MAMA RA'AB RAMPA

 

LE TESTAMENT DE RAMPA

 

Titre original : The Testament of Rampa

 

(Édition : 19/06/2021)

 

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TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES. 1

INTRODUCTION.. 3

LA TERRE.. 4

Formation et origine. 4

(L'Origine du Monde) 4

CONFIGURATION.. 13

La Terre est creuse / origine des OVNIs. 13

Organisation ‘Les Manus’ du monde. 23

Les mondes parallèles — La quatrième dimension. 25

Les différentes civilisations. 31

Ici-bas, c'est le Monde de l'Illusion. 39

La vie est semblable à une école. 41

L'HOMME.. 45

Nature de l'homme. 45

Qu'est-ce que la vie ?. 46

Potentiel humain. 50

Conscient, inconscient, subconscient 50

Imagination. 53

Relations humaines. 61

Amour — affection. 61

Mariage — couple. 64

L'homme et ses ‘partenaires’ sur Terre. 67

Les chats. 67

Le rôle des animaux auprès des humains. 69

Les plantes. 77

Considérations écologiques. 80

Problèmes métaphysiques. 81

Existence de Dieu. 81

Nécessité de la religion. 82

La foi 85

L'enfer 88

Le purgatoire. 90

Les anges-gardiens-guides …... 91

La prière. 93

La méditation. 98

La condition humaine. 100

Le vieillissement 100

La peur 102

La souffrance. 105

La drogue. 107

L'alcool 109

La démence. 110

Le suicide. 113

LE MESSAGE DE RAMPA.. 115

Le troisième œil 115

L'Aura. 121

Les Couleurs de l'Aura. 127

Lecture d'une Aura. 136

La corde d'argent 138

Le voyage astral 142

Le karma. 150

Les Archives Akashiques. 154

Les Formes-Pensées. 161

L'hypnotisme. 164

La psychométrie. 168

La télépathie. 171

La clairvoyance. 175

Les ‘voyants’ 177

La Voie Médiane et ses lois. 179

(Les Lois et Étapes de la Voie du Milieu) 182

La mort 183

Les différents niveaux de l'astral 190

La réincarnation. 192

La réincarnation — une nouvelle naissance. 197

Prédictions de Rampa. 206

 

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INTRODUCTION

 

L'idée d'une anthologie des œuvres de Rampa nous est venue quand nous avons réalisé que nous n'aurions pas assez d'une vie pour répondre au courrier que les lecteurs de Lobsang Rampa nous faisaient parvenir.

Souvent les mêmes demandes d'information nous reviennent, pour éclaircir certains thèmes ou encore pour savoir quel ouvrage de Lobsang Rampa choisir afin de mieux atteindre les objectifs personnels de chacun.

De concert avec notre éditeur, la décision fut donc prise de réunir en un seul livre les écrits les plus significatifs puisés dans l'immense œuvre du Dr Lobsang Rampa. Les pages qui suivent représentent la quintessence de l'enseignement de mon regretté mari. Elles constituent en quelque sorte son TESTAMENT. Le legs qu'il a voulu faire à ses innombrables amis à travers le monde entier. Bien sûr ce ne sont que des extraits et pour ceux qui désireraient approfondir la pensée de Lobsang Rampa nous suggérons de lire ses œuvres au complet qui sont généralement disponibles dans plusieurs collections et à propos desquelles on trouvera ici toutes les informations voulues.

Enfin je me permets de signaler que, toute personne intéressée à acquérir de meilleures connaissances et à s'assurer une certaine flexibilité dans sa recherche pourrait également lire mon livre publié récemment aux Éditions internationales Alain Stanké, intitulé ‘Lumière et sagesse’.

Puisse la lecture de l'enseignement de Rampa vous servir de guide dans votre épanouissement personnel.

San Ra-Ab Rampa

 

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LA TERRE

Formation et origine

 

(Extraits de Docteur de Lhassa — 1959)

 

(L'Origine du Monde)

— À l'aube des temps, la Terre n'était pas telle qu'elle est aujourd'hui. Elle tournait beaucoup plus près du Soleil et en sens inverse. Dans son voisinage était une autre planète, en quelque sorte sa jumelle. Les jours étaient plus courts, aussi les hommes avaient-ils l'impression de vivre plus longtemps, pendant des siècles. Le climat était plus chaud et la flore d'une luxuriance tropicale. La faune très variée était riche d'animaux aux formes gigantesques. La pesanteur était plus faible que de nos jours en raison de la différente vitesse de rotation de la Terre. La taille de l'homme atteignait le double de sa taille actuelle, encore qu'il ne fût qu'un pygmée comparé aux gens d'une autre race qui vivaient à ses côtés, des super-intellectuels appartenant à une caste différente. Ces super-intellectuels gouvernaient la Terre et ils apprirent beaucoup aux hommes qui étaient alors comme des élèves soumis à l'autorité d'un maître bienveillant. Il arrivait souvent à ces énormes géants de monter à bord d'engins de métal brillant qui sillonnaient le ciel. L'homme, cette pauvre créature ignorante qui n'en était encore qu'aux premiers balbutiements de la raison raisonnante, était incapable de comprendre tout cela car son intelligence dépassait à peine celle des singes.

"Pendant des temps infinis, la vie sur la Terre suivit un cours paisible. La paix et l'harmonie régnaient entre tous. Les hommes communiquaient entre eux par télépathie, sans avoir recours à la parole, qui n'était utilisée que pour les dialectes locaux. Puis les super-intellectuels qui dominaient l'homme de leur haute taille, se prirent de querelle. Des factions se formèrent, qui ne pouvaient se mettre d'accord sur certaines questions, exactement comme les nations d'aujourd'hui. Un de ces groupes gagna une autre partie du monde où il essaya d'imposer sa domination. Une guerre éclata. Les surhommes s'entre-tuèrent en s'infligeant mutuellement de grosses pertes au cours de féroces batailles. L'homme, qui brûlait du désir de s'instruire, apprit l'art de la guerre, apprit à tuer. La Terre, où la paix avait régné jusqu'alors, devint un enfer. Pendant de longues années les surhommes travaillèrent en secret, les uns contre les autres. Un jour, une énorme explosion secoua la Terre et la déplaça de son orbite. Des flammes rougeoyantes traversèrent le ciel et la Terre fut entourée de fumée. Le tumulte cessa enfin, mais pendant de longs mois d'étranges signes qui frappaient les peuples de terreur apparurent dans le ciel. Venant des espaces infinis une planète s'approchait de la Terre ; chaque jour elle paraissait plus grande. Bientôt, il fut évident que la collision était inévitable. Des raz de marée déferlèrent sur la Terre, de grands vents s'élevèrent et les jours et les nuits furent remplis du hurlement des tempêtes furieuses. La planète remplit alors tout le ciel, comme si elle allait bientôt tomber droit sur la Terre. À mesure qu'elle s'approchait, de vastes étendues de terre ferme furent submergées sous les raz de marée. Des tremblements de terre secouèrent la surface du globe et, en un clin d'œil, des continents entiers furent engloutis. Alors, la race des surhommes oublia ses querelles ; tous coururent à leurs machines étincelantes et s'élancèrent dans le ciel pour fuir les cataclysmes ravageant le globe. Mais sur celui-ci, les tremblements continuaient ; des montagnes jaillissaient du sol, entraînant avec elles le fond des mers ; des terres en s'effondrant furent immédiatement recouvertes par les eaux. Les peuples fuyaient de tous côtés, éperdus de terreur, croyant que la fin du monde était arrivée. Pendant tout ce temps, les vents augmentaient de violence. Le tumulte devint de plus en plus intolérable, les nerfs des hommes cédèrent et la peur s'installa sur toute la surface du globe.

"La planète étrangère ne cessait de grandir et de se rapprocher, jusqu'au moment où elle fut très proche de la Terre. Alors, elle s'écrasa dans un bruit fracassant en même temps que jaillissait une étincelle électrique aveuglante. Des explosions se succédaient dans les cieux embrasés et des nuages d'un noir de suie transformèrent les jours en une interminable nuit d'épouvante. Le Soleil lui-même parut se figer d'horreur devant la catastrophe car, d'après les anciens écrits, son disque rouge se maintint immobile, dit-on, pendant de longs jours, cependant que de longues flammes jaillissaient de son centre. Les nuages noirs recouvrirent la Terre et plongèrent le monde dans les ténèbres. Les vents soufflaient tantôt glacials, tantôt brûlants et des milliers de gens moururent de ces écarts continuels de la température. Du ciel tomba la Nourriture des Dieux, appelée parfois la Manne. Sans elle, les peuples ainsi que les animaux seraient morts de faim car les récoltes avaient été détruites et ils n'avaient plus rien à manger.

"Hommes et femmes erraient en quête d'un abri qui leur permît de reposer leur corps exténué, meurtri par les tempêtes et les terribles cataclysmes. Ils imploraient le ciel de leur envoyer le calme, le suppliant de les sauver. Mais la Terre continuait à être agitée de secousses sismiques, les pluies à tomber à torrents et les déflagrations d'électricité à éclater dans l'espace sidéral. À mesure que le temps s'écoulait, et que les lourds nuages noirs s'éloignaient en grondant, le Soleil devenait de plus en plus petit, comme s'il allait disparaître au loin. Tous, pensant que le Dieu Soleil, le Dispensateur de la Vie, les abandonnait, se mirent à hurler de peur. Mais phénomène plus étrange encore, le Soleil se déplaçait dans le ciel de l'est à l'ouest, au lieu de suivre sa trajectoire habituelle d'ouest en est.

"L'homme n'avait plus aucune notion du temps dont le cours ne pouvait être mesuré par suite de l'obscurcissement du Soleil ; personne, même les plus sages, n'aurait pu situer l'époque où tous ces événements prirent place. Le ciel fut encore le siège d'un étrange phénomène : un monde y apparut, un monde énorme et gibbeux, de couleur jaunâtre, dont on put croire qu'il allait lui aussi s'écraser sur la Terre. Ce qui maintenant est connu de tous sous le nom de ‘Lune’ fit son apparition à cette époque, l'un des résultats de la collision entre les deux planètes. Plus tard, on devait découvrir en Sibérie un vaste cratère à l'endroit où vraisemblablement la surface du globe fut défoncée lors de la collision et d'où peut-être la Lune y fut arrachée.

"Avant celle-ci, il existait des villes où une grande partie du savoir de la Race Supérieure était conservée dans de grands bâtiments. Quand ils s'effondrèrent au cours du cataclysme, tous leurs secrets furent ensevelis sous des montagnes de décombres. Les sages des tribus savaient que sous ces amas étaient cachées des boîtes contenant des pièces uniques et des ouvrages gravés sur du métal. Ils savaient que tout le savoir du monde reposait sous ces ruines ; aussi entreprirent-ils des fouilles, de longues fouilles, pour tenter de sauver ce qu'ils pouvaient des anciens écrits, et, en utilisant les connaissances de la Race Supérieure, d'accroître ainsi leur puissance.

"Dans les années qui suivirent, les jours devinrent de plus en plus longs, jusqu'à atteindre une durée deux fois supérieure à celle d'avant le cataclysme. Puis la Terre, accompagnée de la Lune, la Lune que nous connaissons, cet astre né d'une collision, se plaça sur sa nouvelle orbite. Elle continua cependant à être secouée par des séismes, qu'accompagnaient de sourds grondements ; des montagnes s'élevèrent et vomirent des flammes et des rochers, semant ainsi la destruction. De grandes coulées de lave dévalèrent le flanc des montagnes, ravageant tout sur leur passage et se refermant souvent sur les sources du savoir ; or, le métal sur lequel était gravée la plus grande partie des documents était suffisamment dur pour résister à la chaleur de la lave de sorte que celle-ci les protégea en les entourant d'une gangue de pierre poreuse. Un jour, cette gangue devait s'effriter sous l'effet du temps et révéler les trésors qu'elle contenait pour le bénéfice de ceux entre les mains desquels ils tomberaient. Mais ce jour ne devait arriver que beaucoup plus tard. Lorsque la Terre s'affermit sur sa nouvelle orbite, le froid l'envahit graduellement et les animaux moururent ou émigrèrent vers des climats plus chauds. Le mammouth et le brontosaure, incapables de s'adapter à de nouvelles conditions d'existence, disparurent. De la glace tomba du ciel et les vents devinrent plus mordants. Le ciel, autrefois d'une pureté presque parfaite, se remplit de nuages. Le monde avait changé du tout au tout : la mer fut soumise à des marées alors qu'auparavant elle ressemblait à un immense lac tranquille, dont la surface n'était troublée que par le souffle du vent. Désormais, d'énormes vagues se lançaient à l'assaut du ciel et pendant des années de gigantesques marées menacèrent d'engloutir les terres et les hommes. La voûte céleste n'était plus la même non plus. La nuit, d'étranges constellations remplaçaient les étoiles familières et la Lune était très proche. De nouvelles religions prirent naissance et les prêtres de cette époque voulurent, pour imposer leur autorité, donner leur version des événements. Préoccupés seulement de leur importance et de leur influence, ils se soucièrent fort peu de la Race Supérieure. Faute de pouvoir expliquer la genèse du cataclysme, ils l'attribuèrent à la colère divine, en affirmant que tous les hommes étaient conçus dans le péché.

"Avec le temps, la Terre s'installa sur sa nouvelle orbite, les éléments se calmèrent et la stature des hommes diminua. Les siècles se succédèrent et les continents se stabilisèrent. De nombreuses races, surgies, pourrait-on dire, à titre expérimental, essayèrent de survivre sans y réussir et disparurent laissant la place à d'autres. Une souche humaine plus résistante finit par se développer et ce fut le début d'une nouvelle civilisation ; celle-ci devait toujours garder au fond d'elle-même dans une sorte de ‘mémoire raciale’, le souvenir d'une catastrophe épouvantable dont quelques cerveaux puissants essayèrent de retracer l'histoire. Pour lors, la pluie et le vent avaient accompli leur œuvre. Les vieux documents commencèrent à sortir des débris de lave solidifiée et, en les voyant, des habitants de la Terre décidèrent de les réunir et de les soumettre aux plus sages d'entre eux, lesquels, au prix de longs efforts, réussirent à en déchiffrer une partie. Dès qu'ils furent capables d'en lire et d'en comprendre quelques-uns, les savants de l'époque s'acharnèrent à en rechercher d'autres afin de combler leurs lacunes et d'arriver à une compréhension d'ensemble. De grandes fouilles donnèrent de nombreux résultats intéressants. Alors, la nouvelle civilisation connut un réel développement. Des villes et des cités s'élevèrent un peu partout et la science commença sa course au désastre. Elle se consacra à la destruction en se mettant au service de certaines factions. On oublia tout à fait que l'homme peut vivre en paix et que la guerre porte en elle les germes des catastrophes les plus terribles.

"Pendant de longs siècles, la science régna en maîtresse. Les prêtres se posèrent comme hommes de science et éliminèrent tous les savants qui n'étaient pas prêtres eux-mêmes. Leur pouvoir s'accrut ; ils adorèrent la science et ne reculèrent devant rien pour assurer leur domination, écraser l'homme moyen et l'empêcher de réfléchir. Bientôt, ils se firent passer pour des Dieux ; rien ne pouvait être fait sans leur autorisation. Ce qu'ils voulaient, ils s'en emparaient sans que personne pût s'y opposer. À force de s'exercer, leur pouvoir grandit jusqu'à devenir presque illimité, tant ils avaient oublié que le pouvoir absolu corrompt toujours ceux qui le détiennent.

"De grands aéronefs sans ailes glissaient dans les airs, sans le moindre bruit, ou planaient immobiles, comme n'auraient pu le faire des oiseaux. Les savants avaient découvert comment maîtriser la pesanteur, l'antipesanteur et utiliser ces forces à leur profit. Un seul homme, muni d'un minuscule appareil tenu dans le creux d'une main, pouvait déplacer à son gré d'énormes blocs de pierre. Nul travail n'était trop pénible puisque les machines de l'homme fonctionnaient sans qu'il lui en coutât le moindre effort. De gigantesques engins sillonnaient la surface de la Terre, mais rien ne bougeait sur la mer ; il n'y avait, en effet, pour naviguer que ceux qui aimaient voyager lentement, tant leur plaisait le jeu du vent et des vagues. Tous les déplacements se faisaient par les airs, ou, s'ils étaient courts, par la voie terrestre. Des peuples émigrèrent dans certains coins de la Terre et y établirent des colonies. Mais à cette époque, ils ne pouvaient plus communiquer par télépathie à la suite de la collision catastrophique. Ils ne parlaient plus un même langage ; les dialectes se multiplièrent, se différencièrent de plus en plus et finirent par donner naissance à des langues incompréhensibles à ceux qui ne les connaissaient pas.

"Par suite de leur incapacité à communiquer et à se comprendre mutuellement, les peuples se prirent de querelles et des guerres éclatèrent. Des armes effrayantes furent inventées et les batailles firent rage sur toute la surface du globe. Hommes et femmes furent blessés et les terribles radiations qui étaient utilisées provoquèrent force mutations dans la race. Des années passèrent et la lutte devint plus acharnée, le carnage plus effrayant. Partout des inventeurs, stimulés par leurs chefs, rivalisaient d'ardeur pour fabriquer des armes encore plus meurtrières. Les savants travaillaient avec acharnement pour mettre au point des engins d'une puissance offensive sans cesse plus redoutable. On cultiva des microbes infectieux que des avions volant à haute altitude lâchaient sur l'ennemi. Des bombes endommagèrent les canalisations d'égout, de sorte que la peste et des épidémies de toutes sortes ravagèrent la Terre, frappant gens, animaux et plantes. La Terre courait vers sa destruction.

"Dans une région lointaine, épargnée par la guerre, un groupe de prêtres clairvoyants, que la soif du pouvoir n'avait pas corrompus, gravèrent sur de minces plaques d'or l'histoire de leur époque, ainsi que la carte des cieux et de la Terre. Ils y consignèrent également les plus grands secrets de leur science et des avertissements solennels sur les dangers qu'encourraient ceux qui en feraient un mauvais usage. Il fallut de nombreuses années pour préparer ces plaques, après quoi elles furent, avec des spécimens des armes, des outils, des livres et de tous les objets utilisés à l'époque, cachées en certains endroits afin que l'humanité pût un jour connaître son passé et, espérait-on, en tirer profit. Car, bien évidemment, ces prêtres connaissaient le cours que suivrait l'histoire ; ils savaient ce qui se passerait et qui arriva, comme ils l'avaient prédit. Une arme nouvelle fut mise au point et expérimentée. Un nuage fantastique s'éleva de la Terre en tourbillonnant dans la stratosphère ; du coup, le globe fut brutalement secoué comme s'il allait basculer sur son axe. D'énormes murailles d'eau déferlèrent sur la terre, en balayant sur leur passage de nombreuses races humaines. Une fois de plus, des montagnes s'affaissèrent sous les eaux cependant que d'autres les remplaçaient. Un petit nombre d'hommes, de femmes et d'animaux, avertis à temps par les prêtres, eurent la vie sauve grâce à des bateaux construits à l'épreuve des gaz et des germes toxiques qui ravageaient la Terre. D'autres, soulevés avec les régions qu'ils habitaient, se retrouvèrent très haut dans les airs ; d'autres moins chanceux, entraînés dans les profondeurs, furent ensevelis sous les eaux, ou virent des montagnes se refermer sur leurs têtes.

"L'eau, le feu et les rayons de la mort firent des millions de victimes et il ne resta plus sur Terre qu'un petit nombre d'humains, isolés les uns des autres selon les hasards du désastre. Rendus à moitié fous par la peur, ébranlés dans tout leur être par la terrible force de l'explosion, ils se cachèrent longtemps dans des cavernes et au sein d'épaisses forêts. Toute trace de culture avait disparu et ils revinrent à un état sauvage, comme au temps de la préhistoire, se couvrant de peaux de bêtes, s'enduisant le corps du jus des baies et s'armant de massues à la pointe de silex.

"De nouvelles tribus se rassemblèrent et errèrent sur cette nouvelle face du globe. Certaines s'établirent dans ce qui est maintenant l'Égypte, d'autres en Chine ; quant aux hommes qui avaient habité les agréables abords du littoral, région où se plaisait fort la Race Supérieure, ils se retrouvèrent soudainement à des milliers de pieds (m) au-dessus du niveau de la mer, sur une terre entourée par des montagnes aux neiges éternelles et qui se refroidissait rapidement. Il en mourut des milliers, incapables de résister à cet air raréfié et au climat rigoureux. Ceux qui survécurent sont les ancêtres de la robuste race tibétaine moderne. C'est là que les prêtres clairvoyants avaient transporté leurs fines plaques d'or pour y graver tous leurs secrets. Ces plaques, ainsi que des modèles de leurs productions artistiques et artisanales avaient été enfouies dans de profondes cachettes creusées dans une caverne de montagne à l'intention des futures générations de prêtres. D'autres furent cachées dans une grande ville située sur les Hautes-Terres de Chang Tang.

"Bien que l'humanité fût revenue à un état sauvage, toute civilisation cependant ne disparut pas pendant ces Années Noires. Sur certains points isolés à la surface du globe, de petits groupes d'hommes et de femmes, plongés dans les ténèbres infernales de la sauvagerie, luttaient désespérément pour ne pas laisser mourir la connaissance, pour ne pas laisser s'éteindre la faible flamme de l'intelligence humaine. Au cours des siècles suivants, les religions évoluèrent beaucoup et de nombreuses recherches furent entreprises pour essayer de découvrir la vérité sur ce qui s'était passé. Or pendant tout ce temps, dans les cavernes profondes du Tibet, était caché le Savoir suprême, gravé sur des plaques d'or incorruptibles, immortelles, attendant ceux qui les découvriraient et qui pourraient les déchiffrer.

"L'homme, une fois de plus, évolua peu à peu ; l'obscurantisme recula ; la sauvagerie fit place à une demi-civilisation. Des progrès furent accomplis. De nouveau, des cités s'élevèrent et des machines sillonnèrent le ciel. Les montagnes cessèrent une fois de plus d'être des obstacles et l'homme parcourut le monde sur terre et sur mer. Mais comme autrefois, les peuples, à mesure qu'augmentaient leur science et leur puissance, devinrent arrogants et se mirent à opprimer les plus faibles. Ce fut une époque de troubles, de haines, de persécutions et de recherches secrètes. Opprimés par les nations plus puissantes, les peuples faibles inventèrent des machines, et des guerres éclatèrent, des guerres qui devaient durer des années. De nouvelles armes encore plus terribles que les précédentes étaient sans cesse mises au point. Chaque camp s'efforçait de découvrir l'arme absolue et pendant ce temps, dans les cavernes du Tibet était enfoui le Savoir ! Et pendant tout ce temps, dans les Hautes-Terres de Chang Tang se dressait une grande cité déserte, sans défense, qui gardait en ses flancs le plus précieux savoir du monde, attendant la visite de ceux qui daigneraient y pénétrer pour découvrir, étalé sous leurs yeux..."

 

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CONFIGURATION

La Terre est creuse / origine des OVNIs

 

(Extraits de Crépuscule — 1975)

 

Mais revenons aux faits fondamentaux. Selon les Écritures bouddhiques, la Terre a subi d'immenses convulsions et les climats des pays de la Terre ont changé et changé et changé, et au fur et à mesure qu'ils ont changé, des tribus chassées des zones froides ont émigré vers des zones plus chaudes et, lors d'une de ces migrations de populations — cela se passait il y a quelque 25 000 ans — une tribu a atteint ce que nous appellerions aujourd'hui le pôle nord. Ils ont continué à marcher et marcher et ont fini par s'apercevoir que le soleil était toujours devant et jamais derrière eux, que jamais il ne se levait ni ne se couchait. Au fil du temps, ces hommes ont finalement compris qu'ils étaient à l'intérieur de la Terre, que celle-ci était creuse et ils se sont établis là. On pense également — j'aurais dû mettre cela entre parenthèses ! — que les Tziganes viennent tous du centre de la Terre.

J'ai entendu bien des gens discuter de la théorie de la Terre creuse et les adversaires de cette thèse rétorquent immanquablement : "Si la Terre est creuse, comment se fait-il que les avions de ligne qui survolent le pôle nord ne voient pas d'ouverture ? Aujourd'hui, ils le survolent et ils survolent peut-être aussi le pôle sud. S'il y avait une grande crevasse, il est évident que les pilotes la remarqueraient."

Ce n'est pas vrai, vous savez. Les avions de ligne ne survolent ni le pôle nord ni le pôle sud. Ils passent à bonne distance pour la simple raison que si vraiment ils les survolaient, cela affolerait les instruments de navigation. Aussi, les vols commerciaux font-ils un large crochet afin d'éviter un pôle nord ou un pôle sud mythique qui déréglerait les compas.

D'autres disent encore : "Et tous les explorateurs qui sont allés au pôle nord ou au pôle sud ? S'il y avait eu un trou dans l'écorce terrestre, ils l'auraient trouvé."

Là encore, la réponse est non. Ce n'est pas vrai. Personne n'est allé au pôle nord, personne n'est allé au pôle sud. Nous disposons de rapports rédigés par des gens qui sont parvenus à proximité de l'un ou l'autre pôle et qui ont continué d'avancer pendant des milles et des milles (km). En d'autres termes, ils se sont plus ou moins perdus. L'histoire ancienne, et l'histoire moderne aussi, nous apprend que les marins repèrent souvent des débris flottants qui viennent des pôles (j'emploie le mot ‘pôle’ pour me conformer à l'usage et pour que la localisation soit précise). Parfois, ce sont même des animaux ou des oiseaux. Or, tout le monde sait qu'on ne trouve ni oiseaux ni insectes, pas plus au pôle nord qu'au pôle sud. Sans parler de feuilles vertes. Alors, d'où viennent ces épaves ? De l'intérieur de la Terre, évidemment.

Voici ce que je crois.

Supposons que vous ayez un véhicule et que vous puissiez aller d'ici — par ‘ici’, j'entends l'endroit où vous êtes actuellement — au pôle nord. Vous avanceriez, vous avanceriez et vous atteindriez un point que vous considéreriez comme étant le pôle. Vous continueriez alors et vous constateriez finalement que c'est un autre soleil qui brille au-dessus de vous, le soleil étant un phénomène de nature atomique qui se produit naturellement non seulement au centre de cette Terre, mais tout aussi bien sur beaucoup d'autres mondes. Les astronomes ont parfois noté, par exemple, l'apparition d'étranges lueurs sur la Lune à l'emplacement des pôles.

"Peut-être bien, répondrez-vous, mais des hommes ont été sur la Lune."

Absolument, mais ils n'ont reconnu qu'un périmètre très réduit, un cercle de quelque cinq milles (8 km) de rayon. Oh non ! on n'a pas exploré la Lune. Et on n'a pas exploré cette Terre. Il reste encore une bonne partie de cette dernière à découvrir.

Si cela vous intéresse, allez à la bibliothèque publique. Je suis sûr que vous y trouverez quantité d'ouvrages où il est question de la théorie de la Terre creuse, relatant des récits de gens qui se sont perdus et ont alors navigué dans un monde étrange, et qui se sont finalement retrouvés juste à l'intérieur du monde intérieur. Plutôt que de vous rendre à la bibliothèque, achetez donc quelques livres dans une bonne librairie.

On m'a demandé d'expliquer à quoi pourrait ressembler un tel monde, comment pourrait exister un monde intérieurement creux. La meilleure explication que je puisse fournir est la suivante :

Imaginez une noix de coco. L'extérieur de la noix de coco est la surface de la Terre. Et rappelez-vous que si vous avez les mains moites, l'humidité que vous avez déposée sur l'écorce de votre noix de coco rien qu'en la touchant représente une profondeur proportionnelle à celle de la plus profonde des mers de la Terre en vraie grandeur. C'est là une donnée qui mérite qu'on la garde présente à l'esprit.

Bref, vous avez votre noix de coco et vous examinez sa surface externe. Elle figure notre Terre conventionnelle. Maintenant, percez un trou dans ce que l'on appelle l'œil de la noix de coco et percez-en un autre diamétralement opposé. Nous dirons que ce sont respectivement le pôle nord et le pôle sud. Les trous doivent avoir environ un pouce (2,5 cm) de diamètre. Videz le lait. Vous aurez à ce moment une écorce coriace qui est la croûte terrestre et, à l'intérieur, une pulpe blanche qui représente la surface du monde intérieur. Arrangez-vous pour placer juste au milieu de la noix de coco une ampoule de lampe de poche pour figurer le soleil interne qui brille sans relâche.

Poursuivons. L'enveloppe coriace qui est l'écorce terrestre et la surface interne, plus molle, qui permet aux habitants du monde intérieur de se tenir debout engendrent également la force de gravité grâce à laquelle les gens peuvent marcher verticalement sur l'une et l'autre surfaces accolées. Rien ne permet d'affirmer que le contenu de la Terre soit fait de gaz en fusion, de fer en fusion, de roches en fusion ou de n'importe quoi d'autre en fusion. Ce n'est là qu'une supposition des ‘savants’, ces savants qui ont fait tant de suppositions erronées — quand ils disaient, par exemple, que si un homme voyageait à une vitesse supérieure à 30 milles (48 km) à l'heure, la pression de l'air ferait éclater ses poumons. Ou qu'un astronef ne pourrait jamais se poser sur la Lune car il s'enliserait aussitôt, englouti par la poussière impalpable qui en constitue le sol. Oh non, les savants ne sont que des devins diplômés de l'université. Et ils sont souvent pires que les devins qui n'ont pas fait d'études, car on leur enseigne que si Pierre, Paul ou Jacques dit qu'une chose est impossible, c'est qu'elle est impossible, de sorte qu'au lieu de leur apprendre à penser, on leur apprend seulement que tel ou tel Auteur est infaillible et que s'il a dit que telle chose est impossible, eh bien, elle est impossible, voilà tout.

Je crois que les habitants de l'intérieur de la Terre sont un peuple très, très hautement développé, qu'ils ne sont autres que les survivants de la Lémurie, de Mu, de l'Atlantide et de beaucoup d'autres civilisations encore plus anciennes. La Terre a été ravagée par des cataclysmes, des tempêtes, des météores et tout le reste, les habitants de la surface ont fréquemment été décimés. Mais, à l'intérieur, la vie se poursuit sereinement sans être perturbée par les événements du dehors et la connaissance spirituelle et scientifique a par conséquent progressé.

Peut-être ignorez-vous que les Chiliens, qui s'intéressent fort à la région du pôle sud, ont photographié des OVNIs qui y prenaient leur essor. Une équipe de géophysiciens chiliens a pris des photographies tout à fait passionnantes. Malheureusement, des pressions considérables ont été exercées sur eux et ces documents ont été remis aux autorités des États-Unis. Depuis, on n'en a plus jamais entendu parler.

Il existe différents types d'OVNIs ; l'un d'eux vient des entrailles de la Terre et si l'on voit aujourd'hui beaucoup d'objets volants non identifiés, c'est parce que le Peuple de l'Intérieur s'inquiète énormément des explosions atomiques qui interviennent sur la surface extérieure de la Terre. Après tout, si la déflagration est assez puissante, l'écorce terrestre risque de se fracturer encore plus gravement que ce n'est actuellement le cas et la Terre tout entière pourrait bien périr. C'est pourquoi le Peuple de l'Intérieur se fait tant de souci, c'est pourquoi il essaye de contrôler la recherche atomique sur ce monde.

Avez-vous véritablement étudié les voyages des explorateurs qui prétendent être allés au pôle nord ou au pôle sud ? Tous sans exception signalent que plus ils remontaient vers le nord, plus la température s'élevait, qu'ils trouvaient plus de mers libres qu'ils ne s'y attendaient et qu'ils découvraient une foule de choses contredisant radicalement la théorie selon laquelle le froid augmente à mesure que l'on s'approche des pôles. En fait, les pôles n'existent pas sinon en tant que symboles mythiques suspendus en plein ciel, peut-être à la verticale de l'ouverture béant sur les profondeurs de la Terre.

Les aurores boréales pourraient fort bien n'être que le reflet du soleil interne que l'on observe dans certaines conditions favorables ou même des radiations émanant de la vie nucléaire au centre du globe.

Mais il y aura immanquablement quelqu'un qui dira que tout cela est impossible, qu'il n'y a, bien entendu, pas de trou conduisant à l'intérieur de la Terre, qu'une telle idée est absurde — ridicule. Si une gigantesque excavation s'ouvrait au pôle nord et une autre au pôle sud, il va de soi que des pilotes les auraient remarquées, les astronautes aussi, et d'ailleurs n'importe qui pourrait voir à travers l'épaisseur de la Terre, exactement comme on peut voir le jour à travers un œuf percé. Quelqu'un ne saurait manquer de dire que l'auteur de ces lignes a perdu les pédales... ou qu'il est devenu gâteux.

C'est là une attitude entièrement erronée qui montre que l'on ignore les faits. Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle nord ? Combien d'entre vous sont-ils allés au pôle sud ? Combien d'entre vous connaissent-ils les conditions climatiques qui règnent dans ces régions ? Les conditions d'ennuagement, par exemple ? Ou de visibilité ? Non, Lecteur à l'Esprit Critique, je n'ai pas perdu les pédales. C'est toi qui les as perdues si tu penses que tout cela est impossible. Et si tu penses que tout cela est impossible, tu n'as pas seulement perdu les pédales, tu prends des vessies pour des lanternes, ce qui est bigrement plus grave.

Songez aux immenses grottes qui sont restées inconnues pendant des centaines ou des milliers d'années dans des régions fortement peuplées. À celle où l'on a retrouvé les manuscrits de la Mer Morte. On ne l'a découverte que par pur hasard.

Regardez le Canada. De vastes zones du Québec n'ont pas été explorées. Et supposons qu'un avion survole certaines de ces zones du Québec que la glace recouvre presque toute l'année. Les photos montreraient des reflets exactement semblables à la réflexion de la glace et de la neige. Ou peut-être des taches sombres exactement semblables aux taches sombres que peuvent présenter la glace et la neige. Vous savez, la glace peut avoir de nombreuses teintes différentes, elle n'est pas toujours blanche et pailletée comme le givre dont on saupoudre les arbres de Noël. On trouve même de la glace rouge dans certains endroits. Je le sais parce que j'en ai vu. Toutefois, l'essentiel est qu'une photo prise à la verticale de l'emplacement approximatif du pôle nord ou du pôle sud pourrait révéler des ombres curieuses mais si l'on n'a pas de raisons d'étudier ces ombres de près, personne n'ira enquêter sur place, n'est-il pas vrai ? Il faut beaucoup d'argent pour monter une expédition qui se rendrait au mythique pôle nord ou au non moins mythique pôle sud. Il faut beaucoup d'argent, il faut des hommes d'une espèce particulière, il faut énormément de matériel et de vivres et il faut un solide compte en banque pour payer les assurances !

J'en reviens au Canada. Une très grande partie des Territoires du Nord de ce pays n'a pas été explorée. Il y a des régions où l'homme n'a jamais posé le pied. Comment savoir quels trous il peut y avoir dans les Territoires du Nord si personne n'y est allé ? Il est stupide de dire que ces choses-là sont impossibles quand on ne connaît pas toutes les données, quand on n'est pas expert en photographie, quand on n'est pas un géologue patenté.

Pensez aux astronautes ou aux cosmonautes, quel que soit le terme par lequel on les désigne couramment. Quand ils décollent et qu'ils sont suffisamment près de la Terre, ils ont probablement autre chose à faire que chercher à savoir s'il y a un trou à l'emplacement théorique du pôle nord ou du pôle sud, d'autant que, dans les régions polaires, la visibilité est affreusement médiocre du fait des brouillards, des tempêtes de neige et de la réflexion de la neige, de la glace et de l'eau qui brouille tout. Il convient aussi de considérer que lorsque les astronautes sont en orbite, ils ont des tâches précises à accomplir : jeter un coup d'œil scrutateur sur les Russes et jeter un coup d'œil encore plus scrutateur sur les Chinois. Y a-t-il des ombres révélatrices indiquant que l'on a construit des silos qui pourraient être des rampes de lancement de missiles balistiques intercontinentaux ? Et si tel est le cas, dans quelle direction sont-elles pointées ? C'est grâce à des informations de ce genre que les Américains sont à même de dire si les seigneurs de guerre de Pékin ont des fusées braquées sur New York, Los Angeles ou d'autres villes. Ils leur faut tenir compte de l'angle d'inclinaison et de la rotation de la Terre pour pouvoir déterminer à quelques milles (km) près la cible assignée aux missiles balistiques intercontinentaux. Savoir ce que fabriquent les Russes, les Polonais, les Chinois et les Tchèques intéresse beaucoup plus les Américains que de chercher à savoir s'il y a un trou dans la Terre. Certains Américains, ainsi, seraient plus intéressés à s'assurer d'un trou dans la tête que d'un trou dans la Terre !

On peut donc tenir pour établi que, à moins de conditions et de circonstances très particulières, on ne photographiera jamais ces ouvertures dans la Terre. Quant à se figurer qu'en regardant par un bout on pourrait voir le trou opposé comme s'il s'agissait d'un tunnel rectiligne — c'est une idée complètement aberrante. On ne pourrait pas. Imaginez un tunnel ferroviaire rectiligne, droit comme un fil. Vous regardez à un bout. Si vous faites très attention, mais vraiment très attention, il est possible que vous voyiez un petit point de lumière à l'autre extrémité. Et ce tunnel ferroviaire ne fait peut-être même pas un demi-mille (800 m) de long. Mais si vous regardez à travers un trou s'ouvrant dans la Terre, le trou d'en face sera à une distance de presque huit mille milles (12 800 km). C'est-à-dire que ce tunnel-là serait si long que vous ne verriez pas la lumière de l'autre côté. Et il n'y a pas que cela. Même si vous aviez une vue perçante au point de pouvoir distinguer un petit trou à l'autre bout, vous ne verriez quand même que les ténèbres pour la bonne raison qu'il n'y aurait pas de lumière réfléchie sauf si le soleil est juste en face de vous.

Si vous niez la POSSIBILITÉ que la Terre soit creuse, vous ne valez pas mieux que ceux qui croient qu'elle est plate ! Entre parenthèses, je me demande comment la ‘Société de la Terre Plate’, à Londres, explique certaines des photos ramenées par les astronautes. Pour autant que je le sache, il existe encore en Angleterre une association qui jure sur une pile de comics (sûrement des comiques !) que la Terre est plate et que toutes les photographies sont truquées. J'ai lu quelque chose à ce sujet (dommage que je ne me rappelle pas où) et j'ai bien ri. Toujours est-il que si vous n'êtes pas certain de quelque chose, pourquoi ne pas garder l'esprit ouvert pour ne pas être pris de court le jour où la preuve vous sera administrée ?

Encore une chose qu'il convient de considérer : les gouvernements du monde — ou, plutôt, les gouvernements des super-puissances — font des efforts titanesques pour étouffer tout ce qui a trait aux objets volants non identifiés. Pourquoi ? Des millions de gens en ont vu. Pas plus tard qu'hier, je lisais dans un périodique que les statistiques prouvent que 15 millions d'Américains en ont vu. Si 15 millions de personnes dans un seul pays ont vu des OVNIs, c'est forcément qu'il existe quelque chose comme des OVNIs L'Argentine, le Chili et quelques autres pays sensés admettent l'existence des OVNIs Cela ne signifie pas obligatoirement qu'ils savent ce que sont les OVNIs ou pourquoi il y en a, mais ils reconnaissent que les OVNIs existent, et c'est déjà un grand pas en avant.

Les gouvernements font le silence et dissimulent la vérité sur les OVNIs ; maintenant — supposons que le Gouvernement Américain, par exemple, possède des photographies d'OVNIs arrivant sur la Terre ou en repartant, supposons qu'il ait la preuve irréfutable que la Terre est creuse et qu'elle abrite une haute civilisation, alors il ne fait pas l'ombre d'un doute que les gouvernements essaieraient de cacher la vérité, sinon ce serait l'affolement, les gens pilleraient, se suicideraient et feraient toutes les choses singulières que font les humains sous l'empire de la panique. Rappelons-nous seulement que l'émission de radio d'Orson Welles, il y a quelques années — La Guerre des Mondes — a provoqué une panique chez les Américains malgré les exhortations des présentateurs qui leur disaient que ce n'était qu'une dramatique.

Bon — les gouvernements cachent la vérité parce qu'ils redoutent que la panique ne s'empare des populations. Mais peut-être seront-ils obligés dans un avenir assez proche de s'incliner devant elle, de reconnaître que la Terre est creuse, qu'elle abrite dans ses profondeurs une race supérieurement intelligente et qu'une certaine catégorie d'objets volants non identifiés vient de ses entrailles. Une catégorie d'OVNIs vient de ‘l'espace extérieur’, une autre de ‘l'espace intérieur’, autrement dit de l'intérieur de la Terre.

Mais peut-être allez-vous dire : "Je maintiens que ce type est fou parce qu'il n'y aurait pas assez de place à l'intérieur de la Terre pour qu'il y ait une civilisation."

Eh bien, mon cher monsieur — ou ma chère madame, selon le cas — cela signifie que VOUS n'êtes pas bien renseigné. Examinons donc quelques chiffres. Je ne vais pas citer les chiffres précis sinon quelqu'un s'écriera sans aucun doute : "Oh ! Regardez ! Voilà la preuve que nous avons affaire à un imposteur. Le diamètre de la Terre a six pouces (15 cm) de plus en réalité !" Eh oui, bien-aimé Lecteur, les gens disent et écrivent des choses dans ce genre et ils se croient très malins. Néanmoins, voyons quelques chiffres approximatifs.

Le diamètre de la Terre est, en gros, de sept mille neuf cent vingt-sept milles (12 757 km). Admettons (puisqu'il faut tout de même donner des chiffres, n'est-ce pas ?) que l'épaisseur de l'écorce terrestre de ce côté de la Terre et l'épaisseur du ‘sol’ de la Terre intérieure fassent huit cents milles (1 287 km). Eh bien, si vous additionnez ces deux huit cents milles, vous obtenez mille six cents (2 574) et si vous soustrayez cela des sept mille neuf cent vingt-sept (12 757), vous obtenez six mille trois cent vingt-sept milles (10 183 km). Nous pouvons dire donc que c'est très, très approximativement le diamètre du monde à l'intérieur de ce monde.

Autrement dit, le monde intérieur est (toujours de façon approximative) 2,9 fois plus grand que la Lune et si l'on pouvait fourrer la Lune dans la Terre, la malheureuse ballotterait comme le pois chiche dans le sifflet de l'arbitre. Rappelons-nous que le diamètre de la Lune est d'environ deux mille cent soixante milles (3 476 km) et que nous avons évalué celui de la Terre intérieure à six mille trois cent vingt-sept milles (10 183 km). Maintenant, à VOUS de faire un peu d'arithmétique pour changer. J'ai raison, non ?

Ce n'est pas encore tout. Seul un huitième de la surface du globe est de la terre ferme. Les sept-huitièmes sont de l'eau : mers, océans, lacs et tutti quanti. Il est donc tout à fait vraisemblable qu'il y ait davantage de terre à l'INTÉRIEUR qu'à l'extérieur du globe et, dans ce cas, il pourrait y avoir une population plus nombreuse. À moins que ces gens-là ne prennent régulièrement la ‘Pilule’ et recherchent la qualité de l'espèce de préférence à la quantité.

Tout cela, j'y crois, j'y crois depuis des années et j'ai étudié ce problème avec la plus grande attention. J'ai lu tout ce que j'ai pu trouver là-dessus et si vous en faites autant, vous arriverez obligatoirement à la même conclusion que moi, à savoir qu'il y a un autre monde à l'intérieur de notre Terre, qu'il a 2,9 fois la taille de la Lune et qu'il est habité par une race très intelligente.

Encore une chose qui ne manque pas d'intérêt. Pensez à tous les explorateurs qui sont allés ‘au pôle’ : pas un seul d'entre eux n'a apporté la PREUVE qu'il y était allé. Songez à l'amiral Peary, songez à Wilkinson, à Amundsen, à Shackleton, à Scott, etc., etc. Tous ces hommes qui, théoriquement, ont atteint cette région, y sont allés en bateau, à pied ou par la voie des airs et aucun n'a jamais vraiment prouvé et démontré qu'il était parvenu au pôle proprement dit. Je crois que c'était impossible parce que le ‘pôle’ est une zone située quelque part dans l'espace au-dessus de la surface et il est acquis que son emplacement subit d'importantes variations.

 

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Organisation ‘Les Manus’ du monde

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

Chaque monde a un Manu qui en a la charge. Vous pouvez dire que le Manu est pareil à un des Dieux de l'Olympe si parfaitement décrits dans les légendes grecques. Ou bien, si vous désirez être plus à la page, vous pouvez dire que le Manu est pareil au Directeur Général de la filiale d'une grande firme. Sous le Directeur Général de cette filiale — car ce monde-ci n'est qu'une filiale, après tout — il y a des directeurs de département qui, dans nos termes, seraient appelés Manus de différents continents et de différents pays. Ces sous-directeurs sont responsables de la gestion, disons, des États-Unis, ou de l'Allemagne, ou de l'Argentine, et ainsi de suite, et de même que les directeurs humains ont des tempéraments différents, ainsi en est-il des Manus et donc le pays en question a des caractéristiques nationales différentes. Les Allemands, par exemple, sont tout différents des Italiens, et les Italiens tout différents des Chinois. C'est parce que le ‘Directeur’ dudit département se trouve être différent.

Si glorieux qu'ils paraissent être, les Manus ne sont que des marionnettes de la Grande Entité ou Sur-Moi qui composent ‘Dieu’. Ce Grand Sur-Moi utilise les Manus comme des marionnettes à peu près de la même manière que le Sur-Moi humain peut utiliser un tas d'humains dans le but d'accroître son expérience.

Un autre correspondant demande : "Comment les Manus des nations dirigent-ils les affaires de leur nation ? Agissent-ils par l'intermédiaire des Représentants aux Nations Unies, par l'intermédiaire des chefs d'état, de leurs cabinets et conseillers, ou comment ?"

Si les Nations Unies avaient été ce qu'on avait espéré, c'eût été le moyen d'agir mis à la disposition d'un Manu, mais voici quelque chose qu'il vous faut prendre très sérieusement en considération, qui peut vous être déplaisant, qui peut même vous être absolument choquant, mais qui, néanmoins, est un fait réel.

Ce monde particulier n'est pas un monde très évolué, en fait, c'est un monde pénitentiaire, un enfer, une rude école — appelez-le comme vous voudrez — et beaucoup des Manus préposés à la garde de ce monde sont, eux-mêmes, en train d'apprendre ! Lorsqu'ils acquièrent de l'expérience et obtiennent des succès, alors, exactement comme pour un directeur de département, ils sont promus, et si le Directeur Général remporte du succès dans sa petite filiale, il pourrait bien être nommé dans une filiale beaucoup plus importante.

Il est réellement nécessaire de voir les choses avec un esprit ouvert et de se souvenir que lorsqu'on est de l'Autre Côté, dans l'astral, on ne se trouve pas installé sur un nuage pour jouer du banjo ou pincer les cordes d'une harpe : on doit travailler.

Si vous êtes à l'école maternelle, vous pouvez penser que les ‘grands’ de douze ans dans une classe supérieure sont de vrais Dieux qui ne font rien sinon dire aux professeurs où il faut aller, et ceux-ci âgés de douze ou de quatorze ans peuvent penser que les élèves de première ou de terminale, comme il vous plaira de les appeler, sont vraiment les Dieux de la Création. Mais ces Dieux de la Création ont encore des devoirs à faire chez eux, ils doivent encore assister à des cours, ils doivent encore acquérir de l'expérience. Bien, les gens viennent sur cette Terre pour acquérir de l'expérience, les Manus s'occupent de ce monde (plus ou moins) afin d'acquérir de l'expérience, et, s'il y a quelques combats entre les pays, eh bien, cela instruit les humains et aussi les Manus.

Dans des états supérieurs, c'est-à-dire avec des mondes beaucoup plus évolués, les Manus peuvent se réunir et discuter les choses amicalement, de sorte qu'il n'y ait pas de guerres et pas de crimes particuliers, mais c'est chose beaucoup trop avancée pour les voyous de la Terre. Les gens de la Terre sont ici pour apprendre par la manière dure parce qu'ils n'apprendront pas par la manière douce, la manière aimable. Si un individu vous frappe avec une massue ou manifeste un désir très sérieux de vous assommer et de vous étendre sur le carreau, il est bien inutile de lui dire : "Je vous en prie, mon cher camarade, renoncez gentiment à des intentions aussi désagréables !" Au lieu de parler ainsi, si vous êtes intelligent, vous lui flanquerez un coup de pied là où ça fait le plus mal, et lancerez un cri d'alarme pour appeler la police.

Ainsi, les Manus de ce monde sont des ‘apprenants. Ils apprennent des choses exactement comme vous, et quand ils ont appris à mettre un peu d'ordre dans les affaires, ils passent à quelque chose de mieux. Mais, reprenez courage, vous n'avez guère à séjourner ici qu'environ soixante-dix ans, la durée d'une vie, les pauvres Manus ont de loin une peine plus longue que cela.

 

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Les mondes parallèles — La quatrième dimension

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Les mondes parallèles existent, parce que tout doit avoir sa contrepartie, inversée, de même qu'on ne peut avoir une batterie qui soit uniquement positive ou uniquement négative : elle doit comporter un positif et un négatif. Mais nous examinerons cette question dans notre prochain chapitre.

Malheureusement, les ‘scientifiques’, craignant de perdre la face ou de se noyer dans des questions plus profondes qu'eux, ont brouillé les cartes. C'est qu'ils refusent d'affronter l'idée de se livrer à une recherche véritable. Cependant, en Inde, les Adeptes de jadis parlaient déjà de leur ‘Linga Sharira’, c'est-à-dire de la partie du corps qui se trouve dans une autre dimension — au-delà des trois dimensions que nous connaissons en ce monde — et qui, par conséquent, ne peut être perçue normalement par une personne existant dans le monde tridimensionnel. N'oublions pas qu'en ce monde nous sommes réduits à trois dimensions, car ceci est un monde entièrement tridimensionnel et, pour quiconque n'a pas étudié la métaphysique, la quatrième dimension relève de la farce ou de la science-fiction.

Non seulement la quatrième dimension existe, mais au-delà de la quatrième il y a la cinquième, la sixième, la septième, la huitième, et la neuvième dimension. Dans la neuvième, par exemple, on atteint la réalisation et on est en mesure de comprendre la nature des choses, on est capable de comprendre l'origine de la Vie, l'origine de l'Âme, comment les choses ont commencé et quel rôle joue l'humanité dans l'évolution du Cosmos. C'est également dans la neuvième dimension que l'Homme — bien qu'il soit encore une marionnette du Sur-Moi — est capable de converser face à face avec son Sur-Moi.

L'une des plus grandes difficultés réside dans le fait que les ‘scientifiques’ ont établi toutes sortes de lois arbitraires et que si l'on ose mettre en doute l'une de ces lois, on est immédiatement frappé d'ostracisme. La profession médicale, par exemple, a été paralysée pendant des centaines d'années par l'œuvre d'Aristote. On considérait comme un crime d'opérer des investigations dans le corps humain parce qu'Aristote avait enseigné — une fois pour toutes — tout ce que l'on devait savoir. Donc, jusqu'à ce que la profession médicale se fût libérée de l'emprise d'Aristote, on ne pouvait se livrer ni à une dissection ni à une autopsie et aucune recherche n'était possible.

Certains astronomes connurent les mêmes difficultés lorsqu'ils tentèrent d'enseigner que la Terre n'était pas le centre de la création, parce qu'un certain Grand Homme avait enseigné précédemment que le Soleil tournait autour de la Terre, et que tout existait pour le confort de l'humanité !

Mais revenons-en maintenant à nos dimensions. Ici sur Terre nous avons affaire à ce qui est généralement connu sous le nom de trois dimensions. Nous voyons quelque chose, nous touchons quelque chose et cette chose nous paraît solide et réelle. Mais supposons que nous ayons affaire à une dimension supplémentaire. Notre première réaction serait de nous poser des questions à son sujet. Peut-être ne la comprendrions-nous pas tout à fait. Qu'est-ce que c'est, une quatrième dimension ? Pire encore, que peut bien être une cinquième dimension ? Et en continuant ainsi jusqu'à la neuvième, ou même au-delà de la neuvième dimension.

La meilleure chose est d'examiner d'abord un magnétophone ordinaire parce que la plupart des gens en possèdent un ou en ont vu un. Nous avons un magnétophone fonctionnant à très, très lente vitesse, à moins d'un pouce (2,54 cm) par seconde. À cette vitesse, un message peut durer, par exemple, une heure. Mais supposons que nous repassions le message enregistré à une vitesse accélérée, à un pied (30 cm) par seconde, par exemple. Le message sera exactement le même, les mots seront les mêmes, mais il nous sera devenu absolument inintelligible. En fait, nous aurons transporté le message dans une autre dimension. Pour comprendre ce qui est enregistré sur le ruban magnétique, nous devons le passer à la vitesse à laquelle il a été enregistré.

L'Homme est aux neuf dixièmes subconscient et, pour un dixième, conscient. Vous avez probablement lu beaucoup de choses là-dessus, car toute l'étude de la psychologie est vouée aux aspects variés et aux diverses idiosyncrasies du subconscient de l'Homme. Sachant que l'Homme est si peu ‘conscient’, ne vous vient-il pas à l'esprit quelle perte de temps choquante c'est pour un très, très puissant Sur-Moi, doué de toutes sortes de possibilités et de talents, animé du pouvoir d'un monde plus vibrant et d'un mode de vie différent, de venir en ce monde accablé de difficultés et d'obstacles et de n'être appelé à fonctionner qu'au dixième, tout au plus, de ses possibilités ?

En supposant que vous possédiez une voiture, une huit cylindres, disons, puisqu'il ne semble pas exister de voitures à dix cylindres pour que notre comparaison soit plus exacte — disons donc une voiture à huit cylindres, pour les besoins de cette illustration.

Nous avons cette voiture à huit cylindres, mais nous découvrons qu'elle ne marche que sur un seul cylindre. Sept cylindres ne contribuent pas à faire tourner le moteur. En fait, ils en entravent encore la marche, à cause du phénomène d'inertie. Le rendement sera, bien entendu, déplorable. Maintenant, appliquez la comparaison à l'existence humaine : l'homme est une dix cylindres dont un seul fonctionne. Les neuf autres sont ‘subconscients’. Gaspillage, n'est-ce pas ?

Or, le Sur-Moi d'un humain — ou de toute autre créature, d'ailleurs — ne gaspille pas d'énergie ; le Sur-Moi d'un être humain a un certain nombre de tâches qui doivent être accomplies. Supposons que nous avons un Sur-Moi évolué, désireux de progresser sur d'autres plans d'existence, désireux d'aller plus haut, toujours plus haut vers d'autres dimensions. En ce cas, le Sur-Moi pourrait consacrer un dixième de ses possibilités à son corps sur Terre et le reste à d'autres corps sur d'autres planètes, ou sur d'autres plans d'existence. Il pourrait même être sans corps-pantins sur d'autres plans d'existence et se mouvoir plutôt en ce qu'on pourrait nommer, pur esprit. Mais si le Sur-Moi n'est pas évolué à ce point ou s'il a un plan d'opérations différent, il pourrait faire les choses de façon différente.

Supposons que notre Sur-Moi est plus ou moins débutant ; on peut alors le comparer à un élève de l'école secondaire. Cet élève doit suivre un certain nombre de cours au lieu de se consacrer à un seul sujet, et cela veut dire qu'il aura à se déplacer d'une salle de classe à une autre, ce qui représente une réelle perte de temps et d'énergie.

Le Sur-Moi se trouve dans une situation beaucoup plus satisfaisante. Il est le maître des marionnettes. En ce monde que nous appelons la Terre, la marionnette, c'est notre corps charnel qui fonctionne sur un dixième de l'attention du Sur-Moi. Dans un monde parallèle, sur une autre dimension, le Sur-Moi peut actionner un autre pantin, peut-être deux ou trois, ou plus, et il pourra alors les manipuler pour des tâches diverses, comme notre étudiant qui resterait à l'écart, dans sa chambre, et enverrait ses représentants dans différentes salles de classe pour qu'ils recueillent à son profit toutes sortes de connaissances puisées à des sources différentes et qu'il ‘reliera’ par la suite.

Supposons que le Sur-Moi soit contraint de précipiter les choses quelque peu pour rattraper le cycle de l'évolution. Supposons que le Sur-Moi ait été un peu lent ou un peu paresseux, et qu'il ait été retardé par certaines difficultés, et que ce Sur-Moi ne veuille pas être laissé dans la même classe ou condition tandis que les autres passeraient à un niveau supérieur ; il lui faudra prendre, en effet, un cours de bachotage tout comme un enfant ou un étudiant plus âgé prendra des leçons supplémentaires pour pouvoir se maintenir au niveau d'autres qui sont plus avancés, et ainsi demeurer en contact étroit avec eux.

Le Sur-Moi peut avoir une personne qui vit en Australie et peut avoir encore une autre personne qui vit autre chose en Afrique. Peut-être en aura-t-il une autre encore en Amérique du Sud ou au Canada, ou en Angleterre ; il peut en avoir plus de trois, il peut en avoir cinq ou six ou sept. Ces personnes peuvent ne jamais se rencontrer sur la Terre et cependant avoir beaucoup d'affinités. Elles peuvent être en liaison télépathique sans comprendre le moins du monde pourquoi, mais elles peuvent aussi à l'occasion se rencontrer dans l'astral, comme des commis voyageurs se trouvent réunis dans le bureau du directeur.

Le pauvre misérable Sur-Moi qui a pris en charge sept, huit ou neuf marionnettes doit se donner beaucoup de mal pour les manipuler toutes à la fois et éviter de ‘croiser les fils’. C'est une explication de certains rêves bizarres parce qu'il arrive fréquemment que lorsque deux pantins compatibles sont endormis, leurs Cordes d'Argent viennent à se toucher, ce qui produit un effet comparable à des lignes téléphoniques mêlées : on entend des bribes de la conversation des autres, mais avec quel regret on en perd le plus intéressant.

 

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Mais, demanderez-vous, quel est le but de tout cela ? La réponse est simple. Si le Sur-Moi possède un grand nombre de pantins, son expérience s'en étendra d'autant et il vivra jusqu'à dix vies à la fois dans le cours d'une seule vie.

Le Sur-Moi peut faire en même temps l'apprentissage de la richesse et de la pauvreté et, par conséquent, les peser sur la balance de l'expérience. L'un des pantins, dans un certain pays, sera un mendiant menant une existence misérable, presque inexistante. Un autre, au contraire, sera un prince qui apprend à mener les hommes et à dessiner la politique d'une nation. De telle sorte qu'une fois mêlées, leurs deux expériences permettront au Sur-Moi de connaître les ressorts de la vie et il saura qu'il existe, au moins, deux aspects d'une même question.

Dans le cours normal des événements, il arrivera peut-être que celui qui a d'abord été prince attende une autre vie pour y revenir mendiant. Et vice versa. Mais lorsque le temps manque, lorsqu'un cycle d'évolution touche à sa fin, comme à présent, des méthodes héroïques doivent être adoptées afin que les retardataires puissent rejoindre le reste de la troupe.

 

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Les différentes civilisations

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Bien des gens ont l'idée erronée que ce monde n'est peuplé que depuis relativement peu de temps et que son histoire est complète. Or, c'est loin d'être exact.

Au cours de milliers d'années, il y a eu quantité de civilisations sur la Terre. Cette Terre est semblable à une école où se succèdent des classes diverses et, comme il en est des classes, l'une peut être exceptionnellement bonne et l'autre exceptionnellement mauvaise. On peut aussi comparer la Terre à un vignoble dont les recettes varient. Certaines sont particulièrement appréciées, d'autres non. La récolte, en ce qui concerne notre globe, est composée d'êtres humains et elle s'étend sur des cycles bien déterminés. Par exemple, les Hindous croient que chaque période de la Terre est divisée en quatre classes, ou stades, ou cycles, dont chacun s'étend sur 864 000 ans. Le premier cycle de 864 000 ans est excellent : les hommes font de leur mieux, ils ont mutuellement confiance et confiance aussi en l'essentielle bonté du genre humain. Ils tentent de s'aider et il n'y a pas de guerres ; pas même de menaces de guerre. Mais un bonheur sans mélange n'est pas une bonne chose, car il ‘mène à la mollesse’. C'est ce qui s'est produit dans les grandes civilisations de l'Inde, de la Chine et de l'Égypte. Ce furent là de grandes civilisations, mais l'excès de puissance, le manque d'opposition et de compétition ont conduit ces civilisations à la dégénérescence. Ce fut aussi le cas de la Rome antique.

Le second cycle est celui où les hommes, ou plutôt les souverains de ce monde ont compris qu'il leur fallait introduire un ‘serpent’ dans l'Éden. Il en résulte que le second cycle est le théâtre de certaines difficultés et de controverses, car il convient de savoir dans quelle mesure les gens sont capables de penser par eux-mêmes et de triompher de ce qui leur résiste.

Il y a des chances pour qu'à la fin de ce second cycle les ‘bulletins scolaires’ de ceux qui ont fait partie de cette classe particulière ne soient pas considérés comme très satisfaisants et, par conséquent, la troisième classe, ou période de 864 000 ans, est un peu plus sévère. Il y a des guerres, et même des guerres de conquête, mais quoi qu'il en soit ces guerres ne sont pas aussi barbares, pas aussi sadiques que celles que nous connaissons. Les gens n'étaient pas traîtres, dans le troisième cycle. Ils se battaient, c'est certain, mais les guerres étaient comparables à ces jeux où deux petits garçons essaient la force de leurs poings et se donnent des coups sans intention de tuer l'adversaire — rien que pour faire quelques transformations ! Il n'en demeure pas moins que les guerres sont corruptrices et l'on s'aperçut du fait que quelques coups de poignard dans le dos et autres traîtrises permettaient de gagner une bataille avant qu'elle ne fût vraiment commencée.

Les choses, au cours du troisième cycle, vont de mal en pis et, véritablement, dégénèrent. C'est comme un incendie de forêt qu'on n'a pas maîtrisé à temps. Si un imbécile laisse tomber une cigarette allumée et provoque un incendie, une personne attentive peut éteindre le feu, mais si le feu n'a pas été détecté à temps, il devient presque impossible de le contrôler ; alors il y a des morts et beaucoup de dégâts avant qu'on en vienne à bout. La vie est ainsi faite. Lorsqu'on permet au mal de se développer sans contrainte, il devient de plus en plus fort et, de même que les mauvaises herbes étouffent une belle fleur cultivée, le mal étouffera ce faible instinct du bien qui est originellement dans l'Homme.

C'est ce qui se produit à la fin du troisième cycle. On peut dire que les éléments perturbateurs, dans ces salles de classe qu'étaient les pays de la Terre, se dressèrent contre les maîtres, les maltraitèrent et désobéirent à leur autorité. C'est à ce moment que le quatrième cycle commença, ce quatrième cycle que les Hindous ont nommé l'Âge de Kali.

L'Âge de Kali est celui où les gens souffrent. On peut se le représenter comme une ère où les hommes et les femmes subissent la torture par les flammes de la guerre pour être purifiés, et qu'ainsi le rebut puisse être brûlé afin de les préparer à une prochaine et meilleure Ronde, car la vie continue encore et toujours et les êtres s'améliorent dans le cours naturel de l'évolution. Ils acquièrent de l'expérience et, lorsqu'ils échouent à un stade quelconque de leur évolution, ils retournent à ce stade comme l'écolier qui, n'ayant pas réussi à ses examens de fin de trimestre, est souvent contraint de retourner dans la même classe, ou au même niveau, au lieu de passer dans la classe supérieure.

Dans mon livre ‘Vous, pour toujours’, je me suis référé aux Juifs. Je disais à ce sujet : "Les Juifs sont une race qui, dans une existence précédente, n'ont pas pu faire de progrès du tout." Cette remarque m'a valu une correspondance très amicale avec des lecteurs juifs dans le monde entier. Quelques dames fort érudites de Tel-Aviv m'ont, en particulier, demandé plus de détails sur les Juifs. Cette demande a été appuyée par d'autres Juifs d'Argentine, du Mexique, d'Australie, et d'Allemagne. Abordons donc ‘la question juive’. Je dirai d'abord que bon nombre de mes amis sont juifs et que j'éprouve beaucoup d'admiration à leur égard, car ils représentent une très vieille race qui possède des connaissances que bien d'autres, moins douées, lui envient.

Demandons-nous, pour commencer : "Que sont les Juifs ?" On s'en fait généralement une idée fausse, car le mot ‘juif’ est, sous sa forme actuelle, une impropriété. En réalité, le mot ‘juif’ n'est en usage que depuis relativement peu de temps.

Si vous demandez à quelqu'un qui était le Père des Juifs, ce quelqu'un vous répondra sans aucun doute : "Mais, Abraham, bien sûr !" Cependant, comme l'Histoire le prouve, c'est tout bonnement inexact parce que, selon le véritable sens du mot, Abraham n'était pas un Juif !

Si vous étudiez l'histoire ancienne, soit en vous rendant dans une bibliothèque publique, soit, plus commodément, en ayant recours aux Annales Akashiques, vous apprendrez qu'Abraham est en réalité natif de la ville d'Ur, en Chaldée. Beaucoup d'endroits possèdent aujourd'hui deux noms. Donc, pour plus de clarté, Ur est aussi connu sous le nom d'Ur Kasdim, qui se trouvait en Babylonie. Abraham, fait intéressant, était donc loin d'être un Juif. C'était un Babylonien et son nom n'a pas d'équivalent en langue hébraïque. Le nom originel d'Abraham était Abram.

Abraham a vécu 2 300 ans avant la naissance du Christ, en un temps où le mot ‘juif’ n'existait pas encore. D'ailleurs, environ 1 800 ans après qu'Abraham s'en fût allé vers sa ‘juste récompense’, le mot ‘juif’ ne s'appliquait encore qu'au peuple vivant dans le Royaume de Judée, c'est-à-dire dans le Sud de la Palestine.

Ceux qui s'intéressent à la question peuvent consulter la Bible, au Livre des Rois II 16:6. Ils y trouveront des paroles écrites 600 ans avant le Christ et le mot juif, à cette époque, était écrit Jahudi.

Revenons à notre Bible, cette fois au Livre d'Esther 2:5. Nous y trouverons le mot juif mentionné pour la première fois. Encore faut-il se rappeler que le Livre d'Esther n'a été écrit que quelque 2 400 ans après la mort d'Abraham, c'est-à-dire au 1er siècle après J.-C. Ainsi — nous constatons que Jahudi est ce que nous appelons aujourd'hui ‘Juif’.

Dans chaque cycle, il y eut 12 ‘Sauveurs’ ou ‘Messies’ ou ‘Guides du Monde’. Donc, lorsque nous parlons de ‘La Seconde Venue’, nous sommes très en deçà de la vérité. Nous pourrions parler d'Abraham, de Moïse, de Bouddha, du Christ et de maints autres, mais le point essentiel est que dans chacun des cycles de l'existence du monde il faut qu'il y ait un Guide du Monde pour chacun des signes du Zodiaque. Il y a 12 signes du Zodiaque et un Guide survient d'abord sous un de ces signes, puis sous tous les autres, jusqu'à ce que, sous tous ces signes, il y ait eu 12 Guides. Dans ce cycle de Kali où nous sommes présentement, nous approchons du onzième Guide. Il y en aura encore un avant que cet Âge-ci se termine et que nous entrions véritablement dans l'Âge d'Or.

Naturellement, avec chacun des Guides du Monde il doit y avoir ceux qui peuvent LE soutenir — ses disciples, ou ses assistants, ou ses ministres, comme il vous plaira de les appeler. Mais il doit y avoir ces hommes qui naissent tout spécialement pour rendre ce service au monde.

En 1941, le premier des disciples est né, et d'autres sont nés depuis lors. Le ‘Sauveur’ de notre temps naîtra au début de 1985 et, dans l'intérim, les disciples prépareront le Chemin.

Le ‘Sauveur’ ou ‘Guide du Monde’ — comme vous voudrez — aura reçu une éducation et une formation très spéciales et, en l'an 2005, lorsqu'il aura atteint sa vingtième année, il fera beaucoup pour confondre ceux qui ne croient ni aux Dieux ni aux Sauveurs, etc., etc.

Encore une fois, il y aura un cas de transmigration. Si ceux d'entre vous qui connaissent la Bible consentent à l'étudier d'un esprit ouvert, ils constateront que le corps de Jésus a été investi par ‘l'Esprit de Dieu — le Christ’. De la même façon le corps du nouveau Guide du Monde sera pris en charge par un très haut Personnage en vérité, et, pendant les quelques années qui suivront, il se produira des événements extraordinaires et le monde franchira des étapes essentielles qui le prépareront à l'avènement d'un nouveau cycle.

Pendant quelque 2 000 ans, le monde progressera en suivant les préceptes de l'église qui sera fondée par le nouveau Guide, mais, à la fin de ces 2 000 ans, un autre Guide surviendra — le 12e du cycle, accomplissant ainsi le destin du passage Zodiacal. Les conditions de vie s'amélioreront et, peu à peu, les êtres humains parviendront sans heurt à une Ère nouvelle où leurs possibilités seront différentes de celles qui existent actuellement. Ils connaîtront alors les dons de clairvoyance et de télépathie qu'ils avaient possédés avant ce qu'on nomme, à tort, la Tour de Babel. À cette époque, en effet, parce qu'elle avait abusé de certains pouvoirs particuliers, l'humanité a perdu provisoirement ces dons. La Bible nous apprend tout cela, mais sous une forme légendaire. Or, il est exact que l'Homme a pu, en un temps, communiquer télépathiquement avec son semblable et avec les animaux, mais qu'ayant trahi le monde animal, l'espèce humaine a été privée de son pouvoir de communication télépathique. Un profond désordre en est résulté et les gens, qui s'étaient jusque-là compris, ont tenté de s'exprimer en toutes sortes de dialectes locaux qui, finalement, sont devenus les langues humaines.

Ce monde, on peut le comparer à un train qui a traversé différents paysages. D'abord rempli de passagers aimables, il parcourt des contrées ensoleillées. Et c'est la première étape. Puis une deuxième étape commence ; tous les passagers changent et ce nouveau lot n'est pas aussi amical, le voyage n'est pas non plus aussi agréable, car la voie ferrée est cahoteuse avec une quantité d'aiguillages qui provoquent de bruyants heurts, et le voyage se poursuit à travers une région tristement sombre où les fumées de diverses usines crachent d'infects produits chimiques dans l'atmosphère. Ici les passagers se disputent et sont prêts à s'empoigner, mais le pire est à venir. Au cours de la troisième étape, les passagers changent de nouveau et de nombreux bandits y montent, des bandits qui tentent de voler les autres passagers ; il y a beaucoup d'agressions à coups de couteau, beaucoup de sadisme. Le train, lui aussi, est secoué tout au long d'étroites gorges où les glissements de terrain rendent le voyage précaire. Il y a un vacarme continuel et la querelle incessante des passagers mécontents.

Le train s'arrête encore une fois et une nouvelle horde de passagers y montent. Cette fois-ci, les conditions du voyage sont encore plus mauvaises. Les nouveaux venus détruisent presque leur train, endommageant les installations, se livrant à la torture, à l'escroquerie et s'engageant dans toutes ces activités qu'une personne décente trouve abominables.

Le train traverse un terrain de plus en plus difficile, avec des rails mal fixés, de nombreux détours et obstructions. Finalement, surgit un long et sombre tunnel ; le train y pénètre et il semble n'y avoir aucune lumière nulle part dans le train. Les passagers sont dans l'obscurité, comme les gens du monde lui-même, sans leader. Les ténèbres se font encore plus profondes et l'atmosphère encore plus lugubre, jusqu'à ce que le train se mette à tanguer dans une noirceur absolue, la noirceur qui vient avec le passage au cœur d'une montagne. Mais notre train est maintenant dans sa phase la plus noire, et comme il ne peut pas faire plus noir, il faut bien qu'il y ait un éclaircissement.

Au fur et à mesure que le train poursuit sa course, il s'éclaircit de plus en plus, et finalement, comme approche un Nouvel Âge, il va émerger du flanc de la montagne, et en contrebas les passagers vont apercevoir un paysage charmant où coulent des sources claires, où des troupeaux broutent paisiblement. Le soleil va briller et, au fur et à mesure que le train avancera, en constant renouvellement de passagers, ils constateront que les conditions s'améliorent de plus en plus, que les hommes respectent les droits des autres, qu'il n'y a plus de terrorisme, de sadisme, ni de torture. Mais il y a beaucoup à faire à l'heure actuelle, parce qu'avant que l'Âge d'Or ne puisse venir, il y aura encore beaucoup plus d'épreuves et de souffrances en ce monde. Nous traiterons de cette prédiction dans un autre chapitre de ce livre, mais il est peut-être opportun d'en dire quelque chose dès à présent.

Selon l'art séculaire de l'astrologie, nombre d'événements assez désastreux doivent se produire prochainement sur cette Terre. Autour de l'année 1981 il y aura un réchauffement de l'atmosphère, brutal et considérable. Le régime des pluies diminuera dans de fortes proportions. Les récoltes sécheront sur pied. Cette grande vague de chaleur pourrait bien être le résultat d'une bombe atomique lancée par les Chinois. Ces derniers s'efforcent actuellement de mettre au point une super-bombe. Or, ils sont de nos jours comme des chiens enragés et ne se soucient pas du reste du monde. Pourquoi ? Parce que le reste du monde les tient virtuellement à l'écart et qu'ils ignorent ce qui s'y passe. Et c'est un fait que la crainte naît de ce que l'on ne connaît pas. Les Chinois, donc, étant donné leur état d'esprit xénophobe, sont prêts à s'élancer sur ce qu'il ne leur a pas été donné de comprendre.

Lorsque les États-Unis seuls avaient la bombe atomique, ce n'était déjà pas tellement drôle, mais, à présent que les Russes, les Français, les Chinois, d'autres encore, sans doute, la possèdent, la situation est des plus précaires.

Beaucoup de travail préliminaire doit être fait avant l'avènement du Nouveau Leader. Certaines personnes doivent recevoir des indices de ce qui se passe, quand, et comment. Mais certaines autres personnes doivent être exclues de trop en apprendre.

Outre les disciples qui sont déjà nés et qui ne sont encore que des enfants, il y a ces gens beaucoup plus âgés ayant un savoir spécial qui doivent écrire au sujet de telles choses afin de propager les connaissances et qui vont ainsi ‘préparer la voie’. Ces gens âgés ne seront évidemment plus sur la Terre au moment de ce Nouvel Avènement, mais comme ceux qui doivent venir plus tard, ces avant-coureurs auront accompli leur tâche en assumant la haine et les soupçons qui entourent toujours l'innovateur.

Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas et si on leur dit qu'une personne a changé de corps avec une autre, cette personne sera automatiquement l'objet de persécutions. Il est cependant nécessaire que de tels incidents se produisent si l'on veut préparer la conscience publique à accepter la transmigration des âmes et l'échange des corps, au moment où le Nouveau Guide viendra. Ceux, donc, qui auront de nos jours encouru le mépris, le ridicule et même la persécution active d'une Presse mal informée, connaîtront alors que leurs souffrances et leurs misères n'auront pas été inutiles.

On entend dire souvent : "Mais puisque ces hommes sont doués de si grands pouvoirs, pourquoi vivent-ils dans la pauvreté ? S'ils étaient vraiment ce qu'ils prétendent être, ils auraient autant d'argent qu'ils le voudraient". Ce raisonnement est absurde pour la raison qu'un être qui arrive sur cette Terre dans des conditions différentes est quelque chose comme une écharde dans le corps du monde. Si vous avez une écharde dans le pied, vous vous agitez, vous vous énervez jusqu'à ce que, finalement, vous arriviez à déloger l'écharde, et vous la détestez, cette écharde ! Or, ceux qui viennent en ce monde, échangent leurs corps et s'évertuent à préparer la voie d'un autre, sont semblables à des échardes. Les gens les trouvent étranges, ils se sentent mal à l'aise en leur présence. Plutôt que de mettre en cause leur propre insuffisance, leur manque de développement spirituel, ils rejettent le blâme sur celui qui les inquiète — "Oh, il est bizarre, il me donne le frisson quand il me touche".

Et le vieux monde continue à tourner, plein de trouble. Mais l'heure la plus sombre précède l'aurore et lorsque les choses vont au plus mal, on est en droit de penser, joyeusement, que tout changement ne peut être que dans le sens de l'amélioration. Ainsi, ce monde et les peuples de ce monde, après leur heure la plus sombre, entreront peu à peu dans la lumière d'une humanité qui sera tolérante pour l'humanité, où le petit peuple du monde animal sera compris au lieu d'être incompris, craint et tourmenté comme il l'est à présent. Et c'est en l'an 2 000 que commencera cette ère heureuse, que poindra l'aube de l'Âge d'Or.

 

*          *          *

 

Ici-bas, c'est le Monde de l'Illusion

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

   — Ici-bas, c'est le Monde de l'Illusion, continua mon Guide. C'est pourquoi nous demandons aux âmes de nous entendre, car elles seules se trouvent dans le Monde de la Réalité. Nous disons, comme tu le sais, ‘Entendez les Voix de nos Âmes’, nous ne disons pas ‘Entendez nos Voix Physiques’. Écoute-moi et ne m'interromps pas, car ceci est la base de notre Foi Intérieure. Comme je te l'expliquerai plus tard, les gens qui ne sont pas suffisamment évolués ont besoin d'avoir une foi qui les soutienne, qui leur donne l'impression qu'un Père — ou une Mère — bienveillant veille sur eux. Il faut avoir atteint le stade approprié pour accepter ce que je vais te dire maintenant.

Je contemplai mon Guide en songeant qu'il représentait pour moi le monde entier et en souhaitant que nous restions toujours ensemble.

— Nous sommes des créatures de l'Esprit, continua-t-il, nous sommes comme des charges électriques douées d'intelligence. Ce monde, cette vie, est l'Enfer, le lieu d'épreuves où notre Esprit se purifie en apprenant par la souffrance à dominer notre corps de chair grossière. De même qu'une marionnette est contrôlée par des cordes manipulées par le Montreur de Marionnettes, de même notre corps de chair est-il contrôlé par des cordes de force électrique émanant de notre Moi Supérieur, de notre Esprit. Un bon Montreur de Marionnettes peut donner l'illusion que les pantins de bois sont vivants, qu'ils sont mus par leur propre volonté. Il en est de même pour nous qui, avant d'avoir plus de compréhension, estimons que la seule chose qui compte, c'est notre corps de chair. Dans l'atmosphère terrestre si étouffante pour l'Esprit, nous oublions que l'Âme nous commande véritablement, nous croyons agir de notre plein gré et ne devoir des comptes qu'à notre ‘conscience’. Ainsi, Lobsang, nous avons la première Illusion, l'illusion de croire que le pantin, le corps de chair, est primordial. (Il s'interrompit en voyant mon expression perplexe.) Eh bien ? questionna-t-il, qu'est-ce qui te tracasse ?

— Seigneur ! dis-je, où sont mes cordes de force électrique ? Je ne vois rien qui me relie à mon Moi Supérieur !

Il me répondit en riant :

— Peux-tu voir l'air, Lobsang ? Pas tant que tu es dans le corps de chair. (Il se pencha en avant, me saisit par ma robe et j'eus un frisson de crainte quand il plongea dans les miens ses yeux perçants.) Lobsang ! dit-il d'une voix sévère. Ton cerveau s'est-il évaporé tout entier ? Es-tu vraiment fait d'os depuis le cou jusqu'au sommet du crâne ? As-tu oublié la Corde d'Argent, ce faisceau de lignes de forces électriques qui te relie — ici-bas — à ton âme ? Vraiment, Lobsang, tu es dans le Monde de l'Illusion !

Je me sentis rougir. Bien sûr je savais ce qu'était la Corde d'Argent, cette corde de lumière bleuâtre qui relie le corps physique au corps spirituel. Très souvent, en voyageant dans l'astral, j'avais vu la corde vibrer, observé ses pulsations de vie et de lumière. Elle était semblable au cordon ombilical qui attache la mère à l'enfant nouveau-né, mais ‘l'enfant’, en l'occurrence le corps physique, ne peut survivre un instant si la Corde d'Argent est coupée.

Je levai les yeux. Mon Guide était sur le point de continuer, après mon interruption.

— Quand nous vivons dans le monde physique, nous avons tendance à penser que lui seul compte. C'est l'une des mesures de sûreté prises par le Moi Supérieur ; si nous nous rappelions le Monde Spirituel dans toute sa béatitude, nous ne pourrions demeurer ici-bas que par un grand effort de volonté. Si nous nous souvenions de nos vies antérieures, où, peut-être, nous occupions une situation plus importante que dans notre présente existence, l'humilité nécessaire nous ferait défaut.

 

*          *          *

La vie est semblable à une école

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

— La vie est semblable à une école, reprit-il. Lorsque nous sommes dans l'Au-delà, dans le monde astral, avant de nous incarner dans le sein d'une femme, nous discutons avec d'autres esprits de ce que nous allons apprendre. Il y a quelque temps, je t'ai raconté l'histoire du Vieux Seng, le Chinois. Je t'ai dit que nous prendrions un nom chinois, sinon, tel que je te connais, tu aurais associé un nom tibétain avec un Tibétain de notre connaissance. Eh bien, le Vieux Seng, une fois mort, revit tout son passé et décida qu'il avait encore certaines choses à apprendre. Alors ses aides spirituels lui cherchèrent des parents, ou plutôt de futurs parents, vivant dans des conditions susceptibles de permettre à l'âme qui avait été le Vieux Seng d'apprendre les leçons désirées. (Mon Guide me regarda et reprit :) Il en est à peu près de même pour un garçon qui veut devenir moine ; s'il veut être un moine-médecin, il ira au Chakpori ; s'il veut faire du travail domestique, il entrera au Potala, car on semble toujours y être à court de serviteurs ! Nous choisissons notre école selon ce que nous voulons apprendre.

J'inclinai la tête car tout cela me paraissait très clair. Mes propres parents avaient pris les dispositions nécessaires pour me faire entrer au Chakpori, pourvu que je fusse capable de supporter la première épreuve d'endurance.

Mon Guide, le Lama Mingyar Dondup, poursuivit :

— Quand un être est sur le point de venir au monde, tout a déjà été prévu : il va descendre sur Terre, naître d'une certaine femme qui habite une certaine région et qui est mariée à un homme de telle ou telle classe. On a jugé que, ainsi, le bébé qui va naître aura l'occasion d'acquérir l'expérience et les connaissances antérieurement projetées. Quand le temps est venu, le bébé vient au monde. Il doit d'abord apprendre à se nourrir, à exercer un contrôle sur certaines parties de son corps physique, à parler et à écouter. Au début, tu ne l'ignores pas, il doit apprendre à voir. (Il me regarda en souriant et ajouta :) Aucun de nous n'aime l'école, certains d'entre nous doivent y aller, d'autres n'y sont pas obligés. Nous projetons de venir à l'école — non pas à cause du karma — mais pour apprendre d'autres choses. L'enfant grandit, il va en classe où il est souvent traité durement par son maître, mais il n'y a pas de mal à cela, Lobsang. La discipline n'a jamais nui à personne. La discipline est la différence entre une armée et une cohue. Un homme ne peut acquérir de culture que s'il est soumis à une certaine discipline. Tu penseras souvent que tu es maltraité, que ton professeur est sévère et cruel mais — quoi que tu puisses penser maintenant — sache que tu as choisi de venir sur Terre dans ces conditions.

— Ma foi, Honorable Lama, m'exclamai-je, si c'est moi qui ai choisi de venir ici-bas, il me semble que je devrais me faire examiner le cerveau. Et, d'ailleurs, si c'est moi qui ai voulu cela, pourquoi n'en sais-je rien ?

Mon Guide me regarda et se mit à rire de bon cœur.

— Je comprends ce que tu ressens aujourd'hui, Lobsang, répondit-il, mais tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Tu es d'abord venu ici-bas pour apprendre certaines choses. Et les ayant apprises, tu partiras dans un monde encore plus grand, au-delà de nos frontières, pour en savoir davantage. La Voie ne sera pas facile ; mais tu finiras par réussir et je ne veux pas que tu perdes courage. Chaque personne, quelle que soit sa situation dans la vie, est descendue des plans astraux sur cette Terre afin d'apprendre et, par-là, de pouvoir évoluer. Tu sais, comme moi, Lobsang, que si tu veux progresser dans la Lamaserie, tu dois étudier et passer des examens. Tu n'aurais pas haute opinion d'un garçon à qui l'on donnerait brusquement le pas sur toi et qui, par favoritisme, deviendrait un lama ou un abbé. Tant qu'il y a des examens en règle, tu sais que tu n'es pas classé après les autres à cause du caprice ou de l'injustice d'un supérieur.

Je pouvais comprendre cela aussi ; quand on vous l'explique c'est très simple.

— Nous venons sur Terre pour apprendre et, si dures et si amères que soient les leçons, nous avons décidé avant de naître de les recevoir. En quittant ce monde, nous prenons, pendant un certain temps, du repos dans l'Autre Monde, puis, si nous voulons évoluer, nous continuons notre route. Nous pouvons retourner sur cette Terre dans des conditions différentes ou nous pouvons passer à un stade d'existence complètement différent. Quand nous sommes en classe, il nous arrive de penser que la journée ne se terminera jamais, qu'il n'y aura pas de fin à la sévérité du professeur. La vie terrestre est ainsi ; si tout allait trop bien pour nous, si nous obtenions tout ce que nous désirons, nous n'apprendrions jamais rien, nous nous laisserions tout simplement entraîner par le fleuve de la vie. Et le fait est, malheureusement, que l'homme est un apprenti dont le seul maître est la douleur.

— En ce cas, Honorable Lama, dis-je, pourquoi certains garçons, et certains lamas aussi, se la coulent-ils aussi douce ? Il me semble que j'endure des épreuves, que l'on me prédit les plus grands malheurs, qu'un professeur irascible me roue de coups alors que je fais vraiment de mon mieux.

— Mais, Lobsang, ces gens qui, apparemment, sont très satisfaits de leur sort, es-tu bien sûr qu'ils le soient ? Es-tu sûr que la vie soit si facile pour eux, après tout ? À moins de savoir ce qu'ils ont projeté de faire avant de descendre en ce monde, tu n'es pas à même d'en juger. Chaque être vient ici-bas en sachant à l'avance ce qu'il veut apprendre, comment il veut agir, et ce qu'il aspire à devenir en quittant cette planète après avoir séjourné dans son école. Tu me dis que tu t'es donné beaucoup de mal aujourd'hui en classe. En es-tu certain ? N'étais-tu pas plutôt content de toi, n'estimais-tu pas que tu savais déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur la leçon ? Par ton attitude condescendante, n'as-tu pas donné à ton Professeur un sentiment d'infériorité ?

Il me regarda d'un œil quelque peu accusateur et je me sentis rougir. Oui, il savait bien des choses. Et il avait le don désastreux de toucher toujours au point sensible. Oui, j'avais été satisfait de moi, j'avais cru, cette fois, que le Professeur ne trouverait pas la plus petite faute à me reprocher. Et ma propre suffisance n'avait pas peu contribué, bien entendu, à exaspérer ledit Professeur. Je hochai la tête.

— Oui, Honorable Lama, je suis aussi coupable que tous les autres.

Mon Guide me sourit et inclina la tête d'un air approbateur.

— Plus tard, Lobsang, tu iras à Chongqing, en Chine, comme tu le sais, dit-il. (J'inclinai la tête en silence, me refusant à envisager le moment où je serais forcé de quitter le Tibet. Il continua :) Avant ton départ, nous écrirons à divers collèges et universités afin qu'ils nous envoient leurs programmes détaillés. Lorsque nous serons renseignés sur le genre d'éducation qu'ils donnent, nous choisirons le collège ou l'université susceptible de t'offrir exactement le genre d'entraînement dont tu auras besoin dans cette vie. De même, avant qu'un homme, dans le monde astral, ne songe à se réincarner, il réfléchit à ce qu'il se propose de faire, à ce qu'il veut apprendre, à ce qu'il veut finalement réaliser. Alors, comme je te l'ai déjà dit, on lui trouve les parents appropriés. Ce qui équivaut à chercher une école adéquate.

Plus je songeais à cette histoire d'école, plus elle me déplaisait.

— Honorable Lama ! dis-je, pourquoi certaines gens sont-ils accablés par la maladie et le malheur ; qu'est-ce que cela leur apprend ?

— Tu ne dois pas oublier, Lobsang, répondit mon Guide, qu'un être qui descend sur cette Terre a beaucoup à apprendre et il ne s'agit pas simplement d'apprendre à sculpter, ou à parler une langue, ou à retenir des Textes Sacrés. Il lui faut savoir des choses qui seront utiles dans le monde astral, après la mort. Comme je te l'ai dit, ceci est le Monde de l'Illusion et il est parfaitement conçu pour nous enseigner la douleur et, en endurant la douleur, nous devrions être en mesure de comprendre les difficultés et les souffrances d'autrui.

 

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L'HOMME

Nature de l'homme

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Avant de chercher à comprendre la nature du Sur-Moi ou d'aborder les questions ‘occultes’, nous devons avant tout être certains de bien comprendre la nature de l'Homme. Dans ce Cours nous emploierons le mot ‘Homme’ pour désigner ‘homme et femme’. Qu'il nous soit permis de faire observer ici, dès le début, que la femme est au moins l'égale de l'homme pour toutes choses concernant les sciences occultes et les perceptions extra-sensorielles. La femme, en fait, possède souvent une Aura plus brillante et une plus grande capacité pour apprécier les diverses facettes de la métaphysique.

Qu'est-ce que la vie ?

À vrai dire, tout ce qui existe est ‘la vie’. Même une créature considérée comme ‘morte’ est en vie. La forme normale de sa vie peut avoir cessé — dans ce que nous appelons la mort — mais avec la cessation de cette ‘vie’ une nouvelle forme de vie apparaît. Le processus de décomposition crée sa propre forme de vie !

Tout ce qui existe vibre. Tout se compose de molécules constamment en mouvement. Nous préférons le terme ‘molécules’ à ceux d'atomes, de neutrons, de protons, etc., parce que ceci est un Cours de Métaphysique et non un Cours de Chimie ou de Physique. Nous essayons de ‘peindre une image générale’ plutôt que d'entrer dans des détails microscopiques sur des questions sans rapport.

Peut-être devrions-nous d'abord dire quelques mots au sujet des molécules et des atomes afin d'apaiser les puristes qui autrement nous écriraient pour nous apprendre ce que nous savons déjà ! Les molécules sont petites, TRÈS petites, mais peuvent être vues par l'utilisation d'un microscope électronique et par ceux entraînés aux arts métaphysiques. Selon le dictionnaire, une molécule est la partie la plus petite d'une substance capable d'existence indépendante en conservant les propriétés de cette substance. Toutes minuscules que les molécules soient, elles sont composées de particules plus petites encore connues sous le nom ‘d'atomes’.

Un atome ressemble à un système solaire en miniature. Le noyau de l'atome représente le Soleil dans notre propre système solaire. Autour de ce ‘soleil’ tournent des électrons essentiellement de la même façon que les planètes de notre système solaire tournent autour du Soleil. Comme dans le système Solaire, l'unité atomique n'est pratiquement que de l'espace vide ! Voici, à la Figure Un, comment apparaît l'atome de carbone — la ‘brique’ de notre Univers — quand il est énormément agrandi. La Figure Deux montre notre système Solaire. Chaque substance possède un nombre différent d'électrons autour de son noyau ‘soleil’. L'uranium, par exemple, a quatre-vingt-douze électrons. Le carbone en a seulement six. Deux près du noyau et quatre qui orbitent à une plus grande distance. Mais nous allons oublier les atomes et nous référer seulement aux molécules...

 

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Fig. l : L'Atome de Carbone

Fig. 2 : Le Système Solaire

 

L'Homme est une masse de molécules tournant rapidement. L'Homme paraît solide ; ce n'est pas facile d'enfoncer le doigt entre la chair et l'os. Cependant, cette solidité est une illusion qui nous est imposée parce que nous aussi sommes de l'Espèce Humaine. Considérez une créature d'une petitesse infinie qui peut se placer à une certaine distance d'un corps humain pour le regarder. La créature verrait des soleils tourbillonnants, des nébuleuses en spirale et des courants semblables à la Voie Lactée. Dans les parties molles du corps — la chair — les molécules seraient largement dispersées. Dans les substances dures — les os — les molécules seraient denses, serrées ensemble et ayant l'apparence d'un grand amas d'étoiles.

Imaginez-vous debout au sommet d'une montagne par une nuit claire. Vous êtes seul, loin des lumières de toute ville qui, se reflétant dans le ciel noc­turne, provoquent une réfraction de l'humidité en suspension et font apparaitre la voûte du ciel terne. (C'est pourquoi les observatoires sont toujours construits dans des zones éloignées.) Vous êtes sur le sommet de votre propre montagne... au-dessus de vous, les étoiles scintillent claires et brillantes. Vous les contemplez tandis qu'elles tournoient en un déploiement sans fin devant vos yeux émerveillés. De grandes galaxies s'étendent sous vos yeux. Des groupes d'étoiles ornent la noirceur du ciel de nuit. À travers les cieux la bande connue comme La Voie Lactée apparaît comme une vaste traînée fumeuse. Étoiles, mondes, planètes. Molécules. Ainsi la créature microscopique VOUS verrait !

Les étoiles dans le ciel au-dessus apparaissent comme des points de lumière avec d'incroyables espaces entre elles. Elles sont des milliards, des trillions ; cependant, comparées au grand espace vide, elles semblent vraiment peu. Avec un vaisseau spatial on pourrait se déplacer entre les étoiles sans en toucher aucune. Supposons que vous puissiez rapprocher les espaces entre les étoiles, les molécules, QU'EST-CE QUE VOUS VERRIEZ ? Cette créature microscopique qui vous regarde de loin, se demande-t-elle cela aussi ? NOUS savons que toutes ces molécules que la créature voit est NOUS. Qu'elle est, alors, la forme finale des formations d'étoiles dans les cieux ? Chaque Homme est un Univers, un Univers où les planètes — les molécules — tournent autour d'un soleil central. Chaque pierre, brindille ou goutte d'eau, est composée de molécules en constant, perpétuel mou­vement.

L'Homme est composé de molécules en mouvement. Ce mouvement engendre une forme d'électricité qui, s'unissant avec ‘l'électricité’ produite par le Sur-Moi, donne la Vie douée de sensations. Autour des pôles de la Terre, des orages magnétiques éclatent et irradient, donnant naissance à l'Aurore Boréale avec toutes ses lumières colorées. Autour de TOUTES les planètes — et molécules ! — des radiations magnétiques s'entrecroisent et réagissent réciproquement avec d'autres radiations émanant des mondes voisins et des molécules. "Aucun Homme n'est un monde en lui-même" ! Aucun monde ou molécule ne peut exister sans d'autres mondes ou molécules. Chaque créature, monde ou molécule dépend de l'existence d'autres créatures, mondes ou molécules afin que sa propre existence puisse continuer.

Il nous faut aussi réaliser que les groupes de molécules sont de densités différentes ; ils sont, en fait, comme des amas d'étoiles se balançant dans l'espace. Dans certaines parties de l'Univers il y a des secteurs peuplés par très peu d'étoiles ou planètes, ou mondes — comme il vous plaira de les appeler — mais ailleurs il y a une densité considérable de planètes, comme par exemple dans la Voie Lactée. De la même manière le roc peut représenter une très dense constellation ou galaxie. L'air est beaucoup moins peuplé de molécules. L'air, en fait, nous imprègne et comme nous le savons, passe par les capillaires de nos poumons et dans notre circulation sanguine. Au-delà de l'air il y a l'espace où il y a des amas de molécules d'hydrogène largement dispersées. L'espace n'est pas le vide que les gens ont pris l'habitude d'imaginer, mais une collection de molécules d'hydrogène oscillant frénétiquement et, bien sûr, les étoiles, les planètes et les mondes se forment à partir des molécules d'hydrogène.

Il est clair que si on a une collection substantielle de groupes moléculaires, c'est alors une affaire bien difficile pour toute autre créature de passer à travers les groupes, mais un soi-disant ‘fantôme’ qui a ses molécules extrêmement espacées peut facilement traverser un mur de brique. Pensez au mur de brique tel qu'il est ; une collection de molécules, quelque chose comme un nuage de poussière en suspension dans l'air. Tout improbable que cela paraisse, il y a de l'espace entre chaque molécule tout juste comme il y a de l'espace entre les différentes étoiles et si d'autres créatures étaient assez petites ou si leurs molécules étaient assez dispersées, alors elles pourraient passer entre les molécules de, disons, un mur de brique sans en toucher aucune. Cela nous permet de comprendre comment un ‘fantôme’ peut appa­raître dans une pièce fermée et comment il peut traverser un mur apparemment solide. Tout est relatif ; un mur qui est solide pour vous peut ne pas l'être pour un fantôme ou pour une créature de l'astral. Mais nous traiterons de telles choses ultérieurement.

 

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Potentiel humain

Conscient, inconscient, subconscient

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

Si nous en revenons aux principes fondamentaux, nous devons dire que le sub-conscient n'est ni intelligent ni inintelligent parce qu'il n'a pas d'intelligence : il est quelque chose de tout différent. Le sub-conscient est simplement un dépôt de connaissances, de bonnes connaissances et de mauvaises connaissances. C'est seulement un système de classement. Il contient tout ce que vous avez entendu, tout ce que vous avez vu, tout ce que vous avez vécu. Il vous rappelle les réactions instinctives pour inspirer et expirer. Il rappelle à telle partie de votre corps de vous agiter et de pousser des cris perçants si l'on vous chatouille, etc. C'est seulement un rappel automatique.

Diriez-vous qu'un bibliothécaire est intelligent ? Bien, c'est une affaire d'opinion, naturellement. Je peux vous dire que j'ai essayé de traiter avec ces sots bibliothécaires d'une bibliothèque célèbre de Londres — ceux qui consignent des informations détaillées — et j'ai essayé de dire à ces gens que les détails qu'ils notaient à mon sujet étaient absolument et incontestablement inexacts. Mais c'est une telle besogne de convaincre certains d'entre eux qu'on ne m'enlèvera pas de la tête que les bibliothécaires du Registre de cette fameuse bibliothèque ne sont pas intelligents. Quoi qu'il en soit, c'est affaire d'opinion, mais posons-nous encore cette question uniquement pour répondre à cette interrogation :

Penseriez-vous qu'un bibliothécaire puisse être un génie ? Penseriez-vous qu'un bibliothécaire pourrait répondre à n'importe quelle question au sujet de n'importe quoi et répéter ce que n'importe quelle personne a dit auparavant ? Eh bien, naturellement, vous ne le penseriez pas ; même si vous étiez vous-même un bibliothécaire, vous ne pourriez pas émettre de telles prétentions. Au lieu de cela vous diriez, et avec raison, que non, il n'y a pas un tel savoir dans une conscience humaine, mais qu'un bibliothécaire sait où trouver certains renseignements. Les meilleurs bibliothécaires sont ceux qui sont capables de trouver les renseignements le plus rapidement.

Vous et moi pourrions aller dans une bibliothèque et fouiller maladroitement dans certains classeurs à la recherche d'un titre de livre. Alors, nous nous apercevrions qu'il nous aurait fallu nous en référer à autre chose ; puis, nous découvririons que le livre était épuisé, retiré de la circulation, ou en prêt extérieur. Cette recherche nous ferait perdre une demi-journée ou davantage. Si nous nous étions adressés au bibliothécaire, celui-ci aurait, pendant une seconde, été déconcerté et puis voilà, il y était, et il ou elle se serait mis(e) en mouvement et aurait fourni le livre avec le renseignement désiré.

Si ce ou cette bibliothécaire fait bien son travail, il ou elle recommande beaucoup d'autres livres.

Tel est le sub-conscient. Dès que le ‘nous’ pensant désire connaître quelque chose, le sub-conscient essaie de fournir la réponse. Ce n'est pas de l'intelligence, c'est entièrement automatique, et comme c'est automatique cela peut être exercé.

Exercé à quoi ? Bien, la réponse est simple. Votre sub-conscient, c'est votre mémoire. Si vous avez une mauvaise mémoire, cela signifie que votre dixième conscient n'obtient pas la communication avec vos neuf dixièmes sub-conscients. Si vous avez une mauvaise mémoire, cela signifie que le sub-conscient ne fait pas son travail de vous fournir le renseignement que vous demandez.

Supposons que vous désiriez savoir ce que Gladstone a réellement dit en l'année dix-huit cent et quelques. Eh bien, vous l'avez probablement entendu dire, vous avez probablement lu quelque chose à ce sujet, cela est donc dans votre mémoire, et si votre sub-conscient ne peut pas vous fournir le renseignement désiré, c'est qu'il y a un défaut quelque part dans un relais.

Certaines personnes peuvent dévider des masses terribles de choses au sujet des équipes de football ou de base-ball et donner les noms de tous les vainqueurs, ou quel que soit le nom qu'on leur donne, tout au long de nombreuses années, mais c'est parce qu'elles s'intéressent à la question ; les gens ne peuvent pas se souvenir des choses qui ne les intéressent pas. Je n'ai jamais vu un match de football ni de base-ball et ne désire pas en voir, je ne sais rien à ce sujet. Je croyais, par exemple, qu'un ‘baseball diamond’ (terrain de base-ball — NdT) était un prix donné aux gagnants ; nul doute que quelqu'un va m'écrire pour me dire ce qu'il en est.

Si vous désirez cultiver une bonne mémoire, vous devez cultiver votre sub-conscient. Vous devez vous intéresser à un sujet ; aussi longtemps que vous ne vous y intéressez pas, le sub-conscient ne peut pas l'ajouter à votre mémoire. Beaucoup de nos lectrices savent tout à propos des vedettes de cinéma de sexe masculin, combien de fois tel ou tel a été marié, combien de fois il a divorcé et combien de fois il a parcouru le monde à la recherche de sa bien-aimée du moment. C'est facile, elles peuvent faire cela, mais demandez-leur donc d'aller vous chercher du fil fin standard, peut-être un fil fin standard de trois seizièmes de pouce (0,5 cm) et elles reviendront on ne peut plus perdues.

Pour exercer votre mémoire, c'est-à-dire pour exercer votre sub-conscient, vous devez penser clairement aux choses et prendre intérêt à ces choses. Si l'on envoie des hommes acheter des objets féminins, eh bien, ils reviendront sans la moindre idée en tête, mais s'ils s'intéressaient à ces choses, leur mémoire s'améliorerait. On peut prendre de l'intérêt en se demandant pourquoi une femme désire ceci ou cela et la femme peut se demander pourquoi un homme désire par exemple une bobine de fil fin de trois seizièmes (0.5 cm). Si il ou elle peut vraiment s'intéresser à une chose, alors il ou elle peut se la rappeler.

Si vous essayez de vous rappeler quelque chose de précis comme un numéro de téléphone, essayez d'imaginer la personne à laquelle appartient ce numéro de téléphone. Si vous ne connaissez pas la personne ou si vous ne pouvez pas vous la représenter, regardez son numéro de téléphone — est-ce une suite de cercles ou une série de traits de plume ? Par exemple, les 6, 9, 0 deviennent des cercles, comme les 3 et les 2. Mais les traits de plume sont les 1, les 7, etc. et naturellement les 4. Donc, si vous pouvez visualiser un nombre par cercles ou par traits, vous pourrez vous le rappeler. Le meilleur moyen est d'employer notre vieux système de trois.

Répétez le numéro de téléphone trois fois avec la ferme conviction que vous vous rappellerez toujours ce nombre. Vous le pouvez, vous savez, c'est très facile, rien de difficile là-dedans.

 

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Imagination

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Nous n'allons pas parler des anciennes maîtresses ni des anciens maîtres, mais cela nous a paru une forme d'exemple approprié parce que nous allons parler dans cette Leçon d'un autre mot dont la signification a été déformée au fil des ans.

Le mot imagination est un mot qui est maintenant en fâcheuse disgrâce. Il y a des années, un homme imaginatif était un homme aux idées sensées, quelqu'un qui pouvait écrire, quelqu'un qui pouvait composer de la musique ou de la poésie. C'était, en fait, absolument essentiel pour un gentilhomme d'être doué d'imagination. De nos jours, il semble que ‘l'imagination’ indique une pauvre femme frustrée souffrant d'hystérie ou au bord de la détérioration mentale. Les gens écartent des expériences — qu'ils feraient bien mieux d'étudier ! — en s'exclamant : "Oh, tout ça c'est de l'imagination ! Ne soit pas si bête !"

Le mot imagination, donc, est un mot qui aujourd'hui a pauvre réputation, mais l'imagination contrôlée est une clef qui peut déverrouiller de nombreuses expériences qui sont à présent enfermées dans le voile de mystère qui enveloppe la plupart des gens quand ils se réfèrent aux questions occultes. Il est bon de se rappeler maintes et maintes fois que dans toute bataille entre l'imagination et la volonté, c'est toujours l'imagination qui l'emporte. Les gens s'enorgueillissent de la force de leur volonté, de leur courage indomptable, du fait que rien ne les effraie. Ils assurent à leurs auditeurs ennuyés qu'avec leur volonté ils peuvent tout faire. Toute la vérité de l'affaire est qu'avec la force de leur volonté ils ne peuvent rien faire à moins que l'imagination ne soit d'accord pour le leur permettre. Ces gens à la force de volonté tant vantée sont en fait ceux qui se sont arrangés d'une façon ou d'une autre (d'habitude par accident) pour laisser leur imagination croire qu'une bonne dose de ‘volonté’ serait nécessaire dans tel cas particulier. Nous le répétons, et toute autorité compétente sera d'accord avec nous, qu'en matière d'imagination et de volonté, c'est sans exception l'imagination qui gagne. Il n'y a pas de plus grand pouvoir.

Persistez-vous toujours à croire que vous pouvez par volonté faire des choses quand votre imagination ne le veut pas ? Considérez ceci : posons un problème hypothétique parce que cela semble être la façon moderne de faire les choses !

Nous avons devant nous une rue sans circulation. Il n'y a pas du tout de circulation, il n'y a pas de touristes curieux et ainsi, nous avons la rue entière pour nous-mêmes. Traçons à la peinture un sentier de quelques deux pieds (0,6 m) de large — ou trois pieds (0,9 m), si vous préférez — d'un trottoir à l'autre. Non troublé par la pensée d'éviter la circulation, ou non perturbé par les regards graves des spectateurs, vous n'auriez pas la moindre difficulté ni hésitation à descendre du trottoir sur votre sentier de deux ou trois pieds de large et traverser la rue posément jusqu'à l'autre trottoir. Cela ne ferait pas augmenter votre rythme respiratoire, ne ferait pas palpiter votre cœur, ce serait une des choses les plus simples que vous ayez jamais eu à faire. Vous êtes d'accord avec nous jusqu'ici ?

Vous pouvez marcher le long de ce sentier peint sans une pensée de peur parce que vous savez que la terre ne va pas s'ouvrir sous vos pas, vous savez que sauf dans le cas d'un tremblement de terre ou d'un édifice s'écroulant sur vous, vous êtes tout à fait en sécurité, et si par quelque singulière malchance vous deviez trébucher et tomber, aucun grand mal ne vous serait fait parce que vous ne pouvez tomber que de votre propre hauteur.

Changeons maintenant quelque peu le décor. Disons que nous sommes toujours dans la rue et entrons dans un édifice d'environ vingt étages. Nous prenons l'ascenseur et montons sur le toit merveilleusement plat. Comme nous nous tenons sur le toit et regardons de l'autre côté de la rue, nous nous apercevons que nous sommes tout à fait au niveau d'un autre édifice de vingt étages juste en face de nous. Si nous nous penchons au-dessus du mur pour regarder la rue en bas, nous pouvons justement voir les lignes que nous avons peintes. Maintenant — maintenant, nous aurons une planche de deux ou trois pieds (0,6 m ou 0,9 m) de largeur, autrement dit, une planche exactement de la largeur de nos lignes peintes. Nous allons l'étendre à travers la rue, à vingt étages de hauteur de l'autre côté de la rue, et nous allons la fixer si solidement qu'elle ne pourra pas bouger ; nous allons la fixer tellement fermement qu'elle ne pourra pas se balancer ou rebondir ; nous l'examinerons très soigneusement pour nous assurer qu'il n'y a rien du tout qui puisse vous faire trébucher ou rendre vos pas incertains.

Vous avez la même largeur de sentier que vous avez fait au niveau du sol. Pouvez-vous marcher sur cette planche qui est solidement fixée à vingt étages au-dessus de la rue et atteindre l'autre côté de la rue — atteindre le toit de l'autre édifice ? Si votre imagination dit que vous le pouvez, alors en effet vous le pourrez et sans grand problème. Mais si votre imagination n'est pas aussi complaisante, votre pouls alors s'affolera à cette seule pensée, vous sentirez que vous avez des ‘papillons dans l'estomac’, vous pourriez même vous sentir encore plus mal que cela ! Mais pourquoi ? Vous avez déjà traversé la rue, aussi pourquoi ne pouvez-vous pas traverser sur cette planche parfaitement arrimée ? La réponse est, bien sûr, que votre imagination commence à travailler, votre imagination vous dit qu'il y a ici du danger, que si vous glissez, si vous chancelez, vous allez poser votre pied à côté de la planche et tomberez du haut de vingt étages vers votre destruction. Peu importe à quel point on essaie de vous rassurer, à moins que votre imagination ne puisse être rassurée, aucune somme de volonté ne pourra aider. Si vous essayez d'affirmer la force de votre volonté, vous pourriez faire une crise de nerfs ; vous commencerez à trembler, vous deviendrez pâle et votre respiration se fera en halètements stertoreux.

Nous avons certains mécanismes en nous qui nous protègent du danger, certaines sauvegardes automatiques sont installées dans le mécanisme humain afin qu'un humain ne puisse pas normalement courir de dangers stupides. L'imagination rend la chose presque impossible pour une personne de marcher sur la planche, et aucune somme de persuasion ne pourra faire comprendre à une personne que c'est vraiment parfaitement sûr ; vous devez imaginer que vous pouvez le faire. Jusqu'à ce que vous puissiez réellement vous ‘imaginer’ montant sur la planche et marchant fermement et avec assurance d'un bout à l'autre, vous ne pourrez pas le faire.

Si l'on fait appel à sa VOLONTÉ pour faire quelque chose quand l'imagination dit ‘NON’, alors on risque vraiment une dépression nerveuse, car nous allons répéter encore une fois qu'entre toute bataille entre l'imagination et la force de volonté, l'imagination l'emporte toujours. Se forcer à faire quelque chose quand tous les signaux d'alarme retentissent en nous peut détruire nos nerfs, détruire notre santé.

Certaines personnes ont désespérément peur de passer devant un cimetière sur une route déserte à minuit. Si jamais elles doivent passer devant un cimetière la nuit, elles sentent leur cuir chevelu picoter, leurs cheveux se dresser sur la tête, leurs paumes commencer à transpirer et chaque perception est accrue, chaque impression exagérée et elles sont tendues au point de pouvoir faire un bon prodigieux vers la sécurité si jamais elles croyaient voir apparaître un fantôme.

Les gens qui n'aiment pas leur travail et doivent se forcer à le faire, mettront souvent un mécanisme d'évasion en marche. Certains de ces ‘mécanismes d'évasion’ conduisent à des résultats plutôt bizarres, pouvant être des bénédictions déguisées, parce que si les avertissements ne sont pas écoutés des dépressions nerveuses peuvent se produire. Nous allons vous faire le récit d'un cas réel que nous connaissons bien, nous connaissons les circonstances, nous connaissons l'homme et nous en connaissons le résultat. Le voici : —

Cet homme de notre connaissance travaillait beaucoup debout. Il était debout à l'un de ces hauts pupitres, à entrer des chiffres dans un grand livre. Son travail était tel qu'il devait se tenir debout, celui-ci ne pouvant pas se faire facilement assis. L'homme était compétent à sa tâche, il avait le don des chiffres, mais il avait une phobie ; il avait désespérément peur qu'un jour, d'une façon ou d'une autre, il lui arrive de faire une erreur et d'être peut-être accusé de détourner une somme d'argent de ses employeurs. En réalité l'homme était péniblement honnête ; il était un de ces rares individus qui font des efforts d'honnêteté, un de ces individus qui ne prendraient même pas un paquet d'allumettes d'un hôtel ou ne garderait même pas un journal trouvé sur le siège d'un autobus. Mais malgré tout, il avait peur que ses employeurs ne reconnaissent pas son honnêteté, et cela le faisait se sentir vraiment très malheureux à son travail.

Pendant un certain nombre d'années il alla au travail en devenant de plus en plus mécontent, de plus en plus préoccupé. Il discuta d'un changement de travail avec sa femme, mais elle n'eut aucune sympathie pour lui, et il garda ainsi le même emploi. Mais son imagination se mit également au travail ; premièrement l'homme eut des ulcères à l'estomac. Grâce à une attention particulière et un régime alimentaire ces ulcères furent guéris et il retourna au travail — retourna debout à son pupitre. Un jour il lui vint à l'esprit que s'il n'avait pas la capacité de se tenir debout, alors il n'aurait pas la capacité de garder cet emploi.

Quelques semaines plus tard un ulcère apparut à son pied. Pendant quelques jours il se rendit à son travail en boitant, endurant une forte douleur, mais l'ulcère empira et il dut garder le lit pour un temps. Étant au lit — loin du bureau, son rétablissement fut très rapide et il retourna alors au travail. Son esprit sub-conscient le harcelait toujours. Ce dernier raisonnait, on le suppose, de la façon suivante : "Bien, je me suis sorti de cet horrible emploi en ayant une affection au pied, ils m'ont guéri trop rapidement, aussi ayons une plus grave affection au pied".

Quelques mois après le retour de l'homme, apparemment guéri, il eut un autre ulcère, à la cheville cette fois. Cet ulcère était si terrible qu'il ne pouvait bouger sa cheville. Finalement, il fut transporté à l'hôpital et comme l'ulcère empira, il dut subir une opération. Après cela on le renvoya guéri et il retourna à son travail.

La haine de son travail grandissait maintenant en lui. Un autre ulcère apparut bientôt, cette fois entre la cheville et le genou, ulcère qui était si terrible cette fois-ci — résistant à tous les efforts de guérison — qu'on dut lui amputer la jambe au genou. Cette fois, à sa grande joie, l'employeur ne voulut plus le reprendre, disant qu'il n'avait pas besoin d'un estropié chez lui, un estropié qui tombait toujours malade !

Les docteurs à l'hôpital connaissaient bien ce cas et ils prirent des dispositions pour que l'homme fasse un autre travail, un travail pour lequel il avait montré des aptitudes considérables pendant son séjour à l'hôpital. C'était une forme d'enseignement d'artisanat. Il aimait le travail et y avait beaucoup de succès. Maintenant il n'avait plus peur du tout d'aller en prison pour quelque erreur qui lui occasionnerait d'être accusé de détournement ; ainsi sa santé s'améliora et, pour autant que nous le sachions à l'heure actuelle, il continue ce travail et en fait une réussite.

Ceci est un cas plutôt extrême, il est vrai, mais chaque jour nous voyons des hommes d'affaires hyper-tendus qui ont peur de leur travail, qui ont peur de leur employeur, ou peur de ‘perdre la face’, travaillant sous de fortes pressions internes et cherchant alors une échappatoire à travers des ulcères d'estomac, ulcères d'estomac qui en fait sont connus comme la maladie des cadres.

L'imagination peut renverser un empire, l'imagination peut aussi bien bâtir un empire, rappelez-vous. Si vous cultivez votre imagination et la contrôlez, vous pouvez avoir tout ce que vous voulez. Il n'est pas possible de dicter à votre imagination, pas possible de lui dire ce qu'elle doit faire, parce que l'Amie Imagination est semblable à l'Amie Mule : vous pouvez guider une mule mais vous ne pouvez pas l'obliger, et de même vous pouvez guider votre imagination mais vous ne pouvez pas l'obliger. Cela demande de la pratique, mais cela peut se faire.

Bien, comment allez-vous vous y prendre pour contrôler votre imagination ? Ce n'est qu'une simple question de foi, de pratique. Pensez à une certaine situation qui vous fait peur ou qui vous répugne, et puis surmontez-la par la foi en persuadant votre imagination que VOUS pouvez faire la chose, peu importe que les autres puissent ou ne puissent pas la faire. Persuadez-vous que vous êtes quelqu'un de spécial, si vous voulez, la méthode que vous adoptez importe peu tant que vous arrivez à faire travailler votre imagination pour vous. Revenons à notre illustration originale de traverser la rue ; décidons que nous pouvons facilement traverser la rue sur une planche de deux pieds (0,6 m) placée à travers la chaussée. Puis, par la foi, en pensant que nous ne sommes pas comme les autres, nous pouvons persuader notre imagination que nous pouvons traverser la planche même si elle est élevée à vingt étages au-dessus du sol.

Pensez à ceci : Dites-vous que même un singe plus ou moins stupide peut traverser cette planche sans avoir peur du tout. Qui vaut mieux, vous ou un singe sans cervelle ? Si un singe stupide ou une personne qui est presque un idiot peut traverser cette planche, alors sûrement vous, qui valez beaucoup mieux, pouvez également le faire. C'est tout simplement une question de pratique, une question d'avoir la foi. Dans le passé, il y a eu de célèbres équilibristes comme Blondin qui traversa sur une corde de nombreuses fois au-dessus des Chutes du Niagara. Blondin était juste un homme ordinaire qui avait foi en ses capacités, il avait la foi qu'il pouvait traverser là où d'autres hommes ne le pouvaient pas. Il savait que la seule chose dont il fallait avoir peur était la peur, il savait que s'il était convaincu de pouvoir traverser, alors il pourrait traverser, que ce soit même en poussant une brouette ou en ayant les yeux bandés.

Il nous arrive à tous le même genre d'expérience. Nous escaladons une longue échelle et tant que nous regardons en haut nous n'avons pas peur. Mais aussitôt que nous regardons en bas, la pensée nous vient que nous ferions toute une chute si nous tombions de l'échelle et nous écrasions au sol. Notre imagination alors nous dépeint en train de tomber, nous dépeint étalé plusieurs pieds plus bas, notre imagination peut nous détailler en train de nous cramponner si fortement à cette échelle que nous ne pouvons pas nous en libérer. Les réparateurs de clochers et de hautes cheminées ont eu ce genre d'expérience !

Si vous contrôlez votre imagination en développant la foi en vos propres capacités, vous pouvez tout faire. Vous ne pouvez pas réussir en maîtrisant votre imagination par la force ; exercer votre force de volonté ne maîtrisera pas votre imagination, mais vous fera plutôt développer une névrose. Souvenez-vous, encore une fois, qu'en tout temps vous devez guider votre imagination, contrôler votre imagination. Si vous essayez d'obliger votre imagination vous allez échouer. Si vous guidez votre imagination vous pourrez faire toutes ces choses que vous pensiez être impossible pour vous. D'abord et avant tout, croyez qu'il n'existe rien qui soit ‘impossible’.

 

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Relations humaines

Amour — affection

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Tout le monde a sans doute entendu parler des ‘âmes jumelles’. Cela existe, vous savez, mais sur le plan de la Terre la rencontre des âmes jumelles est un fait très rare. Voyez-vous, si vous vous placez au niveau des principes fondamentaux et considérez le monde de l'anti-matière, vous comprendrez qu'une batterie complète doit avoir un pôle positif et un pôle négatif. Ainsi, pour avoir une âme jumelle qui forme une entité complète, vous devez avoir une personne dans notre système astral, et une personne du système astral correspondant de l'anti-matière, et ces personnes doivent être totalement compatibles.

Ce qui se produit généralement ici, cependant, c'est que dans l'astral il y a deux Sur-Moi qui sont hautement compatibles ; ils envoient sur Terre une marionnette chacun et la marionnette de chacun est totalement compatible avec l'autre, elles concordent, et s'il arrive qu'elles se trouvent proches l'une de l'autre, il y a un sentiment immédiat d'entente, ‘d'appartenance’. Chacune se dira : "Je suis sûre d'avoir déjà rencontré cette personne !" Dans ce cas-là une très sincère amitié peut se développer, mais comme nous l'avons déjà dit, ces cas sont fort rares sur la Terre. Il y a souvent plutôt un très haut degré de compatibilité entre deux personnes, et parce qu'elles sont si compatibles, parce qu'elles se complètent l'une l'autre, elles considèrent qu'elles sont des âmes jumelles. Elles peuvent capter mutuellement leurs pensées, elles peuvent savoir exactement ce que l'autre va dire juste avant qu'elle ne le dise.

Presque la même chose se produit avec les jumeaux identiques, soit bien sûr le cas de deux personnes issues du même œuf. Ces deux personnes-là seront en grande sympathie, et même si elles sont à des milles (km) l'une de l'autre, elles éprouveront les émotions de l'autre, et il se peut même qu'elles se marient en même temps.

Un homme peut être très amoureux d'une femme ; ils peuvent tous deux s'imaginer être des âmes jumelles, mais si c'est le cas, ils auront alors des intérêts similaires. Par exemple, l'homme ne pourrait pas être, disons, un athée confirmé tandis que la femme aurait de très solides croyances religieuses. La dissimilitude de leurs croyances causerait une certaine dissonance, un manque d'harmonie, une friction entre eux, et ainsi au lieu de se rapprocher, ils s'éloigneraient l'un de l'autre.

Le mieux qu'on puisse espérer sur ce monde c'est que deux personnes fortement compatibles puissent vivre ensemble, et que par leur pureté de pensée et leurs actions, elles se rapprochent l'une de l'autre. Mais c'est difficile à réaliser à l'heure actuelle parce que cela exige un tel esprit de sacrifice et d'oubli de soi. Il est inutile qu'un homme cède et donne tout à une femme en croyant bien faire, tout comme il est inutile qu'une femme donne tout à un homme et pense bien faire. Il ne suffit pas que l'un donne tout à l'autre ; chacun doit plutôt donner exactement ce dont l'autre a besoin, autrement ils vont en s'éloignant l'un de l'autre.

Bien des gens pensent qu'ils ont rencontré leur âme jumelle quand ils rencontrent une personne astrologiquement compatible et qui vit sur le même ‘rayon’. Ils peuvent vivre en harmonie, et ils vivront en harmonie, mais ce n'est toujours pas l'harmonie parfaite, ce n'est toujours pas une fusion de deux âmes pour former une seule entité. En fait, si les gens étaient si parfaits que cela, ils ne pourraient pas plus rester sur ce monde imparfait qu'un morceau de glace ne peut exister lorsqu'il est jeté dans les flammes d'une fournaise. Ainsi, les êtres humains — Homme et Femme — doivent essayer de vivre les uns avec les autres en faisant preuve de tolérance, de patience, et d'oubli de soi.

Un bon nombre de gens sont réunis pour résoudre des liens karmiques, et la mise au point de ces liens karmiques exige que les gens soient en contact étroit les uns avec les autres pour le bien ou pour le mal. Si un homme et une femme sont réunis en raison de liens karmiques et que, par exemple, l'homme tombe amoureux de la femme et la femme tombe amoureuse de l'homme, un lien d'amour très fort se forme alors qui peut avoir l'effet d'annuler de nombreux mauvais aspects karmiques, parce que quoi que l'on puisse en penser ici-bas, le bien finit par prévaloir.

Si une personne en aime une autre et que cette autre la déteste, un lien karmique sera encore formé, mais ce sera un lien insatisfaisant et ces deux personnes devront se réunir jusqu'à ce que la haine se transforme en amour. Il faut comprendre que seule une totale indifférence peut empêcher la formation de tout lien karmique. Si vous aimez quelqu'un, vous formez un lien karmique ; si vous détestez quelqu'un, vous formez un lien karmique ; si quelqu'un vous laisse complètement indifférent, aucun lien n'est formé. Ainsi — toute réaction à une autre personne commence la chaîne qui crée le karma. Par exemple, il peut y avoir une association entre un professeur et un étudiant, et dans ce cas un lien quelconque est formé. Ce peut être un lien durable, ou ce peut être juste un lien temporaire qui se termine pratiquement en un éclair et peut alors être attribué à la combustion d'un lien karmique.

Le pire état est celui dans lequel un grand amour est rompu par la mort. Une femme qui perd son mari qu'elle aime ne pourra plus exprimer son amour, et ainsi cet amour est gardé en réserve jusqu'à ce qu'ils reviennent ensemble dans une incarnation future et que les conditions soient appropriées pour l'expression de cet amour. Donc, si quelqu'un vous dit qu'il ou elle a rencontré son âme jumelle, souriez avec compréhension et gardez le silence.

 

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Mariage — couple

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

— Maître, dis-je, pourquoi les gens mariés sont-ils si désagréables l'un envers l'autre ? J'ai observé l'Aura de ces deux Ragyab, hier soir, et j'ai eu l'impression qu'ils se haïssent. S'il en est ainsi, pourquoi se sont-ils mariés ?

Le Lama garda quelques instants un silence attristé, puis il me dit :

— Les gens oublient, Lobsang, qu'ils viennent sur cette Terre pour apprendre certaines leçons. Avant la naissance d'un individu, pendant qu'il est encore de l'autre côté de la vie, on décide du genre, du type de partenaire qu'il aura en mariage. Tu dois comprendre qu'un grand nombre de gens se marient dans ce qu'on pourrait appeler la chaleur de la passion. Quand la passion est épuisée, la nouveauté, l'étrangeté perdent leur charme, et la familiarité engendre le mépris.

‘La familiarité engendre le mépris.’ Je réfléchis longuement à ces mots. Alors, pourquoi les gens se marient-ils ? Apparemment, ils se marient afin de perpétuer la race. Mais pourquoi les gens ne peuvent-ils pas s'accoupler comme les animaux ? Je levai la tête et posai la question à mon Guide. Il me regarda et me dit :

— Mais, Lobsang ! tu me surprends, tu devrais savoir, comme tout le monde, que les êtres qualifiés d'animaux s'unissent souvent pour la vie. De nombreux animaux s'accouplent pour la vie, de nombreux oiseaux s'accouplent pour la vie, certainement les plus évolués le font. Si les gens s'accouplaient simplement pour perpétuer la race, les enfants qui en résulteraient seraient des êtres presque sans âme, semblables, en fait, aux créatures nées par l'insémination artificielle. L'acte sexuel doit s'accomplir dans l'amour, les parents doivent s'aimer l'un l'autre pour créer un enfant de la meilleure espèce, sinon ce dernier ressemblera à un objet fabriqué en série !

Le problème des relations conjugales m'intriguait vraiment. Je songeais à mes propres parents : ma Mère avait été une femme autoritaire, et mon Père s'était montré dur avec nous, ses enfants. Je n'éprouvais guère d'affection lorsque j'évoquais le souvenir de l'un ou de l'autre. Je dis à mon Guide :

— Mais pourquoi les gens se marient-ils sous le coup de la passion ? Pourquoi ne considèrent-ils pas le mariage comme une affaire ?

— Lobsang, répondit mon Guide, il arrive fréquemment que les Chinois et les Japonais l'envisagent ainsi. Leurs unions sont souvent arrangées à l'avance et je dois reconnaître qu'elles donnent de bien meilleurs résultats que les mariages du monde Occidental. Les Chinois comparent la chose à une bouilloire. Ils ne se marient pas dans l'ardeur de la passion, car, disent-ils, celle-ci est semblable à une bouilloire où l'eau, après avoir été portée à l'ébullition, se refroidit. Ils se marient calmement et permettent à la bouilloire mythique de parvenir lentement à l'ébullition et, de la sorte, elle reste chaude plus longtemps !

Il me regarda pour voir si je le suivais bien, si ses explications étaient claires pour moi.

— Mais je ne comprends pas, Seigneur, pourquoi les gens sont si malheureux ensemble.

— Lobsang, les gens viennent sur cette Terre comme à l'école, pour apprendre, et si les époux moyens étaient idéalement heureux ensemble, ils n'apprendraient pas, car il n'y aurait rien à apprendre. Ils viennent ici-bas pour être ensemble et vivre en bonne intelligence — cela fait partie de la leçon — ils doivent apprendre à donner et à recevoir. Les gens présentent des angles, des idiosyncrasies qui agacent leur partenaire, lui tapent sur les nerfs. L'un doit apprendre à se corriger de ce travers agaçant, l'autre doit apprendre à le tolérer. N'importe quel couple, ou presque, pourrait vivre dans l'entente si chacun apprenait à donner et à recevoir.

— Maître, dis-je, quel conseil donneriez-vous à des époux pour les aider à vivre en bonne intelligence ?

— Un mari et une femme, Lobsang, devraient attendre un moment favorable, puis exposer amicalement, courtoisement, calmement, les motifs de leur mésentente. Si un mari et une femme s'entretenaient ensemble de ce qui les oppose, leur union serait plus heureuse.

Je réfléchis et me demandai ce qui se passerait si mon Père et ma Mère engageaient une discussion sur un sujet quelconque. Ils me faisaient songer au feu et à l'eau dont l'incompatibilité est absolue. Mon Guide devina sans doute mes pensées, car il poursuivit :

— Il faut que les époux sachent donner et recevoir, car pour pouvoir apprendre quelque chose, ils doivent être capables de se rendre compte que quelque chose les oppose l'un à l'autre.

— Mais comment se fait-il, demandai-je, qu'une personne tombe amoureuse d'une autre ou se sente attirée vers une autre ? Et si deux êtres s'attirent l'un l'autre à un moment donné, pourquoi se détachent-ils si vite l'un de l'autre ?

— Tu sais bien, Lobsang, que si l'on peut voir l'Aura d'une personne, on peut en dire long sur son compte. Le commun des mortels ne voit pas l'Aura, mais la plupart des gens éprouvent un sentiment instinctif à l'égard d'autrui ; ils peuvent dire qu'ils ont de la sympathie ou de l'antipathie pour telle personne. La plupart du temps, ils ignorent pourquoi, mais ils reconnaissent que quelqu'un leur plaît ou leur déplaît.

— Alors, Maître ! m'exclamai-je, comment peuvent-ils soudainement aimer une personne et alors soudainement détester cette personne ?

— Quand les gens en sont arrivés à un certain point, quand ils se sentent amoureux, leurs vibrations augmentent et il est possible que lorsque ces deux personnes, un homme et une femme, émettent des vibrations élevées, ils soient compatibles. Malheureusement, ces vibrations perdent souvent leur intensité. La femme se laissera aller, deviendra mal fagotée, peut-être refusera-t-elle à son mari ce qui lui revient de droit. Alors ce dernier ira chercher des consolations auprès d'une autre femme et peu à peu les époux s'éloigneront l'un de l'autre. Graduellement, leurs vibrations éthériques deviendront incompatibles, de sorte que les époux n'éprouveront plus qu'antipathie l'un pour l'autre.

 

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L'homme et ses ‘partenaires’ sur Terre

Les chats

 

(Extraits de Ainsi qu'il en Était — 1976)

 

Un des professeurs était tout particulièrement intrigué par mon amour pour les chats et leur visible affection pour moi. Il savait parfaitement que les chats et moi conversions par télépathie. Un jour, les cours terminés et alors qu'il était sûrement de très bonne humeur, il me vit, étendu sur le sol, avec quatre ou cinq des chats de notre temple assis sur moi. Ce spectacle l'amusa et il me pria de l'accompagner jusqu'à sa chambre, ce que je fis avec une certaine appréhension, car à cette époque, être appelé dans les appartements d'un lama voulait généralement dire une réprimande pour quelque chose qu'on avait fait ou qu'on avait omis de faire, ou des tâches supplémentaires à accomplir. À distance respectueuse, je le suivis donc et, une fois arrivés dans ses appartements, il me pria de m'asseoir et commença à me parler des chats.

— Les chats, me dit-il, sont à présent de petites créatures qui ne peuvent parler avec les humains que par télépathie. Il y a de cela très, très longtemps, avant ce Cycle d'Existence particulier, les chats peuplaient la Terre. Ils étaient beaucoup plus gros, presque aussi gros que nos poneys ; ils parlaient entre eux et pouvaient faire des choses avec leurs pattes de devant, qu'ils appelaient alors des mains. Ils s'occupaient d'horticulture et étaient en majeure partie végétariens. Ils vivaient parmi les arbres et leurs maisons étaient dans les très grands arbres. Certains arbres étaient alors très différents de ceux que nous connaissons maintenant sur la Terre, certains d'entre eux, en fait, avaient d'énormes cavités comme des grottes, et dans ces cavités, ou ces grottes, les chats faisaient leurs demeures. Ils y étaient au chaud, protégés par l'entité vivante de l'arbre, et ils formaient une très agréable association. Mais on ne peut obtenir la perfection avec aucune espèce, car, à moins que n'existe la compétition, ou l'aiguillon d'un mécontentement, les créatures vivant dans une telle euphorie dégénèrent.

Ayant souri aux chats qui m'avaient suivi et étaient maintenant assis autour de moi, il continua :

— C'est ce qui s'est passé pour nos frères les chats. Ils étaient trop heureux, trop satisfaits, ils n'avaient rien pour stimuler leur ambition, rien pour les inciter à aller vers de plus grandes hauteurs. Ils ne pensaient à rien d'autre qu'au fait qu'ils étaient heureux. Tout comme ces pauvres gens dépourvus de raison, que nous avons vus récemment, leur bonheur consistait à s'étendre sous les arbres en laissant les affaires du jour s'arranger toutes seules. Ils étaient statiques, et en étant statique, ils étaient un échec. Comme tel, les Jardiniers de la Terre les délogèrent comme on fait des mauvaises herbes, et la Terre eut le droit, pour un temps, d'être en jachère. Avec le temps, la Terre avait atteint un tel stade de maturité, que de nouveau elle pouvait être repeuplée avec un type différent d'entité. Mais les chats — eh bien, leur faute avait été de ne rien faire, ni en bien ni en mal ; ils avaient existé, et rien que cela — existé. Ils furent donc renvoyés sur la Terre sous l'espèce de petites créatures comme celles que nous avons ici ; ils furent renvoyés pour apprendre une leçon, renvoyés en sachant au fond d'eux qu'ILS avaient été autrefois l'espèce dominante, ce qui fit qu'ils devinrent réservés, très prudents dans le don de leur affection. Ils furent envoyés avec une tâche, celle d'observer les humains et de faire rapport de leur progrès ou de leurs échecs, de sorte qu'à l'heure du prochain Cycle de nombreuses informations auront été fournies par les chats. Les chats peuvent aller partout, peuvent tout voir, tout entendre, et, incapables de dire un mensonge, ils enregistrent tout précisément comme cela se produit.

Je sais que j'étais pour le moment absolument effrayé ! Je me demandais ce que les chats rapportaient sur moi. Mais alors, un vieux matou, champion victorieux dans plus d'une bataille, bondit sur mes épaules avec un ‘Rrrr’ pour venir buter sa tête contre la mienne ; je me sentis tranquille, comprenant que les chats ne rapportaient rien de mal sur moi.

 

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Le rôle des animaux auprès des humains

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

On frappa légèrement à la porte et le Voisin Ami entra. Avec un bruit sourd, il laissa tomber son solide derrière sur un siège qui semblait insuffisant pour accueillir une telle masse. "Vous aimez vos chattes, n'est-ce pas, Guv ?" (abréviation de ‘Guvnor’ qui veut dire ‘Le Chef’, ‘Le Paternel’ — NdT) demanda le Voisin Ami en souriant.

"Les aimer ? Bonté divine, oui ! Je les considère comme mes enfants et, qui plus est, des enfants remarquablement intelligents. Ces chattes font plus pour moi que des humains."

À ce moment, Tadalinka était éveillée, assise sur son séant et prête à gronder, à attaquer si nécessaire, car ces deux petites chattes peuvent être vraiment très sauvages pour défendre ce qu'elles considèrent comme étant sous leur responsabilité. Un individu avait tenté d'entrer un soir dans notre appartement. Les deux chattes avaient bondi à la porte et avaient presque terrorisé pour dix ans de sa vie le pauvre homme, car un chat Siamois en furie est un spectacle absolument effrayant. Ces chats se gonflent, chaque poil du pelage se dresse à angle droit sur le corps, la queue se hérisse, ils se tiennent sur la pointe des pattes et ont l'air de quelque apparition surgie de l'enfer. On ne devrait pas les appeler chats, en fait, car ils sont différents des chats. Ils hurlent, ils grondent, bouillonnent de colère et nul danger n'arrête un chat Siamois protégeant une personne ou une propriété. Il y a bien des légendes sur la protection par des chats Siamois, plusieurs d'entre elles provenant de l'Orient, racontant comment tel ou tel chat Siamois a protégé des personnages importants ou des malades. Mais — cela a suffi. Plus personne n'a essayé d'entrer dans notre appartement à notre insu, l'histoire des ‘chattes sauvages de Rampa’ s'était répandue et les gens ont plus peur, semble-t-il, des chats Siamois sauvages que des chiens enragés.

C'était ainsi, ou, devrait-on dire, c'est ainsi, maintenant que le Vieil Homme est si handicapé, que les deux petites chattes sont toujours en alerte pour bondir à sa défense.

Ah oui, parmi nos questions, il y en a une d'une dame qui s'informe à propos des animaux. Où est-elle ? Ah ! la voici ! "Pouvez-vous nous dire ce qui arrive à nos animaux de compagnie quand ils quittent cette Terre ? Sont-ils complètement anéantis ou bien se réincarnent-ils finalement comme humains ? Selon la Bible, seuls les humains vont au Ciel. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ?"

Madame, j'ai beaucoup de choses à dire à ce sujet. La Bible a été écrite longtemps après les événements qu'elle relate. La Bible n'est pas non plus l'Écriture originale. C'est une traduction d'une traduction d'une traduction d'une autre traduction qui a été retraduite à la convenance d'un roi ou d'un pouvoir politique, ou de quelque chose d'autre. Pensez à l'Édition du Roi Jacques, ou à telle ou telle autre Édition. Beaucoup de choses rapportées dans la Bible sont des sottises. Il est certain qu'il y avait beaucoup de vérités dans l'Écriture originale, mais beaucoup de choses dans la Bible ne sont maintenant pas plus vraies que la vérité de la presse, et tout le monde sait quel ramassis de bêtises la presse publie.

La Bible paraît enseigner aux hommes qu'ils sont les Maîtres de la Création, que le monde entier a été créé pour l'Homme. Eh bien, l'Homme a fait un terrible gâchis de ce monde, n'est-il pas vrai ? Où n'y a-t-il pas de guerre ou de bruits de guerre, où n'y a-t-il pas de sadisme, de terreur, de persécution ? Il vous faudra vous éloigner de cette Terre si vous désirez une réponse à ces questions. Mais, revenons aux animaux et à ce qui leur arrive.

Tout d'abord, il y a beaucoup d'espèces différentes de créatures. Les humains sont des animaux, que vous le vouliez ou non, les humains sont des animaux, des animaux méchants, grossiers, hostiles, plus sauvages que n'importe quel type d'animal de la Nature.

Les humains ayant un pouce et des doigts, ils ont évolué dans un certain sens, parce qu'ils se servent de leurs mains pour fabriquer des objets, chose que les animaux ne peuvent pas faire. L'Homme vit dans un monde très matériel et il ne croit qu'en ce qu'il peut saisir entre ses doigts et son pouce. Les animaux, n'ayant pas de pouce et étant incapables de saisir un objet à deux mains, ont dû évoluer spirituellement, et la plupart des animaux sont spirituels, ils ne tuent pas sauf pour l'absolue nécessité de manger. Et si un chat ‘terrorise et torture’ une souris — eh bien, c'est là une illusion de l'être humain ; la souris est absolument inconsciente de tout cela parce qu'elle est hypnotisée et ne ressent aucune douleur. Cela vous plaît-il ?

Sous le coup d'une certaine tension, les sensations d'une personne sont anesthésiées. Ainsi, en temps de guerre par exemple, un homme peut avoir reçu une balle dans le bras et à part une très faible torpeur, il ne la sentira pas jusqu'à ce que la perte de sang l'affaiblisse. Ou bien un pilote d'avion, par exemple, peut avoir été touché d'une balle à l'épaule, mais il continuera à piloter son appareil et le fera atterrir sans encombre ; ce n'est que lorsque la surexcitation aura cessé qu'il ressentira de la douleur. Il en va de même pour la souris.

Les chevaux ne se réincarnent pas en jonquilles. Les ouistitis ne se réincarnent pas en asticots ou vice versa. Il y a différents groupes de créatures de la Nature (expression d'origine : Nature people — NdT), chacun étant séparé, isolé, dans une ‘coquille’ qui n'empiète pas sur l'existence spirituelle ou astrale des autres. Ce que cela signifie en réalité, c'est qu'un singe ne se réincarne jamais comme homme, un homme ne se réincarne jamais comme souris, bien que, il faut l'admettre, beaucoup d'hommes soient pareils à des souris par leur manque de cœur au ventre, ce qui est une façon très polie d'exprimer — eh bien, vous le savez.

C'est un fait affirmé catégoriquement : nul animal ne se réincarne comme homme. Je sais bien que les humains sont aussi des animaux, mais j'emploie le terme communément accepté. On distingue les humains des animaux, parce que les humains aiment à être flattés, et c'est ainsi que l'on prétend qu'ils sont, non pas des animaux, mais des créatures d'une espèce spéciale, celle qu'a choisie Dieu — des humains. Ainsi — l'animal humain ne se réincarne jamais, jamais, en un animal de race canine, féline, ou équine. Et, une fois encore, vice versa pour notre vieil ami.

L'animal humain a une sorte d'évolution qu'il doit suivre, le — quel animal dirons-nous ? — a une autre, et pas nécessairement parallèle, forme d'évolution à suivre. Ainsi, ce ne sont pas des entités interchangeables.

Nombre de Textes Sacrés Bouddhiques font mention d'humains qui reviennent sous la forme d'araignées ou de tigres ou autre chose, mais naturellement, les Bouddhistes instruits ne croient pas ces choses qui reposent sur un malentendu, vieux de plusieurs siècles, de la même façon qu'il y a malentendu à propos du Père Noël, ou à propos de fillettes en sucre et pain d'épice, et en toutes sortes de bonnes choses (référence à une comptine anglaise populaire — NdT). Vous et moi savons que les petites filles ne sont pas toutes gentilles : certaines d'entre elles sont très gentilles, d'autres sont de véritables pestes ; mais, naturellement, vous et moi ne connaissons que les gentilles, n'est-ce pas ?

Quand un être humain meurt, il va dans le plan astral dont nous reparlerons plus tard. Et quand un animal meurt, lui aussi va dans le plan astral où il est accueilli par ceux de son espèce, où il y a une compréhension parfaite, où il y a une entente parfaite entre eux. Comme c'est le cas pour les humains, les animaux ne peuvent pas être importunés par ceux avec lesquels ils sont incompatibles. Maintenant, étudiez attentivement ceci : quand une personne qui aime un animal meurt et s'en va dans le monde astral, cette personne peut être en contact avec l'animal aimé, ils peuvent être réunis s'il y a entre eux un amour absolu. De plus, si les humains étaient plus télépathes, s'ils étaient plus croyants, s'ils voulaient ouvrir leur esprit et être réceptifs, alors les animaux aimés qui sont morts pourraient rester en contact avec les humains même avant que les humains ne meurent.

Laissez-moi vous dire quelque chose ; j'ai nombre de petits êtres qui sont morts et je suis toujours très exactement, très assidûment en contact avec eux. Il y a une petite chatte Siamoise, Cindy, avec laquelle je suis chaque jour en contact, et Cindy m'a énormément aidé. Sur Terre, elle a eu une existence vraiment très pénible. Maintenant, elle aide, aide, aide sans compter. Elle fait absolument tout ce que quelqu'un de l'Autre Côté peut faire pour quelqu'un qui est de ce Côté-ci.

Ceux qui aiment vraiment ceux qu'ils appellent leurs ‘animaux de compagnie’ peuvent être sûrs que lorsque cette vie aura cessé pour les uns et les autres, ils pourront se retrouver ensemble, mais ce ne sera plus la même chose.

Quand les êtres humains sont sur Terre, ils forment une engeance incroyable, cynique, rude, blasée et tout le reste. Quand ils arrivent de l'Autre Côté, ils subissent une secousse ou deux qui les rendent capables de s'apercevoir qu'ils ne sont pas les Seigneurs de la Création qu'ils pensaient être, mais simplement une partie d'un Plan Divin. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils se rendent compte que les autres ont des droits comme eux. Quand ils sont de l'Autre Côté, ils s'aperçoivent qu'ils peuvent parler en toute clarté avec des animaux qui sont aussi de l'Autre Côté, et les animaux leur répondront dans la langue de leur choix. Il y a une limitation pour les humains du fait que la plupart d'entre eux, quand ils sont sur Terre, ne sont pas télépathes, que la plupart d'entre eux, quand ils sont sur Terre, ne se rendent pas compte du caractère, des aptitudes et des facultés mentales des prétendus ‘animaux’. Mais, quand ils meurent, tout s'éclaire pour eux et les humains sont alors pareils à un aveugle-né qui soudainement peut voir.

Oui, les animaux vont au Ciel ; pas au Ciel Chrétien, naturellement, mais ils n'y perdent rien. Les animaux ont un Ciel réel, non pas celui des anges avec des ailes en plumes d'oie, mais un Ciel réel, et ils ont un Manu, ou Dieu, qui veille sur eux. Tout ce que l'homme peut obtenir ou atteindre de l'Autre Côté, un animal le peut aussi — la paix, l'apprentissage, le progrès — tout et n'importe quoi.

Sur la Terre, l'Homme est en mesure d'être l'espèce dominatrice, en raison des armes effrayantes qu'il possède. Sans armes, un homme ne serait pas de taille à lutter contre un chien décidé. Armé de manière artificielle, comme d'un fusil, un homme peut maîtriser une meute entière de chiens. Et c'est uniquement par suite de sa méchanceté que l'Homme a perdu son pouvoir télépathique de communication avec les animaux. Savez-vous que telle est d'ailleurs la véritable histoire de la Tour de Babel ? L'humanité était télépathe pour l'usage général, et l'humanité n'utilisait le langage qu'en dialectes locaux pour communiquer avec les membres de la famille afin de ne pas révéler à la communauté dans son ensemble ce qui était dit. Mais alors l'Homme a tendu des pièges aux animaux à l'aide d'une télépathie fallacieuse, et de promesses trompeuses. Par conséquent, l'humanité a perdu le pouvoir télépathique comme punition, et maintenant seulement quelques personnes sur cette Terre sont télépathes ; pour ceux d'entre nous qui le sont, cela est comparable à une personne qui voit au pays des aveugles.

Eh bien, madame, pour répondre brièvement à la question posée par votre lettre : non, les humains ne se réincarnent pas comme animaux, les animaux ne se réincarnent pas comme humains. Oui, les animaux vont au Ciel, et si vous aimez vraiment votre animal de compagnie, vous pouvez être ensemble après votre décès SI votre amour est vraiment de l'amour et non pas le désir égoïste, insensé, de dominer et de posséder. Et, en terminant sur ce sujet, les animaux ne sont pas une espèce inférieure. Les humains peuvent faire un grand nombre de choses dont les animaux sont incapables, les animaux peuvent faire un grand nombre de choses dont les humains sont incapables. Ils sont différents, et c'est tout — ils sont différents, mais pas inférieurs.

À ce moment, Mlle Cléo, qui se reposait si confortablement, tourna vers le Vieil Homme ses yeux d'un bleu limpide et lui adressa un message télépathique : "Au travail, il nous faut travailler, sinon nous n'aurons rien à manger." Cela dit, elle se leva gracieusement et s'éloigna le plus délicatement du monde. Le Vieil Homme soupira et s'occupa d'une autre lettre et d'une autre question.

"Y a-t-il des Mantras pour envoyer les animaux mourants dans les royaumes supérieurs et, si oui, que sont ces Mantras ?"

Nul besoin de Mantras pour les animaux ; tout comme les humains ont leurs propres aides qui attendent de l'Autre Côté de la vie pour aider l'humain mourant à renaître dans l'astral, de même les animaux ont leurs propres auxiliaires. Ainsi donc, aucun Mantra n'est nécessaire pour aider les animaux mourants à entrer dans le monde astral. De toute façon, par instinct, ou par préconnaissance, les animaux en savent beaucoup plus long au sujet de ces choses que les humains.

On ne devrait pas attendre qu'un animal soit mourant avant d'être prêt à l'aider. La meilleure façon d'aider un animal, c'est de le faire pendant qu'il est vivant et en bonne santé sur cette Terre parce que les animaux sont de belles créatures et il n'y a point d'animal méchant ou vicieux à moins qu'il n'ait été rendu méchant ou vicieux par les mauvais traitements, conscients ou non, des humains. J'ai connu bien des chats et je n'en ai jamais connu aucun qui fût naturellement vicieux ou grincheux. Quand un chat a été tourmenté par des humains, ou plus probablement par des enfants, il adopte effectivement une sauvagerie protectrice, mais si on le traite avec bienveillance, tout s'arrange bientôt et l'on retrouve un animal gentil et dévoué.

Vous savez, nombre de gens sont effrayés, pétrifiés à propos des chats Siamois ; à les en croire, ce sont des animaux sauvages, destructeurs, mauvais en tout. Cela n'est pas vrai, il n'y a dans cette assertion pas un mot de vrai, pas un seul. Jamais, jamais, Mlle Cléopâtre et Mlle Tadalinka ne font quoi que ce soit qui nous contrarie. Si quelque chose nous irrite, nous disons simplement : "Oh ! ne fais pas cela, Cléo !" et elle ne recommence plus. Nos chattes ne mettent pas en pièces l'ameublement ou les draperies, car nous avons passé un accord avec elles. Nous mettons à leur disposition un poteau à griffer ; en fait, il y en a deux. Ce sont des piquets solides montés sur une base carrée. Ils sont couverts d'une lourde carpette, non pas un vieux tapis mal fichu sur lequel on a renversé la poubelle, mais une carpette neuve faite, en réalité, de coupures restantes. Eh bien, ce tapis a été solidement fixé au piquet et, au sommet de cet assemblage, il y a assez de place pour qu'un chat puisse s'y jucher.

Très fréquemment chaque jour, Cléopâtre et Tadalinka grimpent sur leur poteau à griffer et elles s'étendent si belles de tout leur long que cela fait du bien rien qu'à les regarder. Parfois, elles grimpent le long du poteau au lieu de sauter, et c'est très bon pour leurs muscles et très bon pour leurs griffes. Ainsi, nous offrons les poteaux à griffer et elles offrent la tranquillité, car nous n'avons pas à craindre pour les meubles ou les draperies.

J'ai un jour pensé écrire un livre sur les Légendes du Chat et la véritable histoire des chats. J'aimerais beaucoup le faire, mais ma décrépitude croissante rend bien improbable l'accomplissement de ce projet. J'aimerais dire, par exemple, comment, sur un autre monde, dans un autre système, très éloigné du système solaire, une haute civilisation des chats a existé. En ce temps-là, ils pouvaient utiliser leur ‘pouce’ comme les humains, mais, tout comme les humains sont en train de le faire maintenant, ils sont tombés en disgrâce et ils ont eu le choix ou de recommencer une Ronde, ou d'aller dans un autre système afin d'y aider une race non encore née.

Les chats sont des créatures gentilles et compréhensives, et c'est ainsi que la race des chats et le Manu des chats décidèrent de venir sur la planète que nous appelons Terre. Ils y vinrent pour veiller sur les humains et rendre compte aux autres sphères du comportement des humains : quelque chose comme une caméra de télévision veillant sans arrêt. Mais les chats veillent et rendent compte non pour nuire aux humains, mais pour les aider. Dans des régions plus bienveillantes, les gens signalent ce qui se passe, non pour causer du tort à autrui, mais pour que l'on puisse remédier à ce qui est défectueux.

Les chats devinrent indépendants afin de ne pas être dominés par l'affection. Ils arrivèrent sous la forme de petites créatures afin que les humains puissent les traiter avec bienveillance ou les traiter avec dureté, selon la nature humaine.

Les chats sont bienfaisants, une bonne influence sur Terre. Les chats sont une extension directe du Grand Sur-Moi de ce monde, une source d'information là où l'information est en grande partie déformée par la situation du monde.

Soyez bienveillants pour les chats, traitez-les avec sympathie, ayez confiance en eux sachant qu'aucun chat n'a jamais fait volontairement de mal à un humain, mais très, très nombreux sont ceux qui ont trouvé la mort en aidant les humains.

Eh bien, Mlle Tadalinka vient précisément d'entrer précipitamment avec un message télépathique : "Eh, Guv, tu devines ? Il y a soixante-dix-huit lettres pour toi, aujourd'hui !" Soixante-dix-huit lettres ! Il est grand temps que je me mette à répondre à celles qui sont en attente.

 

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Les plantes

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

La science, toute cynique et sceptique qu'elle soit, a découvert que les plantes ont des sensations, les plantes poussent mieux quand elles sont entretenues par des personnes qui sympathisent avec elles. Les plantes réagissent à la musique. Il y a des instruments capables d'indiquer le degré de douleur qu'une plante supporte. Vous ne pouvez entendre crier un chou quand vous lui arrachez les feuilles extérieures — non, parce qu'il n'a pas de cordes vocales, et pourtant il existe des instruments qui peuvent enregistrer ces cris de douleur comme une décharge statique.

Ceci n'est pas matière de conte de fées, c'est un fait réel, c'est un fait qui a été étudié et prouvé maintes et maintes fois. Dans des laboratoires de Russie, d'Angleterre et des États-Unis, cela a été prouvé.

Quand vous cueillez quelques baies et que vous les engloutissez, qu'en est-il des sensations de la plante ? Vous n'allez pas arracher un morceau de viande à une vache pour le porter à votre bouche, n'est-ce pas ? Si vous essayiez de le faire, la vache s'y opposerait certainement, mais parce que la plante n'est pas capable de vous signaler sa souffrance, vous vous croyez fameusement humanitaire quand vous mangez des plantes plutôt que de la viande, laquelle ne peut pas ressentir la douleur d'être dévorée.

Très franchement, je crois que les végétariens sont une collection d'hurluberlus et de cinglés. S'ils voulaient seulement renoncer à leur stupide attitude et se rappeler que les Jardiniers de la Terre ont conçu leurs corps pour certains aliments, ils seraient dans un meilleur état de santé mentale.

Si vous possédez une voiture, après avoir fait la vidange vous ne remplissez pas d'eau le carter, n'est-ce pas, en disant que vous ne pouvez absolument pas utiliser de l'huile parce que celle-ci pourrait provenir de la Terre quelque part et faire du mal à quelqu'un sous Terre. Si vous essayez d'entretenir votre corps avec des aliments qui ne lui conviennent pas, vous agissez exactement de la même manière qu'une personne qui ne veut pas utiliser d'huile pour le carter de sa voiture et la remplace par de l'eau salée.

Soyons logiques : si nous disons que le végétarisme est une bonne chose, alors qu'en est-il de l'habitude d'orner sa chambre avec des fleurs coupées ? Les plantes sont des entités vivantes, et quand vous coupez des fleurs, vous amputez la plante de ses organes sexuels pour les piquer dans des vases. Or, les humains seraient affreusement malheureux si on leur coupait les organes sexuels pour les placer dans des vases à seule fin de faire plaisir à une autre race.

Permettez-moi une digression. Lorsque j'étais à l'hôpital, j'éprouvai un jour une surprise très agréable. Un groupe de très aimables dames résidant très loin sur la côte du Pacifique des États-Unis avait câblé à un fleuriste de la cité de Saint John (Nouveau-Brunswick, Canada — NdT) pour qu'il me livre des plantes à l'hôpital. J'appréciai énormément cette gentillesse. Les dames n'avaient pas joint leur adresse à ce cadeau, mais je réussis à les localiser !

Personnellement — je n'aime pas les fleurs coupées. Cela me paraît tellement dommage de les couper. Je préfère de beaucoup une plante entière ; on a là une chose vivante qui grandit et qui ne se borne pas à mourir. Je pense souvent aux gens qui envoient de grosses gerbes de fleurs coupées — eh bien, pourquoi ne pas couper les têtes de petits enfants et les empaler sur des bâtons pour en orner une chambre !

Avez-vous jamais pensé à l'état dans lequel se trouve cette vieille Terre qui est la nôtre ? C'est tout un gâchis, vous savez. Comparez cela à un jardin. Si celui-ci est convenablement entretenu, il n'y a pas de mauvaises herbes, tous les parasites sont tenues en échec, il n'y a pas de rouille sur les arbres et les fruits sont sains et bien formés.

Les plantes doivent être éclaircies, celles qui sont maladives, arrachées. De temps en temps, il y a lieu de tailler les arbres fruitiers, parfois de les greffer. Il y a lieu de surveiller attentivement le jardin et d'empêcher la fécondation croisée entre des espèces indésirables. Si le jardin est entretenu comme il doit l'être, il devient un lieu de beauté.

Mais licencions les jardiniers, laissons le jardin à l'abandon pendant une année ou deux. Les mauvaises herbes croîtront, elles étoufferont et tueront les plantes qui sont plus délicates, des parasites viendront, et la rouille apparaîtra sur les arbres. Les fruits ne seront plus ronds et fermes mais ratatinés, ridés, avec toutes sortes de taches brunes. Un jardin tristement négligé présente un aspect tragique.

 

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Considérations écologiques

 

(Extraits de La Treizième Chandelle — 1972)

 

"L'explosion démographique fait peser une menace croissante sur la faune et la flore et sur les régions sauvages du monde — survivront-elles ou bien l'Homme détruira-t-il pour toujours son environnement ?"

Nombre d'animaux, d'oiseaux et de poissons mourront et leurs espèces seront exterminées pour toujours de cette Terre. L'humanité est insatiable et vorace. L'humanité ne se préoccupe nullement des peuples des régions sauvages, mais ne pense qu'à mettre un peu plus de dollars dans sa poche. Ainsi qu'on l'a écrit, il y a un projet, ici dans la province de Québec, en vue de déboiser des millions d'acres de terre afin de fournir la matière première à l'industrie papetière dont certains des produits serviront à faire des journaux, à fabriquer du cuir artificiel et nombre d'autres objets que, pour l'une ou l'autre raison, l'Homme estime aujourd'hui indispensables à son existence.

Les arbres abattus, il n'y aura plus dans la région en question, ni insectes ni oiseaux ; plus d'endroits où les oiseaux puissent faire leurs nids, plus de nourriture pour eux, aussi mourront-ils de faim. Les animaux manquant d'abris et de nourriture mourront aussi.

L'homme se suicide et détruit rapidement ce monde. Les arbres disparus, les courants thermiques se modifieront. La température des arbres fait monter l'air et tomber la pluie ; sans les arbres, il y aura changement de climat. Cette région du Québec où l'on abat des millions d'arbres pourrait devenir désertique.

Les racines des arbres s'étendent dans le sol et le fixent en une masse solide. Une fois les arbres abattus et leurs racines arrachées, il n'y aura plus rien pour agglomérer le sol, si bien que les vents s'élèveront et emporteront dans l'air la légère poussière du sol, transformant le pays en une zone déserte rappelant la région désolée d'Amérique qu'on appelle la Cuvette de Poussière (Dust Bowl).

L'humanité détruit le monde à cause de sa cupidité insatiable. Si seulement les gens vivaient plus naturellement sans certains de ces composés synthétiques, ils seraient bien plus heureux. Dans l'état actuel des choses, par suite des progrès de l'humanité, l'air est de plus en plus pollué, et il en est de même pour l'eau et pour le sol, et bientôt on en arrivera au point de non-retour quand la Terre deviendra stérile et inhabitable. Beaucoup de gens haut placés hors de cette Terre, hors de ce monde, travaillent d'arrache-pied à influencer l'humanité pour que s'arrête cette destruction insensée des régions sauvages, et pour que la Nature soit à même de restaurer l'écologie et de la ramener à ce qui est le plus approprié pour la continuité de l'Homme et de l'évolution de l'Homme.

 

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Problèmes métaphysiques

Existence de Dieu

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

La Terre est l'école des humains entêtés. Donc, nous nous sentons ébranlés, et la plupart des gens craignent la mort, ils craignent la souffrance, ils craignent le mystère, ils ont peur parce qu'ils ignorent ce qui va arriver. Ils redoutent d'avoir à affronter quelque Dieu courroucé qui, plantant une fourche dans certaine partie de leur anatomie, va les lancer tout droit en bas au vieux Satan qui aura préparé pour eux ses fers brûlants.

Mais tout cela c'est de la foutaise. Il n'existe pas de Dieu courroucé. Si nous devons aimer Dieu, il faut que ce soit un Dieu aimable et compréhensif. Parler de craindre Dieu, c'est de la bêtise, c'est criminel. Pourquoi craindre quelqu'un qui nous aime ? Craignez-vous un père qui est vraiment aimable et compréhensif ? Craignez-vous une mère vraiment aimable et compréhensive ? Pas du tout, si vous êtes sain d'esprit. Alors pourquoi craindre Dieu ? Il y a un Dieu, incontestablement il y a un Dieu, un Dieu aimable.

 

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Nécessité de la religion

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

La religion, la vraie religion est une chose joyeuse. Elle nous promet la vie au-delà de cette Terre, elle nous promet la récompense pour toutes nos luttes, elle nous promet que la mort n'existe pas, qu'il n'y a rien qui puisse nous inquiéter, rien qui puisse nous effrayer. Il y a une peur de la mort enracinée dans la plupart des humains. C'est parce que si on se souvenait des joies de l'après-vie on pourrait être tenté de mettre fin à cette vie pour retrouver le bonheur. Ce serait la même chose qu'un garçon qui s'échappe de la classe pour faire l'école buissonnière, ce qui ne mène pas au progrès !

La religion, si nous y croyons vraiment, nous promet que quand nous irons au-delà des limites de ce monde, nous ne serons plus en compagnie de ceux qui vraiment nous affligent, nous ne rencontrerons plus ceux qui nous tombent sur les nerfs, qui aigrissent notre âme ! Réjouissez-vous dans la religion, car si vous avez la vraie religion c'est réellement une joie, quelque chose dont on doit se réjouir.

Nous devons reconnaître, avec beaucoup de tristesse, que de nombreuses personnes qui étudient l'occultisme ou la métaphysique sont parmi les plus grands coupables. Il existe une secte — oh non, nous ne donnons pas de noms ! — dont les membres sont parfaitement sûrs que eux, et eux seuls, sont les Élus ; eux, et eux seuls, seront sauvés pour peupler leur propre petit paradis. Le reste d'entre nous — pauvres mortels pécheurs sans doute — seront détruits de différentes façons parfaitement désagréables. Nous ne souscrivons pas du tout à cette théorie ; nous croyons que tant que l'on CROIT, c'est tout ce qui importe. Cela n'a aucune importance que l'on croit dans la religion ou dans l'occultisme, il faut CROIRE.

L'occultisme n'est pas plus mystérieux ou compliqué que les tables de multiplication ou qu'une incursion dans l'histoire. C'est simplement l'apprentissage de choses différentes, l'apprentissage de choses qui ne sont pas du domaine du physique. Nous n'avons pas à nous extasier en découvrant soudainement comment un nerf fait travailler un muscle ou comment nous pouvons remuer le gros orteil ; ce ne sont que des questions physiques ordinaires. Alors pourquoi devrions-nous nous extasier et penser que les esprits sont assis tout autour de nous si nous savons comment faire passer l'énergie éthérique d'une personne à une autre ? Notez s'il vous plaît que nous disons ici ‘énergie éthérique’, qui est le bon mot anglais, plutôt que ‘prana’ ou autres termes Orientaux ; en écrivant un Cours dans une langue nous préférons nous en tenir à cette langue !

Réjouissez-vous ! Plus vous en apprendrez au sujet de l'occultisme et de la religion, plus vous serez convaincu de la vérité de la Plus Grande Vie qui nous attend au-delà de la tombe. Quand nous mourons, nous laissons simplement notre corps derrière nous à peu près de la même façon qu'on peut laisser un vieux costume pour être ramassé par l'éboueur. Il n'y a absolument rien à craindre dans la connaissance métaphysique, il n'y a rien à craindre non plus dans la religion, car si vous avez la bonne religion, plus vous en apprendrez à son sujet plus vous serez convaincu que c'est LA religion. Ces religions qui promettent les feux de l'enfer et la damnation si l'on s'écarte du sentier droit et étroit ne rendent aucun service à leurs adhérents. Dans l'ancien temps, lorsque les gens étaient plus ou moins sauvages, il était peut-être permis de brandir le Gros Bâton en essayant par la peur de leur inculquer un peu de bon sens, mais maintenant la conception devrait être différente.

N'importe quel parent reconnaîtra qu'il est beaucoup plus facile de contrôler des enfants par la bonté que par des menaces constantes. Les parents qui menacent continuellement d'appeler la police ou le père fouettard ou de vendre leurs enfants sont ceux qui causent des névroses chez l'enfant et plus tard, dans la race. Mais les parents qui peuvent contrôler par la fermeté et la bonté et font vivre leurs enfants dans la joie sont ceux qui produisent de bons citoyens. Nous sommes de tout cœur en faveur de la bonté et de la discipline ; la discipline ne doit jamais signifier la rudesse ou le sadisme.

De nouveau, réjouissons-nous dans la religion, soyons les ‘enfants’ de ‘parents’ qui enseignent avec amour, avec compassion et avec compréhension. Débarrassons-nous de toute la fausseté, de toute la bassesse de la terreur, du châtiment et de la damnation éternelle. Il n'existe rien de tel que la ‘damnation éternelle’, personne n'est jamais abandonné, il n'existe rien de tel qu'une personne bannie du Monde de l'Esprit ! Chaque individu peut être sauvé, peu importe à quel point il ou elle a pu être mauvais ; personne n'est jamais rejeté. Le Document Akashique, dont nous reparlerons plus tard, nous dit que si une personne est si terriblement, terriblement mauvaise que rien ne peut être fait pour elle pour le moment, cette personne est tout simplement retardée dans son évolution et recevra plus tard une autre chance de se reprendre avec ‘une nouvelle série d'existences’, à peu près de la même façon qu'un enfant qui s'est amusé en classe et ne peut pas passer aux examens de fin d'année ne sera pas admis dans un grade supérieur avec ses compagnons, mais sera retenu pour reprendre le même programme d'études encore une fois.

Personne ne dira qu'un enfant sera rôti à petit feu ou jeté à des démons affamés pour être mangé parce qu'il a laissé tomber certains travaux scolaires, ou qu'il a fait l'école buissonnière à quelques reprises. Ses professeurs peuvent lui parler beaucoup plus fermement que celui-ci le souhaiterait, mais à part cela aucun mal ne lui sera fait, et s'il devait être expulsé de cette école particulière, il lui faudrait rapidement entrer dans une autre sans quoi il aurait des ennuis avec le responsable des règlements scolaires ! Ainsi en va-t-il des humains sur Terre. Si vous gâchez cette chance-ci, ne soyez pas trop découragé, vous en obtiendrez toujours une autre. Dieu n'est pas sadique, Dieu n'est pas là pour nous détruire, mais pour nous aider. Nous rendons à Dieu un très mauvais service quand nous pensons qu'IL est toujours à l'affût pour nous mettre en pièces ou pour nous jeter aux démons qui attendent. Si nous croyons en Dieu, croyons en la miséricorde, parce qu'en croyant à la miséricorde nous obtiendrons miséricorde, mais faisons également preuve de miséricorde envers les autres !

 

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La foi

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

La foi est une chose définie qui peut et doit être cultivée de la même façon qu'une habitude ou une plante de serre doit être cultivée. La foi n'est pas aussi robuste qu'une mauvaise herbe ; elle est en fait beaucoup plus comme une plante de serre. Elle doit être choyée, doit être nourrie, doit être soignée. Pour obtenir la foi nous devons répéter, répéter et répéter notre affirmation de foi afin d'en enfoncer la connaissance dans notre sub-conscient. Ce sub-conscient représente les neuf-dixièmes de nous, c'est-à-dire de loin la plus grande partie de nous. Nous le comparons souvent à un vieil homme paresseux qui ne veut tout simplement pas être dérangé. Le vieil homme lit son journal, peut-être avec sa pipe à la bouche et les pieds dans ses confortables pantoufles. Il est réellement fatigué de tout le vacarme, tout le bruit, toutes les incessantes distractions autour de lui. Des années d'expérience lui ont appris à se protéger de tout, sauf des interruptions et des distractions les plus obstinées. Comme un vieil homme qui est partiellement sourd, il n'entend pas quand il est appelé la première fois. La deuxième fois qu'il est appelé il n'entend pas parce qu'il ne veut pas entendre, parce qu'il pense qu'il peut s'agir de travail pour lui, ou une interruption de son plaisant loisir. La troisième fois il commence à devenir irrité parce que l'interlocuteur dérange sa ligne de pensée pendant qu'il est peut-être plus désireux de lire le résultat des courses que de faire quoi que ce soit qui exige un effort. Continuez sans arrêt à répéter votre foi et alors le ‘vieil homme’ se secouera, et quand la connaissance sera implantée dans votre sub-conscient, vous aurez alors la foi automatique. Nous devons faire clairement comprendre ici que la foi n'est pas la croyance ; vous pouvez dire : "Je crois que demain est lundi" et cela signifie une certaine chose. Vous ne diriez pas : "J'ai la foi que demain est lundi", parce que cela signifierait une chose complètement différente. La foi est quelque chose qui, habituellement, grandit avec nous. Nous devenons Chrétiens, Bouddhistes, ou Juifs parce que, habituellement, nos parents sont Chrétiens, Bouddhistes ou Juifs. Nous avons foi en nos parents — nous croyons que ce que nos parents croient est correct — et ainsi notre ‘foi’ devient la même que celle de nos parents. Certaines choses qui ne peuvent pas être définitivement prouvées pendant que nous sommes sur la Terre exigent la foi, d'autres choses qui peuvent être prouvées peuvent être crues ou ne pas être crues. Il y a une distinction et l'on devrait prendre conscience de cette distinction.

Mais, tout d'abord, qu'est-ce que vous voulez croire, qu'est-ce qui exige votre foi ? Décidez de ce qui demande la foi, pensez-y sous tous ces angles. Est-ce la foi dans une religion, la foi dans une aptitude ? Pensez-y sous autant d'angles que vous le pouvez et puis, vous assurant que vous y pensez d'une façon positive, affirmez — déclarez — à vous-même que vous pouvez faire ceci ou cela, ou que vous allez faire ceci ou cela, ou que vous croyez dur comme fer en ceci ou cela. Vous devrez continuer de l'affirmer. À moins de continuer à affirmer, vous n'aurez jamais la ‘foi’. Les grandes religions ont des fidèles. Ces fidèles sont ceux qui vont à l'église, la chapelle, la synagogue, ou le temple et par des prières répétées, non seulement dans leur propre intérêt mais dans celui des autres aussi, leur sub-conscient est devenu sensibilisé au fait qu'il y a certaines choses qui demandent ‘la foi’. En Extrême-Orient il existe des choses telles que les mantras. Une personne récitera une certaine chose — un mantra — et le récitera à maintes reprises et le répétera encore et encore. Il est probable que la personne ne sache même pas ce que dit le mantra ! Cela n'a pas d'importance parce que les fondateurs de la religion qui ont composé le mantra l'auront conçu d'une façon telle que les vibrations engendrées par la répétition du mantra enfonce dans le subconscient la chose désirée. Bientôt, même si la personne ne comprend pas parfaitement le mantra, il devient partie intégrante du subconscient de la personne et la foi est alors purement automatique. De la même façon, si vous répétez les prières à maintes reprises, vous commencez à les croire. Tout cela est une question d'obtenir de votre sub-conscient qu'il comprenne et coopère, et une fois que vous avez la foi vous n'avez plus à vous inquiéter par la suite, parce que votre sub-conscient vous rappellera toujours que vous avez cette foi et que vous pouvez faire certaines choses.

Répétez-vous encore et encore que vous allez voir une Aura, que vous allez être télépathique, que vous allez faire ceci ou cela, quel que soit ce que vous voulez faire tout particulièrement. Alors, avec le temps, vous le ferez. Tous les hommes prospères, tous ceux qui deviennent millionnaires ou inventeurs sont des gens qui ont foi en eux-mêmes, ils ont la foi qu'ils peuvent faire ce qu'ils cherchent à faire, parce qu'en croyant d'abord en eux-mêmes, en croyant en leurs propres compétences et capacités, ils produisent alors la foi qui fait que la croyance devient réalité. Si vous continuez à vous dire que vous allez réussir, vous réussirez, mais vous allez réussir seulement si vous poursuivez votre affirmation de succès et ne laissez pas le doute (le négatif de la foi) s'immiscer. Essayez cette affirmation du succès et les résultats vous stupéfieront réellement.

 

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L'enfer

 

(Extraits de Trois Vies — 1977)

 

— Docteur, y a-t-il quelque chose de vrai dans l'histoire qui dit que les gens vraiment saints sont assis au premier rang au paradis ?

Le docteur éclata de rire :

— Oh ! Dieu ! tant de gens ont cette idée ridicule. Non, il n'y a rien de vrai là-dedans. Les gens ne sont pas jugés en fonction de leur religion, mais du fonctionnement intime de leur esprit. Font-ils le bien pour essayer de faire le bien, ou font-ils le bien pour acquérir une sorte d'assurance en vue du moment où ils quitteront la Terre ? Eh bien, c'est une question à laquelle on se doit d'être en mesure de répondre. Quand les gens passent de vie à trépas, ils voient et font d'abord l'expérience de ce qu'ils s'attendent à voir et à vivre. Par exemple, si de fervents Catholiques ont été élevés avec des idées d'anges, de musique céleste et de saints jouant de la harpe, alors c'est ce qu'ils auront quand ils passeront d'un monde à l'autre. Mais quand ils se rendent compte que tout cela n'est qu'une comédie — une hallucination — ils voient alors la Vraie Réalité, et c'est leur intérêt de la voir le plus vite possible.

Il s'arrêta, regarda très sérieusement Molygruber et reprit :

— Ce qu'il y a de bien en ce qui concerne des gens comme vous, c'est qu'ils n'ont aucune idée fausse quant à ce qu'ils vont voir. Beaucoup de gens de votre type gardent un esprit ouvert, c'est-à-dire qu'ils ne sont ni croyants ni incroyants, ce qui vaut beaucoup mieux que de suivre en esclave une discipline particulière.

Molygruber était immobile, fronçant les sourcils à tel point qu'ils se rejoignaient presque, puis il parla :

— Quand j'étais gosse, j'avais une peur bleue car on me disait toujours que, si je n'obéissais pas, j'irais en enfer, que là un tas de diables me brûleraient où VOUS savez avec des fourches chauffées au rouge, et que je subirais de grandes souffrances. Comment, si Dieu est aussi grand qu'on le dit, si Dieu est notre Père miséricordieux, peut-Il vouloir nous torturer éternellement ? C'est ce que je ne peux pas arriver à comprendre !

Le docteur soupira profondément, et après une légère pause, répondit :

— Oui, c'est là une de nos plus grandes difficultés. On a donné aux gens de fausses valeurs... de fausses affirmations ; on leur a dit qu'ils iraient en enfer et souffriraient la damnation éternelle. Il n'y a, dans tout cela, pas un brin de vérité. L'enfer, c'est la Terre. Les entités vont sur Terre pour connaître — principalement à travers les épreuves — et apprendre — de nouveau, principalement à travers les épreuves — toutes les différentes choses qu'elles doivent apprendre. La Terre est généralement un lieu de souffrance. Si une personne est peu évoluée elle n'a généralement pas suffisamment de ce que nous appelons le ‘karma’ pour avoir à souffrir afin d'apprendre. Ces personnes restent sur Terre pour acquérir quelque expérience en observant les autres et, ensuite, reviennent plus tard pour leurs propres épreuves. Mais il n'existe pas d'enfer après la vie sur Terre. C'est une illusion, c'est un faux enseignement.

— Alors, dit Molygruber, pourquoi y a-t-il tant de choses sur l'enfer dans le Livre Saint ?

— Parce que, répondit le docteur, il y avait au temps du Christ un village appelé Enfer. Il était situé en bordure d'une très haute terre, et à l'extérieur de ce village se trouvait un marais frémissant d'où sortaient une fumée brûlante et une puanteur continuelle de vapeurs sulfureuses. Quand une personne était accusée de quelque chose, on l'amenait au village Enfer pour lui faire subir l'épreuve de passer par l'Enfer — passer à travers le marais fumant de soufre — selon la croyance qui voulait que si elle était coupable elle ne supporterait pas la chaleur et serait brûlée. Mais si elle était innocente, ou assez riche pour soudoyer les prêtres du lieu — qui lui recouvraient alors les pieds d'un enduit protecteur — elle pouvait traverser le marais et émerger de l'autre côté, reconnue innocente. C'est ce qui se passe maintenant, n'est-ce pas, avec la façon dont la justice est souvent achetée et l'innocent est emprisonné alors que le coupable reste en liberté.

 

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Le purgatoire

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Examinons la question du médium moyen. Supposons qu'une femme ait certains dons pour le travail médiumnique et qu'elle puisse entrer en contact avec des gens qui sont disparus, tout en nous rappelant que ceux qui viennent de trépasser sont encore dans l'astral inférieur, qu'ils sont dans ce que nous pourrions appeler le purgatoire, qu'ils sont dans l'étape intermédiaire, dans la salle d'attente, attendant des directives quant à ce qu'ils doivent faire et où ils doivent aller.

Supposons que nous considérions ces gens comme des patients dans un hôpital, parce que c'est un fait que beaucoup d'entre eux doivent subir une certaine thérapie spirituelle pour surmonter les chocs de leur expérience de la Terre. Supposons que nous soyons en contact avec l'un d'eux qui est comme un malade dans un hôpital ; le malade est au lit et la seule conscience qu'il ait de son environnement est limitée à la petite zone visible de son lit, il ne peut pas voir le travail de l'hôpital dans son ensemble, et s'il peut voir autre chose, c'est probablement seulement ce qui se présente à lui par la fenêtre.

Supposons que vous obteniez un rapport d'un des Guides ou d'un esprit dont la tâche particulière est d'assister ceux qui sont sur le point de mourir ou ceux qui sont en fait décédés. Ce qu'ils en diront sera tout comme de recevoir le rapport d'une infirmière novice ou d'une employée de salle, et même si vous pouviez assister à une conférence du comité hospitalier vous ne pourriez pas réaliser toute la portée de ce qui se passe ; vous ne pouvez faire une évaluation qu'en quittant l'hôpital et en faisant, si l'on peut dire, un tour de ville.

En quittant ce monde que nous appelons Terre, on va dans l'astral inférieur que la Bible nomme le purgatoire et que l'on peut, comme nous venons de le voir, comparer à un hôpital pour les âmes malades, où on les guérit des nombreux chocs qu'elles ont endurés ou subis sur cette Terre si grossière.

Malheureusement, l'astral inférieur serait plutôt comparable à un hôpital psychiatrique où les patients sont reçus et leurs cas examinés, tout comme un psychiatre peut parfois discuter les choses avec un patient pour qu'il puisse lui-même exposer ses fautes et ses maux ; ainsi dans l'astral inférieur l'âme nouvellement arrivée peut-elle voir ce qu'elle a fait de mal sur la Terre et voir ce qu'elle devra faire à ce propos pour expier. Puis, pendant un court laps de temps l'âme se repose et récupère, se promenant peut-être dans un parc agréable, tout en recevant continuellement des médicaments et des traitements pour l'aider à entreprendre la prochaine phase de son existence.

 

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Les anges-gardiens-guides …

 

(Extraits de La Treizième Chandelle — 1972)

 

Il y a un Dieu, un bon Dieu, un Dieu juste. Mais, évidemment, Dieu n'est pas pareil à un homme et il est inutile d'essayer de comprendre ce que Dieu EST alors que la plupart des gens ne sont même pas capables de comprendre leur propre Sur-Moi. De même qu'il vous est impossible de vous rendre compte de ce qu'est votre Sur-Moi, vous ne pouvez pas non plus vous rendre compte de ce qu'est le Dieu de votre Sur-Moi.

Voici maintenant une question à laquelle j'ai déjà répondu dans des livres précédents ; mais, on me la pose quand même couramment, avec une régularité monotone, en fait.

Les gens désirent être renseignés sur leur Guide, leur Maître, leur Gardien, leur Ange Gardien, etc. Une personne m'écrit ceci : "Oh ! j'ai comme Guide un vieil Indien Peau-Rouge. Je voudrais le voir. Je sais que c'est un Indien Peau-Rouge parce qu'il est si sage. Comment puis-je le voir ?"

Maintenant, je vais le dire clairement une fois pour toutes : les gens n'ont pas comme Guides des Indiens Rouges, Noirs, Blancs ou Tibétains, vivants ou morts. En fait, il n'y aurait pas assez de Tibétains, par exemple, pour suffire à la tâche. C'est comme si tout un chacun disait : "Oh ! j'étais Cléopâtre dans ma vie passée !" Il n'y a pas un mot de vrai dans tout cela. En réalité, le prétendu Guide, c'est simplement le Sur-Moi qui est effectivement notre Guide. C'est comme lorsque vous conduisez une voiture ; VOUS êtes le Sur-Moi de la voiture. Vous appuyez du pied sur une pédale, et si vous avez de la chance et si votre voiture n'est pas américaine, elle se mettra en marche. Vous appuyez du pied sur une autre pédale et la voiture s'arrête. Et si vous tirez une certaine chose et si vous faites attention à ce que vous faites, vous n'irez pas vous jeter sur quoi que ce soit. Mais nul autre que vous ne conduit la voiture. De même, vous vous dirigez vous-même, vous et votre Sur-Moi.

Beaucoup de gens s'imaginent que ceux qui ont quitté cette Terre sont débordants d'enthousiasme à l'idée de s'occuper de quelqu'un, de le guider chaque jour de sa vie, de l'empêcher de tomber dans le fossé, de lui dire ce qu'il doit faire et tout le reste. Mais, pensez à votre cas personnel : vous avez des voisins, peut-être vous entendez-vous bien avec eux, peut-être n'êtes-vous pas en accord avec eux ; mais, quoi qu'il en soit, le moment est venu, vous déménagez pour vous installer de l'autre côté du monde. Si vous êtes en Angleterre, vous allez vous fixer en Australie. Si vous êtes en Amérique du Nord, vous allez déménager pour allez vivre, disons en Sibérie. Bien, vous déménagez, vous êtes occupé à votre déménagement, vous êtes en train de vous installer à votre nouvelle adresse, vous êtes en plein travail dans votre nouvel emplacement, vous êtes occupé à vous faire de nouvelles relations. Est-ce que, vraiment, vous interrompez votre besogne pour téléphoner à Tom, à Dick, à Henry et à Marie, à Marthe, à Mathilde, je ne sais qui ? Non, il n'en est pas question, n'est-ce pas ? Vous les avez complètement oubliés. Eh bien, c'est ce que font les gens de l'Autre Côté.

Les gens qui ont quitté cette Terre ne sont pas du tout installés sur des nuages et occupés à jouer de la harpe ou à cueillir des plumes de leurs ailes, etc., etc. Ils ont du travail à faire ; ils quittent cette Terre, il y a pour eux une période de récupération, puis ils s'occupent d'autre chose. Bien franchement, ils n'ont pas le temps d'être des Esprits Guides et de se livrer aux niaiseries dont les gens parlent.

 

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La prière

 

(Extraits de L'Histoire de Rampa — 1960)

 

"Toutes les religions croient au pouvoir de la prière, mais rares sont ceux qui comprennent le mécanisme du procédé, rares sont ceux qui comprennent pourquoi les prières sont exaucées pour certains alors qu'apparemment, elles ne le sont pas pour d'autres. La plupart des Occidentaux croient que les gens de l'Est prient devant une image taillée ou qu'ils ne prient pas du tout. C'est faux dans les deux cas et je vais vous dire maintenant comment vous pouvez soustraire la prière du domaine du mysticisme et de la superstition et vous en servir pour aider les autres, car c'est, en vérité, une force très réelle, l'une des plus grandes de cette Terre lorsqu'elle est employée comme elle doit l'être.

"La plupart des religions affirment que chaque être a son Ange Gardien ou quelqu'un qui veille sur lui. Cela est vrai, mais cet Ange Gardien n'est autre que soi-même, l'autre soi-même, celui qui se trouve de l'autre côté de la vie. Rares, très rares sont ceux qui sur Terre peuvent voir cet ange, ce Gardien, mais ceux qui le peuvent sont capables de le décrire avec précision.

"Ce Gardien (nous devons lui donner un nom, appelons-le donc ainsi) ne possède pas de corps matériel pareil au nôtre. Il a une apparence spectrale ; parfois un clairvoyant le verra comme une forme bleue, scintillante, plus grande que nature et reliée au corps de chair par ce que l'on nomme la Corde d'Argent, cette Corde douée de vie qui palpite et brille en transmettant les messages d'un corps à l'autre. Quoique n'ayant pas de corps matériel, ce Gardien est cependant capable de faire certaines des choses que fait notre corps, et beaucoup d'autres dont ce dernier est incapable. Par exemple, le Gardien peut se rendre à la vitesse de l'éclair dans n'importe quelle partie du monde. C'est lui qui voyage dans l'astral et transmet au corps, grâce à la Corde d'Argent, ce dont il a besoin.

"Lorsque vous priez, c'est à vous-même que vous vous adressez, à votre autre moi, à votre Moi Supérieur. Si nous savions prier convenablement, nous enverrions ces prières par la Corde d'Argent, car la ligne téléphonique dont nous nous servons est un instrument très médiocre et nous devons nous répéter afin d'être sûrs que le message arrive à destination. Donc, quand vous priez, parlez comme vous parleriez au téléphone à un interlocuteur très éloigné, parlez avec une clarté absolue, et pensez bien à ce que vous dites. La faute, je dois le dire, nous est imputable, elle est imputable au corps imparfait qui est le nôtre sur cette Terre, et non à notre Gardien. Employez un langage simple, faites en sorte que vos requêtes soient toujours positives et jamais négatives.

"Après avoir formulé votre prière de façon absolument positive et absolument claire, pour éviter toute possibilité d'erreur, répétez cette prière à trois reprises. Prenons un exemple : supposons que vous connaissiez une personne malade et que vous vouliez faire quelque chose pour elle ; vous devriez prier pour que ses souffrances s'atténuent. Vous devriez faire trois fois exactement la même prière. Vous devriez imaginer cette forme spectrale, immatérielle, se rendant chez la personne en question en suivant la route que vous suivriez vous-même, entrant dans la maison, posant les mains sur le malade et le guérissant. Je reviendrai dans un instant sur ce point en particulier, mais laissez-moi vous dire d'abord ceci : répétez l'expérience autant de fois qu'il le faudra et, si vous y croyez sincèrement, vous obtiendrez un résultat.

"Parlons de la guérison complète : si un homme a été amputé d'une jambe, aucune prière ne lui rendra cette jambe. Mais s'il a un cancer ou quelque autre maladie grave, alors cela peut être arrêté. Il est évident que plus le mal est bénin, plus la guérison par la prière est facile. Tout le monde a entendu parler de guérisons miraculeuses survenues dans l'histoire de notre planète. Lourdes et de nombreux autres endroits sont réputés dans ce domaine ; ces résultats sont obtenus par l'autre soi-même, par le Gardien du malade, et aussi grâce à la renommée du lieu. Lourdes, par exemple, est connu dans le monde entier comme une ville où des miracles se produisent, et les gens s'y rendent avec la ferme conviction qu'ils vont guérir ; cette conviction est très souvent transmise au Gardien de la personne, de sorte que la guérison s'effectue très, très facilement. Certains aiment à penser qu'elle est due à un saint, à un ange ou à quelque ancienne relique, mais en réalité, chacun se guérit lui-même et si un guérisseur se met en rapport avec un malade avec la ferme intention de lui venir en aide, la guérison a lieu simplement par l'intermédiaire du Gardien de ce malade. Comme je vous l'ai dit, tout se ramène à vous-même, à ce Moi réel que vous deviendrez lorsque vous quitterez cette vie brumeuse pour entrer dans la Réalité Supérieure. Pendant notre séjour sur Terre, nous nous imaginons que seule cette vie compte, mais la Terre, ce monde... non, c'est le Monde de l'Illusion, un monde d'épreuves, où nous venons apprendre les leçons qu'il est plus malaisé d'apprendre dans les mondes meilleurs, plus nobles, où nous retournerons.

"Vous pouvez avoir vous-même quelque infirmité, vous pouvez être malade, ou être dépourvu du pouvoir ésotérique que vous désireriez avoir. Il est possible de remédier à tout cela, si vous avez la foi et si vous le voulez véritablement. Supposons que vous éprouviez le désir ardent d'aider les autres ; que vous vouliez devenir guérisseur. Alors, priez dans le secret de votre chambre. Il faut que vous preniez la position où vous vous sentirez le plus détendu, les pieds joints, de préférence, les doigts croisés, non point dans l'attitude habituelle de la prière, mais entrecroisés. De cette façon, vous gardez et vous amplifiez le circuit magnétique du corps et l'Aura se fortifie, la Corde d'Argent est capable de transmettre les messages avec plus de précision. Puis, vous étant mis dans la position voulue et dans l'état d'esprit voulu, vous prierez.

"Vous pourrez dire par exemple : ‘Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain. Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain. Donne-moi le pouvoir de guérir, afin que je puisse guérir mon prochain.’ Puis, demeurez quelques instants dans cette attitude de détente, et imaginez-vous englobé dans le contour ombragé de votre propre corps.

"Ainsi que je vous l'ai dit précédemment, vous devez évoquer mentalement la route que vous prendriez pour aller chez le malade, et faire alors voyager en imagination ce corps jusqu'au domicile de la personne que vous désirez guérir. Imaginez votre Moi Supérieur arrivé dans cette maison, en présence du malade que vous voulez aider. Imaginez que vous tendez le bras, la main, que vous touchez cette personne. Imaginez un flot d'énergie qui donne la vie passant dans votre bras, dans vos doigts, et se transmettant au malade comme une intense lumière bleue. Imaginez que la personne guérit, graduellement. Avec la foi et un peu de pratique, on parvient à ce résultat ; en Extrême-Orient, on y arrive, chaque jour.

"Il est bon de placer, en esprit, une main sur la nuque du malade et l'autre sur la partie malade ou au-dessus. Il vous faudra prier votre propre Moi un certain nombre de fois, chaque jour, par groupe de trois prières, jusqu'à ce que vous ayez obtenu le résultat désiré. Et si vous avez la foi, vous réussirez. Mais laissez-moi vous donner un grave, un très grave avertissement : ce n'est pas de cette façon que vous gagnerez de l'argent. Il existe une très ancienne loi occulte qui interdit que l'on tire profit des prières intéressées. Vous ne pourrez rien obtenir si vous ne cherchez pas à venir en aide aux autres et si vous n'êtes pas persuadés que vous viendrez en aide aux autres. Je connais le cas d'un homme qui jouissait d'une bonne aisance ; il se disait que s'il gagnait au Sweepstake irlandais, il en ferait profiter les autres, il deviendrait un bienfaiteur de l'humanité.

"Ayant quelques notions, insuffisantes toutefois, des sujets ésotériques, il établit ses plans ; il commença par exécuter un programme de prières soigneusement établi. Il pria pendant deux mois selon les principes énoncés dans ce chapitre ; il demanda de tomber sur le gagnant du Sweepstake irlandais. Pendant deux mois, il dit trois prières à la suite, trois fois par jour, soit neuf en tout, quotidiennement. Comme il s'y attendait, il gagna l'un des lots les plus importants du Sweepstake.

"Cet argent lui monta à la tête. Il oublia ses bonnes intentions, ses promesses. Il oublia tout, sauf qu'il possédait cette fortune et qu'il pouvait se permettre tout ce dont il avait envie. Et il la consacra à satisfaire ses propres désirs. Pendant quelques mois, il s'amusa royalement, temps durant lequel il s'endurcit de plus en plus, et alors la loi inexorable entra en action. Au lieu de garder cet argent et aider les autres, il le perdit entièrement et il perdit aussi tout ce qu'il possédait auparavant. Finalement il mourut et fut enterré dans la fosse commune.

"Je vous le dis, si vous utilisez convenablement le pouvoir de la prière, sans songer à votre propre intérêt, sans ambition personnelle, vous aurez puisé à l'une des plus grandes sources d'énergie de l'univers, une force si grande que si une poignée de gens sincères se réunissaient et priaient pour la paix, la paix régnerait, les guerres et les pensées de guerre disparaîtraient."

 

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La méditation

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Bien plus tard dans la journée, quand le Soleil déverse des flots de chaleur, le vieux Moine termine sa longue méditation et prend un frugal petit déjeuner. Se tournant vers le plus âgé des deux Assistants, il lui dit : "Il est temps que tu apprennes l'art de la méditation, mon fils, car je t'ai bien observé et le moment de ton instruction est venu."

"Mais est-il si difficile de méditer, Maître ? N'IMPORTE QUI ne peut-il y parvenir ?" demande le plus jeune.

"Non, mon fils, répond le vieil homme. Certains ne méditent jamais parce qu'ils n'en sont pas dignes, et d'autres, qui en sont dignes, ne méditent pas parce qu'ils ne savent comment le faire. La méditation est un art qui doit être transmis, c'est un art qui peut élever l'égo d'une personne à des hauteurs sublimes." Il réfléchit un moment, puis dit au plus jeune : "Aujourd'hui, tu iras seul chercher la nourriture. Je dois instruire ton aîné. Avec le temps, si tu en es digne, ton heure viendra."

 

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Tant de gens disent qu'ils ‘vont méditer’, mais bien entendu la plupart d'entre eux n'ont pas la moindre idée de ce qu'est une méditation véritable. Ils pensent que c'est quelque chose de mystique alors que, comme pour la plupart des questions métaphysiques, la méditation est simple et n'est qu'un moyen pour parvenir à une fin, une méthode grâce à laquelle on obtient certains résultats.

La discipline de la méditation est essentielle si l'on veut faire de réels progrès dans l'accomplissement spirituel. De même qu'une armée serait inutile sans discipline ni exercice, la psyché humaine ressemble au membre d'une cohue sans la discipline et l'exercice de la méditation correctement appliquées.

Il est vain d'essayer de pratiquer la méditation en lisant un livre écrit par une personne qui ne sait pas elle-même méditer. Tant de livres d'occultisme ne sont que d'indigestes conglomérats de paraboles Orientales mal comprises, des livres qui sont écrits par des gens qui en fait ne connaissent pas grand-chose de la méditation, car il est clair qu'à moins de pouvoir méditer soi-même, on ne peut expliquer aux autres comment méditer !

Il ne faut pas oublier que dans de nombreux pays du monde — c'est-à-dire de pays non chrétiens — les fidèles d'un temple méditent avant de pénétrer dans le sanctuaire. Ils méditent pour que leur esprit soit clair et prêt à recevoir ce que l'on pourrait appeler dans le langage Occidental : la Révélation Divine et l'Instruction. Il est tout à fait inutile de prier, par exemple, si l'on ne fait que donner un bafouillage d'instructions à son Dieu. Il est inutile de prier pour gagner un concours de beauté ou le Sweepstake Irlandais. Le processus de la prière doit toujours commencer par une période de méditation qui débarrasse l'esprit des détritus de la pensée et nous prépare à recevoir les informations provenant des plans supérieurs. Pour répéter — trop de gens se jettent à genoux pour ordonner à leur Dieu de ‘livrer la marchandise’, et disent ensuite que la prière ne marche jamais. Eh bien, qu'ils essaient d'abord la méditation. La méditation se compose en fait de quatre parties différentes :

 

1. La première partie est cette pratique méditative qui aide au développement de la vraie personnalité du méditant, et si l'on peut méditer et développer sa personnalité, on peut alors avoir une vie plus heureuse et plus réussie. On devient plus heureux dans les aspects personnels de sa vie et on a plus de succès dans les relations avec ses collègues, c'est-à-dire au travail. Ici la méditation réussie augmente aussi la capacité mentale.

2. La seconde étape de la méditation est celle qui découle presque automatiquement de la réussite de la première étape. La seconde étape de la méditation est celle qui met le corps physique en rapport avec le Sur-Moi et met le Sur-Moi en rapport avec le Manu de la nation. Avant de pouvoir méditer sur ceci, et à des niveaux plus élevés, il est essentiel de mener une vie pure et libérée des désirs ardents.

3. L'étape suivante de la méditation est celle qui donne à la personne tous les bénéfices de l'étape 1 et de l'étape 2, et qui en plus lui permet d'avoir une compréhension occulte complète. Autrement dit, lorsqu'on arrive à la troisième étape de la méditation, on est capable de compréhension et d'aperception.

L'aperception, bien sûr, est différente de la perception. L'aperception, c'est la faculté pour l'esprit de se percevoir lui-même (tout ce qui permet au Sur-Moi d'améliorer sa propre condition spirituelle).

4. Finalement, il y a la méditation mystique, ainsi nommée parce qu'elle est tellement éloignée des concepts terrestres qu'elle échappe à la compréhension de ceux qui n'ont pas réussi à atteindre ce niveau. La quatrième étape de méditation nous amène au moyen de la Corde d'Argent jusqu'à notre Sur-Moi puis, au moyen de la Corde d'Or de notre Sur-Moi, en la présence de cette Grande Entité que, faute d'un meilleur terme ici, nous appelons ‘Dieu’. Mais les deux premières étapes de la méditation sont les étapes essentielles et c'est sur elles que vous devez d'abord vous concentrer.

 

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La condition humaine

Le vieillissement

 

(Extraits de Ainsi qu'il en Était — 1976)

 

Considérons d'abord le processus du vieillissement, et j'espère que vous comprendrez ce que je veux dire.

Il continua :

— Un enfant naît et suit un certain schéma de développement. À un âge qui varie avec chaque individu, le réel développement est déclaré être stoppé, le développement réel valable s'est arrêté, et à partir de ce moment-là commence ce que l'on appelle la dégénérescence de la vieillesse, où nous avons un homme de grande taille qui rapetisse au fur et à mesure que ses os se tassent.

Promenant son regard autour de lui pour voir s'il était compris, il vit que j'étais tout particulièrement intéressé, et me sourit aimablement.

Il poursuivit :

— Une personne doit être reconstruite cellule par cellule, ce qui fait que si nous avons une coupure, une partie du cerveau doit se souvenir de ce qu'était la chair avant la coupure et doit ensuite fournir des cellules identiques, ou presque identiques, pour réparer la lésion. Or, chacun de nos mouvements crée une usure d'un certain nombre de cellules qui doivent être reconstruites, remplacées. Sans une mémoire exacte, il ne nous est pas possible de reconstruire le corps comme il était.

Il leva les yeux à nouveau, puis pinça les lèvres et reprit :

— Si le corps ou, plutôt, si le cerveau oublie le schéma précis, alors les cellules peuvent se développer sauvagement, ne suivant aucun ordre établi, et alors ces cellules sauvages sont appelées cellules cancéreuses. Cela signifie que ce sont des cellules qui ont échappé au contrôle de cette partie du cerveau qui régit leur schéma précis. C'est ainsi que vous avez une personne qui se retrouve avec d'importantes tumeurs sur le corps. Cela est provoqué par le développement anarchique de certaines cellules qui ont échappé au contrôle du cerveau.

Il s'arrêta pour prendre une gorgée d'eau, puis continua :

— Tout comme la plupart d'entre nous, ce centre destiné à la croissance et au remplacement, situé dans le cerveau, a lui aussi des défaillances de mémoire. Après avoir reproduit des cellules quelques milliers de fois, il oublie le schéma précis, et ces différences se produisant à chaque production de cellules provoquent finalement le processus dit de vieillissement. Or, si nous pouvions rappeler constamment au cerveau la forme exacte et la taille de chaque cellule à remplacer, alors le corps semblerait toujours être du même âge, semblerait toujours être dans le même état. En somme, nous aurions l'immortalité, l'immortalité sauf dans le cas de destruction totale du corps ou dommage des cellules.

 

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La peur

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Oui, voilà un problème tout à fait intéressant ! La peur — la peur est la seule chose qui peut empêcher quelqu'un de progresser. Que diriez-vous d'y jeter un coup d''œil ? Asseyez-vous un moment, discutons de ce problème de la peur.

Nous avons tous certaines craintes. Certaines personnes ont peur de l'obscurité, d'autres ont peur des araignées ou des serpents et certains d'entre nous pouvons être conscients de nos peurs, c'est-à-dire que nous avons des peurs qui sont dans notre conscience. Mais — attendez un moment ! — notre conscience n'est qu'un dixième de nous, les neuf dixièmes étant sub-conscients ; aussi que se passe-t-il si la peur est dans notre sub-conscient ?

Souvent nous ferons des choses sous une certaine contrainte cachée, ou nous nous abstiendrons de faire quelque chose à cause d'une contrainte cachée. Nous ne savons pas pourquoi nous faisons une certaine chose, nous ne savons pas pourquoi nous ne pouvons pas faire une certaine chose. Il n'y a rien en surface, il n'y a rien que nous pouvons ‘cerner avec précision’. Nous agissons irrationnellement et si nous allons chez le psychologue et passons de longues, longues heures étendus sur son divan, il peut finalement être extirpé de notre sub-conscient que nous avons eu une peur à cause de quelque chose qui s'est passé quand nous étions de petits bébés. La peur serait cachée, cachée à notre conscience, nous travaillant, nous harcelant à partir de notre subconscient tout comme des termites attaquant un bâtiment en bois. À toute inspection superficielle le bâtiment paraîtrait solide, sans défaut et alors, du jour au lendemain, il s'effondrerait sous l'influence de ces termites. C'est la même chose pour la peur. La peur n'a pas besoin d'être consciente pour être active ; elle l'est d'autant plus quand elle est sub-consciente parce qu'alors nous ne savons pas qu'elle est là et, ne sachant pas qu'elle est là, il n'y a rien que l'on puisse faire à son sujet.

Tout au long de la durée de vie de chacun de nous, nous avons été soumis à certaines influences de conditionnement. Une personne qui a été élevée en tant que Chrétienne aura appris que certaines choses ‘ne se font pas’, que certaines choses sont franchement interdites. Pourtant, les gens d'une religion différente, élevés différemment, seront autorisés à faire ces mêmes choses. Ainsi en étudiant la question de la peur nous devons examiner ce qui a été notre contexte racial et familial.

Avez-vous peur de voir un fantôme ? Pourquoi ? Si Tante Mathilde était bonne et généreuse et vous aimait tendrement durant sa vie, il n'y a absolument aucune raison de supposer qu'elle vous aimera moins quand elle aura quitté cette vie et sera partie pour un bien meilleur stade de l'existence. Pourquoi donc avoir peur du fantôme de Tante Mathilde ? Nous avons peur des fantômes parce que c'est quelque chose d'étranger à plusieurs d'entre nous, nous avons peur des fantômes parce que notre religion a pu nous enseigner que de telles choses n'existent pas et qu'on ne peut voir un fantôme à moins d'être un saint, ou l'associé des saints, ou quelque chose dans ce genre-là. Nous craignons ce que nous ne comprenons pas, et cela vaut la peine de réfléchir sur le fait que s'il n'y avait pas de passeports, pas de difficultés de langage, il y aurait moins de guerres, car nous avons peur des Russes, des Turcs, des Afghans ou autres parce que nous ne les comprenons pas, nous ne savons pas ‘ce qui les motive’ ou ce qu'ils peuvent faire contre nous.

La peur est une chose terrible, c'est une maladie, un fléau, c'est une chose qui ronge notre intellect. Si nous avons certaines réserves au sujet d'une chose, nous devons alors creuser et trouver pourquoi. Par exemple, pourquoi est-ce que certaines religions enseignent qu'il n'existe rien de tel que la réincarnation ? Un exemple évident est celui-ci : en ces jours depuis longtemps révolus, les prêtres avaient le pouvoir absolu et dominaient le peuple par la terreur, par la pensée de la damnation éternelle. On enseignait à chacun qu'il devait faire de son mieux dans cette vie parce qu'il n'y aurait pas d'autre occasion. On savait que si on enseignait aux gens la réincarnation ils pourraient avoir tendance à se laisser aller dans cette vie et payer pour cela dans la suivante. À propos de ceci, il était parfaitement acceptable dans la Chine d'autrefois de contracter dans cette vie une dette à être remboursée dans la vie suivante ! Cela vaut la peine de faire remarquer que la Chine est devenue décadente parce que les gens croyaient tellement en la réincarnation qu'ils ne se donnaient guère de mal dans cette vie, restant plutôt assis à ne rien faire, prenant avec eux leurs canaris dans des cages sous les arbres la nuit, et décidant qu'ils se rattraperaient dans la vie suivante, celle-ci étant plus ou moins des vacances ! Eh bien, cela n'a pas marché de cette façon et c'est ainsi que toute la culture Chinoise est devenue décadente.

Encore une fois, examinez-vous, examinez votre intellect, votre imagination. Faites une ‘analyse en profondeur’ et découvrez ce que votre sub-conscient essaie de refouler, ce qui vous rend si craintif, si inquiet, si ‘nerveux’ au sujet de certaines choses. Quand vous aurez extirpé cela, vous découvrirez qu'il n'y a plus rien à craindre. C'est la peur qui empêche les gens de faire le voyage astral. En fait comme nous le savons bien, le voyage astral est remarquablement simple, cela ne demande aucun effort, c'est aussi simple que de respirer et pourtant la plupart des gens en ont peur. Le sommeil est presque la mort, le sommeil est un rappel de la mort, un rappel que finalement nous partirons dans un profond sommeil et nous nous demandons ce qui nous arrivera quand la mort, au lieu du sommeil, nous réclamera. Nous nous demandons si durant notre sommeil quelqu'un coupera notre Corde d'Argent et nous serons ainsi débranchés. Cela ne peut pas se produire, il n'y a aucun danger dans le voyage astral, il y a seulement du danger dans la peur, dans la peur que vous connaissez et plus encore dans la peur que vous ne connaissez pas. Nous suggérons encore et encore de vous mettre à ce problème de la peur. Ce que vous connaissez et comprenez ne fait pas peur, aussi efforcez-vous de connaître et comprendre ce qui vous fait peur maintenant.

 

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La souffrance

 

(Extraits de La Robe Safran — 1966)

 

— Gautama avait beaucoup médité pendant ses voyages. Il avait erré pendant six ans, passant le plus clair de son temps en quête de la Vérité, à la recherche de la Vérité, cherchant ce qu'était le but de la vie. Il souffrit de la faim, des privations, et une de ses premières questions était : ‘Pourquoi suis-je malheureux ?’

"Gautama cherchait inlassablement une réponse à cette question, et elle lui apparut quand les créatures de la Nature vinrent à son aide, les escargots rafraîchissant son crâne, les oiseaux battant des ailes pour l'éventer, toutes les autres bêtes observant le plus parfait silence afin de ne pas troubler sa méditation. Il décida qu'il y avait Quatre Grandes Vérités, qu'il appela les Quatre Nobles Vérités, qui étaient les lois du séjour de l'Homme sur Terre.

"La naissance est souffrance, dit le Bouddha. La naissance cause de la douleur à la mère et de la douleur au bébé ; ce n'est que dans la douleur que l'on peut naître sur cette Terre, et le fait de naître provoque de la douleur et de la souffrance aux autres. La décrépitude est souffrance ; en vieillissant, comme les cellules du corps d'un homme ne peuvent pas se reconstituer suivant la configuration familière, la décrépitude s'installe, les organes ne fonctionnent plus correctement, le changement prend place, et il y a de la douleur. On ne peut pas vieillir sans souffrir. La maladie est souffrance ; avec la défaillance d'un organe vient la douleur, la souffrance, l'organe obligeant le corps à s'adapter à une nouvelle condition. C'est donc pourquoi la maladie suscite la douleur et la souffrance. La mort met fin à la maladie ; la mort suscite la souffrance, non pas l'acte de mourir lui-même, mais les conditions qui entraînent la mort sont en elles-mêmes douloureuses. Par conséquent, nous sommes malheureux.

"La souffrance est causée par la présence d'objets que nous détestons. Nous sommes tendus, frustrés, horripilés par la présence de ceux que nous n'aimons pas. Nous sommes malheureux quand nous sommes séparés des objets de notre amour ; quand nous sommes séparés d'un être cher, peut-être sans savoir quand nous pourrons de nouveau être ensemble, nous souffrons, nous sommes frustrés, ce qui fait que nous sommes malheureux.

"Désirer, et ne pas obtenir ce que nous désirons, est la cause de la souffrance, est la cause de la perte du bonheur, la cause de la misère. C'est donc ainsi que le fait de désirer et de ne pas obtenir nous fait plutôt souffrir et nous rend malheureux.

 

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Le Maître venu de l'Inde nous regarda et nous déclara :

— Le Bouddha, notre Bienheureux Gautama, n'était pas pessimiste mais réaliste. Gautama s'est rendu compte que tant que l'on ne peut accepter les faits, on ne peut pas bannir la souffrance. Tant que l'on ne peut comprendre pourquoi la souffrance existe, on ne peut pas progresser le long de la Voie du Milieu.

Je songeai que les Écritures insistaient beaucoup sur la souffrance, mais je me rappelai les paroles de mon Guide bien-aimé, le lama Mingyar Dondup. Il m'avait conseillé de réfléchir à ce que Gautama avait vraiment dit : "Il ne dit pas que tout cause la souffrance. Qu'importe ce que disent les Écritures, qu'importe ce que disent les Grands Maîtres, à aucun moment Gautama n'a déclaré que tout n'était que souffrance. En réalité il a dit que tout détient la POSSIBILITÉ de souffrance, à partir de quoi il est clair que chaque incident de la vie peut entraîner des douleurs, des sensations pénibles, ou de l'inharmonie. PEUT ! Il n'est dit nulle part que tout DOIT causer de la douleur."

Il y a tellement de malentendus au sujet de ce que les Grands Hommes ont dit ou n'ont pas dit. Gautama avait la conviction que la souffrance, la douleur, allait bien au-delà de la simple souffrance physique, la simple douleur physique. Il insista à tout moment sur le fait que les souffrances de l'esprit dues aux troubles émotionnels étaient une plus grande souffrance, un plus grand déséquilibre, qu'une simple douleur physique ou qu'un mécontentement pouvaient l'être.

Gautama enseigna : "Si je suis malheureux, c'est parce que je ne vis pas heureusement, je ne vis pas en harmonie avec la nature. Si je ne vis pas harmonieusement, c'est parce que je n'ai pas appris à accepter le monde tel qu'il est, avec tous ses désavantages et ses POSSIBILITÉS de souffrance. Je ne puis atteindre le bonheur qu'en comprenant les causes du malheur et en évitant ces causes."

 

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La drogue

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

Nombre de jeunes gens m'écrivent que je suis vieux jeu parce que je n'approuve pas l'usage de la drogue. Ces jeunes gens de seize, dix-sept ou dix-huit ans pensent qu'ils savent tout, que toutes les sources de connaissance leur sont accessibles, au lieu de se rendre compte qu'ils ont à peine commencé à vivre, au lieu de se rendre compte qu'ils sont à peine sortis de l'œuf.

Je suis fermement, absolument et irrévocablement opposé aux drogues de toute espèce, à moins qu'elles ne soient prises sous la stricte surveillance d'un médecin.

Si quelqu'un lance une cuillerée d'acide à la figure d'une autre personne, les conséquences en sont alors apparentes : la chair s'écaille, les yeux sont brûlés, l'acide creuse de profonds sillons dans le menton et se répand jusque sur la poitrine, produisant des effets généralement horribles. Mais c'est là de la part de l'agresseur un acte tendre comparé à ce qui arrive quand les gens deviennent toxicomanes.

Les drogues utilisées à mauvais escient — et toutes les drogues qui ne sont pas prises sous contrôle médical sont utilisées à mauvais escient — peuvent brûler le corps astral tout comme l'acide peut brûler le corps physique.

Un toxicomane qui meurt et passe dans le monde astral subit une épreuve vraiment horrible. Il doit entrer dans ce qui est, en fait, un hôpital psychiatrique astral parce que son corps astral est tordu et déformé. Alors un temps très long peut s'écouler avant que les soins même les plus compétents ne réussissent à rétablir son corps astral dans quelque chose qui ressemble à un état convenable.

Des gens s'extasient à propos du LSD, cette drogue absolument pernicieuse. Pensez au nombre de suicides, ceux qui sont rapportés, et pensez à ceux qu'on n'a pas fait connaître, pensez au mal qui a été causé en termes de folie et de violence. Le LSD, la marijuana, l'héroïne, toutes ces choses sont diaboliquement mauvaises. Malheureusement, les jeunes gens ne paraissent pas capables d'accepter l'avis des gens plus âgés, des gens avertis.

Il est vrai que sous l'effet du LSD par exemple, le corps astral se sépare du corps physique, mais malheureusement trop souvent, le corps astral descend dans l'un des enfers les plus bas, dans l'un de ces plans astraux désastreux et, à son retour, le sub-conscient lui-même est marqué des horreurs qu'il a subies. Ainsi, vous, les jeunes qui devriez lire ceci, restez loin des drogues. Peu importe que vous pensiez que la drogue X ou la drogue Y est inoffensive ; si elles sont prises sans surveillance médicale, VOUS pourriez avoir quelque idiosyncrasie qui vous rende particulièrement sensible à ces drogues et ce sera l'accoutumance, sans espoir de guérison.

Rappelez-vous : toutes ces drogues sont nocives, et si, par chance, cela n'apparaissait pas pour le moment dans votre physique, cela se verra pourtant à coup sûr sur votre corps astral et votre Aura.

Soit dit en passant, les gens qui prennent des drogues et qui ce faisant nuisent à leur corps astral entrent dans la même catégorie que ceux qui se suicident. Or, si quelqu'un se suicide, il ou elle doit revenir sur cette Terre pour purger sa peine — ce qui est une façon d'envisager les choses — ou pour recevoir les leçons qu'il ou elle a manquées — ce qui est une autre façon de voir les choses. De quelque façon que vous considériez la question, personne ne se retire des Champs Célestes, et personne non plus n'abandonne sa place sur cette Terre. Si vous fichez tout en l'air cette fois-ci et n'apprenez pas les choses que vous êtes venu apprendre, vous reviendrez encore et encore et encore jusqu'à ce que vous appreniez réellement vos leçons. Ainsi donc, cette affaire de drogue est réellement très sérieuse et le gouvernement ne prendra jamais de mesures trop sévères pour résoudre ce problème. La meilleure façon d'y faire face est que chacun en particulier décide de ne pas prendre de drogues. Ainsi, nous ne commettrons pas de suicide spirituel et nous n'aurons pas à revenir sur cette Terre dans des conditions qui empirent régulièrement.

 

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L'alcool

 

(Extraits de Docteur de Lhassa — 1959)

 

Pour les gens de notre foi, il n'est rien de plus dangereux que les boissons alcoolisées, et rien de pire que les ivrognes. L'ivresse est pour nous le plus terrible des péchés, car, lorsque le corps est imbibé d'alcool, le véhicule astral — qui est la partie la plus spirituelle de l'individu — est chassé du corps physique et devient ainsi une proie offerte aux entités qui rôdent. La vie que nous connaissons n'est pas toute la vie ; le corps physique n'en est qu'une manifestation particulière, la plus basse ; plus on boit et plus on nuit à son être dans les autres plans de l'existence. Il est bien connu que les ivrognes voient des éléphants roses et de nombreuses choses curieuses qui ne correspondent à rien de réel. Ces formes, croyons-nous, sont celles qu'empruntent les entités malveillantes, pour pousser le corps physique à faire le mal. Tout le monde sait qu'un homme saoul n'est pas en possession de toutes ses faculté. Aussi n'ai-je jamais bu de spiritueux, pas même de l'eau-de-vie de grain ou du vin de riz.

 

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La démence

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

— Kenji Tekeuchi, reprit mon Guide, est... était un homme très versatile. Un grand voyageur. Pendant sa vie (il a maintenant plus de soixante-dix ans), il a parcouru le monde à la recherche de ce qu'il appelle la ‘Vérité’. La Vérité est en lui, mais il ne s'en doute pas. Il a erré indéfiniment. Il a étudié sans cesse différentes croyances religieuses, il a lu des livres de nombreux pays pour parvenir à la Vérité, son obsession. Finalement, on nous l'a envoyé. À force de lire tant de choses contradictoires, il a contaminé son Aura. Il est fou, la plupart du temps. Il est comme une éponge humaine, qui absorbe toute la science et en digère fort peu.

— Alors, Seigneur ! m'exclamai-je, vous êtes opposé à l'étude livresque ?

— Pas du tout, Lobsang, répondit le Lama. Comme tous les gens qui réfléchissent, je condamne ceux qui se plongent dans les brochures, les pamphlets et les ouvrages traitant de cultes étranges, d'un prétendu occultisme. Ces gens-là s'empoisonnent l'âme, ils rendent toute évolution impossible jusqu'à ce qu'ils se soient débarrassés de tout ce faux savoir et soient redevenus semblables à un petit enfant.

— Honorable Lama, demandai-je, comment peut-on devenir fou ; comment une mauvaise lecture conduit-elle parfois à la confusion ?

— C'est une fort longue histoire, répondit le Lama. Occupons-nous d'abord de l'essentiel. Arme-toi de patience et écoute ! Sur cette Terre, nous sommes des pantins, des pantins faits de molécules en vibration, entourées d'une charge électrique. Notre Moi Supérieur vibre à un rythme beaucoup plus élevé et sa charge électrique est beaucoup plus forte. Il existe un rapport défini entre notre rythme de vibrations et celui de notre Moi Supérieur. On peut comparer le processus de communication entre chacun de nous sur cette Terre et notre Moi Supérieur ailleurs, à une invention récente grâce à laquelle on envoie des ondes radio à travers les continents et les mers, ce qui permet à deux personnes habitant des pays différents de communiquer. Nos cerveaux sont semblables à des récepteurs radio en cela qu'ils reçoivent les messages en ‘haute fréquence’, les ordres et les instructions, du Moi Supérieur et les transforment en impulsions à basse fréquence qui contrôlent nos actions. Le cerveau est l'appareil électro-mécano-chimique qui nous permet de nous rendre utiles sur Terre. Des réactions chimiques provoquent un mauvais fonctionnement du cerveau, peut-être en bloquant partiellement un message, car il est rare, ici-bas, que nous recevions le message exact, ‘radiodiffusé’ par le Moi Supérieur. L'Esprit est capable d'une action limitée sans référence au Moi Supérieur. L'Esprit est capable d'accepter certaines responsabilités, de former certaines opinions, et d'essayer de combler le fossé entre les conditions ‘idéales’ du Moi Supérieur et les conditions pénibles de la Terre.

— Mais les Occidentaux acceptent-ils la théorie de l'électricité cérébrale ? questionnai-je.

— Oui, répondit mon Guide, dans certains hôpitaux on enregistre les ondes cérébrales d'un malade et on a découvert que certains désordres mentaux émettaient des ondes cérébrales caractéristiques. Ces ondes permettent donc de déterminer si une personne souffre, ou non, d'une maladie mentale. Il arrive souvent qu'une maladie du corps envoie certaines substances chimiques dans le cerveau, détériore son système d'ondes et provoque ainsi les symptômes de la démence.

— Le Japonais est-il complètement fou ? demandai-je.

— Viens, nous allons le voir, il est dans une de ses périodes de lucidité.

Le Lama Mingyar Dondup se leva et sortit rapidement de la pièce, je me hâtai de le suivre. Il prit un couloir et descendit un escalier pour parvenir à une aile éloignée de la lamaserie, où logeaient les moines en traitement. Dans une petite alcôve donnant sur le Khati Linga, le moine japonais était assis, regardant mélancoliquement dans le vide. À l'approche du Lama Mingyar Dondup, il se leva, joignit les mains et s'inclina profondément.

— Restez assis, dit mon Guide. je vous ai amené un jeune homme afin qu'il puisse écouter vos paroles. Il suit un entraînement spécial sur ordre du Très Profond.

Le Lama salua et s'éloigna. Le Japonais me dévisagea pendant quelques instants, puis il me fit signe de m'asseoir. Je pris place à une certaine distance de lui, ne sachant pas si ses accès de violence n'allaient pas recommencer !

— Ne te bourre pas le cerveau avec tout ce que tu pourras trouver à lire sur l'occultisme, mon garçon ! dit-il. C'est une matière indigeste qui freinerait ton évolution spirituelle. J'ai étudié toutes les Religions. J'ai étudié tous les cultes métaphysiques que j'ai pu trouver. Cela m'a empoisonné, a faussé mon jugement, m'a conduit à croire que j'étais un Élu. À présent, mon cerveau est déséquilibré ; parfois je perds le contrôle de moi-même — j'échappe à la direction de mon Moi Supérieur.

— Mais Seigneur ! m'écriai-je, comment peut-on apprendre si l'on ne doit rien lire ? Quel mal peut faire le mot écrit ?

— Mon garçon, il est permis de lire, bien sûr, répondit le moine japonais, mais choisis tes lectures avec soin, ne lis que ce que tu es sûr de bien comprendre. Le danger n'est pas dans le mot imprimé, il est dans les pensées qui peuvent découler de ces mots. On ne devrait pas avaler n'importe quoi, le comestible avec le non-comestible, on ne devrait pas lire des choses contradictoires, ni les ouvrages qui promettent des pouvoirs occultes. Il est aisé de créer une Forme-pensée que l'on ne peut pas contrôler, comme je l'ai fait, et alors la Forme nous nuit.

 

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Le suicide

 

(Extraits de Pour Entretenir la Flamme — 1971)

 

Si quelqu'un a volontairement mis fin à sa vie sur Terre avant le nombre d'années attribuées, il doit alors retourner sur Terre aussi vite que possible afin d'accomplir le temps inachevé, exactement comme un criminel évadé et repris à qui l'on a infligé une peine supplémentaire.

Un suicidé arrive dans le monde astral. Il est reçu, accueilli, exactement comme une personne ordinaire, revenant légitimement ; on ne lui adresse aucune réprimande, rien du tout de ce genre-là. Il est traité exactement comme les autres nouveaux venus. On lui accorde un délai suffisant pour se remettre du choc qu'il a éprouvé en quittant son corps physique de façon probablement violente et en entrant dans l'astral.

Quand il s'est remis suffisamment, il doit aller dans la Salle des Souvenirs et là, il voit tout ce qui lui est jamais arrivé, il voit les défauts qui l'ont effectivement amené à commettre un suicide. Puis, on le laisse en proie au sentiment terrible — la terrible information serait un meilleur terme — qu'il doit retourner sur Terre et y accomplir le terme inachevé.

Probablement que le suicidé est une personne de faible envergure spirituelle, probablement qu'il lui manque le courage de retourner sur Terre et il pense qu'il va tout bonnement rester dans l'astral et que personne ne peut rien y faire. Eh bien, il se trompe, car il existe une loi en vertu de laquelle un suicidé doit retourner sur Terre, et s'il ne veut pas retourner de son plein gré, alors on l'y force.

S'il consent à y retourner, il assiste à une réunion avec des conseillers spéciaux qui l'informent du nombre de jours ou d'années qu'il lui reste à passer sur Terre en exécution de sa ‘sentence’. Il devra vivre tout ce temps sur Terre, il devra également vivre tout le temps qui s'est écoulé depuis qu'il s'est suicidé et avant qu'il ne retourne de nouveau sur Terre. Ainsi, peut-être a-t-il fallu une année pour le redresser et l'amener à se décider à retourner sur Terre, et donc il se voit ajouter une année à sa vie sur Terre.

Les conditions sont trouvées sur Terre pour qu'il puisse retourner et affronter en grande partie le même genre de conditions qui l'ont poussé à s'ôter la vie, et alors au moment fixé il est mis en sommeil et il se réveille dans l'acte de la naissance.

S'il se montre récalcitrant et ne fait rien pour retourner sur Terre, les conseillers décident alors pour lui des conditions qui conviennent à son cas. S'il ne veut pas y aller librement, les conditions sont quelque peu plus rudes que s'il y allait volontairement. Alors, au moment fixé, il est plongé dans le sommeil sans pouvoir choisir quoi que ce soit en la matière, il est endormi et quand il se réveille il est de nouveau sur la Terre.

C'est souvent le cas pour un bébé qui naît et meurt peut-être un mois ou deux après sa naissance, qu'il soit la réincarnation d'une personne qui s'est suicidée plutôt que de supporter deux ou trois mois d'agonie quand elle se meurt d'un cancer incurable, inopérable. Le malade peut dans ce cas s'être suicidé deux, trois, peut-être six mois, ou un an avant le moment de sa mort naturelle. Mais il doit quand même revenir sur Terre et y accomplir tout le temps qu'il a tenté d'éviter.

On pense parfois que la douleur est chose inutile, que la souffrance est chose inutile. On pense parfois qu'il est bon de supprimer une personne qui est incurable, mais les gens qui préconisent cela savent-ils réellement ce que le patient essaye d'apprendre ? Sa souffrance même, la nature même de sa maladie peut être quelque chose à propos de quoi il désirait s'instruire.

C'est donc vraiment mal de commettre un suicide. Vous ne faites que retarder le jour où vous pouvez légitimement vous libérer de la Terre, vous devez revenir tel un prisonnier évadé qui a été repris, vous ne faites de tort à personne sauf à vous-même, et c'est à soi-même qu'on pense toujours, n'est-ce pas ? C'est là une des choses qu'il faut surmonter également.

 

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LE MESSAGE DE RAMPA

Le troisième œil

 

(Extraits de Le Troisième Œil — 1956)

 

Le jour mourut et ce fut la naissance du soir. Je me rendis dans la petite chambre d'où je ne devais pas sortir. Des bottes de feutre souple glissèrent doucement sur les dalles du corridor et trois lamas de haut rang entrèrent dans la pièce. Ils posèrent une compresse d'herbes sur mon front, qu'ils maintinrent en place par un bandage serré. Ils ne devaient revenir que plus tard dans la soirée. Le Lama Mingyar Dondup était l'un d'entre eux. La compresse fut enlevée et mon front nettoyé et essuyé. Un lama taillé en hercule s'assit derrière moi et me prit la tête entre ses genoux. Le deuxième ouvrit une boîte d'où il sortit un instrument d'acier brillant. Cet instrument ressemblait à une alène, si ce n'est que son évidement, au lieu d'être rond, était en forme d'U et que sa pointe était finement dentelée. Après l'avoir examiné, le lama le stérilisa à la flamme d'une lampe.

— L'opération va être très douloureuse, me dit mon Guide en me prenant les mains et il est indispensable que tu aies toute ta connaissance. Ce ne sera pas long. Efforce-toi par conséquent de rester aussi calme que possible.

J'avais sous les yeux un véritable assortiment d'instruments et une collection de lotions d'herbes. "Eh bien, Lobsang, mon garçon, pensai-je, ils vont te régler ton compte, d'une façon ou d'une autre... Tu n'y peux rien, si ce n'est de rester tranquille."

Le lama qui tenait l'alène jeta un coup d'œil aux autres :

— Prêts ? Allons-y, le soleil vient juste de se coucher.

Il appliqua la pointe dentelée sur le milieu de mon front et fit tourner le manche. Une minute, j'eus l'impression d'être piqué par des épines. Le temps me parut s'arrêter. La pointe perça ma peau et pénétra dans ma chair sans me faire autrement souffrir, mais quand elle heurta l'os, il y eut une légère secousse. Le moine accentua sa pression, tout en remuant légèrement l'instrument pour que les petites dents puissent ronger l'os frontal. La souffrance n'était pas aiguë : rien qu'une simple pression accompagnée d'une douleur sourde. Je ne fis pas un mouvement car le Lama Mingyar Dondup me regardait : j'aurais préféré rendre l'âme plutôt que de bouger ou de crier. Il avait confiance en moi comme j'avais confiance en lui, et je savais qu'il ne pouvait qu'avoir raison dans tout ce qu'il faisait ou disait. Il surveillait l'opération de très près ; de légères contractions aux plis des lèvres trahissaient la tension de son esprit. Tout à coup, il y eut un craquement léger : la pointe avait pénétré dans l'os. Immédiatement le lama-chirurgien, qui était sur le qui-vive, cessa d'appuyer. Il garda solidement en main la poignée tandis que mon Guide lui passait un éclat de bois très dur, d'une propreté parfaite, traité au feu et aux herbes pour lui donner la dureté de l'acier. Il inséra cet éclat dans le U de l'alène et le fit glisser jusqu'à ce qu'il arrive en face du trou pratiqué dans mon front. Puis il se poussa légèrement de côté pour que mon Guide puisse se placer en face de moi ; sur un signe de lui, il fit avancer, avec des précautions infinies, le morceau de bois de plus en plus profondément dans ma tête. Soudain, j'eus la curieuse sensation qu'on me piquait, qu'on me chatouillait l'arête du nez. Cette sensation disparut et je devins conscient de certaines odeurs légères que je ne pus identifier. Ces odeurs disparurent à leur tour, et j'eus l'impression de pousser un voile élastique ou d'être poussé contre lui. Brusquement, je fus aveuglé par un éclair.

— Arrêtez ! ordonna le Lama Mingyar Dondup.

Un instant la douleur fut intense, elle me brûlait comme une flamme blanche. La flamme diminua d'intensité, mourut et fut remplacée par des volutes colorées, et des globes de fumée incandescente. L'instrument de métal fut délicatement retiré. L'éclat de bois devait rester en place pendant deux ou trois semaines, que j'allais passer dans cette petite pièce plongée dans une obscurité presque totale. Personne ne serait admis à me voir, à l'exception des trois lamas qui, jour après jour, continueraient à m'instruire. Tant que le bois n'aurait pas été enlevé, on ne me donnerait en fait de nourriture et de boisson que juste ce qu'il fallait pour me maintenir en vie.

— Tu es maintenant des nôtres, Lobsang, me dit mon Guide, au moment où on m'entourait la tête d'un bandeau pour maintenir l'éclat de bois. Jusqu'à la fin de ta vie, tu verras les gens tels qu'ils sont et non plus comme ils font semblant d'être.

C'était une expérience curieuse que de voir ces trois lamas baigner dans une flamme dorée. Plus tard seulement, je compris qu'ils devaient cette Aura dorée à la pureté de leurs vies, et qu'il fallait s'attendre à ce que celle de la plupart des gens ait un tout autre aspect.

Quand ce nouveau sens se fut développé sous l'habile direction des lamas, je découvris l'existence d'autres émanations lumineuses qui ont leur source dans le centre de l'Aura. Par la suite, je devins capable de diagnostiquer l'état de santé de quelqu'un d'après la couleur et l'intensité de son Aura. De même la façon dont les couleurs s'altéraient me permettait de savoir si l'on me disait la vérité ou si l'on me mentait. Mais ma clairvoyance n'eut pas le corps humain pour seul objet. On me donna un cristal que je possède encore et avec lequel je m'exerçais fréquemment. Il n'y a rien de magique dans ces boules de cristal. Ce ne sont que des instruments. Un microscope ou un télescope permettent, par le jeu de certaines lois naturelles, de voir des objets qui normalement sont invisibles. Il en va de même pour les boules de cristal. Elles servent de foyer au Troisième Œil avec lequel il est possible de pénétrer dans le subconscient des êtres et de se souvenir des faits qu'on y glane. Tous les types de cristal ne conviennent pas à tout le monde. Certains obtiennent de meilleurs résultats avec le cristal de roche, d'autres préfèrent une boule de verre. D'autres encore utilisent un bol d'eau ou un simple disque noir. Mais quelle que soit la technique employée, le principe reste le même.

Pendant la première semaine qui suivit l'opération, la chambre fut maintenue dans une obscurité presque complète. À partir du huitième jour, on laissa entrer une très faible lumière, qui augmenta progressivement. Le dix-septième jour, la lumière était normale et les trois lamas arrivèrent pour enlever l'éclat de bois. Ce fut très simple. La veille, mon front avait été badigeonné avec une lotion à base d'herbes. Comme le soir de l'opération, un lama me prit la tête entre ses jambes. Avec un de ses instruments, le lama qui m'avait opéré saisit l'extrémité de l'éclat. Une violente secousse et tout était terminé, le bois était retiré de ma tête. Le Lama Mingyar Dondup appliqua alors une compresse d'herbes sur le minuscule trou qui me restait au front et me montra l'éclat qui était devenu noir comme de l'ébène. Le lama-chirurgien se tourna ensuite vers un petit brasero où il le fit brûler avec différentes sortes d'encens. La fumée du bois mêlée à celle de l'encens monta vers le plafond : la première phase de mon initiation était terminée. Cette nuit-là, un tourbillon de pensées se pressait dans ma tête quand je m'endormis : comment verrais-je Tzu maintenant que ma vision des êtres n'était plus la même ? Et mon père, et ma mère, quelle serait leur apparence ? Autant de questions qui devaient provisoirement rester sans réponses.

Les lamas revinrent le lendemain matin et procédèrent à un examen très approfondi de mon front. Ils décidèrent que je pouvais retourner auprès de mes camarades, mais que je passerais la moitié de mon temps avec le Lama Mingyar Dondup qui allait intensifier mon instruction à l'aide de certaines méthodes. L'autre moitié serait consacrée aux classes et aux offices, non pas tant pour leur valeur éducative mais pour me donner une conception équilibrée des choses. Un peu plus tard, l'hypnotisme serait également utilisé pour m'instruire. Mais sur le moment, je ne pensais qu'à manger ! J'avais été à la portion congrue pendant dix-huit jours et je comptais bien me rattraper. Je quittai donc les lamas en toute hâte, avec cette seule pensée en tête. Mais dans le corridor, j'aperçus une silhouette enveloppée d'une fumée bleue, parsemée de taches d'un rouge violent. Je poussai un hurlement de terreur et rentrai précipitamment dans la chambre. Les lamas me regardèrent avec étonnement ; j'étais plus mort que vif.

— Un homme est en train de brûler dans le corridor, dis-je.

Le Lama Mingyar Dondup sortit en trombe. Quand il revint, il souriait.

— Lobsang, me dit-il, ce n'est qu'un balayeur qui s'est emporté. Son Aura est comme une fumée bleue parce qu'il n'est pas évolué. Les taches rouges, ce sont ses pensées coléreuses. Tu peux repartir sans crainte à la recherche de cette nourriture dont tu as tellement envie.

Ce fut une expérience fascinante que de revoir les garçons que je croyais connaître si bien alors que je ne les connaissais pas du tout. Je n'avais qu'à les regarder pour lire leurs véritables pensées, l'affection authentique, la jalousie ou l'indifférence que je leur inspirais.

Il ne suffisait pas de voir les couleurs pour tout savoir : il fallait aussi apprendre à les interpréter.

Pour cela, mon Guide et moi nous nous installions dans un endroit tranquille d'où nous pouvions observer les gens qui entraient par les portes principales.

— Lobsang, me disait le Lama Mingyar Dondup, regarde l'homme qui arrive... Vois-tu le fil de couleur qui vibre au-dessus de son cœur ? Cette couleur et cette vibration sont les signes d'une affection pulmonaire.

Ou bien à propos d'un marchand :

— Regarde ces bandes qui bougent et ces taches qui clignotent... Notre Frère Homme-d'affaires est en train de penser qu'il peut rouler ces imbéciles de moines, il se souvient qu'il y est déjà arrivé. Pour de l'argent, les hommes ne reculeraient devant aucune petitesse !

Ou encore :

— Examine ce vieux moine, Lobsang. Voici un saint dans toute l'acception du terme, mais il prend tout ce que disent nos Écritures au pied de la lettre. As-tu remarqué combien le jaune de son Aura est décoloré ? C'est qu'il n'est pas suffisamment évolué pour raisonner par lui-même.

Et ainsi de suite, jour après jour. Mais c'est surtout dans nos rapports avec les malades, malades du corps ou malades de l'esprit, que le pouvoir donné par le Troisième Œil nous était utile.

— Plus tard, me dit un soir le Lama, nous t'apprendrons à fermer le Troisième Œil à volonté, car il serait intolérable d'avoir toujours devant les yeux le triste spectacle des imperfections humaines. Mais, pour le moment, sers-t'en constamment, comme tu te sers de tes yeux physiques. Nous te montrerons ensuite comment l'ouvrir et le fermer aussi facilement que les autres.

Il y a bien longtemps, assurent nos légendes, hommes et femmes pouvaient utiliser le Troisième Œil. C'était l'époque où les dieux venaient sur la Terre et se mêlaient aux humains. Les hommes se voyant déjà leurs successeurs, essayèrent de les tuer, sans penser que ce que l'homme pouvait voir, les dieux le voyaient encore mieux. En punition, le Troisième Œil fut fermé. Depuis, au cours des siècles, une minorité a reçu à sa naissance le don de clairvoyance. Ceux qui l'avaient naturellement ont pu avoir son pouvoir multiplié par mille, grâce à un traitement approprié, comme celui qui m'avait été appliqué. Il va de soi qu'un talent aussi particulier doit être traité avec précaution et respect.

Le Père Abbé me convoqua un jour.

— Mon fils, me dit-il, tu possèdes maintenant un pouvoir qui est refusé au plus grand nombre. Ne t'en sers que pour le bien, jamais à des fins égoïstes. Quand tu seras dans les pays étrangers, des gens exigeront de toi que tu te conduises comme un illusionniste dans une foire ; ils te diront : "Prouve-nous ceci, prouve-nous cela." Mais je te le dis, mon fils, il ne faudra pas leur obéir. Ce talent t'est donné pour aider ton prochain, et non pour t'enrichir. Il te sera beaucoup révélé par la Clairvoyance mais quoi que tu puisses apprendre, tu ne devras en faire part à personne, si tes paroles peuvent provoquer la souffrance de ton prochain ou changer le Chemin de sa Vie. Car l'homme, mon fils, doit choisir son propre Chemin. Dis-lui ce que tu veux, il n'en suivra pas moins sa route. Aide ceux qui sont malades, et ceux qui sont malheureux, mais ne dis rien qui puisse changer le Chemin d'un homme.

 

*          *          *

L'Aura

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

On peut déclarer que l'Aura montre les couleurs du Sur-Moi. Elle montre si une personne est spirituelle ou charnelle. Elle montre également si une personne est en bonne santé, en mauvaise santé, ou bien si elle est effectivement malade. Tout est reflété dans l'Aura ; c'est l'indicateur du Sur-Moi ou, si vous préférez, de l'âme. Le Sur-Moi et l'âme, naturellement, sont la même chose.

Dans cette Aura nous pouvons voir la maladie et la santé, le découragement et le succès, l'amour et la haine. Il est peut-être heureux qu'actuellement très peu de gens puissent voir les Auras, car de nos jours il semble que ce soit chose commune de profiter des autres, de chercher à avoir le dessus, et l'Aura trahit chaque pensée, reflétant comme elle le fait les couleurs et les vibrations du Sur-Moi. C'est un fait que quand une personne est désespérément malade l'Aura commence à s'estomper et que dans certains cas elle disparaît même avant que la personne ne meure. Si une personne a eu une longue maladie, alors l'Aura disparaîtra vraiment avant la mort, laissant seulement l'éthérique. D'autre part, une personne qui est tuée accidentellement tandis qu'elle est en bonne santé possède l'Aura jusqu'à la mort clinique et pendant quelques moments après.

Ce pourrait être une bonne chose d'insérer ici certaines remarques au sujet de la mort, parce que la mort n'est pas comme l'action de couper le courant ou celle de vider un seau. La mort est plutôt une affaire qui traîne en longueur. Peu importe comment une personne meurt, peu importe même si une personne a été décapitée, la mort ne survient que quelques moments plus tard. Le cerveau, comme nous l'avons vu, est une cellule de stockage engendrant un courant électrique. Le sang fournit les produits chimiques, l'humidité et les minerais métalliques, et inévitablement ces ingrédients s'emmagasinent dans les tissus du cerveau. Ainsi le cerveau peut continuer de fonctionner pendant trois à cinq minutes après la mort clinique !

Certaines personnes ont dit que telle ou telle forme d'exécution est instantanée mais c'est, bien sûr, ridicule. Comme nous l'avons dit, même si la tête est complètement coupée du corps le cerveau peut encore fonctionner de trois à cinq minutes. Il existe un cas qui a été certifié et a été soigneusement rapporté aux jours de la Révolution Française. Un soi-disant ‘traître’ avait été décapité et le bourreau attrapa la tête par les cheveux tout en disant : "Ceci est la tête d'un traître". Les gens de l'assistance — les exécutions en ces jours-là étaient publiques et aussi jours fériés ! — furent effrayés quand les lèvres formèrent les mots silencieux : "C'est un mensonge". On peut en fait voir cela dans les archives du Gouvernement Français. N'importe quel docteur ou chirurgien vous diront que si l'alimentation sanguine est interrompue le cerveau se détériore après trois minutes ; c'est pourquoi si le cœur s'arrête il y a de tels efforts désespérés pour redémarrer le flux sanguin. Nous avons fait une digression ici pour montrer que la mort n'est pas instantanée et la disparition de l'Aura non plus. C'est un fait médical, en passant, connu des médecins légistes et des pathologistes que le corps meurt à différents rythmes ; le cerveau meurt et puis les organes meurent un par un. Les cheveux et les ongles sont à peu près les derniers à mourir.

Comme le corps ne meurt pas instantanément, des traces de l'Aura peuvent s'attarder. C'est ainsi qu'une personne qui est clairvoyante peut voir dans l'Aura du défunt pourquoi cette personne a expiré. L'éthérique est d'une nature différente de l'Aura et l'éthérique peut continuer pendant quelque temps comme un fantôme à part, spécialement si la personne est morte violemment, soudainement. Une personne en bonne santé qui connaît une mort violente a ses ‘batteries complètement rechargées’ et ainsi l'éthérique est en pleine force. Avec la mort du corps l'éthérique se détache et flotte en s'éloignant. Par attraction magnétique il visitera sans aucun doute ses anciens lieux de prédilection et si une personne clairvoyante est aux alentours, ou bien une personne fortement émue (c'est-à-dire qui a ses vibrations accrues), alors cette personne sera capable de voir l'éthérique et s'exclamera : "Oh, le fantôme d'un tel ou d'une telle !"

L'Aura est d'une substance beaucoup plus subtile que l'éthérique qui est comparativement rudimentaire. L'Aura, en fait, est tout aussi subtile à l'éthérique que l'éthérique l'est au corps physique. L'éthérique ‘circule’ autour du corps comme un enrobage complet suivant les contours du corps, mais l'Aura s'étend pour former une coquille en forme d'œuf autour du corps (Fig.4). Elle peut avoir, par exemple, sept pieds ou plus (2,13 m) de hauteur et environ quatre pieds (1,22 m) dans sa partie la plus large. Elle s'effile afin que le bout étroit de ‘l'œuf’ soit en bas, c'est-à-dire là où sont les pieds. L'Aura est constituée des radiations en couleurs brillantes partant des divers centres du corps allant vers d'autres centres du corps. Les vieux Chinois avaient l'habitude de dire ‘qu'une image vaut mille mots’. Ainsi, pour nous épargner quelques milliers de mots, nous allons insérer ici dans cette leçon le croquis d'une personne de pied en cap, vue de côté, et sur ce croquis nous allons indiquer les lignes de force de l'Aura allant et venant des différents centres et le contour général de la forme de l'œuf.

 

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Fig. 4 : Lignes principales de l'Aura

 

Nous devons bien faire comprendre également que l'Aura existe vraiment même si vous ne pouvez la voir pour le moment. Comme vous le reconnaîtrez, vous ne pouvez voir l'air que vous respirez et nous doutons qu'un poisson puisse voir l'eau dans laquelle il nage ! Ainsi, l'Aura est une force vitale réelle. Elle existe même si la plupart des gens non entraînés ne peuvent la voir. Il est possible de voir une Aura en utilisant divers équipements. Il y a, par exemple, différents types de lunettes protectrices qui peuvent être utilisées pour les yeux, mais toutes les informations que nous avons pu rassembler sur le sujet indiquent que ces lunettes sont extrêmement dangereuses pour la vue ; elles éprouvent les yeux, elles forcent les yeux à se mouvoir d'une façon contre nature et nous ne pouvons recommander un seul instant ces lunettes qui prétendent permettre à quelqu'un de voir l'Aura, ni non plus ces divers écrans consistant en deux plaques de verre séparées par un espace imperméable que l'on remplit d'une teinture spéciale, habituellement très chère. Nous ne pouvons que vous suggérer de pratiquer et pratiquer et alors, avec un peu de foi et un peu d'aide, vous devriez être capable de la voir. La plus grosse difficulté pour voir l'Aura est que la plupart des gens ne peuvent pas croire qu'ils peuvent la voir !

Comme nous l'avons dit, l'Aura est multicolore, mais nous devons faire remarquer que ce que nous désignons comme ‘les couleurs’ est simplement une partie particulière du spectre. Autrement dit, bien que nous utilisions le mot ‘couleur’ nous pourrions tout aussi bien citer la fréquence de cette onde que nous appelons ‘rouge’ ou ‘bleu’. Le rouge, à propos, est une des couleurs les plus faciles à voir. Le bleu n'est pas si facile. Il y a des gens qui ne peuvent pas voir le bleu, il y en a d'autres qui ne peuvent pas voir le rouge. Si vous êtes en présence d'une personne qui peut voir l'Aura, en passant, prenez soin de ne pas dire quelque chose qui ne soit pas vrai, parce que si vous dites un mensonge, la personne qui voit l'Aura s'en rendra compte tout de suite ! Normalement, une personne possède un ‘halo’ qui est soit d'une couleur bleuâtre, soit d'une couleur jaunâtre. Si on dit un mensonge, alors une couleur jaune-verdâtre jaillit à travers le halo. C'est une couleur difficile à expliquer, mais une fois qu'on l'a vue, la couleur n'est jamais oubliée. Ainsi, proférer un mensonge équivaut à se trahir immédiatement par ces éclats jaunes-verdâtres qui jaillissent à travers le halo qui se trouve au sommet de l'Aura.

On peut dire que l'Aura s'étend fondamentalement jusqu'aux yeux et alors vous avez une couche radieuse de jaune ou de bleu qui est le halo ou le nimbe. Puis, dans la partie la plus haute de l'Aura, vous avez une sorte de fontaine de lumière qui est connue en Orient comme Le Lotus en Fleurs parce que c'est vraiment ce à quoi elle ressemble. C'est un échange de couleurs et pour un esprit imaginatif, elle fait penser irrésistiblement à l'épanouissement d'un lotus à sept pétales.

Plus la spiritualité d'un être est grande, plus le nimbe ou halo est jaune safran. Si une personne a des pensées douteuses, alors cette portion particulière de l'Aura tourne un brun boueux déplaisant, bordé de ce vert-jaunâtre bilieux qui indique le mensonge.

Nous croyons qu'il y a plus de gens qui voient les Auras qu'il n'y paraît. Nous croyons que beaucoup de gens voient ou sentent l'Aura et ne savent pas ce qu'ils voient. C'est quelque chose d'assez commun pour une personne de dire qu'il lui faut cette couleur-ci ou cette couleur-là, qu'elle ne peut pas porter telle ou telle couleur, parce qu'instinctivement elle pense que cela jurerait avec son Aura. Vous pouvez avoir remarqué une personne qui porte des vêtements qui sont franchement parfaitement impossible selon votre estimation personnelle. Vous pouvez ne pas ‘voir’ l'Aura, mais vous — étant possiblement plus perspicace que votre ami(e) vêtu(e) de façon inappropriée — saurez que de telles couleurs jurent complètement avec son Aura. Ainsi, de nombreuses personnes sentent, devinent ou sont conscientes de l'Aura humaine, mais parce que depuis la petite enfance on leur a appris que de voir ceci ou de voir cela relève de l'absurdité, elles se sont hypnotisées elles-mêmes à croire qu'ELLES ne peuvent possiblement pas voir pareille chose.

C'est également un fait que l'on peut influer sur sa santé en portant des vêtements de certaines couleurs. Si vous portez une couleur qui jure avec votre Aura, alors vous vous sentirez sans doute mal à l'aise ou gêné, vous pouvez même être indisposé jusqu'à ce que vous retiriez cette couleur qui ne vous convient pas. Vous pouvez constater qu'une couleur particulière dans une pièce vous irrite ou vous calme. Les couleurs, après tout, sont simplement des noms différents pour les vibrations. Le rouge est une vibration, le vert est une autre vibration et le noir en est encore une autre. De même que la vibration que nous appelons ‘son’ peut heurter et produire la disharmonie, ainsi les vibrations ‘silencieuses’ que nous appelons les couleurs se heurtent et provoquent une disharmonie Spirituelle.

 

Les Couleurs de l'Aura

 

Chaque note de musique est une combinaison de vibrations harmoniques qui dépend du fait d'être compatible avec ses voisines. Tout MANQUE de compatibilité donne une note ‘aigre’, une note qui n'est pas plaisante à entendre. Les musiciens s'efforcent de ne produire que des notes qui plaisent.

Comme il en va en musique, ainsi en va-t-il pour les couleurs, car les couleurs sont aussi des vibrations, même si elles sont sur une partie légèrement différente du ‘Spectre de perception Humaine’. On peut posséder des couleurs pures, des couleurs qui plaisent et élèvent une personne. Ou bien on peut posséder des couleurs qui se heurtent, qui agacent les nerfs. Dans l'Aura humaine il y a beaucoup, beaucoup de couleurs différentes et de nuances de couleurs. Certaines d'entre elles sont au-delà du champ visuel de l'observateur NON ENTRAÎNÉ et c'est ainsi que pour ces couleurs nous n'avons pas de noms universellement acceptés.

Il existe, comme vous le savez, un sifflet de chien ‘silencieux’. C'est-à-dire qu'il résonne sur une bande de vibrations imperceptibles pour l'oreille humaine, mais que le chien peut entendre. À l'autre bout de l'échelle, un humain peut entendre des sons plus graves qu'un chien ne le peut ; les sons bas sont inaudibles pour les chiens. Supposons que nous haussions la portée de perception de l'oreille humaine — alors nous entendrons tout comme le chien et pourrons entendre les notes hautes du sifflet de chien. Ainsi, si nous arrivons à élever ou hausser notre champ de vision, nous devrions être capables de voir l'Aura humaine. Cependant, à moins que nous ne procédions avec prudence, nous pourrons perdre alors la capacité de voir le noir ou le violet foncé !

Il serait peu raisonnable d'énumérer d'innombrables couleurs. Nous traiterons donc seulement des couleurs les plus communes, les plus fortes. Les couleurs de base changent suivant les progrès de la personne dont on contemple l'Aura. À mesure qu'une personne améliore sa spiritualité, les couleurs s'améliorent aussi. Si une personne est assez malchanceuse pour glisser en arrière sur l'échelle du progrès, alors ses couleurs de base peuvent s'altérer complètement ou changer de ton. Les couleurs de base (que nous mentionnons ci-dessous) montrent le ‘fond’ de la personne. Les innombrables nuances pastel indiquent les pensées et les intentions aussi bien que le degré de spiritualité. L'Aura tourbillonne et coule comme un arc-en-ciel particulièrement complexe. Les couleurs courent autour du corps en spirales croissantes et ruissellent aussi de la tête aux pieds. Mais ces couleurs sont beaucoup plus nombreuses que celles qui peuvent apparaître dans un arc-en-ciel ; un arc-en-ciel n'est que la réfraction de cristaux d'eau — de choses simples — l'Aura est la vie-même.

Voici quelques notes sur un très petit nombre de couleurs, ‘très petit’ parce que cela ne servirait à rien de traiter des autres tant que vous n'aurez pu voir celles énumérées !

 

ROUGE. Dans sa bonne forme le rouge indique une force motrice saine. Les bons Généraux et les meneurs d'hommes ont beaucoup de rouge clair dans leur Aura. Une forme de rouge particulièrement clair avec des bords de jaune clair indique une personne du type ‘Croisé’ — quelqu'un qui s'efforce toujours de venir en aide aux autres. À ne PAS confondre avec la personne qui cherche à se mêler de tout ; son ‘rouge’ sera plutôt ‘brun’ ! Des bandes ou des flashes de couleur rouge clair émanant d'un organe indiquent que l'organe est en excellente santé. Certains dirigeants mondiaux ont beaucoup de rouge clair dans leur constitution. Malheureusement, dans trop de cas, il est contaminé par des nuances dégradantes.

Un mauvais rouge, un rouge boueux ou trop sombre, indique un caractère mauvais ou vicieux. La personne est peu fiable, querelleuse, fourbe, cherche à profiter des autres. Les rouges ternes révèlent invariablement l'excitation nerveuse. Une personne avec un ‘mauvais’ rouge peut être physiquement forte. Malheureusement, elle sera aussi fort malfaisante. Les assassins ont toujours du rouge dégradé dans leurs Auras. Plus le rouge est pâle (PÂLE, non pas ‘plus clair’) plus la personne est nerveuse et instable. Une telle personne est très active — avec excès même — et ne peut rester tranquille pour plus de quelques secondes à la fois. Évidemment une telle personne est vraiment très égocentrique. Les rouges autour des organes indiquent leur état. Un rouge terne, rouge-brunâtre même, palpitant lentement au-dessus de l'emplacement d'un organe indique le cancer. On peut dire si le cancer est là OU S'IL EST NAISSANT ! L'Aura indique quelles maladies vont affliger le corps plus tard à moins que des mesures curatives ne soient prises. Ceci deviendra l'un des plus grands usages de la ‘Thérapie de l'Aura’ dans les années à venir.

Un rouge tacheté projetant des éclairs à partir des mâchoires indique un mal de dent ; un brun morne palpitant régulièrement dans le halo indique la peur à la pensée d'une visite chez le dentiste. L'Écarlate est généralement ‘porté’ par ceux qui sont trop sûrs d'eux-mêmes ; il indique qu'une personne est très imbue d'elle-même. C'est la couleur du faux orgueil — l'orgueil sans fondement. Mais — l'Écarlate apparaît aussi très nettement autour des hanches de ces dames qui vendent ‘l'amour’ pour espèce sonnante et trébuchante ! Elles sont en effet des ‘Femmes Écarlates’ ! De telles femmes ne sont habituellement pas intéressées par l'acte sexuel comme tel ; pour elles ce n'est qu'un moyen de gagner leur vie. Ainsi, le vaniteux et la prostituée partagent les mêmes couleurs dans l'Aura. Cela vaut la peine de réfléchir aux anciennes expressions telles que ‘une femme écarlate’, ‘avoir les bleus’, ‘rouge de colère’, ‘une humeur noire’ et ‘vert d'envie’ qui indiquent vraiment précisément l'Aura de la personne affligée d'une telle humeur ! Les peuples qui ont produit ces adages voyaient manifestement l'Aura, consciemment ou non.

Toujours dans le groupe des ‘rouges’ — le rose (plutôt une teinte corail) démontre l'immaturité. Les adolescents montrent du rose au lieu de n'importe quel autre rouge. Dans le cas d'un adulte, le rose est un indicateur d'enfantillage et d'insécurité. Un rouge-brun, quelque chose comme le foie cru, indique une personne vraiment très méchante. Cette personne devrait être évitée, car elle causera des ennuis. Quand il est vu au-dessus d'un organe, il montre que l'organe est vraiment très malade et que la personne qui a cette couleur au-dessus d'un organe vital va mourir bientôt.

Toutes les personnes qui ont du ROUGE à l'extrémité du sternum sont malades des nerfs. Elles devraient apprendre à contrôler leurs activités et vivre plus calmement si elles veulent vivre longtemps et heureusement.

 

ORANGE. L'orange est en réalité une branche du rouge, mais nous lui ferons la faveur de lui donner sa propre classification parce que certaines religions de l'Extrême-Orient considéraient l'orange comme la couleur du soleil et lui rendaient hommage. C'est pourquoi il y a autant de couleur orange en Extrême-Orient. D'autre part, simplement pour vous montrer les deux côtés de la médaille, d'autres religions étaient cependant convaincues que le bleu était la couleur du soleil. L'opinion à laquelle vous souscrivez n'a pas d'importance ; l'orange est essentiellement une bonne couleur et les gens avec une nuance appropriée d'orange dans leur Aura sont ceux qui montrent beaucoup de considération pour les autres, qui sont humanitaires, des gens qui font de leur mieux pour aider ceux qui ne sont pas aussi favorablement dotés. Un jaune-orange doit être recherché parce qu'il dénote la maîtrise de soi et a de nombreuses vertus.

L'orange-brunâtre indique un paresseux réprimé qui ‘se moque de tout’ ! Un orange-brunâtre indique également des ennuis de reins. S'il est situé au-dessus des reins et a une tache floue grise déchiquetée, il indique la présence de calculs rénaux.

Un orange teinté de vert indique une personne qui aime se disputer juste pour le plaisir de la dispute et lorsque vous progresserez au point de pouvoir voir les nuances des nuances dans les couleurs, vous serez sage d'éviter d'argumenter avec ceux qui ont du vert dans leur orangé, car pour eux tout est ‘noir et blanc’. Ils manquent d'imagination, ils manquent de perception et de perspicacité pour pouvoir se rendre compte qu'il existe des nuances de connaissances, des nuances d'avis et des nuances de couleurs. La personne affligée d'un orange-verdâtre discute interminablement pour le seul plaisir d'argumenter et sans réellement se soucier si ses arguments sont vrais ou faux ; pour de telles personnes, tout est dans l'argument.

 

JAUNE. Un jaune doré indique que son possesseur est d'une nature très spirituelle. Tous les grands saints ont eu un halo d'or autour de leur tête. Plus la spiritualité est grande, plus éclatant est le jaune or. Faisant une digression, nous nous permettons d'ajouter ici que ceux dont la spiritualité est du plus haut degré possèdent également de l'indigo ; mais nous sommes en train de traiter du jaune ! Ceux qui ont du jaune dans l'Aura sont toujours en bonne santé spirituelle et morale. Ils sont bien sur le Chemin et selon la nuance exacte du jaune, ils n'ont pas beaucoup à craindre. On peut avoir entièrement confiance en une personne qui a un jaune vif dans l'Aura. Une personne avec un jaune dégradé (la couleur d'un mauvais fromage Cheddar !) est d'une nature lâche et c'est pourquoi les gens disent : ‘Oh, il est tout jaune !’. Il était autrefois beaucoup plus commun qu'une personne puisse voir l'Aura et vraisemblablement la plupart de ces expressions sont entrées dans les différentes langues à ce moment-là. Mais un mauvais jaune montre une mauvaise personne, une qui a réellement peur de tout. Un jaune-rougeâtre n'est pas favorable du tout parce qu'il indique une timidité mentale, morale et physique et avec cela un manque absolu de perspectives spirituelles et de convictions. Les gens avec un jaune-rougeâtre vont passer d'une religion à l'autre, recherchant toujours quelque chose qui ne peut être obtenu en cinq minutes. Ils manquent de persévérance, ils ne peuvent rester fidèles à une chose sinon pour quelques brefs moments. Une personne qui a un rouge-jaune et un brun-rouge dans l'Aura est toujours en train de courir après le sexe opposé — en vain ! Il est intéressant de noter que si une personne aux cheveux roux (ou gingembre) a du rouge-jaune dans son Aura, cette personne sera très batailleuse, très offensive et très facilement amenée à interpréter toute observation qui lui est faite comme un affront personnel. Ceci s'applique particulièrement aux personnes qui ont les cheveux roux et la peau rougeâtre, avec possiblement des taches de rousseur. Certains des jaunes les plus rouges indiquent que la personne possédant ces nuances a un grand complexe d'infériorité. Plus le rouge dans le jaune est rouge, plus grand est le degré d'infériorité. Un jaune-brunâtre révèle des pensées très impures et un pauvre développement spirituel. Il est probable que la plupart des gens savent ce que sont les Quartiers Malfamés, ces vallées où tous les ivrognes, les bons à rien et les clochards finissent par dériver sur cette Terre. Plusieurs personnes de ces catégories, ou conditions, ont ce rouge-brun jaune et si elles sont particulièrement mauvaises, elles ont une forme déplaisante de vert lime mouchetant l'Aura. Ces gens peuvent rarement être sauvés de leur propre folie.

Un jaune-brunâtre indique des pensées impures et que la personne concernée ne s'en tient pas toujours à la voie droite et étroite. En ce qui concerne la santé, un jaune-vert révèle des affections du foie. Lorsque le jaune-verdâtre tourne au jaune-rougeâtre-brunâtre il indique que les affections sont plus dans la nature des maladies sociales. Une personne avec une maladie sociale a invariablement une bande brune foncée, jaune foncée autour des hanches. Elle est souvent tachetée avec ce qui ressemble à de la poussière rouge. Avec le brun devenant de plus en plus prononcé dans le jaune et montrant possiblement des bandes déchiquetées, cela indique des afflictions mentales. Une personne qui a une double personnalité (au sens psychiatrique) aura souvent une moitié de son Aura d'un jaune-bleuâtre et l'autre moitié d'un jaune-brunâtre ou verdâtre. C'est une combinaison absolument déplaisante.

Le jaune d'or pur avec lequel nous avons commencé cette catégorie de ‘Jaune’ devrait toujours être cultivé. Il peut être obtenu en gardant nos pensées et nos intentions pures. Chacun de nous doit passer par le jaune éclatant avant d'espérer progresser sur le chemin de l'évolution.

 

VERT. Le vert est la couleur de la guérison, la couleur de l'enseignement et la couleur de la croissance physique. Les grands médecins et chirurgiens ont beaucoup de vert dans leur Aura ; ils ont aussi beaucoup de rouge et, assez curieusement, les deux couleurs se mêlent le plus harmonieusement et il n'y a pas de discorde entre elles. Le rouge et le vert quand ils sont vus ensemble dans la matière se heurtent souvent et choquent, mais quand ils sont vus dans l'Aura, ils plaisent. Le vert avec un rouge approprié indique un brillant chirurgien, un homme des plus compétents. Le vert seul, sans le rouge, indique un médecin des plus éminents, un qui connaît sa profession, ou encore il peut indiquer une infirmière dont la vocation est à la fois sa carrière et son amour. Le vert mélangé à un bleu approprié indique le succès dans l'enseignement. Certains des plus grands professeurs avaient du vert dans leurs Auras et des bandes, ou striations, de bleu tourbillonnant, une sorte de bleu électrique, et souvent entre le bleu et le vert il y avait d'étroites bandes de jaune doré qui indiquaient que le professeur était quelqu'un qui avait le bien-être de ses étudiants à cœur et avait les hautes perceptions spirituelles nécessaires pour enseigner les meilleurs sujets.

Tous ceux qui sont concernés par la santé des gens et des animaux ont beaucoup de vert dans leur composition aurique. Ils peuvent ne pas être chirurgiens ou docteurs de haut rang, mais tous les gens, peu importe qui ils sont, s'ils s'occupent de la santé soit des animaux, des humains ou des plantes, ont tous une certaine quantité de vert dans leur Aura. Il semble que ce soit presque l'insigne de leur profession ! Le vert n'est pas une couleur dominante, cependant, elle est presque toujours subordonnée à une autre couleur. C'est une couleur utile et elle indique que la personne qui a beaucoup de vert dans son Aura est de nature amicale, compatissante, attentionnée. Si la personne a un vert-jaunâtre, toutefois, on ne peut pas avoir confiance en elle et plus un jaune déplaisant est mélangé à un vert déplaisant, plus elle est indigne de confiance, moins on peut compter sur elle. Les escrocs qui jouent sur la confiance des gens ont un jaune-vert — le type de personne qui parle gentiment à quelqu'un et puis l'escroque de son argent — une sorte de vert citron auquel s'ajoute leur jaune. Lorsque le vert tourne au bleu — généralement un agréable bleu ciel ou un bleu électrique — plus cette personne est digne de confiance.

 

BLEU. Cette couleur est souvent mentionnée comme la couleur du monde spirituel. Elle montre aussi la capacité intellectuelle indépendamment de la spiritualité, mais bien sûr elle doit être de la nuance voulue de bleu ; avec la nuance correcte c'est vraiment une couleur très favorable. L'éthérique est d'une teinte bleuâtre, un bleu quelque peu semblable à celui de la fumée de cigarette non inhalée, ou au bleu d'un feu de bois. Plus le bleu est brillant, plus la personne est saine et vigoureuse. Le bleu pâle est la couleur d'une personne qui hésite beaucoup, une personne qui ne peut pas se décider, une personne qui doit être poussée pour pouvoir obtenir d'elle une quelconque décision valable. Un bleu plus sombre est celui d'une personne qui fait des progrès, une personne qui essaie. Si le bleu est plus sombre encore, il montre une personne qui est passionnée pour les tâches de la vie et qui en tire satisfaction. On trouve souvent ces bleus plus sombres chez les missionnaires qui sont missionnaires parce qu'ils ont définitivement reçu ‘Un Appel’. On ne le trouve pas chez les missionnaires qui désirent simplement un travail pour voyager peut-être autour du monde toutes dépenses payées. On peut toujours juger d'une personne par la vigueur du jaune et l'obscurité du bleu.

 

INDIGO. Nous allons classer l'indigo et le violet sous la même rubrique parce que l'un se fond imperceptiblement dans l'autre et que c'est vraiment un cas de l'un dépendant tout à fait de l'autre. Les gens montrant de l'indigo dans une nette mesure dans leur Aura sont des gens de profondes convictions religieuses et pas simplement ceux qui prétendent être religieux. Il y a une très grande différence ; certaines personnes disent qu'elles sont religieuses, certaines personnes croient qu'elles sont religieuses, mais jusqu'à ce que l'on puisse en réalité voir l'Aura, on ne peut en être sûr ; l'indigo le prouve définitivement. Si une personne a une teinte rosée dans l'indigo, le possesseur d'une Aura ainsi marquée sera susceptible et déplaisant, particulièrement avec ceux qui sont sous le contrôle de la personne affligée. La teinte rosâtre dans l'indigo est une touche dégradante ; elle prive l'Aura de sa pureté. À propos, les gens avec de l'indigo ou du violet ou du pourpre dans leurs Auras souffrent de problème cardiaque et de désordres d'estomac. Elles font partie de la catégorie de gens qui ne devraient pas manger de fritures ni beaucoup d'aliments gras.

 

GRIS. Le gris est un modificateur des couleurs de l'Aura. Il ne signifie rien en lui-même à moins que la personne soit très peu évoluée. Si la personne que vous regardez est non évoluée, il y aura alors de grandes bandes et des taches de gris ; mais normalement vous n'aurez pas à regarder le corps nu d'une personne non évoluée. Le gris dans une couleur montre une faiblesse de caractère et une pauvreté générale de santé. Si une personne a des bandes grises au-dessus d'un organe particulier, cela indique que cet organe est en danger de tomber malade, EST EN TRAIN de tomber malade et des soins médicaux doivent être recherchés immédiatement. Une personne qui a un mal de tête sourd et lancinant aura un nuage fumeux gris traversant son halo ou nimbe et peu importe la couleur du halo, des bandes grises le traverseront en vibrant au rythme des élancements du mal de tête.

 

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Lecture d'une Aura

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

— Eh bien ! mon garçon, commença-t-il d'une grosse voix profonde, semblable au grondement du tonnerre dans les montagnes lointaines, j'ai beaucoup entendu parler de toi. Ton Illustre Guide, le Lama Mingyar Dondup, affirme que tu es un prodige, que tes facultés paranormales sont formidables. C'est ce que nous allons voir !

J'étais assis devant lui et je tremblais.

— Tu me vois ? Et que vois-tu ? demanda-t-il.

Tremblant de plus en plus, je lui dis la première chose qui me traversa l'esprit :

— Je vois un homme si grand et si fort, Saint Lama-médecin, qu'en arrivant ici je l'ai pris pour une montagne.

Son rire bruyant provoqua un tel déplacement d'air que je craignis que ma robe ne s'envolât.

— Regarde-moi, mon garçon, regarde mon Aura et dis-moi ce que tu vois ! ordonna-t-il. Et ce que tu en conclus.

Je le regardai, mais non pas fixement, car cela risque d'affaiblir l'Aura d'une silhouette habillée. Je regardais plutôt dans sa direction.

— Seigneur ! lui dis-je, je vois d'abord le contour physique de votre corps, vaguement, tel qu'il serait sans vêtement. Puis, tout près de vous, je distingue une faible lumière bleuâtre, qui a la couleur de la fumée du bois vert. Elle m'apprend que vous avez travaillé trop dur, que vous connaissez de longues nuits d'insomnie depuis quelque temps, et que votre énergie éthérique est basse.

Il me dévisagea avec des yeux écarquillés et hocha la tête d'un air satisfait.

— Continue !

— Seigneur ! votre Aura s'étend à environ neuf pieds (2,7 m) de vous, de chaque côté. Les couleurs se superposent à la fois verticalement et horizontalement. Je vois le jaune qui indique la haute spiritualité. Pour l'instant, vous vous étonnez qu'un enfant de mon âge puisse vous dire tant de choses et vous songez que mon Guide, le Lama Mingyar Dondup, s'y connaît, après tout. Vous pensez qu'il vous faudra vous excuser auprès de lui pour avoir exprimé des doutes sur mes capacités.

Un grand éclat de rire m'interrompit.

— Tu as raison, mon garçon, tu as raison ! s'écria le Lama avec ravissement. Continue !

— Seigneur ! (tout cela n'était pour moi qu'un jeu d'enfant !) vous avez eu récemment un accident et vous avez reçu un coup au foie. Cela vous fait mal quand vous riez trop fort et vous envisagez de prendre de l'herbe de tatura et de vous faire masser en profondeur quand vous serez sous son effet anesthésiant. Vous songez que c'est la volonté du Destin si, parmi plus de six mille espèces de plantes, il y a justement pénurie de tatura.

Il avait cessé de rire et me regardait avec un respect non déguisé. J'ajoutai :

— Votre Aura indique de surcroît, Seigneur, que vous serez bientôt le principal Abbé-Médecin du Tibet.

Il me considéra avec une certaine appréhension.

— Mon garçon, me dit-il, tu jouis d'un grand pouvoir — tu iras loin. Mais n'en abuse jamais, jamais. Ça peut être dangereux. À présent, discutons en égaux de cette question de l'Aura. Mais parlons-en tout en buvant du thé.

Il s'empara de la petite clochette d'argent et l'agita si violemment que je crus qu'elle allait lui échapper des mains. Au bout de quelques secondes, un jeune moine se hâta de nous apporter du thé et — ô joie ! — certaines friandises en provenance de l'Inde, notre Mère. Tandis que nous étions assis là, je me disais que tous ces lamas de haut rang étaient fort bien logés. À nos pieds je pouvais voir les grands parcs de Lhassa, le Dodpal et le Khati qui étaient, pour ainsi dire, à portée de mon bras étendu. Plus à gauche, le Chorten de notre secteur, le Kesar Lhakhang, se dressait comme une sentinelle, cependant que de l'autre côté de la route, plus au nord, mon site favori, le Pargo Kaling (Portail de l'Ouest) dominait le paysage de sa silhouette solitaire.

— Qu'est-ce qui provoque l'Aura, Seigneur ? demandai-je.

— Ainsi que te l'a dit ton respectable Guide, le Lama Mingyar Dondup, commença-t-il, le cerveau reçoit des messages du Moi Supérieur. Des courants électriques prennent naissance dans le cerveau. La Vie tout entière est électrique. L'Aura est une manifestation de l'énergie électrique. Autour de la tête se trouve, comme tu le sais fort bien, un halo, une auréole. Les peintures anciennes montrent toujours un Saint ou un Dieu avec ce ‘Bol d'Or’ derrière la nuque.

— Pourquoi si peu de gens voient-ils l'Aura et l'auréole, Seigneur ?

— Certaines gens nient l'existence de l'Aura parce que, eux, ne peuvent pas la voir. Ils oublient qu'ils ne peuvent pas non plus voir l'air, et pourtant, sans air, ils ne subsisteraient pas longtemps ! Quelques personnes — elles sont très rares — distinguent l'Aura. D'autres pas. Certains individus peuvent entendre des fréquences plus hautes ou plus basses qui échappent à d'autres. Cela n'a aucun rapport avec le degré de spiritualité de l'observateur, pas plus que savoir marcher sur des échasses n'indique nécessairement une personne spirituelle. (Il me sourit et ajouta :) Autrefois, je marchais sur des échasses presque aussi bien que toi. À présent, ma corpulence me l'interdit.

 

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La corde d'argent

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Le cerveau est, bien sûr, une forme de station réceptrice pour les messages qui sont transmis par le Sur-Moi, et le cerveau humain à son tour peut transmettre des messages tels que des leçons apprises, de l'expérience acquise, etc., au Sur-Moi. Ces messages sont transmis au moyen de la ‘Corde d'Argent’, une masse de molécules à haute vélocité qui vibrent et tournent sur une gamme de fréquences extrêmement divergentes et connecte le corps humain et le Sur-Moi humain.

Le corps ici sur Terre est quelque chose comme un véhicule fonctionnant par télécommande. Le conducteur est le Sur-Moi. Vous avez probablement déjà vu une voiture- jouet d'enfant qui est reliée à l'enfant par un long câble flexible. L'enfant peut appuyer sur un bouton et faire avancer la voiture ou la faire s'arrêter ou reculer et en tournant une roue sur ce câble flexible, la voiture peut être dirigée. Le corps humain peut être comparé très, très grossièrement à cela, parce que le Sur-Moi qui ne peut pas venir sur la Terre pour gagner de l'expérience envoie ce corps qui est NOUS sur Terre. Tout ce que nous éprouvons, tout ce que nous faisons ou pensons ou entendons est envoyé là-haut pour être emmagasiné dans la mémoire du Sur-Moi.

Les hommes extrêmement intelligents qui reçoivent une ‘inspiration’ obtiennent souvent un message directement — consciemment — du Sur-Moi par voie de la Corde d'Argent. Léonard de Vinci a été l'un de ceux qui a été le plus constamment en contact avec son Sur-Moi et fut donc considéré comme un génie dans presque tout ce qu'il a fait. Les grands artistes ou les grands musiciens sont ceux qui sont en contact avec leur Sur-Moi sur peut-être une ou deux ‘lignes’ particulières et ainsi ils reviennent et composent ‘par inspiration’ de la musique ou des tableaux qui leur ont été plus ou moins dictés par les Puissances qui nous contrôlent.

Cette Corde d'Argent nous relie à notre Sur-Moi à peu près de la même façon que le cordon ombilical relie un bébé à sa mère. Le cordon ombilical est une structure très compliquée, une affaire vraiment très complexe, mais c'est comme un bout de corde comparé à la complexité de la Corde d'Argent. Cette Corde est une masse de molécules tournant sur une gamme de fréquences extrêmement vastes, mais c'est une chose intangible pour autant que le corps humain sur Terre est concerné. Les molécules sont trop largement dispersées pour que la vue humaine moyenne puisse la voir. Beaucoup d'animaux peuvent la voir parce que les animaux voient sur une gamme de fréquences différente et entendent sur une gamme de fréquences différente que celles des humains. Les chiens, comme vous le savez, peuvent être appelés par un sifflet ‘silencieux’, silencieux parce qu'un humain ne peut l'entendre, mais qu'un chien le peut facilement. De la même façon, les animaux peuvent voir la Corde d'Argent et l'Aura parce que toutes les deux vibrent sur une fréquence qui est juste à l'intérieur de la zone de réceptivité de la vue d'un animal. Avec de la pratique il est assez facilement possible pour un humain d'étendre la bande de réceptivité de sa vue à peu près de la même façon qu'un homme faible, à force de pratique et d'exercices, peut soulever un poids qui normalement serait très, très au-delà de ses capacités physiques.

La Corde d'Argent est une masse de molécules, une masse de vibrations. On peut la comparer au faisceau serré d'ondes radio que les scientifiques font rebondir sur la Lune. Les scientifiques, essayant de mesurer la distance de la Lune, diffusent une forme d'onde sur un faisceau très étroit à la surface de la Lune. Il en va de même pour la Corde d'Argent entre le corps humain et le Sur-Moi humain ; c'est la méthode par laquelle le Sur-Moi communique avec le corps sur la Terre.

Tout ce que nous faisons est connu du Sur-Moi. Les gens s'efforcent de se spiritualiser s'ils sont sur ‘le droit Chemin’. Fondamentalement, en aspirant à la spiritualité, ils cherchent à accroître leur propre taux de vibrations sur la Terre et, au moyen de la Corde d'Argent, à accroître le taux de vibrations de leur Sur-Moi. Le Sur-Moi fait descendre une partie de lui-même dans un corps humain afin que des leçons soient apprises et que de l'expérience soit acquise. Chaque bonne action que nous faisons augmente nos taux de vibrations terrestre et astral, mais si nous agissons mal envers quelqu'un, cela est soustrait de notre taux de vibrations spirituelles et le diminue. Ainsi, quand nous faisons du tort à autrui, nous DESCENDONS nous-mêmes au moins d'un degré sur l'échelle de l'évolution et chaque bonne action nous fait augmenter notre propre vibration personnelle pour l'équivalent. C'est pourquoi il est si essentiel d'adhérer à l'ancienne règle Bouddhiste qui nous exhorte à ‘rendre le bien pour le mal et à ne craindre aucun homme, ni ne craindre aucun acte de l'homme, car en retournant le bien pour le mal et en faisant le bien en tout temps, nous allons vers le haut et jamais vers le bas’.

Tout le monde connaît une personne de type ‘bas étage’. Un peu de notre connaissance métaphysique tombe dans l'usage courant de la même façon que nous disons qu'une personne est d'une ‘humeur noire’ ou qu'elle ‘a les bleus’. Le tout est une question de vibrations, une question de ce que le corps transmet au Sur-Moi par voie de la Corde d'Argent et ce que le Sur-Moi renvoie de nouveau au corps par voie de la Corde d'Argent.

Beaucoup de gens ne peuvent pas comprendre leur incapacité à contacter consciemment leur Sur-Moi. C'est quelque chose de bien difficile sans un long entraînement. Supposons que vous soyez en Amérique du Sud et vouliez téléphoner à quelqu'un en Russie, peut-être en Sibérie. D'abord et avant tout vous devez vous assurer qu'il y a une ligne téléphonique disponible, puis il vous faut prendre en considération la différence horaire entre les deux pays. Ensuite, vous devez vous assurer que la personne à qui vous voulez téléphoner est disponible et peut parler votre langue, et après tout cela, vous devez savoir si les autorités vont permettre un tel message téléphonique ! Il vaut mieux à ce stade de l'évolution ne pas trop se préoccuper d'entrer consciemment en communication avec son Sur-Moi parce qu'aucun Cours, aucune information, ne vous donnera en quelques pages écrites ce qui peut prendre dix ans de pratique à accomplir. La plupart des gens s'attendent à trop ; ils s'imaginent qu'ils peuvent lire un Cours et faire immédiatement ce que font les Maîtres qui ont probablement étudié pendant leur vie entière et pendant de nombreuses vies antérieures ! Lisez ce Cours, étudiez-le, réfléchissez-y et si vous êtes prêt à ouvrir votre esprit, vous pouvez être récompensé par des éclaircissements. Nous avons connu de nombreux cas où des gens (le plus souvent des femmes) reçurent certaines informations et purent alors effectivement voir l'éthérique, l'Aura ou la Corde d'Argent. Nous avons de nombreuses expériences semblables pour nous fortifier dans notre déclaration que vous, aussi, pouvez le faire — si vous vous permettez de croire !

 

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Le voyage astral

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Quand nous nous endormons notre corps astral se sépare graduellement du corps physique et dérive en s'élevant hors du physique allongé. Avec la séparation des deux corps l'esprit est vraiment séparé. Dans le corps physique il reste tout le mécanisme, mais tout comme pour une station de radio, quand l'annonceur s'en va il n'y a alors personne pour envoyer les messages. Le corps astral, flottant maintenant au-dessus du physique, rumine pendant quelques moments, décidant où aller et que faire. Aussitôt qu'une décision a été prise le corps astral bascule, les pieds d'abord, et s'installe habituellement au bout du lit. Alors, comme un oiseau quittant sa branche, le corps fait un petit bond en s'élevant et part, montant en flèche au bout de la Corde d'Argent.

La plupart des gens, particulièrement en Occident, ne sont pas conscients des circonstances réelles de leurs voyages dans l'astral, ils ne sont conscients d'aucun incident particulier, mais quand ils reviennent ils peuvent ressentir une chaleureuse sensation d'amitié, ou ils peuvent dire : "Oh, j'ai rêvé d'un tel la nuit dernière, il avait l'air VRAIMENT bien !" Selon toute probabilité la personne a réellement visité ‘un tel’, car ce voyage est l'un des plus simples et des plus fréquemment entrepris ; pour une raison particulière nous semblons toujours graviter autour de nos lieux de prédilection, nous semblons aimer aller aux endroits que nous avons visités auparavant ; en fait, la police affirme que les criminels retournent toujours sur les lieux de leurs crimes !

Il n'y a rien du tout de remarquable dans le fait que nous rendions visite à des amis parce que nous quittons tous le corps physique, nous faisons tous le voyage astral et nous devons bien aller quelque part. Jusqu'à ce que l'on soit ‘instruit’ à ce sujet on ne parcourt pas les royaumes astraux, mais au lieu de cela on s'accroche obstinément aux endroits connus à la surface de la Terre. Les gens qui n'ont pas été instruits au sujet du voyage astral peuvent rendre visite à des amis à l'étranger, ou bien une personne qui a un très grand désir de voir un magasin ou un endroit particuliers ira voir le magasin ou l'emplacement en question, mais de retour dans la chair et en se réveillant elle pensera — si elle peut seulement penser ! — qu'elle a rêvé.

Savez-vous pourquoi vous rêvez ? Nous avons tous des expériences qui sont des incursions dans la réalité. Nos ‘rêves’ sont aussi réels qu'un voyage de l'Angleterre à New York par avion ou par bateau, ou d'Aden à Accra par des moyens semblables, pourtant nous les appelons des ‘rêves’. Avant d'étudier plus à fond le sujet des rêves, permettez-nous de faire remarquer que depuis la Convention de Constantinople en l'An 60, quand les chefs de l'Église Chrétienne décidèrent de ce qui devait être incorporé dans le ‘Christianisme’, une grande partie de la doctrine des Grands Maîtres a été déformée ou supprimée. Nous pourrions ajouter quelques commentaires très mordants sur tout cela à partir des informations que nous avons obtenues des Archives Akashiques, mais notre but en préparant ce Cours est d'aider les gens à se connaître eux-mêmes et non à marcher sur les plates-bandes de quelqu'un, aussi illusoires que puissent être ces ‘plates-bandes’ de croyance ! Contentons-nous de déclarer que dans l'hémisphère Occidental, pendant de nombreux siècles passés, les gens n'ont définitivement été instruits de rien de ce qui a trait au voyage astral parce que cela n'est inclus dans aucune partie d'une religion organisée. Incidemment, permettez-nous de vous rappeler que nous disons ici une ‘religion organisée’ !

De nouveau, dans l'hémisphère Occidental la plupart des gens ne croient pas aux fées ni aux Esprits de la Nature, et les enfants qui voient les fées et les Esprits de la Nature, et qui sans aucun doute jouent avec de telles entités, font rire d'eux ou sont grondés par les adultes qui devraient réellement être plus avisés, car dans ceci comme dans bien d'autres cas, l'enfant est infiniment plus doué et beaucoup plus éveillé que l'adulte. Même la Bible Chrétienne déclare : "À moins de redevenir comme un petit enfant, vous ne pouvez entrer dans le Royaume des Cieux". Nous pouvons formuler ceci différemment et dire : "Si vous avez la foi d'un enfant non contaminée par l'incrédulité d'un adulte, vous pouvez aller partout à tout moment".

Les enfants, se faisant ridiculiser, apprennent à dissimuler ce qu'ils voient réellement. Malheureusement, ils perdent rapidement la capacité de voir d'autres entités à cause de ce besoin de cacher leurs capacités réelles. C'est presque la même chose dans le cas des rêves. Les gens vivent des expériences quand leur corps physique est endormi, car bien sûr le corps astral ne dort jamais, et quand ce dernier retourne au physique il peut y avoir un conflit entre les deux ; l'astral connaît la vérité, mais le physique est contaminé et obstrué par des notions préconçues inculquées de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Par conditionnement les adultes ne vont pas faire face à la vérité et ainsi surgit un conflit ; le corps astral est parti et a fait des choses, expérimenté des choses, vu des choses, mais le physique ne peut pas y croire parce que tout l'enseignement des peuples Occidentaux est de ne rien croire de tout ce qui ne peut être tenu dans les deux mains et mis en pièces pour voir comment cela fonctionne. Les Occidentaux veulent des preuves, encore des preuves et plus de preuves encore, et tout le temps ils essaient de prouver que la preuve est fausse. Ainsi, nous avons le conflit entre le physique et l'astral et cela conduit à un besoin de rationalisation. Dans ce cas les rêves — ainsi nommés — sont rationalisés dans une sorte d'expérience, souvent avec les plus étranges résultats imaginables !

Voyons cela encore une fois ; nous pouvons avoir toutes sortes d'expériences inhabituelles quand nous voyageons astralement. Notre corps astral voudrait que nous nous réveillions avec un souvenir précis de toutes ces expériences, mais de nouveau, le corps physique ne peut pas le permettre et ainsi il y a conflit entre les deux corps et des images vraiment incroyablement déformées reviennent dans notre mémoire, des choses qui ne peuvent pas se produire. Chaque fois que quelque chose arrive dans l'astral qui est contraire aux lois physiques de la Terre physique, il y a conflit, et ainsi la fantaisie s'installe et nous obtenons des cauchemars ou les événements les plus insolites que l'on puisse imaginer. Dans l'état astral on peut léviter, s'élever en flottant, voyager partout et voir n'importe qui, et visiter n'importe lequel des centres du monde. Dans le physique il est impossible de traverser le toit et c'est ainsi, nous le répétons, que dans le conflit entre le corps physique et le corps astral il y a des interprétations extrêmement déformées de nos expériences de voyage astral qui annulent réellement tout le bien que l'astral essaie d'envoyer en bas. Nous obtenons ce qu'on appelle des rêves qui n'ont aucun sens pour nous, nous rêvons toutes sortes d'âneries, ou c'est ce que nous disons quand nous revenons dans le physique, mais les choses qui sont des âneries dans le physique sont des banalités dans l'astral.

Revenons-en à notre remarque initiale à propos de marcher dans la rue sans le moindre vêtement sur le dos. Un bon nombre de personnes ont eu cette expérience extrêmement embarrassante apparemment dans un rêve, mais, bien sûr, ce n'est pas du tout un rêve ! Cela résulte du fait que quand on part en voyage astral on peut oublier tout à fait de porter des vêtements astraux ! Si une personne n'‘imagine’ pas le nécessaire, nous avons alors le spectacle de quelqu'un voyageant dans l'astral complètement nu. Bien souvent une personne quittera le corps physique et s'élancera au dehors en toute hâte, tout excitée de s'être libérée de la chair importune. Sortir du corps était l'accomplissement principal, ne laissant aucune possibilité pour penser à autre chose.

Le corps naturel, nous devons vous le rappeler, est un corps sans vêtement car l'habillement est une convention purement artificielle qui est sans intérêt dans la réalité. Nous pourrions peut-être faire une digression ici un moment pour vous dire quelque chose d'autre qui va probablement vous intriguer.

En ces jours d'il y a bien longtemps l'homme et la femme pouvaient voir l'astral l'un de l'autre. Les pensées étaient claires pour tous ; les motifs d'une personne étaient absolument ouverts et, nous allons nous répéter en disant que les couleurs de l'Aura flamboient de façon plus éclatante et plus fortement autour de ces zones que les gens gardent maintenant couvertes ! L'homme et particulièrement la femme gardent certaines parties couvertes parce qu'ils ne veulent pas que les autres lisent leurs pensées et leurs motifs qui peuvent ne pas toujours être convenables. Mais ceci, comme nous l'avons dit, est vraiment une digression et a peu de rapport avec les rêves ; c'est toutefois un point qui peut vous faire réfléchir sur les vêtements.

Quand on fait le voyage astral on ‘imagine’ habituellement le genre de vêtements que l'on porterait normalement durant la journée. Si cette ‘imagination’ est omise, un clairvoyant recevant un visiteur astral peut recevoir cette personne et constater qu'elle ne porte rien sur elle. Nous avons eu des gens qui nous ont rendu visite dans l'astral et qui ne portaient rien du tout, ou peut-être une veste de pyjama, ou encore quelque chose de totalement ‘hors de ce monde’ qui défie toute description et ne figurerait probablement dans aucun catalogue de lingerie du temps présent. C'est aussi un fait que les gens qui sont trop coquets vont souvent s'imaginer — se rêver — portant des vêtements qu'ils ne porteraient jamais sur leur corps physique. Mais tout cela n'a pas d'importance parce que nous déclarons de nouveau que l'habillement est simplement une convention humaine et nous ne pensons pas que quand nous arriverons au ciel nous porterons des vêtements comme il y a sur cette Terre.

Les rêves, donc, sont une rationalisation d'événements réellement vécus qui se produisent dans le monde astral, et comme nous l'avons précédemment exposé, quand on est dans l'astral on voit une bien plus grande gamme de couleurs et avec beaucoup, beaucoup plus de clarté. Tout est plus lumineux, tout est ‘plus grand que nature’ ; on peut voir les plus petits détails, les couleurs sont d'une gamme dépassant de loin tout ce qui peut exister sur cette Terre. Donnons ici un exemple.

Dans notre forme astrale nous sommes partis loin, traversant la terre et la mer vers un pays lointain. Le jour était brillant avec un ciel bleu vif et la mer au-dessous de nous avait de douces vagues couronnées de blanc s'élevant vers nous, mais, bien sûr, ne nous touchant pas. Nous nous sommes laissés descendre sur un sable doré et nous sommes arrêtés pour examiner la merveilleuse structure en forme de diamant. Chaque grain de sable scintillait comme une pierre précieuse dans la lumière du soleil. Nous nous sommes déplacés doucement au-dessus de bouquets d'algues ondulantes, nous avons été stupéfiés des délicates couleurs brunes et vertes et des vessies natatoires qui semblaient tourner au rose doré. À notre droite il y avait une roche de teinte verdâtre qui pour un instant nous a paru du jade le plus pur. Nous pouvions voir à mi-chemin à travers la surface externe, nous pouvions voir les veines et les stries et nous pouvions également voir d'infimes créatures-fossiles incrustées dans la roche des millions d'années auparavant. En nous déplaçant aux alentours nous regardions autour de nous avec des yeux qui semblaient neufs, avec des yeux qui voyaient comme jamais auparavant. Nous pouvions voir ce qui paraissait être des globes transparents de couleur flottant dans l'atmosphère, globes qui étaient en fait la force vivante de l'air. Les couleurs étaient merveilleuses, intenses, variées et notre acuité de vision était telle que nous pouvions voir aussi loin que la courbure de la Terre nous le permettait, sans nous faire perdre le plus petit détail qui soit.

Sur cette pauvre vieille Terre qui est la nôtre, pendant que nous sommes enfermés dans la chair, nous sommes comparativement aveugles, nous avons un éventail de couleurs limité et une pauvre perception des nuances de couleurs. Nous souffrons de myopie, d'astigmatisme et autres anomalies qui nous empêchent de voir les choses telles qu'elles sont réellement. Ici nous sommes pratiquement privés de sens et de perceptions, nous sommes vraiment de pauvres choses sur cette Terre, emprisonnés comme nous le sommes dans une gaine d'argile, chargés lourdement de convoitises et de rancunes et obstrués avec un type inapproprié de nourriture ; mais quand nous sortons dans le monde libre de l'astral nous pouvons voir — voir avec la plus grande netteté — voir des couleurs que nous n'avons jamais vues sur la Terre elle-même.

Si vous faites un ‘rêve’ dans lequel vous voyez avec une saisissante clarté et dans lequel vous êtes enchanté par un extraordinaire déploiement de couleurs, alors vous saurez que vous n'avez pas fait un rêve ordinaire, mais que vous rationalisez une véritable expérience de voyage astral.

Il y a autre chose qui empêche beaucoup de personnes de se souvenir de leurs plaisirs dans l'astral. C'est ceci : quand on est dans l'astral on vibre à un taux beaucoup, beaucoup plus élevé que quand on est enfermé dans le corps. C'est chose facile quand on quitte le corps parce que la différence de vibrations n'a pas du tout d'importance quand on ‘sort’ ; les obstacles se présentent quand nous retournons à notre corps, et si nous savons maintenant ce que sont ces obstacles, nous pouvons consciemment nous y arrêter et aider les véhicules astral et physique à en arriver à une sorte d'arrangement.

Imaginons que nous sommes dans l'astral, notre corps de chair est au-dessous de nous. Il vibre à une certaine vitesse, ‘tournant presque au ralenti’, tandis que le corps astral est frémissant de vie, de vitalité, car vous n'êtes pas entravé par la maladie ou la souffrance dans l'astral ! Peut-être cela vous aidera-t-il si nous expliquons les choses en termes de la Terre. Considérons que nous avons affaire au problème d'une personne dans un bus ; le bus voyage peut-être à vingt ou trente milles (de 32 à 48 km) à l'heure et le passager désire quitter l'autobus d'urgence, lequel, malheureusement, ne peut pas être arrêté. Ainsi, il s'agit pour le passager de sauter du bus de telle manière qu'il se retrouve sur la route sans se faire le moindre mal. S'il est imprudent il se fera grièvement blesser, mais s'il sait comment s'y prendre, cela peut se faire facilement, car on voit souvent le personnel des bus le faire. Nous devons apprendre par expérience comment descendre du bus quand le véhicule est en marche, nous devons aussi apprendre comment entrer dans le corps quand les vitesses des deux véhicules sont différentes !

Quand nous revenons de nos expériences de voyage astral notre problème est d'entrer dans le corps. De nouveau, nous vibrons dans l'astral à un taux beaucoup plus élevé que dans le physique, et comme nous ne pouvons ralentir l'un ni accélérer l'autre plus que dans une mesure très, très limitée, nous devons attendre jusqu'à ce que nous puissions ‘synchroniser un harmonique’ entre les deux. Avec de la pratique nous pouvons le faire, nous pouvons légèrement accélérer le corps physique et légèrement ralentir le corps astral afin que malgré qu'ils soient toujours de vibrations largement dissemblables, il y ait un harmonique fondamental — une compatibilité de vibrations — entre les deux qui nous permette de ‘rentrer’ en toute sécurité. C'est une question de pratique, d'instinct, de mémoire raciale, et quand nous pouvons le faire nous pouvons garder tous nos souvenirs intacts.

Trouvez-vous cela difficile à comprendre ? Alors, imaginons que le corps astral soit un bras de tourne-disque. Votre corps physique est un disque tournant à — quelle vitesse dirons-nous ? — 45 tours par minute ? (soit les anciens disques vinyles : 45, 33, 78 tours — NdT) Notre problème est de placer l'aiguille sur le disque en rotation afin de tomber sur un mot particulier ou une note musicale particulière. Si vous songez à la difficulté de mettre ce bras du tourne-disque en contact avec le disque pour que le mot — ou la note musicale — précédemment déterminé soit choisi, alors vous comprendrez combien il est difficile (sans pratique) de revenir de l'astral avec des souvenirs intacts.

 

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Le karma

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Si vous semez de mauvaises actions vous récolterez un mauvais avenir soit dans la vie qui suit, ou la prochaine, ou celle d'après. Si dans cette vie vous semez du bien, si vous montrez de la bonté, de la gentillesse et de la compassion à ceux qui sont dans le besoin, alors quand votre propre tour viendra d'être dans le malheur, quelqu'un — quelque part — vous prodiguera de la bonté, de la considération et de la compassion.

Ne vous méprenez pas au sujet de ceci : si une personne subit des épreuves maintenant, ce n'est peut-être pas parce que cette personne est méchante ; cela peut être pour voir comment la personne réagit dans les épreuves, dans la souffrance, cela peut être un procédé de raffinage pour la débarrasser par la souffrance de certaines impuretés, d'un peu de l'égoïsme de l'humanité. Chacun, qu'il soit prince ou mendiant, voyage le long de ce que nous appelons la Roue de la Vie, le cycle de l'existence sans fin. Un homme peut être un roi dans une vie, mais dans la suivante il peut être un mendiant se déplaçant à pied de ville en ville, essayant peut-être d'obtenir du travail et échouant, ou peut-être simplement dérivant comme une feuille soufflée par le vent.

Il y a des gens qui sont exempts des lois du karma, aussi il est inutile que vous disiez : "Oh, cette personne a eu une vie épouvantable ; elle a dû terriblement pécher dans une vie antérieure !" Les plus hautes entités (que nous appelons ‘Avatars’) descendent sur Terre afin que certaines tâches puissent être accomplies. Les Hindous, par exemple, croient que le Dieu Vishnu descend sur Terre à divers moments afin d'apporter encore une fois à l'humanité les vérités de la religion que les humains sont si enclins à oublier. Cet Avatar, ou Être Avancé, viendra souvent pour vivre, peut-être, comme un exemple de pauvreté, mais aussi pour montrer ce qui peut être fait en matière de compassion, en matière de ce qui semble être une immunité à la souffrance. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité que cette ‘immunité à la souffrance’, car l'Avatar, étant d'une substance plus raffinée, souffre d'autant plus intensément.

L'Avatar ne naît pas parce qu'il doit être, il ne naît pas parce qu'il doit rembourser son karma. Il vient plutôt sur Terre comme une âme incarnée, sa naissance est le résultat d'un libre choix, ou bien sous certaines conditions il peut même ne pas avoir à naître, il peut prendre la relève du corps d'un autre. Nous ne voulons pas marcher sur les ‘plates-bandes’ de qui que ce soit en matière de croyances religieuses, mais si on lit la Bible chrétienne attentivement, on comprendra que Jésus, l'homme, est né de Joseph et Marie, mais qu'en temps et lieu quand Jésus devint un homme adulte, il erra dans le Désert et l'Esprit de Christ — l'Esprit de Dieu — descendit et remplit le corps de Jésus. Autrement dit, ce fut un cas où une autre âme vint et prit possession du corps consentant de Jésus, le fils de Joseph et Marie.

Nous mentionnons ceci, toutefois, parce que nous n'aimons pas penser que certaines personnes sont blâmées pour leurs malheurs et leur pauvreté quand, en fait, ils viennent pour aider autrui en montrant ce qui peut être accompli par le malheur et la pauvreté.

Tout donne lieu à une certaine action. La pensée est vraiment une force très réelle. Comme vous pensez, ainsi vous êtes. Donc, si vous pensez à des choses pures vous devenez pur, si vous pensez à la luxure vous devenez alors lascif et contaminé, et vous devez revenir sur Terre maintes fois jusqu'à ce que ‘le désir’ flétrisse en vous sous les assauts de la pureté et des bonnes pensées.

Nul n'est jamais détruit, nul n'est jamais si mauvais qu'il soit condamné à un châtiment éternel. Le ‘Châtiment Éternel’ était un moyen inauguré par les prêtres de jadis qui voulaient maintenir la discipline sur leurs ouailles plutôt indisciplinées. Le Christ n'a jamais enseigné la souffrance éternelle, la damnation éternelle. Le Christ enseigna que si une personne se repentait et essayait, alors elle serait ‘sauvée’ de sa propre folie et se verrait donner une chance et une autre chance encore.

Le karma, donc, est le processus par lequel nous contractons des dettes et nous payons ces dettes. Si vous allez dans un magasin et commandez certaines marchandises, vous contractez alors certaines dettes qui doivent être payées en espèce sonnante et trébuchante. Jusqu'à ce que vous ayez payé pour ces marchandises vous êtes débiteur, et si vous ne payez pas pour ces articles vous pouvez, dans certains pays, être arrêté et mis en faillite. Tout doit être remboursé par l'homme ordinaire, la femme et l'enfant sur Terre ; seul l'Avatar est à l'abri des lois du karma. Ainsi ceux qui ne sont pas des Avatars feraient mieux d'essayer de mener une bonne vie afin de pouvoir écourter leur séjour sur cette Terre, car il y a beaucoup mieux sur d'autres planètes et sur d'autres plans d'existence.

Nous devrions pardonner à ceux qui nous ont offensés et nous devrions chercher le pardon de ceux que nous avons offensés. Nous devrions toujours nous souvenir que le plus sûr moyen d'avoir un bon karma est de faire aux autres ce que nous voudrions que les autres fassent pour nous.

Le karma est une affaire à laquelle peu d'entre nous peuvent échapper. Nous contractons une dette, nous devons la rembourser, nous faisons du bien aux autres, ils doivent nous payer en retour et nous faire du bien. Il vaut beaucoup mieux recevoir du bien, aussi démontrons du bien, de la compassion et de la gentillesse envers toutes les créatures, peu importe leur espèce, en nous souvenant qu'aux yeux de Dieu tous les hommes sont égaux, et qu'aux yeux du Grand Dieu toutes les créatures sont égales, qu'elles soient chats, chevaux — tout ce que vous nommerez !

Dieu, comme on le déclare, accomplit Ses merveilles de façon mystérieuse. Il ne nous appartient pas de mettre en doute les voies de Dieu, mais il nous revient de résoudre les problèmes qui nous sont attribués, car ce n'est qu'en résolvant nos problèmes et en leur trouvant une solution satisfaisante que nous pouvons rembourser le karma. Certaines personnes ont un parent malade avec qui elles doivent vivre, certaines personnes ont ce parent malade vivant avec elles et elles pensent : "Ah, que c'est pénible ! Pourquoi ne peut-il pas mourir et en finir avec sa misère ?" La réponse est, bien sûr, que tous les deux s'acquittent en travaillant sur une durée de vie planifiée, s'acquittent en travaillant sur une forme d'existence prévue. La personne qui s'occupe du malade peut avoir planifié de venir précisément à cette fin.

Nous devrions à tout moment faire preuve de grand soin, de grande prévenance, de grande compréhension envers ceux qui sont malades ou affligés ou accablés, car il se peut que notre tâche soit de manifester un tel soin et une telle compréhension. Il est trop facile d'écarter d'un geste impatient une personne ennuyeuse, mais ceux qui sont malades sont le plus souvent extrêmement sensibles, ils sentent leur infirmité, ils sentent très vivement qu'ils dérangent, qu'ils sont de trop. Nous vous rappellerons de nouveau que dans l'état actuel des choses sur Terre, toute personne réellement occulte, toute personne qui peut se livrer aux arts occultes majeurs, a une quelconque déficience physique. Donc, en repoussant, en rabrouant rudement un appel à l'aide d'une personne malade, vous pouvez rabrouer une personne qui est beaucoup, beaucoup plus douée que vous ne pouvez imaginer.

Nous n'avons aucun intérêt dans le football ou dans l'un de ces sports violents, mais nous tenons à vous poser cette question. Avez-vous jamais entendu parler d'un sportif robuste, vigoureux, ou d'une sportive, qui était clairvoyant ou qui pouvait même épeler le mot ? Le processus d'un certain handicap physique est souvent un processus de raffinage d'un corps humain brut afin qu'il puisse recevoir les vibrations d'une plus haute fréquence que ne le peut l'humain moyen. Ainsi — ne manquez pas de montrer de la considération envers ceux qui sont malades. Ne soyez pas impatient avec une personne malade, car cette personne malade a de nombreux problèmes que vous ne connaissez pas. Il y a également un côté égoïste à l'affaire ! La personne malade peut être de loin plus évoluée que vous qui êtes en santé, et en aidant la personne malade vous pouvez vraiment vous aider vous-même immensément.

 

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Les Archives Akashiques

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

De temps à autre nous avons mentionné le Document Akashique. Discutons à présent ce sujet extrêmement fascinant, car le Document Akashique est quelque chose qui concerne chaque personne et chaque créature qui ait jamais vécu. Avec le Document Akashique nous pouvons voyager dans le passé tout au long de l'histoire, nous pouvons voir tout ce qui est arrivé, non seulement sur ce monde, mais sur d'autres mondes aussi, car l'homme de science commence à réaliser ce que les occultistes ont toujours su, que d'autres mondes sont habités par d'autres personnes, pas nécessairement humaines, mais des êtres néanmoins doués de sensations.

Avant de pouvoir en dire plus au sujet du Document Akashique nous devons savoir quelque chose à propos de la nature de l'énergie ou matière. La matière, nous dit-on, est indestructible, elle continue pour toujours. Les ondes, les ondes électriques, sont indestructibles. Les hommes de science ont récemment découvert que si un courant est induit dans une bobine de fil de cuivre dont la température est réduite aussi près que possible au zéro absolu, le courant induit continue sans arrêt et sans jamais diminuer. Nous savons tous qu'à des températures normales le courant diminuerait bientôt et disparaîtrait à cause des diverses résistances. Ainsi — la science a découvert un nouveau véhicule ; la science a découvert que si un conducteur en cuivre est réduit suffisamment en température, le courant continue de circuler et reste le même sans aucune source d'énergie extérieure. Avec le temps les savants découvriront que l'Homme a d'autres sens, d'autres capacités, mais cela ne sera pas découvert encore, car les savants procèdent lentement et pas toujours sûrement !

Nous avons dit que les ondes sont indestructibles. Penchons-nous sur le comportement des ondes lumineuses. La lumière nous parvient de très, très lointaines planètes dans des univers éloignés du nôtre. D'immenses télescopes sur Terre explorent l'espace, en d'autres termes, ils collectent la lumière venant d'endroits infiniment éloignés. Certaines des planètes dont nous recevons la lumière ont émis cette lumière longtemps avant que ce monde, ou même cet univers, entre en existence. La lumière est une chose vraiment très rapide ; la vitesse de la lumière est si rapide que nous pouvons à peine l'imaginer, mais c'est parce que nous sommes dans des corps humains et grandement entravés par toutes sortes de limitations physiques. Ce que nous considérons comme ‘rapide’ ici a un sens différent sur un plan d'existence différent. À titre d'illustration, disons qu'un cycle d'existences pour un humain est de soixante-douze mille ans. Durant ce cycle une personne vient encore et encore sur différents mondes, dans différents corps. Les soixante-douze mille ans, alors, sont la longueur de notre ‘terme scolaire’.

Quand nous parlons de ‘lumière’ au lieu d'ondes de radio, ondes électriques ou autres ondes, nous le faisons simplement parce que la lumière peut être observée sans aucun équipement, au contraire d'une onde de radio. Nous pouvons voir la lumière du soleil, la lumière de la lune, et si nous avons un bon télescope ou une paire de puissantes jumelles, nous pouvons voir la lumière de très lointaines étoiles qui a commencé avant que la Terre ne soit même un nuage de molécules d'hydrogène flottant dans l'espace.

La lumière est également utilisée comme une mesure de temps ou de distance. Les astronomes parlent ‘d'années-lumière’ et nous allons vous dire de nouveau que la lumière venant d'un monde très lointain peut encore être en train de voyager après que ce monde ait cessé d'exister, d'où il est clair que nous pouvons recevoir l'image de quelque chose qui n'est plus là, quelque chose qui est mort il y a des années. Si vous trouvez cela difficile à comprendre, voyez la chose de la façon suivante : nous avons une étoile dans les infinités de l'espace. Pendant des années, des siècles, cette étoile a réfléchi ses ondes lumineuses sur la Terre. Les ondes lumineuses peuvent prendre mille, dix mille ou un million d'années pour atteindre la Terre, parce que l'étoile, la source de la lumière, est tellement éloignée. Un jour l'étoile entre en collision avec une autre étoile ; il peut y avoir un grand flamboiement de lumière, ou il peut y avoir extinction. Pour notre propos, disons qu'il y a extinction totale. Ainsi la lumière a disparu, mais pendant mille, dix mille ou un million d'années après sa disparition, la lumière nous atteint toujours parce qu'elle prend tout ce temps pour couvrir la distance entre la source originelle de lumière et nous-mêmes. Ainsi, nous voyons la lumière après que sa source ait cessé d'exister.

Supposons quelque chose d'absolument impossible tandis que nous sommes dans le corps physique, mais qui est tout à fait facile et banal quand nous sommes hors du corps. Supposons que nous pouvons voyager plus vite que la pensée. Nous avons besoin de voyager plus vite que la pensée, parce que la pensée a une vitesse très définie comme n'importe quel docteur vous le dira. On sait en fait avec quelle rapidité une personne réagit à une situation donnée, avec quelle rapidité ou quelle lenteur une personne va donner le coup de frein sur une voiture, ou un coup de volant vers le côté. On sait avec quelle rapidité les impulsions de la pensée voyagent de la tête aux pieds. Nous voulons, dans le but de cette discussion, voyager instantanément. Imaginons que nous pouvons aller instantanément sur une planète qui reçoit la lumière qui a été émise de la Terre il y a trois mille ans. Ainsi, nous qui sommes sur cette lointaine planète recevrons la lumière envoyée de la Terre il y a trois mille ans. Supposons que nous disposions d'un télescope de type non encore imaginé avec lequel nous pouvons voir la surface de la Terre, ou interpréter les rayons de lumière qui nous parviennent, alors cette lumière envoyée il y a trois mille ans nous montrerait des scènes du monde qui se sont déroulées à ce moment-là. Nous pourrions voir la vie telle qu'elle était dans l'Égypte ancienne, nous pourrions voir le monde Occidental barbare où les gens couraient çà et là couverts de teinture de plantes ou même moins, et en Chine nous trouverions une très haute civilisation — tellement différente de ce qu'il y a à l'heure actuelle !

Si nous pouvions instantanément voyager plus près, nous verrions des images tout à fait différentes. Transportons-nous sur une planète qui est si éloignée de la Terre que la lumière prend mille ans pour voyager entre cette planète et la Terre. Alors, nous verrions des scènes de la Terre telles qu'elles se sont produites il y a mille ans ; nous verrions une haute civilisation en Inde, nous verrions la propagation du Christianisme partout dans le monde Occidental et peut-être certaines des invasions de l'Amérique du Sud. Le monde également nous paraîtrait quelque peu différent de son apparence actuelle parce que tout le temps un littoral change, la terre s'élève de la mer, les rives sont érodées. Au cours d'une vie pas beaucoup de différence n'est constatée, mais mille ans nous donneraient une chance de voir et d'apprécier la différence.

Pour le moment nous sommes sur un monde qui a les plus singulières limitations, nous ne sommes capables de percevoir et de recevoir des impressions que sur une gamme de fréquences très limitée. Si nous pouvions pleinement utiliser quelques-unes de nos aptitudes ‘hors du corps’ comme nous le pouvons dans le monde astral, nous verrions les choses sous un tout autre angle, nous percevrions que toute matière est réellement indestructible, que toute expérience qui s'est jamais produite sur le monde rayonne toujours de façon visible sous forme d'ondes. Avec des aptitudes spéciales nous pourrions capter ces ondes de la même façon que nous pouvons intercepter les ondes de lumière. Prenez comme simple exemple un projecteur de diapositives ordinaire ; vous allumez votre projecteur de diapositives dans une pièce sombre et vous mettez une diapositive dans l'endroit approprié. Si vous mettez un écran — un écran blanc de préférence — devant la lentille du projecteur à une certaine distance de celui-ci et concentrez la lumière sur l'écran, vous voyez une image. Mais si vous avez votre projecteur projetant son image à l'extérieur de la fenêtre et dans la noirceur au-delà, vous voyez seulement un léger faisceau de lumière sans image. Il s'ensuit que la lumière doit être interceptée, doit réfléchir sur quelque chose avant de pouvoir être totalement perçue et reconnue. Prenez une torche par une nuit claire et sans nuages ; vous pourriez voir un faible tracé de lumière, mais c'est seulement quand la lumière se pose sur un nuage ou un avion que vous pouvez réellement la voir pour ce qu'elle est.

Cela a longtemps été le rêve de l'Homme de faire une chose appelée ‘voyage dans le temps’. Cela, évidemment, est une conception fantastique quand on est dans la chair et sur la Terre, parce qu'ici dans la chair nous sommes tristement limités, nos corps sont des instruments des plus imparfaits et comme nous sommes ici pour apprendre, nous avons implanté en nous beaucoup de doute, beaucoup d'indécision et avant de pouvoir être convaincus, nous voulons une ‘preuve’ — soit la capacité de mettre une chose en pièces pour voir comment elle fonctionne et s'assurer qu'elle ne fonctionnera plus de nouveau. Quand nous nous transportons au-delà de la Terre dans l'astral, ou même au-delà de l'astral, un voyage dans le temps est aussi simple que l'est sur Terre une visite au cinéma ou au théâtre.

Le Document Akashique, donc, est une forme de vibration, pas nécessairement de vibrations lumineuses parce qu'il embrasse aussi le son. C'est une forme de vibration qui sur Terre n'a pas de terme pour le décrire. Le mieux que l'on puisse faire est de l'assimiler à une onde radio. Nous avons tout autour de nous en tout temps des ondes radio venant de toutes les parties du monde ; chacune d'elles apporte un programme différent, une langue différente, une musique différente, une heure différente. Il est possible que des ondes arrivent d'une certaine partie du monde qui contiennent un programme qui, pour nous, sera diffusé demain ! Toutes ces ondes nous arrivent constamment, mais nous n'en sommes pas conscients, et ce n'est que quand nous avons un dispositif mécanique que nous appelons un poste de radio que nous pouvons recevoir ces ondes et les ralentir afin de les rendre audibles et compréhensibles pour nous. Ici, avec un dispositif mécanique ou électrique, nous ralentissons les fréquences d'ondes radiophoniques et les convertissons en fréquences d'ondes audio. De façon presque semblable si, sur Terre, nous pouvions ralentir l'onde du Document Akashique, nous serions sans aucun doute capables de faire passer des scènes historiques authentiques à l'écran de télévision, et alors les historiens en piqueraient des crises quand ils verraient que l'histoire telle qu'imprimée dans les livres est complètement, complètement fausse !

Le Document Akashique, ce sont les vibrations indestructibles se composant de la somme totale des connaissances humaines qui émanent du monde, et de la même façon qu'un programme de radio est diffusé, il continue sans cesse. Tout ce qui s'est produit sur cette Terre existe toujours sous la forme de vibrations. Quand nous sortons du corps nous n'utilisons pas de dispositif spécial pour comprendre ces ondes ; nous n'utilisons rien pour les ralentir, car au contraire, en sortant du corps, nos propres ‘récepteurs d'ondes’ sont accélérés, ce qui fait qu'avec de la pratique, avec de l'entraînement, nous pouvons capter ce que nous appelons le Document Akashique.

Revenons-en à ce problème du dépassement de la lumière. Ce sera plus facile si nous oublions la lumière pour le moment et nous occupons plutôt du son, parce que le son est plus lent et nous n'avons pas besoin de si vastes distances avant d'obtenir des résultats. Supposons que vous vous teniez debout dans un endroit dégagé et entendiez soudainement le bruit d'un jet ultra-rapide. Vous entendez le son, mais il est inutile de lever la tête vers le point d'où le son semble venir, parce que le jet va plus vite que le son et sera donc en avance sur le son lui-même. Durant la Seconde Guerre Mondiale les missiles étaient lancés de l'Europe asservie pour provoquer la destruction en Angleterre. Les missiles s'abattaient sur les maisons, les détruisant et tuant les gens. La première alerte que les gens avaient que ces missiles étaient sur eux était le bruit de l'explosion, le fracas des chutes de pierres et les cris perçants des blessés. Plus tard, quand la poussière se dissipait quelque peu, venait le bruit de l'arrivée du missile ! Cette expérience tout à fait bizarre était causée par le fait que le missile voyageait tellement plus rapidement que le bruit qu'il faisait. C'était ainsi que le missile semait toute sa destruction avant que l'on en entende le bruit.

On peut se tenir au sommet d'une colline et regarder un canon placé peut-être au sommet d'une autre colline. On ne peut pas entendre l'obus du canon quand il est exactement au-dessus de soi, mais le bruit vient peu après quand l'obus est encore en pleine course dans le lointain. Nul n'a jamais été tué par un obus qu'il entendait, car l'obus arrive en premier et le bruit plus tard. C'est pourquoi il est si bizarre que les gens en temps de guerre aient l'habitude de se baisser vivement au bruit d'un obus passant au-dessus des têtes. En réalité, s'ils peuvent entendre le bruit cela signifie que l'obus est déjà passé. Le son est lent comparé à la vue ou à la lumière. Nous tenant encore au sommet de cette colline, nous pouvons voir un canon faire feu, nous pouvons voir l'éclair sortir de la gueule du canon et bien après — le temps dépendant de la distance que nous sommes du canon — nous entendons le bruit de l'obus passant au-dessus de nous. Il vous est sans doute arrivé d'observer un homme en train d'abattre un arbre ; l'homme se tiendra à quelque distance, vous verrez effectivement la hache frappant le tronc d'arbre et puis un court moment après, vous entendrez le ‘tonk-tonk’ du bruit. C'est une expérience que la plupart de nous avons faite.

Le Document Akashique contient la connaissance de tout ce qui s'est passé sur ce monde. Les mondes ailleurs ont leur propre Document Akashique de la même façon que les pays en dehors du nôtre ont leurs propres programmes de radio. Ceux qui savent comment le faire, peuvent se brancher sur le Document Akashique de n'importe quel monde, pas simplement le sien propre, et peuvent alors voir les événements de l'histoire, peuvent voir comment les livres d'histoire ont été falsifiés. Mais il y a plus dans le Document Akashique que de satisfaire une vaine curiosité — on peut examiner le Document Akashique et voir ce qui a mal tourné avec nos propres plans. Quand nous mourons à la Terre nous allons sur un autre plan d'existence où chacun d'entre nous doit faire face à ce qu'il a, ou ce qu'il n'a pas, fait ; nous voyons la totalité de notre vie passée à la vitesse de la pensée, nous la voyons à travers le Document Akashique, nous la voyons non seulement à partir du moment de notre naissance, mais à partir du moment où nous avons planifié comment et où nous allions naître. Alors, ayant cette connaissance, ayant vu nos erreurs, nous planifions de nouveau et essayons encore une fois, exactement comme un enfant à l'école qui voit ce qui a mal tourné grâce aux réponses des épreuves d'examen, reprend l'examen encore une fois.

Bien naturellement, cela prend un long, long entraînement avant d'être en mesure de voir le Document Akashique, mais avec de l'entraînement, avec de la pratique et de la foi, cela peut se faire et se fait effectivement constamment. Ne pensez-vous pas que nous pourrions faire une pause un moment et discuter cette chose appelée la ‘foi’ ?

 

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Les Formes-Pensées

 

(Extraits de L'Histoire de Rampa — 1960)

 

"Les prêtres de l'Égypte possédaient une science que le monde actuel a perdue, le pouvoir de créer des Formes-Pensées pour accomplir des tâches au-delà des capacités du corps humain. Mais cette science aurait fort bien pu ne pas s'éteindre, car n'importe qui, avec un peu de pratique et de persévérance, peut créer une forme-pensée qui agira pour le bien ou pour le mal.

"Quel est le poète qui a écrit : ‘Je suis le capitaine de mon âme’ ? Cet homme a dit là une vérité profonde, plus profonde qu'il ne le croyait, peut-être, car l'être humain est, en fait, le capitaine de son âme. Les Occidentaux s'intéressent aux choses matérielles, aux choses mécaniques, à tout ce qui touche au monde terrestre. Ils ont essayé d'explorer l'Espace, mais ils n'ont pas réussi à explorer le plus profond de tous les mystères : le sub-conscient de l'Homme ; car l'Homme est, pour les neuf dixièmes, sub-conscient, ce qui revient à dire qu'il n'est que pour un dixième dirigé par le conscient. Un dixième seulement du potentiel de l'être humain est soumis aux commandements de sa volonté. Si le conscient absorbe un dixième et demi de sa personnalité, alors l'homme est un génie, mais, sur cette Terre, les génies ne sont tels qu'en un seul domaine. Ils sont souvent très déficients dans les autres.

"Les Égyptiens qui vivaient aux temps des Pharaons connaissaient bien le pouvoir du sub-conscient. Ils enterraient leurs Pharaons dans des tombes profondes et grâce à leurs arts, à leur connaissance de l'humanité, ils forgeaient des sortilèges. Ils créaient des Formes-Pensées qui gardaient les sépulcres des Pharaons défunts et empêchaient les intrus d'y entrer, sous peine de graves maladies.

"Vous pouvez créer des Formes-Pensées qui feront le bien, mais faites en sorte qu'elles soient vraiment bénéfiques, car une Forme-Pensée ne peut distinguer le bien du mal. Elle servira l'un comme l'autre mais, en fin de compte, la Forme-Pensée maléfique attirera la vengeance sur son créateur.

"Le conte d'Aladin n'est autre que l'histoire d'une Forme-Pensée que l'on a pu faire apparaître. Elle est fondée sur une des vieilles légendes chinoises, qui sont littéralement vraies.

"L'imagination est la plus grande force de la Terre. Malheureusement ce terme est mal compris. Quand on parle d'imagination, on pense aussitôt à un être frustré, en proie à des névroses, alors que rien n'est plus éloigné de la vérité. Tous les grands artistes, tous les grands peintres, tous les grands écrivains doivent posséder une imagination brillante, maîtrisée, sinon ils seraient incapables de se représenter sous sa forme définitive la chose qu'ils s'efforcent de créer.

"Si, dans la vie quotidienne, nous exploitions l'imagination, nous accomplirions ce que nous considérons à présent comme des miracles. Il peut arriver, par exemple, qu'un être qui nous est cher souffre d'une maladie à laquelle la médecine n'a pas encore trouvé remède. Cette personne est susceptible de guérir, si l'on crée une Forme-Pensée qui entrera en contact avec le Moi Supérieur du malade et qui aidera ce Moi Supérieur à se matérialiser pour créer de nouvelles parties d'organes. C'est ainsi qu'un diabétique pourrait, avec l'aide adéquate, recréer les parties endommagées du pancréas qui ont causé le mal.

"Comment pouvons-nous créer une Forme-Pensée ? Eh bien, c'est facile. Nous allons en parler maintenant. Il faut d'abord décider ce que l'on veut obtenir et être certain que cela soit pour le bien. Puis il faut faire entrer l'imagination en jeu, visualiser avec exactitude le résultat cherché. Supposons qu'une personne ait un organe attaqué par la maladie. Si nous voulons créer une Forme-Pensée qui lui vienne en aide, nous devons visualiser avec exactitude cette personne debout devant nous. Nous devons essayer de visualiser l'organe affecté. Ayant l'organe affecté en image devant nous, nous devons le visualiser en train de guérir et nous devons transmettre une affirmation positive. Ainsi, nous créons cette Forme-Pensée en visualisant la personne, nous imaginons la Forme-Pensée debout à côté de la personne atteinte et avec des pouvoirs supra-normaux, pénétrant à l'intérieur du corps de cette personne malade et faisant disparaître la maladie par un contact qui guérit.

"À tout moment nous devons parler d'une voix ferme et positive à la Forme-Pensée que nous avons créée. À aucun moment il ne doit y avoir le moindre soupçon de négativité, ni d'indécision. Nous devons employer le langage le plus simple possible et de la manière la plus directe possible. Nous devons lui parler comme si nous nous adressions à un enfant très retardé, parce que cette Forme-Pensée est dépourvue de raison et ne peut accepter qu'un commandement direct ou une simple déclaration.

"S'il y a une plaie sur un organe, nous devons dire à la Forme-Pensée : ‘À présent, tu vas guérir tel ou tel organe. Le tissu est en train de se reconstituer.’ Il faut répéter ces mots plusieurs fois par jour et si vous visualisez votre Forme-Pensée en train d'agir, alors elle agira. Elle le faisait chez les Égyptiens, elle peut le faire à l'époque actuelle.

"On connaît de nombreux cas authentiques où les tombes ont été hantées par une silhouette spectrale. Cela s'explique par le fait que les morts, ou d'autres gens, ont pensé avec une force telle qu'ils ont véritablement créé un ectoplasme. Aux temps des Pharaons, les Égyptiens enterraient le corps embaumé des monarques, mais ils avaient recours à des mesures extrêmes afin que, même après des millénaires, leurs Formes-Pensées gardent leur pouvoir. Ils infligeaient à des esclaves une mort lente et cruelle, leur affirmant qu'ils cesseraient de souffrir dans l'autre monde si, en mourant, ils fournissaient la substance nécessaire à la création d'une Forme-Pensée solide. Les documents archéologiques font état de cas de hantises et de malédictions dont les profanateurs de tombes ont été victimes. Ces phénomènes ne sont que le résultat de lois absolument naturelles, absolument normales.

"N'importe qui, avec un peu de pratique, est en mesure d'émettre des Formes-Pensées, mais c'est le Bien qu'il faut vouloir, car si vous cherchez à faire le Mal, la Forme-Pensée se retournera contre vous et vous causera le plus grand tort, sur les plans physique, mental ou astral."

 

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L'hypnotisme

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

L'esprit sub-conscient n'a pas de pouvoir de discrimination, pas de pouvoir de raisonnement, pas de pouvoir de logique, aussi si nous pouvons forcer une suggestion à travers l'écran qui existe normalement entre le conscient et le sub-conscient, nous pouvons amener le sub-conscient à se conduire comme nous le voulons ! Si nous concentrons l'attention consciente sur une seule pensée, nous augmentons alors la suggestibilité. Si nous communiquons à une personne la pensée qu'elle sera hypnotisée et qu'elle y croit, alors elle sera hypnotisée parce que cet écran sera abaissé à ce moment-là. Plusieurs personnes se vantent qu'elles ne peuvent pas être hypnotisées, mais elles s'en vantent avec trop de volubilité. En niant leur sensibilité à l'hypnose elles ne font que l'intensifier parce que, encore une fois, dans toute bataille entre l'imagination et la volonté, l'imagination gagne toujours. Les gens feront des efforts de volonté pour ne pas être hypnotisés. C'est alors comme si l'imagination se soulevait d'indignation en disant : "Tu VAS bel et bien être hypnotisé !" Et le sujet ‘succombe’ avant même de savoir ce qui lui arrive.

Bien sûr, vous savez comment on se fait hypnotiser. Cela ne nous fera pas de mal, toutefois, de revoir les faits de nouveau. La première chose à faire est d'avoir une méthode pour attirer l'attention d'une personne afin que l'esprit conscient, qui ne peut avoir qu'une seule pensée à la fois, soit tenu captif, et alors les suggestions peuvent s'insinuer dans le sub-conscient.

Habituellement l'hypnotiseur a un bouton brillant ou un morceau de verre, ou tout autre gadget, et il demande à son sujet de concentrer consciemment son attention sur cet objet scintillant, et de concentrer son attention résolument sur cet objet. Tout l'objectif de ceci, nous le répétons, est d'engager ainsi l'esprit conscient afin qu'il ne puisse pas s'apercevoir qu'il se passe certaines choses derrière son dos !

L'hypnotiseur tiendra un objet légèrement au-dessus de la hauteur de l''œil, parce qu'en regardant à ce niveau les yeux d'une personne sont mis dans une position anormale d'effort. Elle tend les muscles des yeux et des paupières aussi, et les muscles des paupières sont définitivement les muscles les plus faibles du corps humain, et se fatiguent plus rapidement que ne le fait tout autre muscle.

Quelques secondes et les yeux se fatiguent, ils commencent à larmoyer. C'est chose toute simple alors pour l'hypnotiseur de déclarer que les yeux sont fatigués et que la personne veut dormir. Évidemment qu'elle veut fermer les yeux puisque l'hypnotiseur a justement pris soin d'en fatiguer les muscles ! La monotonie mortelle de se faire répéter que les yeux sont fatigués ennuie le sujet et abat sa garde — sa vigilance. Bien franchement il est totalement ennuyé avec toute cette affaire et serait bien heureux de dormir pour avoir quelque chose d'autre à faire !

Quand ceci a été fait à quelques reprises la suggestibilité du sujet a augmenté, c'est-à-dire qu'il a formé l'habitude de se laisser influencer par l'hypnotisme. Ainsi, quand une personne — l'hypnotiseur — dit que les yeux du sujet se fatiguent, le sujet accepte cela sans la moindre hésitation parce que les expériences précédentes lui ont prouvé que vraiment ses yeux se fatiguaient dans ces conditions. De cette façon, le sujet place de plus en plus de foi dans les déclarations de l'hypnotiseur.

L'esprit sub-conscient est tout à fait dépourvu d'esprit critique, il n'est pas en mesure de distinguer ; donc si l'esprit conscient peut accepter la proposition que les yeux se fatiguent quand l'hypnotiseur le dit, alors le sub-conscient acceptera lui aussi qu'il ne devra y avoir aucune douleur quand l'hypnotiseur le dira. Dans ce cas, un hypnotiseur qui connaît son métier peut voir à ce qu'une femme ait un accouchement complètement indolore, ou à ce qu'un patient ait une extraction dentaire sans aucune douleur ni même aucune gêne. C'est quelque chose de vraiment très simple et qui ne demande qu'un peu de pratique.

Toute l'affaire, donc, tient dans le fait qu'une personne qui va être hypnotisée a accepté les déclarations de l'hypnotiseur. Autrement dit, le sujet s'est fait dire que ses yeux se fatiguaient. Sa propre expérience lui a prouvé que ses yeux se fatiguaient. Il s'est fait dire par l'hypnotiseur qu'il se sentirait beaucoup mieux s'il fermait les yeux, et quand il les a fermés il s'est vraiment senti beaucoup plus à l'aise.

Un hypnotiseur doit toujours s'assurer que ses déclarations sont parfaitement crues par la personne hypnotisée. Il est inutile de dire à une personne qu'elle est debout quand de toute évidence elle est couchée. La plupart des hypnotiseurs diront une certaine chose au sujet seulement après que la chose ait été prouvée. Par exemple : —

L'hypnotiseur peut dire au sujet d'étendre un bras de toute sa longueur. Il répétera cela d'une voix monotone pendant un moment et puis, quand il voit que le bras du sujet se fatigue, il dira : "Votre bras se fatigue, votre bras devient lourd, votre bras se fatigue." Le sujet peut facilement accepter cette remarque parce que c'est l'évidence-même qu'il se fatigue, mais dans son léger état de transe, il n'est pas en mesure de dire à l'hypnotiseur : "Espèce d'idiot ! Bien sûr qu'il se fatigue à être tenu ainsi en l'air !" Au lieu de cela, il croit simplement que l'hypnotiseur a un certain pouvoir, une certaine capacité qui lui fait faire tout ce qui lui est ordonné.

Dans les années à venir les docteurs et les chirurgiens auront de plus en plus recours aux méthodes hypnotiques parce qu'il n'y a aucune répercussion avec l'hypnotisme, rien de douloureux, rien du tout d'inquiétant. L'hypnotisme est naturel et presque tout le monde est sensible aux ordres hypnotiques. Plus une personne affirme qu'elle ne peut pas être hypnotisée, plus il est facile d'hypnotiser cette personne.

Nous ne sommes pas intéressés à hypnotiser d'autres personnes, toutefois, parce qu'à moins d'être entre des mains hautement qualifiées, cela peut être quelque chose de très dangereux et maléfique. Nous sommes intéressés à vous aider à vous hypnotiser vous-même, parce que si vous vous hypnotisez vous pourrez vous débarrasser de mauvaises habitudes, vous pourrez vous guérir de vos faiblesses, vous pourrez augmenter votre température par temps froid, et faire beaucoup d'autres choses utiles comme cela.

Nous n'allons pas vous enseigner comment hypnotiser les autres parce que nous considérons que c'est dangereux à moins d'avoir des années d'expérience. Il y a certains facteurs au sujet de l'hypnotisme que nous allons mentionner, toutefois, et dans la Leçon suivante nous allons nous occuper de l'hypnotisme de soi ou auto-hypnose.

On dit en Occident que personne ne peut être hypnotisé instantanément. C'est inexact. N'importe qui peut être hypnotisé instantanément par quelqu'un qui a été formé selon certaines méthodes Orientales. Heureusement, peu d'Occidentaux ont été ainsi formés.

On déclare également que personne ne peut être hypnotisé et contraint de faire une chose en opposition avec son propre code moral. Ici encore, c'est faux, c'est absolument faux.

On ne peut pas aller trouver un homme droit, intègre, l'hypnotiser et lui dire : "Vous allez maintenant aller braquer une banque !". Le sujet ne le ferait pas, il se réveillerait plutôt. Mais un hypnotiseur habile peut présenter ses ordres et ses paroles d'une façon que le sujet hypnotisé croit qu'il participe à une pièce de théâtre ou à un jeu.

Il est possible, par exemple, qu'un hypnotiseur fasse faire de très mauvaises choses à une autre personne. Tout ce qu'il a à faire est de persuader le sujet, par des paroles et des suggestions soigneusement choisies, qu'il est en compagnie d'un être aimé, un être en qui il a confiance, ou encore, qu'il joue. Nous ne nous proposons pas de traiter plus avant sur cet aspect particulier, parce que l'hypnotisme est vraiment une chose terriblement dangereuse entre des mains sans scrupule, et des mains inexpérimentées. Nous suggérons que vous n'ayez absolument rien à voir avec l'hypnotisme, à moins que ce ne soit pour un traitement sous les soins d'un médecin réputé, hautement expérimenté, hautement qualifié.

Avec l'auto-hypnose, ou hypnotisme de soi, si vous suivez nos instructions vous ne pouvez vous faire de mal et vous ne pouvez faire de mal à quelqu'un d'autre. Au contraire, vous pouvez vous faire beaucoup de bien et peut-être à d'autres personnes aussi.

 

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La psychométrie

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

La psychométrie peut être appelée ‘voyance par les doigts’. Chacun a eu une certaine forme de cette expérience, par exemple, prendre un tas de pièces de monnaie et demander à une personne d'en tenir une seule pendant quelques minutes. Ensuite, si cette pièce de monnaie est remise avec les autres vous serez capable de la retrouver parce qu'elle sera plus chaude que le reste. Ceci, bien sûr, n'est qu'une petite chose élémentaire qui n'a aucune place en dehors de la scène.

Par psychométrie nous voulons dire la capacité de prendre un objet et de connaître son origine, ce qui lui est arrivé, à qui il a appartenu et l'état d'esprit de la personne. Vous pouvez souvent obtenir une sorte de psychométrie quand vous sentez qu'un objet a été dans un cadre heureux ou dans un cadre désagréable.

Vous pouvez pratiquer la psychométrie en demandant l'aide d'un ami compréhensif. Voici comment vous devriez procéder :

En supposant que votre ami soit bien disposé à votre égard et désire vous voir progresser, nous vous suggérons de lui demander de se laver les mains et de ramasser ensuite une pierre ou un caillou. Cela aussi doit être lavé avec du savon et de l'eau et bien rincé. Votre ami devra ensuite soigneusement sécher ses mains et la pierre, puis, en tenant la pierre dans sa main gauche, il devra penser fortement pendant environ une minute, il devra penser à une chose — ce pourrait être à la couleur noire ou à la couleur blanche, à la bonne ou la mauvaise humeur — ce qu'il pense n'a aucune importance aussi longtemps qu'il pense fortement à un sujet pendant environ une minute. L'ayant fait, il devra envelopper la pierre dans un mouchoir propre ou un mouchoir en papier et vous la remettre. Vous ne devez pas la déballer alors, mais attendre jusqu'à ce que vous soyez seul dans votre ‘chambre de contemplation’. Nous allons encore faire une digression !

Nous avons dit ‘avec la main gauche’ et permettez-nous d'en expliquer d'abord la raison. Selon la tradition ésotérique la main droite est censée être la main pratique, la main consacrée aux choses du monde. La main gauche est la main spirituelle, celle qui est consacrée aux choses métaphysiques. À condition que vous soyez normalement droitier, vous obtiendrez alors de meilleurs résultats en utilisant votre main gauche ‘ésotérique’ pour la psychométrie. Si vous êtes de ceux qui sont gauchers, alors vous utiliserez votre main droite dans le sens métaphysique. Il est à remarquer que vous pouvez souvent obtenir des résultats avec la main gauche quand vous ne le pouvez pas avec la main droite.

Quand vous serez dans votre chambre de contemplation, vous devrez vous laver les mains très soigneusement, puis les rincer avant de les sécher parce que si vous ne le faites pas vous aurez d'autres impressions sur vos mains et vous ne voulez qu'une seule impression pour cette expérience. Allongez-vous, installez-vous confortablement, et dans ce cas-ci cela n'a pas d'importance qu'il y ait beaucoup ou peu de lumière ; vous pouvez avoir toutes les lampes allumées ou vous pouvez être dans une obscurité complète. Déballez alors la pierre, ou ce que c'était, et prenez-la avec votre main gauche, voyez à ce qu'elle roule au centre de votre paume gauche. N'y pensez pas, ne vous en occupez pas, laissez simplement votre esprit se vider, ne pensez à rien. Vous allez ensuite ressentir un très léger picotement dans la main gauche et obtiendrez alors une impression, probablement ce que votre ami a essayé de vous faire comprendre. Vous pouvez tout aussi bien recevoir l'impression qu'il pense en fait que vous êtes engagé dans un truc de cinglé ! Si vous pratiquez ceci vous constaterez que, pourvu que vous soyez tranquille, vous pouvez capter les plus intéressantes impressions. Quand votre ami en aura assez de vous aider, vous le faites par vous-même ; vous sortez quelque part, vous ramassez un caillou qu'aucun homme n'a touché, à votre connaissance. C'est facile si vous êtes au bord de la mer, ou bien vous pouvez creuser la terre pour une pierre. En pratiquant vous obtiendrez vraiment de remarquables résultats ; vous pouvez, par exemple, ramasser un caillou et connaître le moment où il faisait partie d'une montagne, comment il a été emporté par une rivière et jusque dans la mer. Les informations que l'on peut capter par psychométrie sont vraiment étonnantes, mais là encore, cela demande beaucoup de pratique et vous devez garder votre esprit tranquille.

Il est possible de prendre une lettre qui est toujours dans une enveloppe et être conscient de la tendance générale du contenu. Il est aussi possible de prendre une lettre écrite dans une langue étrangère et, en passant légèrement le bout des doigts de la main gauche sur la surface, vous capterez la signification de la lettre bien que vous ne compreniez pas les mots individuels. C'est tout à fait infaillible avec de la pratique, mais ne le faites jamais juste pour prouver que vous pouvez faire pareille chose à l'intention des autres.

 

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La télépathie

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

 

Quand nous sommes tranquilles nous pouvons capter toutes sortes d'impressions. Ce sont simplement les ondes radio des autres personnes qui entrent et sont absorbées par notre propre cerveau réceptif. Vous conviendrez avec moi que la plupart des gens ont des ‘pressentiments’. La plupart des gens à un moment ou un autre ont eu une très étrange impression que quelque chose allait se produire, ou qu'ils devaient agir d'une façon spécifique. Les gens qui n'en savent pas plus appellent cela un ‘pressentiment’. En réalité c'est simplement de la télépathie inconsciente, ou sub-consciente, c'est-à-dire que la personne qui a le ‘pressentiment’ a capté un message télépathique envoyé consciemment ou inconsciemment par une autre personne.

L'intuition est le même genre de chose ; on dit — à juste titre — que les femmes possèdent plus d'intuition que les hommes. Les femmes pourraient être de plus grandes télépathes que l'homme moyen si elles ne parlaient pas tant ! On dit que le cerveau féminin est plus petit que celui du mâle, mais bien sûr cela n'a pas la moindre importance. Un tas d'âneries ont été écrites au sujet de la taille du cerveau affectant la capacité de l'intelligence. Sur la même base, nous supposons qu'un éléphant devrait être un génie comparé aux normes humaines ! Le cerveau féminin peut ‘résonner’ en harmonie avec les messages qui arrivent et, de nouveau en termes de radio, le cerveau féminin est un poste de radio qui peut être plus facilement ajusté à une station que le cerveau masculin. C'est une question de simplicité si vous préférez cette explication. Vous rappelez-vous le très ancien poste de radio que votre père ou votre grand-père avait ? Il y avait des boutons et des cadrans partout, et c'était pratiquement une prouesse d'ingénierie de se régler sur la station locale. On devait mettre au point des circuits de contrôle de filament pour s'assurer que les tubes étaient à la bonne tension. On devait faire la mise au point avec une paire de boutons de mouvement lent, souvent on devait également déplacer des bobines, et puis il y avait le contrôle du volume. Votre grand-père vous expliquera comment fonctionnait les premières radios. Maintenant — eh bien, maintenant on a une radio de poche, on l'allume, on déplace un bouton peut-être avec un doigt, et on a un programme qui peut venir de l'autre bout du monde. Le cerveau féminin est ainsi, il est plus facile à ajuster que le cerveau masculin.

Nous vous rappellerons également le cas des jumeaux identiques. C'est un fait établi que des jumeaux identiques sont pratiquement toujours en contact mutuel, quelle que soit la distance qui les sépare physiquement. Vous pouvez avoir un jumeau en Amérique du Nord et l'autre jumeau en Amérique du Sud et vous obtiendrez des rapports d'événements arrivant à la paire simultanément, vous entendrez dire que chacun sait ce que l'autre fait. C'est parce que ces deux individus proviennent d'une seule cellule, proviennent d'un seul œuf, et ainsi leurs cerveaux sont comme une paire de récepteurs ou d'émetteurs radio soigneusement assortis. Ils sont ‘branchés’ sans aucun effort du tout de la part des propriétaires.

Maintenant vous voudrez savoir comment vous pouvez communiquer par télépathie, car vous pouvez le faire avec de la pratique et avec de la foi, mais peu importe à quel point vous pratiquez, peu importe à quel point vous avez la foi, vous n'y arriverez pas à moins que vous n'ayez notre vieil ami le calme intérieur. Voici la meilleure façon de pratiquer : —

Pendant un jour ou deux, dites-vous que tel ou tel jour à tel ou tel moment vous allez rendre votre cerveau réceptif pour pouvoir capter tout d'abord des impressions générales, puis des messages télépathiques définis. Inlassablement, répétez-vous, affirmez à vous-même que vous allez réussir.

Au jour pré-déterminé, de préférence en soirée, retirez-vous dans votre chambre. Assurez-vous que les lumières sont faibles et que la température est agréable, confortable pour vous. Allongez-vous alors dans la position que vous trouvez la plus confortable. Ayez dans la main une photographie d'une personne à qui vous êtes très attaché. La lumière devrait être derrière vous afin d'éclairer ou d'illuminer la photographie. Respirez profondément pendant quelques minutes, puis libérez votre esprit de toutes pensées sans rapport, pensez à la personne dont la photographie est dans votre main, regardez la photographie, visualisez la personne debout devant vous. Qu'est-ce que cette personne vous dirait ? Qu'est-ce que vous lui répondriez ? Formulez vos pensées. Vous pouvez, si vous voulez, dire ‘Parle-moi — Parle-moi’. Puis attendez la réponse. Si vous êtes calme, si vous avez la foi, vous recevrez une inspiration dans votre cerveau. D'abord, vous serez enclin à mettre cela sur le compte de l'imagination, mais ce n'est pas de l'imagination, c'est la réalité. Si vous rejetez cela en vous disant que ce n'est que vaine imagination, vous allez rejeter la télépathie.

Le moyen le plus facile d'acquérir des facultés télépathiques est de travailler avec une personne que vous connaissez très bien et avec qui vous avez les plus intimes rapports d'amitié. Vous devriez discuter tous deux de ce que vous allez faire, vous devriez tous deux convenir qu'à telle ou telle date, à telle ou telle heure vous allez entrer en contact télépathique l'un avec l'autre. Vous devriez tous deux vous retirer dans vos chambres, peu importe la distance qui vous sépare, les continents peuvent même être différents, car la distance est sans objet. Mais vous devez vous assurer que vous tenez compte de la différence horaire, par exemple — Buenos Aires peut être deux heures en avance sur l'heure de New York. Vous devez en tenir compte, car autrement votre expérience échouera. Vous devez également vous mettre d'accord sur qui va transmettre et qui va recevoir. Vous pouvez le faire facilement si vous synchronisez vos montres sur l'heure de Greenwich qui permettra d'éviter toute possibilité de confusion. On peut obtenir l'heure de Greenwich à peu près n'importe où, et si vous décidez de transmettre d'abord, après dix minutes, ni plus ni moins, mais à un intervalle fixe de temps déterminé, votre ami retransmettra. Les deux ou trois premières fois vous ne réussirez pas nécessairement, mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Rappelez-vous qu'un bébé ne peut pas marcher dès sa première tentative, le bébé doit pratiquer et tomber et ramper. Vous ne réussirez pas nécessairement à votre première tentative de télépathie, mais encore une fois, c'est en forgeant que l'on devient forgeron.

Quand vous pouvez envoyer un message télépathique à un ami, ou en recevoir un, vous êtes alors sur la bonne voie pour capter les pensées des autres, mais vous pouvez seulement capter leurs pensées à condition que vous n'ayez aucune mauvaise intention envers eux. Nous allons faire ici une de nos célèbres digressions !

Vous ne pouvez jamais, jamais, jamais utiliser la télépathie ou la clairvoyance ou la psychométrie pour faire du tort à une autre personne, ni aucune autre personne ne peut vous nuire non plus par ces moyens. On a souvent dit que si une personne méchante était télépathe ou clairvoyante elle pourrait faire chanter des gens qui auraient commis une quelconque petite faute, mais ce n'est absolument pas le cas, c'est impossible. Vous ne pouvez pas avoir la lumière et l'obscurité en même temps au même endroit, et vous ne pouvez pas utiliser la télépathie pour faire le mal, c'est une loi absolument inexorable de la métaphysique. Aussi — ne vous alarmez pas, les gens ne lisent pas vos pensées pour vous faire du tort. Sans doute plusieurs aimeraient le faire, mais ils ne le peuvent pas. Nous mentionnons ceci à cause de la peur qu'ont tant de gens qu'une personne puisse connaître par télépathie toutes leurs peurs les plus secrètes et leurs phobies. Il est vrai qu'une personne à l'esprit le plus pur pourrait capter vos pensées, pourrait voir par votre Aura quels sont vos points faibles, mais la personne pure n'envisagerait jamais même pour un seul instant l'idée de faire une telle chose, et la personne impure en manque définitivement la capacité.

Nous vous suggérons de pratiquer la télépathie avec un ami, mais si vous ne pouvez pas obtenir la coopération d'un ami, détendez-vous comme nous l'avons dit et laissez les pensées venir à vous. Vous constaterez tout d'abord que votre tête est un bourdonnement de pensées contradictoires, comme quand vous entrez dans une foule. Il y a un brouhaha de conversations, juste un bruit horrible, tout le monde semble parler en même temps à tue-tête. Mais si vous essayez, vous pouvez distinguer une voix. Vous pouvez le faire aussi en télépathie. Pratiquez, vous devez pratiquer et avoir la foi et alors, à condition que vous conserviez votre calme à propos de tout ceci et que vous n'ayez aucune intention de faire du tort à une autre personne, vous pourrez devenir télépathe.

 

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La clairvoyance

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Si vous voulez voir par clairvoyance vous aurez besoin d'un cristal ou de quelque chose qui brille. Si vous avez une bague ornée d'un solitaire c'est aussi bien qu'un cristal et certainement moins lourd à tenir ! Ici encore vous devrez vous installer confortablement et devrez vous assurer que l'éclairage soit vraiment très tamisé. Supposons, cependant, que vous ayez investi dans un cristal —

Vous vous reposez complètement à l'aise dans votre chambre le soir. Vos rideaux ou vos toiles ont été tirés pour couper tous les rayons de lumière directs. La chambre est si sombre que vous pouvez à peine voir le contour du cristal. Il fait si sombre que vous ne pouvez certainement voir aucun point de lumière dans le cristal. Plutôt, le tout est flou, presque ‘pas là’, vous savez que vous le tenez, vous savez que vous pouvez voir ‘quelque chose’. Continuez à regarder dans le cristal sans essayer de voir quoi que ce soit, regardez dans le cristal comme si vous regardiez très, très loin. Ce cristal sera seulement à quelques pouces (cm) de vous, mais vous devez plutôt regarder à des milles (km). Alors, vous allez voir le cristal commencer graduellement à se brouiller, vous allez voir des nuages blancs se former et le cristal, au lieu d'être apparemment de verre clair, apparaîtra comme plein de lait. Maintenant arrive le moment critique, ne sursautez pas, ne vous alarmez pas comme le font tant de gens, parce qu'à l'étape suivante —

La blancheur se dissipe comme des rideaux qui sont tirés pour dévoiler une scène. Votre cristal s'est envolé — il a disparu — et à sa place vous voyez le monde. Vous le contemplez comme un Dieu de l'Olympe pourrait regarder le monde, vous voyez peut-être des nuages avec un continent en dessous, vous avez une sensation de chute, vous pouvez même vous pencher un peu involontairement. Essayez de contrôler cela parce que si vous sursautez vous allez ‘perdre le tableau’ et aurez à tout recommencer une autre nuit. Mais supposons que vous ne sursautiez pas, alors vous aurez l'impression que vous accélérez dans votre descente et que le monde devient de plus en plus grand, vous constaterez que les continents se déroulent au-dessous de vous et puis, vous en viendrez à une halte à un endroit particulier. Vous pourriez voir une scène historique, vous pourriez même sembler atterrir au milieu d'une guerre et vous apercevoir qu'un char fonce sur vous. Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter parce que le char ne peut pas vous blesser, il passera directement à travers vous et vous ne vous en apercevrez même pas. Vous constaterez peut-être que vous voyez apparemment à travers les yeux de quelqu'un d'autre, vous ne pouvez pas voir le visage de la personne, mais vous pouvez voir tout ce qu'elle voit. De nouveau, ne vous alarmez pas, ne vous permettez pas de sursauter, vous allez voir très clairement, très distinctement, et malgré qu'en fait vous n'entendiez pas un son, vous saurez tout ce qui se dit. C'est ainsi que les choses se passent en clairvoyance. C'est une chose très facile pourvu que — encore une fois — vous ayez la foi.

Certaines personnes ne voient pas réellement une scène, certaines personnes obtiennent toutes les impressions sans réellement VOIR. Ceci arrive souvent à quelqu'un qui est engagé dans les affaires. Nous pouvons avoir une personne vraiment très clairvoyante, mais si cette personne est engagée dans les affaires ou le commerce, il y a alors souvent une attitude sceptique qui rend difficile le fait de réellement voir une scène ; la personne pense sub-consciemment qu'une telle chose ne peut pas être, et comme la clairvoyance ne peut pas être complètement niée, la personne obtient des impressions ‘quelque part dans la tête’ qui sont, néanmoins, aussi réelles que des images.

Avec de la pratique vous pouvez voir par clairvoyance. Avec de la pratique vous pouvez visiter n'importe quelle période de l'histoire du monde et voir ce que cette histoire était réellement. Vous serez amusé et stupéfié quand vous constaterez que le plus souvent cette histoire ne s'est pas produite telle que racontée dans les livres d'histoires, car l'histoire telle qu'elle est écrite reflète la politique de l'époque. Nous pouvons voir comment la chose se produit avec le cas de l'Allemagne d'Hitler et celui de la Russie Soviétique !

 

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Les ‘voyants’

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965)

 

Beaucoup de gens pensent que les ‘voyants’ sont toujours en train de regarder l'Aura d'une personne, toujours en train de lire les pensées de quelqu'un. Comme ils se trompent ! Une personne qui a des aptitudes télépathiques, ou des pouvoirs de clairvoyance, n'est pas toujours en train de lire les pensées ou d'examiner l'Aura de ses amis ou de ses ennemies. Certaines des choses que nous pourrions voir seraient beaucoup trop désagréables, beaucoup trop peu flatteuses. Certaines d'entre elles feraient en effet éclater le ballon de notre propre importance imaginée ! Il y a beaucoup trop d'autres choses à faire. Nous avons à l'esprit une certaine personne qui nous rend visite parfois ; elle commencera une phrase en disant trois ou quatre mots pour s'interrompre alors avec un "mais je n'ai pas besoin de vous dire quoi que ce soit, n'est-ce pas ? Vous savez tout simplement en me regardant, pas vrai ?" Ce n'est pas le cas ! Nous pouvons ‘tout savoir’, mais ce serait moralement mal de le faire. Ne craignez pas les voyants, les occultistes, les clairvoyants et autres, car s'ils sont de bonne moralité ils ne mettront pas le nez dans vos affaires privées même sur votre invitation. S'ils ne sont pas de bonne moralité ils ne peuvent le faire de toute façon ! Nous voulons vous dire ici que la ‘voyante’ des rues qui vous prédit l'avenir pour une bagatelle n'a aucun pouvoir réel de ‘voyance’. C'est généralement une pauvre vieille femme qui ne peut gagner sa vie d'une autre façon. Probablement qu'à une certaine époque elle a eu des dons de voyance, mais vous ne pouvez pas faire de telles choses sur une base commerciale, vous ne pouvez pas dire à une personne des choses sur elle-même par clairvoyance, parce que le simple fait de l'échange monétaire fait décliner la capacité télépathique. Et la voyante de rue ne peut pas toujours ‘voir’ ; cependant, si elle a pris de l'argent elle doit faire une sorte de mise en scène. Étant une assez bonne psychologue même sans formation, elle vous laissera parler et vous dira alors les choses que vous lui avez dites, et vous, étant dupé par le terme ‘voyante’, vous exclamerez avec étonnement de ce qu'elle vous ait dit précisément ce que vous vouliez savoir !

N'ayez aucune crainte que les clairvoyants regardent dans vos affaires ; seriez-vous heureux à l'idée que, occupé dans votre propre maison à écrire peut-être une lettre, quelqu'un entre dans la pièce et, se penchant au-dessus de votre épaule, lise ce que vous êtes en train d'écrire ? Aimeriez-vous que cette personne fouille dans vos choses en ramassant ceci, lisant cela et apprenant tout à votre sujet, sachant tout ce que vous avez, tout ce à quoi vous pensez ? Aimeriez-vous croire qu'une personne est tout le temps branchée à toutes vos conversations téléphoniques ? Bien sûr que non ! Redisons encore une fois qu'une personne de bonne moralité ne lira pas tout le temps vos pensées et qu'une personne de mauvaise moralité n'en a certainement pas la capacité ! C'est une loi de l'occulte ; une personne de mauvaise moralité n'est pas clairvoyante. Vous pouvez entendre un tas d'histoires à propos d'une personne qui voit ceci et cela et autre chose. Écartez-en neuf cent quatre-vingt-dix-neuf pour cent !

Un clairvoyant attendra toujours que vous lui disiez ce que vous souhaitez discuter. Le clairvoyant ne s'immiscera pas dans l'intimité de vos pensées ou de votre Aura, pas même si vous invitez ce clairvoyant à le faire. Il existe certaines lois de l'occultisme auxquelles on doit adhérer le plus rigidement, car si on viole ces lois on peut être puni de la même façon que l'on peut être puni si l'on enfreint une loi de l'homme sur Terre. Dites au clairvoyant ce que vous voulez lui dire — il ou elle saura si vous dites la vérité. Cela, nous sommes d'accord pour l'admettre ! Dites au clairvoyant tout ce que vous voulez, mais soyez certain que si vous le faites vous lui dites la vérité, autrement vous ne tromperez que vous-même et en aucune façon ne tromperez le clairvoyant !

Alors — souvenez-vous encore une fois, un bon ‘voyant’ ‘ne lira pas vos pensées’ et un mauvais NE LE PEUT PAS !

 

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La Voie Médiane et ses lois

 

(Extraits de Vous, pour toujours — 1965

& Le Troisième Œil — 1956)

 

La Voie du Milieu est un Mode de Vie Oriental. Cela signifie que vous ne devez pas être trop mauvais, mais que d'autre part vous ne devez pas être trop bon non plus ; vous devez être quelque chose entre les deux. Si vous êtes trop mauvais vous serez arrêté par la police ; si vous êtes trop bon, vous serez alors un modèle de vertu prétentieux ou bien vous serez incapable de rester sur cette Terre, parce que c'est un fait que même les Plus Grandes Entités qui viennent sur ce triste monde qui est le nôtre doivent prendre une certaine forme de handicap, une certaine bizarrerie de caractère afin de ne pas être parfaits quand ils sont sur Terre, car rien de parfait ne peut exister sur ce monde imparfait.

Encore une fois, n'essayez pas trop durement, essayez de faire les choses naturellement, dans les limites de la raison, dans les limites de vos capacités. Vous n'avez pas à offrir votre adhésion servile à tout ce que les autres disent. Utilisez votre bon sens, adaptez une chose ou une déclaration pour qu'elle vous convienne. Nous pourrions dire : "Voici un tissu rouge", mais vous pourriez le voir différemment ; pour vous il pourrait bien être rose ou orange ou même pourpre clair, tout dépend des conditions sous lesquelles vous voyez ce tissu ; votre éclairage peut différer de notre éclairage, votre vue peut différer de la nôtre. Donc n'essayez pas trop durement, n'adhérez pas trop servilement à quoi que ce soit. Utilisez votre bon sens, suivez la voie du milieu ; la voie du milieu est une chose très, très utile !

Essayez cette voie du milieu, c'est la voie de la tolérance, la voie du respect des droits des autres et celle qui permet de faire en sorte que vos propres droits soient respectés. En Orient les prêtres, tout aussi bien que d'autres personnes, étudient le judo et d'autres formes de lutte non pas parce que lesdits prêtres sont belliqueux, mais parce qu'en apprenant le judo et autres formes semblables de combat l'on apprend à se contrôler, l'on apprend à se maîtriser et par-dessus tout, l'on apprend à céder afin de pouvoir gagner. Prenez le judo ; dans celui-ci on n'utilise pas sa propre force pour gagner la bataille, on utilise la force de l'adversaire afin qu'il puisse être battu. Même une toute petite femme qui connaît le judo peut battre une espèce de grosse brute qui ne s'y connaît pas. Plus l'homme est fort, plus il attaque violemment, plus il est facile de le vaincre parce que sa propre force le fait tomber encore plus lourdement.

Servons-nous du judo ou de la force de l'opposition afin de surmonter nos problèmes. Ne vous fatiguez pas, ne vous épuisez pas, réfléchissez au problème qui vous tracasse, n'esquivez pas la question comme le font tant de gens. Beaucoup de gens ont peur de regarder un problème en face ; ils en contournent les bords en explorant provisoirement, mais n'arrivent jamais nulle part. Aussi déplaisant que puisse être un sujet, aussi coupable que vous puissiez vous sentir à propos de quelque chose, allez directement à la racine de votre problème, découvrez ce qui vous trouble, ce qui vous effraie. Puis quand vous aurez discuté avec vous-même de tous les aspects du problème, DORMEZ DESSUS ! Si vous ‘dormez sur une chose’ elle sera transmise à votre Sur-Moi qui a une beaucoup plus grande compréhension que vous avez, car le Sur-Moi est une très grande entité en vérité comparée au corps humain. Quand votre Sur-Moi, ou même votre sub-conscient, peuvent examiner le problème et trouver une solution, ils feront souvent passer la solution dans votre conscience, dans votre mémoire, de sorte qu'en vous réveillant vous vous exclamerez avec ravissement que vous avez maintenant la réponse à ce qui vous troublait, et qui ne sera plus source de tracas désormais.

Aimez-vous notre grenier ? Passons à un autre petit ‘trésor’ qui traîne là à amasser la poussière. Il est temps que nous regardions à l'intérieur, le faisions un peu aérer et lui laissions voir la lumière du jour de nouveau. Qu'y a-t-il dans ce paquet ? Ouvrons-le pour voir !

Trop de gens de nos jours pensent que pour être vraiment bon il faut être vraiment malheureux. Ils pensent avec le plus grand tort que pour être ‘religieux’ il faut présenter un visage triste, sévère. De tels gens peuvent avoir peur de sourire, pas nécessairement parce que cela pourrait faire craquer leur visage, mais — et c'est bien pire ! — parce que cela pourrait faire craquer la façade du mince vernis de leurs croyances religieuses ! Nous connaissons tous un certain vieil homme à la mine sévère qui a presque peur de sourire ou de prendre même le plus petit plaisir dans la vie de crainte d'avoir ensuite à rôtir en enfer pour ce moment d'égarement !

 

(Le Troisième Œil)

 

Notre instruction religieuse était très poussée. Nous devions tous les matins réciter les Lois et Étapes de la Voie du Milieu. Voici ces lois :

(Les Lois et Étapes de la Voie du Milieu)

1.     Aie foi en les chefs de la lamaserie et du pays.

2.     Accomplis tes devoirs religieux, et étudie de toutes tes forces.

3.     Honore tes parents.

4.     Respecte les vertueux.

5.     Honore tes aînés ainsi que les personnes de naissance noble.

6.     Sers ton pays.

7.     Sois honnête et véridique en toutes choses.

8.     Prends soin de tes amis et de tes parents.

9.     Fais un bon usage de la nourriture et de la richesse.

10.   Suis l'exemple des gens de bien.

11.   Sois reconnaissant et paie la bonté de retour.

12.   Reste mesuré en toutes choses.

13.   Garde-toi de toute jalousie et de toute envie.

14.   Abstiens-toi de tout scandale.

15.   Sois doux dans tes paroles et dans tes actes, et ne fais de mal à personne.

16.   Supporte la souffrance et l'affliction avec patience et résignation.

 

On nous répétait sans cesse que si tout le monde obéissait à ces lois, il n'y aurait ni différends ni désaccords.

 

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La mort

 

(Extraits de Le Troisième Œil — 1956

& Vous, pour toujours — 1965)

 

La mort est une naissance. Mourir, c'est simplement naître à une autre vie. L'homme, ou l'esprit de l'homme, est éternel. Le corps n'est qu'un vêtement qui habille temporairement l'esprit ; la tâche à accomplir sur Terre détermine son choix. L'apparence extérieure ne compte pas. Seule a d'importance l'âme qui vit à l'intérieur. Un grand prophète peut naître sous les dehors d'un misérable — comment pourrait-on mieux connaître la charité que l'homme inspire à son semblable ? Et un misérable qui a vécu dans le péché peut dans une nouvelle vie être comblé de richesses ; commettra-t-il les mêmes erreurs alors qu'il n'y est plus poussé par la pauvreté ?

 

Om! ma-ni pad-me Hum!

 

La ‘Roue de la Vie’ est le nom que nous donnons au cycle naissance-vie-mort-retour à la condition spirituelle et — au bout d'un certain temps — renaissance dans des circonstances et des conditions différentes. Un homme peut être accablé d'épreuves sans que cela implique nécessairement qu'il ait fait le mal au cours d'une existence antérieure. Cette souffrance est peut-être le moyen le plus sûr et le plus rapide de lui faire comprendre certaines choses. L'expérience n'est-elle pas le meilleur des maîtres ? Tel qui s'est suicidé peut être renvoyé sur Terre pour vivre les années perdues par sa faute mais il ne s'ensuit pas que tous ceux qui meurent jeunes, les bébés par exemple, soient des suicidés. La Roue de la Vie est la même pour tous, mendiants et rois, hommes et femmes, gens de couleur ou visages pâles. Elle n'est évidemment qu'un symbole, mais un symbole qui suffit à éclairer ceux qui n'ont pas le temps d'étudier sérieusement ces problèmes. Il est impossible d'exposer nos croyances en un paragraphe ou deux ; le Kan-gyur, notre Bible, comprend plus d'une centaine d'ouvrages et ils sont loin d'épuiser le sujet. Enfin, de nombreux livres qui ne sont communiqués qu'aux initiés sont cachés dans des lamaseries isolées du monde.

 

   (Vous, pour toujours)

 

Voyons tout d'abord ce qui arrive quand nous apprenons qu'un être cher est passé au stade de ce que les gens sur Terre appellent ‘la mort’. Nous sommes à faire nos choses normalement, peut-être sans contrariétés ni problèmes particuliers. Puis, soudainement, comme un coup de tonnerre, nous apprenons que cette personne bien-aimée n'est plus parmi nous. Immédiatement nous sentons notre pouls s'emballer, nous sentons que les conduits lacrymaux de nos yeux sont prêts à verser les larmes qui délivrent de la tension interne. Nous constatons que nous ne voyons plus les couleurs éclatantes, rosées, réjouissantes ; à la place tout paraît sombre, tout paraît triste, comme si soudainement un beau jour d'été ensoleillé avait été remplacé par un jour de plein hiver avec son ciel de plomb.

Encore une fois, nous en venons à nos vieux amis les électrons, parce que quand nous sommes soudainement accablés de tristesse, de douleur, le voltage engendré dans notre cerveau s'altère, il peut même changer la direction de sa circulation, ce qui fait que si nous voyions le monde ‘à travers des lunettes teintées de rose’ avant, après la réception de la mauvaise nouvelle nous voyons le monde à travers des lunettes qui rendent tout sombre, tout déprimant. Ce n'est là qu'une fonction physiologique naturelle sur le plan terrestre, mais sur le plan astral nous sommes déprimés aussi à cause de l'horrible entrave que notre véhicule physique nous inflige quand nous essayons d'aller à la rencontre de celui qui s'est récemment élevé à ce qui est, après tout, la Grande Vie, la vie plus heureuse.

Il est triste en effet de voir un ami cher partir pour un pays lointain, mais sur Terre nous nous consolons en pensant que nous pouvons toujours écrire une lettre, envoyer un télégramme, ou même utiliser le téléphone. Ce que l'on appelle ‘la mort’, d'autre part, ne semble laisser aucune place à la communication. Est-ce que VOUS pensez que les ‘morts’ sont hors de notre portée ? Vous pourriez être grandement et joyeusement surpris ! Nous vous dirons qu'il y a plusieurs savants dans des centres scientifiques réputés du monde qui sont vraiment à travailler sur un instrument qui sera capable de communiquer avec ceux que nous devons appeler les ‘esprits désincarnés’. Ce n'est pas une chimère, ce n'est pas une idée fantastique, c'est une nouvelle qui a été ébruitée depuis un grand nombre d'années et selon les plus récents rapports scientifiques, il y a enfin un espoir que de tels développements puissent bientôt devenir connus du public, devenir propriété publique. Mais avant de pouvoir entrer en contact avec ceux qui sont passés hors de notre atteinte immédiate, nous pouvons faire beaucoup pour les aider.

Quand une personne meurt les fonctions physiologiques, c'est-à-dire le travail-même du corps physique, ralentissent et finissent par s'arrêter. Nous avons vu dans les étapes préliminaires de ce Cours qu'un cerveau humain peut vivre pendant quelques minutes seulement quand il est privé d'oxygène. Le cerveau humain, alors, est l'une des premières parties du corps à ‘mourir’. Évidemment, quand le cerveau est mort, la mort est absolument inévitable. Nous avons une raison particulière de présenter ceci qui paraît être une affaire qui traîne en longueur.

Après la mort du cerveau, les autres organes privés des commandes et des directives du cerveau cessent leur activité, c'est-à-dire qu'ils deviennent comme une automobile qui a été désertée par son conducteur. Le conducteur a coupé le contact et quitté le véhicule. Le moteur peut donner quelques coups sur son propre élan et puis l'automobile refroidit peu à peu. En refroidissant on obtiendra de petits déclics, claquements et grincements du métal qui se contracte. Il en est de même avec le corps humain — au fur et à mesure qu'un organe en suit un autre dans le stade que nous appelons dissolution, il y a divers craquements, grincements et spasmes des muscles. Durant une période d'environ trois jours le corps astral désengage complètement et de façon permanente sa prise du corps physique. La Corde d'Argent, dont nous pouvons dire qu'elle enracine le corps astral dans le physique, se flétrit graduellement de façon semblable au cordon ombilical du bébé qui se flétrit une fois coupé, quand le bébé est séparé de sa mère. Pendant trois jours le corps astral est maintenu en contact plus ou moins étroit avec le physique en décomposition.

Une personne qui meurt a une expérience qui ressemble à ceci : la personne est au lit, entourée probablement de parents ou d'amis affligés. Se produit alors un frémissant halètement dans la gorge et le dernier râle de la mort, puis le dernier souffle rauque est exhalé entre les dents. Le cœur s'emballe un moment, ralentit, palpite et s'arrête — définitivement.

Il y a une variété de tremblements du corps et peu à peu le corps devient plus froid, mais au moment de la mort elle-même un clairvoyant peut voir une forme indistincte émerger du véhicule physique et flotter en s'élevant comme une brume argentée, flotter en s'élevant directement au-dessus du corps mort. Sur une période de trois jours la corde d'argent reliant les deux s'obscurcit et devient finalement noire là où elle pénètre dans le corps. Puis on a l'impression d'une poussière noire qui s'envole de cette partie de la corde qui est toujours rattachée au corps. Finalement la corde se détache et la forme astrale est libre de s'élever convenablement et d'être introduite à la vie au-dessus de l'astral. D'abord, toutefois, elle doit regarder en bas et voir ce corps mort qu'elle habitait. Souvent la forme astrale accompagnera le corbillard au cimetière et assistera à la cérémonie des funérailles. Il n'y a aucune douleur, aucune détresse, aucune inquiétude causée par ceci parce que l'astral, dans le cas d'une personne non préparée à la connaissance que donne ce Cours, est dans un état de semi-choc. Elle suit le corps dans le cercueil de la même façon qu'un cerf-volant suivra un petit garçon à l'autre bout d'une corde, ou de la même façon qu'un ballon suivra la remorque qui l'empêche de s'échapper. Bientôt, toutefois, cette corde d'argent — qui n'est plus argentée — se détache et alors le corps astral est libre de monter, monter et de se préparer à sa seconde mort. Cette seconde mort est complètement et absolument indolore.

Avant la seconde mort une personne doit se rendre à la Salle des Souvenirs et voir tout ce qui s'est passé dans sa vie. Vous n'êtes jugé par personne d'autre que vous-même et il n'y a pas de plus grand juge, pas de juge plus sévère que vous-même. Quand vous vous voyez dépouillé de toutes les vanités insignifiantes, de toutes les valeurs fausses qui vous étaient chères sur la Terre, vous pouvez constater qu'en dépit de tout l'argent que vous avez laissé derrière vous, en dépit de toutes les positions que vous avez occupées, les nominations, vous n'êtes pas si grand que cela, après tout. Très, très souvent le plus humble, le plus modeste et le plus pauvre d'argent obtiendra le jugement le plus satisfaisant et le plus élevé.

Après vous être vu dans la Salle des Souvenirs, vous passez alors dans cette partie de ‘l'Autre Monde’ qui vous convient le mieux. Vous n'allez pas en Enfer, croyez-nous quand nous disons que l'Enfer est sur Terre — notre école de formation !

Vous savez probablement que les gens de l'Orient, les grands mystiques, les grands maîtres, ne font jamais connaître leur vrai nom, parce qu'il y a beaucoup de pouvoir dans les noms, et si tout un chacun pouvait appeler quelqu'un dans les vibrations correctes de son nom, cette personne serait tirée irrésistiblement en arrière pour regarder sur Terre. Dans certaines parties de l'Orient, et dans certaines parties de l'Occident aussi, Dieu est connu comme ‘Celui dont le nom ne doit pas être prononcé’. C'est parce que si tout le monde se mettait à appeler Dieu, le leader de ce monde serait tout le temps harcelé.

Plusieurs maîtres adoptent un nom qui n'est pas le leur, un nom qui diffère nettement de la prononciation de leur vrai nom, car les noms, souvenez-vous, consistent en vibrations, en accords et harmoniques, et si on est appelé par sa propre combinaison harmonique de vibrations, on est alors grandement dérangé du travail qu'on peut être en train de faire à ce moment-là.

S'affliger outre mesure pour ceux qui sont ‘passés de l'autre côté’ leur cause de la souffrance, les fait se sentir tirés de force vers la Terre. Ils sont comme un homme qui s'est fait jeter à l'eau et qui se sent entraîné au fond par ses vêtements imbibés et ses lourdes bottes.

Considérons de nouveau cette affaire de vibrations, car la vibration est l'essence de la vie sur cette Terre et, en fait, sur tous les mondes. Nous connaissons tous une très simple illustration du pouvoir des vibrations : des soldats qui marchent au pas briseront ce pas pour traverser un grand pont et marcheront sans cadence. Le pont peut être capable de résister à la plus lourde circulation mécanisée, il peut être capable de porter une succession entière de chars d'assauts qui s'y ébranlent, ou il peut supporter toute une charge de locomotives, et il ne déviera pas plus que sa capacité désignée pour cette charge. Pourtant, qu'une colonne d'hommes marche en cadence en traversant ce pont, et cela provoquera une force qui fera balancer et rebondir le pont, et le fera s'effondrer finalement.

Une autre illustration que nous pourrions donner concernant la vibration est celle du violoniste : avec son violon celui-ci peut, en jouant une seule note pendant plusieurs secondes, faire s'accumuler les vibrations dans un verre à vin qui feront voler en éclat le verre avec une étonnante force d'explosion.

Les soldats sont à une extrémité de notre illustration sur les vibrations, et à l'autre extrémité ? Prenons Om. Si on peut dire les mots ‘Om Mani Padme Hum’ d'une certaine façon et continuer à les dire pendant quelques minutes, on peut créer une vibration d'une force tout à fait fantastique. Aussi — souvenez-vous que les noms sont des choses puissantes et que ceux qui sont disparus ne devraient pas être indûment appelés, ni ne devraient non plus être appelés dans la douleur ou l'affliction, car pourquoi notre douleur serait-elle autorisée à les pénaliser et à les faire souffrir ? N'ont-ils pas déjà assez soufferts ?

Nous pouvons nous demander pourquoi nous venons sur cette Terre et subissons la mort, mais la réponse est que la mort nous raffine, la souffrance nous raffine à la condition qu'il n'y ait pas trop de souffrance, et de nouveau nous devons vous rappeler que dans presque chaque cas (il y a certaines exceptions particulières !) aucun homme ou femme n'est jamais appelé à supporter une plus grande souffrance ou douleur que ne le demande son besoin particulier de raffinage à ce moment-là. Vous comprendrez ceci en pensant à une femme qui peut s'évanouir de douleur. L'évanouissement est simplement une soupape de sécurité afin qu'elle ne soit pas accablée par la douleur, de sorte que rien ne se produise pour la blesser.

Souvent une personne qui a souffert un grand chagrin sera engourdie par la douleur. Ici encore, l'engourdissement est une grâce tant pour celui qui reste que pour celui qui est disparu. L'engourdissement peut permettre à la personne qui est en deuil d'être consciente de la perte et de subir ainsi le processus de raffinage, mais tout en étant consciente de la perte, elle n'est pas insupportablement tourmentée.

La personne qui est passée de l'autre côté est protégée par l'engourdissement de celle endeuillée, parce que si l'engourdissement n'était pas présent, peut-être que la personne en deuil, par ses gémissements et ses lamentations en pleine possession de ses facultés, causerait un grand stress, une grande entrave pour la personne qui est récemment disparue.

Avec le temps il se peut que nous puissions tous communiquer avec ceux qui nous ont quittés, de la même façon que nous pouvons maintenant utiliser un téléphone pour entrer en contact avec ceux qui sont dans une ville éloignée du monde.

En étudiant ce Cours consciencieusement, en ayant foi en vous-même et dans les Grands Pouvoirs de cette vie et de l'autre vie, vous aussi devriez pouvoir entrer en contact avec ceux qui sont passés de l'autre côté. Il est possible de le faire par télépathie, il est possible de le faire par clairvoyance et par ce qu'on appelle ‘l'écriture automatique’. Dans cette dernière, toutefois, on doit se garder de notre propre imagination faussée, on doit contrôler son imagination afin que le message écrit apparemment inconsciemment n'émane pas de notre conscient ni de notre sub-conscient, mais vienne plutôt directement des disparus qui peuvent nous voir même si la plupart d'entre nous ne pouvons pas, pour le moment, les voir.

Réjouissez-vous, ayez la foi, car en croyant vous pouvez accomplir des miracles. N'est-il pas écrit que la foi peut déplacer des montagnes ? Elle le peut certainement !

 

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Les différents niveaux de l'astral

 

(Extraits de Trois Vies — 1977)

 

"Quand une personne qui n'a vécu que quelques existences sur le plan terrestre — c'est-à-dire sur le plan à trois dimensions — quitte la Terre, ou ‘meurt’ comme on dit improprement, le corps astral ou l'âme ou quel que soit le nom que vous lui donnez, est reçu dans un monde astral inférieur approprié au savoir de la personne qui vient d'arriver. On peut dire d'un garçon ou d'un homme peu cultivé qu'il devra, s'il veut s'élever dans la société, suivre des cours du soir afin d'y acquérir les connaissances indispensables. Il en est de même avec les mondes astraux. Il y existe de nombreux, très nombreux mondes astraux, dont chacun convient à un type donné d'individu. Ici, dans ce monde qui est l'astral inférieur de la quatrième dimension, il vous faudra vous instruire en métaphysique, vous devrez apprendre comment penser afin d'obtenir vêtements, nourriture et tout ce dont vous avez besoin. Vous avez encore à vous rendre dans le Hall des Souvenirs, où vous verrez tout ce que vous avez fait dans votre vie passée, et où vous vous jugerez. Et je peux affirmer qu'il n'est pas de juge aussi sévère que son propre Sur-Moi. Le Sur-Moi peut être comparé à l'âme. Je vous dirai brièvement qu'il existe environ neuf ‘dimensions’ disponibles dans cette sphère particulière d'activité. Quand on a finalement atteint l'incarnation dans le neuvième corps ou Sur-Moi, on est alors prêt à monter dans les royaumes plus élevées et à apprendre des choses supérieures. Les gens, les entités, s'efforcent toujours de s'élever, tout comme les plantes luttent pour aller vers la lumière.

"Ceci est un monde astral inférieur où vous aurez plusieurs leçons à apprendre. Il vous faudra aller à l'école pour y être instruit de nombreux faits de la vie sur Terre, de nombreux faits de la vie dans l'astral. Puis, plus tard, vous déciderez du type de leçons que vous avez à apprendre. Quand tout ceci aura été décidé, vous serez en mesure de retourner sur la Terre auprès de parents appropriés et il est à espérer que vous aurez cette fois davantage d'opportunités de vous élever et d'avoir un meilleur statut sur Terre, c'est-à-dire un meilleur statut de l'âme, et non pas seulement une meilleure position sur Terre. Il est à espérer que dans la prochaine vie vous apprendrez beaucoup, de sorte que lorsque vous quitterez à nouveau le corps terrestre, vous ne reviendrez pas à ce bas niveau, mais vous monterez à deux, peut-être trois ‘plans’ au-dessus de celui-ci.

"Plus vous montez dans les plans astraux, plus vos expériences sont intéressantes et moins vous endurez de souffrances, mais il vous faut approcher ces choses avec précaution, doucement et lentement. Si vous étiez, par exemple, placé soudainement sur un monde astral deux ou trois stades au-dessus de celui-ci, vous seriez aveuglé par l'intensité des émanations provenant des Gardiens de ce monde-là ; aussi, plus vous apprendrez rapidement ce que vous avez à apprendre, plus vite vous pourrez retourner sur Terre et vous préparer pour un stade plus élevé.

"Disons qu'un homme vraiment très bon quitte la Terre, la Terre à trois dimensions d'où vous venez si récemment d'arriver. S'il s'agit d'un homme vraiment spirituel, il pourrait s'élever de deux ou trois niveaux et il ne trouverait pas alors un aussi dur traitement que celui que vous avez sur ce plan, il n'aurait pas non plus à imaginer des aliments pour se nourrir. L'essence de son corps absorberait, de l'environnement, toute l'énergie dont il a besoin. Vous pourriez en faire autant, mais vous n'êtes pas instruit en de telles choses, vous ne comprenez pas grand-chose à la spiritualité, comme en témoigne le fait que, jusqu'à présent, vous n'avez pas cru à la vie après la mort. Sur ce plan-ci, celui où vous résidez à présent, il y a beaucoup, beaucoup de gens qui ne croient pas à la vie après la mort ; ils sont ici pour apprendre qu'elle existe !

"Dans des incarnations à venir, vous lutterez pour monter, ce qui fait que, mourant au monde terrestre, vous renaîtrez à un monde astral ; vous vous élèverez à un plan supérieur et aurez de plus en plus de temps entre les incarnations. Dans votre cas, par exemple, supposons que vous ayez été renvoyé de votre emploi sur Terre. Eh bien, dans votre travail particulier, il y a habituellement beaucoup de postes vacants ; vous pourriez retrouver un emploi similaire le lendemain ; mais si vous étiez un professeur, à titre d'exemple, il vous faudrait faire un plus grand effort et attendre plus longtemps pour obtenir l'emploi convenable. De même sur ce plan où vous êtes maintenant hébergé, vous pourriez être renvoyé sur Terre dans un mois ou deux ; mais quand on atteint à des plans plus élevés, on doit attendre plus longtemps afin de se remettre des chocs psychiques endurés sur la Terre.

 

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La réincarnation

 

(Extraits de La Caverne des Anciens — 1963)

 

— Seng était un vieux mandarin, reprit-il. Il avait mené une vie heureuse et, au soir de cette vie, il éprouvait une satisfaction profonde. Il avait une nombreuse famille, beaucoup d'esclaves et de concubines. L'Empereur de Chine lui-même l'avait comblé de faveurs. Ses yeux fatigués et myopes regardaient par la fenêtre de sa chambre et apercevaient vaguement les beaux jardins où se pavanaient des paons. À ses oreilles défaillantes parvenait en sourdine le chant des oiseaux qui retournaient dans les arbres à la tombée du jour. Seng s'adossa à ses oreillers. Il était très paisible. Il sentait en lui les doigts de la Mort dénouer les liens qui le rattachaient à la vie. Lentement le soleil d'un rouge sang disparaissait derrière l'ancienne pagode. Lentement le Vieux Seng se rejeta sur ses oreillers, un râle s'échappant en sifflant de ses lèvres. La lumière du soleil s'évanouit, les serviteurs allumèrent les petites lampes de la chambre, mais le Vieux Seng était parti, parti avec les derniers rayons du soleil.

Mon Guide s'assura que je l'écoutais avec attention, puis il reprit :

— Le Vieux Seng gisait, inerte, sur ses coussins et les bruits de son corps, les craquements, les sifflements, s'étaient tus. Le sang ne courait plus le long des artères et des veines, les liquides de l'organisme avaient cessé d'y bouillonner. Le corps du Vieux Seng était mort, il ne servirait plus à rien. Mais si un clairvoyant avait été là, il aurait vu une légère brume bleuâtre se former autour du corps du Vieux Seng. Se former, puis s'élever en flottant horizontalement au-dessus du corps, attachée par la Corde d'Argent qui allait en s'amincissant. Peu à peu la Corde d'Argent s'amincit et se détacha. L'Âme qui avait été celle du vieux Seng flotta, dériva comme un nuage de fumée d'encens, et disparut sans effort à travers les murs.

Le Lama se versa du thé, vit que j'en avais encore dans mon bol, et poursuivit :

— L'Âme erra à travers dès royaumes et dans des dimensions que l'esprit matérialiste ne saurait concevoir. Elle atteignit enfin un parc magnifique, parsemé d'immenses édifices. L'Âme du Vieux Seng s'arrêta devant l'un d'eux, y entra et s'avança sur un sol étincelant. Une âme qui se trouve dans son propre milieu, Lobsang, est aussi solide que tu l'es toi-même en ce monde. Elle peut être arrêtée par des murs et marcher sur un plancher. Là-bas, elle possède des facultés et des talents différents de ceux que nous connaissons sur Terre. Cette Âme continua son chemin et entra enfin dans une petite cabine. Elle s'assit et regarda le mur devant elle. Tout à coup, ce mur disparut et elle vit à la place des scènes de son existence passée. Elle vit ce que nous appelons le Document Akashique, où sont consignés tous les événements du passé et que peuvent voir aisément ceux qui ont subi un entraînement adéquat. Il est également vu par tous ceux qui passent de la vie terrestre à la vie au-delà, car l'Homme voit l'Enregistrement de ses propres succès et échecs. L'Homme voit son passé et se juge lui-même. Il n'est pas de juge plus sévère que l'Homme lui-même. Nous ne comparaissons pas en tremblant devant un Dieu ; nous nous asseyons et revoyons tout ce que nous avons fait et tout ce que nous avions l'intention de faire.

Je demeurai silencieux. Je trouvais tout cela fort intéressant et j'aurais pu écouter pendant des heures — cela valait mieux que les mornes leçons habituelles !

— L'Âme qui avait été le Vieux Seng, le Mandarin chinois, s'assit et revit donc l'existence que, sur Terre, il avait jugé si réussie, continua mon Guide. Il comprit et déplora les nombreuses fautes qu'il avait commises, puis il se leva, quitta la cabine et se dirigea rapidement vers une pièce plus vaste où l'attendaient des hommes et des femmes du Monde des Âmes. Silencieusement, souriant avec compassion et sympathie, ils attendaient qu'il approchât et demandât leur aide. Assis en leur compagnie, il leur parla de ses fautes, des choses qu'il avait essayé de faire, qu'il avait eu l'intention de faire, sans y parvenir.

— Mais vous avez dit qu'on ne le jugeait pas, qu'il se jugeait lui-même, interrompis-je.

— C'est exact, Lobsang, répondit mon Guide. Ayant vu son passé et ses erreurs, il se rendait à présent auprès de ces Conseillers afin d'entendre leurs suggestions. Mais ne m'interromps pas, écoute-moi et garde tes questions pour plus tard. Comme je te le disais, l'âme s'assit avec les Conseillers, leur parla de ses échecs, leur parla des qualités qu'elle devait faire ‘croître’ dans son Âme avant de pouvoir évoluer davantage. Il lui faudrait d'abord retourner voir son corps, puis viendrait une période de repos — des années ou des siècles — après quoi on l'aiderait à trouver les conditions essentielles à son évolution. L'Âme qui avait été le Vieux Seng retourna sur Terre pour revoir une dernière fois sa dépouille mortelle, maintenant prête pour l'inhumation. Puis, ayant cessé d'être l'Âme du Vieux Seng pour devenir une Âme prête au repos, elle retourna dans l'Au-delà. Pendant un temps indéterminé, elle se reposa, reprit des forces, étudia les leçons des vies antérieures et se prépara pour sa prochaine existence. Ici, dans cette vie au-delà de la mort, objets et substances étaient aussi solides au toucher que sur la Terre. L'Âme se reposa jusqu'à ce que l'heure et les circonstances de son retour aient été préétablies.

— Voilà qui me plaît ! m'exclamai-je, je trouve tout cela très intéressant.

Mon Guide me sourit avant de continuer :

— À un moment prédéterminé, l'Âme en Attente fut appelée et conduite dans le Monde des Hommes par l'un de ceux à qui incombe cette tâche. Ils s'arrêtèrent, invisibles aux yeux de chair, observant les futurs parents, examinant la maison, s'assurant que cette maison offrirait les possibilités d'apprendre les leçons qui devaient être apprises cette fois. Satisfaits, ils se retirèrent. Quelques mois plus tard, la Future Mère sentit en elle le brusque mouvement du Bébé lorsque l'Âme y entra et l'anima. En temps voulu, le Bébé naquit dans le Monde de l'Homme. L'Âme qui avait autrefois habité le corps du Vieux Seng reprenait maintenant la lutte avec les nerfs et le cerveau récalcitrants de l'enfant Lee Wong, né dans une humble famille d'un village de pêcheurs, en Chine. Une fois encore, les hautes vibrations de l'Âme descendirent à l'octave inférieure, celle des vibrations d'un corps charnel.

Je réfléchis. Je réfléchis longuement. Et je finis par dire :

— Honorable Lama, puisqu'il en est ainsi, pourquoi les gens ont-ils peur de la mort, qui n'est que la délivrance des peines de cette Terre ?

— C'est là une question raisonnable, Lobsang, répondit mon Guide. Si nous pouvions nous rappeler les joies de l'Autre Monde, beaucoup d'entre nous seraient incapables de supporter les vicissitudes de celui-ci, et c'est pourquoi la peur de la mort nous a été inculquée. (Me jetant un regard de biais, empreint d'ironie, il fit observer :) Certains d'entre nous n'aiment pas l'école, n'aiment pas la discipline qui y est indispensable. Pourtant, lorsqu'on grandit et qu'on devient adulte, on comprend les avantages de l'école. Ce serait une erreur de la quitter trop tôt et d'espérer néanmoins parfaire son instruction ; de même est-ce une faute que de mettre fin à sa vie avant l'heure fixée par le destin.

Je méditai sur ces paroles, car, quelques jours plus tôt, un vieux moine illettré et malade s'était jeté du haut d'un ermitage. Il avait eu un caractère aigri et refusait toutes les offres d'assistance. Oui, le vieux Jigme était plus heureux mort que vivant, me dis-je. C'était une délivrance pour lui. Et pour les autres.

— Seigneur, demandai-je, alors le moine Jigme a eu tort de se suicider !

— Oui, Lobsang, il a eu grandement tort, répondit mon Guide. Un homme, ou une femme, doit passer un certain laps de temps sur cette Terre. Si on met fin à sa vie prématurément, on doit retourner presque immédiatement sur Terre. C'est pourquoi certains bébés meurent au bout de quelques mois. Ce sont les âmes des suicidés qui se réincarnent pour compléter le temps qu'ils auraient dû vivre auparavant. Le suicide ne se justifie jamais ; c'est une grave offense contre soi-même, contre son Moi Supérieur.

— Mais, Seigneur, dis-je, et ces Japonais de haut rang qui se suicident en grande pompe afin de laver l'honneur familial ? Il faut certainement beaucoup de courage pour accomplir un acte semblable.

— Non, Lobsang ! dit mon Guide avec force. Non ! Le vrai courage, ce n'est pas de mourir, mais de vivre malgré les épreuves, malgré les souffrances. Mourir est facile, vivre — voilà qui est courageux ! Les manifestations théâtrales de fierté qui accompagnent le ‘Suicide Cérémoniel’ ne doivent pas nous faire oublier que c'est là un acte répréhensible. Nous sommes ici-bas pour apprendre et nous ne pouvons apprendre qu'en vivant le laps de temps qui nous est alloué. Le suicide ne se justifie jamais !

 

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La réincarnation — une nouvelle naissance

 

(Extraits de Je Crois — 1976)

 

Quittant le Hall des Souvenirs, ils regagnèrent la Salle du Conseil.

Là, le chairman dit à Algernon :

— Vous avez vu les événements de votre vie. Vous avez vu que sang bleu ou sang rouge, vous avez commis une suite de crimes dont le couronnement a été votre suicide. Maintenant nous devons décider, ou plutôt nous devons vous aider à décider de la meilleure vocation qui vous permettra d'expier le mal que vous avez fait dans la cruauté de la guerre et d'expier votre suicide. Avez-vous une idée de ce que pourrait être cette vocation ?

Algernon se sentait très châtié, il était très troublé. Tout ce qu'il avait éprouvé dans sa vie n'était rien à côté de ce qu'il ressentait à cet instant. La tête dans ses mains, il appuya ses coudes sur la table. Un silence absolu régnait dans la pièce. Il resta ainsi longtemps à penser à tout ce qu'il avait vu, bien pire, à penser à toutes les choses qu'il avait vues des actes qu'il avait commis, et il réfléchit à ce qu'il pourrait être. La pensée lui vint qu'il pourrait peut-être devenir un prêtre, un ecclésiastique, possiblement un évêque et, avec quelques influences, il pourrait même devenir archevêque. Mais arrivé à ce point, il éprouva un tel sentiment de négativité qu'il modifia tout de suite sa ligne de pensée.

Un vétérinaire, pensa-t-il. Mais il n'aimait pas assez les animaux pour cela, et la profession n'impliquait pas un rang social très élevé. Être vétérinaire constituait un tel déclassement pour quelqu'un de sa caste.

Il eut l'impression d'entendre rire de façon moqueuse — et ce rire indiquait que là encore il était sur la mauvaise voie. Il pensa alors à devenir docteur, un docteur à la mode, dont la clientèle se recruterait parmi la noblesse ; et s'il lui était donné de sauver soixante-dix ou quatre-vingts vies dans sa carrière, il aurait alors le linge blanc des pénitents’ avec lequel commencer une autre vie à la fin de ceci, celle qui l'attendait.

Un des hommes parla pour la première fois.

— Nous avons, bien sûr, suivi vos pensées dans ce globe.

Il fit un geste en direction d'un globe posé sur la table et qu'Algernon n'avait pas vu, car il était recouvert d'un tissu ; mais maintenant il rougeoyait et révélait les pensées d'Algernon. Réalisant que tout ce qu'il avait pensé avait été révélé, Algernon rougit vivement, de sorte que l'image dans le globe devint tout aussi rouge.

Le chairman parla.

— Oui, je peux tout à fait vous recommander de devenir docteur, mais certainement pas un docteur mondain. Le plan que je conseillerai dans votre cas est le suivant. (Il fouilla dans ses papiers et reprit :) Vous avez tué, vous en avez blessé et mutilé d'autres.

— Non, cria Algernon en se dressant, je n'ai pas blessé, je n'ai pas mutilé...

Le chairman l'interrompit :

— Vous l'avez fait ; d'autres, sur vos ordres, ont été tués, d'autres ont été blessés et mutilés et vous en portez le blâme au même titre que les exécutants. Mais je vous prie de m'écouter attentivement, car je ne répéterai pas ce que je vous dis. Vous deviendrez un médecin, mais dans un district pauvre, où vous travaillerez parmi les miséreux. Vous recommencerez votre existence dans les conditions les plus humbles — non plus comme un membre de l'aristocratie, mais comme quelqu'un qui devra lutter pour atteindre le sommet. À votre trentième année de vie, celle-ci sera terminée et vous reviendrez ici si vous répétez votre suicide ; sinon, vous irez à un niveau plus élevé de l'astral où vous serez préparé en fonction de la façon dont vous aurez agi dans la vie que vous êtes sur le point d'entreprendre.

Les discussions durèrent pendant très longtemps, puis le chairman, après un coup de marteau sur la table, reprit la parole :

— Nous nous rencontrerons à nouveau pour décider des parents que vous aurez, de la région où vous naîtrez et aussi de la date. Jusqu'à ce moment, vous pouvez regagner la Maison du Repos. La réunion est terminée.

L'air sombre, Algernon et le docteur refirent le chemin en silence. Le docteur l'installa dans la chambre qui convenait, en lui disant :

— Je reviendrai plus tard quand on me dira de le faire.

Avec un salut très bref, il s'éloigna, et Algernon s'assit, la tête dans les mains. L'image même de l'extrême misère, pensant à tout ce qu'il avait vu, à tout ce qu'il avait fait et se disant en lui-même : "Eh bien, si ceci est le Purgatoire, alors c'est que l'Enfer n'existe pas !"

 

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(Deuxième extrait)

 

— Vous devez retourner sur Terre comme un enfant de gens pauvres, de parents sans statut social, parce que le rôle que vous avez été appelé à jouer dans votre précédente existence semble avoir considérablement faussé votre compréhension et vos perceptions, et vous vous placez dans une classe à laquelle vous n'avez pas droit. Nous suggérons — et c'est votre droit de refuser — que vous naissiez à Londres dans le secteur de Tower Hamlets. Il y a, près de Wapping High Street, de futurs parents très convenables. Vous aurez l'avantage de naître tout près de la Tour de Londres et près des célèbres docks, zone de pauvreté écrasante et de souffrance. Là, si vous êtes d'accord, et si vous avez la force mentale et morale, vous pourrez commencer à travailler au développement qui fera de vous un médecin ou un chirurgien ; et en sauvant les vies autour de vous, vous pourrez expier vos fautes : les morts dont vous êtes responsable. Mais vous devrez vous décider rapidement car ces femmes que nous avons choisies comme mères futures sont déjà enceintes, ce qui veut dire que nous n'avons pas de temps à perdre. Je vais vous montrer, dit-il, la zone où vous pourrez naître.

Se tournant, il fit un geste de la main vers le mur que Cinquante-Trois avait cru être en verre dépoli. Aussitôt la couleur apparut et il prit vie. Cinquante-Trois vit une zone de Londres qu’il ne connaissait que de façon indifférente : la Tamise, Southwark Bridge, London Bridge, et Tower Bridge apparurent sur l'écran. La Tour de Londres elle-même était visible sur un côté. Charmé, il regardait ces images parfaitement claires, et observait la circulation. Les voitures sans chevaux l'intriguaient tout particulièrement. Il en fit la remarque au conseiller qui lui répondit :

— Oh oui, ce mode de transport a presque disparu ; de grands changements se sont produits depuis que vous êtes ici, et vous savez que vous y avez passé pas mal de temps. Vous avez été inconscient pendant environ trois ans. Tout maintenant est motorisé — bus, camionnettes, voitures, etc. Les choses sont censées s'être améliorées, mais je regrette quant à moi de ne plus voir des chevaux passer dans les rues.

Cinquante-Trois se concentra de nouveau sur les images de Londres : Mint Street, Cable Street, Shadwell, East Smithfield, the Highway, Thomas More Street, St Catherines, Wapping High Street et Wapping Wall. Il fut interrompu par le conseiller qui lui disait :

— Nous avons cinq femmes enceintes. Je veux que vous choisissiez parmi toutes les zones qu'on vous a montrées, celle que vous préférez. Parmi ces cinq femmes, l'une est l'épouse d'un aubergiste ou, dirons-nous, d’un hôtelier, la seconde est l'épouse d'un marchand de fruits et légumes. La troisième, l'épouse d'un quincaillier. Quant à la quatrième, son époux est conducteur d'autobus, et la cinquième est concierge d'hôtel meublé. Vous êtes libre maintenant de faire votre choix et personne ne vous influencera. Je peux vous en soumettre la liste et vous aurez vingt-quatre heures pour réfléchir. Et si vous avez besoin d'un conseil, il vous suffira de le demander.

Cinquante-Trois retourna aux tableaux vivants, montrant les gens qui se déplaçaient ; il s'étonnait de la façon étrange dont les femmes étaient vêtues, admirait les voitures sans chevaux et s'émerveillait aussi en voyant la quantité de constructions en cours. Il se tourna alors vers le conseiller en disant :

— J'aimerais vous demander de me permettre de voir les cinq pères et les cinq mères parmi lesquels je dois sélectionner mes parents. J'aimerais les voir, voir leurs conditions de vie.

— Ah, mon ami, répondit le conseiller d'un ton de regret et secouant la tête tristement, c'est une requête que je dois vous refuser, car nous ne faisons jamais, jamais ce genre de choses. Nous ne pouvons que vous donner les détails et vous laisser faire votre choix. Si vous étiez autorisé à voir vos parents, ce serait une intrusion dans leur vie privée. Je suggère que vous regagniez maintenant votre Hôtel de Transit et réfléchissiez à la question.

 

*          *          *          *          *

(Troisième extrait)

 

 Alors, avez-vous décidé qui vous seriez ? demanda l'homme en bout de table, haussant les sourcils.

Le docteur poussa du coude son compagnon en lui murmurant :

— Parlez, ne voyez-vous pas qu'ils sont en train de perdre patience ?

L'air renfrogné, Cinquante-Trois s'avança et sans y être invité s'affala sur une chaise.

— Non, dit-il, comment le pourrais-je ? Je ne sais presque rien de ces gens. Je n'ai pas la moindre idée des conditions qui m'attendent. Je sais seulement qu'un aubergiste me semble détestable — un quincaillier plus encore peut-être. J'ignore de tels gens, ne les ayant jamais rencontrés dans ma vie sociale. Peut-être que vous, sir, avec votre expérience indiscutable, seriez en mesure de me donner un conseil.

Cinquante-Trois lança un regard insolent à l'homme en bout de table, mais celui-ci se contenta de sourire d'un air indulgent en lui disant :

— Vous avez un esprit de caste très excessif et je conviens, avec vous, que la respectable activité qu'est celle d'un aubergiste ou d'un quincaillier serait plus que n'en peut accepter votre subconscient. Toutefois je pourrais vous recommander fortement cette auberge célèbre de Cable Street ; mais pour quelqu'un de snob comme vous, je suggérerai plutôt la famille de l'épicier. L'homme se nomme Martin Bond et sa femme, Mary. Elle est sur le point d'accoucher et si vous devez occuper son corps en tant qu'enfant à naître, vous n'avez pas une minute à perdre, il vous faut reprendre vos esprits et décider, car vous seul pouvez le faire.

"Un épicier ! pensa Cinquante-Trois. Pommes de terre moisies, oignons puants, tomates trop mûres. Pouah ! Comment ai-je pu me mettre dans un pétrin pareil ?" Se grattant la tête, il se tortillait misérablement sur sa chaise. Autour de lui, les autres faisaient silence, conscients de ce qu'il y avait de désespérant dans le fait de devoir prendre une telle décision. Levant la tête, Cinquante-Trois dit enfin sur un ton de défi :

— C'est bien, je choisis l'épicier. Peut-être découvriront-ils que je suis l'homme le mieux’ qu'ils aient jamais eu dans leur famille !

La femme assise sur le côté de la table dit alors :

— Sir, je pense que nous devrions procéder à un examen afin de voir s'il est encore compatible avec la mère. Ce serait, pour elle, un coup très rude si après tout ce qu'elle a enduré elle donnait naissance à un bébé mort-né.

L'homme assis de l'autre côté acquiesça et se tourna vers Cinquante-Trois.

— Si l'enfant est mort-né, cela n'aidera pas à votre problème, lui dit-il, car vous serez ramené ici du fait que votre manque de coopération et votre intransigeance auront provoqué, pour cette femme, la perte de son enfant. Je suggère — et ceci dans votre seul intérêt — que vous nous aidiez, que vous essayiez d'être plus calme, plus coopératif, sinon il nous faudra vous expédier n'importe où, comme on le fait des choses jetées au rebut.

— Venez avec moi, dit la femme après un instant d'hésitation. Le vieil homme acquiesça d'un geste de la tête et se leva lui aussi.

— Suivez-nous, dit le docteur à Cinquante-Trois, l'heure a sonné.

Tel un homme qui sentirait approcher l'exécution, il se leva d'un air apathique et suivit la femme dans une petite pièce adjacente. Tout ici était différent. Les murs donnaient l'impression d'être faits de lumières tremblantes derrière des verres dépolis. Il y avait partout des boutons et des commutateurs. Pendant un moment, il se crut dans une centrale électrique ; mais en face de lui, il vit une table d'une forme inhabituelle, d'une forme absolument inhabituelle. On aurait dit le contour d'un corps humain : bras, jambes, tête et tout.

— Installez-vous sur cette table, dit alors la femme.

Cinquante-Trois hésita un instant, puis en haussant les épaules il grimpa sur la table, écartant avec brusquerie la main du docteur qui, aimablement, cherchait à l'aider. Étendu sur la table, une étrange sensation s'empara de lui ; la table semblait se mouler à son corps. Sensation exquise de confort qu'il n'avait jamais encore éprouvée. La table était chaude. Levant les yeux, il découvrit que sa vue s'était troublée. Faiblement, indistinctement, il pouvait discerner des formes sur le mur en face de lui. Vaguement et étrangement indifférent, il regarda le mur et pensa pouvoir distinguer une forme humaine, apparemment féminine. Il lui sembla qu'elle était dans un lit ; l'observant avec des yeux mornes, il eut l'impression que quelqu'un rejetait les draps en arrière.

Une voix déformée lui parvint :

— Tout semble aller bien. Il est compatible.

C'était vraiment très, très étrange. Il ressentait comme une impression d'être anesthésié’. Il n'y avait aucune lutte, aucune appréhension, il n'y avait même pas de pensées claires. Au lieu de cela, il reposait sur cette table qui épousait sa forme, il gisait là et regardait sans comprendre les gens qu'il avait si bien connus : le docteur, le chairman, la femme.

Il eut vaguement conscience qu'on parlait :Fréquence de base compatible.’Inversion de température.’Une période de synchronisation et de stabilisation.’ Il eut un sourire somnolent ; le monde du purgatoire s'évanouit et il ne sut plus rien de ce monde.

 

*          *          *          *          *

(Quatrième extrait)

 

Algernon s'agita violemment dans son sommeil. Algernon ? Cinquante-Trois ? Peu importe que ce fût l'un ou l'autre. Ce n'était pas dans le sommeil qu'il était plongé, mais bien dans le cauchemar le plus affreux qu'il ait jamais vécu. Il songea au tremblement de terre qui s'était produit à Salonique, près de Messine (Sicile, Italie — NdT), où les édifices s'étaient écroulés et où la terre s'était ouverte en engloutissant les gens, puis s'était refermée sur eux.

Ceci était épouvantable — épouvantable. C'était la pire chose qu'il ait jamais connue, la pire chose qu'il ait jamais imaginée. Il se sentait écrasé, écrabouillé. Pendant un moment, dans son état confus de cauchemar, il s'imagina avoir été attaqué au Congo par un boa constricteur qui essayait de le déglutir et de le faire passer au travers de sa gorge.

Le monde entier lui paraissait à l'envers. Tout semblait trembler. Il y avait de la douleur, des convulsions, il se sentait pulvérisé, terrifié.

De loin, un cri étouffé lui parvint, comme un cri entendu à travers de l'eau et un épais emmaillotement. À peine conscient dans sa douleur, il perçut : "Martin, Martin, demande vite un taxi. Le travail a commencé !"

Martin ? Martin ?’ Il avait le sentiment vague, très vague, d'avoir déjà entendu ce nom quelque part, mais non, malgré tous ses efforts il ne parvenait pas à se remémorer ce que le nom signifiait ou à qui il appartenait.

 

*          *          *          *          *

(Cinquième extrait)

 

Il était incapable de voir, mais de l'environnement chaud dans lequel il avait été, on le précipitait maintenant sur quelque chose de froid et de rugueux. Le froid lui sembla pénétrer ses os et il frissonna. Il découvrit, étonné, qu'il était tout trempé, et quelque chose’ alors le saisit par les chevilles et le souleva, tête en bas.

Deux claques sévères sur son derrière, et il ouvrit la bouche pour protester contre l'indignité, contre l'outrage infligé au corps d'un officier et d'un gentleman. Et avec ce premier cri de rage, tout souvenir du passé le quitta, comme s'évanouit le rêve à l'aube du jour nouveau. Un bébé était né.

Tous les bébés, bien sûr, ne connaissent pas de telles expériences, vu qu'un bébé n'est normalement qu'une masse inconsciente de protoplasme jusqu'à la naissance, et ce n'est qu'après la naissance que la conscience lui vient. Mais, dans le cas d'Algernon, ou de Cinquante-Trois — comme il vous plaira de l'appeler — le problème était assez différent, car il avait été un suicidé et, en vérité, un cas’ très difficile, et à cela s'ajoutait un autre facteur : cette personne — cette entité — devait revenir avec, dans l'esprit, un objectif particulier ; il lui fallait se destiner à une profession spéciale, et la connaissance de ce qu'était cette vocation devait être transmise à partir du monde astral par l'intermédiaire du bébé à naître et de là directement au moule mental du nouveau-né.

Pour un temps, le bébé resta étendu. Le cordon fut coupé, mais il était indifférent à tout ce qui se passait. Algernon s'en était allé. Il y avait là, maintenant, un bébé sans nom. Après quelques jours passés à l'hôpital, des formes vagues allaient et venaient devant la vision indécise du bébé.

— Tiens, dit une voix, assez fruste, petit diable d'avorton, hein ? Comment vas-tu l'appeler, Mary ?

La mère, regardant tendrement son premier bébé, leva les yeux et sourit au visiteur.

— Je pense que nous l'appellerons Alan. Tu te souviens, nous avions décidé que si c'était une fille elle s'appellerait Alice, et si c'était un garçon, ce serait Alan.

 

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Prédictions de Rampa

 

(Extraits de Chapitres de Vie — 1967)

 

Il existe une théorie très compliquée, qui en réalité est une théorie tout à fait vraie, sur les univers parallèles, selon laquelle tout s'est déjà produit et que nous vivons dans un continuum de temps différent. Toutefois, nous ne nous proposons pas d'examiner ici cette théorie, mais qu'il nous soit permis de déclarer que les Prophètes d'antan pouvaient voir dans l'avenir et que les Prophètes du temps présent le peuvent également. Je vais maintenant vous en donner un exemple. C'est quelque chose qui m'est arrivé et qui s'est produit sous contrôle total. Je suis entré en transe et voici ce que j'ai vu :

J'ai d'abord vu qu'une guerre allait probablement commencer. Avec le recul du temps, je peux dire maintenant que — oui, c'est bien cela — il s'agissait de la guerre qui a débuté au Vietnam après le départ des Français, après la dissolution de la Légion Étrangère. L'exactitude de cette vision a, hélas ! été prouvée.

Les autres choses sont les suivantes : dans l'avenir l'Italie sera conquise par le communisme. Pour l'heure, la religion chrétienne sera perdue et le Vatican sera fermé, les cardinaux et les évêques seront tués, le communisme va s'infiltrer dans toute l'Europe. Ce ne sera pas le communisme que nous connaissons à l'heure actuelle, il sera quelque peu modifié. Le communisme originel de la Russie était une affaire beaucoup plus brutale, plus dure qu'à l'heure actuelle, plus semblable au communisme chinois. L'Angleterre et les États-Unis vont finir par fusionner par mesure de protection et l'Angleterre sera sous la direction des États-Unis. En fait, elle aura un Américain pour Gouverneur, ce qui est assez amusant quand on pense que les gens ont quitté l'Angleterre pour fonder l'Amérique, et maintenant les Américains vont y retourner et redécouvrir l'Angleterre.

Un jour, la surface de la Terre craquera. Si vous avez lu les rapports de l'Année Géophysique Internationale, vous savez qu'il existe au-dessous de l'océan de vastes secteurs en pleine activité, en pleine transformation. Déjà, les fonds marins s'élèvent. Des continents perdus, qui sont actuellement tout au fond des mers, vont réapparaître et former de nouveaux pays, les terres actuelles s'affaisseront et le monde sera pour un temps en état de panique et de chaos. New York s'éboulera et finira par s'enfoncer sous les eaux de l'Atlantique. Los Angeles et San Francisco, Seattle et Vancouver, sur la côte du Pacifique, seront rasées et puis s'enfonceront dans le Pacifique qui, lui, montera. La plus grande partie de la côte sera inondée et tout l'aspect du pays changera. Par-dessus l'Alaska, des rockets de la Russie communiste et équipés de bombes pleuvront, causant de grandes dévastations aux États-Unis comme au Canada. Bien entendu, de grandes dévastations seront provoquées également en Russie par les méthodes de représailles de ces pays, mais sur le continent nord-américain, quelques survivants se regrouperont au sommet des montagnes Rocheuses, assez nombreux pour repeupler plus tard le continent.

Au Canada, les Grands Lacs, qui sont actuellement des étendues d'eau douce, changeront d'orientation et couleront en sens inverse dû au renversement de l'axe de la Terre de sorte que la mer coulera de Québec à Montréal, de Montréal à Buffalo, de Buffalo à Détroit, puis l'eau s'accumulera à Chicago en inondant la ville, en inondant la région, et se frayera une voie d'eau salée jusqu'au Mississippi. Les eaux tumultueuses, rassemblées en un torrent dévastateur du fait du renversement de l'axe de la Terre, causeront une telle érosion des terres qu'une île nouvelle se formera. Tout ce qui est séparé par l'eau et fait face à l'océan deviendra une terre nouvelle.

En Europe, le lit de la Méditerranée s'élèvera pour devenir de hautes terres et il y aura de grands tombeaux ouverts, en partie de l'Égypte engloutie et en partie de la terre engloutie des années auparavant.

L'ensemble du continent Sud-Américain sera secoué de tremblements de terre. Les îles Malouines ne seront plus des îles, mais seront réunies comme de hautes terres avec le tiers inférieur de l'Argentine. À peu près au tiers inférieur de l'Argentine une grande crevasse se formera qui fera communiquer l'Atlantique et le Pacifique par une ouverture qui ne sera pas plus large que l'ouverture entre la Méditerranée et Gibraltar. En raison du changement de la répartition du poids, la Terre s'inclinera plus encore et les saisons changeront. La glace des Pôles fondra et un vaste territoire deviendra utilisable, avec de merveilleux minerais et de nombreuses nouvelles ressources.

Le Japon et la Corée ainsi qu'une partie de la côte chinoise s'enfonceront sous les eaux, mais d'autres terres émergeront des mers. Les Russes auront envoyé dans l'espace de très grands satellites. Bientôt les Chinois iront, eux aussi, dans l'espace, car ils auront capturé des savants américains chassés par les inondations et la destruction. L'an 2000 verra se dérouler dans l'espace de grands événements qui ne seront pas toujours pacifiques, car il existera une sérieuse rivalité entre les branches du communisme, la russe et la chinoise. En l'an 2004, il y aura une terrible guerre spatiale entre la Chine et la Russie. Sur Terre, les gens se blottiront dans des abris profonds et beaucoup d'entre eux seront sauvés. Davantage de terres sombreront et davantage s'élèveront.

Une partie de cette prophétie m'a tellement donné à réfléchir que je me suis demandé si je ne devais pas rester discrètement silencieux et ne pas la mentionner, mais qu'importe, disons la vérité, et puisque nous sommes allés aussi loin, allons un peu plus loin.

En l'an 2008 environ, les Russes et les Chinois régleront leurs différends sous le stimulus de quelque chose de beaucoup plus important. De très loin dans l'espace, d'au-delà de tout ce système, viendront des gens, des humains, qui voudront s'établir sur cette Terre. Ses actuels habitants en seront terriblement fâchés et regarderons leurs indésirables visiteurs d'un fort mauvais œil. Pendant un certain temps il y aura une considérable commotion ; cependant, le bon sens et la raison finiront par prévaloir.

Les gens venus de l'espace lointain manifesteront des intentions pacifiques, qui font si désastreusement défaut sur cette Terre. Avec le temps les gens venus de l'espace s'établiront donc, se marieront avec les habitants de cette Terre, de telle sorte qu'il n'y aura finalement plus qu'une seule race d'hommes, qui s'appellera la Race Hâlée (the Race of Tan — NdT), parce que les diverses couleurs de peau, la blanche, la noire, la jaune et la brune donneront naissance à une très agréable nuance brun roux.

 

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À ce stade de son évolution, la Terre connaîtra l'Âge d'Or, une ère de paix, de tranquillité et de haute connaissance occulte. Ce sera l'ère où les Hommes, terrestres et extra-terrestres, vivront dans l'harmonie.

Et après ? Oui, les choses sont également claires, mais contentons-nous de ce premier épisode car c'est, en fait, un véritable épisode.

Riez-vous, êtes-vous sceptique, cynique ? Eh bien, vous avez droit à votre opinion comme j'ai droit à mon savoir. Si vous aviez mon savoir, vous ne seriez pas en train de m'écouter maintenant et vous ne vous moqueriez pas.

Il y a très peu de temps on déclarait que l'Homme ne pourrait jamais envoyer un message à travers l'Atlantique au moyen de la radio. On a dit ensuite que l'Homme ne traverserait jamais l'Atlantique en avion. On a déclaré que personne ne pourrait possiblement dépasser la vitesse du son parce que les gens en mourraient, et on a également annoncé que l'Homme ne serait jamais capable d'aller dans l'espace parce que la chaleur produite par la vitesse le consumerait. L'homme est allé dans l'espace, et la femme aussi. Des choses qui sont tout à fait impossibles aujourd'hui seront banales demain. Maintenant nous avons des programmes de télévision retransmis par un satellite artificiel, nous recevons des messages radio par réflexion sur la Lune, Mars, Vénus. Comment pouvez dire que ma prophétie n'est pas vraie ?

Il est déplorable que les gens condamnent ce qu'ils ne comprennent pas. Si les gens ne peuvent pas faire ceci ou cela ou autre chose, il est déplorable qu'ils soient enclins à dire : "Oh, mais c'est impossible, tout à fait impossible, ces choses sont au-delà des connaissances humaines." C'est, bien sûr, une absurdité, parce que quand on peut voir les Archives Akashiques de tout ce qui est arrivé, on peut aussi voir les Archives des Probabilités.

Et si vous vous demandez ce que sont les Archives des Probabilités, permettez-moi de vous donner un simple exemple. Les probabilités sont ces choses que vous prévoyez : vous vous attendez à ce que demain, le jour d'après, et pour des années après, les bateaux naviguent sur les mers, les avions volent dans le ciel, et les voitures continuent de répandre leurs fumées nocives partout dans la campagne. Vous vous attendez vraiment que cela se produise parce que c'est tellement probable. Le futur d'une race ou d'un pays peut être prévu avec le plus haut degré de précision, et les Archives des Probabilités indiquent tout ce qui sera. Vous avez eu ici un aperçu de ce qui va arriver, mais il y a d'autres choses, de petits incidents qui montrent la voie. Voulez-vous en savoir un peu plus ?

D'accord — dans les années à venir, l'Angleterre sera un État des États-Unis tout comme le sont Hawaï et l'Alaska. L'Angleterre sera finalement contrôlée par les États-Unis et à partir de ceux-ci, puis finira par souscrire aux Lois Fédérales des États-Unis.

Dans les siècles à venir, le Canada sera l'un des pays dirigeant du monde : le Canada et le Brésil. Le Brésil à présent est en déclin, mais il se relèvera et sera peut-être le deuxième plus grand pays du monde ; il deviendra, en fait, une fois de plus le ‘Grand’ Brésil.

La France et la Russie s'uniront dans les années à venir pour vraiment écraser l'Allemagne. La France et la Russie se sentent toutes deux menacées par l'Allemagne et elles vont unir leurs forces pour mettre fin à cette menace. La race allemande s'éparpillera alors parmi les autres nations, comme la race juive est actuellement dispersée parmi d'autres nations.

Les États-Unis et la Russie s'associeront pour vaincre la Chine, la nouvelle Chine qui constitue partout une menace pour la civilisation, et ainsi l'Ours et l'Aigle s'uniront pour vaincre le Dragon et, jusqu'à ce que le Dragon soit vaincu, il n'y aura pas de paix durable.

Ceux d'entre vous qui s'intéressent à l'astrologie se souviendront que le 5 février 1962, 16 degrés ont couvert le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne au cours d'une éclipse. Cela se reproduira le 5 mai 2000, et, un peu auparavant, la comète de Halley reparaîtra, en avril 1986. Toutes ces configurations amèneront des événements historiques dans le monde entier. Ce sera l'ouverture d'une Ère Nouvelle, l'époque où l'espoir fleurit une nouvelle fois tout comme les petites fleurs printanières se raniment et refleurissent lorsque les neiges de l'hiver cèdent la place au soleil, et pareil aux fleurs printanières qui sont renouvelées par les saisons et la renaissance qui se produit chaque année, ainsi en sera-t-il pour l'Homme : les espoirs et les aspirations spirituelles de l'Homme seront renouvelés après l'année 2000.

Nous pourrions aussi bien dire ici quelque chose à propos du changement climatique de ce monde, parce que presque tout le monde doit avoir remarqué de grands changements. Le climat aussi est un sujet digne de prédiction.

Dans les années qui viennent, il y aura de nombreux tremblements de terre, des terres s'élèveront, des terres s'enfonceront et de nombreuses terres seront remplacées par les eaux. Dans le Pacifique, une grande faille s'étend sur des milliers de milles (km). C'est une crevasse dans la surface terrestre, et si de plus en plus de nations commencent à faire exploser de plus en plus de bombes atomiques, ou pire, la crevasse va s'ouvrir un peu et se déplacer de beaucoup, et alors il se produira toute une série de tremblements de terre et d'inondations.

Pendant des siècles il a été possible de prédire le temps, plus ou moins précisément. On pouvait consulter les diagrammes des bureaux météorologiques et ces diagrammes indiquaient que la température, disons, du Canada, devait normalement se situer entre telles et telles limites à tel et tel moment, tandis qu'à Buenos Aires, par exemple, il y avait différentes limites d'élévations et d'abaissements de température. Il était possible de prédire la température à Moscou, à Tombouctou, ou ailleurs, en consultant des relevés s'échelonnant sur un très grand nombre d'années. Nous savions ce qui se produirait pour chaque saison, nous savions si l'été allait être plus chaud que l'hiver et quelles seraient les limites de chaleur, quelles seraient les limites de froid ; mais tout cela change, et change rapidement, suite à toute une accumulation de causes créées principalement par l'homme.

Avez-vous remarqué que, récemment, on a noté de plus en plus souvent des anomalies de température ? Aux États-Unis, il y a eu des hivers absolument anormalement froids. En Géorgie la température est descendue à plusieurs degrés au-dessous de zéro (0 °F = -17.7 °C — NdT). L'Arizona aussi a subi de grands froids, parfois 40 degrés sous zéro (-40 °F = -40 °C — NdT).

J'ai reçu des lettres d'amis du Canada et des États-Unis m'informant de températures anormales, d'un froid étonnant suivi la semaine d'après d'une vague de chaleur. On me signalait l'autre jour qu'aux Chutes du Niagara, au Canada, la température était extrêmement chaude, étouffante, pour devenir ensuite terriblement froide. À Détroit, aux États-Unis, la température étonnamment froide s'est soudainement changée en chaleur.

Dans le nord et l'est des États-Unis il y a eu une sécheresse ; en fait, avril de cette année a été le plus sec jamais enregistré par les stations météorologiques des États-Unis. Il n'y avait pas d'eau pour les plantes, et aucun système d'irrigation ne fonctionnait. Les plantes ont flétri dans la terre desséchée.

Je ne sais pas combien d'entre vous sont allés aux États-Unis, mais dans le Montana, non loin de la frontière Canadienne, il y a un grand Parc National, et dans ce parc il y a un glacier — en fait il y en a plusieurs — mais certains ont complètement fondu et d'autres ont fortement diminué.

Certaines régions des États-Unis et du Canada dépendent beaucoup des programmes de ski, programmes nécessitant de la neige et de la glace. Eh bien, comme il n'y a eu ni neige ni glace, les gens qui dépendent de ces conditions climatiques ont été ruinés.

Dans le Midwest il y a eu des tornades, de phénoménales tornades. Le nombre, la vitesse et la férocité des tornades ont augmenté. Tout récemment il y a eu plus de 800 tornades par an dans le centre des États-Unis.

Mais quittons les États-Unis. Il y a d'autres parties du monde. Je reçois du courrier de partout dans le monde, mais les journaux apportent aussi bien les informations au sujet de la température. En Angleterre il y a eu une température absolument anormale, un record de froid, la pire tempête de neige jamais vue avec la circulation au point mort, les gens à court de nourriture et gelant, le bétail mourant de froid et de faim.

En Méditerranée, la température a été totalement anormale : par exemple, un froid insolite apportant plus de trois pieds (1 m) de neige en Sicile, le Pays du Soleil, selon sa propre publicité. Eh bien, il se peut qu'ils aient eu du soleil, mais certainement accompagné d'un froid intense. Tout cela est anormal, le climat mondial change. Il y a eu de la glace à Rome ; sur le Tibre il y a eu de la glace, de la glace pour la première fois en 500 ans. On associe Rome, en Italie, à la chaleur, à un doux climat, et non pas à de la glace sur le Tibre où les gens peuvent patiner.

Et une autre partie du monde — le Japon, ils ont eu l'hiver le plus rude de leur histoire. Des tempêtes, de mauvaises récoltes, tout leur est tombé dessus.

En revanche, le climat de la Russie semble s'être adouci. La Sibérie est moins glaciale et bien sûr avec tous ces changements dans les conditions climatiques, encore plus de changements sont provoqués, car si une portion de terre se réchauffe, l'air au-dessus monte et forme des cumulus. Il est bien possible que tant de bombes atomiques aient obscurci le rayonnement direct du Soleil sur la Terre et son retour dans l'espace, et que cela ait altéré les zones de température dans le monde entier. Ainsi, comme il a été prédit, dans un avenir assez proche bien des choses vont changer sur cette Terre.

Avez-vous jamais pensé à ceci ? Si la glace du Pôle Nord et du Pôle Sud fondait, le niveau des eaux s'élèverait partout dans le monde d'au moins 600 pieds (183 m) ? Songez, même si une partie seulement de la glace sur la côte de Russie se mettait à fondre, des villes comme New York ou Montevideo pourraient être inondées ; en fait, il suffirait de quelques pieds d'eau pour inonder complètement l'Uruguay. Mais au cas où les Uruguayens se précipitent pour s'équiper de bouées et de maillots de bain, je vais ajouter ceci : selon les prédictions cette partie du monde va s'élever, de sorte qu'au lieu d'être inondée elle se retrouvera bien au-dessus du niveau de l'eau. New York va couler sous les flots, selon la prédiction, et tout au bas de l'Argentine une fissure va s'ouvrir en divisant la queue de l'Argentine du reste du pays, ce qui fait qu'il y aura là une île et un passage plus rapide vers l'océan Pacifique. Cela causera en soi un certain bouleversement, car le Pacifique est plus salé que l'Atlantique, et cela donnera lieu plus ou moins à un paradoxe : l'eau du Pacifique deviendra plus chaude mais plus lourde et s'enfoncera donc dans les eaux plus froides de l'Atlantique parce que celles-ci, étant moins salées, sont plus légères.

Les Russes s'emploient à transformer les conditions climatiques à leur avantage en tripotant le Gulf Stream, ce qui fait que le courant chaud qui devrait normalement se diriger vers l'Europe coule le long de la Sibérie, laquelle Sibérie dégèle et deviendra véritablement une terre russe. Mais dans le balancement de l'équilibre, l'Angleterre pourrait avoir une autre Ère Glaciaire, et la glace pourrait s'étendre sur une bonne partie de l'Europe.

Normalement la Terre est entourée par des couches d'air, certaines d'entre elles voyageant comme des courants d'air de la même façon qu'il y a des courants d'eau. Normalement la quantité de rayons cosmiques qui viennent frapper la Terre est à peu près constante, mais maintenant à cause du tripotage des couches supérieures de l'atmosphère par des fusées qui la traversent et des bombes qui explosent, les jet-streams des couches extérieures ont été perturbés et détournés. D'où des inversions de température qui empêchent l'air chaud de s'élever et de vastes régions qui deviennent desséchées par le manque de pluie et par l'excès de chaleur. Les zones de température changent partout dans le monde, surtout pour le pire, et à moins que l'humanité ne se dresse pour contrôler ceux qui veulent la guerre, elle connaîtra de bien durs moments avant d'avoir une meilleure période. Toutefois, nous sommes actuellement dans l'Âge de Kali, l'Âge de la douleur, de la souffrance et du désespoir. Bientôt viendra l'aube où l'Homme pourra de nouveau espérer et savoir qu'il progresse vers de plus grandes choses, un bonheur plus grand, une plus haute spiritualité, et une plus grande foi en ses semblables.

 

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FIN