'ai eu des pensées lestes à son égard ? Non, Dieu merci ! Ce genre de fantasmes ridicules ce n'est pas mon genre, mais même si tel n'était pas le cas, quelque trois mille milles (5 000 km) nous séparent et je n'ai jamais vu cette personne. Alors, à cette distance, elle devrait se sentir en sécurité, non ?

L'escroquer par télépathie ? Absolument pas ! Je n'ai jamais escroqué personne, ni en pensée, ni en acte, ni autrement. Je n'ai jamais fait tort à qui que ce soit. Jamais !

Les suites ? Après deux semaines d'attente, j'ai fini par écrire aux Innommables Montés. Ceci :

 

15 juin 1973

À M. l'Officier commandant

La Police Montée Canadienne

 

Monsieur,

 

Il m'arrive parfois d'envisager de renoncer publiquement à la nationalité canadienne — et de quitter ce pays sur-le-champ.

Pourquoi ? À cause de la police. Parce que je suis harcelé.

À tout bout de champ, la police s'associe avec des idiotes en pleine ménopause qui se mettent à déménager. À tout bout de champ, une bonne femme qui a soudain le feu au train s'imagine que je la viole — moi, un écrivain très malade cloué au lit.

Elle va alors pleurer dans le giron de la police qui a la stupidité de l'écouter. Et ce sont des ‘enquêtes confidentielles’ (qui me sont signalées), suivie de la visite indésirable (ou les visites) de deux policiers. Et les policiers ne disent jamais vraiment ce qu'ils veulent. Au lieu de cela, ils essayent de piéger les gens. Pour ma part, j'estime que ce n'est pas ainsi que les policiers devraient se conduire.

Ces toutes dernières années, la police m'a rendu six fois visite pour rien. À Montréal, deux policiers affreusement agressifs sont venus à minuit et ils nous ont interrogés, ma femme et moi, de la manière la plus brutale qui soit — en hurlant et proférant des menaces. J'ai finalement réussi à leur demander ce qu'ils voulaient. Ils ne le savaient pas ! Un coup de téléphone au commissariat a résolu le mystère : je ne sais quel ahuri qui habitait l'Amérique centrale et qui ne connaissait pas mon adresse avait appelé le commissariat pour la demander.

Une autre visite policière eut pour motif la plainte d'une femme qui prétendait que j'étais le père de son enfant. Elle reconnaissait, certes, que je ne m'étais jamais approché d'elle de moins de plusieurs centaines de milles (km), mais elle affirmait solennellement que je l'avais ‘possédée’ par la pensée.

Une autre femme, que je n'avais jamais rencontrée, prétendait être ma secrétaire. La police est venue pour savoir pourquoi je ne l'avais pas payée. Elle sortait ou s'était échappée d'un asile d'aliénés aux U.S.A. On l'y a renvoyée.

Et, il y a quelques jours, deux agents de votre Brigade de Répression des Fraudes sont venus me voir à cause des accusations d'une nouvelle bonne femme frustrée. Cette fois encore, j'étais censé l'avoir inondée de pensées érotiques à défaut d'autre chose. J'ai chargé un avocat américain de s'occuper de cette affaire-là.

Mais j'en ai assez d'être ainsi persécuté par la police à cause d'accusations aussi absurdes qu'imaginaires et j'ai pensé qu'il serait préférable de vous écrire avant de publier des articles et un livre narrant mes déboires.

Aujourd'hui, on déteste les policiers. Les gens ne les respectent plus. Et, compte tenu de mon expérience personnelle, JE SAIS POURQUOI ! J'ai eu deux thromboses coronaires et je trouve ces visites de la maréchaussée trop fréquentes, inutiles et préjudiciables à ma santé.

Que faire ? Pourriez-vous noter ceci ? Je ne viole personne. Je n'influence pas télépathiquement les gens. Je ne peux pas faire grand-chose, même si je le voulais. Que pourriez-vous faire, VOUS, si vous passiez vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un lit ou dans un fauteuil roulant ?

Je crois que les policiers eux-mêmes sont responsables de ce manque de respect et de cette absence de communication. Pouvez-vous les enchaîner, leur dire que je suis inoffensif ou les envoyer en Sibérie ? Peut-être que j'aurais alors de la sympathie pour un policier — vous ! En l'état actuel des choses, je considère que je suis victime de persécution.

Je vous prie d'agréer l'assurance de mes sentiments distingués.

T. Lobsang Rampa

P.S. Les lettres ci-incluses vous amuseront peut-être. Parle-t-on ainsi de la police ?

 

Je reçus par retour une vague réponse. Comme la plupart des lettres émanant de la police, c'était quelque chose de stupide commençant par la formule stéréotypée : "suite à une plainte que nous avons reçue d'une citoyenne américaine nous mettant en garde contre une fraude éventuelle, j'ai envoyé un membre de mes services à votre domicile..."

Ce n'est pas vrai. Il en avait envoyé deux.

"Je regrette, poursuivait mon correspondant, que vous ayez le sentiment que cette visite n'était pas nécessaire (bla-bla-bla). Je puis vous garantir qu'il n'était pas dans notre intention de mettre en cause ni votre réputation ni votre probité."

Bravo, c'est très bien, mais quand on est malade — très malade, voir la police faire irruption chez soi, c'est éprouvant. Le premier débile venu vous le dira.

La lettre continuait en ces termes : "(Renseignements pris, j'ai constaté que, contrairement à vos allégations, vous n'avez nullement fait l'objet de tracasseries de la part de la police et que la conduite de notre agent a été normale."

Eh bien, si c'était là une conduite normale, j'ai des frissons en pensant à ce qui se passerait dans le cas où il s'agirait d'un coupable.

Toujours est-il que la question est réglée. Alors, pour l'amour du ciel, n'écrivez jamais aux Montés pour quelque raison que ce soit, je vous en conjure. J'en ai ma claque de ces (suivez la direction de mon regard).

D'ailleurs je n'ai jamais eu de sympathie pour la Police Montée Canadienne. Autrefois, il y a bien des années, quand c'était la Police Montée du Nord-Ouest, c'était un corps d'élite. À présent, si vous voulez mon avis, ce ne sont plus que des bourriques en tunique rouge qui défilent en musique et se donnent de grands airs pendant que le policier local, taillable et corvéable à merci, fait tout le travail, et tire les marrons du feu. En ce qui concerne les Montés, ils ne sont plus aussi populaires aujourd'hui. Ils ont eu pas mal d'ennuis. À Vancouver où on les a accusés de brutalités. À Fort Érié où on les a accusés de déshabiller les femmes et de se livrer sur elles à des investigations externes et ‘internes’. Une enquête à ce propos a été ouverte et se poursuit à l'heure où j'écris ces lignes. Mais on en vient à se poser une question : quis custodiet ipsos custodes (qui donc gardera les gardiens — NdT) ?

Cela étant dit, je suis lavé de tout soupçon. La police m'a écrit — avec la plus grande réticence — une lettre disant que je n'avais commis aucun délit mais, ajoutait-elle, il lui avait fallu "s'informer parce qu'une Américaine avait porté plainte". Et alors ? Les Américaines sont-elles des déesses ? Paient-elles des impôts au Canada pour contribuer à financer la Police Montée ? Non, je crois que les Montés sont hypnotisés par les Américaines.

Mais, blanchi ou pas, tout cela a eu des répercussions. Cela m'a fait perdre des amis — encore que, vu ce genre d'amis, je doute que le terme convienne. En tout cas, un certain nombre de gens se sont dit que si l'on enquêtait sur moi, il fallait bien qu'il y ait une raison, n'est-ce pas ? "Il n'y a pas de fumée sans feu, vous savez. Il a sûrement fait quelque chose."

Les natifs du pays et les commerçants de la ville commençaient à me battre froid et à jaser à tel point que cela ne tarda pas à devenir intolérable. On chuchotait, on regardait derrière les rideaux, on se disait des choses à l'oreille. Alors, nous avons pris une décision : "Partons ! Allons ailleurs."

De leur côté, les autorités de la Colombie-Britannique ne faisaient rien pour mettre de l'huile dans les rouages. Le fisc me harcelait : il voulait savoir pourquoi je sollicitais un dégrèvement en arguant de mon fauteuil roulant. Est-ce que c'est pour le plaisir qu'on passe ses journées dans un fauteuil roulant ? Et les fauteuils roulants, ça s'use. J'ai expliqué ma façon de penser à ces abrutis des contributions directes. Il m'a fallu me faire établir des certificats médicaux — deux à Montréal et un à Vancouver — attestant que cela faisait des années que je me servais d'un fauteuil roulant et que ce n'était pas pour mon plaisir. Aussi, tout bien considéré, nous sommes parvenus à la conclusion nette et précise que plus vite nous quitterions Vancouver, mieux cela vaudrait pour notre santé et notre tranquillité d'esprit. Nous avons longuement réfléchi, nous avons étudié des cartes et nous avons jeté notre dévolu sur l'Alberta. Pourquoi ? Je n'en sais rien.

D'après les renseignements que nous avions été en mesure d'obtenir, nous avions trouvé qu'il faisait trop froid à Edmonton, qu'il y avait trop de vent et que c'était une localité trop insulaire. Lethbridge, plus proche de la frontière américaine, était une bourgade trop agricole où le mot ‘insulaire’ était probablement inconnu. C'est ainsi que notre choix s'était finalement porté sur Calgary.

La compagnie aérienne locale ne nous a été d'aucune aide. Transporter un infirme cloué dans un fauteuil roulant et accompagné de deux chattes Siamoises, cela ne l'intéressait pas. Nous avons alors potassé la question à fond. Nous avons calculé le prix du voyage. Nous avons même envisagé de prendre une ambulance et d'aller à Calgary par la route. Au bout du compte, nous sommes entrés en contact par l'intermédiaire d'un ami avec une excellente compagnie de charters avec laquelle nous sommes convenus d'un prix tout à fait raisonnable sans comparaison avec ce que nous aurait coûté le trajet en ambulance.

Le Grand Jour est arrivé et j'ai enfin résilié mon bail. On m'a poussé dans une chose appelée ‘Handi-Bus’ : c'est muni d'un plan incliné que peut gravir un fauteuil roulant pour entrer à l'intérieur d'une sorte de camionnette ou de car vide. Là, on le fixe solidement au plancher, on replie la rampe à l'arrière, les amis ou les parents de la victime sautent dans un taxi et le cortège s'ébranle. Nous avons traversé la ville. C'est à l'aéroport de Vancouver que nous nous sommes heurtés au premier obstacle.

Il était convenu qu'une plate-forme élévatrice serait à pied d'œuvre pour nous hisser, moi et mon fauteuil à moteur électrique, à bord du vieil avion. Eh bien, l'élévatrice n'était pas au rendez-vous et il n'y en avait pas dans cette partie de l'aéroport ! Je restai donc à me morfondre au fond de mon Handi-Bus jusqu'au moment où j'en eus assez de voir les gens battre la semelle en se demandant comment faire pour m'embarquer avec mon engin. Alors, je roulai jusqu'au pied de l'échelle d'accès et je parvins à me hisser à bord à la force du poignet. Mes jambes, mieux vaut ne pas m'en vanter, mais mes bras, c'est autre chose. Je pourrais encore faire une planchette japonaise à un homme pesant bon poids. Cela me provoquerait probablement une crise cardiaque, mais cela en vaudrait la peine !

Une fois à bord, je parvins en m'aidant de mes béquilles à m'installer dans un siège latéral. Sur ce, toute une escouade monta le fauteuil roulant et le reste de la compagnie envahit l'avion avec les bagages. Les moteurs rugirent un bon moment. Enfin, la tour nous donna le feu vert. L'appareil s'élança sur la piste et bondit. C'est vrai : certains de ces vieux coucous bondissent littéralement dans les airs.

Tout en prenant de l'altitude, nous survolâmes le port, puis nous fîmes un virage à 300° et mîmes le cap sur les Rocheuses.

Les montagnes étaient superbes. Cléo était fascinée. Taddy ne cessait de se faire de la bile en songeant que s'il y avait encore des trous d'air, elle pourrait bien restituer son déjeuner. C'est toujours la première idée qui lui vient à l'esprit. Car ce n'est pas tellement facile pour une chatte qui n'est plus de la première jeunesse d'avoir le ‘pied aérien’ dans un avion qui cabriole et virevolte d'un bout à l'autre du ciel.

Le temps s'étirait lentement. On a toujours l'impression de le perdre quand on est là, dans un avion, sans avoir rien d'autre à faire qu'à regarder le paysage. Ce n'était, au-dessous de nous, qu'une succession de rochers déchiquetés aux arêtes féroces, de pics encapuchonnés de neige et, plus bas, le bleu éclatant des eaux profondes... tellement profondes. Parfois, on distinguait une petite bourgade desservie par une minuscule piste d'atterrissage, des hydravions décollant des lacs de montagne où il était impossible de construire des pistes.

Le panneau ‘Attachez vos ceintures — Éteignez vos cigarettes’ s'alluma. Cette dernière injonction ne s'appliquait pas à nous, mais nous bouclâmes nos ceintures et empoignâmes les chattes afin de leur faire réintégrer leurs paniers par mesure de sécurité.

L'avion perdit de l'altitude, s'enfonça dans un banc de nuages et, quand il en émergea, nous étions de l'autre côté des Rocheuses. On apercevait le Foothills Hospital où, un an plus tard, je devais entrer comme patient et, à gauche, les vastes bâtiments de l'Université de Calgary. L'appareil descendait toujours. Nous observions avec intérêt la ville qui allait devenir notre nouvelle résidence. Nous vîmes la Tour de Calgary, nous vîmes les gratte-ciel du centre, nous vîmes la rivière aux multiples méandres — peut-être était-ce deux rivières (le Bow et l'Elbow) qui serpentaient à travers la cité, dégringolant de la montagne et filant en direction de Lethbridge, des rivières si envasées qu'elles étaient impraticables aux bateaux de plaisance à cause des courants, à cause des bancs de sable — et parce que la police ne voulait pas qu'on les utilise !

L'aéroport surgit devant nous, le pilote hocha la tête avec satisfaction et l'avion piqua en faisant un angle encore plus aigu. Une assourdissante trépidation retentit quand les roues touchèrent le béton. Le fuselage s'abaissa et l'appareil roula doucement jusqu'à l'aire réservée à la compagnie.

Cette fois, les choses se présentèrent autrement. Tout était prêt. À peine l'appareil se fut-il immobilisé devant les bureaux qu'un monsieur d'un âge respectable au volant d'un camion élévateur se rangea contre son flanc. Le pilote et le co-pilote nous agrippèrent énergiquement, moi et mon fauteuil roulant, comme s'ils avaient peur que je me sauve, que je tombe ou je ne sais quoi. Mais j'ai l'habitude de me débrouiller avec mon engin. J'eus tôt fait de passer la porte et de gagner la plate-forme. Mais même là, j'étais sous bonne garde. Les deux hommes, accrochés au rebord de la benne, ne me lâchèrent pas avant que l'élévatrice m'eut déposé en douceur sur le plancher des vaches.

Ensuite, il fallut payer. On doit toujours payer ses fredaines, n'est-ce pas ? Nous payâmes donc et un nouvel Handi-Bus s'approcha en marche arrière et s'arrêta devant moi. La rampe se déplia avec un tintamarre atroce et j'en fis l'ascension. C'est alors que le déluge s'abattit ! Il plut le reste de la journée comme il ne plut jamais depuis à Calgary. Ce fut un accueil mouillé.

Une fois encore, on assura solidement mon fauteuil au plancher. Les bagages furent chargés et le véhicule quitta l'aéroport, fila sur la route, traversa le pont et entra dans la ville de Calgary. Pour la circulation, c'était le début de l'heure de pointe et la pluie tombait de plus en plus drue. Nous finîmes quand même par arriver à destination. Une bande de gens se ruèrent dans la rue, se saisirent de nos bagages et se ruèrent à nouveau dans l'immeuble, à l'abri et au sec. Le chauffeur libéra sans se presser mon fauteuil de ses entraves, je descendis la rampe et m'engouffrai à mon tour dans la maison. Notre premier aperçu de Calgary était sous le signe de l'eau.

Calgary est une ville sympathique, une ville jeune qui n'est pas encore devenue cynique et je-m'en-fichiste. Oui, il y a maintenant un an que j'y habite et je peux le dire : c'est une ville agréable pour ceux qui sont libres de leurs mouvements, mais elle a ses inconvénients. Les trottoirs sont vraiment très hauts et ce n'est pas pratique pour les fauteuils roulants. Et les chaussées sont tellement bombées que les fauteuils roulants ont constamment tendance à glisser vers les caniveaux. Si seulement le maire pouvait avoir un accident et être condamné à se déplacer pendant quelques mois dans un fauteuil roulant, les choses ne tarderaient pas à changer. Ne serait-ce pas tout profit pour les infirmes ? Ils béniraient Monsieur le Maire et son accident. Toutefois, jusqu'à présent, cela ne s'est pas produit. Cependant mon éditeur, en Angleterre, veut que j'écrive un livre dans lequel je répondrais aux questions des gens. Mes problèmes et mes démêlés avec l'existence ne l'intéressent sans doute pas. Il m'a précisé que je dois me borner aux questions que me posent mes lecteurs. Exclusivement. Alors, si nous commencions à répondre à quelques-unes dans le chapitre suivant ? Je crains que la première à laquelle je répondrai ne soit une question à laquelle je ne désire justement pas répondre, mais on me l'a posée avec beaucoup d'insistance. À propos de la Terre creuse.

Mais avant — avant que vous commenciez à m'interroger sur quis custodiet ipsos custodes, permettez-moi d'y aller de mon petit refrain sur les flics ineptes qui RUINENT notre civilisation. Vous êtes prêts ? Alors, voici :

"Qui gardera les gardiens ?" Qui fera la police de la police ? "Le pouvoir absolu corrompt." Mais la police n'a-t-elle pas désormais le ‘pouvoir absolu’ ? Et n'est-elle pas CORROMPUE ?

La loi stipule qu'une personne doit être considérée comme innocente jusqu'à ce qu'il soit prouvé qu'elle est coupable. La police considère automatiquement tout individu comme COUPABLE !

Toute personne a le droit d'être confrontée à ses accusateurs. Or, la police ne dit même pas aux gens de quoi on les accuse tant qu'elle ne les a pas forcés par des manœuvres frauduleuses à avouer quelque chose.

Mon avis personnel est que la police est coupée de la population. Personne n'aime les policiers. Ils vivent isolés dans leurs casernes ou dans des cercles fermés à l'écart de ceux qu'ils devraient connaître. Rien n'a remplacé le vieil Agent de Ronde à l'ancienne mode.

Un vieil agent irlandais, qui m'est un ami très cher, a fait sa tournée pendant des années avant de prendre sa retraite. Il CONNAISSAIT tout le monde dans son secteur et il était à même de prévenir les histoires avant qu'elles ne deviennent graves. C'était un conseiller familial bénévole, il donnait des conseils, lançait des mises en garde amicales et ne ‘bouclait’ un contrevenant que lorsque c'était absolument indispensable. Il avait — et il a toujours — le respect et l'affection de toute la population.

Le policier d'antan était le bienvenu dans les foyers de sa juridiction. Maintenant, les policiers restent claustrés dans leurs voitures... et ils ont perdu le contact avec les gens.

À présent, la police divise le monde en deux camps : les ‘bons’ et les ‘méchants’, les seuls ‘bons’ étant les policiers.

Autrefois, les policiers étaient courtois, prévenants et serviables. "Ah ! À propos, Madame Blank, est-ce que je peux voir le patron ? demandait le policier qui faisait une enquête. Il paraît qu'il y est allé un peu fort sur le whisky. Il est en train de le cuver, n'est-ce pas ? Eh bien, je repasserai plus tard."

Aujourd'hui, ils se déplacent deux par deux comme s'ils avaient peur d'être seuls. Ils foncent droit devant sans s'occuper des circonstances ni des conditions. Ils vous fourrent un insigne sous le nez en grommelant ‘Police Montée’ et ils entrent sans qu'on les y invite.

"Un homme est innocent jusqu'à ce que sa culpabilité soit démontrée." Mais la police traite n'importe quel individu comme un coupable simplement parce qu'il a attiré son attention ! Évidemment, si un homme est surpris de visu en train d'en tuer un autre, il est tout naturel que la police tire. Mais quand il s'agit d'une enquête de routine, ne devrait-elle pas faire preuve de tact ? Si un infirme est au petit coin ou en train de subir un traitement, faut-il absolument qu'elle force sa porte ? C'est ce qu'elle FAIT — j'en parle par expérience personnelle !

La police est maintenant détestée, isolée, vivant dans un rêve d'uniformes colorés, de crottin de cheval et de claquement de talons. Il est temps de les réorganiser, de leur montrer qu'ils ne sont pas des Élus de Dieu, mais des SERVITEURS du public.

Qu'on apprenne aux policiers la courtoisie, la politesse et les bonnes manières, qu'ils pourchassent (et capturent) les criminels et qu'ils laissent tranquilles les honnêtes citoyens respectueux de la loi. Ce sera la seule façon pour eux de retrouver le respect qu'on ne leur montre assurément plus à présent.

Et, à mon sens, les pires des malfaiteurs sont les Montés avec leur attitude arrogante. Ayant comme beaucoup d'autres été insensément harcelé par la police, moi, je dis : "Aider la police ? Non monsieur ! Je ne ferais RIEN pour les aider — ils se RETOURNENT contre vous !" Et ils l'ont FAIT !!

 

Chapitre Deux

Monsieur... non, il est préférable de taire son nom. Disons plutôt qu'un certain monsieur m'a écrit ceci : "J'ai lu dans vos romans vos publicités comme quoi vous répondrez gratis à n'importe quelle question sur n'importe quel sujet. Eh ben, ça me botte. J'ai payé des centaines de dollars à des gens qui annonçaient qu'ils répondraient aux questions, mais j'ai jamais eu de réponses potables. Vous, vous insistez pour qu'on vous écrive. Alors, qu'est-ce que j'ai à perdre ?"

Eh bien, ai-je pensé, ce malheureux commet pas mal d'erreurs. D'abord, je n'ai jamais écrit de romans de ma vie. Un roman, c'est de la fiction. Moi, je ne parle que de la vérité, rien que de la vérité. Il déclare ensuite que je fais passer des annonces disant que je répondrai gratuitement à des questions portant sur n'importe quel sujet. Première nouvelle ! Je croyais avoir fait de mon mieux pour dissuader les lecteurs oisifs de m'écrire, et je n'ai jamais dit que je répondrais à n'importe quelle question sur n'importe quel sujet, gratuitement ou pas. Il y a des sujets que je connais et je me flatte de les connaître à fond. Je peux répondre aux questions qui s'y rapportent. Malheureusement des gens — comme ce correspondant — m'écrivent, persuadés que je serai ravi de payer la frappe, les timbres, le papier, les enveloppes, etc. Il ne leur vient jamais à l'idée de rembourser les frais. J'appellerais volontiers cela de la radinerie.

Cela dit, il est absolument exact que certaines personnes — des charlatans — font passer des petites annonces disant qu'ils répondront à des questions moyennant quelques dollars ou quelques centaines de dollars. Dommage que je ne me sois pas inspiré de cette méthode : cela aurait peut-être diminué le volume des questions idiotes qui m'arrivent. Mais comme ce monsieur m'interroge sur un sujet qui va occuper le devant de la scène dans un avenir proche, il vaut peut-être la peine d'approfondir la question. Voici donc ce qu'il me dit — en substance, bien sûr — car sa lettre est celle d'un analphabète. À en juger par son style, il est bien possible qu'il n'ait jamais été à l'école.

Il m'écrit à peu près ceci : "Beaucoup de gens croient qu'il existe peut-être un monde à l'intérieur de ce monde. Que le monde pourrait être creux. Qu'en pensez-vous ? Vous prétendez connaître beaucoup de choses au sujet de la religion. Comment se fait-il que vous n'ayez jamais parlé de ça ? Comment se fait-il que les livres de religion n'en parlent jamais ?"

Eh bien, ce monsieur se trompe car la religion — ou la croyance — sur laquelle je suis le mieux informé (le Bouddhisme) se réfère en vérité à un Monde Intérieur. Il y a un mot spécial pour le désigner, Agharta, qui revient très fréquemment dans les Écritures bouddhistes. En fait, la tradition tibétaine mentionne abondamment Shambhala, où réside le Roi du monde tout entier, le Roi qui est caché à la vue des multitudes vivant à la surface du globe.

Les Tibétains croient fermement à ce Roi du monde habitant à l'intérieur du monde, non pas comme une sorte de démon, mais comme un Souverain extrêmement bon, un excellent maître spirituel qui vit simultanément sur deux plans : le plan physique où il règne éternellement et le plan spirituel, ou astral, où il règne aussi éternellement.

Selon les Tibétains, le Roi du monde a donné originellement ses instructions au premier Dalaï-Lama, lequel était, en réalité, le représentant dans le monde extérieur du Roi du monde intérieur.

Il existe indiscutablement au Tibet des tunnels qui s'enfoncent profondément, plus profondément, et toujours plus profondément sous la terre, et de nombreuses légendes font état de personnages singuliers qui empruntent ces tunnels pour s'entretenir avec des Lamas de degré supérieur. Ainsi que je l'ai écrit dans quelques-uns de mes ouvrages, je suis descendu dans certains de ces tunnels et même dans ceux de l'Ultime Thulé. Il est divers endroits du globe d'où l'Initié peut se rendre au centre de la planète pour y rencontrer des représentants de cette civilisation intérieure, et beaucoup de gens savent de science certaine que les habitants du monde intérieur viennent conférer avec ceux de la surface. Naturellement, quelques-uns des OVNIs proviennent de ce monde intérieur.

Il y a, donc, des tunnels au Tibet conduisant au monde intérieur et il y en a aussi au Brésil. Le Brésil et le Tibet sont deux régions du monde extérieur qui ont une importance capitale et qui exercent une attraction particulière sur le Peuple du Monde Intérieur.

Il est fort regrettable qu'il existe un si grand nombre de superstitions que l'on n'a jamais convenablement étudiées car certains ‘sensitifs’ savent qu'il y a un tunnel sous les Grandes Pyramides. Mais attention : je ne me réfère pas aux seules pyramides égyptiennes. Il y en a beaucoup d'autres. Toutes servaient de balises envoyant des messages aux Jardiniers de la Terre et à leurs représentants qui traversent l'espace dans leurs astronefs. Il y a des pyramides en Égypte et dans certaines parties de l'Amérique du Sud, il y en a aussi de très importantes dans le désert de Gobi, mais comme celui-ci est aujourd'hui sous le contrôle de la Chine communiste, on ne sait pas grand-chose à ce propos à l'extérieur du pays. Toutes ces pyramides communiquent avec le monde intérieur et, à l'époque des pharaons, un grand nombre de rites magiques égyptiens étaient conduits par des êtres venus du monde intérieur dans ce but.

Mais revenons aux faits fondamentaux. Selon les Écritures bouddhiques, la Terre a subi d'immenses convulsions et les climats des pays de la Terre ont changé et changé et changé, et au fur et à mesure qu'ils ont changé, des tribus chassées des zones froides ont émigré vers des zones plus chaudes et, lors d'une de ces migrations de populations — cela se passait il y a quelque 25 000 ans — une tribu a atteint ce que nous appellerions aujourd'hui le pôle nord. Ils ont continué à marcher et marcher et ont fini par s'apercevoir que le soleil était toujours devant et jamais derrière eux, que jamais il ne se levait ni ne se couchait. Au fil du temps, ces hommes ont finalement compris qu'ils étaient à l'intérieur de la Terre, que celle-ci était creuse et ils se sont établis là. On pense également — j'aurais dû mettre cela entre parenthèses ! — que les Tziganes viennent tous du centre de la Terre.

J'ai entendu bien des gens discuter de la théorie de la Terre creuse et les adversaires de cette thèse rétorquent immanquablement : "Si la Terre est creuse, comment se fait-il que les avions de ligne qui survolent le pôle nord ne voient pas d'ouverture ? Aujourd'hui, ils le survolent et ils survolent peut-être aussi le pôle sud. S'il y avait une grande crevasse, il est évident que les pilotes la remarqueraient."

Ce n'est pas vrai, vous savez. Les avions de ligne ne survolent ni le pôle nord ni le pôle sud. Ils passent à bonne distance pour la simple raison que si vraiment ils les survolaient, cela affolerait les instruments de navigation. Aussi, les vols commerciaux font-ils un large crochet afin d'éviter un pôle nord ou un pôle sud mythique qui déréglerait les compas.

D'autres disent encore : "Et tous les explorateurs qui sont allés au pôle nord ou au pôle sud ? S'il y avait eu un trou dans l'écorce terrestre, ils l'auraient trouvé."

Là encore, la réponse est non. Ce n'est pas vrai. Personne n'est allé au pôle nord, personne n'est allé au pôle sud. Nous disposons de rapports rédigés par des gens qui sont parvenus à proximité de l'un ou l'autre pôle et qui ont continué d'avancer pendant des milles et des milles (km). En d'autres termes, ils se sont plus ou moins perdus. L'histoire ancienne, et l'histoire moderne aussi, nous apprend que les marins repèrent souvent des débris flottants qui viennent des pôles (j'emploie le mot ‘pôle’ pour me conformer à l'usage et pour que la localisation soit précise). Parfois, ce sont même des animaux ou des oiseaux. Or, tout le monde sait qu'on ne trouve ni oiseaux ni insectes, pas plus au pôle nord qu'au pôle sud. Sans parler de feuilles vertes. Alors, d'où viennent ces épaves ? De l'intérieur de la Terre, évidemment.

Voici ce que je crois.

Supposons que vous ayez un véhicule et que vous puissiez aller d'ici — par ‘ici’, j'entends l'endroit où vous êtes actuellement — au pôle nord. Vous avanceriez, vous avanceriez et vous atteindriez un point que vous considéreriez comme étant le pôle. Vous continueriez alors et vous constateriez finalement que c'est un autre soleil qui brille au-dessus de vous, le soleil étant un phénomène de nature atomique qui se produit naturellement non seulement au centre de cette Terre, mais tout aussi bien sur beaucoup d'autres mondes. Les astronomes ont parfois noté, par exemple, l'apparition d'étranges lueurs sur la Lune à l'emplacement des pôles.

"Peut-être bien, répondrez-vous, mais des hommes ont été sur la Lune."

Absolument, mais ils n'ont reconnu qu'un périmètre très réduit, un cercle de quelque cinq milles (8 km) de rayon. Oh non ! on n'a pas exploré la Lune. Et on n'a pas exploré cette Terre. Il reste encore une bonne partie de cette dernière à découvrir.

Si cela vous intéresse, allez à la bibliothèque publique. Je suis sûr que vous y trouverez quantité d'ouvrages où il est question de la théorie de la Terre creuse, relatant des récits de gens qui se sont perdus et ont alors navigué dans un monde étrange, et qui se sont finalement retrouvés juste à l'intérieur du monde intérieur. Plutôt que de vous rendre à la bibliothèque, achetez donc quelques livres dans une bonne librairie.

On m'a demandé d'expliquer à quoi pourrait ressembler un tel monde, comment pourrait exister un monde intérieurement creux. La meilleure explication que je puisse fournir est la suivante :

Imaginez une noix de coco. L'extérieur de la noix de coco est la surface de la Terre. Et rappelez-vous que si vous avez les mains moites, l'humidité que vous avez déposée sur l'écorce de votre noix de coco rien qu'en la touchant représente une profondeur proportionnelle à celle de la plus profonde des mers de la Terre en vraie grandeur. C'est là une donnée qui mérite qu'on la garde présente à l'esprit.

Bref, vous avez votre noix de coco et vous examinez sa surface externe. Elle figure notre Terre conventionnelle. Maintenant, percez un trou dans ce que l'on appelle l'œil de la noix de coco et percez-en un autre diamétralement opposé. Nous dirons que ce sont respectivement le pôle nord et le pôle sud. Les trous doivent avoir environ un pouce (2,5 cm) de diamètre. Videz le lait. Vous aurez à ce moment une écorce coriace qui est la croûte terrestre et, à l'intérieur, une pulpe blanche qui représente la surface du monde intérieur. Arrangez-vous pour placer juste au milieu de la noix de coco une ampoule de lampe de poche pour figurer le soleil interne qui brille sans relâche.

Poursuivons. L'enveloppe coriace qui est l'écorce terrestre et la surface interne, plus molle, qui permet aux habitants du monde intérieur de se tenir debout engendrent également la force de gravité grâce à laquelle les gens peuvent marcher verticalement sur l'une et l'autre surfaces accolées. Rien ne permet d'affirmer que le contenu de la Terre soit fait de gaz en fusion, de fer en fusion, de roches en fusion ou de n'importe quoi d'autre en fusion. Ce n'est là qu'une supposition des ‘savants’, ces savants qui ont fait tant de suppositions erronées — quand ils disaient, par exemple, que si un homme voyageait à une vitesse supérieure à 30 milles (48 km) à l'heure, la pression de l'air ferait éclater ses poumons. Ou qu'un astronef ne pourrait jamais se poser sur la Lune car il s'enliserait aussitôt, englouti par la poussière impalpable qui en constitue le sol. Oh non, les savants ne sont que des devins diplômés de l'université. Et ils sont souvent pires que les devins qui n'ont pas fait d'études, car on leur enseigne que si Pierre, Paul ou Jacques dit qu'une chose est impossible, c'est qu'elle est impossible, de sorte qu'au lieu de leur apprendre à penser, on leur apprend seulement que tel ou tel Auteur est infaillible et que s'il a dit que telle chose est impossible, eh bien, elle est impossible, voilà tout.

Je crois que les habitants de l'intérieur de la Terre sont un peuple très, très hautement développé, qu'ils ne sont autres que les survivants de la Lémurie, de Mu, de l'Atlantide et de beaucoup d'autres civilisations encore plus anciennes. La Terre a été ravagée par des cataclysmes, des tempêtes, des météores et tout le reste, les habitants de la surface ont fréquemment été décimés. Mais, à l'intérieur, la vie se poursuit sereinement sans être perturbée par les événements du dehors et la connaissance spirituelle et scientifique a par conséquent progressé.

Peut-être ignorez-vous que les Chiliens, qui s'intéressent fort à la région du pôle sud, ont photographié des OVNIs qui y prenaient leur essor. Une équipe de géophysiciens chiliens a pris des photographies tout à fait passionnantes. Malheureusement, des pressions considérables ont été exercées sur eux et ces documents ont été remis aux autorités des États-Unis. Depuis, on n'en a plus jamais entendu parler.

Il existe différents types d'OVNIs ; l'un d'eux vient des entrailles de la Terre et si l'on voit aujourd'hui beaucoup d'objets volants non identifiés, c'est parce que le Peuple de l'Intérieur s'inquiète énormément des explosions atomiques qui interviennent sur la surface extérieure de la Terre. Après tout, si la déflagration est assez puissante, l'écorce terrestre risque de se fracturer encore plus gravement que ce n'est actuellement le cas et la Terre tout entière pourrait bien périr. C'est pourquoi le Peuple de l'Intérieur se fait tant de souci, c'est pourquoi il essaye de contrôler la recherche atomique sur ce monde.

Avez-vous véritablement étudié les voyages des explorateurs qui prétendent être allés au pôle nord ou au pôle sud ? Tous sans exception signalent que plus ils remontaient vers le nord, plus la température s'élevait, qu'ils trouvaient plus de mers libres qu'ils ne s'y attendaient et qu'ils découvraient une foule de choses contredisant radicalement la théorie selon laquelle le froid augmente à mesure que l'on s'approche des pôles. En fait, les pôles n'existent pas sinon en tant que symboles mythiques suspendus en plein ciel, peut-être à la verticale de l'ouverture béant sur les profondeurs de la Terre.

Les aurores boréales pourraient fort bien n'être que le reflet du soleil interne que l'on observe dans certaines conditions favorables ou même des radiations émanant de la vie nucléaire au centre du globe.

Mais il y aura immanquablement quelqu'un qui dira que tout cela est impossible, qu'il n'y a, bien entendu, pas de trou conduisant à l'intérieur de la Terre, qu'une telle idée est absurde — ridicule. Si une gigantesque excavation s'ouvrait au pôle nord et une autre au pôle sud, il va de soi que des pilotes les auraient remarquées, les astronautes aussi, et d'ailleurs n'importe qui pourrait voir à travers l'épaisseur de la Terre, exactement comme on peut voir le jour à travers un œuf percé. Quelqu'un ne saurait manquer de dire que l'auteur de ces lignes a perdu les pédales... ou qu'il est devenu gâteux.

C'est là une attitude entièrement erronée qui montre que l'on ignore les faits. Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle nord ? Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle sud ? Combien d'entre vous connaissent-ils les conditions climatiques qui règnent dans ces régions ? Les conditions d'ennuagement, par exemple ? Ou de visibilité ? Non, Lecteur à l'Esprit Critique, je n'ai pas perdu les pédales. C'est toi qui les as perdues si tu penses que tout cela est impossible. Et si tu penses que tout cela est impossible, tu n'as pas seulement perdu les pédales, tu prends des vessies pour des lanternes, ce qui est bigrement plus grave.

Songez aux immenses grottes qui sont restées inconnues pendant des centaines ou des milliers d'années dans des régions fortement peuplées. À celle où l'on a retrouvé les manuscrits de la Mer Morte. On ne l'a découverte que par pur hasard.

Regardez le Canada. De vastes zones du Québec n'ont pas été explorées. Et supposons qu'un avion survole certaines de ces zones du Québec que la glace recouvre presque toute l'année. Les photos montreraient des reflets exactement semblables à la réflexion de la glace et de la neige. Ou peut-être des taches sombres exactement semblables aux taches sombres que peuvent présenter la glace et la neige. Vous savez, la glace peut avoir de nombreuses teintes différentes, elle n'est pas toujours blanche et pailletée comme le givre dont on saupoudre les arbres de Noël. On trouve même de la glace rouge dans certains endroits. Je le sais parce que j'en ai vu. Toutefois, l'essentiel est qu'une photo prise à la verticale de l'emplacement approximatif du pôle nord ou du pôle sud pourrait révéler des ombres curieuses mais si l'on n'a pas de raisons d'étudier ces ombres de près, personne n'ira enquêter sur place, n'est-il pas vrai ? Il faut beaucoup d'argent pour monter une expédition qui se rendrait au mythique pôle nord ou au non moins mythique pôle sud. Il faut beaucoup d'argent, il faut des hommes d'une espèce particulière, il faut énormément de matériel et de vivres et il faut un solide compte en banque pour payer les assurances !

J'en reviens au Canada. Une très grande partie des Territoires du Nord de ce pays n'a pas été explorée. Il y a des régions où l'homme n'a jamais posé le pied. Comment savoir quels trous il peut y avoir dans les Territoires du Nord si personne n'y est allé ? Il est stupide de dire que ces choses-là sont impossibles quand on ne connaît pas toutes les données, quand on n'est pas expert en photographie, quand on n'est pas un géologue patenté.

Pensez aux astronautes ou aux cosmonautes, quel que soit le terme par lequel on les désigne couramment. Quand ils décollent et qu'ils sont suffisamment près de la Terre, ils ont probablement autre chose à faire que chercher à savoir s'il y a un trou à l'emplacement théorique du pôle nord ou du pôle sud, d'autant que, dans les régions polaires, la visibilité est affreusement médiocre du fait des brouillards, des tempêtes de neige et de la réflexion de la neige, de la glace et de l'eau qui brouille tout. Il convient aussi de considérer que lorsque les astronautes sont en orbite, ils ont des tâches précises à accomplir : jeter un coup d'œil scrutateur sur les Russes et jeter un coup d'œil encore plus scrutateur sur les Chinois. Y a-t-il des ombres révélatrices indiquant que l'on a construit des silos qui pourraient être des rampes de lancement de missiles balistiques intercontinentaux ? Et si tel est le cas, dans quelle direction sont-elles pointées ? C'est grâce à des informations de ce genre que les Américains sont à même de dire si les seigneurs de guerre de Pékin ont des fusées braquées sur New York, Los Angeles ou d'autres villes. Ils leur faut tenir compte de l'angle d'inclinaison et de la rotation de la Terre pour pouvoir déterminer à quelques milles (km) près la cible assignée aux missiles balistiques intercontinentaux. Savoir ce que fabriquent les Russes, les Polonais, les Chinois et les Tchèques intéresse beaucoup plus les Américains que de chercher à savoir s'il y a un trou dans la Terre. Certains Américains, ainsi, seraient plus intéressés à s'assurer d'un trou dans la tête que d'un trou dans la Terre !

On peut donc tenir pour établi que, à moins de conditions et de circonstances très particulières, on ne photographiera jamais ces ouvertures dans la Terre. Quant à se figurer qu'en regardant par un bout on pourrait voir le trou opposé comme s'il s'agissait d'un tunnel rectiligne — c'est une idée complètement aberrante. On ne pourrait pas. Imaginez un tunnel ferroviaire rectiligne, droit comme un fil. Vous regardez à un bout. Si vous faites très attention, mais vraiment très attention, il est possible que vous voyiez un petit point de lumière à l'autre extrémité. Et ce tunnel ferroviaire ne fait peut-être même pas un demi-mille (800 m) de long. Mais si vous regardez à travers un trou s'ouvrant dans la Terre, le trou d'en face sera à une distance de presque huit mille milles (12 800 km). C'est-à-dire que ce tunnel-là serait si long que vous ne verriez pas la lumière de l'autre côté. Et il n'y a pas que cela. Même si vous aviez une vue perçante au point de pouvoir distinguer un petit trou à l'autre bout, vous ne verriez quand même que les ténèbres pour la bonne raison qu'il n'y aurait pas de lumière réfléchie sauf si le soleil est juste en face de vous.

Si vous niez la POSSIBILITÉ que la Terre soit creuse, vous ne valez pas mieux que ceux qui croient qu'elle est plate ! Entre parenthèses, je me demande comment la ‘Société de la Terre Plate’, à Londres, explique certaines des photos ramenées par les astronautes. Pour autant que je le sache, il existe encore en Angleterre une association qui jure sur une pile de comics (sûrement des comiques !) que la Terre est plate et que toutes les photographies sont truquées. J'ai lu quelque chose à ce sujet (dommage que je ne me rappelle pas ) et j'ai bien ri. Toujours est-il que si vous n'êtes pas certain de quelque chose, pourquoi ne pas garder l'esprit ouvert pour ne pas être pris de court le jour où la preuve vous sera administrée ?

Encore une chose qu'il convient de considérer : les gouvernements du monde — ou, plutôt, les gouvernements des super-puissances — font des efforts titanesques pour étouffer tout ce qui a trait aux objets volants non identifiés. Pourquoi ? Des millions de gens en ont vu. Pas plus tard qu'hier, je lisais dans un périodique que les statistiques prouvent que 15 millions d'Américains en ont vu. Si 15 millions de personnes dans un seul pays ont vu des OVNIs, c'est forcément qu'il existe quelque chose comme des OVNIs. L'Argentine, le Chili et quelques autres pays sensés admettent l'existence des OVNIs. Cela ne signifie pas obligatoirement qu'ils savent ce que sont les OVNIs ou pourquoi il y en a, mais ils reconnaissent que les OVNIs existent, et c'est déjà un grand pas en avant.

Les gouvernements font le silence et dissimulent la vérité sur les OVNIs ; maintenant — supposons que le Gouvernement Américain, par exemple, possède des photographies d'OVNIs arrivant sur la Terre ou en repartant, supposons qu'il ait la preuve irréfutable que la Terre est creuse et qu'elle abrite une haute civilisation, alors il ne fait pas l'ombre d'un doute que les gouvernements essaieraient de cacher la vérité, sinon ce serait l'affolement, les gens pilleraient, se suicideraient et feraient toutes les choses singulières que font les humains sous l'empire de la panique. Rappelons-nous seulement que l'émission de radio d'Orson Welles, il y a quelques années — La Guerre des Mondes — a provoqué une panique chez les Américains malgré les exhortations des présentateurs qui leur disaient que ce n'était qu'une dramatique.

Bon — les gouvernements cachent la vérité parce qu'ils redoutent que la panique ne s'empare des populations. Mais peut-être seront-ils obligés dans un avenir assez proche de s'incliner devant elle, de reconnaître que la Terre est creuse, qu'elle abrite dans ses profondeurs une race supérieurement intelligente et qu'une certaine catégorie d'objets volants non identifiés vient de ses entrailles. Une catégorie d'OVNIs vient de ‘l'espace extérieur’, une autre de ‘l'espace intérieur’, autrement dit de l'intérieur de la Terre.

Mais peut-être allez-vous dire : "Je maintiens que ce type est fou parce qu'il n'y aurait pas assez de place à l'intérieur de la Terre pour qu'il y ait une civilisation."

Eh bien, mon cher monsieur — ou ma chère madame, selon le cas — cela signifie que VOUS n'êtes pas bien renseigné. Examinons donc quelques chiffres. Je ne vais pas citer les chiffres précis sinon quelqu'un s'écriera sans aucun doute : "Oh ! Regardez ! Voilà la preuve que nous avons affaire à un imposteur. Le diamètre de la Terre a six pouces (15 cm) de plus en réalité !" Eh oui, bien-aimé Lecteur, les gens disent et écrivent des choses dans ce genre et ils se croient très malins. Néanmoins, voyons quelques chiffres approximatifs.

Le diamètre de la Terre est, en gros, de sept mille neuf cent vingt-sept milles (12 757 km). Admettons (puisqu'il faut tout de même donner des chiffres, n'est-ce pas ?) que l'épaisseur de l'écorce terrestre de ce côté de la Terre et l'épaisseur du ‘sol’ de la Terre intérieure fassent huit cents milles (1 287 km). Eh bien, si vous additionnez ces deux huit cents milles, vous obtenez mille six cents (2 574) et si vous soustrayez cela des sept mille neuf cent vingt-sept (12 757), vous obtenez six mille trois cent vingt-sept milles (10 183 km). Nous pouvons dire donc que c'est très, très approximativement le diamètre du monde à l'intérieur de ce monde.

Autrement dit, le monde intérieur est (toujours de façon approximative) 2,9 fois plus grand que la Lune et si l'on pouvait fourrer la Lune dans la Terre, la malheureuse ballotterait comme le pois chiche dans le sifflet de l'arbitre. Rappelons-nous que le diamètre de la Lune est d'environ deux mille cent soixante milles (3 476 km) et que nous avons évalué celui de la Terre intérieure à six mille trois cent vingt-sept milles (10 183 km). Maintenant, à VOUS de faire un peu d'arithmétique pour changer. J'ai raison, non ?

Ce n'est pas encore tout. Seul un huitième de la surface du globe est de la terre ferme. Les sept-huitièmes sont de l'eau : mers, océans, lacs et tutti quanti. Il est donc tout à fait vraisemblable qu'il y ait davantage de terre à l'INTÉRIEUR qu'à l'extérieur du globe et, dans ce cas, il pourrait y avoir une population plus nombreuse. À moins que ces gens-là ne prennent régulièrement la ‘Pilule’ et recherchent la qualité de l'espèce de préférence à la quantité.

Tout cela, j'y crois, j'y crois depuis des années et j'ai étudié ce problème avec la plus grande attention. J'ai lu tout ce que j'ai pu trouver là-dessus et si vous en faites autant, vous arriverez obligatoirement à la même conclusion que moi, à savoir qu'il y a un autre monde à l'intérieur de notre Terre, qu'il a 2,9 fois la taille de la Lune et qu'il est habité par une race très intelligente.

Encore une chose qui ne manque pas d'intérêt. Pensez à tous les explorateurs qui sont allés ‘au pôle’ : pas un seul d'entre eux n'a apporté la PREUVE qu'il y était allé. Songez à l'amiral Peary, songez à Wilkinson, à Amundsen, à Shackleton, à Scott, etc., etc. Tous ces hommes qui, théoriquement, ont atteint cette région, y sont allés en bateau, à pied ou par la voie des airs et aucun n'a jamais vraiment prouvé et démontré qu'il était parvenu au pôle proprement dit. Je crois que c'était impossible parce que le ‘pôle’ est une zone située quelque part dans l'espace au-dessus de la surface et il est acquis que son emplacement subit d'importantes variations.

J'en ai fini. Si cette question vous intéresse, inutile de m'écrire car j'ai dit tout ce que j'avais à dire là-dessus. Certes, je sais beaucoup d'autres choses, bien plus que ce qui précède. Alors, un conseil : rendez-vous au trot dans une bonne librairie et ACHETEZ quelques ouvrages traitant de la théorie de la Terre creuse. L'auteur vous sera reconnaissant de les acheter au lieu de les lire à la bibliothèque parce qu'il faut bien qu'il vive, le malheureux, et comment voulez-vous qu'il vive si les gens se contentent de lire ses livres gratuitement ? Il n'a que ses droits d'auteur. Et, après tout, si ses livres méritent qu'on les lise, ils méritent qu'on paye pour les lire.

 

Chapitre Trois

Il faisait froid à Calgary. La neige effaçait les rails de la voie de chemin de fer, recouvrait la rivière gelée. C'était un froid terrible, un froid qui pénétrait partout, qui donnait l'impression d'amplifier les bruits dans les rues verglacées. Les conducteurs filaient en trombe comme s'ils s'en moquaient éperdument. On dit que Calgary a deux titres de gloire à faire valoir : primo, elle possède plus de voitures ‘par tête’ — pourquoi ne dit-on pas ‘par personne’ ? — que n'importe où ailleurs sur le continent Nord Américain et, secundo — si l'on peut appeler cela un titre de gloire — les conducteurs calgariens sont plus dangereux que tous les autres chauffeurs dudit continent. Les gens foncent, à croire qu'ils se fichent du tiers comme du quart. Et quand ils se réveillent au Paradis ou à l'Autre Endroit, ils s'aperçoivent sans doute alors qu'ils ont un bon paquet de karma inscrit à leur compte de la part des gens qu'ils ont tués dans l'accident !

Mais le froid, ce jour-là, était tout simplement fantastique. Soudain, un banc de nuages d'un aspect bien particulier apparut dans le ciel, je devrais plutôt dire un mélange de nuages et de lumière, et, instantanément, l'air se réchauffa, à croire que quelqu'un ‘Là-Haut’ s'était pris de pitié pour les pauvres mortels de Calgary et avait allumé un radiateur électrique très efficace.

L'atmosphère se réchauffa donc d'un seul coup. La neige crissante s'amollit et les toits se mirent à dégouliner. C'était le Chinook, la bénédiction suprême de Calgary : une formation météorologique spéciale qui apporte plein d'air chaud de Vancouver et transforme une journée glaciale en une journée tempérée.

La neige ne tarda pas à fondre. Les vents chauds soufflèrent tout l'après-midi et toute la soirée. Le lendemain, il n'y avait plus trace de neige.

Mais les lettres n'attendent pas qu'il fasse chaud, elles arrivent par tous les temps, comme les factures et les avertissements du percepteur, elles n'attendent rien ni personne. En voici une qui hurle de toute son encre rouge fluorescente. C'est une dame hargneuse qui m'écrit : "Vous nous parlez des Mantras, mais ce que vous nous racontez ne vaut rien, vos Mantras ne marchent pas. Je voulais gagner au sweepstake, j'ai dit mon Mantra trois fois et j'ai perdu. Qu'est-ce que vous avez à répondre à ça ?"

Mais pourquoi donc ces vieilles chouettes se mettent-elles dans des états pareils ? C'est très mauvais pour leur tension. Et encore bien plus pour leur développement spirituel. D'ailleurs, ce n'était pas MON Mantra qu'elle récitait, elle avait manifestement fait une chose contre laquelle je l'avais expressément mise en garde. On ne doit pas essayer de gagner aux jeux de hasard en se servant des Mantras. Un pari, c'est un pari, rien de plus, et quand on cherche à utiliser les Mantras pour gagner aux jeux de hasard, on se fait le plus grand tort à soi-même.

Cependant, il y a des tas de gens qui semblent ne pas avoir de chance à réussir à faire fonctionner correctement leurs Mantras. Probablement parce qu'ils s'y prennent mal. Sans aucun doute, parce qu'ils sont incapables de visualiser ce qu'ils désirent transmettre au sub-conscient. Voyez-vous, vous devez savoir ce que vous dites, vous devez vous convaincre de ce que vous dites et, une fois que vous vous êtes convaincu, reste à convaincre votre sub-conscient. Voyez cela comme une proposition d'affaires.

Vous voulez quelque chose de bien précis. Il faut que ce soit une chose que votre sub-conscient veuille également. Disons, par exemple — attention ! Ce n'est qu'un exemple au hasard : ne me submergez pas sous un déluge de lettres m'accusant de me contredire ou je ne sais quoi, comme vous êtes si nombreux à le faire avec délectation. N'importe comment, la plupart du temps, vous vous trompez.

Disons que M. Smith cherche un emploi et qu'il a rendez-vous le lendemain, ou le surlendemain ou le jour d'après avec M. Brown. Que fait M. Smith ? Il se met à réciter un Mantra. Il le bredouille, le bredouille, le bredouille en pensant ‘Vivement que j'en aie fini avec ces bêtises’ pour pouvoir ensuite aller au cinéma ou boire un verre ou lever une fille ou quelque chose d'approchant. Il a hâte d'en finir et lorsqu'il a dit son Mantra trois fois de suite, il est persuadé qu'il a fait tout le nécessaire et que, désormais, le reste est du ressort des Puissances Supérieures. Alors, il file de chez lui, il va au cinéma, peut-être qu'il entre dans un bar et s'envoie une ou deux bières, il lève une fille et quand il se rend à son entrevue avec M. Brown — eh bien, c'est le fiasco. Dame ! Il ne s'y était pas préparé, il n'avait pas fait ses devoirs à la maison.

Voilà ce qu'il aurait dû faire : —

M. Smith cherche un emploi. Aussi a-t-il posé sa candidature après s'être assuré qu'il possédait les qualifications et les compétences requises pour faire le travail qu'on attendra de lui s'il se fait embaucher. Il a entendu parler d'un certain M. Brown, lequel M. Brown le recevra tel jour à telle heure.

M. Smith, qui n'est pas fou, va tenter d'obtenir des renseignements sur M. Brown s'il le peut. Quel type d'homme est-ce ? De quoi a-t-il l'air ? Quel poste occupe-t-il dans la firme ? Est-il du genre cordial ? En général, pour se procurer des détails de ce cru, il suffit de téléphoner à la firme en question et d'interroger la standardiste. Dans la plupart des cas, ces jeunes filles en sont très flattées. Aussi, si M. Smith dit qu'il cherche un emploi dans la société, qu'il a rendez-vous tel jour à telle heure et demande à la standardiste de lui parler de M. Brown qui doit le recevoir — après tout, il peut dire à son interlocutrice : "Je travaillerai bientôt avec vous, alors nouons tout de suite des relations amicales, dites-moi ce que vous pouvez me dire." La standardiste réagit invariablement de manière favorable si l'on s'y prend bien, elle est flattée que quelqu'un l'appelle à l'aide, flattée que quelqu'un la juge tellement perspicace, flattée à l'idée qu'un éventuel futur collaborateur de la firme a eu l'intelligence de prendre contact avec elle. Et elle fournit le renseignement. Elle dira, par exemple, à M. Smith qu'une photo de Brown a été publiée dans la Revue des Tondeurs de chiens ou quelque autre mensuel quand Brown a été promu à son nouveau poste. Smith se rend alors à la bibliothèque municipale et il scrute attentivement la photo de Brown. Il la regarde, il la regarde avec intensité jusqu'à ce que les traits de Brown soient gravés dans sa mémoire. Puis il rentre chez lui sans cesser de se concentrer sur la physionomie de Brown, il s'assied et s'imagine que Brown est en face de lui, incapable d'ouvrir la bouche, il ne peut que rester assis et écouter, le pauvre. Alors, Smith parle abondamment de lui-même et de ses facultés. Il dit ce qu'il a à dire sur un ton convaincant et, s'il est seul, il le dit à voix basse. S'il n'est pas seul, mieux vaut qu'il se contente de penser sans parler, car quelqu'un pourrait peut-être le faire expédier dans un de ces endroits où l'on envoie ‘les gens bizarres’ : il n'est pas donné à tout le monde de comprendre les Mantras à visualisation, etc.

Si Smith a opéré selon les règles, quand il se trouvera devant Brown, ce dernier aura la nette impression de l'avoir déjà vu sous de très favorables auspices. Et savez-vous pourquoi ? Je vais vous l'expliquer.

Si Smith s'y est bien pris, il a ‘laissé sa marque dans l'éther’ et, pendant le temps d'un voyage astral, son sub-conscient aura rencontré le sub-conscient de Brown et discuté avec lui. Dieu m'est témoin que cela marche vraiment, j'ai essayé une multitude de fois, je connais des centaines — des milliers — de gens qui ont essayé, eux aussi, et cela marche À CONDITION DE LE FAIRE CORRECTEMENT !

Mais si Smith est un paresseux qui ne pense qu'à courir les filles, à aller au cinéma et à boire de la bière, son esprit restera fixé là-dessus — les filles, le cinéma, la bière — et le sub-conscient de Brown ne réagira pas.

Tenez, je vais vous dire ce qu'il faut faire. Je vais faire une précieuse suggestion à ceux d'entre vous qui ont de la peine à se concentrer convenablement. Il existe des objets que l'on appelle des chapelets. Les Catholiques en ont, les Bouddhistes en ont, et des foules d'autres gens aussi. Et pas seulement en guise de colifichets pour se distinguer des autres comme c'est le cas des hippies. Supposons donc que nous ayons un rosaire. Bien ! Qu'allons-nous en faire ? Avant tout, il faut qu'il soit conforme à ce que nous attendons de lui. Combien doit-il avoir de grains ? Et est-ce que leur nombre a de l'importance ? Absolument !

Les psychiatres sont une jolie bande d'ânes, croyez-moi, et je pense que la plupart sont encore plus détraqués que les gens qu'ils soignent. C'est comme si on chargeait un voleur d'en arrêter un autre. Il faut un fou pour soigner un fou et, si vous voulez ma façon de penser, la majorité des psychiatres sont aussi dingues qu'il est possible de l'être. Mais, parfois, ils tombent par hasard sur une information qui peut être utile à quelqu'un. C'est ainsi qu'un groupe de ces réducteurs de têtes a lancé l'idée que pour qu'une chose se grave de façon indélébile dans le sub-conscient, il faut la répéter quarante-cinq fois. Eh bien, que ceux d'entre vous qui ne parviennent pas à se concentrer comme il faut se procurent un chapelet comportant... disons cinquante grains pour faire bonne mesure.

La première chose à faire est donc de vous rendre dans la meilleure boutique de bricolage ou de brocante que vous pourrez trouver et de fouiller parmi les perles dépareillées jusqu'à ce que vous trouviez celles dont le modèle, le style, la forme et la taille vous plaisent le plus. Pour ma part, ce sont les grains de la taille d'un pois qui me conviennent le plus et les miens sont en bois poli. Vous achetez ensuite un fil de nylon qui permettra aux grains de glisser facilement et vous faites l'emplette d'un lot de cinquante perles. Il faut qu'elles aient la même grosseur. Si vous voulez, vous pouvez en prendre trois plus volumineuses qui serviront de repères.

Une fois rentré chez vous, vous enfilez vos cinquante grains sur votre fil de nylon en veillant à ce qu'ils glissent aisément, vous faites un nœud et vous enfilez les trois grains les plus gros aux deux brins qui pendent et vous faites un second nœud. Cela vous servira simplement à savoir quand vous aurez fait un tour complet. Cela fait, vous vous installez le plus confortablement possible — assis dans un fauteuil, allongé ou, si vous êtes plus à l'aise comme ça, debout sur la tête. Que vous soyez assis ou couché n'a aucune importance du moment que vous êtes à votre aise et que vos muscles sont relâchés.

Vous décidez alors ce que vous allez dire à votre sub-conscient. Mais ce que vous direz et la façon dont vous le direz sont essentiels. Il faut absolument, impérativement, employer une formule positive. Jamais quelque chose de négatif, sinon le résultat sera mauvais. La phrase doit être mise au futur, être brève et concise et sa répétition ne doit pas trop fatiguer l'intellect. Vous seriez étonné de savoir à quel point certains intellects se fatiguent vite !

Comme il souhaite impressionner Brown, Smith dira (n'oubliez pas que ce n'est qu'un exemple — ne me citez pas !) : "Je ferai une impression favorable sur M. Brown. Je ferai une impression favorable sur M. Brown. Je ferai une impression favorable sur M. Brown." Et le pauvre Smith doit répéter cette phrase cinquante fois en faisant glisser un grain toutes les fois où il prononce le nom de Brown jusqu'à ce que le compte y soit. Le principe est de se servir des grains à la manière d'un boulier, en quelque sorte, parce qu'on ne peut pas dire : "Je ferai une impression favorable sur M. Brown, ça fait une, je ferai une impression favorable sur M. Brown, ça fait deux, je ferai une impression favorable sur M. Brown, ça fait trois" car on s'empêtrerait complètement entre les mots et les instructions adressées au Sur-Moi.

Ayant décidé cinquante fois pour toutes que vous ferez une impression favorable sur M. Brown, il faut passer aux actes et lui parler comme s'il se trouvait effectivement en face de vous comme indiqué quelques paragraphes plus haut. Et il n'y a rien d'autre à faire.

Il importe de manier très souvent le chapelet pour imprégner les grains de votre personnalité, pour qu'ils deviennent partie intégrante de vous-même, pour être bien sûr qu'ils glissent convenablement, pour arriver à les déplacer, ces fichus grains, sans y penser. Cela doit devenir une seconde nature. Si vous n'habitez pas seul, la meilleure solution est d'avoir un rosaire fait de petits grains que vous gardez dans votre poche et que vous pouvez manipuler sans que personne le remarque, sauf si vous êtes assez mal élevé — ce sera l'opinion des autres — pour garder tout le temps une main dans la poche.

Maintenant, je vais le répéter une fois de plus : oui, on peut parfaitement gagner au sweepstake en recourant aux Mantras, mais À CONDITION DE SAVOIR EXACTEMENT QUI FERA LE TIRAGE ! Pour agir positivement, on doit savoir sur qui agir. Il est complètement absurde de dire qu'on va réciter un Mantra ‘à l'intention de la personne chargée de ceci ou de cela’. Cela ne mène à rien. Il faut savoir quelle est la personne qui organise le tirage ou celle qui sortira le numéro de la boîte ou quoi qu'il en soit. Sinon, on ne peut avoir aucune confiance dans le Mantra. Ce qui signifie que l'on doit, que l'on doit, que l'on DOIT s'adresser au sub-conscient de quelqu'un et ne pas se contenter de gaspiller son énergie dans le vide. Est-ce bien clair ?

Mais si vous savez que Mme Knickerbaum organise une tombola au bénéfice de la Société protectrice des Serpents Visqueux et que le gros lot en vaut la peine, vous pouvez alors vous adresser à l'entité sub-consciente de Mme Knickerbaum, et si vous suivez le mode opératoire indiqué plus haut, vous avez une bonne chance de réussir, à moins que quelqu'un d'autre possédant une puissance mentale supérieure à la vôtre n'en fasse autant, auquel cas vous serez perdant.

Mais voici une mise en garde. Il y a toujours une mise en garde... freinez et laissez la priorité aux voitures venant de la droite, rangez-vous ici, arrêtez-vous là, etc., etc. Tout est avertissement. Alors, en voici un autre pour faire bonne mesure : l'argent acquis au moyen d'un Mantra apporte rarement le bonheur. Le plus souvent, c'est la misère qu'il apporte. Et si vous voulez cet argent pour des raisons purement égoïstes, vous pouvez être certain qu'il vous portera malheur. Alors — abstenez-vous.

J'ai reçu des lettres de gens qui disaient : "Oh ! Docteur Rampa, je voudrais gagner tel ou tel sweepstake et je sais que vous pouvez m'aider. Faites-moi gagner cent mille dollars et je vous abandonnerai vingt pour cent de mon gain. Ça vaut la peine, n'est-ce pas ? Je vous communiquerai le numéro de mon billet... etc., etc."

Je réponds : "Non, madame, ça n'en vaut pas la peine. Je suis contre les jeux de hasard et si j'acceptais moyennant vingt pour cent de vos gains, je serais aussi coupable que vous. Et d'ailleurs, madame, si je voulais le faire, pourquoi me contenterais-je de vingt pour cent de vos gains ? Pourquoi ne jouerais-je pas tout seul pour empocher la totalité ?"

Des multitudes de gens qui lisent des réclames à propos de trucs infaillibles pour gagner aux courses n'ont pas l'air de se rendre compte que si l'individu qui propose ce truc infaillible avait vraiment quelque chose qui marche, il ne le vendrait pas à quelqu'un d'autre pour un ou deux dollars, il gagnerait des millions grâce à son système infaillible. N'est-ce pas la vérité ?

J'ai bonne envie de dire quelques mots de plus au sujet des gens qui s'acharnent à vouloir prier pour nous. Il y en a des quantités qui m'écrivent que leur groupe va prier de toutes ses forces pour moi, etc. Eh bien, je ne veux pas qu'on prie pour moi. Mes correspondants ignorent de quoi je souffre, et débiter des prières quand on n'a pas la moindre idée de ce que l'on est en train de faire est néfaste, extrêmement néfaste pour tous ceux qui prient.

Je vais vous donner un exemple concret pour illustrer ma pensée. La plupart du temps, les prières sont sans effet sauf dans un sens négatif et l'on ne peut donc rien démontrer. Il en va autrement de l'hypnotisme.

Supposons que nous ayons une jeune fille atteinte d'une maladie quelconque. Des amis bien intentionnés la poussent à aller voir un hypnotiseur. Comme elle est faible de caractère, elle y va. Il se peut que l'hypnotiseur soit, lui aussi, plein de bonnes intentions, que ce soit un type en or massif incrusté de pierres précieuses mais, si bien intentionné qu'il soit, il ne sait rien du mal dont souffre la jeune fille à moins d'être un médecin qualifié et, encore qu'il soit sans aucun doute capable de MASQUER les symptômes de la maladie, il ne peut la guérir. Et s'il déguise les symptômes ou les dissimule de sorte qu'un praticien compétent sera dans l'incapacité de les déceler, l'état de la malade risque de s'aggraver et elle mourra, ajoutant sa brique au karma de l'hypnotiseur et à celui des ‘amis’ stupides qui lui ont envoyé cette jeune fille.

Quand on est hospitalisé, souffrant mille morts, et je suis payé pour le savoir, les médecins ne vous donnent aucun remède pour apaiser vos douleurs AVANT D'AVOIR ÉTUDIÉ TOUS LES SYMPTÔMES QUE VOUS PRÉSENTEZ. Ce n'est que lorsqu'ils les connaissent bien qu'ils font quelque chose pour calmer votre souffrance. Ce sont de toute évidence les symptômes qui disent aux docteurs de quoi est atteint le patient. Aussi, les gens qui prient à en perdre la tête risquent de provoquer, du fait d'un phénomène de télépathie accidentel, un effet hypnotique qui supprimera un symptôme capital. J'ai toujours considéré les gens qui prient pour moi comme mes pires ennemis et je répète tout le temps : "Dieu me préserve de mes amis — quant à mes ennemis, je m'en charge."

Donc, plus de prières. Plus de prières à moins que la personne qui souffre vous demande explicitement et catégoriquement de prier pour elle. Si la victime réclame des prières, cela vous décharge mais, en attendant, priez plutôt pour vous-mêmes, vous en avez probablement autant besoin que n'importe qui !

Quelqu'un m'a écrit pour me dire brutalement que je n'ai sûrement pas un seul ami, que personne ne peut vraisemblablement avoir de la sympathie pour moi parce que je ne parle que de gens qui m'écrivent pour m'injurier. En fait, cette correspondante est membre du Mouvement de Libération des Femmes — la forme la plus inférieure de l'existence humaine, à mon avis — et il serait peut-être bon d'évoquer maintenant quelques-uns de mes amis. Certains m'ont écrit. Pour d'autres, tels que Hy Mendelson dont je vous entretiendrai plus tard... dans ce cas, c'est moi qui lui ai écrit !

Évidemment, parler de mes amis pose un problème, car si je les cite en vrac à mesure qu'ils me viennent à l'esprit, cette imbécile de militante du M.L.F. qui me bombarde d'épîtres (toujours débordantes de hargne) s'écriera que je cite les hommes avant les femmes ou quelque chose du même genre. En conséquence, je crois que je vais adopter l'ordre alphabétique. De cette manière, je n'offusquerai personne.

J'ajoute à l'intention de certains que je ne donnerai pas l'adresse des gens auxquels je vais faire allusion. Il y a environ une semaine, j'ai reçu une lettre (non affranchie) d'un monsieur qui me disait : "Indiquez-moi les noms et les adresses de personnes capables de faire des voyages astraux pour que je puisse vérifier vos dires." Le pauvre type était tellement farfelu que, non content d'avoir négligé de timbrer sa missive, il ne l'avait pas signée et n'avait pas indiqué sa propre adresse. J'espère qu'il lira ces lignes et qu'il se le tiendra pour dit : je ne donne jamais, absolument jamais les noms et les adresses des gens sans leur autorisation écrite préalable. J'ai eu pas mal de démêlés avec des personnes qui m'interrogent sur des tiers et cela m'irrite tellement que, dans ces cas-là, je fais preuve de la pire grossièreté. C'est donc bien entendu : je vais donner le nom de quelques-uns de mes amis — pas de tous, parce que je ne suis pas en train de composer un annuaire du téléphone, seulement des premiers qui me viennent à l'esprit — mais je ne donnerai en aucun cas leur adresse.

Nous avons eu hier la visite de quelqu'un que nous attendions — ‘nous’ étant, outre moi-même, Mme Rampa, Mme Rouse, Miss Cléopâtre Rampa et Miss Tadalinka Rampa. Une grosse voiture s'est arrêtée devant chez nous et John Bigras en descendit. Il y a belle lurette qu'on se connaît. Nous avons fait sa connaissance à l'époque où nous demeurions à Habitat, à Montréal (Habitat 67 est un ensemble de logements construits dans les années 1960 dans le cadre d'Expo 67 — NdT). Biggs, comme on l'appelle, m'avait abordé. Peut-être serait-il plus exact de dire que c'est moi qui l'avais abordé ? Toujours est-il que nous avons sympathisé et que nous sommes restés très liés depuis. C'était un représentant de produits médicaux très haut placé. Il avait reçu deux ou trois prix pour le récompenser du volume de ses ventes. Mais quand nous avons quitté Montréal, il est arrivé à la conclusion qu'il n'avait plus grand avenir là-bas et il nous a suivis à l'autre bout du Canada avec une caravane en compagnie de ses deux chats. Wayfarer, le monsieur chat, est une créature colossale et d'une très grande bonté. Son épouse, qui fait la moitié de sa taille, est une bête bien douce.

Tous les trois s'installèrent fort confortablement à Vancouver où Biggs a une situation qui lui plaît, une situation qui le fait beaucoup se dépenser, beaucoup voyager et lui donne l'occasion de rencontrer du monde. Et ses chats ‘s'occupent de la maison’.

Donc, Biggs et ses deux chats sont arrivés hier à Calgary et ils doivent rester une huitaine chez nous. Il est en congé. Il trouve que Calgary est un joli coin mais c'est évidemment bien petit à côté de Vancouver. Bah ! Les diamants aussi, c'est petit, n'est-ce pas ? Alors qu'un bloc de charbon, c'est gros ! On pourrait dire que Biggs est l'un de nos amis les plus intimes car nous le voyons très souvent et nous nous téléphonons deux ou trois fois par semaine.

Il y a deux dames qui ont été parmi les toutes premières personnes à m'écrire à la sortie du ‘Troisième Œil’. D'abord, Mme Cuthbert. Ce qui signifie — Dieu me pardonne ! — que je la connais depuis près de dix-sept ans. Nous correspondons très fréquemment, mais je ne l'ai jamais rencontrée. Donc, Mme Cuthbert est de mes amis. L'autre dame, j'y reviendrai quand le moment alphabétique en sera venu. Il ne faut pas que j'oublie ma bête noire, la militante du M.L.F.

Nous en arrivons à un vrai diamant brut, un homme pour lequel nous avons tous beaucoup d'affection, Frogs Frenneaux. ‘Frogs’ vient de ce qu'il est Anglais descendant (ascendant paraîtrait mieux) d'une vieille famille d'origine Française. De toute façon, on l'appelle toujours ‘Frogs’. Il vit maintenant dans le Nouveau-Brunswick et nous l'avons connu quand nous y habitions. C'est un excellent ingénieur et bien qu'il ait parfois un langage très grossier, qu'il grogne comme un bouledogue ou pire encore, il a un cœur d'or. Maintenant que j'ai écrit ‘cœur d'or’, je me demande comment un cœur fait de ce métal pourrait fonctionner dans un corps humain. Quoi qu'il en soit et métaphoriquement parlant, ‘cœur d'or’ est synonyme de Frogs Frenneaux. Je me rappelle quand nous étions à l'hôtel à Saint John, dans le Nouveau-Brunswick. Frogs m'y avait conduit en voiture. Il me souleva, me hissa en soufflant et en grondant, il se coltina mon fauteuil roulant jusqu'au premier étage en le tirant par-derrière. Cela a failli le tuer, et moi encore plus, mais nous avons fini par arriver en haut de l'escalier avec mon pauvre Frogs qui avait l'air d'une grenouille qui s'est gonflée pour rivaliser avec le bœuf (frog = grenouille — NdT). Alors, si vous permettez : "Salut à vous, Frogs !"

Tiens ! Puisque je suis toujours sur le continent canadien, parlons de mon bon ami Bernard Gobeille. Oh oui ! nous le connaissons très bien. C'est vraiment quelqu'un d'adorable. Il était en quelque sorte mon propriétaire puisque, à l'époque où nous demeurions à Habitat, il était l'administrateur de la résidence. Il s'occupait de tout très bien. Trop bien, même, car il était tellement efficace qu'on l'a affecté à une autre résidence où les choses avaient besoin d'être remises en ordre. Sans Gobeille, Habitat n'était plus le même et comme j'avais des ennuis avec la presse comme d'habitude, ç'a été la goutte d'eau qui fait déborder le vase : je me suis exilé avec ma famille. Mais nous sommes restés en contact, Gobeille et moi. Ce matin même, j'ai reçu une lettre de lui. Je souhaiterais qu'il soit ici, qu'il soit mon propriétaire. Mais Calgary est bien loin de Montréal.

Et si nous faisions un petit voyage ? Quittons le Canada, partons pour... pour le Brésil, histoire de changer. Au Brésil habite un très éminent gentleman, M. Adonai Grassi, qui est en vérité un excellent ami. Il apprend l'anglais uniquement pour que nous puissions correspondre sans l'intermédiaire d'un tiers. Adonai Grassi possède des talents inhabituels, c'est un homme entreprenant et humain. Il ne fait pas partie de ces espèces de dictateurs sans entrailles, c'est quelqu'un qui mérite d'être connu, une personne d'une catégorie supérieure et je prédis que sa réputation s'étendra dans tout le Brésil et ailleurs. Comment lui adresser mes ‘saludos’ en portugais ? Mais il sait ce que je pense de lui — et j'en pense le plus grand bien.

Voulez-vous que nous allions un peu plus loin ? Jusqu'au Mexique pour saluer M. Rosendo Garcia ? Je vous accorde qu'il habite maintenant Détroit, aux États-Unis, mais il est toujours Mexicain, c'est ce qu'on fait de mieux comme Mexicain, un homme charmant et cultivé qui ‘ne ferait pas de mal à une mouche’, un homme d'expérience qui a connu de nombreuses et dures épreuves sans que ce fût sa faute et dont on peut dire qu'il en est, sans doute possible, à sa dernière vie. La prochaine fois, il aura incontestablement un Cycle d'Existence infiniment meilleur.

Retournons au Brésil pour présenter nos civilités à mon grand ami Freidrich Kosin. C'est aussi un ami d'Adonai Grassi. En fait, cet ingénieur extrêmement instruit et brillant nous sert d'interprète à M. Grassi et à moi-même. Ses traductions du portugais en anglais et inversement sont quelque chose de sensationnel. Il est associé de près aux travaux de M. Grassi et son nom ne tardera pas, lui non plus, à être connu et apprécié du public.

Et maintenant, passons à un vieux de la vieille, à ce cher Pat Loftus dont j'ai fait la connaissance — oh ! — il y a de longues années. M. Loftus est la courtoisie personnifiée, l'un des hommes les plus admirables qui soient. À présent, il est à la retraite mais, avant, c'était un agent de police irlandais, un de ces ‘Gardias’ et il avait en tant que gardien de la paix une fort enviable réputation de bonté et, en même temps, de sévérité.

J'ai, en vérité, une profonde admiration pour M. Loftus. Nous avons été très liés et si j'avais un vœu à formuler, ce serait de le revoir avant que l'un de nous deux quitte ce monde. Nous ne sommes plus de la première jeunesse, ni lui ni moi, et il ne nous reste plus beaucoup de temps de sorte que je crains que ce vœu ne soit jamais exaucé.

M. Loftus fut des braves qui fondèrent la République de l'Eire, l'un des héros d'alors, mais, contrairement à tant d'autres, ni la chance ni le destin ne lui ont été favorables. Si le sort lui avait souri un peu, Pat Loftus serait à la tête de l'État irlandais au lieu d'être un agent de police à la retraite.

Oui, M. Loftus est l'un de mes plus vieux amis, l'un de ceux que j'estime le plus. Il vit près de la mer d'Irlande et je sais qu'il regarde souvent vers le large — il me l'a dit — en pensant à moi et aux trois mille milles (4 900 km) qui nous séparent. Eh bien, Pat Loftus, je pense à vous mon ami — je pense à vous.

En pensant à M. Loftus assis devant la mer, les yeux tournés vers le Canada, je me remémore Shelagh McMorran et nous retournons au Canada. C'est une des personnes qui m'a écrit et qui n'a pas cessé de correspondre avec moi. Elle, je l'ai rencontrée et — oui, c'est une amie, une femme dont les compétences et les talents sont nombreux, une femme très capable et qui attire la sympathie.

Poursuivons notre voyage (mes amis sont assez diversifiés, ne trouvez-vous pas ?) et revenons à Montréal pour parler d'un ami très particulier, Hy Mendelson, dont j'ai indiqué qu'il est l'homme le plus honnête de Montréal. Oui, je le crois du fond du cœur. Lorsque j'habitais le Nouveau-Brunswick, j'ai eu besoin d'un appareil de photo d'occasion. Ma femme, qui était en train de feuilleter nonchalamment un journal du soir, me dit : "Pourquoi ne pas écrire à cette adresse ? Simon's Camera, Craig Street West, Montréal ?" J'ai été un peu lent à comprendre mais j'ai quand même fini par écrire à Simon's Camera et j'ai reçu une réponse très satisfaisante de — Hy Mendelson. Il m'a traité en honnête homme. Avec lui, pas d'arrhes à verser en espèces, pas question d'attendre que le chèque soit encaissé ni rien de tel. II m'a traité comme j'aime l'être et non seulement j'ai continué de faire affaire avec lui par la suite, mais une chaleureuse amitié est née entre nous et j'espère qu'il a pour moi autant d'affection que j'en ai pour lui.

Il a eu une vie bien difficile. Il a repris le commerce de son père et l'a développé à tel point que je suis absolument convaincu qu'il a à présent un stock plus important et plus varié que n'importe quel autre magasin de photographie du Canada. Je lui ai parfois demandé, rien que pour m'amuser, s'il avait tel ou tel accessoire dans ses réserves : la réponse est toujours : ‘oui !’. Aussi, M. Hy Mendelson, c'est un plaisir de savoir que vous êtes mon ami et vous avez ceci de particulier que je vous ai écrit alors que vous ne m'aviez pas écrit.

Voulez-vous un autre M ? Soit ! Dirigeons-nous vers la frontière des U.S.A. pour dire bonjour à M. Carl Moffet. À cause de sa passion, je l'ai ‘baptisé’ Paddle Boat Moffet (Bateau à Aubes). II fabrique des maquettes, des maquettes admirablement fidèles. De bateaux, naturellement. Mais comme je lui ai dit qu'il ne rimait à rien de fabriquer d'absurdes vieux galions ou d'antiques navires à voile et qu'il devrait plutôt faire des bateaux à aubes, il fait maintenant des bateaux à aubes.

Il y a quelques mois, il a réalisé un superbe modèle réduit dont il m'a envoyé des photographies, puis il m'a expédié l'objet lui-même en guise de cadeau. Mais les douanes réclamaient des droits fantastiques que ni Paddle Boat Moffet ni moi-même ne pouvions verser. C'est ainsi que j'ai été privé d'un des quelques rares plaisirs qui me restent, le plaisir d'entrer en possession de la maquette faite avec tant d'amour à mon intention aux États-Unis par mon excellent ami Paddle Boat Moffet. Elle est repartie aux U.S.A. parce que les douanes exigeaient des centaines de dollars de droits pour un objet fabriqué à la main et il a été impossible de leur faire entendre raison. Mais peut-on s'attendre à autre chose de la part des douaniers ? Je n'ai jamais eu d'affinités avec ces gens-là.

Cette fois, nous allons traverser l'océan. Nous reviendrons sur le continent américain, bien sûr, mais faisons tout d'abord un saut à Tokyo où réside une très bonne amie à moi, l'une de mes premières correspondantes qui est venue tout exprès du Japon pour me voir, Kathleen Murata. Elle est petite et bourrée de talent, mais n'a pas conscience de ses capacités. Si seulement elle se rendait compte de ses dons, elle pourrait avoir du succès comme illustratrice de livres, etc. car, je le répète, elle a un talent fou. C'est une Américaine mariée à un Japonais et je crois qu'elle souffre beaucoup du mal du pays et qu'elle voudrait revenir aux États-Unis même s'ils sont sur le point d'être engloutis après le Watergate (Watergate signifie ‘vanne d'écluse’ — NdT). Je suppose qu'elle m'a écrit dans l'espoir qu'un correspondant serait pour elle un maillon avec le continent nord-américain et nous avons noué une solide amitié. Elle est venue nous rendre visite quand nous demeurions à Montréal et est restée quelque temps chez nous. Nous l'aimons beaucoup.

Mais retournons au Canada dans une île canadienne, cette fois, une île où vivent M. et Mme Orlowski — Ed et Pat Orlowski. Eux aussi sont des gens de talent. Ed est un artisan d'une habileté extrême, il est capable de faire de la poterie, toute sorte d'objets d'art mais il n'a jamais eu de chance.

Il est venu de la vieille Europe et, j'imagine, s'est installé au Canada en apportant beaucoup des talents de la vieille Europe avec lui. Seulement, je présume qu'il en est à sa dernière existence sur cette Terre et, partant, il a eu plus que sa part d'épreuves. Il a un emploi très médiocre et très, très mal payé. Pourtant, je vous le dis en toute sincérité, cet homme est un génie. Tout ce qu'il lui faut, c'est une occasion, un petit peu d'argent pour lui permettre de fabriquer ses statuettes et ses figurines. Je lui ai donné des modèles afin qu'il confectionne des pendules, des pierres de touche et des pendentifs de style oriental, toutes choses où il excelle. Tenez... vous savez ce que je vais faire ? Je vais vous donner son adresse, je vais enfreindre la règle que je me suis fixée pour que, si vous désirez commander quelques merveilleux objets, vous puissiez écrire à Ed Orlowski et lui demander ce qu'il a à vendre. Voici donc son adresse :

M. Ed Orlowski

Covehead

York P.O.

Prince Edward Island

Canada

À peu de distance de cet endroit demeure un adorable Américain, le Capitaine George ‘Bud’ Phillips, un ami que j'admire énormément et qui sillonne le continent aux commandes d'un LearJet. Il occupe les fonctions de chef pilote pour le compte d'une très grosse compagnie et je vous garantis qu'il voit la vie de haut — généralement à 30 000 pieds (9 000 m) d'altitude ! Je connais fort bien le Capitaine Phillips et plus je le connais, plus j'admire ses qualités de bon aloi.

Poussons un peu ‘à droite’ pour rendre visite à Mme Maria Pien, une Suissesse mariée à un Chinois, une femme débordant d'aptitudes, mais malheureusement nantie d'une famille qui lui prend une bonne partie de son temps. Et quand on a une famille qui vous prend votre temps, on est bien obligé de mettre ses propres goûts sous le boisseau pour assumer ses responsabilités, n'est-il pas vrai ? Alors, bonjour, Maria, heureux de vous citer parmi mes amis.

Encore un autre, un homme, cette fois : Brian Rusch. Un de mes vieux correspondants, lui aussi. Nous nous écrivons depuis — oh, je ne saurais dire depuis combien de temps car, pour être tout à fait franc, je suis incapable de me le rappeler. Mais c'est un de mes premiers correspondants.

Ruby Simmons en est une autre. C'est elle qui m'a écrit — eh bien, je crois qu'elle m'a écrit, en fait, avant Mme Cuthbert. Pour autant que je m'en souvienne, Ruby Simmons a été ma première correspondante américaine et nous nous écrivons régulièrement. C'est pourquoi je la mentionne ici comme une de mes amies.

Il y a à Vancouver une dame pour qui j'ai éprouvé une vive sympathie en raison de l'intérêt qu'elle porte aux Bonsaï, qui sont les arbres nains japonais. Mme Edith Tearo est très savante en matière d'horticulture, de plantes, de tout ce qui s'y rapporte, et nous sommes devenus de grands amis du fait de notre intérêt commun pour les arbres nains. À propos, elle est passée me voir il y a une quinzaine pour le week-end. Étonnant ! Elle est montée dans sa voiture un vendredi en fin de journée et a fait environ 670 milles (1 000 km), la distance Vancouver-Calgary. Elle est restée vraiment fort peu de temps chez nous avant de sauter à nouveau dans sa voiture pour être au travail au début de la semaine à Vancouver. Alors, vous ne trouvez pas que c'est une bonne amie ? Quelqu'un qui pour vous voir fait 670 milles de route deux fois de suite ?

Traversons maintenant un autre océan pour saluer Eric Tetley en Angleterre. Il m'a écrit il y a un certain temps et son nom m'a beaucoup amusé : il me rappelait les sachets de thé Tetley que l'on utilise ici. Aussi, comme de bien entendu, je lui ai répondu et, avec mon tact habituel, je lui ai dit qu'il me faisait penser aux sachets de thé Tetley. Depuis, une solide amitié s'est nouée entre nous. Nous nous aimons bien, nous nous écrivons, nous échangeons de temps en temps des plaisanteries salées. Évidemment, il nous faut faire attention et nous ne pouvons pas nous raconter les plus belles. Vous savez ce que c'est, n'est-ce pas ? quand il y a des femmes à la maison — elles lisent une lettre et si un simple représentant du sexe masculin constate que somme toute, elles ne rougissent pas, elles n'aiment pas cela. Toujours est-il que nous sommes de bons amis par lettres interposées, Eric Tetley et moi.

Jim Thompson est également un bon ami. Il habite la Californie sauvage. J'avais toujours cru que toute la Californie était à l'état sauvage, d'autant que j'y suis allé plusieurs fois. Sapristi ! Quels barbares on voit là-bas, n'est-ce pas ? Je préfère ne pas dire combien des personnes ci-dessus mentionnées viennent de Californie !

Mais Jim Thompson et moi sommes en correspondance depuis un temps fou, nous avons fini par nous connaître à fond. Il faut absolument que je vous confie une singularité de Jim : il semble qu'il ait accaparé le marché mondial des calendriers depuis 1960. Il m'écrit invariablement sur une page de calendrier portant ce millésime. J'ignorais qu'il restât autant de vieux calendriers de par le monde. Cela étant dit, nous faisons, Jim et moi, une excellente paire d'amis.

Bigre ! Savez-vous que ma liste comporte déjà vingt noms ? Vingt ! Vous vous rendez compte ? Mais comme certains d'entre vous m'ont interrogé sur mes amis, vous êtes maintenant renseignés en ce qui concerne au moins quelques-uns d'entre eux. Nous allons en citer encore un dernier — une dernière, plutôt — parce qu'elle est belge. Il s'agit de Mlle L.C. Vanderpoorten. C'est une personne très importante, en vérité, qui s'intéresse à un grand nombre d'affaires. Nous ne nous écrivons pas très souvent, mais suffisamment néanmoins pour qu'il y ait une bonne amitié entre nous. Ses affaires l'occupent tellement qu'il ne lui reste guère de temps pour son courrier personnel. Je sais bien ce qu'elle pense ! Et je tiens à saluer Mlle Vanderpoorten dans sa lointaine Belgique.

Eh bien, ceux d'entre vous qui m'avez interrogé sur mes amis en laissant insolemment entendre que je ne pouvais en avoir aucun, vous voilà peut-être un peu surpris, non ? Et encore, ai-je renoncé à inclure beaucoup de gens dans ma liste. Si j'en avais rajouté, je suis sûr que mon éditeur m'aurait dit des choses extrêmement désagréables car, après tout, il m'a écrit pour m'expliquer qu'il voulait un livre qui réponde aux questions des Lecteurs.

Je crois que, finalement, je vous ai eu, M. l'Éditeur ! Vous m'avez dit que vous vouliez que j'écrive un livre qui réponde aux questions des Lecteurs. Eh bien, Honorable Monsieur, c'est ce que je suis en train de faire. Une dame du M.L.F. (pardon ! de leur propre aveu aucune militante du M.L.F. ne saurait être une ‘dame’) m'a demandé, au cas où j'aurais des amis, de noter leurs noms derrière un timbre. II faudrait que ce soit un bien grand timbre, n'est-ce pas ? Mais je n'en ai cité que quelques-uns et je n'ai donc transgressé aucune règle, Monsieur l'Éditeur : je réponds aux questions des Lecteurs !

 

Chapitre Quatre

Il faisait un temps superbe et ensoleillé.

— Et si je vous promenais cet après-midi ? proposa Biggs, notre hôte venu de Vancouver. On irait où vous voudrez.

Je songeai à tout ce que j'avais à faire, à toutes les lettres auxquelles il fallait que je réponde. Beaucoup de gens avaient appris que j'étais entré à l'hôpital, d'où le retard apporté à mon courrier, et ils s'étaient tous remis à m'écrire en me posant toutes sortes de questions, toujours de nouvelles questions, de plus en plus de questions pour que j'aie quelque chose à faire en sortant de l'hôpital ! Oui, j'avais énormément de travail !!

Plus un livre à écrire. Si je ne terminais pas le manuscrit, l'Éditeur ne pourrait pas le donner à l'imprimerie. Et puis, j'ai pensé que la sagesse des nations dit que passer son temps à travailler sans jamais se divertir, cela vous engourdit le cerveau. Comme, n'importe comment, le mien l'était déjà, autant aller faire un tour.

J'allai dans mon fauteuil roulant jusqu'à la voiture où je m'installai non sans difficulté, comme d'habitude, on replia le fauteuil, on le rangea dans le coffre et en route !

C'était ma première balade depuis que j'étais rentré de l'hôpital. En fait, c'était la première fois que l'occasion m'était donnée de voir Calgary parce que nous n'avons pas d'auto. Nous n'avons pas non plus la télévision. Je crois qu'il y a parfois des émissions sur la ville mais cela aussi est exclu pour moi. C'est ainsi que, ce jour-là, nous nous envolâmes. Tournant le dos à Calgary, nous nous dirigeâmes vers les montagnes et escaladâmes les contreforts abrupts. Mais, d'abord, nous contournâmes le Foothills Hospital, un très bel et très moderne établissement, et la première chose que nous vîmes fut un cadavre qu'on sortait de la morgue pour le charger dans un corbillard !

Nous rebroussâmes chemin, franchîmes une rivière et nous lançâmes à l'assaut de la montagne. Je ne pouvais pas aller trop loin parce que, maintenant, je me fatigue très vite et que je souffre beaucoup. Aussi nous arrêtâmes-nous un moment à un endroit d'où l'on pouvait voir la cité en contrebas, une cité bien jolie, elle aussi, avec ses deux rivières — le Bow et l'Elbow — qui y tracent leurs méandres.

La circulation était quelque chose d'épouvantable. Il paraît qu'il y a plus de voitures par tête à Calgary que dans n'importe quelle autre ville de l'Amérique du Nord et je le crois volontiers. On dirait que les gens foncent sans s'inquiéter de rien. Enfin ! II y a d'excellents hôpitaux pour les accueillir !

L'heure de rentrer arriva beaucoup trop tôt. Nous prîmes une autre route qui passait devant un centre commercial et je dois avouer que je fus absolument stupéfait de voir que les magasins semblent émigrer du centre des villes et s'installer très loin en banlieue, abandonnant la cité à... à quoi ? À des bureaux ? Je suppose que le centre doit bien servir à quelque chose.

Mais on ne peut pas perdre toute une journée, le moment de se remettre au travail est venu et je vais redevenir un vieux grincheux parce que je vais vous parler d'une des choses qui m'irritent le plus.

Je déteste que les gens m'écrivent comme si j'étais un malheureux païen plongé dans les ténèbres qui a besoin d'être sauvé de toute urgence.

Pour je ne sais quelle raison qui m'échappe, les ‘bonnes âmes’ m'écrivent de plus en plus fréquemment depuis quelque temps et m'envoient toute sorte de Nouveaux Testaments, d'Anciens Testaments, de ‘bonnes paroles’ et tout ce qui s'ensuit. Hier, j'ai reçu une lettre d'une dame qui me disait : "J'espère que la Lumière de l'Agneau Bien-Aimé, le Seigneur Jésus, éveillera une étincelle dans votre cœur. Vous ne pouvez être sauvé que par le sang de Jésus." Eh bien, bravo ! D'après sa façon d'écrire — avec elle, les païens en prennent pour leur grade — elle aurait besoin de s'occuper quelque peu son salut, elle aussi. N'importe comment, je suis Bouddhiste. Je suis né Bouddhiste, je suis Bouddhiste et je mourrai Bouddhiste. Cela étant dit, le Bouddhisme n'est pas une religion, c'est une Manière de Vivre et les vrais Bouddhistes ne cherchent jamais à convertir les autres à leur Foi. Je sais bien qu'il existe une secte de prétendus Bouddhistes qui se prennent pour des missionnaires et braillent dans les rues. Eh bien, ce ne sont pas de vrais Bouddhistes. Nous n'avons pas de missionnaires et je ne veux pas que des missionnaires viennent me sermonner. J'en ai connu un la dernière fois que j'étais à l'hôpital et j'ai eu vite fait de le convaincre que le Christianisme, lui non plus, ne m'était pas totalement inconnu.

Je crois fermement que s'il n'y a pas un retour à la religion en ce monde, il n'y aura bientôt plus de monde du tout. Mais je crois tout aussi fermement que la forme que prendra la religion n'a pas la moindre importance. Qu'est-ce que cela peut bien faire que l'on soit Bouddhiste, Juif, Chrétien, Hindou ou n'importe quoi d'autre, du moment que l'on croit à certaines choses ? Alors, nous agissons d'une certaine manière. ‘Fais aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent’ : voilà ma profession de foi. Je ne cherche jamais à convertir personne et je ne veux pas que les gens essaient de me convertir. Je prie les bonnes âmes néophytes de bien vouloir s'en souvenir. Si je reçois ces brochures, ces saintes paroles, ces saintes terreurs, ces saints ceci et ces saints cela, ils iront tout droit à la poubelle sans avoir été ouverts parce que j'estime que les personnes qui se donne la peine d'expédier ce genre de choses sont généralement les gens les plus ignorants et les plus sectaires qui soient. Ils sont tellement braqués sur leur religion, tellement hypnotisés par elle, qu'ils sont incapables de prendre du recul et s'interroger sur les origines réelles d'une religion.

Il semble que ce que je dis dans mon dernier livre, ‘Lueur d'une Chandelle’ — que Jésus est allé au Japon et que c'est son frère que l'on a crucifié à sa place — a vivement intéressé certains d'entre vous. Aussi conviendrait-il peut-être que je fasse ce que vous avez été nombreux à me suggérer : parler un peu plus de quelques-uns de ces vieux récits bibliques. Une quantité surprenante de lecteurs m'ont écrit pour me dire : "Encore ! Encore !"

On doit toujours avoir présent à l'esprit qu'il n'y a guère d'allusions à ces choses-là ailleurs que dans la Bible. C'est ainsi, par exemple, qu'aucun de nos grands auteurs qui vivaient il y a deux mille ans n'a écrit sur le Christ. Cela mérite réflexion. Aujourd'hui, n'importe quel événement est partout rapporté avec abondance de détails erronés et avec tous les embellissements que la presse peut inventer. Mais, tout au long de l'histoire, les grands écrivains ont invariablement parlé des événements du moment et le fait que, à l'époque de la crucifixion, pas un seul n'ait évoqué celle-ci laisse à penser que personne ne connaissait Jésus en dehors d'un nombre très restreint de gens.

Rappelons-nous simplement ceci : le Christianisme n'est apparu que longtemps après la mort du Christ. En fait, les fondations du Christianisme ont été établies lors du synode de Constantinople, soixante ans après la date de la prétendue crucifixion. Aux yeux des grands auteurs Grecs et Romains contemporains, Jésus était une espèce de fauteur de troubles, quelqu'un qui avait certaines idées. Aujourd'hui, on dirait : "Oh ! C'est seulement le membre d'une bande de hippies ou le chef d'un gang de voleurs."

Cela vous scandalise ? Eh bien, vous avez tort parce que vous n'étiez pas là, vous ne connaissez pas les faits, vous ne savez que ce que la Bible et les récits bibliques vous ont mis dans la tête. Les grands auteurs de l'époque dont les œuvres ont survécu et sont parvenues jusqu'à nous ne soufflent mot de Jésus.

Encore une chose qui appelle à la réflexion : si une personne est mise en croix et si, à la fin du jour, quand on la descend de sa croix, on peut la ressusciter, c'est que LA CRUCIFIXION NE L'A PAS TUÉE ! En réalité, être suspendu par les bras, ce qui était le cas d'un crucifié, gênait la respiration et la rendait très difficile. Il était impossible d'inspirer à fond parce que, pour cela, on doit dilater la poitrine et que c'est impossible lorsqu'on est suspendu par les bras. J'ai été ainsi suspendu par les bras dans un camp de prisonniers de guerre et je peux donc en parler d'expérience. Par conséquent, la crucifixion n'entraîne pas la mort. Au lieu de cela, le supplicié tombe dans un état d'épuisement extrême et ne tarde pas à sombrer dans le coma. Sa respiration s'amenuise, s'amenuise de plus en plus, tant et si bien qu'on pourrait dire qu'il meurt d'asphyxie.

D'après ce que je sais, la même chose se produit lorsque l'on électrocute un condamné. Les muscles contrôlant la respiration sont paralysés, ou fonctionnent de façon défectueuse, de sorte que l'organisme ne reçoit plus assez d'air pour fournir au cerveau l'oxygène nécessaire à maintenir la conscience. Dans ce cas, le sujet s'évanouit et, SI L'ON N'INTERVIENT PAS, il finit par mourir. Si, en revanche, on coupe le courant et si l'on pratique la respiration artificielle, on peut presque toujours le ranimer.

Je crois que les annales des prisons américaines font état de personnes électrocutées qui sont ensuite revenues à la vie et, d'après ce que l'on m'a rapporté, les suppliciés étaient ‘achevés’ par les médecins. Peut-être les garde-t-on simplement sous surveillance pour s'assurer que l'on ne pratiquera pas sur eux la respiration artificielle, ou emploie-t-on d'autres méthodes qu'il est inutile d'évoquer ici. Mais j'ai lu un récit particulier, une histoire abominable. Un Noir très robuste avait été électrocuté. Transporté à la morgue, il y resta plus longtemps que d'habitude pour des raisons inexpliquées... et il ressuscita ! Cette information m'a été donnée en toute bonne foi et je la crois véridique car je sais ce que c'est que d'être électrocuté et de ressusciter.

Savez-vous qu'en ces temps-là une loi stipulait de façon formelle que le corps des crucifiés devait être descendu de la croix à la tombée de la nuit ? Avant de le déclouer, on lui brisait les jambes pour porter un coup supplémentaire à l'organisme, apporter une contrainte supplémentaire au thorax et, par conséquent, aux muscles de la respiration. Mais, pour en revenir à Jésus, n'oublions pas que ses os ne furent pas brisés, la chose est attestée de manière précise. Si donc Il n'a pas eu les os rompus, s'Il n'a pas subi ce traumatisme supplémentaire, son corps a pu être rappelé à la vie.

Comme il a été dit ci-dessus, le corps de Jésus a été décloué sans qu'on lui ait brisé les jambes et Il fut transporté — rappelez-vous que personne n'a dit que c'était un cadavre — en toute hâte dans une grotte où Il fut pris en charge par un groupe d'hommes et de femmes très particuliers et très doués.

Vous avez entendu parler des Esséniens, vous avez entendu dire que c'était une société très particulière formée de gens extrêmement savants dont l'apprentissage et les talents échappent à la compréhension de l'homme de la rue.

Ils avaient une connaissance profonde de la vie et de la mort, ils savaient quels produits chimiques utiliser, ils savaient ranimer les corps. Aussi, dans cette grotte, on administra rapidement des aromates au crucifié, on lui injecta certains produits et, finalement, le corps — que ce fût celui de Jésus, du frère de Jésus ou de quelqu'un d'autre, cela importe peu — ressuscita.

Pour vous rafraîchir un peu la mémoire, rappelez-vous Lazare. Il est dit qu'il ressuscita d'entre les morts, n'est-ce pas ? Cela est incontestablement attesté. Il est attesté, par ailleurs, que c'est Jésus qui le ressuscita. Jésus appartenait à la secte des Esséniens. Il est donc tout à fait vraisemblable que Jésus, ‘Magicien Blanc’, possédait certaines herbes ou certains pouvoirs qui lui permettaient d'accomplir d'apparents miracles et qu'il accomplit un de ces miracles sur la personne de Lazare, lequel était peut-être dans le coma. Après tout, rien n'interdit de penser qu'il se soit agi là d'un coma diabétique. Laissez-moi vous dire une chose : je suis diabétique, il m'est arrivé de tomber dans le coma diabétique. Dans cet état et sous certaines conditions, on peut facilement passer pour mort.

Il est une autre affection conduisant à une mort simulée : la catalepsie. Beaucoup de gens en état de catalepsie ont été enterrés — enterrés vivants — car le cataleptique peut subir tous les tests à l'exception d'un seul. Il n'a pas de réactions, pas de réflexes et un miroir posé devant sa bouche ne s'embue pas. Le seul test infaillible est celui de la décomposition des chairs. Un cadavre se putréfie et, au bout de quelque temps, les yeux et l'odorat vous donnent l'absolue garantie que le corps est bien celui d'un mort. Mais cela ne se produit pas chez le cataleptique. Aussi est-il possible que Lazare ait été dans le coma ou en état de catalepsie, que Jésus, membre de la secte des Esséniens, s'en soit rendu compte et qu'il était capable de le traiter. Une chose dont nous ignorons la technique qui permet de la réaliser devient un miracle, n'est-il pas vrai, surtout si elle est, selon nos concepts, en contradiction avec les lois, les croyances ou la science établies.

Rappelons-nous seulement que la Bible contient un certain nombre de livres mais qu'il y en avait beaucoup, beaucoup plus qui n'y ont pas été incorporés. La Bible n'est évidemment qu'une collection de livres comme son nom l'indique.

Nombres d'autres ‘évangiles’ ont été éliminés parce qu'ils contredisaient les témoignages des quelques-uns qui ont été publiés. Réfléchissez : il n'est dit nulle part que la Bible est vraie. Au lieu de cela, on vous parle de ‘L'Évangile SELON St Un Tel’. En d'autres termes, nous sommes loyalement prévenus que ce n'est pas forcément un livre vrai, mais un livre composé SELON les déclarations d'une personne donnée. À peu près comme quand on dit : "Il m'a dit qu'il pensait que..." Cela ne signifie pas que c'est un fait réel. Pour employer la langue juridique, on pourrait appeler cela une preuve sur la foi d'autrui, ce n'est pas quelque chose que l'on vous rapporte comme une vérité absolue et irrécusable, mais une déclaration par ouï-dire.

Si vous pouviez avoir connaissance d'anciens livres, de papyrus ou de pierres gravées, vous constateriez de notables divergences. Savez-vous que certains textes affirment que Jean n'a jamais existé ? D'aucuns soutiennent qu'il n'était qu'un personnage symbolique, mythique, comme John Bull en Angleterre ou G.I. Joe aux U.S.A.

Si vous faisiez des voyages astraux, ce que je vous conseille, il ne vous serait guère difficile de découvrir tout cela par vous-même, car il y a encore un grand nombre de documents vieux de deux ou trois mille ans ou davantage sur lesquels l'Homme physique n'a pas mis la main. Mais l'Homme dans l'astral — et également la Femme dans l'astral — sont à même de les trouver et de les lire. Cela présente bien des avantages, car l'âge a cimenté beaucoup de ces papyrus et si l'on essayait aujourd'hui de les développer matériellement, ils risqueraient de tomber en poussière. Mais, dans l'astral, on peut les examiner feuillet par feuillet sans déranger leur structure physique.

Si vous avez du mal à le comprendre, procurez-vous un microscope et observez... disons un fragment de roche. En procédant à des mises au point soigneuses, vous voyez différentes couches apparaître distinctement puis disparaître et laisser place à la suivante. N'importe qui possédant un microscope vous expliquera ce phénomène.

Ma femme, qui vient de lire ce qui précède, m'a fait une suggestion intéressante. "Pourquoi, m'a-t-elle dit, ne pas leur dire qu'il y a des gens qui croient que Sherlock Holmes a réellement existé ?"

C'est une bonne idée, une très bonne idée. En effet, Sherlock Holmes a été considéré par certains comme un personnage réel et il y a encore des gens qui lui écrivent. Je suppose que leurs lettres vont grossir la succession de Conan Doyle, car Sherlock Holmes était le produit de son imagination. Nous savons qu'il n'a jamais existé une entité telle que Sherlock Holmes, mais l'imagination populaire a doté cette entité imaginaire d'une existence, et je crois même qu'il y a en Angleterre une société ayant pour objectif de perpétuer la légende ou le mythe de Sherlock Holmes.

J'ai évoqué le voyage astral qui permet d'avoir accès à certains des manuscrits qui n'ont pas été découverts, etc. Depuis vingt ans, un nombre colossal de personnes m'ont écrit pour me dire qu'elles sont à présent capables de faire le voyage astral, que leur expérience confirme que ce que j'ai dit à ce propos est bien la réalité. Après l'effort initial, me disent-elles, elles ont constaté qu'elles étaient ‘libérées’ et pouvaient voyager de la sorte à leur gré et se rendre n'importe où à tout moment.

Hélas, beaucoup de gens m'écrivent aussi pour me traiter de charlatan, etc., et me dire une foule de choses — qu'ils regretteront, j'en suis sûr — sous prétexte qu'ils ne peuvent pas voyager dans l'astral. Tout ce que j'ai à répondre, c'est que si l'on n'a pas l'attitude qui convient, si l'approche n'est pas bonne, si l'on doute ou si l'on a peur, il n'est pas du tout facile de voyager dans l'astral. Pour moi et pour des milliers et des milliers d'autres, il n'y a pas de problème ou, plus exactement, le seul problème est de faire comprendre à autrui à quel point c'est simple.

Voulez-vous que nous revenions sur cette question ? Vous voulez voyager dans l'astral. Avant tout, croyez-vous au voyage astral ? Êtes-vous convaincu qu'il existe une chose pareille et que vous pouvez voyager dans l'astral sous certaines conditions ? Si la réponse est ‘non’, inutile d'aller plus loin, car vous ne serez capable de voyager dans l'astral que si vous êtes intimement convaincu que le voyage astral existe. Il vous faut convaincre votre sub-conscient parce que, à mon sens, le sub-conscient et le corps astral sont quelque chose comme un petit garçon qui aurait un ballon rempli d'hélium. Tant que le petit garçon tient le ballon, celui-ci est littéralement attaché à son corps. Mais si on le persuade de lâcher la ficelle, le ballon s'envole. Il en va de même pour le voyage astral. Aussi, la première condition est de croire que le voyage astral est possible. En second lieu, vous devez croire que vous pouvez voyager dans l'astral.

Lorsqu'on voyage astralement aucune entité ou quoi que ce soit d'autre ne peut nous faire de mal à moins que nous n'ayons peur. Si cette dernière affirmation vous semble étrange, il y a un moyen de la comprendre. Voici ce qu'il faut faire : vous vous installez confortablement dans un fauteuil et vous pensez à une maladie. Puis vous pensez à la souffrance et aux angoisses que cette maladie vous causerait. Puis vous imaginez que vous en êtes peut-être atteint. Alors, vous commencez à avoir des palpitations et il se peut que vous éprouviez un léger malaise. Maintenant, vous êtes certain que quelque chose ne va pas. Votre cœur bat encore plus vite et, bientôt, parce qu'il bat plus vite, vous allez avoir des troubles gastriques ou biliaires ou autre chose. Ainsi, on peut parfaitement se rendre malade si l'on croit que l'on a une maladie qui est peut-être incurable. Eh bien, si vous essayez de voyager dans l'astral tout en ayant la certitude qu'un croque-mitaine va vous sauter dessus et vous arracher les ailes ou je ne sais quoi, vous aurez peur et, dans ce cas, il est inutile d'essayer, ce serait perdre votre temps. La troisième condition est par conséquent de ne pas avoir peur du voyage astral. La peur vous empêche catégoriquement de quitter votre corps.

Mais, à supposer que vous soyez convaincu que le voyage astral est une réalité, que vous soyez convaincu que vous voulez voyager dans l'astral et que vous ayez la certitude de ne pas avoir peur, il ne devrait vraiment n'y avoir aucun obstacle, sauf si vous êtes animés d'intentions coupables. Par exemple — et c'est la vérité — des individus m'ont écrit qu'ils désiraient voyager dans l'astral pour voir des filles se déshabiller, etc. Un homme m'a écrit pour me dire qu'il désirait voyager dans l'astral pour s'assurer que sa fiancée était vierge avant de l'épouser ! C'est absolument vrai, je vous le garantis, et c'est le bon moyen de ne jamais parvenir à faire le voyage astral.

Mais en admettant que vous remplissiez les conditions requises — vous croyez au voyage astral, vous croyez que vous pourriez le faire facilement si l'on vous aide un peu, vous n'avez pas peur et vous n'avez pas l'intention d'employer cette faculté à des fins répréhensibles — dans ce cas, asseyez-vous tout simplement dans un endroit qui ne soit ni trop éclairé ni trop sombre. Il faut un éclairage neutre. Asseyez-vous de façon à être tout à fait à l'aise, tellement à l'aise que vous ne sachiez plus si vous êtes assis ou couché, sans rien de dur qui vous rentre dans les chairs. Vous vous visualisez alors en train de quitter votre corps. Respirez régulièrement en aspirant et en expirant profondément et de façon rythmique. Puis faites rouler vos yeux (qui sont fermés) comme pour regarder un point situé quelque part à la naissance de vos cheveux — si vous êtes chauve, vous n'aurez qu'à imaginer l'endroit où serait la naissance de vos cheveux !

Vos yeux doivent alors avoir un léger strabisme convergent afin d'accommoder, comme je le disais, sur la ligne de naissance des cheveux. Ne vous énervez pas, inutile de précipiter les choses, absolument inutile, elles doivent se faire selon leur propre rythme. Il y a, à ce moment, trois éventualités.

Vous vous apercevez soudain que vous avez eu un sursaut. Si vous sursautez, c'est peut-être que vous avez réintégré votre corps, car cela signifie que vous l'aviez quitté et que vous avez eu peur. La peur vous a ramené en arrière. Vous n'avez aucun souci à vous faire. Vous pouvez, si vous voulez, pousser un soupir d'exaspération et tout recommencer depuis le début.

Seconde éventualité : vous ressentez un très, très léger — il n'y a qu'un seul mot — engourdissement qui part des pieds et qui remonte. Ce n'est pas tout à fait de l'engourdissement, c'est une sensation vraiment impossible à décrire si on ne l'a pas effectivement éprouvée. Ce peut être de l'ankylose, ce peut être un vague picotement. En tout cas, c'est quelque chose de particulier et l'on doit faire comme si de rien n'était. D'ailleurs, c'est parfaitement normal. Certaines personnes constatent après cela qu'elles sont presque en état de catalepsie, leurs muscles sont noués, elles sont incapables de remuer. Eh bien — attention : quoi que vous fassiez, pas de panique ! — c'est un excellent signe car vos yeux sont fermés, ne l'oubliez pas, et, à cette étape, vous découvrirez que vous pouvez ‘voir’ à travers vos paupières closes, mais tout aura une tonalité dorée. Et lorsque vous en serez à ce stade, vous éprouverez une impression d'oscillation et vous pénétrerez directement dans l'astral. Les objets seront plus brillants, plus éclatants et la palette des couleurs aura une ampleur que vous n'avez jamais soupçonnée.

Troisième possibilité : après vous être reposé, vous aurez le sentiment d'ondoyer. Vous aurez l'impression d'être dans un tunnel et d'avancer vers une lumière lointaine. D'être aspiré vers le haut comme un duvet de chardon flottant dans la brise du soir. Gardez votre calme, c'est magnifique car vous allez bientôt constater que la lumière grandit de plus en plus, vous serez entraîné hors du tunnel et plongerez dans une lumière infiniment plus intense : vous serez dans le monde astral. L'herbe sera plus verte, beaucoup plus verte que vous ne l'aurez jamais cru possible. Et, autour de vous, les eaux — peut-être celles d'un lac ou d'une rivière — seront si limpides que vous verrez le fond. C'est une sensation merveilleuse, un sentiment merveilleux et si vous pensez à aller en un lieu donné, il y aura comme un ‘clignotement’ et vous y serez. Supposons, par exemple, que vous soyez entré dans l'astral. Pendant quelque temps, vous flottez à quelques pouces (cm) du sol en vous émerveillant et en vous demandant ce que vous allez faire ensuite. Peut-être explorer le monde astral où tout est scintillant, où les couleurs sont plus vives, où il y a, dans l'air, un brasillement qui vibre. Eh bien, allez-y. Cela vous revitalisera indiscutablement. Cela fortifiera énormément votre puissance psychique. Il est tout à fait recommandé d'agir ainsi afin d'absorber un ‘aliment spirituel’. Si vous le faites, vous n'aurez plus aucune difficulté à pénétrer ultérieurement dans l'univers astral, mais si vous voulez vous rendre en toute hâte quelque part pour des raisons matérialistes, attendez-vous à éprouver quelques chocs.

Disons que vous vouliez aller voir ce que XY est en train de faire. À peine avez-vous pensé à lui et à l'endroit où il se trouve que vous êtes déjà arrivé. Mais vous avez quitté le brillant paysage et la saine atmosphère du monde astral. Vous êtes revenu sur la Terre — sous la forme astrale, il est vrai — et vous voyez à nouveau les choses comme on les voit sur la Terre, les couleurs sont ternes, les gens aussi, les eaux sont fangeuses, et si votre ami XY est absorbé par son commerce, vous constaterez que ses couleurs sont délavées, elles aussi, et cela ne vous plaira pas du tout.

Je recommande instamment à ceux qui pénètrent dans le monde astral d'y rester environ une demi-heure pour s'y accoutumer. De cette façon, il leur sera beaucoup plus facile d'y revenir en d'autres occasions.

La grosse difficulté pour la plupart des gens est que tout se passe très bien au début, ils commencent à entrer dans l'astral et, soudain, leur corps craque, ils se sentent bizarrement secoués, ballottés, ils sont dans un tel état de nerfs qu'ils ont parfois presque le mal de l'air. Ils quittent leur corps et la panique s'empare alors d'eux : "Oh ! Et si je ne pouvais plus revenir ?" À peine cette pensée les effleure-t-elle que — CRAC ! — ils se retrouvent dans leur corps avec, peut-être, un vague vertige. Si jamais il vous arrive de réintégrer ainsi votre corps et d'avoir la tête qui tourne, de vous sentir nauséeux, restez parfaitement immobile et essayez de dormir, ne serait-ce que quelques minutes, car vous serez indisposé tant que votre corps astral ne sera pas à nouveau sorti de votre corps physique pour se réintégrer correctement. C'est tout. Vous pouvez prendre autant d'aspirine que vous voudrez, cela ne vous fera rien. Il n'y a qu'une seule chose à faire : ressortir de votre corps et y rentrer correctement. C'est comme si lorsque vous vous levez, le matin, vous vous aperceviez que vous vous êtes trompé de pied en vous chaussant. Vous n'allez pas passer la journée comme ça. Aussi, vous permutez vos chaussures. C'est pareil : sortez de votre corps et revenez-y comme il faut.

C'est tout. J'affirme que toute personne capable de satisfaire à ces conditions peut voyager dans l'astral — absolument tout le monde. Mais si vous avez peur ou si vous êtes sceptique, inutile de perdre votre temps : vous ne voyagerez jamais dans l'astral.

Je vais en revenir maintenant au thème premier de ce chapitre : la religion. J'ai dit un certain nombre de choses sur la religion Chrétienne et ses diverses factions qui s'opposent entre elles. J'ai dit que je n'ai pas de religion puisque le Bouddhisme n'est pas une religion mais une Foi. Très bien : qu'est-ce que je pense du Bouddhisme ?

Plus on l'étudie, mieux on se rend compte de sa valeur intrinsèque EN TANT QUE RÈGLE DE VIE et plus on réalise que l'optique de Gautama était négative.

Mon opinion personnelle, que je n'ai encore jamais exprimée par écrit, est que Gautama, le Prince, avait grandi trop coupé des réalités de la vie et, lorsqu'il s'est trouvé brusquement confronté à la souffrance, à la douleur et à la mort, cela lui a mis ‘la cervelle à l'envers’, cela a provoqué un grave choc psychique, cela a perturbé son sens des valeurs et détruit quelque chose d'essentiel à son être. Alors, le Prince Gautama a quitté son Palais, renonçant à toutes les satisfactions qu'il avait connues, et il a sombré dans un total désenchantement. Mon opinion personnelle est qu'il devint ‘négatif’.

Si l'on étudie les Enseignements de Gautama (appelons-le ‘Bouddha’, c'est un nom plus familier aux Occidentaux), on s'aperçoit qu'ils sont négatifs, que tout y est ‘non-ceci/non-cela’, ‘toute vie est souffrance’. Or, nous savons bien que ce n'est pas vrai, n'est-ce pas ? II y a de bons moments dans la vie tout comme il y en a de mauvais. Aussi, je crois que la pensée de Bouddha est allée trop loin dans le négativisme mais que, en même temps, il a donné au monde un certain nombre de préceptes extrêmement précieux fondés sur une religion beaucoup plus ancienne, l'Hindouisme. L'Hindouisme est l'une des plus vieilles religions et Bouddha y a largement puisé pour formuler ce que nous appelons le Bouddhisme. De même, le Christ n'a jamais erré dans le désert, mais Il s'est rendu au Tibet après avoir traversé l'Inde sans cesser d'étudier et de s'initier aux Préceptes Supérieurs de l'Hindouisme, du Bouddhisme, de la croyance Islamique et d'autres religions à partir desquels Il a formulé ce qui est devenu sous une forme adultérée le Christianisme. Une fois encore, il faut bien se rendre compte que le ‘Christianisme’ du Christ n'était pas la version très déformée que l'on propagea en l'an 60 pour renforcer le pouvoir d'une bande de prêtres homosexuels corrompus. Car ce fut une bande de bons à rien homosexuels qui enseigna que tout ce qui touchait aux femmes était mauvais, ce qui est naturellement une absurdité totale — vous n'avez qu'à demander à ma correspondante du M.L.F., elle vous éclairera là-dessus, et sans mâcher ses mots !

Aussi, je crois que toutes les religions actuelles sont un bric-à-brac déformé et qu'il faut se garder de les prendre à leur ‘valeur déclarée’. On doit faire appel au bon sens, se servir de sa raison, gratter la surface et ne tenir aucun compte des nombreuses traductions complètement fausses qui existent. C'est ainsi que beaucoup de passages des manuscrits de la Mer Morte contredisent formellement la Bible dans sa version anglaise qu'on appelle la ‘bible du roi Jacques’.

Ce que je crois personnellement ? Je vais vous le dire. Je crois, comme je l'ai indiqué plus haut, qu'il n'y a pas de salut pour le monde en dehors d'une forme ou d'une autre de religion — n'importe laquelle — car la religion n'est rien d'autre qu'une discipline spirituelle. Le monde d'aujourd'hui est un monde dissolu au lieu d'être discipliné. Les jeunes ne respectent plus les personnes âgées, les enfants ne respectent plus leurs parents. Alors, si nous adoptons une religion qui inculque ce respect, ne faisons-nous pas un pas en avant ?

Il importe de revenir à la religion si l'on veut remettre le monde d'aplomb, mais l'un des aspects les plus importants de la religion consiste en ceci que nous traitions les autres comme nous désirerions être traités. C'est-à-dire que nous devons partager, que nous devons donner, parce qu'il est tout à fait vrai qu'il vaut beaucoup mieux donner que recevoir, que l'on se sent assurément en meilleure forme lorsqu'on s'aperçoit que l'on a véritablement aidé quelqu'un. Ainsi, nous devrions tous vivre suivant les règles que nous voulons voir les autres appliquer, au lieu de nous conduire mal et de condamner autrui que parce qu'il paraît avoir tort ou qu'il n'a pas la bonne couleur de peau. Alors nous aurons accompli quelque chose.

Je m'efforce, dans la mesure où j'en suis capable, de vivre selon ma Foi et quand je regarde en arrière sur les jours, les semaines, les mois et les années d'une vie fort longue, je vois beaucoup de choses que j'aurais pu faire mieux. Mais tant pis. J'en suis maintenant arrivé au point où je n'y puis rien changer. Bien que je sois parfois mal embouché — vous êtes nombreux à me le dire, en tout cas ! — j'essaie toujours de vivre selon ma Foi : Fais Aux Autres Ce Que Tu Voudrais Que Les Autres Te Fassent.

J'ajouterai une maxime bien connue en Extrême-Orient et qui aide également à vivre une meilleure vie. C'est celle-ci : ‘Ne laisse pas le soleil se coucher sur ta colère.’ Autrement dit, si vous avez un différend avec quelqu'un, ayez soin de lui sauter dessus et de l'assommer avant la nuit ! Autrement, si vous voyagez dans l'astral, votre adversaire risque de vous suivre et de vous flanquer un gnon astral à un endroit ou un autre de votre anatomie.

Soyons sérieux : il ne faut jamais achever une journée dans la colère, car la colère colore vos réactions dans le monde astral et cela perturbe terriblement les sécrétions gastriques.

Je peux, maintenant, cesser de jouer les prédicateurs. Je vais donc descendre de mon estrade avec mon fauteuil roulant et dire : voilà encore un chapitre de terminé, n'est-ce pas ?

 

Chapitre Cinq

"Vos couvertures sont atroces — tout juste dignes de la science-fiction la plus vulgaire", m'écrit une bonne âme parce qu'il faut bien qu'elle trouve QUELQUE CHOSE à me reprocher. Normalement, sa lettre aurait abouti directement à la corbeille à papiers et je n'y aurais plus pensé mais j'ai, hélas, reçu un nombre considérable de missives qui me prennent à partie à cause des couvertures de mes livres, celle du ‘Troisième Œil’ en particulier. On me dit qu'elles sont hideuses, infectes, qu'elles ont de quoi donner la nausée et autres appréciations de la sorte.

Eh bien, Lecteurs bien-aimés au cœur rempli d'amour, et ceux qui n'ont d'amour nulle part, permettez-moi de vous dire ceci : je ne suis que l'auteur, figurez-vous, le pauvre type qui écrit des choses qu'il envoie à un éditeur. J'espère que ce que j'écris sera publié, j'espère parvenir un jour à ce qu'on mette quelques illustrations à un de mes livres. Pour celui-ci, j'en voulais qui aient trait à la Terre creuse, etc., mais il n'y a que l'éditeur qui décide de ce que sera la couverture, l'auteur n'a pas la parole. En fait, la plupart du temps, le malheureux ne la voit que lorsqu'un lecteur en colère lui envoie un exemplaire de son ouvrage accompagné d'une lettre fulminante le rendant responsable de tout.

Je suis responsable du texte mais ni de la couverture, ni de l'absence d'illustrations, ni de la qualité ou de la médiocrité du papier. Si vous n'êtes pas content — eh bien, pour l'amour du ciel, sautez sur votre stylo ou votre machine à écrire et expliquez votre façon de penser à L'ÉDITEUR, pas à moi. Pour une fois, je suis innocent. Cela n'arrive pas tellement souvent mais, cette fois, je le suis — oui !

Les gens se plaignent aussi du prix prétendument élevé de mes livres. Certains le déclarent excessif. Là, je ne suis absolument pas d'accord. Quand on m'écrit pour se plaindre du prix auxquels sont vendus mes livres, je réponds à mes correspondants qu'ils vont au cinéma ou au théâtre, ou qu'ils boivent au point de ne plus savoir ce qu'ils font, ou qu'ils dépensent de l'argent pour acheter des cigarettes sans dire ouf. Or, pour le prix de mes livres, ils peuvent acquérir une notion entièrement nouvelle de la vie — ou de la mort. Aussi, écoutez-moi bien : je considère que le prix de mes livres est extrêmement raisonnable et je souhaite que l'éditeur le multiplie par deux !

Maintenant, Gail Jordan m'écrit pour me poser quelques questions. Entre autres, celle-ci : "Les femmes ont-elles tort de se couper les cheveux ? Cela a-t-il des conséquences défavorables sur leur Aura ou leurs vibrations spirituelles ?"

Non, bien sûr que non. Les cheveux ne sont jamais qu'une formation pileuse qui n'a, en réalité, aucune importance. L'histoire de Samson qui perdit sa force parce qu'on lui avait coupé les cheveux, c'est tout simplement une erreur de traduction. Ce qui s'est passé, c'est que le pauvre garçon n'a pu résister aux charmes de Dalila et que son activité sexuelle a été surabondante. C'est cela qui l'a affaibli !

Vous pouvez donc, mesdames, vous couper les cheveux si vous en avez envie ou même vous mettre la boule à zéro. En vérité, quand vous serez au M.L.F., il est probable que vous les raserez complètement et que vous vous les collerez sur le menton pour montrer que vous êtes les égales de l'homme et que vous avez de la barbe.

La deuxième question que pose la même personne revient sur un point dont j'ai parlé dans un autre livre en disant qu'un homme et une femme pouvaient être compatibles si leurs vibrations étaient au même niveau. Comment un homme et une femme peuvent-ils parvenir au même niveau de vibrations ?

Et bien, par le fait d'avoir le même type de nature. Ce n'est pas comme d'accorder un piano. Il faut être sûr qu'ils s'aiment, qu'ils peuvent mutuellement excuser les inévitables défauts de l'autre. Il n'y a pas d'autres moyens. S'ils apprécient le même genre de livres, le même genre de musique, leurs vibrations seront incontestablement très voisines.

Il n'est pas possible de savoir si l'on épouse le (ou la) partenaire qui vous convient mais, aujourd'hui, il semble que l'on se marie très souvent à l'aveuglette. Je connais un jeune couple. Ils vivaient ensemble depuis quatre ans sans être mariés et cela marchait parfaitement. Et puis, ils se sont mariés : depuis, ils n'arrêtent pas de se chamailler. Autre exemple : à côté de chez moi habite une jeune femme qui en est arrivée à présent à haïr tout un chacun parce qu'au bout d'une ou deux semaines, elle s'est aperçue que le mariage ne correspondait pas à ce qu'elle escomptait et que, sans attendre que les choses se rodent, elle a divorcé en moins de deux. Maintenant, c'est une femme aigrie et frustrée, et je vous assure que cela se voit.

Le mariage est une affaire très importante et, comme pour toutes les affaires importantes, il ne faut pas s'y lancer à la légère. Dans le mariage, on donne beaucoup et on reçoit beaucoup. Aujourd'hui, les femmes sont de telles enfants gâtées, elles sont tellement imbues de ces histoires d'égalité style M.L.F. qu'elles n'accordent tout simplement pas au mariage la chance de faire ses preuves et, au train où vont les choses, on finira bientôt par ne plus se marier du tout. Les gens se contenteront de vivre quelque temps ensemble et d'avoir un bébé, et quand nous aurons un État Communiste, ce sera lui qui prendra le bébé en charge et la civilisation s'effondrera.

Laissez-moi vous dire une bonne chose : les femmes d'aujourd'hui sont névrosées, elles perdent la tête pour un oui ou pour un non parce qu'elles essaient de rivaliser avec les hommes alors qu'elles ne sont pas organiquement équipées pour entrer en compétition avec eux dans tous les domaines. Alors, elles se sentent frustrées, d'où un traumatisme mental. D'ailleurs, leur engouement pour les histoires du M.L.F. montre bien qu'elles déraillent un tantinet.

Dans le temps, la femme s'occupait de son foyer, elle s'occupait de ses enfants et elle se portait bien. En outre, elle était heureuse. Aujourd'hui, on ne voit plus de femmes heureuses. Elles sont toujours prêtes à se dresser sur leurs ergots et à chercher pouilles au premier homme qui passe.

Autre question : "Quel est votre signe astrologique ?" Cela, je ne le dirai jamais et je trouve impertinent qu'on me le demande. Si je voulais que l'on connaisse mon signe ou ma date de naissance, je les aurais indiqués dans un précédent ouvrage. Alors, je reçois quantité de lettres de soi-disant astrologues avides de répandre leurs lumières sur le monde qui veulent avoir mes coordonnées pour établir mon horoscope. Ils ne reçoivent jamais une réponse polie.

Décidément, Mlle Jordan a des tas de questions. Voici la quatrième : "Quand une personne se réincarne, suit-elle les signes dans l'ordre en commençant par le Bélier pour finir par les Poissons ?"

Non. Elle ne se réincarne pas seulement sous le signe mais aussi dans le quadrant du signe qui lui permettra le mieux d'apprendre dans cette vie ce qu'elle a à en apprendre. En définitive, elle parcourra tous les signes et les quadrants de chaque signe mais, je le répète, pas dans l'ordre du zodiaque. Peut-être devra-t-elle vivre des douzaines de vies dans le même quadrant d'un même signe car, ne l'oublions pas, nous vivons des milliers de vies sur Terre.

Cinq : "Vous avez dit dans un de vos livres que la musique était susceptible d'élever le niveau de vibrations de sorte que l'on pouvait gagner en spiritualité. Pourriez-vous donner une liste de quelques compositeurs, de chansons, d'arrangements musicaux, etc. ?"

Non, bien sûr que non, parce que ce qui convient à l'un ne convient pas à l'autre. Moi, par exemple, j'ai une prédilection pour la musique chinoise et la musique japonaise, alors que la musique occidentale me met les nerfs en pelote. Je ne comprends pas ce qu'on peut y trouver. Aussi, si je dressais la liste de mes airs favoris, je mettrais à mal les tympans de l'Occidental moyen. Chacun doit trouver la musique qui lui convient le mieux mais je vous précise tout net, de la façon la plus catégorique et la plus énergique qui soit, que les gens se détruisent avec cette atroce musique ‘rock’ et cette atroce saleté de jazz. Ce genre de musique — si l'on peut employer ce mot pour désigner un pareil magma de bruits — provoque la fatigue nerveuse. Regardez donc certains jeunes gens, les hippies, par exemple, qui sont fanatiques des festivals de rock. Des débiles, n'est-ce pas ? La plupart ont l'air de s'être évadés de l'asile. Observez-les vous-mêmes et vous me direz ce que vous en pensez.

J'en arrive à votre dernière question, Gail Jordan : "Avez-vous entendu parler de la lettre en chaîne qui a fait plusieurs fois le tour du monde ? Celui qui reçoit la lettre est censé l'envoyer à vingt autres personnes. Si l'on interrompt la chaîne, on prétend que vous mourrez. En tout cas, cela effraie et inquiète beaucoup de gens, surtout les personnes âgées. Qu'en pensez-vous ?"

Je pense que les gens qui envoient ces lettres devraient se faire examiner le cerveau, à supposer qu'on puisse trouver un cerveau à examiner. J'ai reçu des masses de ces absurdités. Si possible, je recherche le dernier expéditeur et je lui renvoie sa lettre avec une réponse dont j'espère qu'elle lui roussira les sourcils. Je pense que ces chaînes de lettres sont le comble de la bêtise crasse. Je ne comprends pas comment l'on peut ajouter foi à d'aussi fieffées sottises. Bien sûr que l'on ne meurt pas si l'on coupe la chaîne ! S'il y avait un mot de vrai là-dedans, je serais mort bien des fois depuis vingt ans. Si vous voulez mon avis, quand vous recevez une lettre de ce genre, tâchez de retrouver quelqu'un de la liste et renvoyez-la-lui en lui disant ce que vous pensez de l'équilibre mental de la personne qui l'a expédiée. Cela les secoue. Il y en a qui m'ont répondu pour me présenter leurs excuses et me remercier de façon vraiment sincère. Essayez pour voir !

Maintenant, j'ai là une lettre — j'aimerais bien que l'usage de la machine à écrire soit rendu obligatoire, car j'ai là une écriture qui me fait loucher. Cela dit, la question est la suivante : "Vous avez dit que le Sur-Moi envoie des marionnettes dans le but d'acquérir de l'expérience. Voici ma question : une fois que l'entité a fait l'expérience des choses pour lesquelles elle a été envoyée, retourne-t-elle au Sur-Moi et devient-elle partie intégrante de l'esprit de celui-ci ? La personne perd-elle son identité individuelle ou fait-elle bon ménage avec le Sur-Moi ? Pour ma part, l'idée de n'être qu'une partie de l'esprit d'une entité m'est désagréable. Je veux rester moi-même. Pourriez-vous expliquer la chose de manière plus détaillée, car je n'ai pas trouvé cette réponse particulière dans vos livres ?"

La plus grande confusion règne dans cette affaire de marionnettes. Rappelez-vous qu'un comédien jouant un rôle donné en scène ‘vit’ effectivement cette identité. Mais lorsque la représentation est terminée et qu'il rentre chez lui, il peut oublier tout ce qui a trait à l'existence du prince Cerveaulent ou autre. De même, le Sur-Moi, que l'on ne peut pas comprendre dans la troisième dimension, est l'entité finale d'un être humain et il envoie des ‘tentacules’ ou ‘marionnettes’ pour recueillir certaines informations. Imaginez, si vous voulez, le chef d'une agence de détectives qui ne quitte pas son bureau où il reçoit les renseignements que lui apportent ses limiers. Ces derniers lui font rapport et fournissent tous les éléments qu'il a besoin de connaître.

À la fin, après que des éons se sont écoulés, toutes les marionnettes s'assemblent et forment l'entité complète du Sur-Moi.

Question : "Qu'arrive-t-il à ceux qui font de la Magie Noire ? Comme celle-ci est utilisée en vue d'avantages personnels, ces gens doivent se créer un mauvais karma. Reviennent-ils comme prêtres, etc. ?"

On a malheureusement écrit une foule de bêtises sur la magie, noire, blanche ou quelle que soit sa couleur. La plupart du temps, le magicien noir se repaît d'illusions. Il (ou elle) n'a aucun pouvoir et ne peut pas lancer de mauvais sorts. Aussi est-il sa seule victime et se conduit-il comme un imbécile en ne faisant que retarder son évolution. Si quelqu'un, homme ou femme, est dans cette vie un stupide magicien noir, ladite vie est gâchée et elle ne compte pas. Aussi, lorsqu'il revient, il recommence à la vie qui a précédé celle de la magie noire.

Naturellement, si le magicien noir cause d'une manière ou d'une autre un préjudice à quelqu'un, son karma l'enregistre et il doit réparer, mais ne souhaitez pas au malheureux de revenir comme prêtre ou quelque chose comme ça, parce qu'il n'aura pas assez d'importance.

Question : "J'ai développé mes facultés psychiques et bien que j'obtienne de bons résultats en télépathie, il semble que, en dépit de mes efforts, je sois dans l'incapacité d'acquérir les autres facultés. Puis-je parvenir à mon accomplissement d'une autre manière ? Dois-je essayer ? Par ailleurs, comment puis-je savoir combien d'existences je dois encore vivre sur Terre ?"

Vous dites que vous avez de bons résultats dans le domaine de la télépathie, mais que vous avez l'impression de n'arriver à rien dans les autres domaines métaphysiques. Eh bien, je vous dirai franchement que nous ne sommes pas tous doués dans toutes les branches du psychique. Considérez la vie normale, la vie de tous les jours. Par exemple, vous êtes peut-être capable d'écrire, mais savez-vous dessiner ? Et si vous savez dessiner, savez-vous écrire et savez-vous sculpter ? La plupart des gens peuvent faire une ou deux choses de manière tout à fait satisfaisante, mais pour exceller dans tous les arts métaphysiques, il leur faudrait commencer à s'entraîner avant même d'avoir atteint l'âge de sept ans. Pour ma part, si je peux faire tout ce dont je parle dans mes livres, j'ai d'autres lacunes, il y a des tas de choses que je suis incapable de faire. Ainsi, je ne sais pas peindre, je ne pourrais même pas passer un mur au badigeon. Nous avons chacun nos talents et nos déficiences et le mieux est de faire le maximum avec ce que nous possédons.

Il y a des gens que l'on appelle des génies. Un génie est presque toujours quelqu'un qui excelle uniquement dans un domaine. Dans d'autres, il a besoin qu'on le prenne plus ou moins par la main, parce que toute sa puissance mentale s'applique exclusivement à un sujet déterminé au détriment de ses aptitudes générales.

Question : "Il y a des gens qui payent de très grosses sommes d'argent pour s'initier à la Méditation Transcendantale. C'est un type de méditation qui ne fait appel ni à la concentration ni à la contemplation. En théorie, on y accède simplement en étudiant son mantra. Je me sens plus détendu, etc., mais vous conseillez la méditation contemplative. Je suis d'accord avec vous, car je suis quelqu'un qui réfléchit sur tout. Pensez-vous que l'on ait tort de verser des sommes aussi importantes pour un cours de Méditation Transcendantale ? Quelque chose me dit que quelqu'un me soutire de l'argent et que je suis une dupe."

Personnellement, je pense qu'il faut être complètement fou pour accepter de payer très cher pour ces histoires de Méditation Transcendantale. Je ne sais même pas ce que cela signifie au juste. Pour moi, ce n'est rien d'autre qu'un truc destiné à extorquer de l'argent aux gens, parce que de deux choses l'une : ou on médite ou on ne médite pas, ou on marche (ou on court) ou on reste à la même place. Voyons ! Allez-vous regarder quelque chose avec les yeux d'une oie, ou en faisant preuve d'intelligence ? Voulez-vous que nous lancions un nouveau culte en demandant beaucoup d'argent ? Expliquons aux gens qu'on voit mieux lorsqu'on regarde avec les yeux d'une oie, réclamons-leur quelques centaines de dollars et, bientôt, nous pourrons prendre notre retraite et tout laisser tomber.

Vous vous rappelez peut-être que les Allemands avaient un pas de parade qui s'appelait le Pas de l'Oie. C'était évidemment très joli pour un esprit biscornu, mais marcher au Pas de l'Oie était épuisant pour les soldats. La Méditation Transcendantale pour laquelle, si je comprends bien, vous avez payé très cher n'est, à mon sens, qu'un gadget stupide. Vous n'en avez pas besoin. La MÉDITATION... voilà la seule chose dont vous avez besoin. Vous m'avez demandé mon opinion sincère : vous l'avez.

Question : "Est-ce que vous pouvez voir l'Aura d'une personne dans ou sur une lettre ? Que pouvez-vous dire d'une personne outre les mots qu'elle écrit. Je suis extrêmement déprimé parce que je ne sais ni pourquoi je suis ici, ni où je vais, ni qui je suis. Pouvez-vous m'aider ?"

Oui, je peux voir une Aura à travers une lettre. Toutefois, je la vois alors par psychométrie et ce n'est pas aussi net que lorsqu'il s'agit d'une véritable Aura physique. Pour que je puisse voir une Aura correctement et que cela soit utile à la personne, il faut que celle-ci soit dans la même pièce à douze pieds (3,65 m) de moi au moins et qu'elle soit entièrement nue. Ce n'est pas tout. Il faut aussi qu'elle reste environ une demi-heure déshabillée afin que s'efface l'influence des vêtements. Après tout, on n'examine pas un tableau qui se trouve encore dans son emballage, n'est-ce pas ?

Je suis véritablement stupéfait par les difficultés que je rencontre pour recruter des femmes disposées à participer à mes recherches sur l'Aura. Je n'ignore pas qu'il existe certaines revues remarquables qui montrent ‘tout’ et le reste. On m'assure que les illustrations, parfois, ne dépareraient pas un manuel d'anatomie. Apparemment, les jeunes femmes ne demandent pas mieux que de poser à l'état de nature si elles peuvent se faire photographier et si leurs photos circulent à travers le monde entier, mais si c'est pour participer à des recherches sur l'Aura — oh la la ! rien à faire ! Elles s'effarouchent aussitôt.

Une dame m'avait écrit qu'elle mourait d'envie de m'aider dans ces recherches. Elle était tout à fait disposée à se dévêtir et à se laisser examiner, et même photographier. Apparemment, elle était prête à le jurer sur une pile de Bibles et une pile de Playboy et de Playgirl aussi. Comme je suis un vieil imbécile, j'ai vu la dame en question et — non, rien n'a pu la persuader de se déshabiller. Elle faisait partie de cette catégorie de femmes dont l'une m'a avoué m'avoir fait cette proposition pour pouvoir me rencontrer. Elle n'a pas fait long feu. Je trouve ahurissant que certaines de ces femmes couchent aujourd'hui avec n'importe qui, mais se refusent à ôter leurs vêtements quand il s'agit de recherches honnêtes et sincères sur l'Aura. Quelques-unes m'ont dit carrément qu'elles seraient ravies de coucher avec moi... dans le noir ! Eh bien, cela ne m'intéresse pas. Je vis comme un moine et je me moque éperdument de l'anatomie féminine, sauf dans la mesure où elle peut m'aider dans mes recherches. Or, celles-ci sont au point mort pour la bonne raison que je manque d'argent pour me procurer le matériel et que je manque de femmes qui acceptent d'enlever leur slip !

Voici maintenant une question que je trouve assez remarquable : "Dites-moi combien il me reste encore de vies à vivre sur Terre."

C'est là une question singulière, n'est-il pas vrai ? C'est comme si quelqu'un qui commence ses études demandait : "Dites-moi quand je quitterai l'école." Cela dépend évidemment de bien des choses. Cette personne qui veut savoir combien de vies elle a encore à vivre — quel est son stade d'évolution actuel ? Quelle est sa tâche sur Terre ? Dans quelle mesure accomplit-elle bien cette tâche ? Essaie-t-elle d'aider les autres ou ne s'intéresse-t-elle qu'à elle-même ? A-t-elle l'intention de continuer d'essayer de se perfectionner, ou va-t-elle se lancer dans toutes sortes de diableries ? (si une chose peut être divine, sûrement qu'elle peut être, à l'opposé, diabolique ?)

Il n'est pas possible de savoir combien il reste de vies à quelqu'un parce le nombre de vies que l'on a à vivre dépend entièrement de la conduite de l'intéressé. Cela ressemble beaucoup aux sentences que rendent à présent les tribunaux aux États-Unis et qui condamnent l'accusé à une peine de prison indéterminée, de un à quatre ans, par exemple. Autrement dit, si le détenu qui purge sa peine se comporte comme un parangon de vertu, s'il ne fait pas un seul pâté sur son cahier, il pourra être libéré au bout d'un an. Mais s'il fait toutes les diableries qui lui passent par la tête, il ne sortira qu'à la fin de ses quatre ans. Voilà la réponse à votre question, M. Un Tel : tout dépend de vous et de votre conduite. Alors, tenez-vous bien !

Maintenant, un monsieur qui habite l'Afrique du Sud me pose une série de questions dont quelques-unes ont indiscutablement leur place dans ce livre. Voulez-vous que nous les regardions ?

"Les Communistes finiront-ils par s'emparer de ce pays ?"

Oui, je crois qu'une forme de Communisme va submerger le monde parce que, en particulier, les femmes d'aujourd'hui cherchent à obtenir ce qu'elles appellent ‘l'égalité’ et qu'elles flanquent tout en l'air. Jadis, l'homme gagnait l'argent du ménage en travaillant à l'extérieur et la femme restait à la maison et s'occupait de sa famille. À présent, c'est fini. Le lendemain de son mariage, la femme retourne à l'usine et au bout du compte, si elle n'a pas de chance, elle a un bébé. Elle reste alors chez elle en touchant intégralement son salaire, sinon elle hurle à la ‘discrimination’, et dès que le bébé est né, ou presque, on le fourre à la crèche et la mère revient à l'usine. Tout cela est de la faute des capitalistes, vous savez, parce que la publicité incite les gens à croire qu'il leur FAUT absolument avoir toutes ces merveilles de luxe — au moins deux autos dans chaque garage, des machines à laver, des téléviseurs, une résidence secondaire, un bateau et tout ce qui s'ensuit. Alors, ils se précipitent pour acheter des choses qu'ils ne peuvent pas se permettre d'acheter parce qu'il ne faut pas avoir l'air d'être inférieurs aux voisins, ils prennent leurs cartes de crédit et paient des agios. Finalement, ils sont tellement pourris de dettes qu'il n'est plus question d'arrêter de travailler. Le mari et la femme sont obligés de travailler tous les deux. Parfois, l'un ou l'autre prend un second emploi — ce qu'on appelle le cumul — et leurs dettes ne cessent d'augmenter.

Mais il y a plus grave encore : les enfants grandissent sans discipline parentale, sans amour parental, et ils traînent dans les rues jusqu'au jour où ils tombent sous l'influence d'un enfant plus fort aux tendances le plus souvent perverses. C'est comme ça que nous avons des bandes de voyous qui rôdent dans les rues, se livrent à des actes de vandalisme et agressent les personnes âgées rien que pour s'amuser. Tout récemment, j'ai lu qu'un pauvre vieux de plus de soixante-cinq ans avait été frappé et détroussé par une femme qui, non contente de cela, lui a pris sa jambe artificielle par-dessus le marché !! En quoi une jambe artificielle peut-elle intéresser une femme ?

Toujours est-il que tant que la société sera ainsi livrée au désordre, nous sommes mûrs pour le Communisme. Nous avons déjà le Socialisme. Allez donc vivre en Colombie-Britannique sous le gouvernement qu'ils ont, là-bas. J'étais bien heureux d'en partir ! Je crois, donc, qu'une forme modifiée de Communisme envahira le monde et que le Communisme ne disparaîtra que si les gens acceptent de vivre à la maison et de fonder une famille.

Après une période beaucoup plus pénible que celle que nous connaissons actuellement — et ce n'est pas drôle tous les jours, n'est-ce pas ? — une ère nouvelle s'ouvrira quand les gens s'éveilleront lentement et se détacheront des fausses valeurs qui ont cours aujourd'hui. Malheureusement, nos contemporains sont hypnotisés par la réclame, ils croient qu'il est tout simplement INDISPENSABLE d'avoir certaines choses, ils sont la proie des publicités subliminales que véhiculent les films et la télévision. Une personne regarde un programme à la télé. Et puis, elle se lève comme un somnambule, monte en trébuchant dans une auto et se rue dans un supermarché d'où elle revient chargée de produits qu'elle n'avait aucune intention d'acheter et dont elle n'a véritablement pas l'usage, tout cela parce qu'elle a été frauduleusement influencée par la publicité.

Il faut que cet état de choses cesse et, au risque de passer pour un vieux radoteur, je répète qu'il est nécessaire d'en revenir à une forme ou une autre de religion. Il faut que les gens brisent les chaînes de l'égoïsme car, aujourd'hui, ils veulent — ils veulent, ils veulent — et ils ne se soucient pas particulièrement de la façon dont ils obtiennent ce qu'ils veulent. Nous vivons un âge de déliquescence où les jeunes estiment parfaitement déshonorant de payer ce qu'ils achètent, ils préfèrent voler systématiquement dans les magasins. Ils entrent à toute une bande dans les boutiques pour amuser le patron ou l'employé et pendant qu'ils distraient l'attention du malheureux, leurs complices se précipitent et prennent tout ce qui leur chante, tout ce qui satisfait leur caprice. Je les ai vus opérer à Vancouver. J'étais chez Denman Mall, dans mon fauteuil roulant, naturellement, et j'ai assisté de mes yeux à la manœuvre. J'ai signalé la chose à la vendeuse qui s'est bornée à hausser les épaules et m'a répondu : "Que voulez-vous que j'y fasse ? Si je leur cours après, c'est toute la boutique qui sera mise à sac quand j'aurai le dos tourné."

Aussi, l'Âge d'Or n'adviendra que lorsque nous aurons encore beaucoup, beaucoup plus souffert. Il faudra que les gens subissent toutes sortes d'épreuves avant que leur psyché soit à tel point meurtrie qu'ils soient incapables d'être malmenés davantage. Alors, ils s'éveilleront de la quasi-hypnose qui fait d'eux un outil entre les mains des publicitaires. Mais, même à ce moment, ils ne seront guère heureux dans l'existence à moins que les femmes ne restent à la maison, n'oublient les revendications du M.L.F. et élèvent les enfants correctement, dignement et dans la discipline.

J'ai encore là une question : "Le règne du prochain Maître ou Chef Spirituel commencera-t-il avant ou après la future Guerre Mondiale ? Les êtres intelligents qui viendront finalement s'établir ici sont sûrement plus avancés sur le plan spirituel que les habitants de la Terre, n'est-ce pas ?"

Nous ne pourrons avoir un vrai ‘Chef’ que lorsque les hommes seront prêts à le recevoir. Ils devront d'abord beaucoup souffrir et laissez-moi vous dire ici qu'aucun de ces ‘Gurus’ à propos desquels on fait un tel battage et qui ont tant de succès ne saurait être considéré comme un Leader du Monde. Je pense particulièrement à un jeune homme qui a gentiment fait sa pelote en tant que ‘guide spirituel’. Il semble qu'il soit retourné en Inde et que son Gouvernement — et le fisc ! — se soient occupés de lui.

Il y a déjà un Guide tout prêt pour cette Terre, mais il n'a aucune chance aussi longtemps que les conditions ne seront pas adéquates et il ne fera par conséquent pas connaître son existence avant. Somme toute, cent ans ou mille ans, est-ce que cela compte dans la vie d'une planète ? Notre civilisation passera, voyez-vous, et d'autres surgiront, se développeront, s'effondreront et disparaîtront pour laisser la place à d'autres encore, car cette Terre n'est qu'une école d'apprentissage et si nous n'en faisons pas quelque chose de bien maintenant — eh bien, nous continuerons d'y revenir jusqu'à ce que nous soyons devenus plus sensés.

Nous autres, écrivains, recevons toutes sortes de lettres bizarres. Ainsi, beaucoup de gens m'écrivent pour me dire qu'ils en ont assez de se faire brutaliser, qu'ils ont vu une annonce pour des cours de Karaté, de Judo, ou de tels ou tels ‘arts martiaux’ de l'Orient, qu'ils vont se dépêcher de s'inscrire et comme ça — selon eux — aussitôt après la première leçon ils pourront faire faire un soleil au premier gros-bras venu... alors, qu'est-ce que j'en pense ?

Je pense que ces gens-là sont stupides. Pour commencer, je crois fermement que nombre de personnes qui font de la publicité pour des cours de Karaté ou autres, surtout quand il s'agit de cours par correspondance, devraient être poursuivies devant les tribunaux, parce que ces choses-là ne s'enseignent pas par correspondance. De plus, on ne doit jamais apprendre le Karaté, le Judo et autres arts martiaux autrement que sous l'égide d'un professeur reconnu et possédant une licence.

L'observateur intéressé et expérimenté que je suis a le sentiment que de jeunes gredins tombant sur une brochure traitant de l'art et de la manière de mettre un adversaire hors de combat s'exclament : "Sapristi ! Voilà qui peut rapporter un joli paquet !" Une idée merveilleuse jaillit, le garçon récrit le livre sous forme d'un cours par correspondance, puis il fait mettre sa petite amie poitrine nue et le reste presque aussi nu pour prendre quelques photos montrant comment une frêle jeune fille peut envoyer un costaud au tapis. Il n'y a plus qu'à faire passer une annonce dans une revue pour gogos et l'argent commence à pleuvoir. Les pigeons font littéralement la queue pour acheter quelque chose qui vraiment ne leur est pas profitable.

On me demande ce que je pense de cela. J'ai une réponse toute prête que voici : "Soit, quelqu'un vous agresse alors que vous avez pris cinq leçons d'auto-défense. Mais que ferez-vous si votre adversaire en a pris dix ? Si vous lui donnez trop de fil à retordre, si vous lui compliquez trop la tâche, il vous flanquera une vraie correction alors que, autrement, il se serait contenté de vous délester de votre portefeuille."

La police — et je crois qu'à cela il n'y a presque jamais d'exceptions — conseille aux gens de se tenir tranquille, de ne pas résister, car si un malfaiteur se heurte à une trop vive opposition, il y a de fortes chances pour que ce qui n'aurait été qu'un simple vol devienne un viol, ou entraîne des mutilations. Cela risque même de se terminer par un meurtre. Au lieu de résister au voleur, observez-le attentivement : De quoi a-t-il l'air ? Quelle taille a-t-il ? Est-ce qu'il est grand, maigre, gros ? A-t-il des signes particuliers ? Comment s'exprime-t-il ? Regardez-le bien, étudiez-le soigneusement — sans ostentation — pour pouvoir donner à la police un signalement précis de votre agresseur. Il faut que vous soyez capable de faire de lui un portrait fidèle, d'indiquer, par exemple, la couleur de ses cheveux, la forme de sa bouche et de ses oreilles, de dire s'il a certaines particularités — par exemple s'il est gaucher, s'il boite ou si certains détails vestimentaires pourraient vous permettre de l'identifier ultérieurement. Rappelez-vous que si on l'arrête grâce à votre description, vous serez peut-être convoqué au commissariat et prié de l'identifier au milieu d'un groupe. Vous auriez l'air malin de désigner un inspecteur en civil qu'on aura fait venir juste pour faire nombre ! Voici donc ce que je vous recommande vivement : conservez votre calme, ne paniquez pas et observez votre agresseur ou votre voleur avec soin en notant tout ce qui mérite de l'être.

Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous tenir à l'écart de tous ces cultes ridicules. Ils ne peuvent vous faire aucun bien.

On m'écrit aussi à propos des armes pour lesquelles tant de magazines font de la publicité. Il s'agit en général de quelque chose qui ressemble à un stylo. Cela en a à peu près la taille et l'objet est présenté comme un moyen de protection en cas d'agression. Ce sont des pistolets à gaz. On attend d'être attaqué. Alors, on prend son pseudo-stylo et on appuie à un bout. Un nuage de gaz nocif jaillit à l'autre bout, un gaz qui met hors d'état de nuire quelqu'un pendant vingt à trente minutes.

En théorie, c'est un merveilleux moyen de SE protéger. Mais réfléchissez : pouvez-vous être sûr que la direction du vent VOUS est favorable ? S'il souffle dans le mauvais sens, le nuage de gaz se retournera contre vous au lieu de gazer votre assaillant qui n'aura jamais autant ri de sa vie quand il vous verra vous tortiller par terre, victime de votre arme de défense. Il ne lui restera plus qu'à se baisser et à s'emparer de votre montre et des bijoux que vous aurez éventuellement sur vous. Vous serez réduit à l'impuissance, vous ne pourrez rien faire. Aussi — et c'est là ce que je vous conseille instamment — quand vous verrez de ces publicités pour les pistolets à gaz, contentez-vous de sourire, fort de votre supériorité, et gardez-vous d'acheter ces engins : vous risqueriez de tomber dans votre propre piège.

Rappelez-vous que les policiers sont formés pour attraper les voleurs, pour venir à bout des agresseurs, et que si vous essayez de vous défendre par vous-même, vous constaterez que ni la police ni personne ne vous témoigneront beaucoup de sympathie si vous vous êtes fait sérieusement rosser, si vous vous retrouvez avec la gorge tranchée ou Dieu sait quoi. Laissez faire la police, c'est le moyen le plus sûr.

Certaines annonces insérées dans diverses publications me sont extrêmement désagréables. II y a des correspondants, par exemple, qui m'envoient des publicités prétendant que telle ou telle petite boîte véreuse fabrique des objets spécialement dessinés par Lobsang Rampa ou qui sortent des ateliers de Lobsang Rampa. Je vais donc mettre les points sur les i une fois pour toutes. Je ne fabrique rien, je n'ai pas d'atelier. Je passe le plus clair de mon temps dans mon lit ou dans mon fauteuil roulant et je n'ai ni la possibilité ni le goût de confectionner des objets de ce genre.

Je ne possède aucune entreprise commerciale de quelque nature que ce soit, je ne suis lié, directement ou indirectement, avec aucune firme. Seules deux personnes peuvent utiliser mon nom : M. Sowter de A Touch Stone Ltd., 33 Ashby Road, Loughborough, Leicestershire, England, et M. Ed Orlowski de Covehead, York P.O., P.E.I., Canada. J'ai dessiné quelques objets à l'intention de l'un et l'autre et les ai autorisés à les fabriquer sous label disant qu'ils ont été CONÇUS PAR MOI ET FAITS PAR EUX. Nul, en dehors de ces deux personnes n'a le droit d'affirmer être associé avec moi ou fabriquer des choses dessinées par moi. Quiconque prétend posséder des articles signés Lobsang Rampa et ne s'appelant ni Sowter ni Orlowski est un vulgaire imposteur.

Je mentionne la chose en raison de la quantité de ces mauvaises herbes publicitaires qui fleurissent dans les revues de sciences psychiques. Ces personnages présentent leur réclame comme s'ils étaient associés avec moi, comme si nous étions des amis intimes alors que, en fait, c'est généralement le contraire qui est vrai. Alors, à bon entendeur, salut ! VOUS ÊTES PRÉVENUS !

 

Chapitre Six

J'ai eu de gros ennuis de santé ces derniers temps et je suis submergé sous un déluge de lettres, parfois j'en reçois largement plus de cent par jour, et les gens se fâchent tout rouge s'ils doivent attendre un jour ou deux que je leur réponde.

Mes douleurs étaient de plus en plus violentes et les conditions météorologiques les aggravaient encore. Je passais mes nuits à me tordre dans mon lit et il arriva un moment où je fus incapable de supporter plus longtemps ce martyre. Il s'en fallut de peu que Mme Rampa ne fît griller les lignes téléphoniques en essayant de joindre un médecin qui accepterait de venir. Une odieuse doctoresse fut d'une grossièreté et d'une inhumanité rares : "Conduisez-le à l'hôpital, répondit-elle. C'est la seule chose à faire avec des gens comme ça." Ma femme téléphona partout, mais pas un seul médecin ne voulait faire de visites à domicile.

Je passai la nuit dans de considérables tortures en me demandant ce qu'il était advenu de la médecine. Sa vocation était assurément de soulager la souffrance, un de ses préceptes élémentaires était sûrement : "Ne fais pas de mal". Or, me laisser souffrir ainsi, c'était assurément me faire du mal et aucun soulagement, aucun apaisement ne me fut apporté durant cette nuit. Les heures s'étiraient, sinistres, tandis que les voitures grondaient sous ma fenêtre. L'une des choses remarquables de Calgary est que la circulation ne s'interrompt pas un instant. Ça roule vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans répit. Mais c'est sans doute normal pour une ville qui compte plus d'autos par rapport à sa population que toutes celles d'Amérique du Nord.

Enfin, les premières lueurs du jour commencèrent à apparaître et ma femme tenta à nouveau de trouver un médecin qui accepterait de faire une visite à domicile.

Certains d'entre vous se demandent peut-être pourquoi je n'ai pas été sur-le-champ transporté à l'hôpital. La réponse est simple : à présent, les hôpitaux n'admettent un malade que sur prescription médicale. On a signalé récemment une quantité de cas de patients que les hôpitaux ont refoulés. Juste avant cette aggravation de mon état, on a parlé d'une personne à qui cela était arrivé. Le malheureux avait été conduit d'hôpitaux en hôpitaux. Chaque fois, on avait refusé de l'admettre et il est mort chez lui. Tout cela fut révélé à l'enquête. Comme j'étais malade à l'époque, je n'ai pas su quelles suites ont été données, mais je crois que les services hospitaliers ont étouffé l'affaire.

Nous avons réussi à trouver sur le coup de midi un médecin qui voulut bien passer me voir. Il arriva, m'examina et appela une ambulance. Vingt minutes plus tard, les ambulanciers se présentèrent. Des garçons très dégourdis et fort efficaces. Les ambulanciers les plus attentionnés que j'aie jamais rencontrés, et j'ai été hospitalisé en Angleterre, en Allemagne, en France, en Russie et autres lieux. Ces jeunes gens connaissaient vraiment leur métier. Ils m'installèrent sur leur civière à roulettes et, une fois dehors, l'un d'eux m'annonça fièrement : "Vous êtes le second malade à utiliser cette ambulance. Elle nous a été livrée seulement aujourd'hui."

C'était une belle ambulance, en vérité. On y chargea mon brancard, l'un des convoyeurs monta avec moi et nous démarrâmes à destination du Foothills Hospital.

Bientôt, nous roulions sur la nouvelle route qui y conduit. Soudain, la lumière s'assombrit quand nous entrâmes dans le hall des ambulances. Il n'y eut ni formalités ni perte de temps. On sortit le brancard du véhicule et les deux ambulanciers le poussèrent de couloirs en couloirs jusqu'à un ascenseur qui s'éleva en douceur et s'immobilisa sans un à-coup. On me fit suivre un couloir avec un grand luxe de précautions et nous arrivâmes dans une salle. Je répète que ces deux jeunes gens connaissaient leur métier, qu'ils étaient efficaces et aimables, bien différents d'autres que j'ai eu à subir.

Le Foothills Hospital est peut-être le meilleur hôpital de Calgary, le mieux organisé et le plus moderne. C'est un endroit ‘chaud’ où l'on ‘prend soin’ des gens et je dois dire que les infirmiers et les infirmières ont tout fait pour rendre mon séjour aussi agréable que possible. Personne ne sera assez bête pour dire qu'un traitement médical soit agréable, c'est ce que j'ai expliqué aux inspecteurs des impôts quand ils m'ont demandé pourquoi je devais avoir un fauteuil roulant — comme si on avait un fauteuil roulant pour son plaisir ! c'est une nécessité quand on est infirme — et se faire soigner à l'hôpital n'a rien de plaisant mais les attentions et le dévouement du personnel rendaient les soins aussi peu pénibles que possible.

Dans d'autres établissements, le sentiment d'humanité fait totalement défaut, mais en ce qui concerne le Foothills Hospital — j'ai été tellement impressionné que, en partant, j'ai écrit au Directeur Médical et à l'Administrateur pour leur dire tout le bien que je pensais de certaines infirmières et d'un infirmier qui était vraiment allé au-delà des strictes limites de son devoir pour faciliter la vie des malades.

Bien évidemment, j'espère que je ne retournerai jamais au Foothills Hospital, mais je devrai sans aucun doute me faire à nouveau hospitaliser et, à ce moment-là, je choisirai sans réserve celui-là — le Foothills Hospital de Calgary qui est pratiquement le meilleur hôpital que l'on puisse rencontrer — à supposer que l'on puisse rencontrer un hôpital.

Enfin, me revoilà chez moi. Pas guéri, naturellement. Je ne me sentais pas bien du tout et il m'est de plus en plus dur de travailler à ce livre, car quand on a souffert autant que j'ai souffert, le corps se révolte contre un supplément de travail. Il n'importe ! J'ai dit que j'écrirai ce livre, et je l'écrirai.

Je suis sorti aujourd'hui pour la seconde fois depuis que j'ai quitté l'hôpital. Biggs est toujours à la maison et il doit encore rester une semaine. Nous sommes allés dans la montagne et j'ai une fois de plus découvert les inconvénients qu'il y a à être un ‘sensitif’, car nous sommes passés par un ancien camp indien qui avait été le théâtre d'un massacre. Plus je suis en mauvaise santé, plus je deviens psychique. À un moment, j'ai dû fermer les yeux car je ‘voyais’ les Indiens et la bataille qui faisait rage. La scène était si nette qu'elle avait pour moi autant de réalité que la voiture à bord de laquelle je me trouvais, et rouler au milieu d'un massacre est une chose effrayante.

Même Biggs qui conduisait et qui ne prétend pas être un ‘sensitif’ avait l'impression de sentir ses cheveux se dresser sur sa tête.

Cependant, la vue que l'on découvre des hauteurs était très agréable. Mais, comme il en va de tant d'autres villes aujourd'hui, l'atmosphère est polluée. Calgary est entourée de puits de pétrole qui vomissent leurs fumées nuit et jour. Je me suis toujours étonné, dans mon ignorance, que ces fumées stagnent autour de l'agglomération. Nous sommes à 3 500 pieds (1 000 m) au-dessus du niveau de la mer, Calgary est la ville la plus haute du Canada, et je suis surpris que ces fumées ne soient pas chassées vers les Prairies. Enfin, peut-être que je connaîtrai un jour la raison de ce mystère, mais le spectacle de cet anneau de brumes brunâtres encerclant la cité est démoralisant.

De retour de cette promenade, au travail ! Parce que l'on doit continuer de travailler en dépit de tout.

Avant de répondre au genre de questions qui vous intéressent plus particulièrement, je vais, si vous le permettez, répondre à une que l'on me pose très souvent : "Je ne comprends rien à votre adresse, BM/TLR, Londres, Angleterre. Cela ne me fait guère l'effet d'une adresse."

Les gens ne croient pas que ce soit là une adresse adéquate et ils font des pieds et des mains pour s'assurer que les postes anglaises savent bien que leurs lettres doivent m'être expédiées. Je vais donc consacrer quelques lignes à faire de la publicité gratuite pour une remarquable société commerciale.

Il y a de cela de nombreuses, de très nombreuses années, un Anglais eut l'idée qu'il serait merveilleusement pratique pour les voyageurs et les personnes qui ne voulaient pas que leur adresse soit connue de tout le monde si, par suite d'un accord avec l'administration des postes britanniques, ils pouvaient avoir une adresse générale, à savoir British Monomarks, Londres, W.C.1, et si tout le courrier portant la mention BM était transmis à la société créée par ce monsieur.

Moyennant une très modique contribution, il affectait aux gens ce que l'on appelle des adresses Monomark. Les plus économiques sont du type, disons, par exemple, BM/1234 mais, si l'on veut, on peut utiliser ses propres initiales, ce que j'ai fait moi-même. Mon Monomark est BM/TLR.

BM veut dire British Monomarks et quand les employés du tri voient une adresse en BM, ils savent que cela signifie British Monomarks et la lettre est bien entendu transmise à la société. British Monomarks alors repère la seconde partie du code — en l'occurrence, TLR — met le courrier marqué TLR dans une boîte et me réexpédie mon courrier deux ou trois fois par semaine soit en collant une étiquette sur le sigle, soit en glissant le tout dans une grande enveloppe, c'est au choix de l'abonné.

Il existe une autre catégorie de Monomark BM, mais le code est BCM et il est destiné aux entreprises. Cela veut dire Monomark commercial. Mon Monomark est un Monomark privé, mais si j'étais une grosse société j'aurais un British Commercial Monomark.

En vingt ans, je n'ai jamais eu une seule réclamation à formuler et le soin avec lequel Monomarks traite le courrier, son infaillibilité, sont quelque chose d'absolument ahurissant. Pensez donc que je reçois un abondant courrier venant des quatre coins du monde — même de Moscou ! — et jamais Monomarks ne s'approprie les timbres étrangers, jamais il n'y a d'erreur. Si vous désirez en savoir davantage, vous n'avez qu'à écrire à BCM/MONO, Londres W.C.1, England, et ils vous fourniront tous les renseignements nécessaires. Mais je tiens à profiter de l'occasion pour complimenter avec la plus grande sincérité la société Monomarks dont les services sont absolument merveilleux. Prenez mon cas. Je vais et je viens, je me suis rendu à l'étranger, j'ai fait le tour du Canada. Et je n'ai qu'une seule chose à faire : écrire à Monomarks pour leur dire d'avoir l'amabilité de faire suivre mon courrier à ma nouvelle adresse à partir de telle date. Et le courrier me parvient sans qu'il y ait jamais d'erreur.

J'ai une anecdote qui vaut la peine d'être contée — ou lue. Il y a quelque temps, un très regrettable incident s'est produit. Une dame de ma connaissance — une amie — a eu quelques troubles nerveux et elle s'inquiétait, je suppose, de mes ennuis avec la presse. Aussi, écrivit-elle à British Monomarks pour les prier d'expédier tout mon courrier à son adresse, présentant la chose comme si c'était moi qui le demandais.

British Monomarks est une société d'une indéniable expérience. Ils ne la crurent pas sur parole, ils ne se laissèrent pas duper : ils me demandèrent de confirmer ces instructions. Je faillis exploser, mais je me calmai et me raisonnai. On ne laisse pas tomber une amie à cause d'une petite erreur peut-être due à la tension nerveuse. Je répondis donc à Monomarks de continuer à m'adresser ma correspondance comme par le passé. Je ne peux vraiment pas trouver suffisamment d'éloges pour cette firme. Peut-être pensez-vous que je ‘pousse un peu’ : il n'en est rien. Le courrier est chose importante et il est capital que nous puissions tous autant que nous sommes avoir une confiance totale en ceux qui nous le transmettent. Et on PEUT compter sur Monomarks ! Aussi — merci à vous, mesdames et messieurs de Monomarks.

Mme Rouse — alias Bouton d'Or — me dit que je ressemble à Prof, l'un des sept nains de Blanche-Neige, quand je me prépare à me mettre au travail. Je ne jurerais pas que ce n'est pas à Simplet qu'elle pense en réalité, mais j'imagine que je dois quand même avoir l'air d'un drôle de vieux bonhomme, cloué dans mon fauteuil à roulettes et entouré de masses de lettres contenant des masses encore plus importantes de questions. Tant pis ! On m'a demandé d'écrire ce livre et je l'écrirai même si j'ai l'impression d'être quelque chose que le chat a apporté — et qu'il a laissé en s'enfuyant précipitamment. Continuons donc à répondre à vos questions, voulez-vous ?

Grand Dieu ! Je n'aurai quand même pas perdu mon temps ! Voici la première qui me tombe sous la main. Je vous conseille de vous rasseoir, d'essuyer vos lunettes si vous en portez et d'être attentif. "Considérant que nous sommes des êtres à trois dimensions qui évoluons (espérons-le) vers la quatrième, il s'ensuit logiquement que nous sommes venus d'une seconde dimension et, antérieurement, d'une première. Ma première question est celle-ci : cette digression est-elle exacte ? Et, dans l'affirmative, qu'étions-nous avant la première dimension et quelle acquisition spirituelle avons-nous besoin pour progresser ? Maintenant, pour compliquer davantage les choses, si la première et la seconde dimensions n'existent pas dans notre évolution ainsi que la théorie en a été émise, où étions-nous originellement avant la troisième dimension ?"

J'espère que vous n'avez pas la tête qui tourne autant que la mienne parce qu'en fait c'est bien vrai, vous savez, nous évoluons à partir d'un être unidimensionnel. Imaginez une amibe, par exemple. On pourrait logiquement, je suppose, considérer cette amibe inférieure comme une créature unidimensionnelle. Or, toute vie évolue à partir d'une entité unicellulaire, la cellule unique produit d'autres cellules qui finissent par se diviser pour engendrer deux entités distinctes ou davantage. C'est la toute première étape de l'évolution. Cependant, à vrai dire, on ne peut répondre de façon satisfaisante à cette question, car la créature unidimensionnelle serait tout aussi incapable de comprendre notre monde à trois dimensions qu'une personne appartenant à cet univers de comprendre le monde à six dimensions. Aussi sommes-nous obligés d'accepter un certain nombre de choses sur parole. Il y a des gens que la science aveugle, comme on dit. Ils essayent de formuler des questions qui sont au-delà de leurs facultés de compréhension. Bien... Nous évoluons à partir d'une entité unidimensionnelle en progressant à travers des dimensions incalculables, inimaginables jusqu'au moment où, finalement, nous ne faisons plus qu'un avec le Sur-Moi. Et quand nous ne faisons plus qu'un avec le Sur-Moi, il est complet et il lui faut à son tour évoluer plus avant. Il est impossible d'avoir quelque chose de stationnaire de quelque nature que ce soit ; rien n'est stationnaire. On ne peut pas se tenir immobile sur une corde raide, par exemple. Il faut, en tout cas, se balancer, osciller pour conserver une immobilité apparente et si l'on se balance, on n'est pas immobile, n'est-ce pas ? Donc, toute vie est mouvement, toute vie est vibrations et plus nous évoluons, plus nous déclenchons de vibrations.

Comprendriez-vous mieux si je disais aux musiciens que nous pouvons frapper une note simple, un do, si vous voulez (c'est la seule que je connaisse !). Admettons que ce do soit un être unidimensionnel. Et puis, vous faites des progrès et vous parvenez à jouer du piano avec les deux mains. Vous pouvez alors frapper un accord. Disons que vous en êtes maintenant à trois, quatre ou cinq dimensions en termes de vibrations car, que cela nous plaise ou non, la musique, si belle qu'elle soit, n'est rien de plus qu'un ensemble de vibrations qui ‘font bon ménage’ entre elles.

Je regrette de ne pouvoir répondre de manière plus spécifique à cette question, mais on n'apprend pas le calcul intégral à un nourrisson, n'est-ce pas ?

Voilà à présent une question qui va sans aucun doute me causer des ennuis. Certaines personnes m'écrivent pour me dire que je suis antisémite. Croyez-moi : ce n'est absolument pas le cas ! Je m'entends à merveille avec les Juifs. En tant que Bouddhiste, j'imagine que je suis en sympathie avec eux. La plupart sont certainement en sympathie avec moi.

"Vous avez dit que le peuple Juif est un groupe qui est resté en arrière pour essayer de recommencer cette Ronde d'existence. Cela signifie-t-il que les Juifs seront toujours Juifs durant toutes leurs vies terrestres ?"

Non, absolument pas. Oublions les Juifs, les Chrétiens et les Bouddhistes et tournons-nous vers l'école. Parfait ! Nous sommes à l'école. Nous avons une bande de cancres et, comme c'est la fin du trimestre, on va leur faire subir des examens pour savoir si leur cerveau stupide a acquis quelques connaissances au cours de l'année. Quelques-uns d'entre eux seront reçus, probablement parce qu'ils auront eu de la chance. Toujours est-il que ceux qui réussissent seront admis dans la classe supérieure. Et les ahuris qui ne réussissent pas redoubleront. Or, nos redoublants ont à la fois un sentiment d'infériorité et un sentiment de supériorité. Ils se sentent inférieurs parce qu'ils n'ont pas été assez malins pour passer dans la classe du dessus, mais ils se sentent supérieurs à l'égard des nouveaux, et ils ont parfois une conduite tellement insupportable qu'on aurait plaisir à leur tanner le derrière à coups de canne.

Les Juifs sont des gens qui, dans une autre Ronde ou un autre Cycle d'existence — appelez cela comme vous voudrez — n'ont pas réussi à passer leurs examens de fin d'année, de sorte qu'ils ont été obligés de redoubler. Certains sont arrogants, d'autres se sentent inférieurs, mais tout le monde les jalouse parce qu'ils ont un savoir inné beaucoup plus grand.

Je m'entends bien avec les Juifs, je les comprends, ils me comprennent, et jamais un Juif n'a essayé de me convertir à quoi que ce soit. Les non-Juifs ont essayé. Parfois, quelques stupides vieilles filles plus ou moins atteintes de folie religieuse me persécutent en m'envoyant des tracts, des brochures, des Bibles, des ‘ouvrages édifiants’ en vers — qui deviennent de plus en plus épouvantables — et tutti quanti. Quand ce ne sont pas des crucifix ouvragés ou des images que je suis censé accrocher tout autour de moi ! Eh bien, toute la camelote de ce genre va aux ordures, je n'ai pas besoin qu'on vienne me dire quelle doit être ma religion. J'en ai une, même si je suis Bouddhiste. J'ai mes croyances personnelles, le Bouddhisme n'étant qu'une manière de vivre.

Toujours est-il que les Juifs se sont presque toujours bien mieux conduits que les Chrétiens, n'est-ce pas ? Regardez les enfants Juifs, voyez comme ils sont disciplinés. Regardez les adultes. Si on les traite correctement, ce sont des gens charmants et je suis fier de compter des Juifs merveilleux au nombre de mes amis.

D'ailleurs, il n'y avait pas de Juifs avant Abraham. En tout cas, on ne les appelait pas comme cela. En ce temps-là, la classification était entièrement différente. C'est comme si on baptisait ‘carpe’ le lapin.

Pour répondre brièvement, je dirai qu'une personne ne sera pas obligatoirement un Juif après ce cycle particulier d'existence car, lorsqu'elle aura ‘appris ses leçons’, elle sera admise dans la classe supérieure où il n'y aura même pas — espérons-le — de Chrétiens. Exactement comme un redoublant qui a échoué à ses examens mais qui, s'il réussit les prochains, passera dans la classe du dessus.

Voilà une dame qui, dirait-on, a bien des ennuis. "Existe-t-il à votre connaissance, me demande-t-elle, une herbe pour la régulation des naissances ? Parmi les méthodes de régulation existant actuellement, y en-a-t-il une que vous pourriez recommander ?"

Je n'ai jamais prétendu être un spécialiste du contrôle des naissances. En Extrême-Orient, on utilise évidemment des herbes à cette fin et elles sont infaillibles. Mais à quoi bon vous en parler, madame, si vous ne pouvez pas aller les chercher sur place ? Et vous ne le pouvez pas. Aussi, je crois que le meilleur conseil que je puisse vous donner si vous vous sentez ‘comme ça’, c'est de vous rendre au centre de planning familial de votre lieu de résidence pour demander conseil.

Oh la la ! Certaines personnes sont parfois vraiment désobligeantes, n'est-ce pas ? J'ai là un ‘monsieur’ qui me dit, de la façon la plus acrimonieuse qui soit, que si j'écris des livres c'est pour ‘gagner du fric vite fait’, et que si j'étais sérieux je ferais composer un index spécial pour lui épargner la peine (à LUI, attention !) de feuilleter tous mes ouvrages afin de trouver ce qui peut être enfoui dans un magma de stupidités.

Mais, bien sûr, j'aimerais qu'il y ait un index. Seulement, personne d'autre ne semble le désirer. En fait, j'aimerais qu'il y ait un volume à part, un seizième livre, par exemple, lequel ne serait rien qu'un index. Mais est-ce que vous accepteriez d'acheter un livre qui ne soit qu'un index, Lecteurs ? Si oui, dites-le à mon éditeur, vous trouverez son adresse dans cet ouvrage. Il ne vous le donnera certainement pas pour rien parce qu'il faut qu'il gagne sa vie, lui aussi. N'importe comment, si on lit mes livres de manière appropriée, on doit avoir une bonne connaissance de ce qu'ils contiennent. Vous ai-je dit qu'une dame de Californie m'a écrit qu'elle avait lu ‘Vous, pour toujours’ (précédemment publié sous le titre ‘Les Secrets de l'Aura’ — NdT) en une demi-heure et que si j'étais si peu que ce soit un écrivain, j'aurais condensé la substance du livre dans la moitié d'un chapitre !! Je suis encore émerveillé que quelqu'un puisse lire un livre comme ‘Vous, pour toujours’ en une demi-heure. Émerveillé et toujours aussi sceptique.

Un monsieur qui habite la France a l'air de se faire bien du souci pour son avenir. "Peut-être ai-je mal formulé mes questions, écrit-il, mais il me semble qu'elles ont provoqué des réponses quelque peu paradoxales qui sont en contradiction avec ce que vous dites dans vos livres. Loin de moi l'idée de vous adresser des reproches. Je désire ardemment, au contraire, vous comprendre. Vous dites dans votre lettre que les bords de la Méditerranée sont tout à fait sûrs. Mais d'un autre côté, je crois me rappeler que vous parlez dans un de vos livres de la submersion des littoraux."

Eh bien, je persiste à dire que j'ai raison. Le lit de la Méditerranée finira par s'élever, de sorte que ce qui est actuellement eau deviendra terre. J'avais dit à ce correspondant dans une lettre qu'il serait en toute sécurité et je répète qu'il sera entièrement à l'abri de ce cataclysme. C'est que les gens, voyez-vous, songent à leur propre vie et pensent qu'elle est toute l'éternité. Mais il n'en est rien. Si une catastrophe doit survenir dans une centaine d'années, quelqu'un à qui il reste, disons vingt ans à vivre n'a rien à redouter. Des personnes me demandent si elles ne devraient pas se réfugier dans les Rocheuses ou fuir ailleurs et quand je leur réponds que, à mon avis, elles seront tout à fait en sécurité là où elles sont, elles le prennent très mal. Pensez à ce vieillard de soixante-dix ans qui a une peur épouvantable et m'écrit pour me dire qu'il craint que la terre ne s'enfonce et d'avoir de l'eau par-dessus la tête. Je dis que là où vit cet homme, il y aura submersion DANS LES ANNÉES À VENIR, mais je ne crois pas que ce cataclysme aura lieu au cours de son existence. Si vous pensez à vos petits-enfants, d'accord : dépêchez-vous de venir vous installer dans les Rocheuses — les Rocheuses canadiennes, naturellement. Il vous faudra commencer par déblayer pas mal de neige car, tandis que j'écris ce livre, si je regarde par la fenêtre, je vois les Rocheuses et il y a un vrai paquet de neige au sommet. Mais parlons sérieusement. Mes correspondants n'ont pas à s'inquiéter : ces catastrophes n'interviendront pas au cours de vos existences. Mais, évidemment, si vous prenez la plume au nom d'un petit enfant...

Bonjour, Shelagh McMorran ! comme ça, vous avez décidé de me poser quelques questions ? "Que doit-on faire, voulez-vous savoir, pour communiquer avec les Esprits de la Nature ou avec les fées ?"

Ce n'est pas bien difficile. Il vous faut mener ce qu'on appelle une ‘vie pure’ afin d'accroître vos vibrations. Il vous faut mener une vie d'ermite (d'ermitesse ?), car si vous êtes au milieu d'un grand nombre de gens, vos vibrations se ralentissent. Sinon, vous ne pourriez pas vous entendre avec les autres.

Ensuite, il faut vous entraîner à la télépathie, car il ne sert à rien de parler aux Esprits de la Nature en employant le langage articulé. Notre système vocal est trop rudimentaire, trop grossier pour eux. On ne peut utiliser que la télépathie. Mais si vous pouvez communiquer avec votre chat, vous pouvez également communiquer avec les Esprits de la Nature.

Vous dites aussi : "Les gens cherchent le salut et la lumière dans tous les sens. Se pourrait-il que les réponses soient en nous et non dans une source extérieure ?"

Oh oui, absolument. Nous sommes les artisans de ce que nous sommes. Si l'on croit à une chose, cette chose peut être et je dirai que le moyen le plus facile, et de loin, de gagner son ‘salut’ est d'obéir à la Règle d'Or — Ne fais aux autres que ce tu voudrais qu'ils te fassent.

Une multitude de gens pensent qu'ils trouveront le salut dans quelque livre sacré ou en suivant un Enseignement qui est dépassé depuis des milliers d'années. Si vous suivez certains articles de foi du Christianisme primitif, il vous faut convenir que les femmes sont des objets inférieurs, des biens meubles. Mais nos féministes du M.L.F. ne seront pas d'accord, et elles auront évidemment raison. Je crois, pour ma part (dois-je le dire à voix basse ?) que les femmes sont en tout point les égales de l'homme, mais que ce sont des créatures différentes, presque une autre espèce. Les hommes conviennent pour certaines choses, les femmes pour d'autres. Pourquoi donc ne s'appliquent-elles pas aux tâches qui leur sont propres ? Veiller sur la nation, se charger de la discipline et de la formation de la race future ? Elles s'apercevraient qu'elles feraient ainsi leur salut !

"L'humilité, la sincérité, la volonté de ne pas faire de mal, l'indulgence, la rectitude, le dévouement à un maître spirituel, la pureté, la constance, l'harmonie intérieure... si une personne s'efforce de vivre selon ces préceptes, peut-elle avoir l'assurance qu'elle progresse vers le bien, même si elle n'a pas de visions et n'est pas dotée de pouvoirs occultes évidents ?"

Assurément, car si l'on obéit à la Règle d'Or, on se prépare à acquérir toutes ces facultés et être psychique n'a rien à voir avec la ‘sainteté’, le fait d'être clairvoyant n'a rien de spécialement spirituel, ce n'est qu'une faculté. Vous ne diriez pas qu'une personne est forcément spirituelle, par exemple, sous prétexte qu'elle sait chanter, peindre ou écrire des livres : ce ne sont là que des aptitudes. La spiritualité n'a rien à voir avec tout cela. Aussi quelles que soient la pureté, la sainteté ou la rectitude d'une personne, si elle ne possède pas les éléments physiques nécessaires pour être psychique, elle ne le sera pas. On peut être psychique même si on est mauvais, mais il vaut mieux être psychique et bon.

Shelagh McMorran pose une autre question qui est valable pour beaucoup de gens. J'ai reçu quantité de lettres me demandant la même chose. Voici donc intégralement la question : "Vous et d'autres sages avez dit que lorsque l'élève sera prêt, le Maître apparaîtra. Il a également été dit que pour avancer sur le Chemin et éveiller la divinité latente en soi, il faut avoir un Maître. Comment peut-on se préparer au mieux à la rencontre avec un Maître spirituel ? Cette rencontre peut-elle se produire quelles que soient les habitudes de vie ou doit-on faire certaines choses ou renoncer à certaines choses pour qu'elle puisse avoir lieu ? Serait-il bon de se préparer dès maintenant à une rencontre qui interviendra dans une existence future ?"

Oui, il est parfaitement vrai que le Maître viendra quand l'élève sera prêt (ou prête) et ce n'est pas à l'élève de dire quand il (ou elle) sera prêt. Les choses se passent de la façon suivante : à mesure que l'aspirant élève progresse, il ou elle (oh ! zut ! disons simplement ‘il’ pour parler en termes génériques), sa vibration fondamentale augmente. Elle est comme une cloche qui retentit dans l'éther de sorte qu'un Maître, qui est toujours prêt à répondre à l'appel d'un élève et qui apparaîtra peut-être ou peut-être pas dans le plan physique, vient à son aide. Et qu'il soit bien entendu que cela ne veut pas nécessairement dire qu'il va s'asseoir en face de l'élève et lui donner des coups de règle sur les doigts toutes les fois qu'il lui faudra attirer l'attention de celui-ci. Le Maître peut être dans l'astral et enseigner l'élève lorsque ce dernier y est aussi.

Beaucoup de gens m'écrivent pour me dire avec force qu'ils sont prêts, ils sont tout à fait affirmatifs sur ce point. Comment se fait-il donc que personne, moi ou quelqu'un d'autre, ne se précipite à travers terres et mers pour les aider ?

Je conteste que les gens doivent avoir des Maîtres physiques. Je suis formellement opposé à tous ces cours par correspondance qui prétendent enseigner la métaphysique, la spiritualité, etc., etc. Si vous avez besoin d'un Maître, vous en aurez un dans l'astral et je vous dirai ceci : quand vous mourrez — c'est-à-dire quand votre corps physique quittera cette Terre et que votre entité astrale passera dans le monde astral, elle sera seule pour répondre de vos succès et de vos échecs. N'allez surtout pas croire que parce que vous avez suivi un jour un cours de léchage de bottes par correspondance, le lèche-bottes en chef viendra parler à votre place pour expliquer pourquoi vous ne pouvez lécher que les bottes noires et pas les brunes. Non, quand vous serez mort, vous serez seul et vous aurez à répondre seul. Aussi, le mieux est-il de vous y habituer dès maintenant, vous habituer à ne compter que sur vous-même, à ne compter que sur vos propres ressources. Voulez-vous n'être qu'un esclave, l'ombre d'un cours par correspondance ou d'un stupide chef de secte ? Vous êtes une entité. Alors, agissez en conséquence.

Vous demandez, Shelagh McMorran, si l'on doit renoncer à certaines choses pour pouvoir avancer ? La réponse est oui, bien entendu. Il vous faut renoncer à l'alcool, parce qu'il risque d'affecter votre psyché. Il vous faut renoncer aux drogues... pas vous, naturellement, parce que vous ne vous y adonnez pas, vous. Je devrais peut-être dire que l'‘on’ doit renoncer à ces choses-là. On doit renoncer aux choses qui font du mal au corps astral, car si vous faites du mal au corps astral toutes vos vibrations sont faussées, n'est-ce pas, et si vos vibrations sont faussées vous n'aurez ni Maître astral ni Maître physique et vous vous retrouverez à votre point de départ.

"Tout au long des âges, l'Initiation a joué un rôle capital dans le progrès de l'âme. Comment et dans quelles circonstances cette Initiation peut-elle avoir lieu à l'époque actuelle ?"

Eh bien, je ne suis pas tellement favorable aux initiations, parce que ce ne sont que des cérémonies fétichistes qui ne signifient rien du tout et ne servent qu'à faire à moitié mourir de peur de pauvres malheureux. En réalité, tout ce qui est nécessaire, c'est une simple et franche affirmation, une déclaration d'intention, une promesse que l'on va faire certaines choses ou étudier certaines choses, et je maintiens que plonger quelqu'un dans l'eau sale, lui faire boire une rasade de vin ou lui poser sur le corps des bouts de tissu bariolés sont pures absurdités. Ce n'est rien d'autre qu'un fétichisme théâtral. Une simple déclaration, c'est tout ce qui est nécessaire en tant que cérémonie d'initiation. C'est tout simplement une entente qu'une personne est prête à prendre certaines mesures qui accroîtront ses capacités psychiques.

"Jésus et d'autres Guides du Monde avaient des adeptes et des amis en dehors de leurs disciples immédiats. Vous avez dit dans ‘Chapitres de Vie’ (paru précédemment sous le titre ‘Les Univers Secrets’ — NdT) qu'un nouveau Guide du Monde doit naître en 1985. Est-il possible à une personne de faire dès à présent quelque chose pour être digne de devenir un auxiliaire, un aide, un adepte ou un ami du futur nouveau Guide du Monde, ou est-ce que ses proches fidèles appartiendront tous à un cycle différent du nôtre ?"

La seule façon de se préparer est de mener une vie convenable, une vie spirituelle, une vie ‘correcte’ et de donner ainsi l'exemple à ceux qui nous entourent. Nous vivons aujourd'hui une époque véritablement affreuse où tout le monde essaye d'écraser tout le monde, et cela ne fera qu'empirer à moins que nous soyons suffisamment nombreux à donner l'exemple des avantages qu'apporte une vie décente. La plupart des gens ne font rien sans l'espoir d'un bénéfice matériel. Cela peut paraître scandaleusement cynique, je le sais, mais je crois que c'est la réalité. Aussi doit-on, au moins au début, montrer aux autres que la sérénité, la tranquillité et l'honnêteté rapportent des bénéfices matériels, et aussi longtemps que l'‘opposition’ ne sera pas convaincue que ces avantages existent, elle ne s'engagera pas sur la Voie étroite.

 

Chapitre Sept

Bouton d'Or me fait observer que, jusqu'à présent, je n'ai guère répondu à des questions psychiques. Je ne sais pas ce que je suis censé avoir fait, en ce cas, car je pensais que c'était là toute la matière de ce livre. Quoi qu'il en soit, que pensez-vous de cette question : "Comment peut-on savoir si la Kundalini de quelqu'un a commencé à s'éveiller autrement qu'en observant son Aura ?"

L'intéressé le sait et si la Kundalini s'est éveillée à la suite de mauvaises pratiques, le psychiatre le saura aussi ! Une personne qui tripote la Kundalini — et elle le peut — risque de très graves troubles mentaux. On ne doit jamais essayer d'éveiller la Kundalini, on doit toujours attendre qu'elle le fasse naturellement. Il est vraiment très dangereux d'interférer avec la Kundalini.

On peut évidemment observer l'Aura pour voir ce qui arrive à l'Aura et à la Kundalini, mais cela nous ramène au vieux problème : comment faire pour faire enlever leurs sous-vêtements aux gens ? C'est absolument extraordinaire. Tandis que j'écris ces lignes sous une chaleur extrême de 90 degrés (33°C), il y a des gens dans les piscines, les pataugeoires ou je ne sais quoi, et certains sont quasiment nus. On dirait qu'ils ôtent la plupart de leurs vêtements rien que pour le plaisir de s'exhiber, mais si l'on passe aux choses sérieuses — étudier leur Aura, par exemple — alors là, rien à faire. Ils préféreraient qu'on leur peigne des vêtements à même la peau. N'importe comment, d'après les gens que j'ai vus dans les piscines du voisinage, quelques-unes de ces dames ont fichtrement raison de rester habillées. Des vêtements de forme très vague leur iraient mieux que leurs bikinis ou quel que soit le nom qu'elles donnent à ça. Cela me rappelle une grosse femme qui avait un pantalon moulant — oh la la ! — mais il vaut mieux que je ne me lance pas dans ce genre de sujet !

Autre question : "Est-il à l'heure actuelle possible de se faire ouvrir le troisième œil comme cela s'est passé pour vous, ou est-ce le résultat d'un éveil progressif des chakras ?"

Franchement, vous feriez-vous opérer de l'appendicite par un amateur ? Ou vous opéreriez-vous vous-même ? Si vous avez le moindre bon sens — ce qui est le cas, sinon vous ne liriez pas ce livre — vous essaieriez de trouver le meilleur spécialiste possible pour vous opérer. De la même façon, il vous faut un authentique spécialiste pour ouvrir votre troisième œil et ils sont à peu près aussi rares que les framboises sur les groseilliers. En fait, cela n'a rien de bien difficile à condition de regarder l'Aura en même temps parce qu'on sait alors exactement ce qui se passe et, par conséquent, il est possible de tout contrôler.

Cela étant dit, je ne conseillerais jamais, mais alors jamais ! à un Occidental de se faire ouvrir le troisième œil par des moyens chirurgicaux. Tout comme je déconseille l'acupuncture aux Occidentaux. L'acupuncture, c'est parfait pour les Orientaux parce qu'ils sont nés avec et que, sous bien des aspects, ils sont très différents des Occidentaux. Conclusion : ne vous faites pas ouvrir chirurgicalement le troisième œil, vous risqueriez la cécité spirituelle.

Voici quelqu'un qui s'intéresse aux pendules... oh ! mais c'est notre amie Shelagh McMorran ! "Est-il possible ou plausible, me demande-t-elle, qu'un élémental ou quelque chose du genre contrôle les réactions d'un pendule ?"

Oui, il est tout à fait possible à des entités malicieuses de faire à peu près n'importe quoi. Elles n'auraient aucune difficulté à contrôler un pendule, par exemple. Vous vous demandez comment elles le peuvent ? Eh bien, imaginez un chauffeur d'autobus scolaire. Il transporte toute une bande d'écoliers chahuteurs et, au bout de quelque temps, ils se mettent à tenir des conciliabules à voix basse et à comploter. Soudain, l'un d'eux, plus sot ou plus téméraire que les autres, empoigne le volant et essaie de le faire tourner malgré les efforts du conducteur. Peut-être même que d'autres garnements vont s'y mettre pour forcer le conducteur à lâcher le volant. Les gosses d'aujourd'hui sont à peu près capables de tout : alors, pourquoi ne feraient-ils pas ça ? Eh bien, c'est ce qui se passe quand une entité malicieuse prend le contrôle du pendule. La personne qui utilise ce dernier en a perdu le contrôle pour une raison ou une autre — ou elle ne l'a jamais eu. C'est pour cela que j'insiste toujours sur ce point ; il faut faire en sorte que le pendule soit bien à vous et à personne d'autre, car si c'est VOUS qui le contrôlez, aucune autre entité ne peut le faire. Tout dépend donc de votre capacité de contrôle.

Voici maintenant une question...

Dans ‘Chapitres de Vie’, vous prédisez des événements qui interviendront dans la période finale du présent cycle du monde. Croyez-vous que, au cours de cette période, les Jardiniers de la Terre viendront sarcler et émonder ce jardin embroussaillé et entortillé, ou est-il plus vraisemblable qu'ils reviennent seulement après que les cataclysmes auront détruit la plupart des mauvaises herbes que nous sommes ?"

Je crois que les Jardiniers de la Terre sont de plus en plus franchement écœurés de l'état de ce monde car, fondamentalement, les humains deviennent de plus en plus égoïstes. Au lieu d'essayer de se faire mutuellement du bien, ils semblent avoir à présent le goût de se détruire.

Je crois qu'aux alentours (je dis : ‘aux alentours’) de l'an 2000, il nous sera peut-être donné d'assister à des incidents tout à fait surprenants au cours desquels, possiblement, les Jardiniers de la Terre ou leurs messagers spéciaux viendront jeter un coup d'œil à notre monde.

Lors des cataclysmes passés, les habitants de la surface de la Terre ont été guidés, de sorte qu'ils ont pu pénétrer à l'intérieur de la planète grâce à de grands trous situés aux pôles. Naturellement, les gens de l'intérieur de la Terre seront parfaitement à l'abri des bombes atomiques qui ravageront la surface, car je crois que l'épaisseur de l'écorce terrestre séparant les deux niveaux et qui est pour la plus grande part constituée de minerai de fer et de diverses roches dures, varie de 800 à 1 000 milles (1 300 à 1 600 km).

Si vous avez envie d'assister au spectacle, attendez jusqu'aux environs de l'an 2000 et vous aurez droit gratuitement au feu d'artifice.

Nous allons maintenant changer complètement de sujet avec une question qui vient d'un pays d'Amérique du Sud — une question très sensée : "Quand je prie, comment dois-je m'adresser à mon Sur-Moi ? Lui donner un nom humain ne me plaît pas. Faut-il l'appeler ‘Dieu’, ‘Seigneur’, ‘Guide’ ou tout simplement ‘Sur-Moi’ ? Vous avez dit que le Sur-Moi a plusieurs marionnettes à manipuler. Cela signifie-t-il qu'il ne s'occupe pas seulement de moi mais aussi d'autres personnes ? Dans ce cas, il n'est pas uniquement mon Sur-Moi mais aussi celui d'autres gens. Ces gens sont-ils ou non liés à moi d'une manière quelconque ?"

Eh bien, ce n'est pas rien ! Au départ, je pensais qu'il y avait une seule question, mais en voilà tout un paquet ! Tant pis, allons-y ! Le nom que vous donnez à votre Sur-Moi n'a pas plus d'importance que celui que vous donnez à votre sub-conscient car, aussi longtemps que vous avez dans l'idée que vous êtes en train de vous adresser à l'un ou à l'autre, vous pouvez tout aussi bien leur donner un numéro, le numéro un pour le Sur-Moi, le numéro deux pour le sub-conscient. Naturellement, il n'est pas nécessaire d'être trop facétieux, car la façon dont vous appelez votre Sur-Moi ne compte pas du moment que vous êtes conséquent avec vous-même. Il faut toujours employer le même nom.

J'ai parlé bien souvent du Sur-Moi et ses marionnettes. Présentons les choses de cette manière. Vous avez un corps. Disons que c'est le Sur-Moi. Et vous avez une main droite et une main gauche, un pied droit et un pied gauche : disons que ce sont vos marionnettes. Vos mains et vos pieds font absolument partie de vous-même, n'est-ce pas ? Ils sont incontestablement reliés entre eux exactement comme les gens qui sont les marionnettes d'un seul et même Sur-Moi sont liés entre eux, rattachés les uns aux autres, dépendants les uns des autres. Et le Sur-Moi dirige chacune de ces marionnettes tout comme vous dirigez vos mains et vos pieds. Si, par exemple, vos pieds font mauvais ménage, vous ne pourrez pas marcher. En admettant que les marionnettes que vous appelez vos pieds se détestent et essaient de faire un pas à droite en même temps, vous tombez en arrière. Je ne jurerais pas que ce ne soit pas possible et ne comptez pas sur moi pour faire l'expérience, mais vous devez faire en sorte que vos pieds et vos mains demeurent en bons termes.

Autre question : "En quittant cette vie, devons-nous absolument traverser le lieu où les élémentaux, les formes-pensées, ou quoi qu'ils soient, essaient de nous terrifier ? Est-ce inéluctable pour nous tous autant que nous sommes, ou bien les aides ont-ils une chance de nous épargner cela ? Si l'on meurt de mort soudaine, par exemple dans un accident de la route ou un accident d'avion, etc., les aides ont-ils le temps de nous rejoindre immédiatement, ou devons-nous errer seuls et être la proie de ces affreux élémentaux ?"

Eh bien ! On dirait que je suis tombé sur un paquet de questions multiples. Qu'ai-je donc fait pour mériter ça ? Enfin... Supposons que vous deviez monter dans un train, une voiture, un car ou un avion. Avant de prendre place à bord de votre véhicule, il vous faudra traverser une certaine zone du ‘domaine public’. Admettons que votre voiture soit rangée devant chez vous et que vous vouliez y monter. Vous devrez sortir de la maison et traverser le trottoir. De même, lorsque vous quittez la vie, vous devez traverser une zone du ‘domaine public des esprits’ pour rejoindre l'astral mais, dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent, vous ne verrez pas d'élémentaux. Or, si vous n'avez pas peur, vous n'avez pas de soucis à vous faire car, alors, les élémentaux ne peuvent pas vous tourmenter, ils ne peuvent pas vous approcher. S'inquiéter de quoi, de toute façon ? En sortant de chez vous et en vous dirigeant vers votre voiture, vous pouvez voir des enfants qui regardent le trottoir en bâillant aux corneilles. Mais vous n'avez pas besoin de vous inquiéter d'eux, n'est-ce pas ? Alors, pourquoi vous inquiéter des élémentaux ?

Et soyez tout à fait certains que les aides peuvent vous sauver de n'importe quoi. Si vous êtes victime d'une collision brutale, aucune importance : ils seront quand même là, car n'oubliez pas que sur Terre le temps est quelque chose de purement artificiel qui ne signifie rien ailleurs. Par exemple, si vous vouliez aller... disons d'Amérique du Sud en Australie, ce serait tout un branle-bas : prendre vos billets, préparer vos bagages, faire le trajet. Vous auriez toutes sortes de formalités douanières et d'immigration à accomplir. Mais dans cet autre état qu'est l'état astral, vous pensez à un endroit et vous y êtes, ce n'est pas plus long que ça. Aussi, même si elle se trouve séparée de vous par un nombre incalculable de milles (km), une personne qui est dans l'astral peut dire : "Mon Dieu ! Jim Coquecibuche va avoir un accident, j'y vais". Et l'aide astral sera sur place avant même que l'accident ait lieu.

Autre question à propos de l'astral : "Dans vos livres précédents, vous avez fait allusion à au moins deux niveaux astraux différents, l'un légèrement supérieur à l'autre si j'ai bien compris. Est-ce que nous, les gens moyens dont l'évolution n'a pas été aussi loin devons y aller après notre mort terrestre ? Est-ce sur ce plan qu'il peut exister cette sorte de vie de famille dont vous parlez aussi dans certains de vos ouvrages ? Est-il possible de passer directement d'un plan à un plan supérieur, ou la réincarnation est-elle inévitable entre le passage d'un plan astral à un autre ?"

Si vous aviez pu lire en moi, vous auriez constaté que mon humeur devenait de plus en plus sombre. D'abord, la température ne cesse de monter — c'est vraiment la canicule, aujourd'hui ! — et, en second lieu, c'est encore une de ces satanées questions multiples. J'ai l'impression que je suis en train d'écrire trois ou quatre livres en même temps !

Nous sommes, sur la Terre, à un certain niveau d'évolution. Nous sommes, ici, à un stade physique dans un monde tridimensionnel. Quand nous ‘mourons’, c'est-à-dire quand, pour une raison ou une autre, notre corps cesse de fonctionner, nous passons au ‘plan astral’, c'est-à-dire une sorte de centre d'accueil et, dans ce plan astral-là, nous examinons ce que nous avons fait et ce que nous avons laissé inachevé sur le monde tridimensionnel, nous prenons l'avis de conseillers spéciaux et il se peut que nous décidions qu'il est préférable de revenir sur Terre, c'est-à-dire de nous réincarner et de mener une nouvelle vie terrestre.

Mais il se peut aussi que, somme toute, nous ne nous en soyons pas si mal tirés. Dans ce cas, nous pourrons progresser, passer à un plan supérieur d'existence, peut-être un monde de la quatrième dimension, peut-être un monde de la cinquième. Mais il me faut répéter une fois de plus que le temps n'est plus le même hors de la Terre ; on peut rester longtemps dans l'astral, puis se réincarner presque instantanément en termes de jours terrestres. C'est très troublant pour quelqu'un qui est trop habitué à voir dans le temps quelque chose de bien solide — 60 secondes font une minute, 60 minutes une heure, 24 heures une journée, etc. Dans l'astral, le temps est flexible et l'on peut y avoir ses amitiés. En fait, on doit en avoir pour mener à leur terme ses expériences de base. On peut aussi avoir des liaisons amoureuses appropriées — Voilà, j'en suis sûr, qui réjouira nombre d'entre vous !

J'ai l'impression qu'il y a un malheureux qui patauge complètement dans cette histoire d'astral. Voyez donc cette question : "Si un de mes enfants, ou un être cher, quitte cette Terre avant ou après moi et que cette personne est alors de retour sur Terre dans une nouvelle incarnation avant que j'arrive là-haut moi-même, ou si je suis renvoyé sur Terre avant qu'elle arrive, comment nous sera-t-il alors possible de nous retrouver dans l'astral ? Et si l'un d'entre nous accède à un plan astral supérieur, comment pourrons-nous nous rencontrer ? Est-il possible de se rendre visite même si l'on est sur des plans astraux différents ?"

Je me suis efforcé tout au long de mes livres d'expliquer la notion de voyage astral, d'enfoncer dans la tête de mes lecteurs cette idée qu'ils peuvent s'ils le veulent quitter leur corps, se rendre dans l'astral et y rencontrer des gens. Apparemment, je n'ai pas eu grand succès, n'est-ce pas ? Si la personne qui me pose ces questions lit mes livres, elle y trouvera la réponse exprimée tout à fait clairement. Si vous désirez rencontrer quelqu'un dans l'astral vous pouvez, par télépathie, organiser un rendez-vous et quitter votre corps à cette fin.

Si une personne se trouve sur un plan supérieur et qu'elle veut vous rencontrer dans l'astral, elle peut vous rejoindre dans le plan inférieur où vous êtes. Il n'y a aucun problème à condition que les deux personnes souhaitent se rencontrer.

Je viens de lire une autre question et je me demande si je ne devrais pas tout laisser tomber discrètement et me retirer dans un monastère. Ou dans un couvent : ce serait peut-être mieux approprié à certaines questions. Qu'on en juge. Voilà la question — et comment y répondriez-vous, VOUS ?

"À quel moment exactement, ou plus ou moins exactement, l'esprit pénètre-t-il dans le corps d'un bébé qui n'est pas encore né ? Des milliers de femmes sur cette Terre se posent cette question. Certaines, tombées aveuglément et romantiquement amoureuses, se sont laissées entraîner trop loin par un garçon ou un homme qui leur avait juré un amour sincère et éternel et promis le mariage, mais qui ne pouvait dominer sa passion, et ç'a été la tragédie. Il l'aime toujours mais ne peut pas encore l'épouser, il faut qu'elle se débarrasse du bébé, etc. À présent, il est probable qu'on s'en moque, qu'on fasse seulement l'amour par plaisir sans s'inquiéter de rien, je ne sais pas. Mais pouvez-vous répondre à cette question ? Vous avez écrit vous-même que le sexe n'est pas un péché et n'a rien de mauvais s'il est lié à l'amour. Le sexe sans l'amour n'a pas de sens, c'est seulement la recherche d'un plaisir animal, mais c'est encore ce qui se passe le plus souvent. Avorter avant que l'esprit entre dans l'embryon, est-ce un assassinat ? À partir de quel moment l'avortement devient-il un meurtre ?"

Eh bien dites donc ! Après quelques questions comme celle-là, j'ai l'impression d'être la Tante Fanny qui écrit dans certains journaux, certaines revues, certains périodiques, etc. On dirait que l'on me somme de répondre à toutes sortes de questions qui n'ont rien à voir avec la métaphysique. Mais peut-être que ces choses y sont liées, après tout. En tout cas, faisons comme si elles l'étaient.

Franchement, avec toutes les formes de contrôle des naissances qui existent de nos jours, il n'y a guère d'excuses à une grossesse non désirée, mais quand cela se produit — et cela se produit indéniablement — j'estime personnellement que rien ne s'oppose à un avortement s'il est pratiqué avant le sixième mois !

Bien sûr, le fœtus ou l'embryon est vivant longtemps avant ce terme mais ce n'est pas obligatoirement une entité ‘occupée par un esprit’. Ce n'est qu'un morceau de chair qui se développe et se prépare à être occupé. Aussi, comme je l'ai dit, pour autant que je le sache personnellement, un avortement intervenant avant six mois n'est pas un meurtre. On peut considérer que l'on se débarrasse seulement de quelque chose d'indésiré.

La température s'élève de plus en plus à mesure que la journée avance, mais je me demande si certaines des questions ne sont pas encore plus chaudes que le temps. Préparez-vous à la suivante :

"Divorce — Si deux personnes qui se sont aimées, se sont mariées et ont cru sincèrement qu'elles ne se sépareraient jamais ni dans cette vie ni dans l'autre, se mettent peu à peu à se faire mutuellement souffrir, sont désorientées et désespérées, et si elles se rendent brusquement compte qu'elles sont désormais incapables de se comprendre et qu'elles deviennent deux êtres étrangers entre lesquels il n'y a pas de communication, que doivent-elles faire ? Continuer de vivre ensemble ? Mais si elles commencent presque à se haïr, le fossé se creusera toujours davantage et l'atmosphère du foyer sera de plus en plus irrespirable. Ou se séparer et ne plus vivre, au moins, en se haïssant ? Comment cela a-t-il pu arriver alors que toutes deux juraient du plus profond de leur cœur ne jamais cesser d'aimer l'autre ? Chacune a l'impression qu'un destin mystérieux a affreusement changé l'autre. Ni lui ni elle ne pensent plus comme avant, ne réagissent plus comme avant. Ils ne font que se critiquer tout le temps alors que, autrefois, ils n'avaient aucun reproche à s'adresser. Et quand il y a aussi des problèmes physiques et qu'il semble qu'il n'y ait pas d'issue, que faire ? Est-il mal de se quitter ? Faut-il qu'ils continuent de vivre ensemble uniquement parce qu'ils ont signé quelques papiers et qu'un prêtre leur a dit de vivre ensemble ? Ou faut-il qu'ils soient honnêtes, qu'ils se séparent et laissent le temps cicatriser les plaies jusqu'à ce qu'ils soient enfin capables au moins de se pardonner et de comprendre qu'ils se sont tous les deux trompés, que ce n'était pas un seul des deux qui a eu tort. Qu'est-ce qui est faux ? Qu'est-ce qui est juste ?"

Comme beaucoup de gens me demandent la même chose, je vais donner franchement mon opinion sur ce point. Je considère que, dans la religion chrétienne, les prêtres se mêlent tellement du mariage qu'ils le faussent entièrement. Chez les Catholiques, par exemple, si une femme n'a pas suffisamment d'enfants, les curés prennent cela très mal et ils menacent les époux de toutes sortes de choses terribles. Je sais que c'est vrai car je l'ai vu de mes propres yeux et j'ai compris en Irlande le sens de la vieille maxime : "Le mari reste dehors parce que le curé a accroché son chapeau au bouton de la porte."

En affaires, deux associés qui ne s'entendent pas se séparent. C'est la seule solution sensée et, aujourd'hui, le mariage EST véritablement une affaire ! J'estime personnellement que les gens ne devraient jamais se séparer, mais divorcer et se quitter une fois pour toutes, délibérément et irrévocablement. Après tout, si vous avez une dent qui vous fait mal, vous ne vous la faites pas arracher à moitié par le dentiste, n'est-ce pas ? Vous vous la faites extraire purement et simplement et vous n'y pensez plus. Eh bien, si, dans un ménage, la femme ou le mari a des ennuis et qu'il n'y a rien à faire pour arranger les choses, inutile de perdre davantage de temps : divorcez sans vous soucier de ce qu'un imbécile de curaillon peut raconter. Il n'y est pas passé, lui. Ce n'est pas lui qui souffre : c'est vous. Je crois que la majeure partie du bla-bla religieux qu'on vous serine aujourd'hui est totalement faux. Avant le Christianisme, le mariage était une chose très agréable, entièrement différente de ce qu'il est aujourd'hui, et dans les communautés religieuses que le Christianisme ne domine pas, le mariage est plus conciliable.

Voici donc ma réponse : dépêchez-vous de divorcer. Mais essayez de vous séparer comme des amis qui ont un différend, un désaccord. À quoi bon raconter des horreurs l'un sur l'autre ? Pour divorcer, il faut être deux, ce qui signifie que vous êtes tous les deux à blâmer.

Demain, M. John Bigras — Biggs — et ses deux chats, M. Wayfarer Bigras et Mme Wayfarer Bigras, vont monter dans leur grosse voiture et repartir pour Vancouver. Comme je regrette de ne pouvoir les accompagner à travers les montagnes et voir tous ces arbres ! Il n'y a pas beaucoup d'arbres à Calgary, cela ne ressemble vraiment pas à la verdure de Vancouver. Mais c'est comme ça, je sais que les voyages, c'est à peu près fini pour moi, maintenant. Aussi, avant toute chose, je dois souhaiter bon voyage à M. Bigras et aux Chats-Bigras. Biggs aura un nouveau congé dans un an. Et, bientôt, j'aurai terminé mon quinzième livre.

On me pose des questions absolument extraordinaires, parfois. Comment répondriez-vous à celle-ci, par exemple : "J'ai lu l'histoire de ce moine Japonais dans ‘La Caverne des Anciens’. Cela m'a fait réfléchir sur le fait que moi aussi je lis divers sujets. Comment peut-on savoir si l'on se fait tort à soi-même ?"

Eh bien, comment répondre à une pareille question ? Probablement en rapprochant cela de la médecine. Voyons ce que nous pouvons faire. Supposons que vous ayez un poste de télévision et que vous regardiez toutes ces publicités sur les spécialités pharmaceutiques ou que vous lisiez dans les journaux des annonces affirmant que ceci, cela et autre chose encore guérissent tous les maux. Aucune personne sensée ne prendra toutes ces saletés pour lesquelles on fait de la réclame, parce qu'il y aurait trop de produits incompatibles. Si vous prenez deux choses opposées, c'est-à-dire qui ne sont pas compatibles, vous aggraverez votre état en créant vous-même une affection de plus. Je puis seulement vous dire que si vous lisez trop de choses sur trop de sujets ou sur le même sujet, vous devriez vous arrêter. J'ajouterai, sans vouloir essayer d'être un super-vendeur, que les gens devraient lire d'abord mes livres parce que tout ce que j'y dis est vrai et que je peux faire tout ce dont je parle. Il y a depuis quelque temps beaucoup de soi-disant auteurs qui se contentent de prendre des passages entiers dans les livres des autres et de les récrire, de sorte que l'on croit que c'est un autre livre. Mais si vous récrivez quelque chose, vous ne lui donnez pas toujours la même signification, n'est-ce pas ? C'est pourquoi je pense que l'on doit se limiter à un auteur et à un sujet. Et quand on a lu tout ce que cet auteur a écrit, on peut alors, si l'on veut, passer à quelque chose d'autre. Mais les gens agissent comme ceux qui mélangent leurs alcools, et l'on m'a assuré en confiance que c'est là une pratique hautement répréhensible !

Voici maintenant une question qui n'appelle pas réellement une réponse :

"Quand vous déménagez et que vous sentez dans votre nouvel appartement quelque chose qui vous met mal à l'aise ou qui est négatif, qu'est-ce que c'est et comment en débarrasser les lieux ?"

Je ne peux que supposer que cela veut dire : que faire si l'on entre dans un appartement hanté ou saturé par les influences négatives des précédents occupants ? S'il est hanté... et alors ? Le fantôme ne peut faire de mal au hanté et l'on n'a qu'à lui lancer un ordre télépathique déterminé : il s'en ira. La plupart du temps, en fait, une maison hantée ne l'est que par la force vitale dynamique de quelqu'un qui est trépassé, et ces forces s'attardent comme les derniers échos des cuivres d'un orchestre. Ces échos meurent en quelques secondes et l'écho de la mort d'une personne virile se dissipe en une seconde ou à peu près de temps astral, ce qui représente peut-être une centaine d'années de temps terrestre. Mais il suffit pour qu'il s'évanouisse de donner un ordre télépathique ferme au ‘hanteur’ de cesser de hanter.

Il semble que nous ayons levé un sérieux lièvre, cette fois. Voyez plutôt : "Je connais quelqu'un qui s'occupait de sorcellerie. Commençant bientôt à s'apercevoir qu'il était tourmenté par des démons, il s'est dépêché d'abandonner. Pouvez-vous expliquer ces démons et comment on devient possédé ?"

Si les gens se mêlent de sorcellerie, ils méritent tout ce qui leur arrive et je ne les plains pas, car pratiquer la sorcellerie c'est manipuler des forces absolument interdites. II y a au niveau astral inférieur toutes sortes d'entités qui se comportent comme des singes espiègles. Elles adorent imiter et taquiner les humains. Des multitudes de braves gens, animés des meilleures intentions du monde, ont participé à des séances qui n'étaient pas convenablement contrôlées par un Médium expérimenté, de telle sorte que les entités malignes leur ont transmis des messages que, dans leur candeur, ces dupes ont cru authentiques. Or, rien ne réussit autant que le succès et plus les gens croient que ces malfaisants sont authentiques, plus leur pouvoir s'accroît et, finalement, ils en arrivent à pouvoir contrôler les pensées des humains. Ils soufflent télépathiquement à l'esprit de quelqu'un que la tante Mathilda ou telle autre personne exige que l'on fasse ceci ou cela. Mais, je le répète encore, rien de néfaste ne peut survenir si l'on n'a pas peur. Si vous êtes hanté ou si vous croyez être possédé, il vous suffit d'affirmer très, très catégoriquement que rien ne peut vous nuire et que l'entité qui vous persécute doit se dissiper. Ces entités ne veulent pas se dissiper, aussi partent-elles précipitamment pour se mettre à la recherche de quelqu'un d'autre qui ne pourra pas les chasser. Il n'y a par conséquent rien à craindre — sauf d'avoir peur.

"Mon père est professeur dans un collège et il porte un intérêt grandissant à vos Enseignements. Il me parle souvent de la délinquance funeste de ces gosses qui sont censés être des enfants de bonnes familles. Comment peut-on les en tirer ou les aider ?"

Je pensais m'être déjà longuement et fastidieusement étendu sur ce sujet, car je crois fermement que les choses ne s'amélioreront pas avant que les mères restent au foyer et s'occupent de leur intérieur. On laisse aujourd'hui les enfants traîner dans les rues et ils tombent sous l'influence de camarades plus forts qu'eux qui ont le plus souvent des penchants destructeurs et qui contaminent les ‘enfants de bonnes familles’. La seule solution est de rénover la société pour que la maternité redevienne une vertu au lieu d'être un malencontreux accident.

"Hier, une jeune fille nous a abordé ma femme et moi et a essayé de toutes ses forces de nous convertir au Bouddhisme. Je lui ai dit que j'avais un autre Chemin et que j'étais réfractaire à ses boniments de commis-voyageur. Comment peut-on être sûr du Chemin qu'il faut suivre ?"

Ça, c'est une question facile ! Les vrais Bouddhistes n'ont pas de missionnaires. Les vrais Bouddhistes ne cherchent jamais à convaincre qui que ce soit de devenir Bouddhiste. Vous êtes vraisemblablement tombé sur une de ces épouvantables ‘cultistes’ que l'on voit aujourd'hui se balader en quête de nouvelles victimes qui verseront leur obole à quelque Société Bouddhiste imaginaire. Permettez-moi de répéter que si quelqu'un, homme ou femme, tente de vous convertir au Bouddhisme, ce n'est pas un Bouddhiste car le Bouddhisme est seulement une manière de vivre, pas une religion. Et le Bouddhisme n'a pas de missionnaires.

Il y a à l'heure actuelle trop de cultes, une pseudo-éducation qui incite de jeunes punks des deux sexes à se prendre pour des Messies élus chargés de recruter pour telle ou telle société.

À ce propos, je vais faire quelque chose que je fais rarement : je vais vous conseiller de lire un livre consacré aux sociétés secrètes et qui indique l'origine de quelques-unes des sectes qui font passer des annonces dans les journaux et essayent de vous extorquer de l'argent à leurs fins personnelles. Il s'agit de ‘Secret Societies’ de Norman MacKenzie, édité par Crescent Books, New York.

C'est à mon avis un excellent ouvrage que je recommande instamment. J'aurais aimé l'avoir moi-même écrit !

"Nous sommes végétariens, Wayne et moi. Nous appliquons le régime du Pr Arnold Ehret qui consiste à se nourrir de légumes, de fruits et de noix à l'exclusion de tout produit d'origine animale. Je me demande souvent ce que vous en penseriez. Ce régime libère-t-il de la maladie comme le professeur le croit ? Je suis également désireuse de trouver des gens comme vous pour obtenir une nutrition complète faite d'orge, de thé et de beurre. Que pensez-vous de ce régime ?"

Si je vous disais vraiment ce que j'en pense, mon éditeur tomberait sans doute raide mort, car mes pensées en ce domaine sont incendiaires. Je pense que ces régimes de cinglés sont du bluff, que ce ne sont que des billevesées. L'armée américaine s'est livrée à de longues expériences avec des groupes qui mangeaient chaque jour la cuisine militaire et d'autres groupes formés de loufoques adeptes du végétarisme... vous savez, ceux qui se contentent d'une feuille de chou et d'une poignée de noisettes ou de quelque chose d'approchant. Eh bien, au bout de six mois, les autorités américaines ont constaté de façon irréfutable que les végétariens étaient inférieurs aux autres dans tous les domaines : inférieurs sur le plan intellectuel, inférieurs sur le plan physique, inférieurs sur le plan de l'endurance et qu'ils n'étaient absolument pas en meilleure santé.

Sur cette Terre, nous sommes des animaux et, étant des animaux et nous comportant comme des animaux, nous devrions manger selon ce qu'exige notre corps animal. Aussi, si vous pratiquez ces régimes absurdes et si vous vous apercevez que votre santé se détériore, ne vous en prenez qu'à vous. Je suis sans pitié pour ces régimes imbéciles, ces régimes stupides qui ne se sont jamais révélés être autre chose qu'un culte.

"Je viens d'acheter le ‘Livre des Morts tibétain’. Avez-vous des commentaires à formuler ?"

Une foule de gens m'interrogent sur le ‘Livre des Morts tibétain’ mais, en toute franchise, il ne convient nullement aux Occidentaux car c'est un concept, un concept abstrait dont on ne peut faire un livre concret d'instructions. Evans-Wentz était un excellent homme, en vérité, mais c'était un Chrétien convaincu et tout ce qu'il a écrit a été fortement marqué par l'aversion instinctive que suscitaient en lui des païens dont les croyances différaient tellement des siennes. Aussi faisait-il constamment ‘pencher la balance’ au détriment des païens. Et, je le répète, on ne saurait traduire des termes abstraits en phrases concrètes. C'est la raison pour laquelle il y a tant d'idées fausses sur l'acupuncture et sur la majeure partie des Enseignements qui ont trait à la métaphysique. À mon sens, quiconque désire étudier le Livre des Morts devrait commencer par apprendre le Sanskrit !

"Pouvez-vous, me demande Anita Kellaway, nous en dire davantage sur l'Aura et l'appareil qui permettraient de la voir ? C'est très intéressant et pourrait être grandement utile si quelqu'un d'intelligent utilisait une telle méthode convenablement. Je ne comprends pas pourquoi les docteurs ne vous supplient pas de leur fabriquer un tel appareil."

J'ai déjà beaucoup parlé de l'Aura. On pourrait fabriquer une machine à voir l'Aura à condition d'avoir de l'argent et des modèles féminins acceptant d'être des sujets d'étude. Or, j'ai déjà écrit que je n'ai ni l'un ni les autres ! D'aucuns croient maintenant que la réponse réside dans le système kirlianien, mais je pense qu'il vaudrait mieux que je l'évoque dans un autre chapitre car, à ma connaissance, le système photographique kirlianien va purement et simplement dans une fausse direction. Je sais que c'est une perte de temps absolue.

 

Chapitre Huit

Il y a bien longtemps, quand le siècle était encore jeune, le Kaiser Guillaume, arpentant les galeries de son palais de Berlin, songeait à conquérir le monde, songeait à toutes les merveilles qu'il allait accomplir.

S'efforçant de dissimuler son bras atrophié, il gesticulait abondamment avec l'autre pour compenser ainsi son infirmité. Le Kaiser se préparait à se rendre en Angleterre afin d'exhiber la puissance de la Marine Allemande à l'occasion d'une revue navale britannique.

Dans une datcha des environs de Moscou, le Tsar de toutes les Russies tortillait sa moustache bien cirée en pensant à toutes les merveilles dont la Russie allait être le théâtre. Les courtisans serviles de son entourage cachaient au grand Tsar ce qui se passait vraiment en Russie, le mécontentement grandissant du peuple, la famine qui sévissait chez les paysans. Le Tsar de toutes les Russies houspillait ses serviteurs, car il se préparait à faire un long voyage à travers l'Europe pour se rendre en Angleterre.

En Angleterre, se préparait une gigantesque revue navale à Spithead. Des chefs d'État étaient attendus et la Marine Anglaise allait étaler toute sa puissance devant des yeux jaloux.

Les rues de Londres étaient pavées. Les sabots des chevaux sonnaient à grand fracas et les roues cerclées de fer des élégantes calèches trépidaient sur le sol rugueux et inégal, secouant les passagers que retenaient seulement des accoudoirs de cuir fixés à chaque coin du véhicule.

Les rues londoniennes étaient pour la plupart éclairées au gaz car cette nouveauté, l'électricité, ne gagnait que lentement la grande métropole. Et les automobiles... eh bien, quand on en voyait, c'était un spectacle d'une rareté insigne et toutes les têtes se retournaient.

Les grands hôpitaux de Londres fourmillaient de jeunes hommes passionnés et dévoués, avides de se faire un nom dans les branches nouvelles de la médecine. Dans l'un d'eux, un garçon ardent, le Dr Kilner, s'employait assidûment à mener des recherches dans le domaine le plus étrange que cette nouveauté, l'électricité, ait rendu possible : les rayons X.

Il travaillait jusqu'à une heure avancée de la nuit, essayant différentes combinaisons de voltages. Le courant était fourni par de gigantesques dynamos Compton, l'un des plus grands prodiges de l'univers de l'électricité — de l'électricité, parce que la science de l'électronique n'était pas encore née.

Le Dr Kilner étudiait toutes sortes de méthodes singulières d'exploration du corps humain. Il constata qu'en utilisant des voltages considérables sous des ampérages extrêmement faibles une lumière émanait des contours du corps. Il disait qu'il expérimentait sur l'Aura. Poussant plus avant ses travaux, il découvrit que certains agencements de prismes et de lentilles assistés de filtres teintés de façon particulière lui permettaient de distinguer l'Aura à condition, toutefois, que le corps fût nu.

Un beau jour, le pauvre Dr Kilner fut surpris alors qu'il était en train d'examiner une femme nue à la lumière d'une lampe spéciale. Le médecin qui avait fait intrusion avait beau voir des lueurs colorées formant toutes sortes de motifs bizarres sur l'écran du Dr Kilner, rien n'y fit : interdiction fut faite à ce dernier de poursuivre ses recherches, il fut traîné devant le Conseil d'Administration où on l'avertit avec toute la solennité possible que si jamais il recommençait à investiguer le corps humain selon ces méthodes, il serait expulsé, rayé de l'Ordre et — qui sait ? — sa carrière ruinée, il finirait peut-être même par se retrouver dans la peau d'un manœuvre ou par être pris en charge par l'assistance sociale locale. On lui proposa le marché suivant : ou abandonner la médecine, ou obéir et mener des recherches sur les dosages du tout nouveau traitement photographique par rayons X.

C'est ainsi que, à la honte éternelle de l'humanité, l'un de ses grands Pionniers disparut dans l'obscurité. Sombrant dans la médiocrité, il se confina à de vulgaires travaux de routine sur les rayons X. C'en était fait des recherches sur la science de l'Aura.

Vint la Grande Guerre, la Première Guerre mondiale. On utilisa pour la première fois les rayons X sur des soldats blessés. La science médicale fit des progrès, mais toujours dans la mauvaise direction : la machine à rayons X n'était pas la bonne solution.

La guerre fut gagnée, mais pas par le vainqueur. Ce fut le vaincu, l'Allemagne, qui s'en tira le mieux. Tout d'abord, cependant, les Allemands poussaient dans les rues des brouettes chargées de millions de marks. Même un maigre repas coûtait des millions de marks. La dévaluation de la monnaie causa de graves troubles dans le pays. Le chaos régnait aussi en Russie car un nouveau parti était né, le Parti Communiste, les Soviets, et il accomplissait des prodiges en adoptant les nouvelles connaissances de l'Occident.

Au début de 1960 et jusqu'aux années 70, un auteur écrivit des livres de métaphysique où il disait certaines choses qui éveillèrent l'intérêt des Russes, toujours à l'affût de ce genre de phénomènes. Un grand nombre de ses ouvrages furent introduits en Russie où on les étudia avidement. En définitive, diverses recherches furent menées sous le patronage de l'État dans les universités de Moscou, recherches qui s'écartaient de ce qui était, en fait, une ligne d'investigation erronée. Pour un temps, on négligea les rayons X en Russie et l'on s'employa à tenter de détecter le champ magnétique du corps humain en utilisant des voltages élevés. La nudité ne posait pas de problème en Russie où l'individu ne compte pas, où tout est subordonné aux besoins de l'État.

En fin de compte, un couple, les Kirlian, se servant d'informations découvertes dans un ouvrage de métaphysique, réussirent à mettre au point un vieux, un très vieux système : l'application d'un courant de très haute intensité sur une plaque métallique posée sur un corps humain. On constata que l'on pouvait photographier un objet placé sur ou contre un film pris en sandwich entre deux plaques de métal soumises à une tension électrique extrêmement élevée. Pour photographier un organe, l'une des bornes était connectée à la plaque métallique, le corps lui-même faisant office de capaciteur. Le courant était engendré par une bobine Tesla qui multiplie considérablement l'intensité et augmente également la fréquence. De cette façon, au lieu de pénétrer dans le corps, il s'écoule à sa surface comme de l'eau. Naturellement, tout cela se passe dans l'obscurité. Ainsi peut-on prendre une photographie.

Une fois de plus, les Russes prétendent que c'est là une invention russe bien que Nikola Tesla, qui naquit en 1856, n'ait pas inventé ce dispositif en Russie.

Certains auteurs de retour de Russie s'extasient sur les progrès accomplis par les métaphysiciens Russes. Plusieurs ont écrit à ce propos des ouvrages où ils placent les Russes plus haut que les cieux, oubliant que des Occidentaux ont parlé de ces choses et peuvent en faire tout autant. L'un de ces chercheurs, notamment, a personnellement signalé le fait à quelques-uns de ces panégyristes : il n'a même pas reçu d'accusé de réception. Il leur a adressé des exemplaires de ses propres livres publiés longtemps avant que les Russes eussent ‘découvert’ toutes les merveilles dont ils parlaient.

La photographie kirlianienne est une fausse piste, exactement comme les rayons X du Dr Kilner. Elle ne donne qu'une image déformée de la décharge en couronne, elle ne montre qu'une certaine décharge d'électricité statique ou la gaine d'une telle décharge émanant du corps.

Si l'on recouvre d'un papier un aimant en fer à cheval ou un simple barreau aimanté et qu'on saupoudre de la limaille de fer, on obtient une image unidimensionnelle du champ magnétique de l'aimant, mais cela ne nous apprend rien concernant l'action ou la composition de ce dernier. En vérité, ce n'est qu'une curiosité de salon, rien de plus. De même, le procédé Kirlian, qui ne fait que ressusciter quelque chose remontant à cinquante ou soixante ans, est une simple amusette qui fait aboutir de bons et honnêtes chercheurs à l'impasse. C'est une curiosité, un divertissement permettant de faire des tours de passe-passe avec des feuilles, etc., même en couleur — mais alors une décharge en couronne est toujours en couleur, n'est-ce pas ?

On ne peut que déplorer que nos contemporains aient l'air de penser que tout ce qui est exotique — et exotique veut seulement dire étranger — est obligatoirement bon, meilleur que ce qui est produit chez soi. Il y a beaucoup de vrai dans le vieux proverbe qui affirme que nul n'est prophète en son pays. Et voilà pourquoi on porte aux Kirlian, qui n'ont fait que ressusciter un antique procédé, beaucoup d'attention, ce qui n'aurait pas la moindre importance si cela n'amenait d'estimables savants à s'égarer en prenant une mauvaise direction.

La forme correcte d'utilisation des rayons X qui se fera jour le moment venu donnera tout autre chose que de malheureuses taches sur une plaque épaisse. Ce sera, au contraire, une reproduction en couleurs exactes de l'intérieur de l'organisme. Si le Dr Kilner n'avait pas été détourné de son objectif, il aurait mis au point de telles photographies car il était sur la bonne voie, il avait la connaissance, une connaissance qui lui venait de l'astral et il n'en était encore qu'aux tâtonnements.

Les rayons X adéquats — que l'on aurait appelés autrement à ce moment-là, bien entendu — auraient permis aux médecins et aux chirurgiens de voir de façon précise ce qui se passait à l'intérieur du corps, de voir exactement comment cela se passait et en couleurs naturelles. Il n'y aurait alors pas eu besoin d'opérations exploratoires : il aurait suffi d'ouvrir les yeux.

Et si ces médecins avaient écouté le Dr Kilner, la photographie aurale serait un lieu commun et en photographiant l'Aura, on saurait précisément de quoi souffre un organisme. Chose plus intéressante encore, on pourrait dire avec une complète exactitude de quelles affections il risque d'être atteint si l'on n'entreprend pas de traitements préventifs à un stade précoce.

La photographie aurale est une chose très réelle et elle est grandement nécessaire à l'espèce humaine. Elle était couramment répandue à l'époque de l'Atlantide et quand les Sumériens étaient de ce monde. Pourtant, la jalousie, la malveillance et la cécité spirituelle ont empêché les chercheurs qui possédaient la connaissance fondamentale de réaliser les appareillages indispensables.

L'un des plus grands obstacles est, semble-t-il, qu'il faille que le sujet soit nu pour que l'on puisse examiner son Aura. Or, dans les hôpitaux, il n'est permis d'examiner qu'une petite zone du corps humain, le reste demeurant entièrement recouvert. À croire que regarder un corps nu ailleurs que sur la plage, sur scène ou dans les plus pornographiques des magazines soit une sorte de crime.

Mais lorsque les rayons X tels que nous les connaissons aujourd'hui seront des pièces de musée, lorsqu'ils auront disparu dans les limbes de l'oubli, il en ira de même du tout dernier gadget, de la photographie kirlianienne que l'on n'évoquera plus, pour autant qu'on l'évoque jamais, qu'avec un sourire condescendant pour la crédulité des hommes des années 1970 à qui l'on pouvait faire avaler de telles calembredaines. Non, la photographie kirlianienne n'est pas la solution de la photographie aurale, ce n'est absolument pas de la photographie aurale.

Si vous suivez la rive d'une rivière rapide et que vous enfonciez la main dans l'eau, des rides et des turbulences viendront briser sa surface lisse. Le contact de votre main a perturbé l'écoulement régulier du courant que ces rides et un sillage centrifuge rendent alors visibles. De même, si un courant électrique de très haute intensité sous une très faible tension traverse certaines plaques de métal, tout ce qui gêne l'écoulement de ce flux électro-statique se manifestera par des rides, des étincelles qui sont peut-être un spectacle amusant, mais qui n'ont strictement aucun intérêt.

Il ne me reste plus qu'à espérer que ce qui précède aidera quelques-uns d'entre vous à se faire leur propre opinion sur le procédé photographique Kirlian. Toute cette histoire me donne la nausée, car je crois pouvoir dire que j'ai la plus vaste collection de coupures de presse relative à la photographie kirlianienne qui existe au monde. J'en reçois des monceaux. À la vérité, certaines personnes m'expédient de si volumineux paquets de coupures et d'articles, qu'ils considèrent que je dois me sentir honoré de payer moi-même l'affranchissement, et il me faut donc payer double tarif pour des choses que je connais par cœur !

Cela me rappelle qu'il y a quelque temps un habitant de Ste-Catherine, dans l'Ontario — c'était certainement un malade mental ou quelque chose comme ça — remplissait de pleins cartons avec les pires magazines et bouquins sur lesquels il pouvait mettre la main et me les envoyait en port dû ! Il faut dire que j'étais en ce temps-là plus jeune et plus innocent qu'aujourd'hui : j'acceptais les colis en payant des sommes considérables de livraison par porteur, d'acheminement spécial et tutti quanti pour m'apercevoir que le matériel — que je n'avais pas demandé — était de la cochonnerie. Mais mon homme ne s'en est pas tiré à si bon compte. Il avait commis une petite erreur révélatrice et ce qu'il avait fait n'aurait pas du tout été du goût de la société qui l'employait. Aussi ai-je prévenu celle-ci et... eh bien, elle m'a envoyé une lettre d'excuses et de remerciement et je n'ai plus jamais eu d'ennui avec ce plaisantin qui voulait se payer ma tête. Mais au cas où quelqu'un d'autre aurait envie de m'adresser du matériel en port dû, qu'il ne prenne pas cette peine : désormais, je n'accepte plus rien en port dû. Certaines personnes ont essayé de me téléphoner des quatre coins des États-Unis, se figurant que j'étais assez bête pour accepter des P.C.V. ou des télégrammes aux frais du destinataire. Il leur a fallu se faire une raison.

J'ai également cessé de donner mon numéro de téléphone car, quand j'habitais Vancouver, je me suis aperçu que mes quittances étaient extraordinairement élevées et je ne comprenais vraiment pas comment il se faisait que l'on m'impute des communications destinées à d'autres villes. Il y eut une enquête et l'on découvrit alors qu'un proche voisin qui connaissait mon numéro le donnait à l'opératrice quand il appelait par l'interurbain. Charmant garçon, n'est-ce pas ? Lui non plus ne s'en est pas tiré à si bon compte.

À présent, passons à de nouvelles questions et à de nouvelles réponses. Voici une lettre : "Cinq ans se sont écoulés depuis que vous avez écrit ‘Au-delà du Dixième’ (précédemment publié sous le titre ‘Les Clés du Nirvana’ — NdT) où vous disiez qu'il sera peut-être nécessaire aux Jardiniers de la Terre d'intervenir pour secouer les choses (les humains) afin que nous réalisions quel gâchis nous avons fait de cette planète. Or, cela ne fait qu'aller de mal en pis comme vous le dites, le Communisme fait rapidement tache d'huile et les Syndicats exerceront sous peu un contrôle quasiment complet sur beaucoup de pays. Compte tenu de cela, pouvez-vous nous dire si nous recevrons au cours des trente ou quarante prochaines années, un coup de pied dans le derrière bien mérité ?"

Oui, mon ami, mais, tout d'abord, les Jardiniers de la Terre ne se mêleront de rien si les humains se reprennent et s'engagent sur la bonne voie, car s'ils doivent intervenir ils prendront des mesures drastiques et ils ne le désirent pas plus que nous.

À mon avis, le monde deviendra Communiste à peu près partout et les gens passeront un sale quart d'heure, en vérité, mais il faudra cela pour qu'ils se ressaisissent et puissent faire repartir le pendule dans l'autre sens et connaître finalement l'Âge d'Or.

Il y a un P.S. : "Pouvez-vous, s'il vous plaît, expliquer quel rapport et (ou) quelle différence il y a entre l'hypnose et la méditation ? L'hypnose est-elle une pratique valable pour surmonter les mauvaises habitudes ou les problèmes ?"

Il n'y a, en fait, pas le moindre rapport entre la méditation et l'hypnose. Dans la méditation, on conserve intégralement le contrôle de soi et l'on est capable de projeter son intellect dans d'autres dimensions. Attention ! Je parle de la ‘méditation’, pas de ces calembredaines ‘cultistes’ pour lesquelles on paie très cher et qui ne vous apportent rien en échange. Je crois fermement que la méditation n'est valable que si elle est solitaire. Réfléchissez : tout le monde possède une Aura et elle peut se déployer fort loin du corps ; aussi, lorsque tout un groupe de personnes est réuni, les Auras interfèrent et brouillent la méditation des autres. À mon sens, il ne saurait y avoir de méditation véritable, de méditation satisfaisante en groupe.

Dans l'hypnose, on abandonne son contrôle de soi à un tiers et j'affirme que cela l'affaiblit. Après tout, vous voulez être VOUS-MÊME, n'est-ce pas ? Vous ne voulez pas vous mélanger à Trucmuche. Vous savez comment vous vous appelez, vous savez ce que vous êtes, vous savez ce que vous voudriez être. Vous tenez à votre intimité. Alors, je ne vois vraiment pas pourquoi vous auriez envie de vous faire hypnotiser, puisque ce serait abandonner une partie de votre intimité à une autre personne. Non, je suis contre l'hypnotisme, carrément contre, car c'est une chose terriblement nuisible. Vous avez, par exemple, un hypnotiseur de théâtre qui prétend guérir une certaine personne d'une certaine maladie. Eh bien, pas du tout. Comme c'est un hypnotiseur il peut incontestablement influencer la personne à cacher ou à déguiser les symptômes de son mal. Or, comment le plus intelligent des médecins lui-même diagnostiquera-t-il la maladie dont souffre le patient si les symptômes en sont déguisés ? Lorsque la victime a été hypnotisée pendant un certain temps, la maladie est alors devenue en général absolument incurable. C'est pourquoi je vous conseille énergiquement de ne jamais vous laisser hypnotiser, à moins que ce ne soit par un médecin parfaitement qualifié qui aura été également formé à la pratique et à la technique de l'hypnotisme. En tant que médecin, il aura noté vos symptômes et, en tant qu'hypnotiseur, il saura les canaliser efficacement. Rappelons-nous que le médecin prête serment de soulager ceux qui souffrent et de ne pas faire le mal !

Notre ami M. John Bigras et les deux chats Bigras sont partis pour Vancouver. Je suis sorti deux fois depuis mon retour de l'hôpital, deux petites visites de la banlieue, deux petites excursions qui m'ont permis de voir la ville depuis les collines, avant-postes des Rocheuses. Je suis à nouveau un grabataire confiné la plupart du temps dans une seule pièce, cloué dans un lit ou un fauteuil roulant. Les autos, c'est quelque chose de fort utile mais je n'en ai pas. D'ailleurs, une auto est beaucoup trop chère pour les revenus d'un écrivain, comme je l'ai dit aux agents du fisc quand ils ont prétendu refuser de me dégrever après que j'eus fait l'achat d'un fauteuil roulant électrique. Allons ! On n'achète pas un fauteuil roulant électrique pour son plaisir, mais parce que c'est indispensable. Je leur ai dit qu'en raison de mon invalidité je devrais toucher des allocations, mais que j'écris des livres pour ne pas être inscrit à l'Assistance Sociale. Mais, au lieu de faire des concessions, le fisc essaie de me pressurer jusqu'au dernier sou. Par exemple, après avoir payé mon impôt sur le revenu, je recevais une note d'un département confirmant que tout était en ordre. Le lendemain, je recevais une autre note d'un autre département disant que je devais payer une amende parce que je payais mes taxes une fois l'an au lieu de tous les trois à six mois. Ainsi les gens qui travaillent comme maçons, ou terrassiers, ou chauffeurs de taxi, ou quelque chose comme ça, sont bien mieux lotis que moi au point de vue fiscal, parce que les gens de l'Impôt sur le Revenu profitent de moi à la limite et même au-delà. Je me questionne souvent sur la mentalité et la personnalité de ces gens qui se font percepteurs d'impôts et tirent profit des malheurs des gens handicapés. Toutefois, tout cela n'a rien à voir avec les questions qu'on me pose et auxquelles ce livre est censé répondre. Revenons-en donc à cette interminable pile de questions. Si vous saviez comme elle grossit ! J'en ai suffisamment pour remplir dix ou vingt livres et il m'est arrivé hier tout un tas de questions métaphysiques des plus abstraites en provenance du Brésil.

"Est-il important que les habitants de ce plan aient une connaissance plus étendue des autres plans d'existence au-delà de l'astral ? Dans l'affirmative, pouvez-vous donner des éclaircissements là-dessus, peut-être, au moins, une idée schématique de la structure des plans d'existence ? Par ailleurs, que se passe-t-il quand l'évolution d'un esprit le fait passer au plan situé juste ‘au-dessous’ du plan suprême ou de celui de Dieu ? Un esprit peut-il réellement accéder au plan suprême, ou est-ce tellement absurde que cela ne mérite même pas qu'on en discute ?"

Eh bien, il ne m'est possible de discuter que du plan supérieur au nôtre, le plan astral, qui ressemble beaucoup à ce monde-ci, bien qu'il possède une dimension supplémentaire. Le temps, par exemple, n'est pas le même que dans notre monde. Le déplacement non plus : si l'on veut se rendre quelque part, on se pense dans le lieu où l'on désire aller. Vous êtes assis en train de contempler le paysage et l'envie vous vient de rendre visite à un ami qui peut se trouver à une certaine distance. Alors, si vous pensez à cet ami et à l'endroit où il est, vous vous y trouverez presque instantanément en sa compagnie.

En outre, ni la pudeur ni la pornographie n'existent dans le monde astral. Quand vous y entrez, vous découvrez — et, au début, cela vous surprend considérablement — que vous êtes nu comme un ver et qu'il vous faut littéralement ‘imaginer’ le genre de vêtement qui plaît à votre fantaisie. Mais après un certain temps... bref, vous vous apercevez que ces choses-là sont sans importance, que les choses de l'esprit comptent davantage.

Dans le plan astral, on ne peut pas se trouver en présence de gens hostiles et, bien sûr, plus on s'élève, plus on est en harmonie avec les personnes qui nous entourent.

On peut généralement parvenir jusqu'au neuvième plan d'existence et l'on s'aperçoit alors que, là, le Sur-Moi n'envoie plus de marionnettes. Il n'y a plus qu'une seule extension du Sur-Moi, après le neuvième plan.

Les plans d'existence sont, évidemment, très nombreux et cela continue ; on continue en atteignant toujours davantage de dimensions, mais il serait vain d'essayer de parler de certaines d'entre elles faute de points de référence. Discuteriez-vous de la théorie atomique avec une fourmi dont la préoccupation majeure est de vaquer aux besognes ordinaires de sa vie quotidienne ? Comment pourriez-vous parler de la thermo-électricité nucléaire avec une abeille qui s'intéresse uniquement à la récolte du pollen et à la fabrication du miel ? Non, il est impossible de parler des autres dimensions tant qu'on n'en a pas eu l'expérience. Ce serait comme si un bébé d'un an tentait de discuter de la chirurgie du cerveau avec un de nos plus grands chirurgiens.

Mais il n'y a pas de limites à notre ascension potentielle. Rappelez-vous le vieux proverbe qui dit qu'il y a toujours de la place au sommet de l'échelle. Et sachez que Dieu n'est pas un vieux monsieur barbu qui fait rentrer au bercail les agneaux rebelles avec une crosse de berger. Dieu est quelque chose d'absolument différent, quelque chose que vous ne pouvez pas comprendre ici-bas. Ici, votre conception la plus proche d'un Dieu est un Manu, c'est-à-dire l'un des Directeurs de Succursale qui ont la charge de ce grand magasin spécifique que nous appelons la Terre. Il a sous ses ordres toute une équipe de Directeurs Adjoints qui s'occupent des continents, des pays et des villes. Depuis quelque temps, ils semblent se débrouiller plutôt mal, n'est-ce pas ? Songez à toute l'agitation en Amérique, au Cambodge, au Vietnam, au Moyen-Orient et, maintenant, à Chypre. À mon avis, tous ces Manus devraient être rappelés pour suivre un cours spécial de formation supérieure ou l'équivalent.

Mais nous nous écartons du sujet. Ma réponse est que vous pouvez monter aussi haut que vos capacités vous le permettront et il n'y a aucune raison pour que vous n'atteigniez pas le sommet et que vous n'accédiez pas à la ‘Bouddhéité’. D'ailleurs, c'est là le sens du Bouddhisme.

"Nous qui appartenons à ce plan physique, pouvons-nous apprendre l'astrologie et l'utiliser effectivement pour le bien des vivants ? Dans ce cas, quelle est la vraie source de l'enseignement astrologique ?"

Dans un passé très, très reculé, l'astrologie était d'une exactitude extraordinaire, car elle était fondée sur une science nouvelle. On attribuait aux étoiles une influence qui s'exerçait sur les objets de cette Terre — les humains, les animaux, les plantes, etc. — et ces postulats se révélèrent exacts aussi longtemps que le zodiaque demeura tel qu'il l'était au moment où ils avaient été formulés.

Mais quelques millénaires se sont écoulés depuis. Maintenant, le zodiaque n'est plus le même et toutes les prédictions, toutes les prophéties sont fausses. Personnellement, je considère l'actuelle astrologie pratiquée en Occident comme une perte de temps. Elle est entièrement inexacte pour la simple raison qu'il n'a pas été tenu compte de la différence de la configuration du zodiaque. En Extrême-Orient, on en a tenu compte, en revanche, et les horoscopes, là-bas, sont beaucoup, beaucoup plus exacts. Je le sais : tout ce que les astrologues d'Extrême-Orient m'ont prédit s'est réalisé — chaque satanée prédiction !

J'ai fait dresser mon horoscope à plusieurs reprises en Occident et, chaque fois, il aurait été difficile aux prédictions d'être plus erronées. Il aurait aussi bien pu s'agir d'horoscopes établis pour quelqu'un d'autre. C'était grotesque. Aussi, je dis toujours aux gens qu'après mûres réflexions et compte tenu de mon expérience des astrologues de l'Occident, se faire dresser son horoscope est ni plus ni moins qu'une perte de temps.

Je reçois tout le temps des lettres de correspondants qui me demandent de faire leur horoscope ‘et raconter au moins une de leurs incarnations’. Je refuse toujours, car dresser un horoscope correct exige un temps considérable et je n'ai pas le temps. On m'a offert des sommes tout ce qu'il y a de coquettes pour cela, mais je refuse sans exception.

Les gens ont l'air de désirer passionnément qu'on leur raconte ‘au moins une incarnation’. Mais pourquoi ? S'ils sont sur cette Terre maintenant en train de vivre cette vie-ci actuellement, que leur importe de savoir ce qu'ils étaient dans le passé ? Tout ce qui compte, c'est ce qu'ils sont maintenant et ce qu'ils seront dans le futur, et si une personne gaspille son temps à penser aux gloires du passé, etc., etc. ad libitum, elle finira par se dire tristement : "Oh ! J'étais la grand-mère de Cléopâtre dans ma vie antérieure et maintenant, regardez-moi. Que suis-je ? Une femme de ménage !"

Tiens ! En voilà une qui me plaît :

"Avez-vous un avis sur les arts martiaux ? Est-il possible à des Américains d'apprendre la forme de Judo, de Karaté, ou de ce qu'était la forme d'art martial qui vous a été enseignée au Tibet ?"

En Extrême-Orient, les arts martiaux — comme on les appelle — n'étaient conçus ni pour mettre un adversaire hors de combat ni comme moyen de défense. Ils avaient, au contraire, pour objet d'être une discipline mentale, physique et spirituelle. Après tout, plus vous êtes puissant et plus votre conscience vous incite à être doux, plus votre corps est entraîné et mieux vous pouvez l'entretenir. Aussi, les gens qui se figurent qu'en prenant des cours de Judo par correspondance, par exemple, ils pourront rosser la grosse brute qui leur envoie du sable dans la figure sur la plage... eh bien, une sévère désillusion les attend ! Je ne crois pas que les arts martiaux puissent s'apprendre comme il faut par correspondance ou être enseignés par un quelconque blanc-bec qui décide de créer une école de culture physique. Cela va beaucoup plus loin que ça. Et vous courez aussi toujours le danger de vouloir envoyer au tapis quelqu'un qui aura peut-être dix ou vingt leçons d'avance sur vous, ainsi que je l'ai fait observer plus haut ! C'est le bon moyen de collectionner les bosses. Aussi, je vous mets en garde : se laisser prendre à l'appât des arts martiaux est inutile si l'on a seulement pour but de vouloir se défendre. Ni le Judo ni le Karaté ne peuvent servir quand on a un revolver en face de soi, n'est-ce pas ? Surtout lorsque le doigt a déjà appuyé sur la gâchette.

Je vais répondre à vos questions, Kathi Porter — pardon, j'ai déjà répondu à quelques-unes d'entre elles — mais je vais répondre à une autre. Celle-ci : "Est-il sage de prier notre Sur-Moi pour obtenir des directives ou une orientation et pour que des choses, principalement d'ordre occulte et spirituel, nous soient révélées comme nous pouvons les accepter et les comprendre ?"

Oui, Kathi, vous pouvez toujours prier votre Sur-Moi. Votre Sur-Moi sait tout ce qui est jamais arrivé au Sur-Moi. Mais considérons les choses sous un autre angle : vous travaillez (où cela ?) disons en Amérique et votre Grand Patron habite... admettons qu'il habite Sydney, en Australie. Si vous voulez le joindre, il vous faut lui écrire ou lui téléphoner. Ne parlons pas d'écrire, car on n'envoie pas de lettres à son Sur-Moi et votre Grand Patron est l'équivalent de votre Sur-Moi. Reste donc le téléphone. Si vous avez eu l'occasion de téléphoner à l'autre bout du monde, vous avez constaté que c'est là une expérience frustrante qui fait perdre beaucoup de temps et demande beaucoup de patience. Et la moitié des mots vous échappent.

Votre sub-conscient est semblable à une Bibliothécaire. Une Bibliothécaire n'a pas besoin de savoir elle-même une foule de choses. L'essentiel, c'est qu'elle sache où trouver une information donnée. Aussi, quel que soit le problème, vous pouvez toujours consulter une Bibliothécaire. Si elle connaît bien son affaire, elle vous dira exactement où regarder, dans quel genre de livre vous trouverez le renseignement qu'il vous faut. Elle vous indiquera également l'emplacement de l'ouvrage.

Il en va de même du sub-conscient. Le sub-conscient est loin d'être une lumière, mais il sait exactement comment retrouver l'information que l'on désire. Si, donc, vous vous mettez en contact avec lui, vous verrez que vous obtiendrez des résultats beaucoup plus rapidement que si vous gaspillez votre énergie à essayer d'entrer en contact avec votre Sur-Moi. Vous aurez beaucoup plus vite fait en vous adressant à la bibliothèque de votre quartier qu'en téléphonant à quelqu'un en Australie, à Tombouctou, à Tuscaloosa, là où vous voudrez.

Une dame d'une grande modestie qui demeure à Barcelone a des questions à me poser mais elle préfère garder l'anonymat. Aussi me contenterai-je d'adresser mon salut à la Senora D. et de répondre à quelques-unes de ses questions :

"Est-ce que les précurseurs du Nouveau Leader du Monde sont déjà en train de faire de la propagande pour lui ou de préparer sa venue ?"

Même selon les Bibles Chrétiennes, ce temps est un temps (Révélations) où apparaîtront de faux prophètes. En d'autres termes, cela veut dire, traduit dans le langage moderne de tous les jours, que notre pauvre vieux monde est un horrible gâchis, que toutes les normes et toutes les valeurs s'en vont à vau-l'eau et qu'il y a toujours un finaud pour se remplir les poches en prétendant être un Leader Mondial. De sorte que l'on s'aperçoit parfois que des gens largement nantis patronnent un jeune galopin qui affirme être le nouveau Messie, le nouveau Dieu ou je ne sais quoi encore ! Et ces mécènes, toujours de plus en plus avides d'argent, font tout un cinéma à base d'accoutrements spectaculaires, de jets, de voitures rapides, etc., pour essayer d'induire les imprudents ou les ignorants à adhérer à un mouvement spécial moyennant finances. Au bout de quelque temps, le jeune galopin commence à devenir gourmand, il veut avoir voix au chapitre et, à moins que ceux qui le subventionnent ne parviennent à le tenir en bride, il fait des choses que ses adeptes trouvent incompatibles avec les objectifs qu'il professe.

Il arrive aussi qu'il aille dans un autre pays. Le fisc lui confisque une partie de ses millions ou ne le laisse partir que s'il lui verse quelques millions. Parfois, à son retour, un type constatera qu'on lui a confisqué son avion que l'on a exporté en dehors du pays, parce qu'il ne lui appartenait pas.

Je le dis avec force : ne vous laissez pas duper par ces ‘cultistes’, par ces gens qui se vantent d'être le seul vrai Dieu, le seul nouveau Messie, le nouveau Guide, le Guru des Gurus, etc. Grattez plutôt la surface et demandez-vous ce que cela leur rapporte, pourquoi toute cette réclame. S'ils disaient vrai, ils n'auraient pas besoin de publicité. Les gens SAURAIENT quand même et rallieraient en foule le saint étendard.

Les sectes ? J'estime que ceux qui lancent des cultes sont la lie de la Terre car ils égarent les naïfs, les empêchant de parvenir vraiment à la connaissance.

Me voilà bien féroce, n'est-ce pas ? Vous ne pensiez pas je pouvais l'être à mon âge, n'est-il pas vrai ? Tant pis ! Lâcher un peu de vapeur de temps en temps est une bonne chose et si ma brutalité incite quelques-uns d'entre vous à se tenir à l'écart des sectes, ce sera tout à l'avantage de leur santé spirituelle.

"Il est regrettable que nous n'en sachions pas plus sur ces hommes extraordinaires que sont le Lama Mingyar Dondup et le Grand Treizième Dalaï-Lama."

Le Lama Mingyar Dondup est, certes, une Grande Entité qui, naturellement, se trouve à présent très loin de la sphère terrestre. Il n'est pas incarné, mais est sur un plan d'existence beaucoup plus élevé et il s'efforce actuellement d'aider d'autres mondes, ‘des mondes’, au pluriel. Il ne s'occupe pas seulement de cette Terre, mais de tout un groupe de mondes habités qui sont en difficulté, où l'égoïsme pousse comme le chiendent dans un jardin.

Nous sommes quelques-uns parmi les vrais Lamas à penser que le Grand Treizième a été le dernier Dalaï-Lama. Nous croyons que si le présent détenteur de cette charge avait été un authentique Dalaï-Lama, il aurait fait bien davantage pour aider le peuple tibétain. Après tout, quand un homme vous dit qu'il n'est qu'un chef religieux et qu'il prie — prier est à la portée de n'importe qui. Il faut plus que quelques prières pour libérer un pays des agresseurs Communistes, des envahisseurs Communistes, il faut un exemple physique réel. Cela pourrait même aller jusqu'au martyr du leader du pays, car s'il reste et combat avec son peuple — et la force se justifie parfois — celui-ci, ayant un chef bien-aimé à sa tête, montrera son courage. Le Grand Treizième était ce genre d'homme, quelqu'un qui serait resté avec son peuple, mais l'on ne peut rien contre la mort n'est-ce pas ?

 

Chapitre Neuf

Je viens de prendre mon très frugal repas et cela me rappelle une question qui m'est seulement arrivée hier — tout juste à temps pour être incorporée à ce livre, car il avance. J'ai donc reçu hier une lettre me disant : "Je vous en prie, écrivez un nouveau livre !!!! Et, s'il vous plaît, dites quelque chose à propos du jeûne. Qu'en pensez-vous ? Devrait-on jeûner ? D'ailleurs quel mal cela peut-il faire ?"

Je n'ai qu'une seule chose à dire : Alléluia ! Il y a des années que je jeûne ! Mais, sérieusement, jeûner — intelligemment — est excellent à condition de prendre quelques précautions de simple bon sens. Par exemple, vous n'allez pas jeûner si vous avez du diabète ou certains types de maladies cardiaques. Mais si l'on est dans l'ensemble en bonne santé, jeûner de temps en temps fait le plus grand bien pour autant qu'on ne travaille pas toute la journée en même temps.

Pensez-vous qu'une automobile marchera si son réservoir est vide ? Pourquoi donc votre organisme marcherait-il s'il n'a plus de nourriture pour le sustenter ?

Normalement, il n'y a aucun danger à jeûner quand on est en vacances, car on peut alors se reposer davantage, on n'est pas obligé de courir pour attraper le bus, on n'est pas obligé de donner un coup de collier quand le patron regarde dans notre direction, on peut travailler à sa main. Donc, si vous voulez jeûner, assurez-vous que vous êtes à peu près en bonne santé et que vous n'avez aucune affection ou maladie comme le diabète, car le jeûne ne vaut rien pour les diabétiques. Cela fait, assurez-vous ensuite que votre plomberie interne est en bon ordre et que vous ne souffrez pas d'une rétention dans le service de livraison arrière. Vous devriez prendre un laxatif léger afin d'être assez vide à l'intérieur. Cessez alors de manger, mais pas de boire. Vous serez bien avisé de vous mettre à ce que les médecins appellent la diète liquide : beaucoup d'eau, des jus de fruits, mais rien de solide, pas même du lait, car le lait est encore trop solide.

Mais n'allez pas sucer des bonbons sous prétexte de jeûner. Ce n'est plus du jeûne, c'est de la triche et vous tourneriez toute votre entreprise en dérision.

Cessez donc de vous alimenter et reposez-vous beaucoup. Vous pouvez lire, écouter la radio ou regarder la télévision, mais pas question d'aller au cinéma, au café ni rien du genre, car cela épuiserait trop rapidement vos réserves de matières grasses et vous en pâtiriez. En effet, si vous jeûnez, votre organisme doit continuer de fonctionner et la seule façon pour lui de continuer de fonctionner est d'absorber progressivement les aliments emmagasinés dans vos cellules, c'est-à-dire les cellules grasses, et si vous vous agitez, si vous menez une vie mondaine ou faites des travaux manuels, vous perdrez trop vite du poids et vous risquerez de vous effondrer.

Pour vous faire comprendre ce que je veux dire, laissez-moi vous raconter que, récemment, un nombre ahurissant de personnes vraiment obèses se sont fait couper de six à dix pieds (2 à 3 m) d'intestins afin d'absorber moins de nourriture. Si l'on court-circuite exagérément l'intestin, on perd trop rapidement du poids et toutes sortes de phénomènes insolites se produisent. Une femme qui pesait plus de trois cents livres (136 kg) — je crois qu'elle en pesait environ trois cent cinquante (158 kg) — s'était fait court-circuiter 10 pieds (3 m) d'intestins. Elle était catastrophée, car elle perdait du poids si rapidement qu'elle avait continuellement des malaises et que sa peau faisait de grands plis, ce qui n'est pas recommandé pour une dame ayant quelque souci de son apparence.

Donc, si vous jeûnez, faites attention. Cessez de manger et cessez de travailler, reposez-vous beaucoup, et se ‘reposer’ veut dire ne pas courir les magasins et les lieux de distractions. Si l'on veut obtenir tous les bénéfices du jeûne sans en avoir les inconvénients, il faut non seulement renoncer à la nourriture, mais aussi à l'agitation.

On a besoin de beaucoup de liquide sous peine de se déshydrater et la déshydratation est très nocive pour l'organisme. C'est quelque chose d'horrible.

Certaines personnes dont la santé est médiocre constatent que le jeûne est mauvais pour leur foie. Aussi, assurez-vous que votre état de santé est suffisamment bon avant d'entreprendre une chose comme le jeûne.

Combien de temps doit-on jeûner ? Disons, si vous voulez, jusqu'au moment où l'on commence à avoir des hallucinations. On peut rester quatre ou cinq jours sans s'alimenter avec de très bons résultats. Avant ma dernière hospitalisation, j'étais resté dix jours pleins sans rien absorber et, à l'hôpital, je suis encore resté quelques jours de plus sans manger ! Cela ne m'a fait aucun mal. Aussi peut-on dire que l'on doit jeûner aussi longtemps qu'on en éprouve le besoin. Au-delà de quatre ou cinq jours, il convient de demander l'avis du docteur, et si votre médecin fait partie de la catégorie courante incapable de voir plus loin que les manuels, il vous dira tout crûment que vous êtes fou de jeûner. Mais c'est seulement parce qu'il ne l'aura jamais fait. Toutefois, par mesure de sécurité, il faut toujours demander conseil à un médecin si l'on jeûne plus de quatre ou cinq jours.

Après, lorsque vous recommencerez à vous alimenter, n'avalez surtout pas la moitié d'un bœuf, sinon vous aurez toutes sortes d'ennuis, une indigestion et ce qui s'ensuit — une indigestion extrêmement sévère.

Quand on jeûne, l'estomac se rétrécit. Il se réduit à la taille d'un petit œuf, car il n'a pas de raison de demeurer distendu si l'on ne prend rien. Donc, au bout de quatre ou cinq jours, votre estomac a la taille d'un petit œuf. Il en a pris l'habitude et si vous en avez soudain assez de jeûner et vous mettez à vous bourrer d'un seul coup, il faudra qu'il se dilate beaucoup plus qu'il n'en aura envie et vous aurez mal. Vos intestins se seront rétractés, eux aussi, et ils devront se distendre considérablement. Si vous sacrifiez à la gourmandise après cinq jours de jeûne, vous souffrirez plus, croyez-moi, que vous ne l'aurez cru possible pour quelque chose d'aussi simple.

Après le jeûne, prenez des repas très légers, du lait et quelques biscuits. Le lendemain, mangez un petit peu plus, mais ne revenez pas à votre régime normal avant trois ou quatre jours. Le jeûne donnera de cette façon de bons résultats mais, en revanche, si l'on se met à bâfrer après avoir jeûné, cela aura des conséquences néfastes et le jeûne aura été inutile.

Voici maintenant quelque chose que je vais vous dire. J'ai reçu une lettre d'une correspondante qui m'écrit ce qui suit : "J'ai plusieurs fois essayé de vous rendre visite dans l'astral. Je vois toujours ‘quelqu'un’ qui vous ressemble un peu, mais qui a un comportement vraiment très bizarre. Ces personnes essayent invariablement de jouer votre rôle, mais ce sont de fort mauvais acteurs. Peut-être avez-vous trop à faire dans les autres mondes pour vous montrer. Peut-être qu'avant même que j'aie fini cette lettre vous recevrez ma visite, bien que j'en sois encore au stade préhistorique du voyage astral."

Chère madame, je suis enchanté d'avoir l'occasion de vous faire savoir que j'ai érigé une barrière efficace empêchant les gens de me rendre visite dans l'astral si je ne le souhaite pas. C'est que, voyez-vous, des masses de gens — des masses, littéralement — m'annoncent qu'ils vont me rendre visite dans l'astral et s'ils le pouvaient, je n'aurais plus d'intimité, je n'aurais plus de temps à moi, et — est-ce que VOUS aimeriez que des foules de gens viennent vous rendre visite quand vous prenez votre bain, par exemple ? Moi pas ! Aussi, grâce à la connaissance qui m'a été impartie il y a de longues, de très longues années, j'ai été en mesure d'élever une barrière, de sorte qu'aucune personne habitant la Terre ne peut me visiter si je ne veux pas recevoir de visites.

Vous avez vu de ces entités malicieuses qui apparaissent à certaines personnes lors des séances de spiritisme. J'en ai déjà parlé, il est donc inutile que je m'étende là-dessus en détail, mais beaucoup de gens des ‘mondes intermédiaires’ voudraient être des êtres humains. Ce sont actuellement des entités, des faisceaux de forces de vie avec très peu de pensées conscientes qui, en fait, ainsi que je l'ai noté plus haut, ressemblent à des singes espiègles. Si quelqu'un veut me rendre visite et que je n'ai pas l'intention de le recevoir, une de ces entités malicieuses intervient et fait semblant d'être moi. Aussi, les gens qui essaient de me rendre visite n'ont de reproches à adresser qu'à eux-mêmes !

Des gens exigent à toute force que j'aille leur rendre visite. Des correspondants m'envoient parfois des cartes portant des indications compliquées ou des photographies montrant exactement l'endroit où ils vivent et m'ordonnent d'apparaître à tel ou tel moment. Naturellement, je n'en fais rien. Va-t-on se rendre dans l'astral uniquement parce qu'un quelconque raseur qui a dépensé quelques sous pour acheter un livre se figure avoir le droit de donner des ordres à l'auteur ? Qu'ils aillent se faire voir, c'est tout ce que j'ai à leur dire !

Il y a vingt-quatre heures dans une journée et si je me pliais à ces exigences comminatoires, il m'en faudrait au moins trente. De plus, ces individus n'ont pas conscience des différences de fuseau horaire. J'habite une région de montagnes, mais supposons que quelqu'un qui demeure à Tokyo m'appelle. Il y a là une grosse différence de temps. En fait, là-bas, c'est le lendemain. Pourquoi donc prendrais-je la peine de calculer l'heure ou le jour de cet autre endroit ? Non, ceux qui réclament — qui exigent — que je leur apparaisse comme si j'étais le génie de la lampe ou je ne sais quoi peuvent m'attendre longtemps !

Quelquefois, c'est très amusant. Il arrive que des gens me somment d'apparaître sur-le-champ pour retrouver un stylo, une bague ou une lettre qu'ils ont perdus. Oui, c'est la pure vérité. Il y a peu de temps, j'ai reçu un ordre on ne peut plus impératif d'une personne qui ne retrouvait plus quelque chose qu'elle avait rangé. Il fallait qu'elle l'ait le soir même et elle pensait que si elle pouvait me convaincre d'apparaître, je surgirais aussitôt et lui donnerais l'objet égaré. Eh bien, elle ferait mieux de relire l'histoire d'Aladin et de la lampe merveilleuse, non ? Ou, peut-être, de prendre un peu de maturité.

Voici quelque chose qui va vous faire rire, j'en suis sûr. Je recopie cette lettre à votre intention :

"La nuit dernière, alors que je voyageais dans l'astral, il me prit une forte envie d'enseigner. Soudain, comme je marchais, je me suis aperçue que j'étais revêtue d'une SUPERBE ROBE JAUNE SAFRAN. Ce que j'ai pu être excitée ! Les vêtements astraux sont tellement magnifiques ! J'avais décidé d'enseigner à certaines personnes quand, brusquement, alors que je marchais, la robe safran disparut et je me suis retrouvée entièrement nue. Mon esprit s'est vidé, la dernière chose dont je me rappelle c'est de m'être trouvée debout toute nue au milieu d'un bâtiment public !"

Eh oui, ce sont des choses qui arrivent. Les gens se lancent dans ce genre d'entreprises sans préparation. La personne en question était effectivement allée dans l'astral, mais elle avait omis de concentrer en permanence une partie de son esprit — de son esprit astral — sur ses vêtements. Aussi, lorsqu'elle a décidé d'enseigner à des gens qui en savaient déjà plus qu'elle, le fragment de son esprit qui aurait dû rester cristallisé sur l'idée de vêtements a décroché, et alors — eh bien, elle s'est trouvée dans une situation bien embarrassante au milieu d'un édifice public avec, sans nul doute, toute une foule intéressée. Est-ce que ça ne VOUS intéresserait pas tout autant si une femme nue apparaissait subitement devant vous ? Les ‘streakers’ (personne qui court toute nue lors de manifestations publiques — NdT) de nos jours semblent fortement attirer l'attention. Aussi, je vous laisse juger de vos propres réactions.

Ma correspondante souhaite que je cite son nom. Malheureusement je n'arrive même pas à le lire, pas plus que son adresse, d'ailleurs, car elle ne me la donne pas. Je l'appellerai donc l'Inconnue. Elle veut également savoir quand les soucoupes volantes commenceront à venir en grand nombre. En vérité, je serais surpris que l'on n'en signale pas en grand nombre dans l'avenir immédiat et je vais vous suggérer quelque chose. Vous avez certainement lu de temps en temps que des vaisseaux de la marine norvégienne, danoise, suédoise ou de quelque autre nationalité ont coincé un ‘sous-marin’ dans un fjord et qu'il lui est impossible de s'échapper. Bravo ! Les journaux racontent toute l'affaire, la radio aussi et nous voilà persuadés que le sous-marin inconnu, qui, laisse-t-on entendre, est de toute évidence Russe, est bel et bien coincé, qu'il ne peut pas s'évader. Les bâtiments de guerre des Nations unies sont présents en force avec tout leur attirail de détection sous-marine, prêts à bombarder le submersible pour l'obliger à faire surface s'il ne se rend pas. Vous avez lu de telles histoires dans la presse, n'est-ce pas ? Vous en avez entendu parler à la radio ? Bon. Alors demandez-vous ceci : avez-vous su ce que cela avait donné finalement ? Je pense que non, qu'on a fait le silence là-dessus. J'ai des raisons de croire qu'il y a des OVNIs qui viennent de l'intérieur de la Terre et qui sont capables de naviguer sous les eaux exactement comme les sous-marins. Et je crois que ces OVNIs sont quelquefois décelés par des navires de différentes nations, mais qu'ils peuvent toujours s'enfuir.

Une prédiction a été faite il y a de très nombreuses années : cette année, l'année 1974, verrait une confrontation entre les navires du monde et un OVNI immergé. Il a été prédit qu'il y aurait une collision entre un sous-marin et un OVNI, que quelques-uns des passagers de ce dernier seraient sauvés et que l'on constaterait sans doute possible que ce ne sont pas des humains dans le sens que l'on donne à ce mot à la surface de la Terre. Il peut y avoir une certaine imprécision au niveau de la datation des prédictions, vous savez, aussi je crois vraiment que quelque chose de ce genre se produira en 1974 ou 1975, SI CELA NE S'EST PAS DÉJÀ PRODUIT.

Je dis "si cela ne s'est pas déjà produit", parce que je trouve vraiment curieux le silence qu'observent les Gouvernements. On apprend qu'un sous-marin s'est fait piéger, cela cause une profonde émotion, des communiqués sont publiés d'heure en heure — et puis, brusquement... plus rien, plus un mot, tout est oublié. On a beau enquêter, personne ne sait plus rien. À croire qu'il ne s'est jamais rien passé. Mais si on avait trouvé, et peut-être sauvé, des gens dans un OVNI, les Gouvernements seraient intervenus pour empêcher que la vérité soit connue de ceux qui ont le droit de la connaître — les peuples — jusqu'à ce qu'ils aient décidé comment l'utiliser pour en tirer le maximum d'avantages.

Voici encore une belle question : "Dans quelles conditions peut-on avoir accès aux Archives Akashiques pour connaître l'avenir de quelqu'un d'autre ?"

C'est impossible pour un humain normal qui n'a pas subi une formation tout à fait spéciale tout au long de sa vie. Les Archives de chaque personne ne peuvent pas (normalement) être vues par quelqu'un d'autre avant que l'intéressé quitte la Terre et soit, le malheureux, dans la Salle des Souvenirs où il doit les voir in extenso en rougissant de honte !

J'ai là un correspondant qui devrait se faire examiner par un bon oculiste car il m'écrit ceci : "Docteur Rampa, savez-vous que vous ressemblez de façon stupéfiante au Roi Fayçal d'Arabie Saoudite ? Oui, Time Magazine a publié une photo du Roi Fayçal et j'affirme catégoriquement que vous lui ressemblez."

Puis-je présenter à Votre Majesté le Roi Fayçal mes humbles excuses, car si elle me ressemble — eh bien, je la plains ! Personnellement, je ne vois aucune ressemblance sauf que le roi Fayçal a deux yeux, un nez, une bouche et deux oreilles. Moi aussi : j'ai deux yeux, un nez, une bouche et deux oreilles, de sorte qu'il doit évidemment y avoir une certaine ressemblance. Mais je crois que le Roi Fayçal a beaucoup plus de cheveux que moi. Je suis chauve et, quand il fait chaud, les mouches se servent de mon crâne comme d'une patinoire.

"Est-il possible d'avoir un enfant physique ou astral à la suite de relations astrales ?"

Non, il n'y a aucune chance d'en avoir encore que, à en croire certaines de mes correspondantes, c'est non seulement possible, mais cela arrive. C'est ainsi que lorsque j'habitais à Prescott, dans l'Ontario, il y a bien des années, une dame que je n'avais jamais vue — il y avait toujours eu quelques centaines de milles (km) entre nous — m'écrivit pour m'annoncer qu'elle était enceinte de mes œuvres. Selon elle, je l'avais visitée dans l'astral et (faisons preuve de tact) ‘je lui avais fait voir la feuille à l'envers’. Première nouvelle ! Apparemment, j'ai raté l'occasion de me divertir car je n'ai aucun souvenir de la chose. La pauvre femme ne semblait pas réaliser que le mari avec qui elle dort et fait probablement autre chose avait peut-être plus de responsabilité que moi en l'occurrence. Toujours est-il que, je vous le garantis, il n'est pas possible d'aller faire un tour dans l'astral pour engrosser les dames. Je suis désolé de vous faire de la peine, mais c'est comme ça : on ne peut pas.

Voici une bonne question : "Je vois parfois des petits enfants qui ont l'air de parler tout seuls mais qui, en réalité, parlent à ‘quelqu'un’. En général, ils paraissent regarder directement quelqu'un que je ne vois pas. Ils ont quelquefois de longues conversations. À qui parlent-ils ? Aux Esprits de la Nature ? Est-ce que les petits enfants peuvent voir dans le monde astral toutes les fois qu'ils le veulent ?"

Bien entendu ! Ils sont capables de voir les gens dans l'astral et de leur parler. C'est tout simple, en vérité, car les vibrations des petits enfants étant élevées, il leur est possible d'entrer en contact avec les gens de l'astral dont les vibrations sont plus basses. Il existe aussi des amis spirituels spéciaux qui veillent sur eux. En d'autres termes, les fées sont réelles et ce n'est que lorsque les parents stupides leur disent qu'il ne faut pas raconter de mensonges et qu'ils ne voient évidemment personne, que les enfants perdent cette faculté. En fait, les parents sont les plus mauvais amis des enfants. Ils se croient trop souvent omnipotents, se figurant qu'ils sont la source de toute connaissance. Ils cherchent à dominer leurs enfants et ils les broient, ils détruisent leurs facultés naturelles. Il est déplorable que ce soit à cause des adultes que les habitants de l'astral aient tant de mal à entrer en contact avec ce monde.

Avez-vous envie de sourire ? Eh bien, que répondriez-vous à une question comme celle-ci : "Pourquoi les moines Bouddhistes ne peuvent-ils pas se marier ?"

Je répondrai par une autre question : "Pourquoi les prêtres Catholiques ne peuvent-ils pas se marier ?" Parce que c'est manifestement là un aspect de leur religion, de la discipline religieuse. Beaucoup d'Églises, et pas seulement d'Églises Chrétiennes, d'ailleurs, considèrent qu'un homme doit consacrer sa vie tout entière à sa religion. Qu'il doit, en fait, épouser sa religion. Beaucoup d'Églises ou de cultes croient que si un homme se marie, son esprit sera moins disponible — à cause de l'attrait que sa femme exercera sur lui, par exemple — et qu'il ne pourra pas, en conséquence, penser tout le temps à ses devoirs religieux. Voilà pourquoi les prêtres Catholiques et certains qui ne sont pas Catholiques ne se marient pas. Mais beaucoup de moines Bouddhistes de différentes sectes se marient tout comme beaucoup de prêtres Chrétiens de différentes obédiences. Les pasteurs Protestants se marient, pas les curés Catholiques. C'est une simple question de croyance, voilà tout.

J'entretiens une correspondance régulière avec une dame et un monsieur dont le fils est atteint de débilité mentale. C'est un enfant arriéré. La médecine ne semble malheureusement pas pouvoir grand-chose dans ces cas-là et elle essaie souvent de persuader les parents de confier l'enfant à une institution spécialisée.

En ce qui concerne ce garçon, il fait des progrès et je crois que, avec le temps et l'amour dont l'entourent son père et sa mère, il deviendra presque normal. Il semble que, lorsqu'il était tout petit, un médecin imprudent a essayé sur lui un nouveau remède en employant des doses auxquelles un adulte n'aurait pas résisté. Depuis, le petit garçon souffre de très graves troubles mentaux. Il ne parle pas, mais je crois que son état s'améliore. J'ai conseillé qu'on le place chez des amis qui possèdent une ferme car, souvent, quand un enfant ainsi affligé se trouve au milieu d'animaux, etc., moins privilégiés que lui, il fait de grands progrès parce qu'il fait tout ce qu'il peut pour aider et comprendre les bêtes.

Dans bien des cas, un enfant retardé éprouve en voyant un animal une sorte de sentiment de solidarité. Il comprend que l'animal ne sait pas parler, lui non plus, et cela crée un lien entre eux. Si, dans une ferme, on lui donne des tâches adaptées à ses capacités, le sens de ses responsabilités s'éveille en lui et cela déclenche une réaction positive au niveau de l'intelligence.

Il est scandaleux, il est criminel d'enfermer un enfant arriéré dans une institution pour débiles mentaux tant que subsiste une parcelle d'espoir que l'affection qu'il peut trouver à la maison ou l'affection et la compréhension qu'il peut trouver à la ferme lui permettront de rattraper quelque peu son retard. Je connais de nombreux exemples d'idiots mongoliens — qui n'étaient nullement idiots — qui se sont grandement améliorés à partir du moment où ils ont eu la possibilité de rendre des services dans un élevage.

Se rappelle-t-on que, dans un précédent livre, j'avais prédit la destitution d'un Président des États-Unis ? Eh bien, à l'heure où j'écris ces lignes, on attend que le Président Nixon annonce sa démission. Le malheureux a sûrement été soumis à des pressions assez intenses et, d'après ce qu'on peut lire dans les journaux, ses nerfs sont suffisamment ébranlés pour que cela puisse affecter sa santé mentale. Toujours est-il qu'il arrive parfois que les prophéties se réalisent, voyez-vous ? Mais j'ai appris de sources parfaitement dignes de foi que le Président Nixon — probablement l'ancien Président quand vous lirez ceci — a été informé par une astrologue, ou je ne sais quoi, fort connue qu'il ne lui arriverait rien. Elle a tapé à côté de la plaque, n'est-il pas vrai ?

En fait, tout se produit par cycles. Les ennuis qu'ont les Rois, les Présidents et le reste obéissent à des cycles. Aussi, si l'on sait où regarder, on peut déterminer ces périodes cycliques. De même peut-on deviner avec une grande exactitude quand éclatera une nouvelle guerre. Si vous vous étiez suffisamment intéressés à la question pour noter les dates des guerres et en tracer le graphique, vous auriez constaté qu'elles suivent une courbe plus ou moins régulière. Or, c'est la même chose dans tous les domaines. Même dans la vie humaine tout obéit à des cycles, comme toutes les femmes le savent, et puis il y a les cycles liés aux phases de la Lune. Mais il existe en outre des cycles auxquels les êtres humains sont particulièrement sensibles tels que le cycle de vingt-trois jours commandant les fluctuations de la santé, le cycle de vingt-huit jours et un autre dont la période est de trente-trois jours. Tout — la santé, l'énergie nerveuse, l'intellect — tout est en dents de scie. Et comme les trois cycles ne coïncident que de loin en loin, on peut avoir une période extrêmement favorable ou extrêmement mauvaise pendant un jour ou deux.

Je consigne régulièrement mes cycles — les vingt-trois, vingt-huit et trente-trois jours — et, tout récemment, j'étais au summum de ce qui est pour moi une période de bonne santé ainsi que les cycles le prédisaient. Et puis, les trois sont entrés ensemble dans leur phase de déclin. Résultat : j'ai été transporté à l'hôpital dans un bien triste état — je préfère ne pas y penser tellement je souffrais. J'y suis resté jusqu'à ce que les cycles s'inversent, permettant à ma santé de se rétablir, après quoi je suis rentré chez moi.

Toute vie est constituée de cycles de ce genre et, si l'on sait comment s'y prendre, on peut les traduire sous forme d'un diagramme. Ce n'est pas tout : on peut — toujours quand on sait s'y prendre — déterminer les cycles qui président aux événements mondiaux, savoir ce qui se produira dans tel pays ou dans tel autre, quelle sorte de personnes seront prochainement assassinées, ce que ces mauvais garnements de Russes vont faire pour bouleverser la tranquillité du monde. Dommage que les Russes soient tellement xénophobes : ils se rendent très malheureux, convaincus qu'ils sont que tout le monde en veut à ces pauvres petits Russes alors que, en réalité, la plupart du temps on se moque d'eux comme d'une guigne. N'empêche qu'ils n'y vont pas de main morte, je suis payé pour le savoir.

Ne serait-il pas bien agréable de pouvoir obtenir que nos Seigneurs et Maîtres, qui font mine d'être un Gouvernement élu, dressent des tableaux indiquant les événements mondiaux et à quel moment nous pourrons nous attendre à l'augmentation ou — prodige ! — à une diminution des impôts sur le revenu, encore que cette dernière hypothèse ne semble pas plausible. Les Gouvernements sont toujours disposés à décréter une hausse des prix, une augmentation des impôts, etc., mais ils ne lèvent jamais le petit doigt pour les faire baisser, n'est-il pas vrai ? L'impôt sur le revenu a été mis en application, je crois, aux termes du Defense of the Realm Act (D.O.R.A.) (Loi sur la Défense du Royaume — NdT) en Angleterre pendant la guerre de 1914-1918. Ce n'était qu'une disposition provisoire qui devait être abrogée à la fin des hostilités. Eh bien, au Canada comme aux États-Unis, le Gouvernement nous accable d'impôts écrasants, puis la Province ou l'État prend sa part du gâteau en exigeant de lourdes taxes et, en certains endroits, la municipalité cupide vous frappe d'un troisième impôt sur le revenu. Cela me fait penser au sort de l'écrivain. D'abord, il verse une commission à un ou deux agents littéraires, puis il paye un impôt au pays qui publie un de ses livres, puis il perd de l'argent à cause du cours du change — qui m'est toujours défavorable ! — enfin le malheureux doit encore payer des impôts à son propre pays. S'il est particulièrement malchanceux, il versera encore une taxe fédérale, puis une taxe provinciale, voire une taxe municipale si ce n'est pas son jour de veine. Et, après tout cela, il risque de s'apercevoir qu'il existe une quelconque taxe scolaire parce que, pour Dieu sait quelle mystérieuse raison, les Catholiques ont forcé la main au Gouvernement afin de pouvoir réclamer de l'argent aux gens pour qu'ils contribuent à l'éducation des petits Catholiques. Quel drôle de monde, n'est-ce pas ?

Mais mon Respecté Ami, Paddle Boat Moffet, a une question. Paddle Boat aime les bateaux et c'est son amour des bateaux qui m'a conduit à le rebaptiser ‘Paddle Boat’, un nom qui semble l'enchanter. C'est un modéliste très doué. J'étais écœuré de le voir fabriquer de ridicules bateaux à voiles d'autrefois. Après tout, qui s'intéresse à des bateaux qui ne sont que de simples morceaux de bois se déplaçant grâce à un bout d'étoffe collé à un bâton appelé mât ? Les modélistes de talent fabriquent tous des navires à aubes ou de bons vieux vapeurs. Et voilà comment Paddle Boat Moffet, stimulé par son nouveau nom, est actuellement en train de fabriquer un bateau à aubes.

Mais l'histoire de la Marie-Céleste le tracasse. Vous la connaissez sans doute tous, mais si tante Agatha n'est pas au courant, laissez-moi vous dire, tantine, que la Marie-Céleste est — ou était — un voilier qui assurait un service régulier. Un beau jour — ou, plus exactement, un beau soir — un vaisseau vit la Marie-Céleste voguant à sa rencontre toutes voiles dehors et vent en poupe. Mais c'était le crépuscule — comme dans ce livre — et, compte tenu des règlements navals, elle aurait dû avoir des feux. Or, il n'y en avait pas et un certain nombre d'anomalies troublèrent les marins du vaisseau. Aussi, après une très longue poursuite, quelques-uns d'entre eux purent monter à bord de la Marie-Céleste et carguer ses voiles.

C'est alors qu'ils eurent la chair de poule, ou ce qu'ont les matelots quand ils sont saisis d'effroi, car il n'y avait personne à bord de la Marie-Céleste, pas une âme. Tout était parfaitement en ordre, une table était même dressée pour un convive inconnu.

Au fil des années, beaucoup d'hypothèses ont été émises pour expliquer ce qui s'est produit sur la Marie-Céleste. On ne releva pas la moindre trace de violence. Alors ? Que s'est-il passé ? Les canots de sauvetage étaient à bord : donc, l'équipage ne les a pas pris en croyant à un éventuel naufrage. Tout était normal — sauf qu'il n'y avait personne. C'est tout.

Il y a eu beaucoup d'autres bateaux comme celui-là. Des navires intacts où tout était parfaitement en ordre, mais sans personne à leur bord. Si vous avez la curiosité de lire mes autres livres, vous ferez connaissance avec le Triangle des Bermudes où non seulement des équipages, mais des navires eux-mêmes se sont volatilisés. Des avions également et, dans un cas avéré, au moins, la radio a capté des voix qui s'éloignaient et s'évanouissaient de façon fantomatique.

Paddle Boat Moffet veut savoir ce qui s'est passé.

Eh bien, il y a une autre dimension de temps qui croise notre monde. Il y a un autre monde entremêlé avec le nôtre. "Dans ce cas, comment se fait-il qu'on ne le voit pas !" demandent beaucoup de gens. On ne le voit pas parce qu'il est sur une fréquence différente. Voyez la chose comme ceci : j'ignore combien d'entre vous s'intéressent aux ondes courtes, mais vous êtes très nombreux à avoir connu cette expérience : une station qui émet sur ondes courtes — disons, par exemple, la B.B.C. dans la bande de 31 mètres — et, brusquement, le programme disparaît et vous entendez à la place Moscou, supposons, la voix de Moscou qui déverse sa propagande contre les pays Capitalistes. Et avant même que vous ayez eu le temps de tourner le bouton du sélecteur, les braillements de Moscou font à nouveau place à la B.B.C. Les deux stations n'ont évidemment pas cessé d'émettre, mais votre poste était réglé sur l'une d'elles. Si une déviation de fréquence intervient quelque part, la seconde se substitue à la première. C'est la même chose pour les deux mondes. Ils ne peuvent se voir mutuellement.

Prenons une autre image. Sur notre monde, nous voyons grâce à un certain type de lumière. Mais supposons qu'elle s'éteigne et soit remplacée par quelque chose d'autre, des rayons infrarouges, par exemple. Nous serions alors apparemment plongés dans l'obscurité, mais une personne dont la vue serait adaptée aux infrarouges verrait parfaitement, alors qu'elle serait totalement aveugle à notre lumière. En conséquence, si notre monde est sur une fréquence et notre monde jumeau sur une autre, il n'y a pas d'interaction entre eux et ils s'ignorent réciproquement, mais (et cela uniquement à titre d'exemple) dans les deux mondes qui s'entremêlent dans le Triangle des Bermudes particulièrement, lorsqu'il y a une fluctuation de fréquence, le pauvre diable qui se trouve à ce point critique risque de passer de l'un à l'autre ! De quoi éprouver un méchant choc, n'est-ce pas ? L'autre monde étant le jumeau du nôtre, le malheureux qui a franchi la barrière dans un bateau ou un avion est projeté dans un monde semblable et en un lieu semblable du monde bis, mais il ne connaît pas la langue, peut-être même que sa vision est moins bonne et qu'il voit seulement comme on voit au crépuscule — mais c'est que je suis hanté par ce mot !

D'ailleurs, soyez-en assuré, les habitants de l'autre monde viennent aussi bien sur le nôtre. Je connais, en fait, un cas authentique qui s'est produit en Argentine, car je me trouvais dans la région à l'époque. Mais ceci est une autre histoire.

Ainsi, Paddle Boat Moffet, la Marie-Céleste et d'autres bâtiments pourraient continuer de naviguer après avoir franchi la frontière mais, dans le cas de la Marie-Céleste, il n'est pas exclu que son équipage ait été enlevé aux fins d'examen par un OVNI, ou même par un autre navire qui se trouvait de l'autre côté de la ‘barrière’. Les deux éventualités sont possibles et se sont l'une et l'autre produites dans le cas d'autres bateaux.

 

Chapitre Dix

Je viens d'assister par l'intermédiaire de mon vieux transistor à la tragédie d'une nation et j'en suis bouleversé. Bien sûr, quand vous lirez ce livre, ce sera de l'histoire ancienne. Peut-être même que le nouveau Président sera parti, lui aussi. Aujourd'hui, plus rien ne m'étonnerait. Mais j'ai assisté à la tragédie d'une nation.

Cette tragédie n'est pas le fait de Richard Nixon. Richard Nixon, j'en conviens, n'est pas un saint et, en vérité, j'imagine qu'il lui pousserait plus facilement des cornes sur le front que des ailes dans le dos, mais il a fait beaucoup de bonnes choses et, à mon avis, pas plus de mauvaises que d'autres qui ont été Présidents des États-Unis. L'immonde Kennedy est l'une de mes bêtes noires — le grand et glorieux (qu'on dit !) John Kennedy qu'on aurait dû chasser de son poste à coups de pied des années avant qu'il fût assassiné. Si vous vous interrogez sur cette grande et glorieuse figure, songez à la tragédie de la Baie des Cochons, à Cuba, songez à toutes les promesses rompues et à son comportement de playboy. À mon sens, John Kennedy fut le pire des Présidents que les États-Unis aient jamais eus. Je dirais qu'il fut plus mauvais, et de loin, que Nixon, plus mauvais même que l'aurait été Nixon si Nixon avait essayé d'être mauvais.

La tragédie des États-Unis n'est pas la tragédie du Président, c'est la tragédie de la presse, car tout le mal vient de ces infâmes journalistes, et je ne comprends pas que des gens tenus pour sains d'esprit tolèrent la presse. Il faudrait qu'il y ait une censure, mais pour dire les choses sans mâcher les mots, aucun politicard n'a assez de cran pour imposer ou même pour lancer cette idée.

Je sais bien comment la presse qui ment est capable de fabriquer des ‘preuves’ et, ensuite, d'accuser, de juger et de condamner une personne qui, en réalité, n'a pas un iota de culpabilité.

Je ne prétends pas que le Président Nixon était innocent, ni même que la plus puissante de ces lessives miraculeuses dont la publicité nous rebat les oreilles le rendrait blanc comme neige, quel que soit le nombre de récurages qu'on lui fasse subir, mais il n'était pas aussi mauvais que la presse l'a dépeint. J'irai encore plus loin : il n'a rien fait de pire que n'importe quel autre Président. Je comprends tout à fait son point de vue et je le définirais comme un Président américain parfaitement ordinaire et banal. C'est au dénommé Kennedy que je décernerais la médaille de plus mauvais Président ; je crois qu'il aurait entraîné les U.S.A. à la guerre, je crois qu'il a causé plus de malheurs que Nixon ne l'aurait pu.

La presse n'a pas plus que l'Église le droit de s'immiscer dans la politique. Cela a toujours été pour moi une source d'étonnement qu'en Irlande, par exemple, un brandisseur de bible ait mis son lutrin au rancart et quitté la chaire pour devenir un révolutionnaire. Comment s'appelle ce type ? Paisley, je crois. Mais si un homme a une vocation pour les Ordres, pourquoi se met-il brusquement à donner des ordres révolutionnaires ?

Même chose pour le vieux Makarios qui s'est sauvé si précipitamment de Chypre que personne n'a pu le rattraper. Encore un ecclésiastique — un Archevêque, cette fois — qui a oublié son saint ministère pour s'engager sur la voie révolutionnaire et je considère, quant à moi, que les révolutionnaires ne sont rien d'autre qu'une bande d'assassins. Tout le monde a le droit d'avoir son opinion et voici la mienne : un prêtre qui oublie son saint ministère et abandonne en bêlant ses ouailles pour prendre un fusil devrait être défroqué. Mieux que cela : déculotté !

J'ai été pour ma part copieusement persécuté par la presse, et bien que je ne puisse pas dire que je haïsse réellement quiconque, je suis aussi près d'haïr la presse que je puisse l'être de qui que ce soit dans le monde. Je préférerais serrer la main de Satan et de sa grand-mère — Satan a-t-il une grand-mère ? — que celle d'un journaliste, car ces gens-là sont véritablement la lie de la Terre. Quand on les entend à la radio, on frissonne devant l'arrogance avec laquelle ils régentent les gens, devant la manière qu'ils ont d'essayer de les obliger à dire ce qu'ils veulent qu'ils disent. Pour ce qui est du nouveau Président, j'ai entendu les journalistes dire ce que Gerald Ford ferait. Si les journalistes sont tellement importants, s'ils savent tout, on se demande bien pourquoi l'Amérique a besoin d'un Président. Pourquoi le Congrès, le Sénat, les Boy Scouts ou je ne sais quoi ne téléphonent-ils donc pas tous les matins à la presse pour prendre ses ordres ? Les journalistes ne sont, à mon avis, qu'une bande d'imbéciles illettrés et ignorants toujours prêts à faire leur beurre sur les malheurs d'autrui et même sur la tragédie d'une nation. À bas la presse !

J'ai une lettre de quelqu'un qui connaît la difficulté suivante :

"Dans vos livres, et dans d'autres livres aussi, il est dit que, de temps en temps, le monde subit une sorte de changement de cycle, de civilisation. Mais si c'est vrai, il devrait y avoir des vestiges d'autres civilisations. Or, on n'en trouve jamais. Cela me conduit à croire que la Bible a raison et que le monde n'a pas plus de trois ou quatre mille ans d'âge."

Ce gars-là doit sûrement être journaliste ! Enfin, imaginez un instant que vous êtes une fourmi en train de folâtrer dans un champ. Vous voyez ce gros nuage qui approche, là-bas ? Comme vous êtes une Sage Fourmi, vous vous précipitez aussi vite que vous le pouvez vers l'arbre le plus proche et vous l'escaladez en jouant de vos six ou huit, ou je ne sais au juste combien de pattes. Une fois en haut, vous avez une vue imprenable sur le monde que vous dominez.

Le paysan arrête son tracteur poussif, descend, ouvre la barrière de son pré, remonte sur son tracteur et le remet en marche. Après s'être un peu gratté la tête, avoir allumé une cigarette et craché avec force, il commence à tracer son sillon. Et ce qui était votre monde, ce qui était une surface douce recouverte de belle herbe verte est alors bouleversé : le fermier laboure. Il laboure, il laboure, il laboure en profondeur de sorte que toute la surface de votre monde, c'est-à-dire le champ, est mise sens dessus dessous, et c'est un beau gâchis. Vos amies les fourmis de la colonie disparaissent à jamais : l'un des socs y a veillé de la manière la plus définitive qui soit. La fourmilière est éventrée, de grosses mottes de terre émiettées retombent sur les fourmis, puis une de ces espèces de lames par quoi se termine la charrue taillade le linceul de terre recouvrant la défunte colonie, défonce de plus belle et dans tous les sens. Au second passage, une des roues arrière du tracteur a encore davantage enfoncé le tout.

Et vous, la dernière fourmi du monde — votre monde est le champ, rappelez-vous — vous tremblez d'effroi. Tout a changé d'aspect. De hautes falaises de terre se dressent là où il y avait un sol lisse et, peut-être, de l'herbe. Rien ne demeure plus de ce qui vous était familier. Mais si vous étiez doué d'une grande longévité — je ne sais pas combien de temps vit une fourmi — vous verriez que le vent et la pluie recommenceront à aplanir le sol. Avant cela, néanmoins, il se peut que le paysan ou son fils vienne avec un semoir, encore un engin qui sert à remuer la terre en répandant partout des graines. Des nuées d'oiseaux suivent le semoir et vous, malheureuse fourmi, vous aurez tout intérêt à serrer bien fort la queue entre les jambes si vous y tenez.

C'est ainsi que se passent les choses sur la Terre. Prenez ce que nous autres, habitants de la Terre, appelons une puissante civilisation, New York, par exemple (est-elle puissante après le Watergate ?). Supposons que vienne la fin d'un cycle. Il y aura de terribles tremblements de terre, si colossaux que vous n'aurez jamais rien imaginé de tel — et d'ailleurs vous n'imaginerez rien du tout, car vous n'y survivrez pas. Ces tremblements de terre ouvriront des crevasses qui engloutiront les édifices, des failles de près d'un demi-mille (0,8 km) de profondeur, peut-être, et toutes les constructions constituant New York y disparaîtront. Puis la terre se refermera. Il y aura quelques secousses et, au bout d'un certain temps, il n'y aura plus la moindre trace de cette puissante civilisation.

Le cours des rivières sera évidemment modifié. L'Hudson s'enfoncera dans la terre, les mers envahiront peut-être le continent, peut-être que le site de New York deviendra un plateau sous-marin et, du New York que vous avez connu, il ne demeurera rien.

Cependant, il est faux de dire que tout s'est effacé à jamais sans laisser de traces, amen. Des choses fort intéressantes ont été signalées par des mineurs. Des mineurs qui cherchaient peut-être du charbon et qui, tout au fond de leurs mines, sont tombés (et ça, c'est la vérité) sur un corps de quinze pieds (4,5 m) de long enterré dans le charbon, ou sur des objets façonnés dont certains ont abouti dans les musées.

La Terre a connu de nombreux cycles. Si vous allez dans une ferme et que vous regardez le champ, pouvez-vous dire ce que l'on y faisait pousser dix ans auparavant ? Vous ne pouvez savoir ce qui y poussait vingt ans, cinq ans ni même un an plus tôt, parce que la charrue est passée par là. Peut-être le fermier a-t-il eu une très bonne moisson qui a épuisé la terre. Dans ce cas, il laboure son champ et le laisse en friche pendant une année. Puis il le laboure à nouveau, sème quelque chose d'autre et ainsi de suite. La Terre, elle aussi, est affouillée par les séismes. Après les tremblements de terre viennent les inondations et les tornades qui éparpillent la couche d'humus superficielle et aplanissent tout jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace de ce qu'il y avait auparavant.

Eh bien, jeune homme, vous qui m'écrivez que je ne dis pas la vérité, vous avez perdu une bonne occasion de vous taire. Vous ne savez pas de quoi vous parlez et si j'ai un conseil à vous donner, c'est celui-ci : lisez donc tous mes livres, et le plus tôt sera le mieux.

Mme Mary MacMaggot du Maggotorium, Toadsville, est une fanatique de la médecine par les plantes. Elle croit fermement que les gens qui prennent des remèdes à base de produits chimiques et autres devraient se faire examiner la cervelle. Mme Mary MacMaggot est absolument convaincue qu'il n'y a que les simples qui peuvent vous faire du bien. Pour elle, tout le reste — les pilules, les potions, les onguents et les lotions — ne servent qu'à engraisser les pharmaciens.

En fait, il n'y a généralement pas de différence entre les remèdes confectionnés à partir des plantes et ceux qui sont fabriqués en usine. Vous savez comment cela se passe, n'est-ce pas ? Prenons, par exemple, une plante riche en fer. Ce fer qu'elle contient n'est pas venu tout seul grâce à la bienveillance de la Nature qui sait que Mme Mary MacMaggot aura un jour besoin de fer comme fortifiant. Il vient du sol et je vous conseille de réfléchir à la manière dont les choses procèdent. Cela se passe à peu près de la façon suivante. Toutes les plantes sont faites de cellulose. Ce sont des sortes d'éponges de cellulose dont les cavités sont remplies de matériaux nécessaires à la vie de la plante. La cellulose est une espèce de squelette, de charpente pour la plante. Or, celle qui nous intéresse a une préférence marquée pour les terrains possédant une forte teneur en éléments ferreux. Dans ces conditions, elle se développe bien. Ses racines disséminées au loin absorbent le minerai de fer que la sève fait circuler à travers tous les tissus cellulosiques de la plante et qui est emmagasiné dans ces cavités exactement comme la saleté qui se loge dans les alvéoles d'une éponge avec laquelle on pompe de l'eau sale. Arrive un herboriste. Il cueille une poignée d'herbes ferrugineuses et il fait un joli gâchis. Il en fait une tisane ou bien il les écrase — en tout cas, il concocte une bouillie nauséabonde et l'ingurgite. S'il a eu la chance de tomber sur une plante qui a réussi à absorber une bonne quantité de minerai de fer, cela lui fera du bien, mais si elle est pauvre en fer, il ne lui reste plus qu'à débiter un chapelet de jurons bien sentis et à prendre des pilules.

Tous les grands laboratoires pharmaceutiques ont des équipes qui prospectent les régions exotiques du monde, l'intérieur du Brésil, par exemple. Elles y trouvent toutes sortes de végétaux qui ne poussent nulle part ailleurs, car le Brésil possède des ressources naturelles qui en font un pays merveilleux sous ce rapport.

On inventorie soigneusement les plantes, on les photographie, on les contrôle et on fait des ballots qui sont expédiés aux laboratoires de recherches où elles sont à nouveau examinées à la lumière des informations obtenues des autochtones : un sorcier indigène emploie, par exemple, telle ou telle herbe pour guérir la stérilité, les rhumatismes ou autre chose. Et, en général, les hommes-médecine indigènes ont raison. Ils ont pour guide une expérience qui se transmet de génération en génération et on peut être sûr que s'ils disent que telle ou telle plante est efficace pour soigner telle ou telle maladie, ils sont parfaitement dans le vrai.

Les chercheurs broient ces plantes, les analysent, en extraient les essences, les cristallisent et en déterminent les constituants, les éléments, tout ce qu'elles ont sécrété, et tout le reste. Il est très fréquent qu'ils parviennent à isoler l'élément chimique responsable des guérisons que les sorciers se flattent d'obtenir. Il ne leur reste plus qu'à analyser cet élément pour pouvoir le reproduire fidèlement.

Ainsi, le produit chimique fabriqué en laboratoire, le produit artificiel, est tout simplement la copie du produit naturel et il a un grand avantage sur lui : il est en effet impossible de savoir quelle est la puissance de ce dernier. Il peut fort bien n'en avoir aucune. Mais, s'agissant d'une copie fabriquée en laboratoire, on peut prescrire des doses d'une précision absolue.

Je pense en particulier au curare. Certains Brésiliens d'Amazonie — qui s'appellent Indiens — enduisent d'extrait de curare leurs flèches ou leurs javelots. Une bête atteinte d'une flèche ainsi traitée s'effondre, paralysée. Mais il y a beaucoup de ratés, car lorsqu'on a affaire à des herbes qui poussent naturellement, on ne peut pas être sûr du dosage. On a découvert, il y a quelques années, que le curare pouvait avoir une application chirurgicale utile : il permet de paralyser un patient et de relâcher ses muscles. Mais quand il était administré sous forme d'herbes, les résultats étaient incertains : ou bien le malheureux en mourait ou bien, et c'était souvent le cas, la dose était trop faible pour être efficace. Mais maintenant que le curare médical est fabriqué artificiellement, il n'y a plus de risques car le dosage est toujours exact. C'est donc une bonne chose, Mme Mary MacMaggot, que des usines fabriquent des drogues chimiques permettant des prescriptions et des dosages précis. Imaginez que vous soyez obligée de cueillir et de mâcher une livre (450 g) de fenouil avant que votre toux soit guérie ! À présent, il vous suffit d'avaler un peu de liquide et elle est très vite soignée.

Une autre personne me demande ce que je pense des Arabes et des Juifs. Je vais dire la vérité : je n'en pense rien de particulier parce que, sur Terre, ce sont des gens qui se ressemblent beaucoup. Il y a quelques années encore, les Arabes et les Juifs vivaient en termes très amicaux, ils se mêlaient, il y avait des Arabes dans les communautés juives et des Juifs dans les communautés arabes, leurs relations étaient aussi intimes que possible et il n'y avait pas de querelles entre eux, absolument aucune. Mais, vous savez, l'amour et la haine sont deux choses très semblables — c'est la vie — on peut aimer quelqu'un à la folie et cet amour peut se transformer en haine mortelle presque du jour au lendemain. On peut pareillement s'apercevoir que l'on aime un ennemi exécré presque avant d'avoir compris ce qui vous arrive. Pourquoi ? Parce qu'il y a quelque chose qui marche mal au niveau de la chimie des personnes concernées. Il se peut que les Arabes et les Juifs aient quelque peu modifié leurs habitudes alimentaires et que les produits chimiques qu'ils ingèrent mettent leurs vibrations en opposition. Si les vibrations d'une personne ne sont pas compatibles avec celles d'une autre, c'est la haine, et les vibrations sont très souvent régies par ce que l'on mange, parce que c'est notre nourriture qui nous apporte nos ingrédients chimiques. Voilà pourquoi les traitements à base de méga-vitamines font merveille dans de très nombreux cas et n'ont aucun effet dans d'autres. Aussi, si l'on prenait un groupe de Juifs et un groupe d'Arabes et qu'on leur donnait le même régime, peut-être s'entendraient-ils et ne chercheraient-ils pas à se couper mutuellement la gorge derrière leur dos, si je puis m'exprimer ainsi. Mais je connais, ou j'ai connu, beaucoup de bons Arabes et je connais maintenant beaucoup de bons Juifs. Malheureusement, j'en ai aussi connu un ou deux de mauvais. Il est vrai que j'ai également rencontré quelques mauvais Bouddhistes !

Je reçois souvent des lettres d'Allemagne me reprochant vertement que mes livres ne soient pas publiés dans ce pays. Je n'y peux rien. Toute une campagne a été déclenchée contre moi en Allemagne par des individus qui étaient jaloux que j'écrive sur le Tibet et que mes livres soient véridiques. Mais il me semble que les Allemands sont des gens désagréables, il me semble qu'ils sont les fauteurs de troubles de l'Europe, qu'ils sont terriblement dépourvus d'humour, terriblement lugubres et terriblement collet-monté. À tel point que j'ai dû prendre la décision de ne pas me faire publier en Allemagne. Je ne supporte pas ces gens à l'esprit obtus et j'ai souvent écrit à des Allemands pour leur expliquer le fond de ma pensée, à savoir qu'il aurait peut-être mieux valu pour l'Europe que les Russes aient pris toute l'Allemagne. Si l'on interroge l'histoire, on constate que les Allemands ont atrocement bouleversé le monde depuis l'époque d'Attila, le Roi des Huns.

Aussi, M. l'Allemand qui êtes si mécontent de ne pouvoir vous procurer mes livres dans votre langue, sachez que je ne veux pas qu'ils soient publiés en allemand et que je me moque comme de ma première chemise — et même de la seconde — de ce qu'en pensent les Allemands.

Un gentleman — je suis sûr que c'est un gentleman à cause de sa manière d'écrire — est persuadé que c'est un sort merveilleux que d'être un écrivain. On n'a aucun travail à faire, il suffit de marcher de long en large dans une pièce en dictant à une équipe de secrétaires qui notent les moindres mots qu'on prononce et s'escriment pour en faire une superbe prose qui séduira un éditeur, lequel vous versera des droits d'auteur mirifiques.

Ce correspondant croit que tous les écrivains sont millionnaires, qu'ils font le tour du monde en avion avec des billets de première classe — je devrais peut-être dire des cartes de crédit de première classe — et qu'ils roulent dans des voitures de sport mirobolantes ou des Rolls-Royce. Pensez-vous que je puisse prendre une ou deux minutes pour lui dire de cesser de rêver ? C'est loin d'être aussi facile que cela. Feu Edgar Wallace, je crois, avait une formule, le squelette d'un livre, en quelque sorte. Avec six ou sept intrigues en réserve, il ne changeait que les noms, les lieux et les crimes, il habillait ce squelette et il n'avait plus qu'à faire les cent pas avec un long fume-cigarette entre les doigts en dictant du coin de la bouche (impossible de faire autrement quand on fume en même temps) à deux ou trois sténodactylos.

Ça, c'est de la production de masse. Le pauvre diable d'écrivain moyen ne travaille pas de cette façon. Et puis, savez-vous ce qu'il faut pour écrire des livres authentiques ? Je vais vous le dire.

Avant tout, si l'on veut écrire un livre véridique, il faut avoir eu d'authentiques expériences, des expériences affreuses qui vous marquent pour la vie. Les gens qui ont connu les camps de prisonniers, par exemple, ne sont jamais plus les mêmes après, ils sont marqués. Souvent, cette expérience a détérioré leur santé ou l'a minée depuis. Aussi connaissent-ils certaines choses. Mais encore faut-il qu'ils soient capables d'écrire, capables de traduire leurs expériences en mots sous une forme suffisamment intéressante. S'ils sont en mesure de le faire, il faut qu'ils soient sûrs que leurs expériences sont telles que les lecteurs voudront les connaître.

Le manuscrit tapé, il faut trouver un éditeur qui le lira, mais certaines disciplines mécaniques sont indispensables pour qu'il prête attention à un tel manuscrit. Puisque la question paraît vous intéresser, je vais vous expliquer lesquelles.

Le texte doit être tapé sur un seul côté de la feuille et sans trop de fautes. Il doit y avoir un double interligne. Il y aura dix mots par ligne et vingt-cinq lignes par page, soit deux cent cinquante mots à la page. En ce qui concerne mes livres, un chapitre fait en moyenne vingt pages, soit cinq mille mots et il y en a généralement douze, soit soixante mille mots au total. Et quand on arrive au soixante-millième, on s'aperçoit qu'on a oublié quelque chose d'important et on en rajoute encore quelques-uns.

Il est, semble-t-il, nécessaire que les chapitres aient à peu près la même longueur, parce que la composition de l'ouvrage n'est pas confiée à un seul individu. Le livre est réparti entre un certain nombre de linotypistes, et s'il y en un qui a des chapitres courts et un autre des chapitres longs... on risque d'avoir des ennuis avec le syndicat ou je ne sais quoi. Il est donc préférable que les chapitres soient bien égaux, de l'ordre de cinq mille mots, encore que le premier et le dernier peuvent être un petit peu plus courts.

Le meilleur moyen, et de loin, d'être sûr que l'ouvrage parviendra à l'éditeur est de passer par l'intermédiaire d'un agent littéraire. J'en ai un dont je n'ai qu'à me louer. Depuis le temps, nos relations ne sont pas seulement celles d'un agent et d'un client : je considère que M. Knight est un ami. Il est cet oiseau rare : un agent d'une parfaite honnêteté. Il est absolument nécessaire, cela va sans dire, que votre agent soit honnête et qu'il agisse en votre nom. Voici la raison sociale de mon agence : Stephen Aske, 39 Victoria Street, London, England.

Mais je vous préviens que si vous envoyez un ‘pavé’ qui n'a aucune chance d'être édité, un agent littéraire est en droit de vous réclamer des honoraires de lecture. Par conséquent si, débordant de zèle littéraire, vous éprouvez un irrésistible besoin d'écrire, vous seriez bien avisé de vous adresser (en joignant un timbre pour la réponse) à un agent comme M. Knight pour lui demander son avis : y a-t-il un marché pour tel et tel type d'ouvrage ? etc. Si oui, il vous le dira et vous conseillera sans nul doute de rédiger un synopsis de cinq mille mots environ, exposant brièvement de quoi il sera question dans votre livre.

N'envoyez pas de manuscrit avant d'avoir écrit et n'espérez pas qu'un agent — ni un auteur — vous réponde si vous ne joignez pas le timbre pour la réponse. Un agent doit payer l'imprimeur, la dactylographie, son temps vaut de l'argent, il a des frais généraux tels que l'électricité, le chauffage, etc., il paie sa patente, il paie son loyer et si vous n'observez pas les convenances en joignant un timbre pour la réponse, votre agent potentiel risque de faire ce que je devrais faire : flanquer le tout à la poubelle.

Un bon agent n'a pas de prix. Il prendra contact avec des éditeurs étrangers, il les harcèlera pour qu'ils vous règlent votre dû dans les délais et, croyez-moi, ce n'est pas le cas de tous les éditeurs !

Mais si vous croyez que vous ferez fortune en écrivant, prenez plutôt une pelle et faites-vous maçon ou quelque chose d'approchant. Ce sont ces gens-là qui gagnent de l'argent, aujourd'hui. Un écrivain, à moins qu'il ait quelque chose de particulier à dire, ne gagne souvent pas assez pour vivre, et un auteur affamé est vraiment un affreux spectacle.

Il y a des gens qui me demandent ce que je recommande en matière de musique, des gens qui veulent s'élever, avoir un élan spirituel, et tout, et tout. Cela tombe très bien, car je viens justement de recevoir une lettre d'un jeune Anglais qui me reproche ce que j'ai dit de la ‘musique’ actuelle. Non seulement cela, mais il m'envoie un échantillon de ce qu'il considère être de la bonne musique. Comme je n'ai pas d'électrophone, un de mes amis a essayé ce disque. Résultat : le pauvre a presque cessé d'être mon ami, parce que cette musique se réduisait aux ‘dzing bing bang boum’ d'une kyrielle d'éboueurs en folie atteints de la danse de Saint Guy, tapant sur des couvercles de poubelles. Je préfère qu'on ne m'envoie pas de disque de hard rock. Vous risqueriez de me faire perdre mes amis, que diable ! Alors, prenez bien note : je n'ai pas d'électrophone.

Je crois que la musique doit être apaisante, le genre de chose qui vous fait vous sentir bien, qui intensifie vos vibrations.

Je crois qu'une bonne partie des tendances névrotiques de la vie moderne sont provoquées par une ‘musique’ inadéquate, car quand vous écoutez de la musique vos vibrations personnelles vibrent en sympathie ou deviennent une harmonique de ce que vous écoutez. Par conséquent, si c'est un tas de ces perturbants ‘swing/jazz’ (je pense que c'est comme ça que ça s'appelle) que vous écoutez, vos propres vibrations personnelles seront mises à vif. J'ai l'impression qu'une multitude de troubles nerveux sont dus à l'imitation stéréo qui éructe du hard rock, le son poussé au maximum. En vérité, cela détraque votre psyché. Si donc vous voulez faire des progrès spirituels, écoutez plutôt les vieux maîtres, les classiques, cette musique que la jeune génération n'écoute pas et n'a peut-être jamais écoutée, parce que les jeunes pensent que tout ce qui touche de près ou de loin à ‘l'establishment’ est contraire à leurs intérêts.

Il se passe à peu près la même chose avec la radio d'à présent. On essaye d'écouter un bon programme de musique, et une voix vous interrompt soudain (sur le continent nord-américain, tout au moins) pour vous faire savoir sur un ton hystérique que les pilules Machin guérissent tout depuis la constipation jusqu'aux cors aux pieds. Or, c'est très mauvais — pas la constipation ni les cors aux pieds — mais ces publicités hystériques et tonitruantes, car elles détruisent entièrement les vibrations apaisantes que produit la bonne musique. Aussi, si vous voulez écouter de la bonne musique, écoutez-la enregistrée sur disques ou sur bandes magnétiques pour éviter qu'un jeune homme hystérique vienne vous corner aux oreilles le chant d'amour d'un produit pharmaceutique.

"Docteur Rampa, me dit cette lettre, vous avez écrit quatorze livres jusqu'à présent. Allez-vous continuer d'écrire ? Je pense que vous devriez continuer, je pense que vous devriez continuer jusqu'à la fin."

Vous parlez de quatorze livres, Madame. Celui-ci, ‘Crépuscule’, est le quinzième. Et pourquoi n'en écrirais-je pas d'autres encore comme vous le suggérez ? Après tout, je pourrais peut-être aller jusqu'à ‘minuit’. Qui sait ? Cela dépend de la demande du public, car un éditeur ne publie que s'il existe une demande et rien ne garantit à un auteur que son œuvre sera acceptée. Un écrivain est comme un aveugle : il doit tâtonner. Aussi, si vous voulez d'autres livres, pourquoi ne le demandez-vous pas directement à mon éditeur ? Si vous désirez de meilleures couvertures — ce que j'espère, croyez-moi ! — pourquoi ne pas le faire savoir directement à mon éditeur ? Et si vous n'aimez pas le papier qui pâlit et jaunit, dites-le-lui, je vous prie. Ne me le dites pas à moi, car je vous jure sur tous les livres sacrés que, en ce qui concerne les couvertures, les illustrations, la qualité du papier employé ou la taille des caractères, je n'ai pas voix au chapitre. Prenez-vous-en plutôt à l'éditeur : moi, cela ne m'est pas possible.

Il y a des personnes qui écrivent à Mlle Ku'ei et à Mme Fifi Greywhiskers. Ces deux dames ne sont évidemment plus de ce monde. La vie d'un chat est très courte, vous savez. Les chats vivent à peu près sept fois plus vite que les humains, de sorte qu'une année de notre temps équivaut à sept années du leur. À l'heure actuelle, Miss Cléopâtre a presque soixante ans en termes d'années félines !

Miss Cléopâtre Rampa est une Siamoise brun phoque, et j'affirme de la manière la plus sérieuse qui soit que c'est la personne la plus intelligente, humaine ou non, que j'aie jamais connue. Miss Cléopâtre est de loin la plus intelligente, la plus compatissante et la plus affectueuse de toutes. Elle veille sur moi.

Comme vous savez — ou comme vous devriez maintenant le savoir — je suis malade et, il y a peu de temps, j'ai été vraiment très malade et on m'a enjoint de ne bouger que si c'était absolument nécessaire. Eh bien, Miss Cléopâtre a pris sur elle de me veiller. Elle s'installait sur une petite table — une table de chevet d'hôpital, en fait — et elle y restait toute la nuit, assise toute droite. Si j'avais le malheur de remuer plus qu'elle ne le jugeait indispensable, elle lançait sa patte en avant et me donnait une bonne gifle, comme si j'étais un mauvais garnement qui avait besoin d'être corrigé !

Elle fait des rondes exactement comme une infirmière d'hôpital. Quand elle n'est pas ‘de garde’ en permanence à mon chevet, elle vient me voir plusieurs fois pendant la nuit, elle saute très silencieusement sur mon lit (naturellement, je ne suis pas censé le savoir !) et rampe en catimini jusqu'à mon visage qu'elle scrute intensément pour s'assurer que je respire de façon satisfaisante. Si oui, elle repart sans bruit. Sinon, elle fait un vacarme qui attire du monde.

Depuis que nous nous connaissons, je n'ai jamais vu Cléopâtre se mettre en colère ou faire preuve d'irascibilité. Elle est d'une douceur irréprochable et elle est tout à fait raisonnable. S'il y a quelque chose qu'on ne veut pas qu'elle fasse, il suffit de le lui dire sans avoir besoin de hausser le ton : elle ne le fera plus. Bouton d'Or, par exemple, n'aime pas que les Petites Personnes s'asseyent sur ses chapeaux ce qui, d'un point de vue féminin, est sans doute compréhensible. Elle l'a dit à Cléo d'une voix calme et sans s'énerver : et Cléo n'a plus jamais recommencé.

Fat Taddy vit aussi avec nous. C'est une Siamoise bleue, beaucoup plus lourde que Cléo et moins intelligente qu'elle au sens matériel et physique, encore que, comparée aux autres chats, elle soit d'une intelligence supérieure. C'est dans le domaine de la télépathie que s'exerce tout particulièrement son talent. Je n'ai jamais rencontré une créature aussi douée sous ce rapport. Quand elle veut, elle communique ce qu'elle a à exprimer aussi bruyamment qu'un haut-parleur qui vous braille aux oreilles. Elle est sous la responsabilité de Cléo qui la cornaque plus ou moins et veille à ce qu'elle se conduise comme il faut. Mais Cléo est mon garde personnel. Taddy préfère garder la nourriture !

Vous avez peut-être deviné qu'il y a des gens qui me posent toutes sortes de questions bizarres. Et aussi des questions personnelles. Ils veulent, par exemple, connaître mon âge, ce qui ne regarde personne. On me demande parfois si j'ai une pension-vieillesse et je suis en mesure de répondre que je n'ai pas pu l'obtenir pour une raison curieuse. J'ai passé un certain temps en Amérique du Sud et n'ayant pas remis les pieds au Canada pendant dix ans, on ne m'a pas accordé ma pension. Aussi, les citoyens âgés aimeront peut-être savoir que, en vertu des lois canadiennes, il faut avoir résidé sans interruption au Canada pendant dix années — même si l'on est naturalisé — pour bénéficier de la retraite-vieillesse. En 1975, j'aurais mes dix ans pleins de sorte que, si je suis encore en vie, je devrai signer une procuration grâce à laquelle quelqu'un d'autre pourra toucher ma pension à ma place puisque je suis incapable de me déplacer pour ce faire.

On m'a demandé aussi si Mme Rampa vivait toujours avec moi. J'étais sur le point de répondre : "Évidemment !" mais en une époque comme la nôtre où l'on divorce pour un oui ou pour un non, ce n'est pas tellement évident, n'est-il pas vrai ? Je réponds donc : Mme Rampa vit avec moi de même que Bouton d'Or, Mme S.M. Rouse, qui est véritablement un membre, et un membre très important, de la famille.

Il m'arrive de recevoir d'Australie des lettres injurieuses. Un certain Samuels m'a un jour écrit de là-bas pour me dire sur un ton fort déplaisant que Mme Rampa n'ouvre pas la bouche et que si je n'étais pas un charlatan, pourquoi ne le disait-elle pas ? En fait, elle l'a dit, et bien des fois. Mais voici ce que je me propose de faire : je vais laisser Mme Rampa commencer le prochain chapitre. Ainsi pourra-t-elle dire ce qu'il lui plaira sans que je lui souffle quoi que ce soit ou que je guide sa main. Monsieur l'Éditeur, voudriez-vous donc, je vous prie, mettre un peu de musique douce et baisser l'éclairage à l'intention de nos Lecteurs. Préparez-vous à allumer le projecteur, car c'est Mme Rampa qui va ouvrir le prochain chapitre.

 

Chapitre Onze

Permettez-moi de vous présenter Mme S.A. Rampa. Je lui ai offert la possibilité de dire ce qu'elle désire dire. Je lui cède la parole.

 

"On m'a proposé d'apporter une modeste contribution à ce livre, le quinzième, d'en écrire un chapitre, par exemple, et, sur le moment, cette idée m'a causé un choc.

"Non ! Je n'aurai pas la présomption de m'essayer à rédiger un chapitre, mais puisque l'Auteur y consent, je serai très heureuse de faire quelques commentaires.

"Ce soir, j'ai fini de lire le texte du Chapitre Neuf, tout frais sorti de la machine à écrire, et je crois que le Chapitre Dix est également terminé mais, celui-là, je ne l'ai pas encore lu. Aussi, si je ne me dépêche pas, il sera trop tard pour cet ouvrage.

"Pendant que je me livrais à mes occupations vespérales — arroser les plantes, préparer le dîner, m'occuper de Cléopâtre et de Tadalinka — je songeais à tout ce que j'avais lu dans les pages de ‘Crépuscule’.

"Je voudrais avant tout préciser que lorsque Lobsang Rampa dit ‘ma femme’ ou ‘Mme Rampa’, il s'agit toujours de la personne présentée sous d'autres noms dans des livres antérieurs, c'est toujours ‘Ma’ de Vivre avec le Lama, ‘La femme du Vieille Homme’ de Au-delà du Dixième, ‘Ra'ab’ de La Treizième Chandelle. Il convient, me semble-t-il, de vous donner l'assurance que Lobsang Rampa est une personne loyale et fidèle et qu'il n'est pas dans ses habitudes de changer fréquemment de partenaire. J'espère qu'on peut en dire autant de moi.

"On a raconté beaucoup de choses pour et contre nous, de la même façon que l'on a critiqué le Président des États-Unis d'Amérique qui vient de démissionner, contraint et forcé.

"La presse nous a fait grandement souffrir, tout comme elle a fait souffrir le Président Nixon, et ces derniers jours nous ont rappelé que ce sont les critiques qui en savent le moins qui sont les plus prolixes. Autrement, ces gens s'emploieraient à trouver des solutions pour améliorer les choses au lieu d'essayer de contrecarrer les efforts de la poignée d'hommes qui désirent faire du bien à leurs semblables.

"Néanmoins, ce soir, je n'ai pas l'intention de critiquer, mais de faire quelques commentaires à propos de l'Auteur de ce livre, ‘Crépuscule’.

"Le Dr Rampa n'est pas le vieillard acariâtre et grincheux que certains ont inconsidérément décrit. En vérité, il est extrêmement mal portant et c'est là une raison suffisante pour être grognon et irritable, mais ce n'est pas un personnage imbuvable et quinteux. Bien au contraire, il pense continuellement aux autres, et j'ai noté plus attentivement que jamais au cours de ces dernières semaines la profondeur de sa compassion envers ceux qui sont dans le malheur. Hier soir, nous avons entendu tous les deux comme tout le monde la radio annoncer la nouvelle tragique du départ imminent du Président, et le Dr Rampa a été tellement ému par la tristesse de l'événement qu'il a encore plus mal dormi que d'habitude. Une des choses les plus affligeantes dans toute cette affaire est l'attitude des journalistes. Ils ne se sont pas contentés de faire le travail d'informateurs mais, pour reprendre l'expression d'un autre auditeur, ils RESPIRAIENT LA HAINE.

"Peut-être devrais-je m'excuser de la longueur de mes propos, car il était convenu que je me bornerais à quelques lignes. Il y a encore un point que je veux aborder, car je n'aurai peut-être plus jamais l'occasion de le faire : je tiens à dire que, personnellement, c'est à cet homme qui a accepté tant de sacrifices pour nous aider et, en particulier, pour m'aider, moi, que je dois toute la conception que j'ai de la vie et l'attitude que j'ai envers elle.

"La vie n'est pas toujours facile, certes, mais l'on y attache moins d'importance si l'on sait où l'on va et, comme on nous l'a bien souvent répété, il n'y a pas de raccourcis pour parvenir à la sérénité. Je puis catégoriquement affirmer grâce à ma propre expérience que si difficiles, si impossibles que nous croyons être, on peut, moyennant quelques efforts et une pratique RÉGULIÈRE, surmonter beaucoup de problèmes qui se posent à nous et parvenir ainsi à vivre plus aisément avec les autres et avec soi-même, ce qui n'est pas moins important. Dans mon cas, l'Enseignement et, plus encore, l'EXEMPLE de Lobsang Rampa m'ont aidé de façon déterminante à être en harmonie avec moi-même, ce qui a eu pour résultat, je l'espère, de m'améliorer quelque peu.

"Je ne sais pas s'il reste assez de place pour intégrer cette modeste contribution au livre, car son plan était organisé avant que je n'aie pu mettre de l'ordre dans mes idées. Toutefois, cet exercice a été plaisant et je regrette de ne pas avoir la place qu'il faudrait pour évoquer divers épisodes révélateurs de l'extrême compassion qui anime Lobsang Rampa, un côté de sa nature que tout le monde ne connaît pas et qui n'est pas toujours reconnu, mais qui constitue néanmoins une facette très réelle de sa personnalité. Peut-être qu'une autre occasion se présentera un jour. Qui sait ? Mais pour répondre à cet Australien mal embouché qui exige que j'apporte une preuve, MOI, qu'on me permette de dire que, oui, je sais sans le moindre doute possible que Lobsang Rampa est bien celui qu'il prétend être et que tous ses livres sont véridiques."

 

Voilà. J'avais espéré que si nous devions avoir des illustrations, elles pourraient être signées S.M. Rouse et aussi que, si l'on faisait des clichés, les précédents paragraphes dus à Mme Rampa pourraient porter sa signature, car il y a toujours des zozos qui diront : "Allons donc ! C'est lui qui a écrit ça." (Mais non !)

Pour ce qui est de cette histoire de preuve, il est inutile d'essayer de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, car si une personne veut croire, elle croira, et si elle ne veut pas croire, toutes les preuves que vous pourriez apporter ne la convaincraient pas. Aussi, à vous de faire votre choix.

Mais on m'interroge aussi sur les livres. Quels livres devrait-on lire ? Je ne peux pas en citer toute une liste, n'en ayant pas beaucoup moi-même, mais il y en a deux en particulier qui m'ont fait une profonde impression. Je vais donner leurs titres et les références indispensables. Le premier, The Spaceships of Ezekiel (Les Vaisseaux d'Ézéchiel) de Josef F. Blumrich. C'est un livre publié par les éditions Corgi, et un ouvrage que je vous recommande très vivement. L'Auteur a eu une crise de fou rire à s'en décrocher la mâchoire quand son fils lui a parlé des OVNIs. C'est un savant qui travaille pour la NASA, donc quelqu'un de tout à fait qualifié en matière d'objets volants non identifiés et tutti quanti. La crédulité de son fils l'amusa tellement, qu'il se mit en devoir de prouver que les ‘soucoupes volantes’ ne pouvaient pas exister. Et plus il s'efforçait de le démontrer, plus il acquérait la conviction qu'elles existaient, tant et si bien que l'ingénieur qu'il était finit par pouvoir dessiner le modèle d'astronef dont il était question au temps d'Ézéchiel. Mais c'est un excellent livre que je vous conseille instamment de lire. Enfilez donc vos chaussures de course, précipitez-vous chez votre libraire et achetez-le.

Vous verrez que je suis un bon critique !

Autre ouvrage extraordinairement bon : Timeless Earth (Terre énigmatique) de Peter Kolosimo. Je crois qu'il a été originellement écrit en français, mais il a été traduit en anglais par Paul Stevenson et publié par University Books Inc. (bonne chose qu'ils aient de ‘l'inc’ car on en a besoin pour imprimer les livres, n'est-ce pas ?*). Il vous coupe littéralement le souffle. C'est un livre qui dit la vérité et il a sa place dans la bibliothèque de tous les gens sérieux qui réfléchissent. Puisque vous bondissez acheter celui sur les astronefs, pourquoi ne pas en profiter pour prendre aussi Terre énigmatique ? Peut-être vous apercevrez-vous que vous serez plus instruit après cela.

* Jeu de mots entre Inc. (incorporated) et ink (encre) — NdT

Dites donc ! Je suis bienveillant dans ce livre, non ? Je ne me contente pas de répondre à vos questions : je vous recommande aussi des confrères ! Mais reprenons le jeu des questions et des réponses.

Je vais vous faire un aveu : j'ai très mauvaise vue et j'ai ‘triché’ en sélectionnant d'abord les lettres dactylographiées, car les gens m'écrivent parfois à la main et leur écriture me fait penser aux tortillons que ferait en sortant de l'encrier une araignée atteinte de la danse de Saint-Guy. J'ai sans nul doute omis, parce que JE N'AI PAS PU LES DÉCHIFFRER, beaucoup de questions qui auraient été fort intéressantes !

J'en ai là une qui cependant ne colle pas du tout avec l'hypothèse de son auteur. "Vous dites, écrit ce jeune homme, que nous sommes immortels. Pourtant, ne serait-il pas logique de dire que, si nous n'avons pas de fin, nous n'avons pas de commencement non plus ? Ne serait-il pas plus logique que ce soit pareil dans les deux sens ?"

Non, je ne le crois pas. Je ne vois pas les choses de cette façon. Après tout, il faut bien qu'une chose ait un commencement, autrement elle n'existerait pas. Et une fois qu'elle a commencé, pourquoi ne continuerait-elle pas ? En théorie, si une personne pouvait remplacer toutes les cellules de son corps exactement selon la même configuration que les anciennes, elle continuerait d'exister perpétuellement, n'est-ce pas ? La raison de l'usure de l'organisme est simple : le mécanisme de remplacement des cellules a une mémoire de plus en plus défectueuse, de sorte que les cellules remplacées et les cellules remplaçantes présentent une différence qui ne cesse de s'amplifier.

Je dirai carrément que je ne vois pas pourquoi une chose ne pourrait pas commencer et être sans fin, et d'ailleurs, M. L., qu'entendez-vous par ‘pas de fin’ ? Nous continuons. Le corps humain, le corps physique a une fin. Alors, nous passons dans l'astral et, son temps accompli, le corps astral arrive à sa fin. En d'autres termes, nous mourons absolument sans douleur dans l'astral et accédons à une nouvelle dimension, et ainsi de suite, ad infinitum.

"Existe-t-il un monde à une demi-dimension ou à un quart de dimension ? C'est une question qui me tracasse depuis longtemps."

Non, cela n'existe pas. Il faut une dimension entière sans quoi l'on a une interaction. C'est à peu près ce qui se produit à une échelle très, très mineure quand ce monde et notre monde négatif viennent trop étroitement en contact. Des gens disparaissent alors, comme cela arrive dans le triangle des Bermudes, mais l'on ne peut pas parler de moitié ou de quart de dimension ; c'est seulement une péripétie, pas une tragédie.

"Docteur Rampa, pourquoi la presse trouve-t-elle ce plaisir malsain à vous persécuter uniquement parce que vous effectuez une tâche très particulière qu'il est nécessaire d'accomplir ? Ne croit-elle donc pas que dans tout ce que vous dites et faites, vous êtes parfaitement sincère ? Quand même, vous avez des droits et l'on devrait les respecter."

Je n'ai évidemment rien fait pour que la presse m'aime. Mais je n'ai rien fait non plus pour qu'elle me déteste. Les journalistes, voyez-vous, exigent brutalement et de façon menaçante que vous leur accordiez une interview et disiez ce qu'ils veulent que vous disiez. Si la victime n'est pas d'accord, elle est persécutée.

Il y a quelques années, la C.B.C., m'a demandé de passer à la télévision pour dire la vérité sur ‘l'Histoire de Rampa’. J'étais tout disposé à le faire, parce que tout ce que j'ai écrit et dit est vrai. Je suis celui que je prétends être et je peux faire tout ce dont je parle dans mes livres. J'étais donc prêt à passer à la télévision. Mais j'ai découvert avec une profonde stupéfaction que la C.B.C. ne voulait pas la VÉRITÉ : elle voulait que je lise une déclaration préparée à l'avance disant que j'étais un imposteur. Comme je n'en suis pas un, j'ai refusé de lire ce texte et j'ai été interdit d'antenne. On ne voulait pas que je dise la simple vérité. Au contraire, la presse m'a persécuté.

J'ai écrit au Press Council en Angleterre pour protester contre les mensonges ignobles qu'on répandait sur moi, mais le Press Council considère que la presse doit être libre d'écrire tout ce qu'elle a envie d'écrire. Je me suis plaint également au Conseil d'Administration de la C.B.C. : son point de vue était qu'un producteur de télévision est libre de dire tout ce qu'il veut dire sur l'antenne et d'exiger que les autres fassent ce qu'il entend qu'ils fassent.

Aussi, mon sentiment est-il que la presse, la radio et la télévision sont des chasses gardées.

À mon tour de vous poser une question : si vous étiez attaqué par la presse, la radio ou la télévision et si vous saviez sans l'ombre d'un doute que tout ce qu'on écrit et qu'on raconte sur votre compte ne sont que mensonges, comment feriez-vous pour réfuter ces mensonges ? N'oubliez pas que la presse ne vous ouvre ses colonnes que si elle veut publier ce que vous écrivez et que vous ne pouvez parler au micro ou apparaître devant les caméras que si quelqu'un le veut.

Aussi n'avez-vous aucun moyen de vous défendre. "Eh bien, intentez un procès", dira-t-on. Excellente idée, certes, mais c'est très cher et vous ne pouvez en appeler à la justice que si vous avez beaucoup d'argent. J'ai essayé de traîner devant les tribunaux américains un individu qui prétendait qu'il publiait mes livres ou, plus exactement, des livres écrits par moi alors que c'était absolument faux. Il se servait de mon nom. J'ai essayé de trouver un avocat pour me représenter, mais comme je n'étais pas en mesure de régler la provision fantastique qu'il me demandait, rien ne fut fait. Il y a des gens qui ont usé et abusé de mon nom, qui se sont fait passer pour moi et tout le reste — et je n'ai rien pu faire. Si j'avais eu de l'argent ou si un avocat avait accepté d'être payé en fonction des résultats, soyez assuré que j'aurais attaqué certains en justice, par exemple cette jeune fripouille qui prétend être mon ami intime et qui vend des articles sortant directement de ‘l'atelier de Lobsang Rampa’. Comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas d'atelier, je ne fabrique pas d'objets non plus, et si quelqu'un affirme être un ami et pouvoir utiliser mon nom, rappelez-vous qu'il n'y a que deux personnes qui fabriquent des articles d'après mes dessins : M. Sowter en Angleterre et M. Orlowski, Prince Edward Island, Canada.

"Vous parlez d'un Leader du Monde dont on prépare actuellement le corps sur la Terre dans l'attente de la Grande Entité qui viendra l'animer. Savez-vous où ce corps vit présentement ? L'entité qui en prendra possession sera-t-elle l'incarnation de Jésus, de Mahomet ou de Gautama ?"

Oh oui, je sais exactement où se trouve le corps et je l'ai effectivement vu. Mais je ne dirai évidemment pas où il est, car un pouilleux de journaliste s'empresserait d'aller sur place et reviendrait avec un article mirobolant et entièrement imaginaire. Je sais parfaitement où est le corps.

Non, ni Jésus, ni Mahomet, ni Gautama ne sont des réincarnations et ce ne sont pas eux qui prendront possession de ce corps. Sachez qu'il y a un groupe spécial d'Entités qui descendent à certains moments sur la Terre. J'hésite à employer une expression telle que ‘Fraternité Blanche’, car il y a trop de personnes stupides qui envisagent de lancer un culte intitulé la ‘Fraternité Blanche’, ou les ‘Baudets Noirs’, ou je ne sais quoi. Il y a aujourd'hui trop de déséquilibrés qui se jettent sur tout ce qui peut sembler plausible.

Cela dit, il existe un groupe précis d'Entités — et elles ne vous proposeront pas de cours par correspondance, vous ne les trouverez associées à aucun des cultes ridicules qui sévissent sur la Terre — qui descendent sur ce monde, et sur d'autres mondes aussi, bien sûr, en tant que Maîtres pour donner l'exemple. Si elles devaient naître ici alors que tout ce qu'elles ont à faire leur prendra peut-être une année, ce serait une énorme perte de temps. Aussi prennent-elles un corps spécialement préparé et lorsqu'elles ont accompli leur mission, ce corps disparaît d'une manière qu'il est inutile de décrire ici.

"Vous parlez toujours des humains et des animaux. Ne sommes-nous pas des animaux, nous aussi ?"

Si, naturellement, et, pour certains d'entre nous, des animaux pas tellement plaisants non plus. Mais en opérant cette distinction, je ne fais que suivre ce que l'on pourrait appeler une habitude. Comme cela, lorsque je me réfère à une espèce — les humains — ou à une autre — disons les chats — il n'y a pas d'ambiguïté. Et comme je l'ai dit plus haut, Miss Cléopâtre est la personne la plus intelligente qu'il m'ait été donné de rencontrer, animale ou humaine.

Diable ! Que vous arrive-t-il ? Votre question est celle-ci : "Voudriez-vous nous dire comment se servir d'un cristal ? J'aimerais trouver la réponse dans votre prochain livre. Faut-il faire l'obscurité complète dans la pièce avant l'expérience ? Doit-on mettre le verre à l'abri afin qu'on ne l'utilise pas pour autre chose ? Doit-on faire un peu appel à son imagination pour que quelque chose apparaisse, ou quoi ?"

Eh bien ! Je croyais pourtant avoir clairement expliqué la méthode. Supposons que vous n'avez pas de boule et que vous vous serviez à la place d'un verre d'eau. Vous vous procurez alors un verre neuf, un verre absolument uni sans aucun motif décoratif, sans ciselure, sans la moindre éraflure, bref, un verre plutôt coûteux dans lequel on ne peut discerner aucun défaut. Vous le lavez soigneusement, et après l'avoir bien rincé pour éliminer la mousse de savon, vous le remplissez d'eau à ras bord de façon qu'il y ait un ménisque (le ménisque est le renflement que fait la surface du liquide quand le récipient est plein à déborder). Vous posez votre verre sur une table ou un quelconque support de couleur foncée et vous obscurcissez la pièce. Il va sans dire qu'il faut pouvoir voir le verre et vos mains devant vous, mais vous ne devez pas pouvoir lire le journal. C'est juste une indication que je vous donne. C'est lorsque les couleurs commencent à disparaître que vous avez l'éclairage désiré.

Les conditions requises étant réunies, vous respirez profondément à plusieurs reprises et vous vous installez confortablement. Vous devez être décontracté, pas un muscle qui frémisse, pas un nerf qui palpite. Vous regardez alors dans la direction du verre d'eau, mais vous ne le regardez pas réellement, vous regardez à travers lui avec des yeux non focalisés ; vous imaginez que vous focalisez sur l'infini. C'est bien compris ? Vous regardez dans la direction du verre d'eau et vous ‘défocalisez’ délibérément vos yeux en imaginant que vous contemplez un point invisible dans l'espace.

Vous êtes là, l'esprit disponible, et la première chose que vous remarquerez sera une nébulosité. L'eau devient d'un blanc laiteux et puis, pourvu toutefois que le choc ne vous fasse ni sursauter ni dégringoler de votre chaise, cette blancheur se dissipe et vous voyez des images. C'est tout ce qu'il y a à faire. Inutile d'imaginer quoi que ce soit. Pourquoi le feriez-vous alors que vous pouvez voir les choses réelles ?

Quand vous avez terminé, vous videz le verre, vous le rincez, vous l'essuyez et vous l'enveloppez dans une étoffe noire. Vous ne devez pas vous en servir pour autre chose.

Si vous employez le cristal vous regardez dedans de la même façon, mais après il faut l'envelopper dans un tissu noir, car si la lumière du soleil le frappe il perdra son pouvoir tout comme une pellicule photographique déroulée qu'on laisse exposée à la lumière. On ne peut plus rien en faire ensuite.

"J'aimerais savoir ce que vous pensez des jeux de hasard."

C'est bien simple. J'ai dit plusieurs fois ce que j'en pense dans mes livres. Je suis absolument contre les jeux de hasard et bien qu'on m'envoie très souvent des billets de sweepstake et autres, je n'ai jamais rien gagné de ma vie — pas le moindre cent !

"Je n'arrive pas à trouver où est la zone des chats dans le monde astral. Comment localiser ces zones ?"

Vous m'avez déjà demandé pourquoi je parle des humains et des animaux alors que les humains sont aussi des animaux, n'est-ce pas ? Maintenant, vous voulez connaître la zone des animaux. Laissez-moi donc vous dire ceci : les humains ne sont-ils pas aussi des animaux ? Et si les humains peuvent aller dans une zone, pourquoi les animaux à quatre pattes ne le pourraient-ils pas également ? La réponse est oui. Ils le peuvent. Mlle Ku'ei, Mme Fifi Greywhiskers sont de grandes amies. Elles sont dans le plan astral où elles m'attendent. J'ai une autre petite Amie Chatte là-haut appelée Cindy, et Cindy vient sur cette Terre sous une forme physique réelle pour me voir et me transmettre des messages. C'est l'absolue vérité !

Je vous dirai donc que les animaux qui ont un statut spirituel suffisant peuvent accéder à tous les plans d'existence ouverts aux humains ayant le même statut. Sachez que, dans d'autres mondes, les animaux ne sont pas traités en créatures inférieures, ce ne sont plus des ‘animaux muets’ sur d'autres mondes, et pour quelqu'un qui est télépathe comme moi, il n'existe pas d'animaux muets. À ce propos, avez-vous jamais songé que les seuls animaux méchants ou vicieux sont ceux que les humains ont rendus ainsi ? Normalement, les animaux naissent ‘bons’ et ils le restent si les humains ne les dénaturent pas. La réponse à votre question est donc celle-ci : les animaux vont dans les mêmes zones que les humains, de sorte que lorsque l'on a trépassé, on peut être accueilli par un animal que l'on aime ET QUI VOUS AIME !

Depuis quelques jours, il fait très, très chaud. Une chaleur presque insupportable, en fait. Mais, pour l'instant, la température a baissé, nous allons avoir de l'orage et de pauvres âmes sont en train de se marier si elles ne le sont pas déjà. Il y a une curieuse coutume à Calgary. Quand un jeune couple vient de se marier et quitte le lieu de la cérémonie, il fait le plus de vacarme possible. La voiture des époux et toutes celles du cortège klaxonnent sans discontinuer et cela fait un tapage vraiment formidable. Cela me paraît dépourvu de sens, car je ne vois pas comment des hurlements d'avertisseurs qui gênent tout le monde peuvent aider un mariage.

J'ai encore un autre sujet d'étonnement : les Pompiers, la Police et les Ambulances de Calgary. Je n'ai jamais entendu nulle part de sirènes aussi bruyantes. Il n'y a pas que cela : celles des ambulances couinent et hululent à tel point qu'elles pourraient presque faire mourir les patients de peur. J'habite un endroit qui est une sorte de rendez-vous d'immeubles de béton et, pour j'ignore quelle mystérieuse raison, les sons se répercutent et les échos se succèdent en série. En vérité, leur volume s'amplifie du fait de je ne sais quelle idiosyncrasie architecturale. Toujours est-il que le bruit se poursuit jour et nuit et qu'ici le trafic est incessant. Je n'ai jamais vu la rue qui passe devant chez nous autrement que bondée de voitures. C'est, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un flot ininterrompu d'autos rapides et souvent, quand je suis dans mon lit, je regarde par la fenêtre et je me demande où vont tous ces gens qui n'arrêtent pas de circuler, ni de jour ni de nuit.

Il y a trop de voitures et trop de bruit, ici. Mais je présume que quelqu'un va maintenant m'écrire que je suis jaloux parce que je n'ai pas d'auto. Eh oui ! Il y a comme ça des gens qui m'écrivent pour me dire que je suis aigri. Je ne le savais pas, je ne me sens pas aigri. J'ai mes propres problèmes et je m'en débrouille de mon mieux, voilà tout.

Lors de mon dernier séjour à l'hôpital, un apprenti Aumônier Chrétien est venu me voir pour essayer de me refiler un peu de religion. Avant que j'aie pu dire quoi que ce fut excepté que j'étais Bouddhiste, il s'est exclamé : "Oh ! Et vous n'éprouvez pas un sentiment de culpabilité ? Le fait de ne pas être Chrétien ne vous donne-t-il pas de l'amertume ?" Que pensez-vous de cela ?! J'aurais pu lui répondre : "Non, mais vous avez l'air de vous sentir un peu coupable d'être Chrétien."

Il est curieux que tant de docteurs et tant d'ecclésiastiques s'efforcent de fabriquer une sorte de pseudo-psychologie. Ils essayent d'analyser le comportement des gens à partir d'une science exclusivement livresque, oubliant qu'un Bouddhiste peut avoir une conception de la vie différente de celle d'un Chrétien.

Mais revenons-en à nos questions et à nos réponses. Tout d'abord, laissez-moi vous lire un extrait d'une lettre que m'a écrite M. Borge Langeland : "Je suis heureux d'apprendre que vous rédigez un quinzième livre, me dit-il. Je ne saurais vous dire tout ce que vos ouvrages nous ont apporté. S'ils n'étaient pas véridiques, je perdrais toute confiance en ma capacité de juger de ce qu'il faut accepter et de ce qu'il faut rejeter. Vos recherches sur l'Aura sont peut-être pour vous votre mission la plus importante en cette vie, mais je crois qu'en écrivant vos livres et en révélant aux gens quelques-uns des mystères de l'existence que certains d'entre nous tentent de résoudre à tâtons, vous avez beaucoup plus fait pour l'humanité qu'en prouvant que l'Aura existe et qu'on peut la photographier."

Oui, M. Langeland, je vous donne l'assurance catégorique que tous mes livres sont absolument véridiques. Ces livres ne sont pas de la fiction, ils sont la vérité. Pas simplement la vérité telle que je la vois, mais la vérité réelle.

Oui, le Grand Treizième Dalaï-Lama m'a effectivement béni en posant ses deux mains sur ma tête D'UNE MANIÈRE SPÉCIALE — cette ‘manière spéciale’ est importante, car un homme possédant autant de dons que le Grand Treizième peut transmettre des pouvoirs spéciaux. Il peut effectivement accélérer les vibrations d'une personne. J'ai, du même coup, répondu à un correspondant curieux de ces choses.

Vous savez sans doute qu'autrefois, en Angleterre et, d'ailleurs, dans bien d'autres pays, on croyait dur comme fer que le Roi pouvait guérir les maladies. S'il imposait les mains à un malade, celui-ci était guéri. La légende selon laquelle celui qui touchait la robe de Jésus était guéri de ses maux est identique. C'est parce que les vibrations de telles personnes sont différentes et quand elles voient grâce à leur savoir supérieur qu'il est possible à quelqu'un de s'améliorer et de supporter une accélération de ses vibrations, elles font les gestes nécessaires, ce qui donne à l'intéressé une ineffable sensation de bien-être et de puissance. Et je vous dirai que l'attouchement du Dalaï-Lama a prodigieusement accru mes capacités.

"Pourquoi une main ? Pourquoi deux mains ?" me demande-t-on. Les gens qui vont tous les dimanches recevoir la bénédiction à l'Église semblent, me dites-vous, ne s'en porter ni mieux ni plus mal. C'est bien normal. Le Grand Treizième se servait de ses deux mains exactement de la même façon qu'il faut deux fils pour faire fonctionner un appareil électrique — deux contacts — parce qu'avec un seul, il ne ‘passerait pas de courant’. Maintenant, quand vous dites que les gens qui vont à l'Église ne sont pas améliorés, que l'attouchement ait lieu avec une ou deux mains — c'est exactement ce que je vous disais. On n'obtient un bénéfice que si l'imposition est faite par une personne supérieure, pas par un pauvre prêtre ou un pauvre clerc qui prononcent des abracadabras parce que c'est le boulot le plus facile qu'ils connaissent, et d'ailleurs ils ne savent rien faire d'autre. Pour ce que cela peut vous rapporter, vous pouvez aussi bien demander au premier passant venu de vous toucher la tête : vous ne vous en porterez pas plus mal !

Vous voulez savoir pourquoi la Lune réfléchit les rayons du Soleil avec tant d'éclat : "On a expédié des hommes sur la Lune et ils ont découvert qu'elle n'est pas faite de fromage, mais de rochers et de sable très semblables aux rochers et au sable de la Terre. Quand les rayons du Soleil frappent le sommet d'une haute montagne sur Terre tôt le matin ou tard le soir, la vallée reste dans l'ombre. Puisque les rochers en haut de la montagne sont identiques à ceux de la Lune, pourquoi ne réfléchissent-ils pas les rayons dans la vallée ?"

Facile, cher monsieur, facile ! La surface de la Lune ressemble beaucoup, pour ce qui est de son pouvoir de réflexion, au gypse et le gypse, qui est comme le plâtre de Paris, est effectivement réfléchissant. Mais, dans le cas de la Lune, le fait qu'il n'y ait pas d'air pour absorber les rayons lumineux aide considérablement le phénomène de réflexion. Les rayons lumineux, vous ne l'ignorez pas, sont des vibrations et s'il y a de l'air, ces vibrations sont ralenties quand elles traversent cette atmosphère. La Lune, comme nous le savons, ne possède pas d'atmosphère. Ainsi les rayons du Soleil atteignent la Lune sans entrave et sont réfléchis sans entrave quand ils heurtent sa surface.

Pourquoi les rochers ne renvoient-ils pas les rayons du Soleil dans la vallée, sur la Terre ? La réponse est que l'angle d'incidence est différent. Les rayons du Soleil qui frappent la cime de la montagne se réfléchissent vers le haut ou selon un arc faible, pas vers le bas. Il est facile de faire soi-même l'expérience en se servant d'une puissante ampoule électrique fixée au plafond et qui figurera le Soleil. Asseyez-vous par terre avec un miroir de poche à la main. Vous pouvez renvoyer les rayons du Soleil (en l'occurrence, de l'ampoule) sur le plafond ou tout en haut des murs qui vous entourent, mais à moins de vous livrer à des contorsions acrobatiques, pas sur vos pieds que nous considérerons comme la vallée. Vous avez saisi ?

La troisième question de ce monsieur est judicieuse. Nous allons donc y répondre. "Vous dites, m'écrit-il, que les guerres sont nécessaires pour contrôler l'explosion démographique et donner aux gens l'occasion de se sacrifier. Quel effet karmique de telles guerres ont-elles sur les héros qui offrent peut-être leur vie en combattant pour leur patrie mais qui, ce faisant, tuent ou mutilent beaucoup d'ennemis qu'ils n'ont même jamais vus auparavant ? Quand — ou si — ils se rencontrent quelque part dans l'Au-delà, est-ce qu'ils ne demandent pas : êtes-vous le salaud qui m'a tué ? Et quel mérite gagne-t-on à faire la guerre et à tuer quelqu'un, même si l'on y perd soi-même la vie ?"

Les lois du karma sont différentes quand une personne se bat pour défendre son foyer, sa famille et sa patrie, de sorte que si vous êtes appelé sous les drapeaux, vous n'avez pas le choix : il faut y aller. Et à partir du moment où vous êtes mobilisé, vous êtes couvert et c'est à ceux qui donnent les ordres — en l'espèce, les Gouvernements — d'accepter les conséquences karmiques de ces ordres.

Vous êtes le soldat de deuxième classe A.B. et on vous envoie au front. Vous avez un fusil à la main, et à un certain moment, on peut vous dire de vous en servir. Vous devez obéir sous peine d'être fusillé pour insubordination. Vous appuyez donc sur la gâchette et votre balle tue un ennemi. Cela n'aura pas d'effet karmique sur vous, vous n'avez pas de soucis à vous faire. Les conséquences karmiques sont assumées par les personnes QUI ONT EFFECTIVEMENT PROVOQUÉ LA GUERRE !

Quand vous arriverez de ‘l'Autre Côté’, vous n'êtes pas obligé de rencontrer celui que vous avez tué ou celui qui vous a tué. Vous ne pouvez le rencontrer que si vous n'avez ni antipathie ni haine à son égard.

On peut assurément obtenir du mérite en empêchant des atrocités. Supposons qu'un petit groupe d'hommes parvienne à tendre une embuscade à l'adversaire — à l'ennemi — qui se prépare à massacrer une foule de femmes et d'enfants, peut-être à mettre le feu aux maisons après y avoir enfermé les habitants. Peut-être que vos compagnons et vous abattrez une vingtaine de ces assassins mais, en les tuant, il est possible que vous sauviez la vie de deux mille femmes, enfants et vieillards. Eh bien, la balance sera pour le bien, n'est-ce pas ? Et vous aurez ‘gagné du mérite’.

Mme Nancy Justice est une de mes vieilles amies. Nous correspondons depuis — oh, j'ai oublié depuis quand, mais cela fait très longtemps. Voici qu'elle m'écrit. Elle a quelques questions à me poser. Je pense que nous pouvons bien nous occuper de Mme Nancy Justice, n'est-ce pas ? Elle me dit : "Je suis un peu clairvoyante. Dans votre livre ‘La Sagesse des Anciens’, vous définissez la clairvoyance comme l'aptitude de voir à travers les murs. Ce que je veux, c'est voir ce qui doit arriver avant que cela se produise, mais je n'y parviens que de manière limitée. J'ai envie d'utiliser un cristal ou quelque chose de ce genre. Je sais que les miroirs me tirent les yeux et j'ai lu quelque part que ceux que l'on employait jadis étaient peints d'un côté, ou quelque chose comme ça. Pouvez-vous me dire comment procéder ?"

Eh bien, Mme Justice, je viens justement de parler du cristal et de son mode d'emploi. Je pense donc avoir déjà répondu pour la plus grande part à votre question. Mais je vous déconseille très vivement d'utiliser un Miroir Noir car, maniés sans précautions, ce sont des choses extrêmement dangereuses qui permettent à des entités malfaisantes de faire du mal par votre intermédiaire. Suivez donc mon conseil : ne touchez pas aux Miroirs Noirs. Un cristal ne vous nuira d'aucune façon.

"Vous parlez beaucoup de l'astral et du voyage astral, continuez-vous. Je vous crois aussi lorsque vous dites qu'il ne peut rien arriver de fâcheux, mais je fais partie de cette catégorie de personnes étranges qui ont une peur mortelle de l'hypnotisme, même de l'auto-hypnotisme. Voici ce que je voulais vous demander : est-il vrai que lorsqu'on est profondément absorbé par quelque chose, un livre qu'on est en train de lire, par exemple, au point d'être oublieux des influences extérieures... enfin, est-ce que c'est une forme d'hypnose ?"

Rien de fâcheux ne peut vous arriver quand vous voyagez astralement, à moins que vous n'ayez peur. Mais, si vous prenez peur, il peut vous arriver malheur ne serait-ce qu'en traversant la rue. En vous enfuyant, vous risquez de vous tromper de direction.

Je suis formellement opposé à l'hypnotisme. Je le suis également à l'auto-hypnotisme, car il très facile de s'y prendre mal. Plus facile que de s'y prendre comme il faut, en fait. Aussi, tenez-vous à l'écart de toutes les formes d'hypnotisme, elles sont néfastes. Mais je vous garantis que lorsque vous êtes plongé dans un livre, ce n'est pas de l'hypnose. Vous êtes simplement intéressé par votre lecture et il n'y a là absolument rien à craindre.

Vous avez une troisième question à poser, Mme Justice, et je vais y répondre sur-le-champ. Vous écrivez : "Vous répétez tout le temps que si l'on essaie toutes les choses qui sont dans vos livres, il ne peut pas nous arriver d'être possédé, par exemple. Très bien, mais comment les gens qui sont possédés en sont-ils arrivés là ? Qu'ont-ils fait ou que n'ont-ils pas fait ?"

C'est une très bonne question. Mais rappelez-vous ce que je viens de vous dire : ne touchez pas à l'hypnotisme. Je vous ai également dit de ne pas utiliser de Miroirs Noirs. Si vous y touchez, vous pouvez facilement devenir possédée. J'explique dans tous mes livres comment NE PAS devenir possédé, et si vous suivez mes conseils, cela ne peut pas vous arriver. Mais si vous n'en tenez pas compte, vous serez possédée. C'est là ce que vous vouliez savoir.

Les Miroirs Noirs, la Magie Noire, l'hypnotisme et certaines de ces planches Ouija peuvent vous égarer, ils peuvent vous hypnotiser, vous pouvez devenir possédés. C'est pourquoi je ne cesse de répéter : N'Y TOUCHEZ PAS !

 

Chapitre Douze

Tout le monde s'affaire à la maison. En principe, j'aime taper une bonne partie de mes livres moi-même et Bouton d'Or les retape ensuite sur son Olympia. Hy Mendelson m'a fait cadeau d'une machine à écrire que j'ai baptisée ‘le Péril Jaune’, mais je n'ai guère pu m'en servir pour ce livre-ci. Mon état de santé ne me l'a pas permis et j'ai presque tout dicté grâce à un magnétophone Sony — juste un petit magnétophone de poche, de sorte que je peux prétendre avoir un point commun avec M. Nixon : je crois qu'il se servait de magnétophones Sony pour les enregistrements du Watergate !

Bouton d'Or est une merveilleuse dactylo : extrêmement rapide et extrêmement précise. Je jubile quand elle fait une faute, car il est plaisant de lui dire que, après tout, elle n'est pas parfaite. Mais la maison Rampa lui doit beaucoup. Sans elle, les choses seraient beaucoup plus difficiles. Alors... merci à toi, Bouton d'Or Rouse.

Mme Rampa est dure à la tâche, elle aussi. Elle scrute d'un œil d'aigle les pages du manuscrit et, à elles deux — Bouton d'Or et Mme Rampa — il n'y a guère d'erreurs qui passent et si j'en commets une en dictant... Dieu du ciel, quelle volée de bois vert ! Bouton d'Or me tombe dessus comme dix tonnes de briques et je n'ai pas la paix avant d'avoir réparé l'omission, la commission ou je ne sais quelles autres missions. C'est cependant à ces pauvres diables de typographes qui doivent composer les livres que va ma sympathie, car être forcé d'imprimer un livre qui vous ennuie ou qui ne suscite en vous aucun intérêt, ce doit être vraiment épouvantable. Je détesterais être typo.

Assis dans mon fauteuil roulant, je vois notre petite rivière par la fenêtre. Il y a deux barques pleines de forcenés qui pagayent comme des Peaux-Rouges sur le sentier de la guerre. II fait très froid et la rivière est dangereuse. Elle est très envasée et il y a des bancs de sable énormes — énormes pour sa taille — qui obligent le courant à suivre un chenal étroit, ce qui le rend plus rapide et crée des tourbillons. On signale souvent que quelqu'un s'est noyé ou a été repêché, mais cela n'empêche pas les gens de s'embarquer sur de vieux pneus ou tout ce qu'ils peuvent dénicher. Eh bien, c'est sans doute une bonne chose pour les pompes funèbres !

J'ai là une question à laquelle j'ai déjà répondu, mais je vais y répondre à nouveau sous une forme peut-être différente afin de présenter la chose sous un autre angle. La question est la suivante : "Que signifie la phrase : quand l'élève est prêt, le Maître vient ?"

Trop de gens pensent qu'ils savent tout et beaucoup plus encore, ils se figurent qu'ils n'ont qu'à siffler et que des hordes de Maîtres vont se précipiter hors d'haleine dans leur zèle à instruire un aussi brillant sujet. Cela ne se passe pas du tout de cette façon.

Vous connaissez ces bouilloires qui émettent d'horribles hululements quand l'eau bout ? Eh bien, c'est pareil pour les gens. Quand leurs vibrations atteignent un certain niveau d'intensité — c'est-à-dire quand ils sont ‘prêts’ — il y a quelque part sur la Terre ou dans l'astral un Maître qui capte une vibration disant — métaphoriquement, bien entendu ! : "Eh, patron ! Je suis prêt, venez m'apprendre tout ce que vous savez !" Et, après s'être voluptueusement étiré et gratté avec entrain, le Maître bondit sur ses pieds, même sur ses pieds astraux, et vient à la rescousse. Mais, presque toujours, la personne qui se figure être prête tellement elle est brillante... eh bien, elle n'est tout simplement pas prête, et elle aura beau brailler et lâcher toute la vapeur qu'elle voudra, aucun Maître n'apparaîtra tant que ses vibrations n'auront pas atteint le bon niveau ou la fréquence voulue. Donc, si un Maître ne surgit pas, c'est la preuve irréfutable que vous n'êtes pas prêt.

De qui s'agit-il ? Ester A. Moray. Parfait, Ester Moray, voici votre seconde question : "Comment le karma de la race affecte-t-il un individu ?"

Avant de se réincarner sur la Terre, la personne doit se présenter dans l'astral devant ce que nous pourrions appeler en manière de plaisanterie un agent de voyages. En fait, il s'agit d'un Corps de Conseillers. Mais la personne qui doit revenir sur la Terre sait ce qui doit être fait, elle sait où elle doit aller, elle sait dans quelles conditions elle doit accomplir sa tâche ou apprendre sa leçon. Entre autres, on doit tenir compte du karma de base de la race que l'on va rejoindre. On entre dans une race dont le karma sera de nature à accroître nos possibilités d'accomplir la tâche qui nous est assignée. En dehors de cela le karma racial n'affecte pas l'individu, car c'est plutôt l'affaire du Manu de la race.

Ester Moray a encore une question. Elle a l'air d'être une dame charmante et nous pouvons bien lui consacrer encore quelques minutes, n'est-ce pas ? Voici sa troisième question : "Que peut faire un individu pour se réincarner dans sa famille actuelle ? À moins que ce ne soit pas possible ?"

Je viens de vous expliquer comment les choses sont organisées. Aussi, s'il est nécessaire que des gens se retrouvent dans une autre vie, ils s'y retrouveront et des dispositions seront prises à cet effet. Peut-être vous rappelez-vous le cas de la petite Indienne qui mourut très jeune et qui, revenant dans une famille demeurant seulement à quelques milles (km) de son ancienne famille, ne cessait de parler de celle-ci. Après de nombreuses enquêtes, on réunit les deux familles et la fillette réincarnée put apporter la preuve qu'elle s'était effectivement réincarnée. Ce cas a été authentifié et il n'y a aucune place pour le doute.

Cette question-ci va vous intéresser : "Les sirènes et les tritons étaient-ils véritablement une race de gens ? Dans l'affirmative, quel était leur degré d'intelligence et que leur est-il advenu ?"

En fait, tout ce que l'homme de la rue sait des sirènes et des tritons remonte à l'époque de l'Atlantide. Or, l'Atlantide avait une technologie beaucoup plus avancée que notre actuelle civilisation.

On fabriquait des gens, on donnait une forme plus ou moins humaine à des blocs de protoplasme et ces créatures artificielles étaient utilisées comme domestiques — pas comme esclaves — en raison de leur mentalité inférieure. En réalité, on les ‘confectionnait’ dans le but de servir leurs maîtres et leurs maîtresses.

Il est aujourd'hui théoriquement possible d'augmenter l'intelligence d'un chien ou d'un cheval, par exemple, en l'irradiant avec des rayons et en lui administrant des produits chimiques spéciaux. On modifie ainsi les voltages cérébraux, ce qui a pour effet d'accroître le coefficient d'intelligence. Aucune raison n'empêche, par exemple, de modifier chimiquement les singes de façon à développer leur intelligence dans des proportions considérables et de les transformer ainsi en des sortes de serviteurs. Au récent défilé du Stampede de Calgary, des bêtes de toutes espèces paradaient dans les rues et il y avait en particulier un singe habillé sur le dos d'un cheval. Il saluait les badauds en soulevant son chapeau et se comportait en tout point comme les humains qui l'entouraient. À l'exception de son aspect physique, il était impossible de trouver une différence dans sa façon de se conduire. Et ce vieux singe était bien applaudi. Mais ces applaudissements lui firent perdre son sang-froid : il a soudain sauté à bas du cheval et s'est jeté sur les spectateurs en leur prodiguant d'horribles marques d'affection et, d'après ce que je sais, cela a été toute une affaire pour le remettre sur le dos de son cheval !

"Vous dites qu'on peut avoir une famille dans le monde astral. Est-ce qu'on la quitte quelque temps pour aller à l'école sur la Terre et la retrouve-t-on après la classe ?"

Oui, c'est tout à fait possible. On peut dire que l'on passe vingt-quatre heures par jour sur la Terre. C'est certain, mais il s'agit là d'heures terriennes et le temps dans le monde astral est totalement différent du temps de la Terre. En vérité, certains livres Hindous racontent qu'il y a des gens qui quittent la Terre, passent quelque temps dans l'astral et, retournant sur Terre, s'aperçoivent que mille ans se sont écoulés. Il est donc parfaitement possible à une personne de venir sur la Terre et de se livrer à toutes sortes d'occupations durant la journée, mais elle doit dormir et, pendant son sommeil, QU'ELLE S'EN SOUVIENNE OU NE S'EN SOUVIENNE PAS, son corps astral retourne au monde astral et le temps qu'elle y passe avec sa famille peut être le double du temps qu'elle a passé sur la Terre en l'espace d'une journée. C'est seulement une question de différence de temps.

La question suivante m'incite à me demander si une pauvre âme n'a pas eu une éducation sévère. La voici : "Si un enfant a été poussé dans sa vie par un parent impitoyable à faire des études collégiales, cela aidera-t-il forcément cet enfant dans ses vies ultérieures ?"

Oh la la ! Je suis vraiment navré de vous décevoir, mais la réponse est ‘Oui’. Tout ce que nous apprenons, tout ce que nous expérimentons a de la valeur et est conservé. Une meilleure manière d'expliquer la chose serait peut-être de dire que, lorsque nous passons de l'Autre Côté, nous emportons tout le bon que nous avons appris sur Terre et abandonnons tout le mauvais (les scories). C'est comme lorsqu'on fait fondre du métal. Si vous faites fondre de l'or ou de l'argent, par exemple, il se forme un résidu à la surface du creuset (parce que le métal précieux est plus lourd), une masse de résidus qu'on écrème et il ne reste plus qu'à couler l'or ou l'argent en lingots. Eh bien, c'est presque exactement la même chose. Tout ce que nous avons appris et qui peut être utile au Sur-Moi et à notre développement est conservé. Le mauvais est rejeté comme un mauvais souvenir.

L'astral intéresse les gens, n'est-il pas vrai ? Voici encore une question à ce sujet : "Si j'étais capable de voyager consciemment dans l'astral et que ma femme ait essayé en vain : 1) Pourrais-je déterminer depuis l'astral les erreurs qu'elle commet et l'aider à les corriger ? 2) Serait-il mal de l'aider de cette manière ?"

La réponse est que vous pouvez naturellement aller dans l'astral pour voir comment le problème se présente et, bien entendu, revenir le lui exposer. Mais je vais vous dire quel est ce problème : c'est simplement une affaire de mémoire. Elle voyage astralement. Sachant qui vous êtes (sans le révéler !), je sais que votre femme a tenté de me voir dans l'astral, et vous également, et que vous en avez fait toute une histoire, aussi ! Mais votre femme essaie avec trop d'ardeur ou peut-être qu'elle a un peu peur. Si elle prenait les choses calmement sans faire tant d'efforts, elle se rappellerait ses voyages astraux.

Voilà maintenant une question qui nous ramène à la Terre Creuse : "Je suppose que depuis que vos livres ont été publiés, les Chinois ont essayé de trouver les passages dans la montagne et la rivière souterraine. Comment se fait-il que leurs recherches intensives n'aient rien donné ?"

À cause d'indications magistralement erronées : voilà la réponse. Si vous avez sous les yeux un mur sans failles, tous les tests auxquels vous vous livrerez, y compris le recours à des détecteurs spéciaux, etc., vous convaincraient qu'il est massif et vous chercheriez ailleurs. Le mur est, en fait, très bien protégé, car si l'on avance assez loin on arrive à un avant-poste de la Terre Creuse.

Vous voulez aussi connaître l'âge approximatif de ces tunnels souterrains. Eh bien, je dirais qu'ils ont environ un million d'années, car ils ont été faits longtemps avant l'Atlantide. Ce sont les gens qui, les premiers, sont ‘descendus’ et ont pénétré dans le monde intérieur qui les ont faits. Permettez-moi d'ajouter en passant que la seule idée d'une Terre Creuse fera hurler de rire une foule de gens. Je leur rappellerai que l'on a cru pendant des siècles et des siècles que la Terre était plate, que quiconque aurait osé dire qu'elle était ronde aurait passé pour fou. Car, auraient répliqué les gens, si la Terre est ronde, comment pouvons-nous nous tenir debout ? Et ceux qui sont de l'autre côté ? Ils tomberaient, évidemment. Or, n'est-ce pas, nous savons que ce raisonnement est faux. Nous savons que la Terre est ronde et non plate. Et nous sommes quelques-uns à savoir qu'elle est également creuse. Songez à cela, voulez-vous ?

Estimé Monsieur, vous vous êtes embrouillé quelque part, ou bien vous n'avez pas lu correctement mes livres. "Pourquoi une race d'êtres venus des profondeurs de l'espace voudrait-elle coloniser les habitants de ce monde afin de produire une Race Cuivrée ?"

Qui a dit que des colonisateurs allaient venir des profondeurs de l'espace ? Réfléchissez à ceci. Rassemblez tous les gens que vous pourrez récupérer et qui ont la peau blanche, la peau jaune, la peau rouge, la peau noire, plus toutes les teintes et nuances intermédiaires. Faites-les s'unir entre eux et regardez le résultat. Comment sera leur progéniture ? Cuivrée, naturellement. Aussi, quand tous les peuples du monde se marieront entre eux, on aura une Race Cuivrée car, à ce moment-là, la couleur n'aura plus d'importance. Dans le Brésil d'aujourd'hui, elle ne compte pas. Le Brésil est le seul endroit de la Terre où les Noirs et les Blancs travaillent côte à côte sans penser à la couleur de leur peau. J'ai un faible très net pour le Brésil, parce qu'il est bien parti et que c'est l'un des pays qui montent. Il sera le premier à engendrer des citoyens de la Race Cuivrée.

"Il est dit dans ‘L'Ermite’ que les Jardiniers placeraient quelqu'un sur cette Terre pour que l'ermite lui raconte son histoire. Cela signifie-t-il qu'on vous avez été placé sur cette Terre ?"

Eh bien, il fallait bien que quelqu'un soit choisi, et la personne élue avait forcément certaines qualifications. Il fallait, par exemple, que ce soit un individu très résistant, hautement télépathe, hautement clairvoyant, doué d'une bonne mémoire et dont la fréquence, ou la longueur d'onde personnelle, devait être d'un certain ordre. En d'autres termes, il fallait qu'il puisse être constamment en contact avec l'un des Grands Maîtres. Aussi, le malheureux qui correspondait à ce profil a-t-il été happé et placé dans des conditions telles qu'il est tout naturellement celui à qui l'histoire a été racontée, et je certifie que cette histoire est vraie.

Écoutons cette déclaration de Paddle Boat Moffet : "Lu The Space Ships of Ezekiel de Josef F. Blumrich. Vous m'aviez conseillé de le lire. Je l'ai trouvé très intéressant et bien écrit." Vous voyez donc que Paddle Boat Moffet — à présent membre du Paddle Boat Club — est capable d'écouter un conseil, de suivre un conseil et de tirer profit d'un conseil. C'est aussi un brave type.

Wilhem Briceno a dix-huit ans, il habite le Venezuela et voici sa première question : "Existe-t-il un endroit au monde où l'on pratique la religion originelle enseignée par le Christ ?"

Non, je regrette d'avoir à répondre qu'il n'en existe pas. Le Christ a quitté la scène et pendant de nombreuses années ses Enseignements sont tombés en déshérence. Mais après bien des années, une clique de gens se sont mis en tête de lancer quelque chose qui leur apporterait une certaine puissance. En vérité, les premiers fondateurs de l'Église Chrétienne, telle qu'elle était alors, étaient une bande de ‘cultistes’ qui n'enseignaient pas ce qu'avait enseigné le Christ, mais autre chose, une chose qui accroissait leur propre puissance. Par exemple, c'étaient pour la plupart des homosexuels : autrement dit, l'idée des femmes les paralysait d'effroi. Le Christ n'enseignait pas que les femmes étaient impures. Bien sûr, je suis certain qu'Il n'aurait pas apprécié ma correspondante du M.L.F. Le Christ enseignait que les femmes avaient des droits tout autant que les hommes, mais ceux qui fondèrent l'Église, en l'an 60, ne voulaient pas qu'elles aient le moindre pouvoir. C'est pourquoi ils enseignèrent que les femmes n'avaient pas d'âme et qu'elles étaient sales (il y en a qui le sont en raison des quantités de peinture qu'elles se mettent sur la figure !). Mais, pour en revenir à la question, l'Enseignement originel du Christ n'existe nulle part sur la Terre.

"La version originelle de la Bible existe-t-elle de nos jours ? Sinon, que peut-on faire pour l'enseigner à la Chrétienté telle qu'elle était à l'origine ?"

Même si l'on parvenait à retrouver la version d'origine du Nouveau Testament on n'en reviendrait pas forcément au Christianisme originel, car ce n'est qu'une collection de livres, ‘d'Évangiles Selon...’ et qui, comme je l'ai déjà dit, ne représente pas nécessairement l'Enseignement du Christ. D'ailleurs, en son temps, la plupart des gens ne savaient pas écrire.

"Si les animaux sont tous tellement intelligents, pourquoi ne construisent-ils pas de temples et de maisons, et pourquoi n'ont-ils pas laissé de culture dans l'histoire ?"

En êtes-vous bien sûr ? Vous savez, ce n'est pas parce qu'on bâtit un temple ou une église qu'on est civilisé ou intelligent. J'ai sous les yeux une monstruosité de béton ressemblant à un wigwam indien, c'est-à-dire en forme de tente avec trois fausses perches qui dépassent du toit. C'est une église, soit, mais en forme de tepee, les tentes des Indiens qui, n'importe comment, n'étaient pas Chrétiens. Alors, où est le symbolisme dans tout ça ?

Je sais pertinemment que les animaux sont intelligents, mais leur intelligence se manifeste autrement que celle des humains. Les humains sont enclins à construire de grands édifices, semble-t-il, pour que d'autres humains viennent déverser dessus des bombes ou des obus. Je n'ai jamais compris les gens qui considèrent que les humains sont les Seigneurs de la Création. Ils ne le sont pas. Certes, ils dominent ce monde particulier par la force, mais savez-vous qu'il n'y a que deux espèces qui pratiquent le viol : les humains et les araignées. Absolument aucun autre animal ne le fait.

Vous parlez de construire. Et les abeilles ? Et les fourmis ? Elles ont des civilisations prodigieuses. Les fourmis ont des forteresses, une armée très efficace, des nettoyeurs — des balayeurs de rues — des nourrices et tout ce qui s'ensuit. Elles ont même leurs ‘vaches à lait’, en l'occurrence ce sont des pucerons.

Les animaux sont sur Terre pour un but qui leur est propre et pour leur propre évolution, et les études personnelles approfondies que j'ai poursuivies m'ont appris qu'ils peuvent être hautement intelligents, parfois plus que les humains. J'ai pleinement le sens de la responsabilité que j'assume en avançant cela et, à moins que vous soyez comme moi clairvoyant et télépathe, vous ne pouvez me contredire si vous êtes sincère, car vous seriez alors dans la situation d'un aveugle de naissance niant qu'il existe des couleurs comme le rouge, le vert, le jaune, etc., etc. Si vous ne possédez pas les mêmes facultés que moi, vous ne pouvez discuter de ce que mes capacités supérieures me mettent en mesure de savoir.

De même, comme je ne peux pas marcher, il serait vain d'argumenter avec vous si vous me dites qu'il est très agréable de marcher sur une surface comme ci ou comme ça. Je ne peux pas le savoir. Je connais ce que je connais.

Rosemary — je n'ai que son prénom — me demande : "Pourriez-vous traiter des causes du dédoublement de la personnalité dans votre prochain livre ? C'est que j'ai une personnalité double. Cela signifie-t-il qu'il me soit très difficile de suivre la Voie Moyenne ? J'ai tendance à aller aux extrêmes."

Non, Rosemary, cela ne veut pas dire que vous êtes différente des autres personnes. Cela signifie que vous êtes venue ici pour surmonter certains défauts et, pour que vous puissiez voir ce qu'il en est, vous êtes venue en tant que personnalité double. Je présume que, dans une vie antérieure, peut-être même la toute dernière, vous ne vous entendiez pas avec les gens et que quelqu'un vous a dit que vous ne pouviez même pas vous entendre avec vous-même. Alors, vous vous êtes dit : "Très bien ! Je retournerai sur la Terre avec une double personnalité et je vous montrerai que je m'en tirerai bien !"

Avoir une double personnalité, c'est simplement avoir un profil astrologique qui permet à l'intéressé de voir simultanément les deux faces d'une pièce de monnaie. C'est assurément là une belle prouesse, mais on n'est ni meilleur ni pire que n'importe qui pour autant.

Cela signifie peut-être même que vous étiez destinée à avoir une sœur jumelle — une vraie jumelle procédant du même œuf — mais, pour une raison ou une autre, l'œuf ne s'est pas divisé et, dans ce cas, une personnalité double se forme dans un seul et même corps. Cela ne fait rien, Rosemary. Laissez-moi vous dire formellement que vous vous débrouillez très bien et que vous n'avez pas la moindre raison de vous tracasser. Ne vous faites pas de souci !

Hé, j'ai ici une jolie petite question, une question sensée, aussi : "Pourquoi les gens font-ils du somnambulisme ?"

Eh bien, à peu près tout le monde fait le voyage astral en dormant. Le corps astral s'en va, et le corps physique est supposé rester plus ou moins passif, se tournant et retournant quelque peu, bien sûr, pour que les muscles ne soient pas tendus en étant contractés trop longtemps dans la même position. Mais parfois une personne qui est dans l'astral sera si absorbée dans les activités de son état astral, qu'elle abandonnera inconsciemment une partie du contrôle qui supprime les activités du physique resté sur Terre. C'est ainsi que le physique, par ‘réaction sympathique’, tend à suivre le corps astral et nous avons donc un cas de somnambulisme. La personne sort du lit en se mettant à flâner et il vaut mieux ne pas réveiller cette personne, parce qu'alors le choc soudain peut ramener brutalement le corps astral avec encore un autre choc qui rend la combinaison de l'astral et du physique tout à fait bilieux. Les somnambules qui ont subitement été réveillés seront certainement d'accord avec moi sur ce point.

La question suivante : "Est-ce que le Pays de la Lumière Dorée est un monde de la quatrième dimension ?"

Eh bien, oui, c'est un monde de la quatrième dimension quand on est dans un monde de la troisième dimension. Mais quand on est dans la quatrième dimension, le Pays de la Lumière Dorée sera le monde de la cinquième dimension, et ainsi de suite. Voyez-vous, quand vous vous élevez, l'étape au-dessus de vous est toujours plus dorée, c'est-à-dire qu'elle a une atmosphère plus ténue et une plus haute fréquence d'oscillation (pourquoi est-ce que je ne l'appelle pas tout simplement ‘vibration’ ?).

Quelqu'un est très intéressé par cette quatrième dimension car il demande : "Quand vous mourez dans le monde de la quatrième dimension, où va votre corps astral ?"

Vous devez toujours avoir un corps ; après tout, pensez à quel point vous seriez stupide si vous essayiez de vous déplacer et n'aviez aucune sorte de corps, si vous n'étiez que pure pensée. Cela ne vous serait pas très profitable, n'est-ce pas ? Alors, ici-bas sur Terre nous avons un corps physique. Maintenant, si vous pouvez imaginer ce que nous étions dans la seconde dimension, ce qui est maintenant notre corps physique correspondait alors approximativement au corps astral. Donc nous quittons la deuxième dimension pour la troisième, qui est sur cette Terre, et nous occupons alors plus solidement le corps terrestre qui était en fait le corps astral de la seconde dimension. Ainsi, quand nous quittons cette Terre nous évacuons notre corps terrestre pour aller dans le monde astral et vivre dans le corps astral qui est alors notre corps physique. Comprenez-vous cela ? Partout et en tout temps nous avons un corps physique et, bien sûr, à chaque étape notre corps est absolument aussi solide que tous les autres corps qui sont autour de nous. Nous construisons l'énergie pour un nouveau corps astral à partir de ce que nous faisons sur ce qui est à ce moment-là notre ‘Terre’, ou le monde de notre existence physique, de sorte que finalement quand vous atteindrez — oh, que vais-je dire ? — la huitième dimension, vous devrez vivre dans le corps physique de la huitième dimension, tandis que vos actions et votre force vitale vont créer le neuvième corps physique qui, bien sûr, sera alors votre astral. Et ce corps astral sera en étroit contact avec votre Sur-Moi qui est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus élevé.

Voici une autre question sur le voyage astral. C'est celle-ci : "Quand vous voyagez dans l'astral, comment faites-vous pour trouver les zones où les chats astraux, chiens, chevaux, etc., vivent ?"

Eh bien, ce n'est pas nécessaire de chercher. Si vous aimez tel animal en particulier, cet animal viendra dans votre propre ‘zone’ et en fait vous invitera à venir le visiter dans son propre district ou localité. Souvenez-vous que quand vous allez au-delà de cette Terre, les choses sont très, très différentes. Les animaux ne sont pas de stupides créatures qui ne peuvent pas parler et ne peuvent rien faire. En réalité, les humains sont les beaux idiots parce que les animaux peuvent parler, et le font, par télépathie. Les humains, pour la plupart, doivent articuler des sons disgracieux qu'ils qualifient de langue, alors que n'importe quel animal peut communiquer par télépathie dans n'importe quelle langue. Pour apporter davantage de clarté, je dirai que si vous désirez aller dans une zone particulière et êtes en droit, ou avez une raison, pour vous trouver dans cette zone particulière, vous pouvez y aller simplement en y pensant. C'est aussi simple que cela.

Il nous reste encore assez de temps pour une dernière question, je crois, et ce sera celle M. Howard G. Marsh. Je reçois beaucoup de courrier de l'Idaho. Bon ! Vous m'écrivez, M. Marsh : "Vous dites dans un de vos livres qu'une personne doit revenir sur Terre sous chacun des signes du zodiaque. Donc, douze fois si elle a bien appris sa leçon. Ai-je raison ?"

Je suis obligé de vous répondre que non, M. Marsh ! Une personne doit revenir et vivre sous chacun des signes du zodiaque et sous chaque quadrant (30 degrés) de chacun des signes du zodiaque. Et elle revient jusqu'à ce qu'elle ait accompli sa tâche AVEC SUCCÈS dans tous les signes et tous les quadrants du zodiaque. Aussi, si elle met longtemps à apprendre, elle pourra revenir sur la Terre mille ou deux mille fois, ce qui finit par être plutôt monotone, n'est-ce pas ?

La bande du magnétophone tourne, la journée tire à sa fin. Le crépuscule va bientôt tomber. Les pages de ce livre s'empilent et le nombre des mots dépasse le total jugé nécessaire pour ce volume. Devant moi s'entassent des questions, des questions, des questions, des monceaux de questions, suffisamment de questions pour fournir matière à beaucoup d'autres livres. Et — qui sait ? — peut-être en écrirai-je un autre : il y a encore de la vie dans le vieil homme. Je suis encore capable de gigoter un peu, je suis encore capable d'appuyer sur la touche d'un magnétophone. Si donc vous souhaitez un nouveau livre, vous savez ce qu'il faut faire : vous n'avez qu'à écrire à mon éditeur et lui dire que vous voulez lire un nouveau livre de Lobsang Rampa.

Pour le moment, je vais prendre congé de vous et mettre ainsi un point final à ce livre, ‘Crépuscule’.

 

FIN